Transcription: Triumphe des Neuf Preux
[T]resnoble et trescrestien
Charles viii. De ce nom
par la grace de Dieu roy
de France. Je qui pour
ma petitesse ne veuil presumer moy
nommer congnoissant que entre les
autres tresgrandes et nobles vertus
dont dieu nostre createur vous aour
ne vous desirez oyr narrer et reciter
les vertueuses proesses dont aucuns
roys terriens ont este grandement
decorez en ce present monde vous no
tiffie que en ceste nuyt en dormant les
yeulx clos et lentendement ouvert et
esveille se sont presentez a moy neuf
personnages de diverses sortes. Et
neantmoins contendans comme il
me semble tous a une fin desquelz
les trois premiers et plusanciens en
apparence estoient juifz de grande et
singuliere presentacion desquelz le
premier se nommoit Josue homme de
grande stature. Le second David qui
portoit en chief couronne dor fin. Le
tiers avoit nom Judas Macabeus
puissant et robuste de corps. Les au
tres trois personnages qui les pre
miers suivoient estoient payens et
sembloient bien de grande auctorite
de belle stature estoient mais fel et
austere regart avoient. Le premier
desquelz estoit Alexandre le Grant
couronne portant en teste et sceptre en
la main et se maintenoit comme em
pereur. Le second estoit grant et esleve de beau corsage tenant la main a son espee. Et se nommoit Hector de Troye. Et le tiers estoit en armes ung manteau de pourpre dessoubz son bras senestre et estoit nomme Julius Cesar. Des trois derreniers conmanchay a speculer et remirer les personnages qui a merveilles estoient venerables magnificques et de moult honneste representacion dont le premier portoit couronne dor moult riche en son chief et se nommoit artus qui portoit escu de gueulles a trois couronnes dor. Le second estoit beau haut et esleve longue barbe couronne imperiale sur sa teste portoit et si avoit affule ung manteau de deux couleurs parties dasur et dor. Sur lune desquelles cestassavoir sur la dextre avoit ung aigle de sable a deux testes et lautre charge de fleurs de lys dor et se nommoit Charles le Grant. Et le tiers et derrenier des neuf. Estoit moult honneste simple et courtois couronnes despines portoit et se nommoit godefroy de buillon qui portoit escu dargent a une croix dor potentee Ces trois derreniers estoient crestiens. Tous lesquelz personnages conduisoit une dame qui en son maintien et vesture sembloit bien de grande reverence et auctorite portant entre ses mains une riche couronne
Car a tousjours tacompagnera ma
chamberiere renommee par tout et en
tous lieux ou tu seras et par tous sie
cles. Ces parolles dictes je ouvry
mes yeulx cuidant royalement regar
der ce que je tenoye a vision et songe.
Mais tantost me trouvay seul sans
veue de lumiere aucune ou je moult
pensif demeuray une espace cuidant
estre pres du jour mais je oy la clo
che sonner une heure qui me donna
entendre que je estoie bien loingz.
Si me levay et la lumiere prin
se entray en mon comptoir ou jay mis
par memore ceste vision. Quant
au jugement diffinitif et aussi a moy
nappartient juger ne diffinir de si
noble et ardue matiere. Mais a vous
tresexcellent et trespuissant prince
jen laisse la decision pour en determi
ner a vostre royal vouloir et plaisir
par ladvis et deliberacion des pru
dens hystoriographes et autres che
valereux courages de vostre trescre
stien royaume affin que par linspe
ction de ce compendieux volume puis
sent considerer et contempler les haulx
et vertueux fais des neuf preux des
sudis en faisant loyal service a vostre
majeste royale:
[T]resnoble et trescrestien
Charles viii. De ce nom
par la grace de Dieu roy
de France. Je qui pour
ma petitesse ne veuil presumer moy
nommer congnoissant que entre les
autres tresgrandes et nobles vertus
dont dieu nostre createur vous aour
ne vous desirez oyr narrer et reciter
les vertueuses proesses dont aucuns
roys terriens ont este grandement
decorez en ce present monde vous no
tiffie que en ceste nuyt en dormant les
yeulx clos et lentendement ouvert et
esveille se sont presentez a moy neuf
personnages de diverses sortes. Et
neantmoins contendans comme il
me semble tous a une fin desquelz
les trois premiers et plusanciens en
apparence estoient juifz de grande et
singuliere presentacion desquelz le
premier se nommoit Josue homme de
grande stature. Le second David qui
portoit en chief couronne dor fin. Le
tiers avoit nom Judas Macabeus
puissant et robuste de corps. Les au
tres trois personnages qui les pre
miers suivoient estoient payens et
sembloient bien de grande auctorite
de belle stature estoient mais fel et
austere regart avoient. Le premier
desquelz estoit Alexandre le Grant
couronne portant en teste et sceptre en
la main et se maintenoit comme em
pereur. Le second estoit grant et es
leve de beau corsage tenant la main
a son espee. Et se nommoit Hector de
Troye. Et le tiers estoit en armes
ung manteau de pourpre dessoubz son
bras senestre et estoit nomme Julius Ce
sar. Des trois derreniers conmanchay
a speculer et remirer les personnages
qui a merveilles estoient venerables
magnificques et de moult honneste
representacion dont le premier por
toit couronne dor moult riche en son
chief et se nommoit artus qui portoit
escu de gueulles a trois couronnes
dor. Le second estoit beau haut et esle
ve longue barbe couronne imperiale
sur sa teste portoit et si avoit affule
ung manteau de deux couleurs par
ties dasur et dor. Sur lune desquel
les cestassavoir sur la dextre avoit
ung aigle de sable a deux testes et
lautre charge de fleurs de lys dor et
se nommoit Charles le Grant. Et
le tiers et derrenier des neuf. estoit
moult honneste simple et courtois
couronnes despines portoit et se nom
moit godefroy de buillon qui portoit
escu dargent a une croix dor potentee
Ces trois derreniers estoient cresti
ens. Tous lesquelz personna
ges conduisoit une dame qui en son
maintien et vesture sembloit bien de
grande reverence et auctorite portant
entre ses mains une riche couronne
de laurier. Et comme a demy ef
frae je luy demandasse son nom et la
cause de sa venue attendu que les
neuf autres dessusdis ne sonnoient
mot. Elle doucement me respondit
quelle avoit nom triumphe laquelle
demandoit avoir chascun diceulx
vassaulx ensemble sa couronne de
laurier mais pour ce que a sa nati
vite luy avoit este donne ung don fa
tal qui estoit tel que jamais ne se
roit donne a homme si non au plus
vaillant et au plus preux des autres
Et pour ce que tous les presens se di
soient et nommoient preux. Elle vou
loit scavoir lequel lestoit le plus des
autres auquel elle peust estre don
nee avec sa couronne : Et pour ces
te cause estoit venue devers moy en
semble eulx pour et affin que je meis
se par escript les fais particuliers de
ung chascun deulx. Lors que la
dame eut finee sa rayson je luy de
manday en telle manière. Hon
nourable dame dont vient ce que vous
ensemble toute ceste compagnie estes
icy venus devers moy et a ceste heure
attendu que ceste grande queste et em
prinse que vous demandez et qui est
ce me semble de si grande importance
ayant besoing de conseil et dont je ne
vous scavroye ayder veu que je suis
rude non clerc ne lettre pour concep
voir si grande entreprinse : Cer
tes assez je ne me scay esmerveiller.
Mon amy dist la dame ton excuse
riens ny vault car par renommee
ma chamberiere jay entendu que en
autres grans effectz tu as servy
les dames par cy devant. Et dont ta
main en demourra en louenge perpe
tuele. Dune chose fort me desplaist
Cest que plustost ne tay congneu
mais belle excuse y a. Car tu as este
par si long temps repost et absent de
nous en une terre ou pou ou gaires
ne hantons plains de palus infinis
que veoir ne te povions pour ceste oeu
vre fournir mais ce qui est differe
nest pas du tout oste. Or tavance
je te prie de prendre ta plume descripre
et si reduis et en brief escrips tous les
fais proesses et vaillances au moins
la fleur des fais diceulx neuf person
nages que tu voys icy presens sans
y riens adjouster ne diminuer ou y
estre parcial comme nous y avons
la parfaicte fiance affin que a icel
luy qui sera trouve le plus preux de
tous nous luy puissons donner no
stre couronne et nostre regne trium
phal. Ilz me ont tous bien aymee et chier
tenue de longtemps et fort poursuivy par
grans travaulx pour moy avoir mais
par ton deffault et absence la chose en est
demeuree en suspens jusques a ta ve
nue qui te sera je nen doubte en grant
honneur prouffit et remuneracion :
Car a tousjours tacompagnera ma
chamberiere renommee par tout et en
tous lieux ou tu seras et par tous sie
cles. Ces parolles dictes je ouvry
mes yeulx cuidant royalement regar
der ce que je tenoye a vision et songe.
Mais tantost me trouvay seul sans
veue de lumiere aucune ou je moult
pensif demeuray une espace cuidant
estre pres du jour mais je oy la clo
che sonner une heure qui me donna
entendre que je estoie bien loingz.
Si me levay et la lumiere prin
se entray en mon comptoir ou jay mis
par memore ceste vision. Quant
au jugement diffinitif et aussi a moy
nappartient juger ne diffinir de si
noble et ardue matiere. Mais a vous
tresexcellent et trespuissant prince
jen laisse la decision pour en determi
ner a vostre royal vouloir et plaisir
par ladvis et deliberacion des pru
dens hystoriographes et autres che
valereux courages de vostre trescre
stien royaume affin que par linspe
ction de ce compendieux volume puis
sent considerer et contempler les haulx
et vertueux fais des neuf preux des
sudis en faisant loyal service a vostre
majeste royale:
livre a josue le premier des preux / et
premierement comme apres la mort
de moyses le commist au gouverne
ment du peuple disrael.
POur e
et pour donner a
aux lisans lentendement
de nostre intencion. Il est assavoir q
apres leage de cent
ses / nostreseigneur apres quil eut co
stitue sur la mo
eut monstre tous les pays et terres
de jherico de galaad de neptalim /
brief depuis la terre de juda jusques
en la mer ensemble toutes les citez
champs de jherico jusques a lencon
tre de segor / il luy dist. Moyses ve //
cy la terre pour laquelle je juray et
promis a abraga
donner
de tes yeulz / mais saches que tu ne
passeraz ja en icelle / ains te convie
mourir.
souverain moyses ancores aya
yeulz et toutes ses dens non conta //
minez et tous e
mandement de dieu qui mesmes le
sepvelit ou val de la terre de moab a
lopposite de la cite de phegor / en tel
lieu que oncques homme et jusques
au jour duy ne sceut on ou est son se //
pulcre. Le pleuple le plora aux cha
de moab par trente jours.
pourroient demander pourquoy no
streseigneur le voulut mesmes en //
sepvelir / ce que on ne lit de nul autre
avoir este fait fors de moyses / et an
cores avoire cele le lieu de sa sepulture
A laquelle doubte se peut respondre
que dieu le fist pour ce quil savoit le
peuple estre ancores si foible en crea
ce et en foy que silz leusse
ou trouver ilz leusse
dieu en le delaissant / et retourner a
ydolatrie: laquelle chose est la plus
hayneuse a dieu de tous vices. En
la maison de moyses avoit un sie
serviteur loyal et preudomme crai
gnant dieu et obeissa
nomme nun / lequel avoit un sien
filz nomme josue / ensuiva
ces de son pere. auquel apres la mort
de moyses dieu sapparut a luy
dist telles parolles.
loyal serviteur est mort / lieve toy
passe oultre le fleuve de jourdain et
tout le peuple avecques toy
en la terre que je dourray aux filz de
israel comme je lay jure.
que tous les lieux que voz piez mar
cheront je les vous dourray ainsi q
je lay dit a moyses. voz terres et ter
mes sestendront depuis le desert et
mo
ve deufrates / et jusques a la grant
mer contre le soleil couchant.
ne pourra resister a vous tous les
jours de ta vie / car ainsi comme je
fu avecques moyses / pareillement
seray avecques toy et ne te delaisse //
ray ne oubliray / confortes toy do
ques et soies robuste. tu deviseras p
sort au peuple la terre que jay promi
se a tes peres leur donner. confortes
toy doncques et soies fort et robuste
affin que tu gardes et faces entiere //
ment la loy laquelle te commanda
mon serviteur moyses. Gardes toy
de decliner dicelle a dextre ne a sene
stre / affin que tu ente
choses q
bouche le volume de ceste loy / mais
pense en icelluy les jours
affin que tu faces et gardes toutes
les choses qui so
et alors tu adresseras ta voie et en //
tendras icelle. Vecy que je te co
de / confortes toy et soies robuste / ne
vueilles craindre ne estre paoureux
car avecq
gneur en tous lieux ou tu iras.
fist josue au peuple disrael
cepcion.
APres ce que josue eut receu le
commandement de dieu de
gouverner so
princes dicelluy et leur dist. Alez p
tous les chasteaulx et ma
lignies et du peuple et leur comma
dez quilz se preparent
de vivres / car ap
passerons le fleuve de jourdain
trerons a posseder la terre laquelle
nostreseigneur dieu nous doit don //
ner. Puis direz a ceulx de la lignie
de ruben de gaad
le de manasse / vous ensemble recor
dez vous et vous souvienne des pa
rolles que moyse le serviteur de dieu
vous commanda / disa
ple / vostre dieu et seigneur vous a
donne repos et toute terre / sachez q
voz femmes voz enfans et tout vo
stre bestail demoureront en la terre
laquelle vous a ordonne moyse oul
tre le fleuve jourdain / vous do
passez tous armez devant voz fre //
res
pour eulx jusques a ce q
nez a vos freres repos / ai
la donne et quilz possessent la terre
laquelle vostre dieu et seigneur leur
a promis /
retournerez en la terre de vostre pos
session et habiterez en icelle / laquel //
le moyse le serviteur de dieu vous
do
leil couchant.
pri
q
nous le ferons et acomplirons /
q
irons. Et ainsi que nous obeismes
en toute chose a moyse / pareilleme
obeiro
ainsi comme il fut avecques moyse
Et celluy qui co
et ne obeira a toutes tes parolles q
tu commanderas saches quil mour
ra / confortes toy
que tu as a faire / car nous obeiro
a toy et ensuivrons partout.
rateurs en la cite de jherico
dangier ou ilz furent.
Quant josue le filz de nun esta
en sethim se vit conferme en
obeissance du peuple / il appela deux
de ses hommes et leur dist en secret.
Alez en la terre de jherico
la cite en considerant la force delle et
les avenues / puis le me venez non
cer. Les deux messagiers se mirent
a chemin et parvindrent en la cite de
jherico ou ilz se logerent en la maiso
dune taverniere nommee raab q
le femme estoit. Tantost fut nonce
au roy de la cite et dit.
que en ceste nuyt sont entrez ho
israelites en ta cite / affin de la trair
Tantost envoya le roy en la mai //
son raab ses messages disans Bail
le nous les ho
venus a toy et entrez en ta maison /
ilz sont traitres et sont venus pour
la terre espier et embler. Raab hasti //
vement muca les hommes en son so
lier et les enveloppa
estouppes de lin : Puis vi
sagiers du roy et leur dist Seign
Je confesse quilz sont venus a moy
voie dont ilz estoient / et a leure de
la prote clorre ilz issirent de ceans /
ne scay ou ilz sen alere
les hastivement / et je croy q
rataindrez. Ces parolles dictes les
messagiers du roy issire
la voie qui meine au passage de jor //
dain.
raab monta ou solier ou estoient les
israelites non aya
ausquelz elle dit.
dieu vous a donne ceste terre / car la
terreur de vous fait la
tous les habitans. Nous avons oy
que dieu a fait secher les eaues de la
rouge mer a vostre e
issites de cypre / et aussi de ce q
avez fait aux deux roys des amor //
reens oultre le jordain seon et etog /
lesquelz vous avez occis. Et quant
nous oysmes ces choses nous eus //
mes si gra
ne demoura aucun esperit de co
A vostre e
stre dieu est dieu et hault ou ciel
bas en terre. Maintenant doncques
jurez moy et promettez par vostre
dieu que comme je vous ay fait mi //
sericorde / pareillement le me faictes
ensemble a toute la maison de mon
pere / donnez moy signe veritable q
vous espargnerez les vies de mes
pere et mere freres et soeurs / et sau //
verez leurs biens et maisons ensem
ble leurs vies. Lors respondire
explorateurs a raab et luy dirent.
Noz ames soient en hostage pour
vous par tel si que ne nous traissez
et si te prometto
nous aura baille ceste terre nous te
ferons misericorde et si te tendrons
verite. Ces promesses faictes raab
avala les deux israelites par une
corde de soie rouge p
hors de la cite. car sa maison estoit co
tigue aux murs et porte de la cite /
leur dist. Alez et montez sur les mo
taignes que veez cy devant vous /
affin que vous ne soiez rencontrez
de ceulx qui vous sont alez chercer
en icelles vous mucez p
jusques a ce quilz soient retournez /
puis vous en irez vostre voie. Lors
respondirent les explorateurs / da //
me sachez que nous serons innoce
de ce jurement se quant nous entre //
rons en ceste ville tu ne mes et loies
a ta fenestre ceste mesmes corde p
quelle tu nous as laissez dehors / et
nas assemble tes pere mere freres et
soeurs et tous ceulx q
avoir sauvez de ta cognacion en ta
maison. Et si te fault garder de ou
vrir ton huys a leure de nostre e
car tous ceulx qui en istront seront
occis et murdris en leur sang / mais
se tu nous veulx trahir et reveler ce
conseil a aucuns tellement q
se soit descouverte / saches que nous
serons quittes et netz de ce jurement
que tavons promis. Lors respondit
raab. Mes amis ainsi que lavez co
clud ainsi se face.
sion se departirent et sen alere
montaignes / et elle loya ceste rou //
ge corde a sa fenestre. Les messages
du roy retournerent de leur poursui
te ou riens ne trouvere
israelites revenus a leur seigneur jo
sue / luy dirent
ve avoient / et oultre dire
leur avoit donne et mis en leur mai
toute la terre
dicelle estoie
pour leur avenue.
dement de dieu passa avecq
ple disrael a piez secs oultre le fleu //
ve de jordain.
Josue doncques apres le rap //
port de ses explorateurs se le
va de nuyt et esmeut les chasteaulx
yssans hors de sethim /
nerent quilz parvindrent devers le
fleuve de jordain ou ilz sejournere
par trois jours / lesquelz passez vin
drent messages de par josue parmy
les tentes et chasteaulx / et commen
cerent a crier.
lites qua
streseign
de la lignie levitique la porter. levez
vous tous et lensuyvez ou q
se. Et vous gardez que entre vous
et elle soient deux mille cubites des
pace / affin que de plusloing vous
la puissez mieulx veoir
par quelle voie vous puissez aler /
car paravant navez ambule par se
blable q
gardez bien que vous napprocez de
larche.
Soiez sainctifiez / cestadire gardez
de cohabitacion charnelle / car dieu
fera demain entre vous merveilles
Puis dist aux prestres. prenez
tez larche de dieu / et precedez le peu //
ple / laquelle chose fut tantost faicte
Puis dist dieu a josue. Au jour duy
je commenceray a toy exalter deva
le peuple disrael / affin quilz sache
que comme je fus avecques moyse
je suys avecques toy / va et comma
de aux prestres quilz portent larche
dedens le fleuve de jordain /
il sero
restent illec. Josue fist tantost asse
bler le peuple auquel il dist Vous
tous entendez la parolle de nostre //
seigneur et vostre dieu lequel est ou
milieu de vous viant / il destrui //
ra en vostre p
de chananee de ethee de enee de phe //
resee de gergeze et de jhebuzee des a
morree
tes terres qui vous precedera par le
fleuve de jordain.
hommes des douze lignies disrael
de chascune ung / lesquelz quant ilz
mettront les traches de leurs piez /
les prestres qui porte
de toute terre dedens les eaues de jor
dains / celles qui sont en bas seniro
et deffauldront /
moureront comme en ung molle.
Ces parolles oyes du peuple ta
issirent de leurs tabernacles pour a
ler vers le fleuve de jordai
stres protans larche les precedoient
et aloient devant comme leur avoit
ordo
ve mirent tantost leurs piez dedens
leaue laquelle se comme
ir en bas et courir jusques en la mer
morte / et celle venant damont de //
moura mobile a maniere dune haul
te montaigne qui apparoit de tres //
loing et jusques a la cite de odon. Et
ainsi demoura le peuple ou fons du
fleuve a piez secs et environnoit les
prestres et larche / et ainsi passerent
oultre.
dement de dieu emporta douze pier //
res du fons du fleuve de jordain en
terre seche / et dicelle reporta douze
oudit fleuve.
APres ces choses ainsi faictes
dieu nostreseigneur dist a jo
sue. Esly douze hommes des dou //
ze lignies de chascune ung / et leur
commande quilz prennent du mi //
lieu du canel de leaue de jordain du
lieu ouquel ont arreste les prestres
et larche douze tresdures pierres les
q
ficherez ceste nuy voz tentes
nacles. Josue appela a soy douze ho
mes lesquelz il esleut des douze li //
gnies disrael de chascune ung / et
leur dist. Alez devant larche de no //
streseigneur vostre dieu / ou milieu
du fleuve de jordai
scu
espaules / affin que ce soit ung signe
perpetuel des filz disrael e
et se par ave
i
veulent ces pierres signifier / vous
leur respondrez Enfans sachez que
devant larche de nostreseigneur les
eaues de jordain sont deffaillies /
affi
quoy ces pierres sont mises en tes //
moing des filz disrael eterneleme
ce que leur avoit commande josue /
ou ilz constituerent celle nuyt leurs
tentes / Et josue mist autres douze
pierres quil pri
lieu de leaue ouquel larche avoit re
pose / et ancores y sont jusques a pre //
sent.
milieu du fleuve jusques a ce q
tes les choses que josue et moyses a //
voient co
par les filz disrael / et tandis passoi
ent les lignies par ordre. Et quant
le peuple fut oultre / lors passa lar //
che que portoient les prestres qui de //
vant eulx aloient / et les filz de rube
de gaad / et la moitie de la lignie de
manasse tous armez p
freres. Les filz disrael ai
avoit commande moyses / et quara
te mille de fors hommes armez aloi
ent par compagnies / couroie
les villes champestres de jherico.
En ce mesmes jour magnifia dieu
josue devant tout le peuple / affin q
il le craindist sicomme il avoit fait
moyses tandis quil vivoit.
dist nostreseigneur ajosue.
mande aux prestres qui portent lar
che quilz se partent du fleuve et voi
sent en terre seche. laquelle chose fut
tantost faicte / et lors se remirent les
eaues en leur canel comme parava
avoie
iesme jour du premier moys. et mi //
rent leurs tentes et chasteaulx en la
plaine de galgala contre lorient de
la cite de hierico. En laquelle plaine
josue mist et posa les douze pierres
lesquelles il avoit fait apporter du
milieu du fleuve de jordai
aux filz disrael : Quant voz e
vous i
pourquoy ces douze pierres sont cy
posees / vous leur direz et enseigne //
rez que par le milieu du fleuve jor //
dain passerent les filz disrael / dieu
nostreseigneur ayant eu regart de
nous tous secha les eaues jusques a
ce que nous fusmes tous passez co
me nagueres du temps moyses il a //
voit seche la mer rouge jusques a ce
que fussions passez / affin aussi q
sachent que la terre des filz de dieu
est gouvernee par la tresforte main
et q
temps.
dement de dieu circoncist les filz dis
rael la seconde fois en galgala.
APres que les roys des amor //
reens qui habitoient deca le
fleuve de jordain devers occident. et
tous les roys de chananee qui posse
doient les grans plains devers la
mer sceurent comment dieu avoit se
che les eaues de jordain devant les
filz disrael jusques a ce quilz estoie
passez oultre / ilz furen tsi espouen //
tez quil ne leur demoura co
desperit de conseil tant craindoient
lentree des filz disrael en leurs ter //
res
a josue. Fay des couteaulx de pierre
fort trenchans et en circoncis les se //
condz enfans disrael.
fist tantost josue et circoncist le peu //
ple. Et la cause de ceste seconde cir //
concision fut pour ce que tous les
anciens de gendre masculine et ho
mes circoncis estoient mors au de
sers degypte par les lo
quilz avoient euz / et tous ceulx qui
avoient este n ez aux desers par qua
rante ans estoient demourez incir //
concis jusques a tant quilz estoient
consumez
oye la voix de nostreseigneur aus //
quelz il avoit jure leur monstrer la
terre fluant et habondant en miel
en laict. Et ses filz estoient succedez
et demourez ou lieu de leurs peres /
et furent circoncis par josue comme
dit est / car sicomme ilz avoient este
nez en la vertu de cestuy membre ilz
estoient circoncis en icelluy en signe
de humilite : Et puis q
circoncis. ilz demourerent en leurs
tentes en ce mesmes lieu tant quilz
furent bien garis.
seign
lopprobre degypte de vo
je vueil ce lieu estre appele a tous //
jours galgala en celle plaine de gal
gala firent les filz disrael leur pas //
que quilz appelent phase le quator //
ziesme jour du mois q
non gaires loing de jherico. et men //
gere
et des pains sans levain / et beure
de la boullye cestuy an. Adont leur
deffaillit la manne depuis quilz a
voient me
ilz userent depuis / mais ilz menge
re
te celle anne.
josue estoit seul ou champ de la cite
de jherico / il leva ses yeulx en hault
et vit un homme en estant devant
tenant en sa dextre ung glaive leq
vint a luy et luy dist. Es tu mo
ou ung de noz adversaires. Auquel
josue respondit.
mais je suy pri
gn
A ce mot cheit josue en terre et adora
icelluy luy dist Quelle chose veult
nostreseigneur a so
dist lomme la chaussure de tes piez
car le lieu ou tu es en estant est saint
Josue fist presteme
commande.
josue la fist brusler / excepte raab et
ses parens pour le benefice fait a ses
explorateurs.
LA cite de jherico estoit close et
fort garnye pour la paour des
filz disrael / tellement que nul ny
pouoit e
ist a josue. Vecy josue saches que
je tay donne en tes mains jherico et
son roy.
mieulx armez des tiens environnez
la cite une fois le jour /
re ferez par six jours. et le septiesme
jour les prestres porteront sept tro
pes desq
en jours jubiles / lesquelz en ce point
iront devant larche et en enviro
cestuy septiesme jour sept fois la ci //
te tromperont pluslonguement que
de coustume ilz navoient fait / lors
tout le peuple et a une voix gettere
ung grant cry / auquel subitement
les murs de la cite fondront et chair
ront / et lors chascun entrera par la
partie plusprochaine de luy / tantost
ap
les prestres et tout le peuple / et leur
dist toutes les choses et en la manie
re que dieu luy avoit commande a
faire / dont le peuple moult joyeux
le fist en la mesmes maniere que dit
leur avoit. Et quant vint au septi //
esme jour et apres le septiesme envi //
ronnement / josue leur dist.
maintenant / car dieu vous a don
ner ceste cite / laquelle cite est de dieu
mauldite / et toutes choses estantes
en elle / seuleme
tes les choses estantes en sa maison
exceptees / car elle muca
messagiers que nous avions e
Gardez vous que vous ne touchez
aucunes choses qui vous sont deffe
dues / affin que ne soiez prevarica //
teurs et desobeissans /
soit trouble ou courouce sur son peu
ple. Soit aussi tout recueilly tout
lor largent le cuivre et le fer / affi
soit consacre a nostreseigneur
en ses tresors.
ces faictes par josue / le peuple getta
ung gra
rent les murs de jherico / et chascun
entra par la plusporchaine partie de
vers luy. Ainsi fut la cite de jherico
prinse par les filz disrael qui occire
et tuerent tout ce quilz y trouverent
dhommes de femmes vielz / et mes
mes les enfans beufz jume
ve. Josue dist au deux hommes q
avoit e
pier la cite Entrez en la maiso
vostre hostesse et lamenez ensemble
tout ce qui luy appartient ainsi que
luy promistes par serme
hommes firent tantost ce que josue
leur commanda.
tous ses biens colloquee et mise au
dehors des tentes et chasteaulx des
filz disrael ou elle demoura. Puis
bouterent le feu en la cite et ardirent
quanques il y avoit / excepte lor lar
gent le cuivre et le fer lesquelz ilz re
serverent aux tresors de nostresei //
gneur. Josue fist raab son pere / ses
freres et tous ses biens demourer et
habiter ou milieu disrael jusques a
ce present jour / pour ce quelle avoit
sauve les messagiers comme dit est
Ces choses faictes josue pria a no //
streseigneur que celluy ou ceulx qui
jamais reedifiroient la cite de jheri
co puist mettre son filz premiereme
aux fondemens. et en ses filz der //
rains mettre les portes dicelle. No //
streseigneur dieu fut avecques josue
toute terre.
josue fist lapider achor pour ce quil
avoit detenu aucu
de la cite de jherico mauldite.
LA cite de jherico ai
te et anathematizee / josue en
voya aucuns a espier le roy hay / et
sa terre qui siet de coste la cite de be //
thanen vers orient. Et eulx retour
nez dirent a josue.
soi
hay. mais seulement deu ou trois
mil hommes bien armez y voisent
qui destruisent toute la cite et sa
terre.
teurs e
meilleurs des filz disrael / lesquelz
tantost tournerent les dos a leurs
ennemis / et se mirent en fuytte /
en laquelle les ennemis occirent tre
tesix des gens josue de celle desconfi
ture fut tout le peuple effrae et pale
comme eaue. Quant josue le sceut
il detrencha ses vestemens et se lais
sa cheoir le visage en terre deva
che de nostreseigneur ou il fut jusq
au vespre / et aucuns des anciens de
israel avecques luy qui mirent de la
pouldre et des cendres dessus leurs
testes. puis dist josue
dieu et mon seigneur a quoy as tu
voulu passer ce peuple oultre le fleu
ve de jordain / a ce este affin que tu
nous baissasses aux mains des a //
morreens et nous perdisses / a ma
voulente nous fussions demourez
oultre le fleuve. O mon dieu
seigneur que diray je voiant les is //
raelites tourna
nemis. je doubte que les chananey //
ens et tous les habitans ceste terre
ensemble unis oyans ceste desconfi
ture ne nous environnent et nous
effacent de vie et de nom. Et que fe //
ras tu a ton grant nom / recorde toy
je te prie de tes promesses / Lors dist
dieu a josue.
gis ainsi la face en terre / saches que
israel a peche et a despite mon pact /
aucuns ont e
dicte et ont emble / et si lont mis a //
vecques leurs vaisseaulx et biens.
Saches que israel ne pourra con //
trester a lencontre de ses ennemis /
car je ne seray avecques vous jus //
ques a ce que vous aurez deffait et
lapide celluy qui de tant grant cri //
me est reus et coulpable.
doncques et sainctifie ton peuple et
leur dis quilz se sainctifient a le
main.
peuple ce que nostreseigneur luy a //
voit commande de tout par ordre.
me nostreseigneur les tenoit tous
pour mauldis jusques a ce que le cri
minel seroit puni. Pourquoy le peu
ple moult trouble / fist si diligente
enqueste quilz trouverent achor qui
estoit de la famille zaze filz de chari
auquel josue dist / Mon filz donne
glore a nostreseigneur le dieu disra
el et te confesse. et menseigne quelle
chose tu as fait /
celer. Certainement dist achor jay
peche contre le dieu disrael en telle
maniere / car je vy en jherico dentre
les despoulles ung manteau de
pourpre moult bon
gent une rigle dor de ci
lesquelles choses je couvoitay
tay et les ay mucees e
nacle en une fosse. Josue y e
fut trouve comme dit avoit / lesquel
les choses ilz apporterent a josue en
la presence de tous les filz disrael
de larche de nostreseigneur.
le commandeme
prins ensemble le manteau large
lors ses filz et filles beufz asnes / et
mesmes sa tente et son tabernacle et
les superlectiles de dedens et le me //
nerent ens ou val dehors les tentes
puis luy dist josue.
tu nous as trouble dieu en ceste jour
nee te exterminera / puis le lapide //
rent tous ensemble et bruslerent tou
tes les choses dessusdictes a luy ap
partenans Puis assemblere
mont de pierres sur la charo
q
Et lors fut le couroux de nostresei //
gneur appaise / et le lieu ou ceste cho
se avint fut nomme val achor / et
est ancores.
manda a josue q
rendist le roy dicelle / et puis mist en
feu et en flamme la cite et la proye.
CEs choses faictes nostresei //
gneur dieu dist a josue.
vueilles maintenant craindre au //
cune chose ne avoir paour
avecques toy toute la multitude des
hommes de guerre et ten va a la ci //
te de hay / car je tay ordonne le roy et
la cite en tes mains et a ta voulente
et a toute la terre je vueil que tu fa //
ces au roy et a la cite / ainsi comme
tu as fait en jherico / la proye et tou //
tes choses ayant vie departirez en //
tre vous:
commandement de dieu il se leva
en sa compaignie trente mille hom //
mes armez / desquelz il esleut cinq
mille quil e
en embuche de la partie doccident de
la cite de hay / et leur dist. Demain
a main armee je ve
cite / et tantost que les habita
dront sur nous / nous tournerons
les dos en fuyte / et quant vous les
verrez estre esloingnez de leur cite /
vous sauldrez de vostre embuche
entrerez en la cite en laquelle vous
proierez et degasterez / Car dieu le
vous a donne en voz mains.
israelites firent ce que josue leur a //
voit commande / et sen alerent met
tre de nuyt en leur aguet / et josue
demoura celle nuyt entre son peuple
Et lendemain au matin avecques
ses anciens ensemble ses hommes
armez sen ala devant la cite de hay
ou il mist ses gens en ordonnance /
ou milieu desq
le roy hay co
p
mer
israelites / ignorant lembuche q
riere sa cite estoit mucee pour le sup //
prendren / marcha hardiment cui //
dant les mettre en fuytte comme p
avant avoit fait. Josue ainsi que il
aviot ordo
le peuple avecques luy devers les de
sers / et les hayens et ceulx de betel
les hastoient pour les attaindre en
desordonnance / lors dist nostresei //
gneur a josue. Lieve en hault ton es
cu / affin que ton embuche saille en
ton ayde. Josue fist tantost ce q
luy commanda / et ceulx de lembu //
che saillirent et hastivement sailli //
rent et entrerent en la cite quilz prin //
drent et y bouterent le feu.
les citoyens qui poursuivoie
perceurent la fumee qui montoit jus
ques au ciel / bien sceurent quilz es //
toient deceuz /
ques les sie
il mist amort / et ceulx qui la cite a //
voient gaignee vindrent tous
a lencontre occiant de toutes pars
iceulx Et ainsi nen demoura hom
me vif / fors le roy hay quilz pri
et le presenterent a josue. Tous les
hommes qui furent aux cha
vez furent tous occis et mis a mort.
Puis entrerent en la cite ou ilz occi //
rent que dhommes que de femmes
que denfans douze mille. Josue ne
retira oncques sa main do
leve son escu jusques a tant que lex
cecucion fut toute parfaicte et tous
les habitans occis.
mens beufz et tous les meubles de
la cite diviserent israelites entre
eulx comme le dieu disrael lavoit
commande a josue / la cite ardirent
et en firent ruyne se
fist pendre le roy hay a ung gibet ou
il fut jusques a heure de vespres que
le soleil fut couche. Puis par le com
mandement de josue il fut despen //
du et jette en une fosse a lentree de la
cite / et jettere
grant mont de pierres qui app
ques au jour dhuy. Lors ediffia jo //
sue ung autel a nostreseigneur le
dieu disrael dessus le mo
ainsi que lavoit commande moyses
aux filz disrael quilz fisse
tel de pierres non polies ne taillees
et qui navoient oncques este atou //
chees de fer. Sur cest autel sacrifia
josue victimes pacifiques / puis es //
cripvit sur les pierres le livre nom //
me denteronome de la loy moyse la
q
disrael.
ceste immolacion estoient les plus
grans / les plusnobles les juges et
ducs e
ent ou regart des prestres qui por //
toient icelel arche. Et lautre partie
du peuple estoit dencoste le mont
de garizim et le mont hebal ainsi q
leur avoit jadis commande moy //
ses le serviteur de dieu Et ai
josue les benist et puis leur leut les
parolles de benediction et de male //
dictio
este escriptes ou volume de la loy /
brief ne delaissa aucune chose q
ses leur avoit co
les replica et exposa deva
multitude disrael / et mesmes aux
femmes aux enfans et aux estran //
ges qui entre eulx demourerent.
drent sagement appoi
sue donna
point de ses ennemis.
TOus les roys de
ve jourdain habita
taignes et aux plai
et entour liban / cestassavoir etheus
amorreens chananeens phereseus
eveus / et jhebuzeus sassemblerent
et conclurent tous ensemble de com
batre le peuple disrael et leur duc jo
sue. Mais ceulx de la terre de gabao
aians entendu ce que fait avoit jo //
sue en jherico et en hay / penserent et
conclurent sagement deulx pacifier
avecques luy / et pour ce faire porte //
re
qeu portoient asnes et barilz plai
de vin / puis de vestemens deschirez
et recousus et leurs chaussemens de
mesmes. Le pain quilz portoient en
leurs males estoit dur
pieces tout brise. En ce point vi
les gabaonistes devers josue quilz
trouverent en galgala ou il se repo //
soit entre son peuple / auq
les fil disrael illec estans dirent /
Sire josue saches que nous veno
de loingtaines terres couvoita
faire pact avecq
de renommee de vostre bonte
stre dieu / respondire
Mais que vous ne soiez point de la
terre qui nous est par sort assignee /
voulentiers le ferons / mais autre //
ment nous ne pourrions faire aucu
pact avecques vous / lors adressere
leur parolle a josue et luy dirent.
Nous so
josue leur demanda. Qui estes vo
ne de quelle terre venez vous. Sa
ches q
taines contrees en ton service. et ou
nom de ton dieu
avons oy sa renommee et sa puissa
ce et tout ce quil a fait en egypte et
aux deux roys des amorreens qui
demouroient oultre le fleuve jour
dain. Aussi de seon le roy des ezebon
et de og le roy de basan qui estoient
en la cite dastaroth. pourquoy les
plus ancie
les habitans nosu dirent que nous
vous apportissions des vivres les //
quelz par la lo
moisys et faillis et mesmes noz ve
stemens rompus et deschirez /
bestes a pou nous so
la longue voie pour nous venir re
dre a vous en vostre service.
israelites sans avoir de ce conseil a
nostreseigneur prindrent de leurs vi
vres et de leurs vins.
pact avecques eulx et le jurerent en
telle maniere quilz ne seroient point
occis. Trois jours apres oyre
israelites dire q
sins / pourquoy ilz murent leur te
tes et sen allerent en la terre des ga //
baonistes ou sont les quatre citez /
cestassavoir gabao
et cariathiarim / mais ilz ne leur fi
rent rien pour le jurement quilz leur
avoie
Le peuple disrael commenca a mur
murer contre les princes pour ceste
cause / mais ilz leur respondirent q
ilz leur avoient promis et jure paix
ou nom du dieu disrael / pourquoy
ilz ne leur pouoient faire aucu
leste ne grief / mais une chose leur fe
rons / cest q
ves / affin que p
mouvons lire de dieu contre nous /
de services / co
ter les eaues et autres menus servi //
ces.
parloient ainsi aux pri
appela et leur dist. Pourquoy nous
avez vous voulu decepvoir p
de nous donna
esties de longtain pays et vous di //
cy ou millieu de nous habitans.
Pour ceste fraude je vous comman
de sur la malediction de mon dieu /
que doresenavant ne deffauldra de
vostre lignie que aucun ne soit pour
porter
service de nostreseigneur.
respondirent. il nous avoit este dit
que ton dieu avoit promis a moyse
son serviteur quil luy donneroit tou
te celle terre et quil enchaceroit tous
les habita
crai
noz ames par la terreur de vostre re
nommee / et pour ce prismes ce con //
seil. Or sommes maintenant en ta
main / fay de nous ce quil te semble
estre juste et droitturier. Lors fist jo //
sue ce quil leur avoit dit et promis
les delivra des mains des filz dis //
rael quilz ne fusse
ce mesmes jour il decreta eulx estre
co
et de tout le peuple en coppa
p
fist arrester le soleil en un gjour tou
en ung point tant quil eust eu victo
re de cinq roys.
Qua
rusalem entendit les gra
proesses de josue comment il avoit
subverti jherico et la cite de hay ense
ble leurs roys occis
nistes sestoient rendus a luy qui es //
toient tresfors et belligereux hom //
mes / il eut moult grant paour pour
quoy il envoya aux roys obam roy
debron a pharan roy de hyerimoth /
a japhie roy de lachis /
de eglo
venissent a luy en gra
fin de expugner et destruire les ga //
baonistes qui sestoient rendus a jo //
sue et au peuple disrael. A ce mande
ment sassemblerent les cinq roys en
grant multitude de combatans / et
vindrent assallir la cite de gabaon.
Les habitans dicelle envoierent ha
stivement devers josue qui estoit en
galgala leurs messagiers q
rent. Sire nous te prions qeu tu ne
vueilles retirer tes mains de do
toy ayde a tes serviteurs de gabaon
p
les delivrer de tes ennemis
stres. Ce sont cinq roys amorreye
qui habite
assiege nostre cite. A ces parolles se
prepara josue et tout le peuple disra
el avecques luy et se mist a chemi
quel nostreseigneur luy dist. Josue
ne vueilles craindre ces roys / car je
les ay do
que nul deulx ne pourra resister.
empres ses ennemis de nuyt.
jour devenu il se mist dedens eulx
soudainement dont ilz furent telle //
ment troublez q
en laquelle furent plusieurs occis /
non pas ta
ses pierres vena
sion divine. Adonc parla josue a no
streseigneur en la presence de tout le
peuple
les mouvoir co
et la lune contre la valee de haylon.
Tantost le soleil
rent jusques a tant que josue se fust
venge de ses ennemis par lespace de
un gjour naturel : Oncques para //
vant ne apres ne fut si lo
obeissant a la voix de homme se co
bata
ceste victore se
gala a tout le peuple. Les cinq roys
desusdictz sen estoie
une fosse apres la cite de maceda. la
quelle chose fut tantost noncee a jo //
sue. Quant le duc josue sceut ceste
chose il appela a soy aucu
fors des siens / et leur dist quilz alas
sent a la fosse / et estoupassent de gra
des pierres lentree. Puis mettez for
te garde de fors ho
der / et tandis avecques voz copies
decourrez la terre en occiant tout ce
que vous trouverez vif deva
gardant que les fugitifz nentre
leurs fors / car dieu les vous a don
nez en voz mai
lavoit co
fait / et sen retournerent aux tentes
devers luy qui estoient lors en mace
da sains et entiers de nombre. Puis
comma
lunque
roys qui illec estoient enserrez laq
le chose fut tantost faicte. Ces cinq
roys co
il appela tous les filz disrael et co
manda aux princes que ung chascu
deulx marchast du pie dessus leurs
colz / ce quilz firent. Puis leur dist
josne. Vous tous peuple de dieu ne
vueillez craindre navoir de rie
our / ains confortez vous et soiez ro
bustes. Sachez que nostreseigneur
vous donrra la puissa
reillement a tous voz ennemis que
vous combatrez. Puis fist josue pe
dre les ci
agu ou ilz furent jusques au vespre
et puis les fist oster
ro
voient muce /
rael tant de pierres quil en app
mont jusq
mes jour josue print la ceite de mace //
da en laquelle il mist a lespee tous
les habitans / et au roy fist comme
il avoit fait au roy de jherico. Puis
a tout son ost sen ala devant leben a
laquelle luy bailla dieu en sa main
et y occist tous ceulx quil y trouva
indifferamment / et au roy fist sico
me a celluy de jherico / dillec passa
devant lachis laquelle il print lende
main. En ce temps survint le roy ly
ram qui venoit en leyde de ceulx de
lachis leq
la compagnie estoient venus ense
ble tous les habita
sen ala josue de lachis en la cite de
eglon quil pri
eut occy tout ce quil y trouva ayant
ame / il sen ala a tout son ost en ebro
quil gai
trouva viva
cist / et fist de la cite co
de eglon : Puis sen retourna en la ci
te de dabir quil destruit
les habita
leurs. Et a brief conclure josue en ce
stuy voyage destruit et degasta tou
tes les regions depuis les montai //
gnes meridionales et champestres
jusques a la grant mer / et ny laissa
ame vive tant q
avoit commande. Puis retourna en
galgala sain et entier du nombre de
ses gens / car dieu sestoit combatu
pour son peuple.
cist plusieurs roys venans des mo
taignes de chananee.
DE ces victores devantdictes
faictes p
el sespandirent les nouvelles p
et mesmes a jabin le roy dazar / leq
e
de madan au roy se meron / au roy
acsaph / et aux roys vers aquilon q
habitoient aux montaignes contre
midy ceneroth en la region dor de
ste la mer / et mesmes en chananee
vers orient / et aussi aux roys docci
dent habitans aux montaignes de
hermon en la terre de maspha / affin
quilz saprestasse
resister a josue et au peuple disrael q
ai
roys des contrees dessusnommees
sasse
verent en tant grant multitude co
leaue de la mer de coste les eaues et
estangs de meron pour combatre jo
sue. auq
paour / demain en ceste mesme heu //
re je te bailleray tous ces roys
peuple a les occire ou regart de tout
le peuple disrael. Je vueil que tu cop
pes les nerfz a tous leurs chevaulx
et que tu brusles tous leurs charios
Josue ainsi conforte vint a tout son
ost ret de nuyt sen vint aux estangs
de meron / ou il trouva ses ennemis
quil envahyt subiteme
fort quil les mist tous en desroy
fuitte / en laquelle il en occist tant et
en tant grant nombre que a peine en
demoura aucun vif. Puis fist josue
de leurs chevaulx et chariotz ainsi
que dieu luy avoit commande Luy
retourne il pri
chief de tous les royaumes denviro
il la brusla et mist encendre. En son
retour print toutes les citez des roys
qui contre luy avoient este / et en fist
ainsi que dieu luy avoit commande
L aproye qui moult estoit grande de
viserent et departirent les filz disra
el en la maniere que leur avoit com
mande moyses le serviteur de dieu.
Il est assavoir que josue fut ta
dient a dieu que de tous les comma
demens quil luy fist il nen trespassa
oncques ung seul mot. ne de ceulx q
moyses avoit commande au peuple
Lo
et leurs citez / et nen demoura oncq
aucune qui ne se rendist aux filz dis
rael / fors une no
en la terre de gabaon. Nostreseign
avoit donne telle sentence a ces peu //
ples que leurs cueurs fussent ta
durcis co
cessassent de les combatre / affin q
ne deservissent avoir aucune debon
airete ou clemence : ains perissent et
mourusse
voit comma
josue en enachim ou il occist les roys
dabir et de anab et abatit toutes
leurs citez : et ne delaissa aucun de la
lignie de enachi
disrael / excepte les citez de gaza de
gethet et de azoto que josue delivra
aux filz disrael.
les sie
dain par sa vaillance.
JE vueil icy noter et escripre
les no
disrael soubz la conduite de leur duc
moyse occirent desquelz ilz possesse //
rent les terres depuis le fleuve jor //
dain devers soleil levant jusques a
la montaigne de hermon. Seon le
roy des amorree
cite de ezebon est seigneuri et domine
depuis la cite darroer qui est situee
sur la rive de torrent arnon / et lau //
tre moitie ou val de galaad jusques
au torrent jeboc q
amon / et depuis les desers jusques
en la mer ceneroth co
mer deserte qui est tressalee. Et de la
partie dorient par la voie qui meine
a bethsimoth. Et de la p
q
qui est le terme de ogle roy de basan
Et a brief conclure toutes les terres
de raphaim dastarogh de edray jus
ques aux mons de hermon et jusq
en salecha en basan. et machati p
de galaad / et aux termes de seon le
roy de ezebon. Moyses le serviteur de
dieu et les filz disrael les persecute //
rent et donnerent leurs terres
sessio
et a la moitie de celel de manasse.
occist deca le jordain vers occident
en la conduitte du peuple disrael de
puis galgad ou champ de libanius //
que au mont de liban / laquelle p
tie monte au mont deseir. Celle par
tie donna josue en possession aux li //
gnies disrael a chascun sa part tant
en montaignes comme aux plaines
champestres. En aseroth et aux de
sers devers midy furent etheus am
morreens chananeus et phereseus /
eveus et jhebuseus.
rico ung / le roy hay qui est du coste
de betel / le roy de jherusale
de ebron. le roy hierimoth. le roy lachis
le roy eglon / le roy gacer / le roy da //
bir. le roy gader. le roy herma. le roy
hereth / le roy lebua / le roy odallam
le roy maceda / le roy bethel / le roy
taphna / le roy oser / le roy affec / le
roy saron / le roy madan / le roy asor
le roy sameron. le roy acsaph / le roy
thenach / le roy mageddo / le roy ce //
des / le roy jachanen carmeli / le roy
dor / le roy des gens galgal / le roy
thersa / qui furent en nombre trente
et ung roys.
APres ce q
et mis a totale destructio
roys
icy dessusnommez il departit selon
le commandement de dieu et du pro
phete moyses les terres
lignies des filz disrael chascun selo
sa sorte et sa porcion. Puis les assem
bla tous en un valee nommee siche
et leur dist telles parolles.
tous mes amis voiez et savez que je
suys viel et decrepit et venu a la fi
de mes jours
vous vueil dire ce que mon dieu le
dieu disrael vous mande. Voz pe
res abraham
dis oultre le fleuve de jordain et ser
virent aux dieux estranges / nonob
stant je ostay dist il a abraham des
fins de mesopotamie / et lamene en
la terre de chananee ou jay multiplie
sa semence et luy donnay ysaac
puis jacob et esau / auq
siens je donnay le mont de seyr a ha
biter / et jacob et ses filz descendire
en egypte / puis luy e
et aaron qui apres plusieurs signes
et merveilles les egypciens occis et
noyez en la rouge mer le ramenere
aux desers ou je vous repeu p
temps comme le vistes a voz yeulx
Et depuis nagaires vous ay don //
nee la terre de chananee et des amor
reens dont vous avez occis les roys
ser le fleuve de jordain piez secs / et de
la venistes en jherico que vous gai //
gnastes et en occites le roy / et pareil
lement de plusieurs citez que vous
navez pas ediffiees / possessez et bu
vez les vins et mengez les olives q
vous navez plantez. Pourquoy je
vous commande que vous crai
nostreseigneur et le servez de cueur
parfait et entier / et ostez les dieu q
vos peres servirent jadis en mesopo
tamie
vray dieu q
se ce no
disrael vendra sur vous. Or eslisez
au jour duy lequel quil vous plaist
car moy et ceulx de ma famille ser //
virons a luy qui est tout puissant.
Lors le peuple tout a une voix respo
dirent.
delaisso
de biens pour servir aux dieux estra
ges
messes escripst josue ou volume de
la loy / et en tesmoing de ce mist une
grande pierre dessoubz une chesne
ou larche de dieu avoit repose. Puis
leur dist. Ceste pierre vous sera en
tesmoing. affin q
drez delaisser le dieu disrael et estre
menteurs et prevaricateurs de ses co
ma
brance du serment et des promesses
que vous luy avez au jour duy fai //
ctes. Ces choses dictes il se departit
deulx et les laissa paisibles chascu
en sa possession /
maison ou il trespassa de ce monde
en lan de son aage cent et dix ans /
Car quant il vi
le grant prophete moyses : il avoit de
aage
q
de moyses il rege
ans qui font ensemble cent dix ans
grans pleurs au debout de sa posses
sion en la montaigne deffrai
lieu nomme thamnathazare / vers
la partie de septentrion du mont de
gaas. Tantost apres la mort de jo
sue mourut eleazar le filz de aaron
par le sens et preudommie duquel
dephinees so
grans besoingnes.
le premier des preux.
Cy commencent les fais du roy
david le peux second / roy disrael.
PUis que par leyde de
nostre createur qui est le
commencement de tout
nostre oeuvre / ay mis p
escrit les vertueuses proesses que le
preux josue sont champion et condu
cteur de son peuple fist a commande
ment. Je par la grace infinie dicel //
luy vueil proceder a celles que ache
va le preux et debonaire david roy
de son peuple / affin de satisfaire a
dame triumphe comme promis lay
au commenceme
mais pour satisfaire a aucu
aventure pourroient dire que je na //
uroie point garde lordre des temps
ausquelz regnerent les preux dont
est nostre matiere subgecte : Car de //
va
du q
abdo
de arse et destruite / et par conseque
les proesses dicelluy hector passees /
par quoy il sembleroit que je neusse
garde lordre a eulx requis / et par ai
si auroie commis vice de redargu
cion A ce je respons que leur objectio
sauve je ne lay fait par aucune fa //
veur ne autre parcialite / fors seule //
me
cacion / cestadire q
judaiq
quel apres cestuy / dieu devant / je es
cripray / nonobstant que alixandre
lait precede en te
ces trois ont tous co
mesmes querelle / et moult differen
te des trois payens comme p
hystores apperra a ceulx qui les li //
ront et bien examineront.
doncques a tous quilz me vueille
de ce vice desvelopper
a mon inte
autre te
plus a la leur.
david.
POur entrer en matiere il est
necessaire de savoir qui fut ce
david duq
lances et proesses.
ques du prophete samuel a la reque
ste du peuple disrael et par la voule
te de dieu fut saul esleu et enoingt en
roy par dessus eulx comme les au
tres nacions voisines avoient A la
q
ne se gouverna pas si bien quil deust
avoit fait / parquoy nostreseigneur
dieu retira de luy son esperit prophe //
tique. Et comma
sen alast en la cite de bethleem fain //
dant immolacion. et prist ung pou
duille en une petite phiole / a laquel
le faire il appeleroit a soy ysay ou jes
se qui est tout ung.
mandement acomplir se mist ta
samuel a chemin et print son ampu
le plaine duile sen vint en bethleem
cite de judee / ou p
de saul il fist appeler a soy ysay / au
quel il dist. Fay ici venir tes e
lun apres lautre en presence / laquel //
le chose il fist. et de fait luy en presen //
ta sept. Apres linspectio
muel dist en ceste maniere. ysay sa //
ches que nostreseigneur dieu na es //
leu aucun de ceulx / mais dy moy
se tu nen as plus que ceulx cy Il me
reste ancores ung dist ysay q
le plus josne /
ou il garde mes oailles Envoies le
querre hastivement dist samuel / car
nous ne mengerons jusques a tant
quil soit venu.
pour so
presence du prophete samuel. fut par
le commandeme
roy disrael en la presence de son pere
et de tous ses freres / en laquelle un
ction luy fut infus lesperit de prophe
cie par nostreseigneur. David estoit
roux et beau a merveilles pitoiable
et debonaire au regart de tous. Ce //
ste chose acomplie samuel sen retour
na en ramatha / et david sen retour
na garder ses oailles comme deva
nir ou service du roy saul pour jouer
de sa harpe. et comment il occist goli
ath le gaiant.
COmme vous avez oy saul
par la transgression du co
mandement de dieu fut prive de les //
perit propheticques. ou lieu duquel en
tra le malin esperit lequel souve
tourme
aucuns de ses plusprochains luy di
re
vaulx quil souffroit / il seroit bo
eust aucun jouvencel qui jouast
daucun instrument melodieux / et
saultast et dansast devant luy. Aus
quelz respondit saul. Envoyez par
tout et men amenez ung q
re ce que me conseillez. Lors savan //
ca lun des josnes et dist quil avoit
veu le filz de ysay de bethlee
bien estoit i
le moult doulcement en touchoit les
cordes / si estoit roux a merveilles
beau fort
lesperit de dieu avecques luy. p
il estoit doulz
Ces choses dictes saul envoya p
ment ses messagiers vers ysay luy
commandant que tantost luy e
ast son filz qui estoit aux pastura //
ges gardant ses oailles.
mandement entendu ysay print ta
tost lun de ses asnes lequel il charga
de pains de vin et dun chevreau et le
bailla a son filz david / lequel ain //
si charge lenvoya au roy saul ou il
sarresta / et quant saul leut assez co
temple / il mist son amour en luy en
tierement /
tesfois q
et exagitoit saul / david par le me //
lodieux atouchemetn de sa harpe le
refocilloit et faisoit departir lesperit
mauvais.
blere
de pour combatre le peuple disrael
et de fait vindrent mettre leurs ten //
tes et pavillons entre la cite de so //
coth et de azotho qui sont aux fins
de la terre de promissio
israelites entendans ceste rebellion
sassemblerent et vindrent hastive //
ment ou val de therebinthus prests
a la bataille contre les philistiims
lesquelz estoie
de leur part /
mo
estoit une plaine valee en laquelle
vint ung diceulx philistiims de la
cite de geth / gra
paulme / nomme estoit goliath / il
avoit une salade de cuivre sur sa te //
ste et ung haubert de mailles vestu
qui pesoit cinq milles sicles de cuivre
il avoit aussi chausses de hauberge //
rie / et dun escu darain couvroit les
espaules / il portoit une hache dont
le fust estoit gros et long a maniere
de lanssoille du
le hache pesoit six cens sicles / deva
luy aloit so
te voix aux israelites O vous serfz
de saul sil est aucun des vostres qui
ose venir en bataille seul co
et il me scait vaincre / sachez q
les philistii
tendront a seigneurs / et se je vains
vous pareillemetn succu
philistiims. Pour lesquelles obpro
brieuses parolles saul et tous les si
ens avoie
ilz navoient homme netre eulx qui
osast entreprendre ceste mortelle ba //
taille / pourquoy goliath fist ceste es
clande par quara
lites.
soie
a garder ses oailles aux pastures.
Car ysay avoit envoye a saul pour
maintenir sa guerre ses trois premi
ers filz / et david le moindre luy es //
toit demoure pour layder / car il es //
toit moult ancien. Ung jour dist a
david. Mon filz pre
de boullie et ces dix pains / et ten va
hastivement a tout ces dix fourma
ges a visiter tes freres q
avecques saul /
quel estat ilz sont.
la benedictio
sa charge sen vint en lost ou ses fre //
res estoient. Et apres les avoir vi //
sitez et saluez de par leur pere / il sen
ala veoir lordonnance des e
Et tantost saillit cestuy gayant cri
er a haulte voix la bataille comme
acoustume avoit / dont les israeli //
tes moult espouentez sen fuyoie
son regart en leurs fors. David qui
illec estoit de nouveau survenu ente
dit daucun que sil y avoit homme si
preux qui osast combatre goliath le
philistiim et le vaincquist / le roy
saul prometoit lenrichir de moult
grandes richesses / et luy donneroit
sa fille a mariage /
maison de son pere / et affranchiroit
de tout tribut. A ces parolles survi
heliab son frere ainsne
a tencer david son frere dsiant pour
quoy il estoit illec venu / et avoit de
laisse ses oailles ou desert.
gnois maintenant ton orgueil
mauvaistie / car tu y es venu affin
que tu visses la bataille. David se
ala arriere de cestuy et vint a son se //
cond frere nomme aminadab q
dist les mesmes parolles que luy a //
voit dictes le premier.
les parolles que david avoit dictes
furent ta
qui lenvoya prestement querre.
luy venu en sa presence dist au roy /
Sire ne se esmeuve le cueur daucu
du peuple de dieu / car moy ton servi
teur men iray contre le gayant phi //
listiim et ou nom de dieu le fort le co
batray. Je doubte respondit saul q
tu ne le pourras vaincre / atte
force et ta puerilite / car il est homme
acoustume de batailler des son enfa
ce. Lors respo
en gardant les brebis de mon pere vi
dre
qui prindrent ung mouton ou mi //
lieu de mon parc / mais je leur oste p
force hors de leurs gueules et les oc //
cis / pourquoy je espoire de faire ain
si a cestui mauldit incirconcis gaia
si me vueilles donner licence deffa //
cer au joru duy lopprobre qui a fait
au peuple de dieu.
saul et dieu soit avecques toy : mais
dune chose te avertiray / cest que tu
tarmes de mes armes / affin q
eulx tu puisses resister a ses e
armes / mais sentant que charge di
celles il ne se pourroit pas bie
les desvetit
apris a porter si pesant fais / si repri
sa houlette do
et esleut cinq pierres moult bien po //
lies hors du fleuve / lesq
en sa malette / et en sa main dextre
porta sa frandole.
ath lapperceut venir il se hasta de la
devancer.
sans armes / il le commenca fort a
despiter et dist.
je ung chien qui viens a moy comba
tre a tout ung basto
tu des dieux. David luy respondit
et dist. Toy incirco
saches que au jour duy q
te charonne aux oyseaulx du ciel
aux bestes de la terre a devourer.
Tu biens a moy a tout glaive ha
che et escu pour me co
a toy ou nom du puissant dieu des
ostz disrael / leq
sache q
mes mai
affin que par toute terre soit co
que en israel a ung dieu tout puissa
qui ne sauve pas en glaive ne en ha //
che / mais en sa puissance a laquelle
est donnee la victore.
les se hasta goliath et approcha da
vid le cuidant fourdroier de sa pesa
te hache : mais david qui legier et is //
nel estoit la
vertu de son dextre bras luy envoya
de sa fonde une pierre dont il le frap
pa au front si roidement quil le fist
cheoir la face en terre / etn ainsi loccist
Aucuns ont creu goliath non avoir
este occy de la premiere pierre q
vid luy getta / ains de la tierre en y
assignant aucune rayson morale /
mais quoy quil en fust il loccist de ce
coup.
despee / il saillit dessus le philistiim
duquel il tira son glaive et dicelluy
trencha la teste.
lencontre de david et comme il luy
donna sa fille michol en mariage.
LEs philistiims voya
champion ouquel ta
de fiance estre occy par ung enfant
le moindre en apparence des israeli
tes / tournerent les dos et se mirent
en fuitte / en laquelle les israelites
les poursuivirent si roideme
en occirent moult gran tnombre / et
dura ceste occision jusques en la cite
de ged et de accharon. Puis pillere
leurs tentes ou ilz trouvere
proies. Ceste victore aco
print la teste de goliath et fiche en so
mesmes glaive lemporta en jherusa
lem / et ses armes mist en son taber //
nacle
yssant et alant contre le gaia
le combatre / il demanda a abner le
prince de ses chevalliers de quelle li //
gnie estoit descendu cest adolescent.
Certes dist il je ne scay. Lors luy
dist saul. Je te prie que tu i
qui filz il est / et tantost apres abner
le print et le mena devers le roy saul
portant ancores en sa main la teste
de goliath / auquel saul dema
quelle lignie il estoit : Je suys respo
dit david filz dun tien serviteur de
bethleem nomme ysay. Et tandis
quil parloit ainsi a saul / lamistie de
jonathas le filz dudit saul entra telle
ment ou cueur de david qul layma
autant comme son ame. Ceste jour
nee lentretint saul decoste luy / et le
festoia / pourquoy il ne retourna en
icelle devers son pere.
journee jonathas et david fire
promis damistie ensemble dont de //
puis tant se entreaimerent co
propres ames. Car jonathas se des //
poulla lors de sa robe
david / et mesmes tous ses autres
habillemens luy donna jusques a
son espee son arc
le print en tant grant amour quil le
fist et constitua p
Et david si portoit si honnesteme
quil estoit de tous ame En fin qua
david retourna en jherusalem com
me dit est protant la teste du gaiant
les femmes et vierges de la cite issi
rent a lencontre de luy chantans et
disa
hommes / mais david en a occy dix
mille. Ceste cha
a saul et commenca a murmurer et
dire. Et comme dy a ces femmes et
tout le peuple chantent que david a
occy dix mil hommes / et a moy ne
attribuent que mil.
luy reste si non le royaume entier /
Depuis
ul david de vrais et droitturiers
yeulx : Lendemain assaillit le mau
vais esperit saul / et david vint qui
doulceme
toit en la maniere acoustumee. mais
saul tandis que david entendoit a
toucher sa harpe luy lanca dun glai
ve le cuidant attacher a la paroy et
loccire /
evita le coup
celle cause se abse
eut grant paour pour ce quil savoit
nostreseigneur dieu estre avecques
luy / aussi q
de soy / par quoy il le consitua tribu
dessus mil hommes darmes ou il
se gouverna si bien quil estoit ayme
de tout le peuple disrael et de judee.
Ung jour saul appela david
dist. David jay en moy ordonne et
conclud que tu auras a femme me //
rob ma fille ainsnee / soies homme
fort et de bon courage / et si conduis
les batailles de nostreseign
en soy mesmes proditoreme
noit aux mains des philistiims ses
ennemis pour loccire secretement.
A ce respondit david. Et comme si
re et qui suys je. quelle est ma vie et
vocacion / ne de quelle cognacion est
mo
dre du roy.
toutes les aprestes des nopces de me
rob et de david / mais le jour venu
il la donna a ung autre chevallier
no
se voyant mocque mist son amour
en michol la seconde fille de saul la
quelle chose dicte a saul luy pleut
moult. Je luy donrray dist il vou //
lentiers a son esclandre / et affi
soit delivre aux mai
Si appela david et luy dist.
deux de mes filles seras au jour duy
mon gendre. Puis dist saul a ses ser
viteurs. Alez bien tost et noncez et
dictes sout secreteme
me plaist moult
gendre / et puis me retournez dire q
maintien il tendra. Ausqeulz david
dist sageme
ne vous semble pas estre grant cho
se estre gendre du roy a moy q
homme poure
parolles oyes de saul par ses messa
giers leur dist quilz dissent que a p
faire les nopces / ne luy restoie
ce
affin quil appere au roy la vengan
ce de ses ennemis estre faicte par roy
David de ses parolles eut gra
Pour acomplir lesquelles il apri
tous ses ho
luy / et sen ala en accharon ou il oc //
cist deux cens philistiims desquelz
il en apporta les membres viriles /
les nombra et compta a saul / affin
quil fut son ge
tains jours apres.
loyalment david et de bo
comme son seigneur / mais par con //
traire la hayoit moult saul et ne lai
ma oncques jour de sa vie.
ta david en plusieurs manieres / et
de la benignite de luy.
EN ce te
listiims ennemis du peuple
de dieu contre lesquelz david fut en //
voye a tout ses ostz ou il se mai
si vertueuseme
noit honneur et glore : Saul ce voi
ant en print si grant envie quil appe
la a luy son filz jonathas
de ses familliers / ausquelz il com //
manda expresseme
david. Ceste chose fist savoir jona //
has a david secretement. et luy ma
da quil se mucast jusq
quil auroit temps sil pouoit appai //
ser son ire. jonathas aymoit de tout
son cueur david / pourquoy il dist a
saul son pere : Sire roy ne vueilles
pecher je te prie ou sang de ton servi //
teur david / car il ne ta fait aucune
moleste. Toutes ses oeuvres te so
moult bonnes et prouffitables / car
il a mis so
du gaya
fusion et a tout le peuple disrael. tu
le vis et en eus grant joie / et pour //
quoy veulx tu pecher ou sang inno //
ce
pe / certes je doubte se tu le fais tu en
suivras lindignacion du dieu sou //
rain / car il est avecques luy et en ses
oeuvres De ces parolles fut moult
trouble saul. poruquoy il jura en sa
fureur que david seroit occy. Tou //
tes ces choses fist jonathas savoir a
david.
philistii
lesq
en telle vigueur quil les mist en des
roy / et en occist grande multitude /
dont saul par enuye fut moult do //
lant / et entra en son corps lesperit
malin qui fort le tourme
y vint qui jouoit de sa harpe et saul //
toit devant le roy pour le resjouyr /
mais il print une la
da ferir david. mais il se destourna
et guenchit le coup dedens la paroy
quil tresperca. Pourquoy david sen
ala de la presence saul en son ostel /
apres lequel il envoya ses sattelites
pour lasseger celle nuyt / affin q
demain au departir ilz loccissent /
mais nichol sa femme le mist hors
par une fenestre derriere / et ainsi es //
chappa / puis mist hastiveme
lit une statue couverte dune peau de
chievre
aux messagiers et leur dist quil ge //
soit malade en son lit. Le roy saul co
manda quil luy fust apporte affi
loccire / mais quant les messagiers
le cuiderent prendre / ilz cuiderent q
ce fust il / mais ilz trouvere
tue.
lequel dist a sa fille nichol moult de
opprobres pour ce quelle lavoit ain //
si deceu / mais elle se excusa disan
quil lavoit voulu occire se ainsi ne
le faisoit. David voiant que nulle //
me
recouvrer son amistie / sen fuyt a sa
muel le prophete en ramatha / auq
il co
avoit fait Samuel et david se
rent demoureur en naioth. Qua
ul sceut que david estoit en naioth /
il envoya ses sattelites a le prendre
et ramener devant luy / affin de loc
cire. lesquelz quant ilz virent lasse
au dessus deulx / le saint esperit de
nostreseigneur descendit sur eulx /
commencere
les autres. Ceste merveille anoncee
a saul / il en renvoya des autres qui
pareillement devindrent prophetes
ou regart de lassemblee seulement /
comme avoient fait les premiers
de celle chose saul moult esbahy y re
voya tiers messagiers et en gra
bre / lesquelz venus en la presence de
samuel et des autres commencere
a prophetizer comme les autres.
Quant saul entendit celle merveil
le a pou quil nesraga / et en celle fu //
reur meu vint en ramatha jusques
en la fontaine de socoth / et de la vi
en naioth ou estoie
semblez. Et tantost quil y fut lespe
rit de dieu descendit sur luy / et com //
menca a prophetizer comme lun de
eulx. Apres quil eut despoulle tous
ses vestemens et cha
le jour et toute la nuyt devant sa //
muel et devant les autres.
david par tout ou il le savoit /
belles et piteuses complaintes quil
fist a jonathas.
APres ces choses sen fuyt da //
vid de la cite de naioth qui est
ou pays de ramatha / et sen vint se //
cretement devers jonathas ouquel
il dist Quelle chose ay je fait mon
amy jonathas pourquoy to
persecute ainsi. quelle est mon iniqui
te ou mon peche / pourquoy ton pere
saul q
bie
ra separee / fors par mort. Soies co
tent dist il / car tu ne mourras pas /
et si te jure que mon pere ne fera au //
cune chose soit gra
mon sceu / et inco
je le te feray savoir. Et combien que
la mauvaistie de mon pere persevere
contre toy si ne te seray je jamais co
traire / ains mettray mon ame pour
la tienne / va en ta paix / et dieu soit
avecques toy Dune chsoe te prie. cest
que se je vifs que tu me faces miseri //
corde en nostreseigneur / et que se je
meurs que tu ne vueilles icelle oster
de ma maiso
ces choses luy promist
Apres ces convena
vid de jonathas / et sen vint en la ci //
te de nobe a refuge a ung prestre no
me achimelech. lequel moult esbahi
de sa venue / luy demanda la cause
dicelle ainsi seulet / auquel david re
spondit et dist que le roy saul luy a //
voit ainsi ordonne / et q
la cause de sa charge / car jay co
mes enfans ca et la / pourquoy je te
prie que se tu as aucune chose a mai
ou cinq pains que tu les me donnes
pour menger / ou aucune autre cho //
se pour vivre. Le prestre luy dist quil
navoit aucun pain qui fust propice
aux lais / mais ta
ung pain saint / pourquoy se tes en //
fans sont netz especialement de fe
mes / ilz en peuent bien me
print david le saint pain / adonc es //
toit illec repost et muce ung des ser //
viteurs de saul dede
de achimelech / duq
toient qui estoit nomme doech y du //
meus le pluspuissant des pasteurs
de saul / lequel illec gardoit les mu
les du roy. David demanda au pre
stre achimelech sil avoit aucune ar //
mure ou glaive quil luy donnast /
car il navoit apporte avecques luy
aucun baston.
la lance de goliath le philistiim que
tu occis. se tu le veulz avoir si le pre
car je nay autre que cestuy. Puis q
point dautre tu nas respondit da //
vid. Je te prie donne le moy. De la se
partit david et sen ala devers le roy
achis le roy de geth. Les serviteurs
commencerent a dire. Et comme ne
vecy pas david le roy de la terre de //
va
cy dix mil ho
occy que mil. Lors comme
avoir paour / si se commenca a mu //
er sa face en la presence du roy achis.
tellement quil commanda que on le
chassast de devant luy / car homme
furieux resembloit laquelle chose il
ne veoit pas voulentiers. Quant
david se vit quitte de ce peril / il se de
partit hastivement du roy achis et
sen ala en une spelunque mucer. Et
quant ses freres et ceulx de la famil
le de son pere entendirent quil estoit
illec / ilz vindrent vers luy et le con
stituerent chiefvetain p
ilz furent ensemble environ quatre
cens : Dillec se departirent et sen ale
rent en la cite de masphat ou demou
roit le roy moab auquel davit dist.
Sire roy je te prie quil te plaise que
tes pere mere et freres et famules de
meurent en ta terre / jusques a ce que
je sache quelle chose veult faire no //
streseigneur de moy. Le roy aya
passion de david
tint decoste luy aussi longueme
fut enchasse du roy saul Gad le pro
phete vint a david :
alast en la terre de juda /
vecques luy ses hommes et parens.
tous les prestres de nobe pour achi //
melech qui avoit receu david et luy
avoit donne a menger.
DAvid doncques par le conseil
du prophete gad se
en judee en la contree dareth ouquel
lieu il ne fut gaires que le roy saul ne
le sceust / pourquoy il encuida forse
ner. Et de fait print une lance de la
quelle il voulut trespercer tous ses
familliers assiste
cirent david. Lors sesleva cestuy do
ech qui avoit veu comment achime
lech le prestre avoit donne a menger
a david / et la hache de goliath. Ta
tost envoya saul querre achimelech
filz de achitob et tous les prestres de
nobe. Et eulx venus en sa presence
leur dist telles parolles. Pourquoy
achimelech as tu fait conjuracion a
vecq
moy occire et deffaire. Et ado
dist a saul achimelech / q
grant et le plus loyal dentre tes ser //
viteurs devant david ton gendre ne
plus a ho
tes roy je nay sceu jusques a aujour
duy en luy aucune cause malivole
te contre toy en aucune maniere. Le
roy replica quil mourroit
maison de son pere seroit estainte.
puis sescria aux satellites esta
sens q
mais dentre eulx ne fut aucun quil
leur voulsist mal faire / car ilz estoi
ent prestres et dediez a dieu. Lors sa
dressa le roy a cestuy maudit doech
luy dist quil occist tous les prestres
communie doech executa
quatrevi
vestus de ephot qui est vestement de
blance toille Puis envoya destruire
la cite de nobe jusques aux fo
Toutesfois eschappa ung des filz
achimelech nomme abiathar lequel
sen fuyt a david auquel il raco
me saul avoit exploite aux sai
stres en la cite de nobe / do
eschappe seul. De celle mal aventu //
re fut moult dolant david /
estoit coulpable de la perdicio
dames. Cestuy abiathar retint da
vid en son amistie et de sa co
et linstitua prestre ou lieu de ceulx q
avoient este occis.
batre les philistiims devant ceyla
des agaitz que luy fist saul pour loc
cire.
QUa
maudit et anathematise pe //
che aux prestres de nobe / il luy vin //
drent tantost nouvelles que les phi
listiims ses ennemis estoie
a expugner la cite de ceyla / et quilz
gastoient les autelz et te
David moult trouble de ces nouvel
les se co
Et comment ne iray je point a len //
contre des philistiims et les confon
dray. Oy tu iras dist nostreseign
sauveras la cite de ceyla. Lors dire
les hommes qui en la compagnie de
david estoient Nous sommes en ju
dee dirent ilz / pourquoy craindons
nous de nous bouter ne la cite a le
contre des effors des philistiims et
quilz ne nous encloe
celle cause se conseilla david anco //
re a nostreseigneur. Auquel fut re
spondu. Lieve toy et ten va dedens
ceyla hardiment / car je bailleray en
tes mains les philistiims.
avecques ses hommes y ala / et telle
ment se combatit aux ennemis du
peuple de dieu quil en occist en grant
multitude / et sauva les habita
la cite : A ceste besoi
thar le prestre portant avecques luy
son habit nomme ephot.
fut dononce a saul que david estoit
en ceyla. dont il fut tout joyeux /
manda a ses hommes que ta
vironnassent a la cite et le prissent
luy et les siens / et luy amenassent.
Ceste chose sceut tantost david si
appela le prestre abiathar et luy co
manda q
puis dist david et fist sa priere en ce //
ste maniere Mon dieu
rael ton serf a oy que saul se dispose
a venir en ceste cite de ceyla pour la
subvertir et confondre pour moy. Je
te supplye que tu me vueilles don //
ner a congnoistre se moy ton serf se //
ray baille en ses mains et mes hom
mes aussi. Oy respondit nostresei //
gneur. Ceste responce oye / david se
leva et ses hommes qui estoient en //
viron six cens / et ainsi issirent de la
cite et sen alerent ca et la vagans p
la terre non sachans ou ilz aloient.
Pourquoy quant saul le sceut il de //
meura en sa cite / et nala point apres
luy / car il se tenoit aux lieux solitai
res et fors. toutesfois le faisoit tous //
jours q
jour vint a david jonathas le filz
saul en la forest de ziph pour le con //
forter en nostreseigneur Et luy dist
Naies aucune doubte david mo
al amy / car la main de mon pere ja
ne tendra contre toy / saches que an //
cores regneras sur israel / et je te se //
ray second
ques a la mort / ceste chose scait bien
mon pere saul / pourquoy il ne men
ayme pas tant comme il feroit se en
sa malignite le vouloie ensuyvir.
Jonathas et david renouvelerent
jurerent illec leur amistie / puis se de
partit et retourna en sa maison
vid demeura en la forest.
bitans denviron la forest de ziph vi
dre
rent. Sire nous te donnons a con //
gnoistre que david est en muches en
la forest de ziph en lieux tresfors. no
le te baillerons en tes mai
saul oyt ces parolles il sescria
a haulte voix.
benois soiez vous de dieu qua
avez eu compassion et dolea
complainte.
vant / et je vous suyvray a tout ef //
fort / et faictes tant que vous sachez
veritablement ou il habite / affin q
nous ne faillons / car il est caut et
subtil a merveilles
parmy la forest en maniere de couro
ne pour lenclore entre eulx. Et da //
vid qui savoit leur venue ne savoit
autre chose / fors quil chairroit aux
mais du roy saul.
messagier vint hastivement qui de
nonca au roy saul que les philistii
avoient couverte toute la terre dis //
rael et gastoient et brusloient tout de
vant eulx. Pourquoy il se departit
hastivement et tous ses hommes de
la poursuyte de david / et sen ala au
devant de ses ennemis qui estoient
venus en son pays.
ce du manteau de saul / et des belles
remonstrances quil luy fist
DE celle forest de ziph se par //
tit david et s'en ala bouter en
tresfors lieux en gaddi. Quant sa
ul fut retourne de la bataille des phi
listiims / il luy fut anonce
david estoit aux desers de gaddy /
Pourquoi il print tantost trois ce
hommes des plus esleuz disrael / et
se mist a chemin a poursuivir david
et ses hommes. En ceste voye eut sa
ul le ventre si destrempe quil luy co
vint avaler en une fosse a faire sa ne
cessite et purger son ventre. En celle
fosse estoient mucez david et ses ho
mes / lesquelz quant ilz congneure
saul dirent a david. Vecy dire
le jour de nostreseigneur par lequel
il dist quil bailleroit en ta main ton
ennemy a en faire ton plaisir.
se leva tout coieme
pas une grande piece de son ma
Toutesfois quant il retourna a pe
ser a son courage ce quil avoit fait /
il dist a ses ho
me soit propice que je nay fait ceste
chose a mon seigneur et roy pour en
aucune maniere le vouloir toucher
de ma main viole
se nostreseigneur ne le touche et pro//
sterne / ou que le jour de sa mort luy
survie
le de ses ennemis / que je ne mettray
main violente en luy / car il est mon
seigneur et roy enoint. Par ces paro
les rompit david ses hommes que
ilz ne occissent saul
eut purge son ventre il se mist a che//
min apres ses hommes.
mist hors de la fosse apres luy / et co
menca a dire telles parolles.
mo
celle voix se retourna et vecy david
qui tanstot se laissa cheoir a terre et
ladore. Puis luy dit / pourquoy sire
escoutes tu les parolles des ho
qui te dient que david te veult mal
quant tu as veu au jour duy que no
streseigneur ta mis et amene en ma
puissance icy dedent ceste spelunque
Sien pe
yeulx ont eu mercy de toy. Saches
q
en toy qui es monseigneur
et que il te app
de une piece de ton manteau que jay trenchee tandis que tu estoies en ma
puissance / mais je ne vueil mettre
ma main sur toy. ainsi peus apper//
cevoir et congnoistre que en moy na
aucun peche ne iniquite contre toy.
et tu metz agais sur moy / affin de
mostre mon ame. soit le dieu disrael
entre toy et moy. O dieu disrael re//
garde que tu persecutes.
secutes ung chien mort / ou une peti
te puce / je prens a tesmoing le dieu
disrael / q
a te nuyre. et luy prie quil me vueil//
le deffendre de cheoir en tes mai
elles. Apres ce que david eut acheve
sa complainte / saul luy respondit /
Et comment dist il / celle voix qu
oye / nest ce pas la voix de mon filz
david. Et en ce disant commenca
moult fort a plourer et luy dist. Cer
tes david tu es trop plus juste que
moy / car tu mas fait plusieurs bie
et je te rens mal a lencontre / car au
jourduy dieu mavoit mis entre tes mains / et si ne mas pas voulu occi
re / qui suys ton ennemy
Maintenant scay certainement que
tu dois regner ap
roy disrael. Jure moy p
mipotent q
semence ne effaceras le no
son de mon pere. Ceste chose luy pro
mist et jura david / et adonc sen re//
tourna saul en sa maison /
ses hommes sen alerent a leurs fors
te / et comment abigail pacifia da//
vid pour loffe
EN ce temps mourut le prophe
te samuel que le peuple disra
el plora longuement comme so
pre filz ou pere / puis lensepvelirent
en sa maison en ramatha. David es
toit lors ou desert de pharaon a tout
ses hommes. En celle co
roit ung riche et puissant homme q
avoir trois mille brebis et mille chie
vres / il avoit nom nabal / et sa fem
me abigail moult sage et prudent
demme belle a merveilles / mais so
mary estoit dur malilcieux.
de la lignie de caleph.
ou desert oyt dire que celluy nabal
faisoit tondre les oailles / ouquel
te
chiere en la commemoracion de leur
peres et predecesseurs. A celle feste
convive envoyag david dix de ses jos
nes et leur dist. Alez a lostel de na//
bal et de par moy le saluez / et luy di
ctes que paix soit entre mes freres co
paignons et luy et a sa maison bie
et famille paix. Jay entendu q
tondre ses oailles par ses pasteurs q
les souloie
desers / ausquelz nous ne fismes o
ques moleste / ains les avons aidez
a garder et deffendre comme ses ser
viteurs le diront et tesmoignero
Pour lesquelz benefices je luy prie
quil vous ait pour ce recommandez
quil vous donne aucuns de ses bie
telz quil plaira a sa mai
ces dix josnes eurent fine leur mes//
sage de par leur seigneur david / na
bal respondit quil ne congnoissoit
david ne ysay son pere.
aujour duy dist il tant de serfs fu//
gitifz de leurs seigneurs / wue on ne
scait en qui avoir fia
iray je donner mes pai
et mes pourveances que jay prepa//
rees pour mes tondeurs / certes nen
ny. Apres parolles de refus se depar
tirent les dix josnes / et dire a david
tout par ordre ce q
dit.
dist a ses hommes.
vous prenne son glaive
A ce mot le suivirent quatre cens de
ses hommes /
rerent a la garde de leur fors. Au re
fus que nabal fist aux messagiers
de david nestoit pas abigail la sage
mais lun des pasteurs qui avoit oy
toutes choses / vint a elle hastive//
ment
des parolles / et y ajousta de soy que
cestoit grande rudesse a son maistre
davoir ainsi escondit a david sa re//
queste / attendu que luy et les siens
luy avoient este seur refuge / et gar//
deur deffendeur de leurs bestes.
Je croy que david de prendre point
bien refus a luy en gre. pour ce regar
de et considere quil test de faire. Abi//
gail moult hastiveme
pains / de deux pipes de vin / de ci
moutons rotis / de conq vaisseaulx
plai
de grappes de roisin / et dist a ses ser//
viteurs. Alez ung pou devant moy
et je vous suyvray andes. De tou//
tes ces choses ne dist rien a son mary
Elle doncques montee sur son asne
se mist a chemin apres ses presens.
vint descendre au pie de la montai//
gne / de laquelle david et ses hom//
mes descendoient / au devant des//
q
david Certes pour neant ay garde
toutes les choses au desert de nabal
attendu quil me rent mai
mal pour le bien fait
dieu que de toutes les choses qui ap
p
cune vive / jusques a demain le ma//
tin / et mesme des bestes pissans a
la paroy /
sterna abigail a la terre devant les
piez de david.
en moy
te Je te supplie que tu veuilles acou
ster de tes oreilles les parolles de ton
ancelle. Ne vueilles je te prie mo
gneur et mon roy mettre ton nonle
cueur sur ce mauvais ho
car il est fol et ingrat. Certes mon//
seigneur moy ta povre servante ne
vy oncq
envoyas. a ma voulente queles eus
se congneus. Vueilles doncques re
cevoir ceste benediction que te presen
te ta povre ancelle ou nom de dieu.
Et le vueilles departir a tes enfa
qui te suyvent qui es mon seigneur.
Oste liniquite de ta servante en laq
le chose te fera dieu nostreseigneur
une maison loyale. car tu combas
meines les batailles de dieu Ne soit
doncques en toy trouvee aucune ma
lice en tous les jours de ta vie / et se
aucunes fois seslieve aucun homme
qui quiere perdre to
de par nostreseigneur elle te fera gar
dee comme en ung corps plain de vie
Lors respondit david. Benoist soit
monseigneur le dieu disrael qui ta
aujour duy envoyee au devant de
moy / et soit beneie ta parolle / et si
soies benoiste quant tu mas au jour
duy deffendu de me venger
ma main ou sang de mon ennemy.
Autrement je te jure par le dieu vif
disrael quil ne fut demeure de nabal
ton mary ne de ses choses jusques a
ceulx qui pissent a la paroy. David
receut les p
dist q
en sa maison ou elle trouva nabal se
ant au co
moult yvre / pourquoy elle ne luy
dist ung seul mot des choses passes
Lendemain au matin quant nabal
fut quitte des fumees du vin / la sa//
ge abigail luy compta tout par or//
dre de ce quelle avoit exploite vers da//
vid qui le venoit confondre / dont il
fut moult effrae tant quil devint p
dedens froit co
de dix jours il mourut / laquelle cho
se entendue par david / il envoya ta
tost les messagiers vers abigail la
requerre a femme par mariage. Et
elle prudente senclina tantost a ter//
re et remercia nostreseigneur. Puis
dist quelle estoit ancelle pour laver
les piez de david / et no
femme a si hault et si digne homme
comme il estoit. Puis elle acompai
gnie de cinq pucelles ses chamberie//
res sen alerent avecques les ambas//
sadeurs devers david qui ta
pousa / et une autre no
Saul quant il entendit ces nopces
il maria michol sa fille nagaires fe
me de david a ung hault ho
me salthi filz de lays.
nuyt le glaves de saul et son hanap
ou il buvoit.
EN ce temps vindre
ye
gabaa / et luy dire
muce en la mo
sert de ziph /
ver
estoit venu en la cite en contree a luy
voisine /
secretz explorateur qui luy reconte
ret toute lafaire du roy saul / pour
quoy david vint secretement acom//
paigne seulement de achimelech
abisay son nepveu
de vous ve
la tente de saul. Je yray respo
say. Ore estoit la tente de saul ou mi//
lieu de celles de abnez le pri
valerie et des autres princes disrael
par nuyt dedens la tente de saul que
ilz trouverent moult fort dormant
et sa lance fichee decoste sa teste en ter
re.
jour duy ta baille dieu ton e
tes mains.
coup que je latache mort a la terre de
ma lance. Ne le touche respondit da
vis / car il nappartient a aucun met
tre main en celluy qui est enoint de p
nostreseigneur. Je te jure par le dieu
vif que sil ne meurt par cours de na
ture ou p
que je ne la toucheray demain viole
te. Prens seulement son glaive qui
est riche a son chevet et la couloe plai
ne deave /
oncques aucun deulx tous qui de ce
sapperceust tant fort dormoient / car
le sommeil leur venoit de par notre
seigneur.
say se furent esloi
de lost saul / il co
hault au peuple et a abner leur prin
ce. Et comment dist david ne respo
dras tu point.
ap
le roy dist david / et comment on ne
treuve en israel pareil / et si as ceste
nuyt tresmal garde ton roy / car au
cun estra
loccire qui est gra
te a toy et a tout le peuple.
dignes de mort. Va en sa te
se tu trouveras sa lance et so
plain deave qui estoient hier soir a
son chevet.
saul et congneut david a sa voix / si
dist Et nest ce pas la voix que joys
de mon filz david.
monseigneur respondit david pour
quelle cause persecutez vous ai
stre serviteur / quay je fait / ou quel
mal est en main.
te prie que tu me vueilles oyr et en//
tendre les parolles de ton serf.
nostreseigneur te incite et semont a
lencontre de moy / il soit adoure et a
paise par sacrifice / et se cest par les
filz des hommes / ilz soient maudis
au regart de nostreseigneur. Ceulx
qui au jourduy mont dechasse que je
ne habite en lheritage de nostresei//
gneur disans que je men voise servir
aux dieux estranges. Et pour ceste
parfaire est le roy disrael issu a per//
secuter une meschante ppuce. ai
une petite perdrix entre les montai
gnes. Lors dist saul. Jay peche / re//
tourne toy mon filz david. Certes
doresenava
leste / pour ce que tu as este au jour
duy misericors a mon ame. A quoy
david respindit. Vecy la lance du
roy vienne aucun de ses josnes qui
la vienne querre / nostreseigneur re
tribura a chascu
mis en ma puissa
lu toucher ne estendre ma main en
toy qui es mon roy et mon seigneur.
Et ainsi que ton ame est aujourduy
exaulcee en mes yeulx / ainsi puist
estre la mie
de notreseigneur / et me vueille deli
vrer de tout angoisse
dit saul.
david / puis se departirent lun de
lautre / saul sen retourna en sa mai//
son / et pareilleme
na a son repaire au desert.
cion de saul se ala au roy achis qui
luy do
DAvid doncques estant ou de
sert commenca a penser a soy
mesme plusieurs choses / Et entre
les autres luy vont en vision que sil
demeuroit longuement en cest estat
quil pourroit une fois venir aux
mains de saul qui ne queroit autre
chose que sa destruction. Adoncques
david conclud quil valoit mieulx
q
et se sauvast que de demeurer en la p
secucion de son ennemy.
par ung matin / et ensemble six ce
de ses hommes sen alere
roy achis filz maoch le roy de geth.
Avecques lequel ilz sen alerent ses
deux femmes achinoen et abigail /
et tous ses hommes avecques luy /
Il demeura en une cite par quatre
mois Et bientost apres quil fut par
tu pour aler vers les philistiins vi
dre
nestoit plus ou desert. Quant saul
ente
les philistiims / Il cessa de la plus
poursuyvir. David pria ung jour
au roy achis quil luy voulsist don//
ner aucune co
et les siens. Laquelle chose fist vou
lentiers
leth ou il demeura p
tre mois. David aloit souvent aux
terres voisines des philistiims quer
re proies pour ce que anciennement
les habitans avoient este ennemis
du peuple disrael / pourquoy il occi//
oit les hommes les femmes et sien
amenoit tout leur bestail / et brief il
ny laissoit chose vive quil ne destrui
sist tout. Puis sen retournoit devers
le roy achis qui luy demandoit en q
lieu il avoit couru ce jour / et david
luy respondoit quil avoit este aux p
ties de mydi.
david occioit ainsi tous les ho
cestoit affi
nouvelle au roy de ce q
avoit david en si grant amistie quil
le creoit de tout ce quil luy disoit et le
vouloit faire prince de sa chevalerie
En ces jours sassemblerent les phi//
listiims pour mouvoir guerre con//
tre le peuple disrael.
a david. Saches que de brief toy et
tes hommes vous convie
avecques moy en la guerre. Je suys
prest quant tu vouldras respondit
david / et lors verras quel homme
tu as en moy. Je te constituray gar
de de mon chief
roy
mettre leurs tentes en la terre de a//
phet /
decoste la fontaine disrael. Avecq
les philistiims estoient david et ses
hommes / pourquoy les princes den
tre eulx sasse
jour. et vindrent devers le roy achis
et luy demanderent. Que veulent
ces ebrieux que tu as en ta compai//
gnie. Et comment respondit achis.
ignorez vous et ne congnoissez da//
vid lequel fut serviteur de saul leq
aia este devers moy longtemps / et
ouquel je nay ancores touve q
te loyaute
ponce non contens dirent au roy q
le renvoyast ou lieu quil y avoit or//
donne opur demeurer / affin que par
aventure ou temps de la bataille il
ne se mist contre nous / et se retourner
avecques les israelites. Et comme
dirent ils pourroit il mieulx co
re a son seigneur / que en nostre co
sion et perdicion. Et nest ce pas cel//
luy dont jadis on chanta que saul
avoir occy de nous mil hommes / et
ce david dix mille / pourquoy donc
ques nous prions quil se departe :
Tantost appela achis david et lui
dist que nonobstant quil fust loyal
et juste / file convenoit de partir et re
tourner en sicheleth. autrement les
princes de lost ne se vouloient metter
en bataille.
matin ensemble tes hommes / et ten
retourne en ta terre. A ce commande
ment obeyt david
me ditest en sicheleth.
dirent et prindrent les femmes et bi//
ens de david / et comment il sen ve
ga par le commandement de dieu.
Trois jours avant que david
retournast en sicheleth avoie
les amaletiques amalechites assail
ly et prins destruit la cite de siche//
leth / si avoient prins toutes les fem
mes / et puis boute le feu par tout /
puis sestoient retournez a toute leur
proie. Tantost que david fut entre
en la ruine de la cite / vindrent a luy
les hommes qui leurs maisons fe
mes et biens avoient perdu.
lec en sa presence firent une grande
complainte / et tant plorerent que en
eulx deffaillirent larmes / pour la
grant vexacion et desconfiture que
leur avoient fait leurs ennemis Da
vid mesme y avoit perdu ses deux
femmes achinoen et abigail / pour//
quoy il demena grant deuil amer//
veilles / car le peuple le vouloit mes
mes lapider / disa
pe / et quil estoit cause en partie de ce//
ste destruction. David reprinses ses
forces se conforta en nostreseigneur
si dist a abiathar le prestre.
moy vestir ton saint habit de ephot.
et abiathar obeissant a son comma
dement luy vestit. A tout lequel pro
sterne en terre sa face se co
streseigneur sil en suivroit ces larro
ceaulx qui cestuy malefice avoient
fait. et silles rataindroit on non :
gneur / car sans doubte tu les attai
dras et rapporteras ta proie. Presen
tement david commanda six cens
hommes tous armez et luy avecq
eulx se mist a poursuivir les amale
chites jusques au torrent de beso/
Aucuns de ses hommes qui demeurez luy
estoient passerent le torrent ou ilz
trouverent ung homme deulx mort
en ung champs quilz amenere
vid / et luy donnerent pain a men//
ger avecques roisins / et de leave a
boire. do
il fut revenu a soy. car p
et troiz nuys il navoit gouste de vi
ande. David linterrogua dont il es
toit qui il estoit et ou il vouloit estre
Je luys respondit lomme degipte.
serf dun amalechite /
se mon maistre pour ce q
lade. Il y a trois jours au retour de
la combustion que nous fismes en si
cheleth. Puis luy dema
le sauroit mener ou lieu ou estoit ce
ste compaignie. Oy respondu legi//
pcien / mais que tu me vueilles ju//
rer par ton dieu que tu ne me occiras
point ne me rendras aux mains de
mo
david. lors se mist david a la voie
en ordonnance des siens et vindrent
ou lieu ou ilz trouverent leurs enne
mis qui estoient assis a terre me
et buvans et demenans grant joye
de leur proie et victore / sur lesquelz
et tout a ung fais sembatire
et les siens / et tant en occirent quil
nest sceu du nombre / car dun vespre
jusques au vespre de lautre jour en
suyvant ne cesserent de occire et telle
ment que oncques aucun nen eschap
pa / fors environ quatrecens josnes
hommes quil monterent sur les ca//
meaulx qui sen fuirent. Puis vint
david a ses femmes quil desloya et
semblablement toutes les autres fe
mes et la proye ramenerent saine et
entiere sans oncques y avoir riens
de perdu. Ilz se remirent au retour
tous ensemble et david tout le der//
renier / et les premiers aloient chan
tant et loant david et disoient / ve//
cy la proye de david / tant quilz vin//
drent de lez le torrent de besor ou ilz
trouverent les deux ce
avoie
que ceulx qui estoient ainsi demou//
rez ne devoie
cion a leur conqueste / fors seuleme
quilz reprinssent leurs femmes et en//
fans / et leur devoit suffire a tant.
A cestuy respo
amis ainsi ne se fera pas / et ne soit
aucun de vous qui ente
rolle. Car des choses que nostresei//
gneur dieu nous a do
main / nous en voulons a ung cha//
scun departir egalement sa porcion
et autant doit avoir celluy qui de//
meure a la garde de la ville / que cel
luy qui va dehors la deffendre. De
ceste parolle sourdit une loy que jus
ques au jourduy tiennent les juifz
laquelle est bonne et assez rayso
ble. Cest q
bution celluy q
bagues que celluy q
en gaingener. En ce point charge de
proie et honnoure de victore entre da
vid en sicheleth ou il departit icelle
en renvoya a ceulx de juda de bethel
de ramoth / et aux autres citez voi//
sines en disant. Vous mes freres
recevez et prenez la benediction de la
proie des ennemis de nostreseigneur
Et ce qui demoura departit a ses ho
mes egallement. Tandis que da//
vid estoit occupe aux besoignes des
sus escriptes saillirent ung jour les
philistiims dessus lost de saul
occire
jonathas aminadab et mechissue.
puis vindrent a ung fais dessus sa
ul q
de lieux. pourquoi il pria son escuier
quil le voulsist occire / affin quil ne
cheist aux mains de ses ennemis vif
mais pour ce que lescuier ne le vou//
lut faire / il transfixa le corps de so
mesmes glaive.
la bataille le trouverent les phili//
stiims mort / si luy copperent la teste
quilz envoierent par leurx citez / et
puis le mirent ou temple dastaroth
et le corps pendirent aux murs de
bethsan avecq
filz. Quant les hommes qui habi//
toient en galaad oyrent ceste confu//
sion estre faicte en si nobles hommes
ilz vindrent de nuyt et emporterent
les corps diceulx / et les ardirent
emporterent les os quilz ensepveli//
rent en la forest de jabes.
eut occy celluy qui disoit avoir tue
saul sen ala parle commandement
de dieu en ebron.
Apres le retour de david en si//
cheleth e
au devant de luy ung homme aya
sa robe deschiree / et dessus sa teste es
toit pouldre esparse / et quant il vint
devant david / il cheit sa face en ter//
re et ladoura. Tantost linterroga
david et luy dema
Il respindit quil sen estoit afuy des
tentes de saul et que les philistiims
avoient obtenu la bataille a lencon
tre des israelites eb grande occision
des leurs /
avecques son filz jonathas y avoie
este occis.
scais tu que saul et jonathas so
sont mors.
ou mont de gelboe ou je vy saul tres
perse dune espee / et il no
me appela / et moy venu a luy me de
manda qui jestoie. je luy respondi q
amalechite estoie. lors me pria que le voulfisse occire / et q
grant engoisse en son corps / car son
ame estoit a
p
certain quil ne pouoit vivre apres si
grant ruyne / jemportay la couron//
ne qui en sa teste estoit et les armil//
les de son bras q
seigneur.
ra david ses vestements / et sembla//
bleme
sa compagnie / et commencerent a
plaindre et a plorer lamentableme
jusques au vespre pour saul pour jo
nathas et pour tout le peuple de dieu
pour ce quilz estoient ainsi mors par
les glaives de leurs ennemis. Puis
adressa davis sa parolle au messa//
gier. Et comment homme anathe//
matise et maudit que tu es / nas tu
eu paour ne vergongne de mettre ta
mai
luy qui estoit enoint et esleu roy de
par nostreseigneur. A ce mot appe//
la ung de ses e
occire. puis dist / ta bouche a p
co
occy le sai
ne se pouoit abstenir de soy complai
dre pour lamour de saul et de so
al amy jonathas. Il commanda a
ceulx de la lignie de juda quilz ap//
prissent a tirer de larc ainsi quil es//
toit escript ou livre des juges. Puis
dist O israel considere pour ceulx
qui sont mors et blecez sur tes mon
taignes / les plusnobles de tout is//
rael sont occis sur tes montaignes
hec. Et co
cis telz fors hommes.
a
ties dascalon ces nouvelles / affin
que les filles des philistiims incir
concis ne sen esjovisse
gne de gelboe. jamais sur vous ne
vie
ne croisse aucun bien digne de deci//
mer ne de faire offrende a dien. Car
sur toy est au jour duy
cu des hommes fors. O saul et jona
thas amiables
tous autres en vostre vie. vous ne//
stes pas divisez par mort / vois es//
ties pluslegiers de aigles et plus fors
que lyons.
plorez pour saul qui vous vestoit de
cendal et vous gouvernoit en deli//
ces / et qui vous do
dor a vous parer.
merveillez comme
sont de deffaillis en bataille. Ojona//
thas mon loyal et considere amy tu
es occy ou milieu de tes jours et en
tes forces. Certes mo
douleur de toy / Car tu estoies trop
beau et moult amiable. Plus ami//
able estoies que aucune femme. Cer
tes comment la mere ayme ung sie
filz : ai
comment hommes si robustes sont
ai
en roy disrael apres la mort de saul
son pere / et de la mort de azael.
Aces pleurs et complaintes de
david il mist fin a icelles
conseilla a nostreseigneur pour sa//
voir sil iroit en aucune cite de juda/
hebron. Lors print davis ses deux fe
mes achinoen et abigail ensemble
tous ses hommes.
habiter aux villages de
Illex vondrent les hommes de juda
et enoindirent david en roy p
eulx / et si luy fut dit que les ho
de jabus et de galaad avoient ensep
vely les coprs saul et de ses enfans /
pour lequel benefice il les envoya ta
tost querir /
tous beneis de nostreseigneur pour
ce que vous avez fait ceste misericor
de a vostre roy que de lavoir ensepve
ly Sachez que nostreseigneur dieu
vous le retribura une fois / et moy
vous en re
voz mains soient confortees en bien
faire et soies hommes tresfors / car
combien que saul soit mort / toutes//
fois ceulx de juda me ontenoint en
leur roy. Abner ;e prince de chevale//
rie de saul a prins ysboseth le filz de
saul / et le meine par les villes et rha
steaulx
laad dessus benjamin et effraim et
dessus le universel peuple disrael.
Cestuy ysboseth a levre quil fut co
stitue roy par abner avoit quarante
ans / et si regna deux ans seuleme
sur la maison de juda et hebron ou il
demeura par sept ans
il eut six filz Le premier fut nomme
amon de achinoen / le seco
cheleab de abigail / le tiers eut nom
absalon de maacha / le quart adoni
as de agith. le quint a nom saphaci
as de abithal. et le sixiesme eut nom
hietraam de egla.
le prince abner des chasteaulx de ga
baon avecques les josnes hommes
de isboseth. Et joab le pri
valerie david luy vint a lencontre
avecques plusieurs de ses hommes
la piscine de gabaon. Eulx illec es//
tans en front lun devant lautre ab//
ner dist a joab quilz laissassent lui
ter leurs josnes devant eulz / affin
deulx excerciter et passer oyseuse/
Ceste requeste fut tantost accordee.
Si vindre
josnes de la lignie de benjamin /
reillement vindrent autres douze
de la part de david / lesquelz pri
chascun le sien pour eulx esprouver
mais ilz sentre occire
glaives par leurs costez et mouru//
rent illec / dont sourdit grant batail
le. et fut abner et les sie
ite par joab prince des gens david /
En celle co
filz sarvie. Assavoir cestuy joab ab
ysay et asachel qui estoit le plus isnel
de cours que nature eust devant luy
procree : en celle fuite poursuivoit au
dos le prince abner / mais pour ce q
ne le vouloit laisser il occist dont de
puis luy vint grant dommage / et
mesme la mort
furent occis des gens david
sachel /
trois cens
ensepvelit son frere asachel en bethle
em ou sepulchre de son pere. Puis se
retournere
lerie david occist abner
que david en fist
Co
grande controversie entre la
maison
vid / mais toutesfois sefforcoit le da
vid et lautre amoindrissoit. De cel//
luy saul estoit demouree une de ses
co
fille dachia laquelle ayma abner /
do
quoy as co
pere / et nas tu vergoigne de ce fai
re. Abner moult trouble de ses paro
les luy respondit. Et comment is//
boseth ne scais et congnois tu que je
suys aujour duy celluy qui tay esle
ve en roy / et deffens ta maison et re
gen alencontre de ton ennemy da//
vid auquel je te pouoie bailler / et tu
margues maintena
Saches que je mefforceray de tout
mon pouoir que ton regne sera tra
porte aux mains de david / et si luy
ayderay a esfleuer son trosne sur tout
israel. A ses parolles nosa replicq
isboseth / car il craignoit moult.
Tantost envoya abuer ses messa//
giers devers david en hebro
er de son amistie. ausquelz respon//
dit david quil fust bien venu. mais
quil lui ramenast michol sa femme
fille de saul laquelle il avoit espou//
see. moyennant ce
des philistiims. Isboseth renvoya a
david sa fe
tiel filz de lays son autre mary qui
grant dueil en demenoit. mais au//
tre chose ne
anciens disrael et leur dist. Vous
anciens disrael avez souvent desire
le gouvernement de david et quil re
grast sur vous / maintena
que vous faictes ce quil vous plau
ra / car nostreseigneur est avecques
luy.Et autresfois luy a primis q
seroit le sauvement de tout son peu//
ple / et le delivreroit des philistiims.
Ces choses dictes abner se partit. et
vingt hommes des siens avecques
luy / et sen vint a david en ebron qui
le receut agreablement / et leur fist
ung convive ouquel abner promist
a david quil luy bailleroit tout lem
pire disrael a son commandement.
a ceste assemblee nestoit pas joab ne
son frere / ains estoient alez courre
sur leurs ennemis. et en rapportoie
grans proies. En ce retour leur fut
dit q
enebron / et lavoit festoie et laisse en
oaix / dont joab fut moult trouble :
Pourquoy il entre hastivement de
vers david
quelle chose tu as fait davoir laisse
entret abner a toy /
quel homme cest. Saches quil y est
venu pour toy decevoir / et pour sa//
voir ron effort
pour toy rtahir.
ctes se partit joab de la presence de da
vid / et fist poursuyvir abner sans le
sceu du roy / Et luy retourne joab le
tresperca parmy le ve
ve et loccist en vengance de son frere
asachel.
moult mal content et en maudist jo
ab et tous ceulx qui de sa lignie de//
scendroient quilz a tousjour souf//
frisse
dist david a joab et a tous ceulx de
sa maison. Coppez et deschirez voz
vestements et affulez des sacs / et ve
nez plaidre avecques moy les exce
ques du vaillant chevalier abner.
Le peuple fist ce q
commande. Puis requist le peuple
a david quil voulsist menger
dre son past. Auquelz il jura q
rant le jour il ne mengeroit pain ne
autre chose. Et ignorez vous dist il
que le plus grant pri
jourduy murdri par traison / je me
plains a dieu de ceulx qui lont faité
Lors co
se avoit este faicte sans son sceu.
tout le peuple disrael se vint rendre
soubz le roy david en ebron.
DE la mort du prince abner fu
rent le roy ysboseth et tout le
peuple moult troublez / et en deme//
nerent grant deuil. En ce temps es//
toient deux princes de larrons de la
lignie be
fices tenoie
Ces deux lun nomme banaa.
tre rechab filz remmo
vais courage / et pour complaire au
roy david vindrent ung jour q
soit moult grant chaleur dedens lo
stel du roy ysboseth / lequel ilz trou//
verent dormant / car lasse estoit de
purger ble / si loccire
desusus son lict / et puis sen fuyre
portans avec eulx son chief / et tant
exploitterent quilz parvindrent en
hebron / et le presenterent au roy da//
vid / disans. Vecy la teste de ton en
nemi ysboseth qui queroit ton ame
tavons afranchi de toute la semence
de saul
murdre leur respondit
qui a oste mon ame de toute a
que ai
ca avoir occy le roy saul monseign
vous mourrez / et tantost les fist de
trencher les piez et les mai
quilz avoient occy lomme innocent
et ancoes en dormant sur son lict.
Puis les fist pendre desus la piscine
de hebron ou regart de tous. Et le chi
ef disboseth fist e
neur avec abner en hebron. Lors vin
drent les anvie
rael a david / et firent pact et paix /
luy disans que autresfois avoie
que dieu lavoit constitue roy et sei//
gneur disrael son peuple. Puis le sa
crerent en roy / il avoit trente ans de
aage quant il commenca a regner /
Puis regna quarante ans en hebre
regan il sur la lignie de juda sept a
et six mois / et en hjerusalem
ans sur tout le peuple disrael. Apres
ces choses se departit de hebron le roy
david a tout ses gens / et sen ala de
vant hjerusalem que jebuseus lors
occupoit / et lequel luy contredist le
tree jusques a tant quil en avoit oste
tous les boiteux
quel refus fut david moult courou
ce / si pri
cite de david. En ce lieu luy envoya
hiram roy de tirses messagiers qui
luy approtere
ensemble les ouvrier / affin de luy
faire une maison royale. Et adonc
congneut david que nostreseigneur
lavoit constitue et
en israel
vid plusieurs concubines
de jherusalem / desquelles il eut plu//
sieurs filz et filles.
philistiims entendirent que les isra
elites avoient enoi
tout le peuple judaique / ilz assem//
blerent en grant ost affin de le venir
co
mee leur vint a lencontre ou val de
raphain ou il les mist en telle destru
ction quilz ne se peurent oncques as
sembler / ains se mire
quelle plusieurs furent occis. et y de
laisserent toutes leurs ydoles et au//
tres proies q
hommes. Tantost apres se rassem
blerent les philistiims contre david
lequel se conseilla sil les iroit comba
tre. Et nostreseigneur luy erspo
quil ne sassemblast pas a eulx pour
celle fois / mais les poursuys en or//
donna
aux montaignes / et quant tu orras
le son de ceulx qui commenceront a
monter / adonc commenceras la ba
taille / car alors y sera nostreseign
devant ta face qui les te donnera a
ta voulente. Tout ainsi q
avoit commande le fist. et par ceste
maniere dissipa et destruist ses enne
mis.
larche de nostreseigneur en gabaa et
la fist approter en sa maison
DAvid ayant desconfit
cu ses ennemis les philistii
assembla a trente mille de ses ho
en la cite de juda et les mena en ga//
baa pour requerre larche de nostresei
gneur qui estoit en la maison de ami
nadab. Eulx illec venus la pri
en grant reverence / et la mirent sur
ung chariot tout neuf.
quilz lemportoient estoie
strumens sonnez et chantez devant
elle par tout ou elle passoit. A ce//
ste conduite estoient osa et hayo les
filz daminadab lesquelz comme ilz
vissent le chariot e
te q
a larche pour la soustenir. De celle
chose eut nostreseigneur indignacio
pourquoy icelluy osa mourut sou//
dainement decoste larche en la prese
ce de david et de tout le peuple. Da//
vid fut moult courouce de la mort de
osa /
ce jour pour celle cause / disant. Et
comment entrera larche de nostresei
gneur en ma maison puist quil pu//
nist ainsi a la rigueur ceulx qui la
veulent drecer / pour celle malaven
ture ne voulut david souffrir quelle
fust portee en sa cite / ains la divertit
et fist tourner en la maison din no
me obededon de geth ou elle demeu//
ra par lespace de trois mois / et bene//
it nostreseigneur obededon / et tous
ceulx de sa famille / laq
tantost noncee a david / par quoy il
conclud de laler requerre et laporter
en son hostel / laquelle chose il fist en
grant joie et jubilacion / car il mena
avecques luy sept compaignies de
cha
moler. Et comme
ent larche eussent marche enviro
pas / david fist immoler ung beuf
une brebis et ung mouton.
vestu dun bla
chantoit
toutes ses forces deva
et ai
terent voia
son de david. et la la posere
tabernacle a ce propice que on luy a//
voit ediffie.
choses furent aco
et remercia le peuple / puis donna a
chascun certaine porcion de pain / de
chair et dautres viandes faictes en
luile / et ainsi se departit ung chascu
et retourna loant dieu et magnifia
david leur roy
en sa maison retourne. michol qui la
voit veu ainsi jouer et dancer deva
larchhe luy vint au deva
telles parolles comme par derision.
le roy disrael / en soy descouvrant de
vant les ancelles de ses serviteurs /
comme se ce fust ung des soullons
meschans de sa maison. Vive dieu
respondit david que je jouray deva
mon dieu
tost quil na fait ton pere ne aucun de
sa maison / et commanda que je fut//
se duc sur tout son peuple pourquoy
je jouray et me feray ancores plus
vil que je nay fait /
devant mes yeulx / et ai
plus glorieux devant les ancelles
desquelles tu mas parle. pour cel//
le cause michol neut oncques depuis
lignie / et demeura infecunde.
dit a david par la bouche de natham
quil ne luy ediffiroit point de te
AVint ung jour que davis
seant sa maison en repos.
car de toutes pars il avoit doubte /
tous ses ennuys dist a natha
phete. Et ne vois tu pas que je habi
te en une maison faicte de cedre:
che de nostreseigneur est posee et mi//
se ou milieu des peaulx 1 certes je luy
vueil ediffier une maison. Lors re//
spondut natham. Va et fay ce que
tu as e
est avecques toy / mais il ne savoir
quil disoit. En celle nuyt sapparut
nostreseigneur a natham / disant.
Toy matha
vid / car je ne vueil point quil me edi
fie une maison / pour ce quil est ho
me plain de peche / et luy dy ces paro
les. Et comment ne me ediffiras tu
une maison a habiter / saches que de
puis le jour que je tiray mon peuple
disrael hors degypte jusques au jour
duy je ne habitay en maison / ai
bitoie en tabernacle et en tentes par
tous lieux ou je passoie avecques les
filz disrael. Et nay je dit parolle a
aucun des lignies disrael a qui jaye
commande quil gouvernast mo
ple en disant / pourquoy ne mas an
conres ediffie une maiso
choses diras a mon serviteur david
Le dieu des ostz et des batailles dist
Je tay oste des pasturages ou tu en//
suivoies les bestes / affin que tu fus//
se duc par dessus le peuple disrael.
et ay este avecques toy en quelco
lieu ou tu as este / et si ay occy et pro//
sterne tous tes e
ce / et si ay exaulce ton nom par des//
sus tous ceulx de ton te
que je dourray lieu a mon peuple dis
rael / et si habiteray avecques luy /
ne sera plus trouble ne persecute com
me il a este par cy deva
jay constitue kes juges dessus mon
peuple / et si te donneray repos de to
tes ennemis / nostreseigneur ta com
ma
Sachez que quant tes jours sero
acompls
tes peresie susciteray ta semence qui
sera venue de ton ve
ton regne. Cestuy la ediffira ung te
tabliray le trosne de son regne sempi
ternel / je luy seray comme pere / et il
me sera comme filz / et sil me courou
ce ou quil face aucune chose iniuqe /
il sache que je larguray et corrigeray
par la verge des ho
des filz des ho
ma misericorde de luy co
de saul que jay oste de ma face.
maison et ton regne me sera loyale
eternelement
a toujours.
tes les parolles q
a natham raconta il a david lequel
tantost entra devant nostreseigneur
et luy dist. O monseigneur qui suys
je
amene et conduit jusques icy / mais
ceste chose est depou deffect / se tu ne
parles aussi de ton serviteur a tous//
jours. Ceste loy est a
que de vouloir perpetuer sa lignie.
ajouster affi
bien quil est ton serviteur pour ta pa
rolle / et selon to
des choses / affin quelles donnasse
a co
celle cuase mon bonseigneur es ma//
gnifie et axaulce / car a toy nest aucu
semblable ne nest aucun dieu. fors q
toy de tous ceulx que ancores avons
oy de noz oreilles. Tu mon dieu as
conferme a toy le peuple disrael en
peuple sempiternel / et tu luy es fait
a son dieu. Maintenant mon seign
la parolle que tu as dicte sur ton ser//
viteur et sur sa maison veueilles sem
piternelement eslever /
tu as dit affin que ton nom soit ma//
gnifie eternelement
es dieu et deigneur des ostz dessus is
rael. Et la maison de to
vid sera establie et ferme devant no
streseigneur / car toy dieu des ostz as
revele les oreilles de ton serviteur. je
te ediffieray une maiso
par laq
ve son cueur quil te adorast de ceste o
rayson. Commence doncques mon
dieu / et beneis la maison de ton ser//
viteur / affin quelle soit devant toy a
tousjours / car tu es mon dieu / et as
parle ces mesmes parolles que tu be
neiroies la maison de to
piternelement.
quit les philistiims et les moabites
et les fist ses tributaires.
DEs choses ainsi dictes p
vid / tantost apres seslevere
derechief les philistiims
vindrent contre ceulx disrael. Alen//
contre desquelz sen ala david / et tel//
leme
voit chascu
de moab quil mist a totale servitude
et a aucuns leur rendit leurs terres.
et porcion a son plaisir / et ceulx quil
luy pleut occist / et leur roy fist tribu
taire.
du roy roob de soba / ai
pour seigneurie et dompter ceulx q
habitoient sur le fleuve deufrates.
Et apres quil eut princs mil et cinq
cens de ses ge
de leurs pieto
les chevaulx qui menoient leur cha//
rios. En ley de de cestuy adadezer ve
noit le roy de sirye / lequel david oc//
cist et
terre tributaire a soy.
nisons / david fist reculer la proie q
moult fut grande /
hierusalem / de laquelle par apres so
filz salomon fist faire on te
les vaisseaulx
stie entre cestuy adadezer et thole
roy de emath : lequel tho qua
dire que david lavoit occy
ne sa puissance / il envoya son filz jo
ran vers luy a tout grans dons le re
merciant de ce quil avoit occy et des//
truit son ennemy
e
les autres proies / et les dedya a fai//
re le temple / puis sen retourna a fai
re ses victores /
tout israel / et donnoit ses jugeme
et faisoit justice a tout le peuple de
toutes choses moult sagement. Da
vid retourne de celle victoire dema
ung jour aux assistens se de jona//
thas son bo
aucu
ung q
nomme syba qui luy respondit que
ung filz luy estoit demeure miphibo
seth. mais il estoit debilite en ses piez
David lenvoya ta
venu en la prese
sa a la terre / et ladora Nayes doub//
te respondit david / ca je te feray mi
sericorde pour lamour de ron bon pe
re jonathas /
les terres qui jadis furent a ton sire
saul / et si mengeras pain a ma ta//
ble toute ta vie. Puis appela syba et
luy dist. Syba saches que au joir
duy jay donne a miphiboseth toutes
les choses qui jadis appartindre
son sire saul / je te constitue son mai//
stre dostel / et co
fans et tes serviteurs luy dressz ses
besoingnes et ses terres / et luy il ser//
re et mengera a ma table Syba re
spondit moult humblement au roy
que voulentiers le feroit. A cestuy sy
baestoient quinze filz
ce te
roy david / et demeura en hierusale
avecques luy.
moniciens pour la derision et honte
quilz avoient fait a ses messagiers.
EN ce te
lieu duq
laq
luy vouloit faire amistie / ainsi q
pere luy avoit este jadis misericordi//
eux. Et e
luy lesq
royaume les pri
ne roy anon
roy q
pour ton amistie ne pour celle de ton
pere / ne aussi pour toy consoler. Sa
ches q
re et tes citez / affin de les subvertir
les destruire quant luy plaira. Par
ce mauvais co
les serviteurs de david /
dre la moitie de leurs barbes / et leur
fist copper leurs vestemens jusques
aux hanches / puis les renvoya en ce
point a leur seigneur
vid sceut ceste i
a
fin quil sen retournassent en jherico /
et la se tenissent jusq
barbes fusse
voya
doubta
rent hastivement querre soudoiers
telleme
maacha et hystol / co
prestement david so
say son frere a tout gra
Et eulx venus en cha
e
deux. Lune
son frere en larriere garde / affi
secourir fil en veoit le besoing. Joab
doncq
se fourra dedens / et les separa a for
ce de son espee / lesq
de
ab a toute sa
hierusale
sceurent le retour de joab / ilz se rasse
blere
voierent a adadezer q
oultre le fleuve jordain q
duite de sobach pri
rie fire
noncee a david il co
peuple disrael aux armes et en gra
multitude passa le fleuve jordai
vint loger deva
tost q
rure
avoir rue jus. Mais les israelites si
portere
preu roy david q
dos
rios. et
sobach leur capitaine. Les roys q
toie
dezer senfuire
depuis e
israel pour avoir paix au roy david
p
demeurez estoient.
QUant lyver fut passe
te
seule
david e
le peuple disrael a le
mon / affin de les destruire et abatre
leurs citez pour loffe
cte en vitupera
il demeura en jherusale
jour q
disner / vit de ses fenestres une belle
et josne damoiselle leva
laq
p
vers luy. La dame ne losa refuser si
y vi
beau chevallier estoit en lost avec jo
ab. Tantost q
le en sa cha
fist sa voule
hostel. Ne demeura gaires q
avoir
messagiers a joab q
ment vrie / leq
roy / il luy demanda tout p
les choses se portoie
luy en rendut touts rayso
dist david. Va en ta maison / lave
tes piez et si te repose. Vrie se dep
du roy / mais il nala pas en sa mai
son ains demeura couchant avecq
les serviteurs ou roy deva
Ceste chose fut le
p
tu point ale toy reposer en ta maiso
attendu q
Sire respondit vrie / larche de dieu
aux te
ense
les anciens et serviteurs de dieu cou
chent a la terre / et moy iroie coucher
sur mon lict et en ma maison dormir
avecq
et de to
feray je pas. Lors ly dist le roy quil
demeurast ancores ung jour decoste
luy. Puis le fist souper celle nuyt a
sa table / et le fist tant boire quil len
jura / puis le fist mettre dehors cui//
dant quil deust coucher avecq
me / mais il demeura devant la por
te co
Quant david vit q
auroit / il escripst lettres a joab com
mandant q
feroit q
ou plus perilleux lieu / affi
cy / puis charga ces lettres a vrie de
les bailler a son capitaine joab co
fist. Avi
l'assault a la cite /
plus perilleux lieu / affi
q
fut p
autres avecq
sonne la retraite et congneu le co
dement du roy estre aco
voya ung messagier q
te la maniere de son exploit. De ces
nouvelles fut david moult joyeux.
Et ap
p
fist mener en sa maison et lespousa /
laquelle eut en brief terme ung filz /
Ces choses despleure
seign
de de par luy fait.
NOstreseign
natha
da une telle q
responds a moy / et me fay jugement
Le cas est tel / deux ho
demeurans
riche et lautre povre / le riche avoit
beufz et oailles beaucoup / et le po//
vre navoit aucune chose / fors seule//
ment une seule brebis povre et petite
quil avoit achetee et nourrie / et tant
laimoit quil la nourrissoit de so
luy donnoit a boire a son hanap / et
avecq
luy comme se ceusteste sa propore fille
Et avenu q
venu loger a lostel du riche / leq
che no
est ale furtiveme
bis du poure ho
pare le soupe de don hoste q
nu veoir : Quel jugeme
faire. Lors david p
et plai
me riche / respo
dieu dist david q
fait est digne de mort Je juge q
dre au povre quatre brebis pour celle
q
ho
a fait. Et ces parolles te dema
vray dieu disrael. Je tay dist il e
roy disrael et de juda /
cores q
ten ai ousteray de plus gra
quoy do
le de dieu /
Tu as occy
ve / et sa fe
si as occy le filz de a
les choses je te dy q
p
tu mas despite / et as oste a vrie sa fe
me. Et oultre ce te fait nostreseign
q
ostra tes fe
les do
miront avecq
faire ces choses en muchettes / mais
je les feray savoir et les reveleray a
tout israel.
moult hu
seign
oste son peche
mais pour ce q
le no
le
ches q
A ces parolles sen retourna natha
sa maison /
de david de desp
se depria david n
lo
et ceulx de la maiso
le voulure
me
faire. Au
mais il nestoit aucu
qui luy osast venir dire / toutesfois
qua
enoi
et en ce poi
ou il fist ses oraisons et prieres / puis
retourna en sa maison ou il beut et
me
ses serfz linterroguerent pourquoy
en la mort de son filz il faisoit si gra
chiere / et quant il vivoit il jeunoit
estoit si trouble. Ausq
il jeunoit pour apaiser lire de nostre
seigneur dieu / affin quil retournast
en sante / et maintenant quant il le
savoit hors de toute peine / et si ny a //
voit plus de retour. et aussi je lensui//
vray desormais / et il ne retournera
plus a moy.
ala a david devers bersabee quil con
forta et consola / et en celle engendra
ancores ung filz qu'il nomma salo//
mon / leq
de son enfance. il envoya au prophe//
te natham / affin de lintroduire et en
seigner de nostreseigneur en bonnes
meurs. Entre ces choses envoya jo//
ab ses messagiers a david luy dire
quil venist a tout le demeurant du
peuple a prendre la cite de rabba. affi
q
elle estoit comme vaincue. David se
mist au chemin a tout son ost / et vi
davant rabba quil print de venue /
le roy occit Il mist sa couronne sur
sa teste qui pesoit ung talent dor / et
Puis fist occire de diverses mors les
habitans /
ge de moult grandes et riches proies
en sa cite de jherusalem.
enforca thamar sa soeur / dont absa
lon len occist par apres.
En ce temps avoit savid plusi
eurs filz et filles de diverses
femmes. Entre lesquelles il avoit
une belle fille a merveilles nommee
thamar / soeur de absalon / laquelle
amon le filz ainsne de david ayma
si fort que nulleme
rer / et de fait en devint malade pour
ce quil se doubtoit quelle q
toit ne le voulfist aymer ne coucher
avecques luy.
ung bon amy nomme jonadab filz
de samma auq
de ceste chose / et luy dist quil estoit so
douloureux de lamour de thamar la soeur
dabsalon q
nance. Auq
mon conseil : va en ta cha
che sur ton lict co
fusses malade. Et qua
dra veoir tu luy requerras quil ten//
voye thamar ta soeur pour te faire a
menger / car de sa main voulentiers
le prendroies Tantost fist amon ce
co
visite. luy ottroya que thamar le ve
droit servir. Thamar p
ment du roy son pere print de la fari
ne et autres choses co
malades / puis sen ala a visiter so
re amon q
lict : et luy apporta ce q
appareille / mais il q
au menger / fist yssir tous ceulx qui
en la cha
mar quelle luy apportast celle vian
de en une secrete chambre derriere /
ce quelle fist /
bre fermee la print /
cela quelque deffence quelle y mist /
Apres lefforcement fait il la print en
grant hayne / et la fist honteuseme
bouter hors de sa chambre.
honte eut thamar si grant vergon//
gne quelle mist des ce
cheveulx deschira sa robe / puis ses//
cria a haulte voix la force que so
re amon luy avoit faicte. A ce cri vi
son frere absalon qui la reco
tement disant. Tais toy ma soeur
celluy qui ta fait ceste injure est ton
frere / ne te vueilles desesperer pour
celle chose. Thamar demeura en la
maiso
teuse. Quant david oyt ceste nou//
velle il en fut moult trouble / mais
il nen voulut mouvoir lesperit de
son filz amon / car il laimoit moult.
pour ce q
absalon nen parla oncques ung seul
mot ne en bie
tesfois il lavoit en grant hayne
avint environ deux ans apres q
salon tint la feste que de coustume a
voient les riches hommes quant on
to
david so
ses filz. Ceste req
re david / mais il y laissa aler ses au
tres filz / et y ala amon. Cestuy co
me il fust grant
absalon avoit dit a ses serviteurs q
tantost quils verroie
ilz le tuasse
cune crai
les autres filz du roy mo
leurs muletz et sen fuyrent. Tan//
dis que ceste chose se faisont la mu//
mure en parvint jusques a david q
tous ses filz estoient mors par absa
lon / et quil nen estoit point demeure
ung seul vif / pourquoy david deschi
ra ses vestemens
la terre /
viteurs. Lors vint jonadab filz de
semma son frere qui luy dist quil ny
avoit de mort que amon que absalo
avoit ancores en hayne pour loppres
sion de thamar sa soeur. Tantost q
absalon eut fait ce murdre il se mist
en fuite / et lun des josnes du roy mo
ta un petit mont duquel il apper//
ceut les filz du roy retourner / et jo//
nadab le nonca prestement au roy /
Et eulx venus en sa presence luy di
rent la mort de amon leur frere p
salon do
rement / et tous les autres filz q
tournez estoient.
paour de son pere sen ala devers le
roy tholomay filz annier de gessur.
ou il demeura par trois ans.
salo
absalon fut reconsilie a son pere da//
vid.
DR ces choses fut averti joab
et comment le cueur du rpy es
toit tourne a lenco
la mort de son filz amon / pourquoy
il fist venir a luy une moult sage fe
me a laquelle il dist. Tu teniras de
vers le roy et te fai
de pleurs /
tristesse /
te getteras a ses piez et luy diras / si
re roy sauve moy qui suis une povre
vefue. Mon mary est trespasse
laissa a deux filz / dont lun a occy lau
tre / et maintenant vienne
rens du mort qui veulent de moy a//
voir lautre / affin de loccire pour sa//
tisfaire la mort du premier / et ainsi
me veulent deffaire de tous mes en
fa
sur terre. Quant le roy eut oy la co
plainte de la femme qui moult sage
ment avoir raconte sa charge / il ly
dist quelle sen alast en sa maison. et
quil penseroit pourelle.
de ce non
dist. Sire roy je te prie q
les souffrir la vengance du sang des
prochains /
qui mest demeure ne soit occy. Vive
dieu dist le roy quil ne chairra ung
seul des cheveulx de ston filz a terre.
Et que je parle dist la femme anco//
res une parolle a monseigneur mo
roy.
respindit la sage femme. As tu pen
se faire une pareille chose a lenco
du peuple de dieu / et le roy dist a ce//
ste parolle affin quil peche et quil ne
rameine celluy qui est esloigne de
luy.
tous / et comme eaue nous fo
en terre qui jamais ne retourne. Pa
reillement ne veult dieu perdre aucu
ne ame / ains la retire pensant de no
tenant doncques viens affin que je
parle a monseigneur le roy ceste pa
rolle / le peuple present. cest que tu de
livres mon filz
veulent desherites.
roy et dist. Ne me vueilles celer au//
cune chose que je te dema
ste chose que tu fais est ce point du co
mandement de joab
fe
dis sont les propres parolles de ton
loyal serviteur joab / lesquelles lan
gle de dieu luy a mises en la bouche.
Or soit maintenant la sapience en
toy / et plaise a ta mageste avoir pi//
tie et misericorde de ton bon serviteur
Adonc fist david venir joab devant
luy / et quant il fut venu david luy
dist joab. Saches que par les parol
les de ceste prudente femme je suys
content de toy / va
filz absalon / car tout test pardonne
Adonc se laissa joab cheoir aux piez
du roy /
ment disant. Au jourduy congnois
que tu es mon seigneur. et je me re
ton serviteur. car jay trouve grace de
vant tes yeulx.
debat la presence du roy
a gessur ou il trouva absalo
mena en hierusalem.
roy david le sceut / il luy fist dire q
sen retournast en sa mainson /
nist devant sa face.
nestoit homme plusbeau dabsalon.
car depuis la plante de ses piex jus//
ques a la su
aucune macule. Et quant il to
ses cheveulx / laquelle chose il ne fai
soit que en ung an une fois / car il y
estoit grief de les porter plus longue
me
sicles de poidz pour leur grandeur
et lo
seule fille no
les belle. Absalon doncques demeu
ra en hierusalem deux ans sans ve
oir la face de so
il envoya a joab luy priant quil le
voulsist mener a son pere / mais jo//
ab ny voulut venir / il y renvoya se
conde fois / mais oncques ny vou//
lut venir / dont absalon eut gra
pit et commanda a ses serviteurs q
ilz boutassent le feu en ung champs.
que joab avoit charge dorge. laquel//
le chose ilz firent.
moult trouble vint devers absalon
et luy demanda la cause pourquoy
ses serviteurs avoie
ses blez. Et absalon luy respondit /
Ceste chose ay fait faire / pour ce que
nas daigne venir a moy / affi
je tenvoiasse au roy luy demander
pourquoy il ma fait icy venir / Car
mieulx aimasse encores estre en ges
sur que destre ainsi banny de sa pre//
sence si longuement. Et il est recors
de mon i
il / et sil le ma pardonne / pourquoy
me tient il ainsi hors de sa face Tou
tes ces parolles raconta joab au roy
lequel fist appeler absalon qui tan//
tost se laissa cheoir a terre devant sa
face / et le roy se leva et le baisa en la
bouche.
couronner roy en hebron / et meut
guerre contre son pere david.
TAntost apres ceste recousilia//
cio
chariotz et chevaulx a ce apparte//
nans / et si ordonna cinquante des
hommes qui aloie
nelement. En ceste at sen aloit ab//
salon devant les portes de la cite de
jherusalem / et tout homme qui ve//
noit au palais et avoit a besoingner
au roy pour avoir justice / il interro//
goit de quelle cite il estoit / et les appe
loit doulceme
nea
trouveroient aucun pour les oyr ne
leur faire rayson. Mais se jestoie co
stitue juge / je feroie rayso
scun / puis les prenoit entre ses bras
et les baisoit. Ces choses faisoit a
tous ceulx disrael / et les sollicitoit
sa voulente.
este en hierusalem quatre ans. il vi
devant son pere david /
vouloit aler rendre ses veuz en hebro
quil avoit voue
en gessur /
crifiray a dieu en jherusalem.
faire luy donna conge david /
donna sa benediction.
departit absalon de hierusalem
gra
sieurs de jherusale
rans ce quil avoit empense de faire
Et absalon apres ce quil eut i
racion avecques plusieurs des prin//
ces disrael contre son pere david / et
ce par le conseil de achitophel qui a//
voit este conseillier de david. par le
quel il attrahi grant multitude de
peuple. Ces nouvelles furent hasti
veme
il dist a ses serviteurs. Issons preste
ment de ceste cite / affin que absalon
avecques ses complices ne vienne
nous encainde avecques tout le peu
ple / et par ceste maniere nous occye.
A ceste parolle issit le roy david de
la cite / et avecques luy tous les ha//
bitans les piez nudx seulement: de//
laissant dix. de ses concubines a la garde de sa maison royale. Devant
luy aloient les legions des cerethes
et ghelthes / et environ six cens des
philettes qui lavoient suyvi en ces
affaires. A ceulx cy dist david quilz
retournassent en jhierusalem / vous
venistes dist il hier / et au jourduy
vous estes constrains venir a la ba
taille. Je vueil que vous rentrez en
la cite et soiez en vostre repos.
respo
qui estoit leur chief Vive dieu dist
il que en ta vie ne en ta mort je ne te
delaisseray / mais toujours seray
avecques toy et a ta garde. A ces pa
rolles passa david le torrent de ce//
dron / et tous ses hommes moult
fort plorant / et les levites et prestres
portans larche de nostreseigneur sar
resterent /
a tant que le peuple fut oultre passe
puis monta le prestre abiathar a se
conseiller a nostreseigneur sur cest
afaire / mais il ne luy respondit onc
ques ung seul mot.
david a sadoth. Retourne dist il en
la cite a tout larche /
ceray au desert
nathas le filz de abiathar soie
ques vous. par lesquelz vous me fe
rez savoir les nouvelles de tontes
choses
prestres sen retournere
me david lavoit ordonne. Tandis
que david montoit la montaigne
ou croissoie
et le chief couvert luy vint a lencon//
tre chusy qui estoit de son conseil au
quel il dist quil sen retournast hasti
vement avec absalon / affin quil cor
rompist le conseil que achiotophel do
neroit a absalon / et ce que tu orras
en la maison du nouveau roy. tu le
diras aux prestres qui par leurs en
fans mele feront savoir. Lors se p
tit chusy de david et sen ala avecq
absalo
tophel.
min / mais il neut gueres ale quant
luy vint au deva
asnes portans pains roisins et mas
ses de figues et de dactilles et de vi
lequel venu en la presence du roy / il
luy demanda la cause de sa venue.
et ou estoit son maistre miphiboseth
Respondit syba. Sire ces asnes ay
amenez affin que se aucun des tiens
estoit travaille et lasse pour la lon//
gue voie / que pour iceulx peussent
reposer. Et si ay apporte vivres af//
fin de les reffocillier se aucu
loit en la voie du desert / mais mon
maistre miphiboseth demeure en
jherusalem / disant que au jourduy
luy restituroit dieu la venda
pere saul. David entendant ces pa//
rolles dist a syba. Et je te donne au
jourduy tous les biens appartena
a myphiboseth / dont il remercia
moult le roy. Dillec se partit le roy
david / et sen ala jusques en bahuri
de laquelle cite yssit ung homme de
la cognacion et parente du roy saul
no
getter pierres et boe a le
vid en le maudisant et luy disa
sieurs obprobres / en telle maniere /
Is hors ho
maintena
que tu as fais en la maison de saul.
et pareillement que tu luy usurpas
le royaume / semblablement te fait
absalon ton filz par la voulente de
dieu. Pour celle offence voulut aby
say occire semey / auquel dist le roy
david. Quelle chose vous est il de
ce quil dit. Laissez le maudire tout
a sa voule
a commande quil maudisse. David
vous voiez que mon filz qui est ma
propre chait qui est a destruire mon
nom / par plusforte rayson le peut
mieulx faire cestuy qui de riens ne
mesté A ma voulente vueille dieu re
garder des yeulx de sa misericorde
ceste mienne affliction. Dillec se par
tit david et sen ala constoiant la mo
taigne de bahurim mais ou q
toujours le suivoit cestuy semey le
maudissant et gettant de boe
re / laquelle chose il souffroit en no//
streseigneur.
luy de chusy au co
achitophel se pendit et estrangla
COmme
vant se departit chusy de da//
vid
hierusalem ensemble achitophel son
principal conseillier Et quant il vi
en la presence de absalon / il ladora/
et dist. roy je te salue. A quoy respon
dit absalon. pourquoy nes tu demeu
re avecques ton amy david. Respon
dit chusy. Sauve ta grace / car je se
ray a celluy leq
peuple disrael / et avecques celluy de
mourray. et ainsi comme je servi ton
pere estant roy / ainsi te serviray qui
es roy filz de roy. A dont sen ala ab//
salon devers les concubines de son
pere / lesquelles il viola en la presen
ce : et ou regart de tout le peuple dis//
rael / affin que chascun congneust q
estoit ennemy capital de son pere / et
tout ce fist par le conseil de achito//
phel. affin q
ferme avecques luy. Ceste inhuma
nite acomplye / achitophel dist a ab//
salon
ho
de ton pere lequel je persecuteray
ciray / car il est lasse / et ai
ront tous ceulx dissrael qui ancores
luy obeissent / car tu ne quiers q
ho
de tous. Absalon respondit q
pelast chusy pour sur ce dire son oppi
nion. Chusy venu dist a absalon / sa
ches q
ceste fois.
ses ho
en bataille comme ours affamez en
proie / car se maintena
cu
fortune dira q
entre ceulx qui te
craindront eulx se rendre et venir a
toy / mais ung autre meilleur
te dourray / fay asse
disrael / et tous a ung coup luy cou
rons sus / et par ceste maniere lanti//
ciperons et occirons tous ceulx q
de sa bende / et sil boute en quelque
cite / nous la confo
a totale destructio
sy sacorda absalon. et tout le peuple
disrael. Lors dist secretement chusy
aux prestres saboth et abiathar q
ste conclusion fissent savoir a david
et quil ne demeurast ceste nuyt ou de
sert / ai
le fleuve jordain. Ces prestres e
rent une chamberiere a jonathas et
achimas leur filz qui estoient doco//
ste la fontaine de rogel dire q
sent anoncer a david ce message. Ai
si que ces deux sen aloient ilz furent
apperceuz dun josne enfant qui tan
tost le vint dire a absalon q
hastivement apres eulx / mais ilz se
destournerent en la maison dun ho
me ou estoit ung puis ouq
cerent /
drap linge / et mist des grains dor//
ge secher dessus co
re ptysane. Les messagiers absalon
illec les dema
spondit q
Et apres avoir beu ung trait de fon
taine / ilz sen estoie
tis. Puis mist hors du puys jona//
thas et achimas q
te diligence a david. et luy noncere
quil se departist du desert. et passast
hastiveme
ve de jordain / laquelle chose fist da//
vid / et se mist aux fors chasteaulx.
le conseil chusy /
dant trouver son pere illec. Quant
achitophel de q
le co
aux chasteaulx / et estoit aco
des plus nobles de judee et disrael / il
sen retourna en sa maison ou il se pe
dit estrangla a une corde. Et qua
ceulx des citez voisines sceurent que
david estoit aux chasteaulx de leurs
terres / ilz y envoiere
nes chargez de vivres de vins duil//
les. et de toutes choses a ses gens ne
cessaires.
dant par les chevelx a ung chesne et
du gra
mena.
DAvid esta
estoit grant ordonna surtout
le peuple tribun et centurions / et le
devisa en trois parties. Lune donna
a conduire a joab / la seconde absay
son frere / et la tierce donna a ethay
de geth. Puis dist david au peuple /
Metez vous en ordo
le / et je men iray ou premier front a//
vecques vous. Sire respo
ple a une voix.
vous pas / ains demeurerez / car les
ennemis ne quirent autre q
nous nont cure. Et co
les sen ississent des tentes / david se
tenoit a lissue et disoit aux chief
pitaines. Je vous co
me gardez mon filz absalon. Le peu
ple oyans les parolles du roy se
rent ou cha
verent absalon et les siens lesq
assaillirent vigoureuseme
si granade occision quilz y mourure
des gens absalon bien
p
salon voyant occision et interre
de ses gens se mist en fuyte sur son
mulet / et coura
chesne les cheveulx qui lo
se lierent en tour une des branches /
tellement quil y demeura pendant
le mulet passa oultre
lapperceut ung des gens joab qui ta
tost luy vint dire / auq
Et pourquoy ne las tresperce de ton
glaive et occy. Le roy dist le cha
co
je nay voulu mettre ma mai
du roy. Joab print trois dars et re//
tourna ou lieu ouq
ancores / si luy tresperca le cueur di//
ceulx dars / et ses escuiers le p
puis le despendirent et le gettere
une spelunque q
son vivant long te
ordonne pour sa sepulture / puis les
hommes de joab luy ruerent plusi//
eurs grandes grosses pierres /
les laissere
eust venu voulentiers a david luy
no
lut souffrir. ains co
quil y alast. David qui demeure es//
toit seant au devant de la porte atte
dant aucunes nouvelles de laventu
re de la bataille /
le messagier auq
paix estoit entre son filz absalo
cestuy premier messagiers dist quil ne
savoit / mais il avoit laisse joab en
grant tumulte e
survint le second messagier nomme
chusy lequel apres q
luy dist q
venge de tous ses ennemis. Est do
ques faicte la paix avecq
absalon demanda le roy. Soit ain
si fait respondit chusy de tous tes en
nemis comme il a este fait de ton filz
Tantost quil sceut la mort de so
il se departit de la porte et monta des
sus le cenacle ou il se co
piteusement a plaindre en regretant
et disant. O mon filz absalon. o ab//
salon mon filz. qui sera celluy q
donnera q
mon filz absalon. Quant le peuple
disrael qui retournoit de la bataille
oyt dire le deuil q
la mort de son filz / ilz demeurerent
tous aux champs / et nosoient e
en la cite / pourquoy joab monta de//
vers luy
au jourduy confondu et descourage
les visages de ceulx qui ont sauve to
ame et ton royaume. Et co
mes tu ceulx qui te hayent
rent destruire / et as en haine ceulx q
te ayme
toy sauver / lieue toy et te monstre a
tes subjectz estre de bon courage / au
treme
chose qui plus te venist en contraire.
car chascun te delaissera et habando
nera en ceste nuyt A ces parolles lais
sa le roy son deuil / lava son visage
et sen vint devant le peuple leq
ioit venigneme
grant chiere.
de son filz absalon retourna en jheru
sale
ceulx qui contre luy avoient este.
QUant le roy david fut ainsi
que dit est reconferme roy en
israel ceulx qui avoient este de la par
tie e consentans en la co
salon commencerent a murmurer et
dire entre ceulx Et co
roy david nest il celluy q
livre des mai
philistiims
chasser pour absalon son filz leq
mort. A quoy tardo
no
ceste cause vindrent les nobles
ces du peuple devers le roy. Et da//
vid appela les prestres sadoth et abi
atha.
ple en telle maniere. O vous peuple
disrael pourquoy attendez vous ta
que ne reconvoies le roy en sa maiso
vous estes ses freres ses os
puis dist le roy a amasa.
il de ma chair et de mes os / je te jure
que je te constitueray
lieu de joab maistre et prince de ma
chavelerie. En ceste heure vindrent
ceulx de juda devant le roy / et p
deulx luy firent dire quil se mist au
retour et passast le fleuve jordain.
eulx tous vondrent au devant de la
compaignie desquelz se mist semey.
dont est parle devant :
mes / et syba a tout ses quinze filz et
oultre le fleuve vi
sa cheoir a terre devant ses piez / et a
haulte voix et devant tout le peuple
sescria et dist. O mon seig
roy / ne repute je te prie on iniquite
en ton courafe /
nir des injures de ton serf que je tay
distes ou mesmes jour q
hierusale
estre grant / pourquoy au jourduy je
suys venu le p
de joseph au devant de toy / affin de
impetrer ta grace / lors p
dist. Et co
rolles de semey ne sera il occy qui ta
a maudit
le roy. A ce respondit david a abisay
Et pourquoy me estes vous au joir
duy en lieu de sathan. je vueil que au
jourduy ne soit occy ho
Cuidez vous que je ignore q
au jourduy fait roy en israel
convertit le roy sa parolle a semey.
point. A ce poi
filz de jonathas filz de saul lequel se
getta a terre devant le roy sa barbe
longue /
depuis que le roy sestoit parti de hieru
sale
vins tu avecques moy miphiboseth
Certes respondit il / la cause fut de
mon serviteur / car il ne me voulut a
mener mon asne ne me mettre dessus
je suys co
mesmes ne me puis ayder
tre jay entendu quil ma accuse vers
monseigneur et mon roy
chose ay je contre puis je faire / tu es co
me ung a
dra a plaisir / car je te congnois juste
Alez respondit le roy et toy et syba de
p
tie par moitie. Voule
miphiboseth.
il prenne tout / car jay assez puis que
monseigneur et mon roy est sauf re//
tourne en sa maison. puis sapprocha
du roy le viel berselay galaadites
moult ancien qui lavoit co
tre le fleuve de jordain cestoit celluy
qui avoit prouveu de vivres / luy es//
tant aux desers /
ge du roy / auq
sist venir en hierusale
fin de finer en repos ses ancie
dit berselay et dist. Sire sachez que
au jourduy je suys quatre vingts a
de aage / toutes plaisances se sont de
p
mais que faire de changer mon estre
et si te seroie plus en charge q
Je te prie q
jours affin destre ensepvely avecq
mes pere et mere / mais jay icy mon
filz chanaam qui est fort
plaist son service / pre
ce quil te plaist. Lors dut chanaam
de la maison du roy / et le pere sen re//
tourna en sa maison apres la benedi
ction receue du roy. David apres ces
choses se mist a chemin tout le peu//
plu de juda / et aucun pou de ceulx de
israel / do
entre eulx: pourquoy vindrent ceulx
disrael en la p
Pourquoy te ont au jourduy embke
et furtivement e
noz freres sans nous y appeler. A
quoy ceulx de juda respondirent que
le roy leur estoit de plus p
et ceulx disrael contredisoient / pour
lequel conte
de satha
rael. Je voy bien dist il q
el navo
pourquoy retournons en noz taber//
nacles.
tous ceulx disrael le suivirent et ai
si se separerent ceulx disrael de ceulx
de juda qui remenerent le roy en sa
maison en la maison de hierusalem
ab fut restitue en so
vid co
Apres q
ne en hierusale
se dix concubines q
violees en ung cloitre co
les prouveit de vivres ho
a elles jamais depuis natoucha.
Puis appela a soy amasa qui estoit
prince de sa chevalerie ou lieu de joab
et luy dist. Asse
jours tous ceulx de juda. car je vueil
p
mandement du roy issit du palais
fist illec venir ceulx de juda. David
dist Abisay pre
de ton seigneur et ren va p
traitre syba / car il nous a fait plus
de injure et de affliction que oncq
ne nous fist absalon A ce commande
ment abisay asse
fors ho
jusques a la grant pierre de gabaon
ouquel lieu se vint joindre amasa a//
vec les sie
amasa pour ce q
capitaine: vi
nant p
mist son espee travers le corps / et ai
si loccist. Joab et abisay freres se mi
rent ense
suyvir syba ta
cite de ahela ou ilz assiegerent syba /
car ilec sestoit retrait. Ceulx de lost
sefforcoient de vouloir abatre les
murs de la cite quant une sage
dente fe
le peust p
dicte a joab q
luy dist. Pourquoy quiers tu la de//
struction de la mere des citez disrael
Ainsi ne va pas la chose respo
ab / mais nous querons la teste du
faulx syba q
se nous lavions tantost nous dep
rions. Attens ung petit dist la fe
asse
entendue de joab / et eulx tous du
cord prindrent syba et sa teste tre
la baillere
ab / et luy rua p
la cite. Tantost q
syba / il fist sonner la trompe et se de
p
lieu. et joab sen vint en jherusalem
au roy leq
prince dessus tout son ost / et pareil//
lement fist de tous les autres offici//
ers En ces jours q
en hierusale
ans en toute la region pour loccasio
de laq
gneur.
saul respondit nostreseigneur hom//
mes plains de sang q
baonistes ausquelz pour le salut dis
rael josue et les anciens leur avoie
jure fraternite et fidelite / pour ceste
cause assembla david les gabaoni//
stes et leur dist. Quelle chose vous
feray je affin q
taage de nostreseign
famine cesse. Rspondire
nistes. Do
affin q
aucun de toute sa lignie. Mais pour
ce q
chose pour le serment quil avoit jure
a jonathas ilz obte
q
lez de ses filz affin q
a dieu nostreseigneur pour la paiser
Le roy toutesfois espargna miphi//
boseth le filz de jonathas et leur deli
vra les deux filz de saul q
gendrez de respha / et si leur do
ci
merob avoit enge
les gabaoniste crucifierent ou com
mencement daoust que on co
a messonner les orges. Respha mere
de deux diceulx quant elle oyt dire
la mort de ses filz se vestit de sacs
parce de cendre et de pouldre se proster
na sur une pierre decoste lieu ou ilz
estoient crucifies / ou elle demouroit
jour et nuyt / affin de enchasser les
oyseaulx et les bestes q
ent devorer. Ceste chose fut noncee a
david pourquoy meu de pitie et debo
airete dont il estoit garny les fist to
despendre et mettre leurs corps ense
ble les os de saul de jonathas /
autres fist il ensepvelir ou sepulchre
de chis leur pere. laq
plye dieu rendit a la terre sa nature
premiere et porta en habondance En
ce te
listii
quelz vint david a tout son ost ou il
y eut forte
si porta david quil fut tant las de p
secuter et de occire ses ennemis que a
pou ne deffailloient ses forces. Con
tre lequel survi
a merveilles portant une hache do
le taillant pesoit trops cens onces de
pesant / no
lignie de arapha / il haucha sa hache
et en voulut occire david / mais abi//
say voiant le debat se mist a lencon//
tre / et frappa le gayant de travers tel
lement quil loccist. Aucuns dirent q
ilz furent quatre freres tous gaya
de la lignie de noemy / cestassavoir
goliath / jesbidenob / sephy / et le
qui avoit six dois aux mai
piez. Quant ceulx disrael vinrent le
beaucoup que anisay avoir fait / ilz
jurererent que plus avecques luy ne
iroie
tai
taille listoire epilogue et rameine icy
a memore trois autre bataille cy
dessus escriptes / et no
co
la premiere fut de david
goliath quil vainq
riles. La seconde en gob co
listiims : Gob est une cite qui est ap//
pelee azer / et alors occist david sobe
chay de la lignie des gayans. la ti//
erce bataille david fist ancores en ce
mesme lieu en laquelle ung no
adeodatus de la lignie de saltus po//
limitarius / occist le gayant goliath
de gethee. Et la quarte bataille fut
en geth en laq
ma le frere david occist le gayant q
avoit six dois en ses mains et piez /
David doncq
tes ces batailles et se voyant au des//
sus de tous les ennemis du peuple de
dieu parla a nostreseigneur par ma
niere de chancon ou de loenge / et dist
en ceste maniere. Mon dieu ma pier//
re ma force et mon sauveur. et brief il
d
moult devote chose. et la peut lire et
veoir qui veult / car il seroit icy trop
prolixe a recorder.
de guerre
vid avoit en sa compaignie.
DAvid se voyant en paix e
ses ho
six estoient les pluspuissans et les
plus vaillans de tout israel / toutes//
fois estoit david le plusnoble et le
plusvaillant dentre eulx / et seoit en
une chaire co
Et ainsi estoient ilz avecq
tesept. Des trentesix en avoit trois
moult fors. et les autres trois nestoi
pas si fors / mais toutesfois estoient
ilz plusfors des autres tre
nous disions
fors / et autres trois estoie
deulx / et les autres trois estoie
fors et plus fors de tous. David do
ques seant en chaire le plussage et le
plus preux deux / toutefois si estoit
il le plus tendre co
bois et neantmoins dun seul mou
vement et estousse il occist
ho
des trois fors qui estoient avecq
vid leq
passoie
des philistii
ve estoie
des mors. et ta
luy q
tournerent a la proie. Puis y fut sem
maa q
seul
fust passe / et en occist en tant grant
multitude q
abisay fure
my lost des philistii
sterne / et en bethlee
sire de laq
lut boire / disa
ses leurs ames en peril pour luy : pour
quoy il lespa
Cestui absay fut celluy q
ce contre
occist.
dessus escrips le plus noble et le plus
fort / car il estoit leur pri
en ceste entrepri
as q
en desce
aler en la cisterne il en occist a
en la nesge Et si occist
mirable regart et de merveilleuse for
ce. auq
p
quoy e
est demeure le plusfort et le chief deulx.
toutefois ne fut il poi
autres deva
vailla
jay p
de ung chascu
culiers /
toutesfois ta
gir de dire q
fure
se de david leur seign
ple / dont nostreseign
pourquoy il e
Apres q
se pour la famine q
en israel p
soy joab et luy dist. va et no
le peuple disrael et de juda depuis da
jusq
nombre de ceulx
david disoit ces parolles par elacio
dorgueil. respondit quil regardast q
ne couroucast dieu en ceste chose.
Toutesfois david demeurant per//
tinax en sa voulente et propos. joab
se partit de luy et aco
dement a leyde de ceulx quil y co
de par le roy /
p
Puis retournerent en jherusale
ve
fors ho
juda cinq ce
Toutesfois on croit que joab enti
aucune partie et ne voulut do
co
quil avoit. En ceste numeracion pe//
cha david doublement. premiereme
quil fist ceste chose par orgueil / et se//
condement pour ce quil ne re
streseigneur de chascu
la pecune constituee en la loy moyse
Cestassavoir quatre sicles dargent
pour chascun ho
en son cueur q
avoit offense nostreseigneu / il se re
tourna a dieu disant. O mon dieu
et mon seigneur je co
mis grant peche en faisant ce que jay
fait Je te prie q
les transferer mon iniquite / car jay
trop folement peche contre ta mage//
ste. Lendemain bien matin envoya
nostreseigneur a david p
phere trois condicions de supplices q
estoient telz. David dist gaad / no//
streseign
peche q
les eslire de ces trois supplices lun/
Ou que par sept ans soit famine par
tout ton regne / ou q
tu soies p
ou que par trois jours soit pestilence
vniver se le p
david eut entendu la voule
streseign
sif lequel de ces trois supplices il esli
roit pour le moins de do
en soy mesmes disoit. Se je eslis la
famine de sept ans toute la pluspart
du peuple morra de fain / et moy et
les riches en eshaperons. Se je es//
lis la p
peuple ense
et moy a force de mes hommes en es//
chaperay. Je vueil do
playe de mort qui sera
et au peuple / car mieulx me vault
cheoir aux mains de dieu q
misericors / que aux mains des hom
mes ou nest aucu
tost q
raine conclusion nostreseigneur en//
voya une si grant pestilence en isra//
el sur le peuple de david / que depuis
le matin jusques au temps co
de trois jours que du peuple mourut
ailleurs escript en paralipomeno
moururent pres de quatrecens mille
Et co
dist sa main a tout son glaive pour
agrave
streseigneur a langle qui la vouloit
destruire / il souffist a tant reti
main / car jay pitie de mon peuple /
mais te monstre sur lune des p
du temple / et illec remes ton glaive
en ton sain. Cestuy angle vit david
auquel il sescria a haulte voix
O mon dieu misericorde / je suys cel
luy qui ay peche espargne je te prie a
ce poure peuple q
ta main soit contre moy et contre la
maison de mon pere. Lors fut nostre
seigneur appaise et dist gaad a da//
vid. Constitue et estably en ce mes//
mes jour ung autel a dieu en lu
costez de aureuma
ste ou tu veis langle / ouq
crifiras
David fist tout ce que le p
commanda de par nostreseign
acheta la terre et le lieu ou il fist ung
autel / et ai
pour le peuple.
gna le regne disrael a salomo
QUant david eur achevees
toutes les besoignes de no//
streseign
sont contenues et notees / il devint
moult ancien et charge de viellesse.
tellement que pour quelque couver//
ture q
eschauffer p
faulte de vertu naturelle / pourquoy
ses serviteurs luy trouvere
vencele no
tre toutes les filles disrael.
coucher avecques le roy / toutesfois
le roy ne la congneut oncques pour
quelque beaute quelle eust / et ne luy
servoit dautre chose q
fer et administrer doulcement Ta
dis q
le plus ancien des filz de david pri
une partie de ceulx qui avecq
tenoient / et sen ala avec joab et abia
thar le prestre e
gel / ou il prepare ung grant convi//
ve ou jardin royal / et y co
les autres filz du roy ses freres / es//
ceptez les fors hommes et robustes.
desq
navoien
q
toutes ces choses savoit vint hasti//
veme
le sen alast hastiveme
et luy dist au vray les choses qui se
faisoient par adonias son filz aisne
Celle sen entra devers le roy / et la re
verence faicte luy dist en telle manie
re. Mon seign
tu mas promis et jure que salomon
mon filz regneroit apres toy et mai
tena
rant / car il a appele et attrait a soy
to
a ung grant co
percoy que quant tu dormiras et re//
poseras avec tes peres q
adultere / et mo
Et ancores elle parla
devers le roy
tu dit et com
de ton viva
savoir qui suys ton serf. Alors respo
dit le roy et dist. Vive celluy dieu q
ma sauve mon ame de toute angois
se q
mis ai
adressa ses paroles a bananyas le
fort a sadoth le prestre et a natha
prophete. Prenez dist il tous voz ser
viteurs et les miens / et mettez salo//
mon mon filz sur ma mule /
si mene a la fo
lieu je vueil que sadoth
bila
les assistens respondirent amen.
Lors les dessus dis prindrent de luile
hors du tabernacle et en la maniere
que le roy david lavoit commande
sacrerent salomon en roy en grant ju
bilacion de buccines de tro
mes tout le peuple le suyvoit cha
et criant loenges au roy salomon /
en ce point lassirent ou trosne de son
pere / leq
genoulx en son lit remerciant nostre
seigneur de ce quil luy avoit donne
roy successeur voia
nouvelles venues aux
adoamas chascu
na en sa maiso
rien este. Et mesmes adomas se
au tabernacle ou il se ti
lautel / disant q
roit jusqu
garde sa vie / laq
fist a son joyeux avenement disa
se fist bon ho
frere / se ce nom il le feroit mourir / et
lenvoya querir. leq
mist a genoulx et adora salomon co
me roy / et il le renvoya tantost en sa
maison
vid / et des enseignements du roy da
vid quil donna a son filz salomon.
QUant le roy david sentit ap
procher la fin de ses jours
devoit mourir / il appela son filz sa
lomo
et luy co
ces disrael et luy dist. Mon filz tu
vois q
versele terre / conforte toy et soies ho
me fort et garde bien les commande
me
voises aux voies quil tenseignera.
Et si garde les cerimonies de ses sa//
crifices ses jugemens et ses justices.
si co
jure / disa
testament et mes commandemens
et vont en la voie de verite devant
moy de toute leur ame et de tout leur
cueur / saches que jamais ne leur se//
ra oste le lieu du trosne ou tu as assis
de par moy. Tu scais en oultre co
ment joab a traiteusement occy de
agait deux des princes disrael / ab//
ner et amasa dont il a ancores sa to
gue ensenglentee / tu feras deulx se//
lon ta sapience / et ne lairras aler sa
viellesse paisiblement descendre
aux enfers / mais les filz berzalay
tendras en honneur decoste toy
feras grace en leur laissant menger a ta table / car ilz monteste loyaulx
quant je menfuioie de la face de ab//
salon ton frere: Tu as decoste toy se
mey celluy qui me maudist en pour//
suyvant mes ostz de mauvaise ma//
lediction co
je ne le tueroie point / si vueil que tu
ne le laisses point impuni / tu es ho
me prudent et sage. tu dedieras sa vi
ellesse avecqu
me
Et salomon le fist ensepvelir avec//
ques ses peres en la cite de david / en
viro
tis tresors / desq
nus levesque / et le tiers par herode/
les autres demeurent ancores a
trouver / car on dit quilz furent mu//
cez par art magicque. Quant salo//
mon fut retourne de la sepulture de
son feu pere david / sa mere bersabee
vint vers luy en grant reverence.
Une illustration faisant plus de la moitié de la page représente Judas vêtu d'une armure et tenant dans sa main droite une lance et dans sa main gauche un bouclier.
das le preux machabeus.
Or sommes au derremier
preux de la gerarchie ju//
daiq
machabeus pour trai//
cter les nobles et vertueux fais quil
exersa pour la tuicion et defense de
la loy
me ferme et robuste cha
mandemens observer et garder que
nostreseigneur avoit p
moyse baillez et donnez aux filz dis
rael.
lordre promise a dame triu
q
re je me vueil excuser e
q
ble alexandre avoient fait leurs pro
esses et achevees leurs conquestes de
vant cestuy judas pourquoy je les de
veroie avoir mis devant pour gar//
der le lieu des te
laissent cestuy preux suivir ses prede
cesseurs en secte / car ilz ont tous co
batu et fait leurs proesses pour et a
une fin / et ont este tout dune voca//
cio
deppendans d'un chief / cestassavoir
du vray et puissan
tantost apres la fin de cestuy je proce
deray a la seconde gerarchie des
payens comme je lay promis en mo
proesmes ou premier de ce volume / et leur
supplye que a tant se contentent
et suppleent a ma rudesse / car bie
reux est celluy qui a tous ou aucu
scait complaire.
machabeus. Et premierement des
proesses de mathathias son pere
Quant le grant alexandre du
quel nous sommes a parler.
dieu aydant en la sequente ierarchie
des preux payens eut conquis le mo
de et toutes les contrees et regions
royaumes departit a ses nobles
fans et quil fut empoisonne en babi
lo
en la terre i
dans denvie de regner / qui est ung
des pechez qui plus trouble les cou//
rages des hommes ma
sibles. Avint que anthiocus le filz
du grant anthiocus fut fait roy de p
alexandre en egypte. ou te
plusieurs disrael mauvais et plai
de toute malice / sen issirent de judee
par leurs suasio
rolles disoie
soient ilz et faisons pact et amistie
avecques les nacions voisines / car
depuis que les avons delaissez tous
les maulx du monde nous so
venus. Cestuy conseil pleut a plusi
eurs pourquoy ilz envoierent aucu
dentre eulx au roy anthiocus degy//
pte / avecques lequel ilz convermere
amistie / et il leur donna grace de fai
re justice en jherusalem a leur voule
te selon la loy des nacions estra
et vendirent acheterent et co
rent avec eulx de toutes choses / affi
de faire ancores pis / et par ceste ma//
niere se departirent de tous poins de
la loy et du saint testament de nostre
seigneur / pour celle aliance comme
ca anthiochus aspirer et contendre
plushaultes choses / et pensa de con//
querre la couronne degypte dessus
roy ptolomee qui son compaigno
voit este / pourquoy il assembla ung
grant ost par terre et grande navire
par mer et entra en egipte devant la
venue duq
il eut plusieurs de ses hommes mors
et occys en bataille. Anthiocus aya
eu ceste victore ala parmy le royau//
me print citez et proies i
et ainsi charge sen retourna en la ter
re ou gaires ne sejourna quil nalast
en la terre disrael / et en grande
gnie entra en jherusale
saint temple ou sainctuaire duquel
il e
verence / et illec print lautel dor le ca
delabre de lumiere perpetuelle / la ta
ble de proposicion qui toute do restoit
et tous les vaisseaulx dor dargent
et de cuivre. Et a brief dire et tout en
ung conclure il ost a tous les aorne//
mens et les richesses precieuses qui il
lec estoient en grant multitude
tresors dor et darge
avecq
tit et sen retourna en sa tere / mais a
va
ancie
servoient les sainctes cerimonies/
pouruqoy grans plaintes et cris fu//
rent fais en israel / et en toutes les ci//
tez disrael. Anthiocus ancores de ce
non content envoya e
apres le prince des tribus par toutes
les citez de juda qui vint en hierusa
lem avecq
lites simulant amisite aux habita
dont ilù se contenterent au commen
cemement / mais soudainement qua
les vit estre sans deffence. il se four//
ra entre eulx et en occist grant quan//
tite puis pilla la ville / et ap
le feu / print leurs femmes et enfans
prisonniers / et leurs bestes emmene
rent en la cite de david quilz fortifie//
rent de tours et de murs : et en firent
leur refuge / ilz y mirent la proie sai
cte quilz avoient despoullee et prinse
ou saint temple
ilù y constituere
te iniquite et du dyable.
et par tout israel envoia le roy anthi
ochus livres
toie
sent tenues sur peine de mort.
quoy la pluspart de ceulx disrael se
consentirent a luy et sacrifioie
ydoles co
pis cestuy anthiochus car il fist esle//
ver une grande abhominable sta//
tue dessus lautel qui avoit este sacre
ou nom de nostreseigneur / a laquel
le il
de judee et disrael sur peine de mort :
Tous les enfans quil trouvoit cir//
concis faisoit il prendre /
mes qui circoncis les avoient. Et p
tout ou estoient trouvez les livres de
la saincte loy / il les faisoit brusler/
et occire
constraingnit les israelites menger
des chairs des bestes immundes. et
de pourceaulx / pourquoy moult en
furent occis q
rir que den menger / pour toutes ces
angoisses qui estoient en israel se ab
senterent plusieurs
desers ou ilz souffrirent mainte an//
goisse de faim.
das machabeus reco
rolles le peuple de dieu et de sa mort.
EN ceste pestilence sesleva ung
preudo
mathatias qui estoit descendu des
fors ho
sen estoit fuy au mo
cinq les filz tous hommes fors et ro
bustes et de bonne preudo
premier avoit nom jehan. surno
gaddis / le seco
no
me machabeus / duq
a traicter. le quart avoit nom eleaza
re qui estoit surno
et derrenier avoit nom jonathas qui
estoit surno
thatias leur pere dist. Mes enfans
vous voiez les maulx qui se fo
peuple de judee et disrael. helas com
gra
la meschance de mon peuple et de la
eversion de la saincste cite les sainctu
aires entre les mains des estranges
cy et detrenche les anciens indiffera
ment e
dont ilz ont murdri leurs maris. oc
cy leurs enfans / demoli et abatu la
beaulte de tant noble et sai
semble le saint tempre dedye a dieu.
ordonnez et co
divines. Pourquoy couvoito
de plus vivre
vestemens mathatias / et aussi fire
ses enfans et couvrirent leurs testes
de cendres et de pouldre ou en ce point
ilz firent plaintes et lamentacio
toiables.
ceulx qui la puissance avoient de par
le roy anthiocus de contrai
de modin a sacrifier aux ydoles plu
sieurs juifz y obeyre
la mort. Mais mathatias et ses filz
demeurerent constans en leur foy/
Lors dirent ceulx qui illec envoiez es
toient a mathatias. Tu es icy ung
grant
de celle cite aorne de filz et de parens
viens doncques le premier et acom //
ply le co
fait tous ceulx de juda
en quoy faisa
biens a tes enfans et te enrichira dor
et dargent
mathatias respondit. Se tous les
gens du roy anthiocus obeissent et q
ung chascu
de la loy de ses peres. et se consentent
a ses co
peres. dieu nous soit p
est point necessaire ne prouffitable de
relenquir nostre loy ne la justice de
dieu. Sachez q
les parolles du roy anthiocus / ne si
ne sacrifiro
mandemens de nostre loy pour aler
a une autre. Et avant q
eust finee sa parolle survi
q
en la presence de mathatias qui en sa
grande fureur luy courut sus et loc//
cist. puis en ceste ire occist le messa//
gier du roy / abatit lautel et rompit
lydole / puis sescria mathatias
a haulte coix. Tous ceulx qui ont
affection a la loy du testame
p
vent. A ceste parolle sen ala matha//
tias ou desert ou plusieurs le suyvi//
rent en delaissant tout ce quilz avoi
ent / ceste chose fut tantost noncee au
roy anthiocus q
titude de peuple apres eulx pour les
trouver et qua
ilù leur dirent q
le roy les pre
mathathias respo
licite de co
ceste cause les assaillire
ta
ne leur resistere
deulx furent occis environ mil hom
mes. Pour ceste occision demenere
mathatias gra
dit lun des ancie
q
en jour de sabbat q
que ce nestoit poi
seigneur q
leur deffendre. Adont sassemblere
avec eulx plusieurs fors ho
rael et de juda fermes en la foy q
furent en grant confort. Eulx ainsi
fortiffiez et asse
rent du desert / et en leur ire occirent
tous ceulx q
se leur foy et sca
predecesseurs. En ce voiage destrui
rent ilù les temples abatire
les / circoncirent enfans / et abaisse//
rent lorgueil de leurs ennemis.
tias judas fut constitue duc dessus
le peuple des juifz.
Quand mathatias senti appro
cher la fin de ses jours / il appe
la ses ci
maintenant est chatoye lorgueil de
noz ennemis
et indignacion approche : pourquoy
je vous prie q
de la loy et donnez vos ames pour
garder le testament de voz peres / et
gardez et reme
q
tifie q
nom eternel. Abraha
tacions ne futil pas trouve loyal. q
lui est repute a gra
te
pas les
loyal. Phinees n
stame
prestre eternel. Jesus pour ce q
plit le
pas fait duc disrael David en sa mi
sericorde ne dessruit il pas estre mo //
narche en son siecle / helyas pour sa
merveilleuse foy ne fut il pas receu
ou cien Ananias / azarias / misael.
pour leur ferme crea
delivrez des fla
en sa si
lions familleux. Et ai
en pensant de generacio
vous trouverez q
esp
ons / jamais nont eu deffaulte de so
ayde / et des parolles et menaces des
ho
la glore est co
duy il est esleve et demai
car il est co
luy sont peries. Vous doncq
enfa
virilement pour la loy / car se vous
faictes ce q
contiennent / je vous asseure q
vous exaulcera / vecy symon vostre
frere q
ly et faictes ce q
le trouverez co
icy judas q
son enfa
et co
ra le peuple de la servitude ou il est.
Ap
do
lire
en grans pleurs et lame
tout le peuple.
receu en duc de tout le peuple et luy p
mirent obeissance.
Quant mathatias fut ensepve
ly co
judas machabeus so
freres et de la voule
ple esleu en duc et co
ple disrael et il se mist en ses devoirs
selon linstructio
vestit dun haubergon
mes co
niere de gayant p
doit le peuple de dieu a la maniere du
lio
cio
res a la loy et a so
cutoit ardoit et destruistoit : telleme
q
p
loix / dechassoit les e
tuoit les exilliez disrael En ces mar
ches voisines estoit ung roy no
polonius q
marie en inte
rael. Judas sceut ta
pourquoy il luy vi
cist avecq
Puis pri
belle estoit /
beau coup.
vees p
tentes. en sirye estoit lors ung lieu //
tena
qua
il dist q
cer en la victore co
il asse
il sen vint au pres de la cite de bethoro
Qua
au devant en petit no
q
de leurs e
duc. Co
duy navons a
mes ta
multitude de ge
expers en armes q
das respondit. Sachez q
de differe
de e
de ho
tude nest pas la victore / ne veez vo
pas q
leuseme
fe
mette
poru la defence de nos ames / et pour
nostre loy. et n
ra devant nostre face. et ne les vueil
lez crai
sa p
p
occist leur capitaine et
les autres se
listu
cio
mee en p
roy anthiocus do
ble et et courouce en son courage / pour
quoy il convoca a soy tous ceulx qui
povoie
aume et leur haba
sors en les paya
leq
ses tresors q
gra
ce a
se et illec pre
gions / et p
tude dargent / pour laq
ploitter / il delaissa gouverneur de so
royaume lysias ung noble ho
la lignie royale
a
q
aussi la moitie de son armee et de ses
oliphans /
a sa voule
tast ceulx de juda
stribuast leurs terres et regio
sessions aux estra
cer le no
Et le roy anthiocus pri
tie de so
poi
aux autres regio
pres le dep
bla ptolomee nichanor
mes puissa
les
el a tout
val / affi
roy.
dessus no
pestre aupres de la cite ammanun en
la
des enfa
tous venir en proie.
chiens q
a ses compaignons.
Qua
q
toient multiplies sur la terre
de ses e
terres / leq
oit sur les juifz pour en faire la der
reniere intencion / ilz dirent chascun
son plusprochai
a tout la puissa
nous
stre loy e
asse
ma
En jherusale
te
il ny entroit juif pour visiter les sai
lieux / car ilz estoie
nacions estra
estoie
ent fait leur refuge. pourquoy judas
et les siens sen aere
estoit lieu de devocio
ouq
pouldre sur leurs testes
vestme
leurs coustumes / et similitudes de
leurs simulaches. Et si y apportere
les vesteme
ilz do
puis criere
sa
de ce petit to
nous. Tes sai
prestres so
semens moult hu
les estra
nous. affi
scais q
Co
eulx se tu ne nous aydes.
rolles fist judas so
gra
ple ducs tribu
nouveaulx mariez et a ceulx q
ere
i
sa maison. Puis se mire
belle ordo
ge
issa
gers nacio
re
vault tous mourir en bataille q
veoir lexterminacio
ctio
Toutesfois en avie
le
donnera. Gorgyas q
capitaines des ge
luy
val. et de nuyt sen vi
juifz q
mais judas qui ceste cautelle avoit
sceue p
de nuyt
de pillier a ses ennemis et environ le
jour il sen vint fourrer au travers de
eulx q
q
tre p
sins q
aux siens q
me
sont icy e
taignes se nosu defferons lun de lau
tre : car tout a te
la proie. Judas ancores p
lautre p
ilz virent leur duc gorgias fuyr / et
leurs tentes et logis bruler / ilz sen re
tournere
judas et les sie
me
leur proie ou ilz trouvere
tite dor dargent et de draps de pourpre
et autres grans richesses : puis se mi
re
tiq
visite son peuple p
de.
quit la premiere foys lisyas le coune
stable du roy anthiocus.
CEulx q
taille deva
anthioche noncer a lisyas qui illec se
journoit et estoit co
royaume de p
toit ale querre secours en p
das et son frere avoie
q
ces nouvelles fust lisyas si trouble q
il se laissa choir la face en terre de dou
leur q
faillit a aco
Si pe
roit si gra
te la lignie disrael. il fist ung ost de
et
et se vi
lieu les vi
ho
re
tre eulx / ilz eure
Pourquoy judas se mist a genoulx
et fit son orayso
nois es le sauveur disrael q
sis la puissance asse
to
et fors en la mai
Par celle ta puissa
plaisir soit denclorre cest ost de tes en
nemis gens estranges et cruelz aux
mains de ton peuple affi
fo
leur orgueil / seuffre q
duy deffais p
me
ge cha
mot se frappere
e
roy / telleme
Qua
ction des sie
judas
tout le demeura
che / ou il rasse
et puissa
retourner en judee /
tous poins les juifz ou dy mourir.
Qua
re et q
en eut leve les gra
bla ses freres ense
disrael / et leur dist. Mes freres et a//
mis / mai
sa
nous a gardez.
Pourquoy je
so
les lieux sai
ont ordoye affi
crifices et cerimonies ou te
peres acoustumees. Ce conseil e
virent tous les assiste
do
sen alere
vere
ung josne bois / do
douleur au cueur q
vesteme
des ce
ve
judas app
ple estre e
na moult sagement aucu
exp
gner et
cite de david ta
lieux sai
macule. et q
la loy de dieu / lesq
a eulx app
roit de lautel des sacrifices q
tout
pri
ce fut q
tre fois les e
lavoir co
sion et obprobre Et puis mist judas
les pieces en ung lieu co
jusq
sceust rendre la rayson dicelle chose /
puis ou lieu dicelluy il en fist refai//
re ung de nouveau de pierres belles
et entieres pareil q
de deva
seaulx ca
en la maniere de leurs predecesseurs.
Pour celle nouvelle dedicacio
das celebrer feste par lespace de
jours en gra
faire la cite
haultes et fortes / affi
ne les peussent destruire co
fois avoient fait.
ne p
ner en galilee. et lautre mena en ga//
litidem.
Avint ta
cion q
demeuroient enviro
oyt dire que les juifz y avoie
ung nouveau autel et ung sain//
ctuaire comme p
moult couroucez / car ilz cuidoie
avoir deffait de tous poi
generacio
mencere
habitoie
ale en ydumee ou il se
les filz de esau q
ceulx disrael / et les p
merveilleuse En ce voiage il luy sou
vint de la malice des filz de bean qui
estoie
pour le grever / pourquoy il les en//
cloit en tours forteresses / et les ana//
thematiza et maudist.
le feu enviro
ardit tous.
des filz amo
fort
leur duc thimothee / ausq
tit et en occist grande quantite / et si
print une de leurs citez no
ou il trouva grans proies q
cause se mirent ense
voisines nacions : affi
occire les israelites q
laad / et de fait en occirent plusieurs.
pourquoy ilz rescripvirent a judas
une lettre. co
contre de nous se so
mis
ne thimothee no
lieu ou nous sommes retrais / et sef//
force
dre / pourquoy nous te prions que tu
nous vie
car desja ont ilz occis plusieurs des
nostres. Et tous noz freres q
aux autres lieux ont ilz occis / enme
ne leurs fe
tes leurs despoulles / et si ont occy en
viron
leu judas la fin de ceste epistre quant
autres messagiers de galilee leurs
robes trenchees luy vindrent au de//
va
estoient venus ceulx de tholomaide
de thir et de sydone pour les destruire
et mettre a totale destruction. Qua
judas eut entendu les parolles plai
tives de ses freres. il asse
ses anciens pour savoir co
possible de donner secours p
saint peuple. Si dista son frere sy//
mon. Eslis telz ho
ten va en galilee a delivrer tes freres
q
mon frere jonathas irons a delivrer
ceulx de galadithi
josephus le filz de zacarie et azarie a
tout le residu de lost et les constitua
ducs a la garde de judee /
da garder le peuple sa
voir batailles a le
nemis jusq
se p
en galilee et judas e
galadithi
lee il courut sus ses ennemis q
va en desaroy telleme
qua
portes de tholomaide / en laquelle ba
taille et fuite il occist des e
de mille. et prinses leurs despoulles
il sen retourna avec ceulx q
priso
et les ramena en judee a gra
judas
ost passere
nerent p
desers. Ausq
tre les nabatheye
paisibleme
luy raco
leurs freres et
de et co
en diverses citez q
poie
nuyt ung brief conseil q
jour il pre
laq
les desers soudaineme
cite de bosor q
fa
levees / il bouta le feu dede
De la se p
na a ses fors. Le
perceut judas venir sur ly une i
merable peuple desq
toie
assaillir so
tost ge
taille leur disa
vous au jourduy pour delivrer voz
freres de la servitude et captivite ou
ilz sont / et pour la fra
loy. Puis issist de son fort en trois or//
dres de bataille / et tous a une voix
se fourrerent dede
lio
soudainement tournere
laq
bie
ost deva
pri
bosor Puis tourna vers les autres ci
tez q
qui prisonniers estoient / et les rame
na a liberte et franchise.
la victore de galaathide vainquit de
rechief le duc thimothee et tout so
Tandis q
tale desturcito
thide / le capitaine thimothee assem//
bla ung gra
ca le torrent de jordai
cite Qua
voya ses explorateurs pour savoir le
no
tere
logez deca le fleuve / attendant q
tournast en espoir de les
tost se mist judas a chemi
vers luy / et thimothee dist as es prin
ces. Qua
jusq
nous / sachez q
soustenir / mais sil crai
tre
nous irons a lencontre deulx et les
co
sur la rive du fleuve / il co
les co
q
ple q
venist a la bataille avecq
stuy
car chascu
de courage asseure le fleuve a lenco
tre de leurs ennemis avecq
pitaine q
diesse de judas tous les e
si espove
mes et leurs despoulles sen fuyrent
en une cite illec p
na ou pays de carnaym laq
assaillit presteme
se re
tez et desracha jusq
assembla judas tous les israelites q
estoie
q
et leurs enfa
et demeurer en la terre de judee. ilz vi
dre
de et ple
le
my sa
stre.
re
my eulx ilz cloire
fermerent de grosses pierres. Judas
envoya ses messagiers vers eulx q
leur dire
cifiq
ser p
nostre pays /
de non faire mal ne moleste a aucu
vous. Ceste chose de noulure
les citoyens / ai
mez en leur ville Qua
ceste rebellio
mai
ville a lendroit do
pres. et tellement lenvahire
nuyt q
les habitans. Puis pri
murs sen retourna devers le fleuve de
jordai
ta
re
belles victores q
aucun des leurs. Ta
et jonathas exilloient le pays de ga
laad et symon la terre de galilee. jo//
sephus filz de zacharias deux prin
ces de gra
laissez a la tuicio
peuple leur avoit defe
dre aucune chose sur leurs e
oya
res seslevere
Exaulcons aussi nostre no
noz chiefz. et alons
mis q
journer ne pouo
ce. Ta
en leur garde estoit
duire
sitde ses fors et leur vi
bataille / en laq
la
le peuple disrael / desq
de
eulx / car a
victores de judas ne de symo
judas sceut ceste maleurete / il fut
moult dolent si asse
et en occist plusieurs. puis sen retour
na en la terre de judee.
en babilo
LE roy a
aume de p
q
maide moult opule
le il y avoit ung te
des richesses dor dargent / et de plu//
sieurs escus dor grans et pesans que
le roy alexandre ung pou paravant
y avoit apporte pour celle veoir
espoir de la desrober y vi
mais il ne peut parvenir a son ente
te pour ce que la chose fut descouver//
te aux citoyens qui ta
armes / et a force en deschassere
Lequel tantost sen retourna en bai//
lone ou luy fut denonce co
machabeus et sees freres luy avoient
destruit son pays / brusle les villes/
chasteaulx et citez / et occy de ses ge
innumerable qua
proies et despoulles en leurs terres q
ilz avoient reconquise de judee.
ces nouvelles fut le roy anthiochus
si perplex et si trouble quil en coucha
malade ou lit dune la
le survenue de tristresse pour ce que li
syas son capitaine navoit acomply
ne mis a effect son commandement
En ce point coucha anthiochus lon
guement / car journelement luy ve//
noie
res / par quoy il ne se pouoit relever.
Quant il congneut sa maladie luy
augmenter et congnoissoit sa mort
approcher / il appela a soy ses pri
et chiefz de guerre et leur dist. Sei//
gneurs
maintenant en quelle tribulacion je
suys devenu / moy qui joyeux estoie
et esleve en puissance et en triumphe /
maintena
q
te les sains vaisseaulx dor et darge
q
ay fait dechasser et exillier de leur ter
re sa
toutes ces causes ls maulx q
fre me so
ge me co
fine en grande tristresse. Puis appe//
la lun de ses amys co
luy chargalegouvernement de son
peuple et de tout son royaume / jusq
a ta
de regner et luy bailla sa couronne /
son dyademe et son a
rendre qua
choses ainsi ordonnees il mourut en
babilo
tantost sceue en anthioche pourquoy
lysias so
ge royal a a
nourri de josnesse / et luy do
eupater. Ceulx q
david sefforcoie
facer les juifz q
syo
et molestes pourquoy judas asse
ung jour tous ceulx disrael / et tous
ense
vant leur cite a tout gra
gins Aucu
se mire
juifz q
leur ayde / mais de nuyt se
nouveau roy en a
Sire roy jusq
tu secors
assiegez des juifz en grant doubte de
perdre ta cite et leurs vies. Nous de
cretasmes a servir ton pere et obeir a
ses comma
avons delaisse nostre louy et celle de
noz perez et se hastivement ne nous
donnez secours. Saches q
procederont plusavant en ton grant
prejudice et deshonneur. De ces nou
velles fut il moult trouble pourquoy
il fist venir a luy tous ses amis et a
liez dont il vint tant q
ho
et des oliphans
a co
idumee / le nouveau roy anthiocus
devant la cite de cethsure q
moult de jours. mais ceulx de dede
saillirent hors et bruslerent les ma//
chines et engins q
dresser Judas se p
larche david et sen vint rencontrer
lost du roy auq
quil en occist bien
judas estoit ung ho
plain de toute vertu / no
azar leq
oliphans plusgrant
pare des autres / cuidant que le roy
fust dessus en la voie de la beste q
tost vint dessus luy pour le devourer
mails eleazar luy mist son espee aux
boyaulx ou ve
droya eleazar / et ainsi mourut. Ju//
das voyant la grande vertu et puis
sa
sen ala devant jherusale
mont de syon. Puis devant bethsure
qui se re
des
multitude.
cus a judas et au peuple devant le
mont de syon qui ne tint pas et co
fut occy et oste de son regne p
TAndis q
toit au siege devant le mont
de syon / nouvelles vindrent a lysias
q
de son royaume / q
mort avoit delaisse au gouverneme
de son filz le josne roy / doubta
luy philippe ne voulsist user de celle
puissance et p
fice / vint au siege devers anthiocus
et luy dist q
illec sejourne et q
te q
te
nes q
il luy conseilloit de faire paix a ju//
das et en son peuple en leur donnant
co
leurs loix. co
faire
dont il navoit desja este absent trop lo
gueme
josne roy et a tous ses princes. pour
quoy ilz convindrent a parlement
par consequent jurerent la paix dun
coste
tost / car incontinent quil fut entre
dedens la cite / et eut veu les munici//
ons et fors dicelle / il co
le fust destruite
tus et demolis. Puis hastiveme
retourna en anthioche ou il trouva
philippe qui en avoit pri
neme
tit et le vainquit / et ainsi re
cite et royaume. En ce temps issit de
ro
le gra
astre luy estant josne enfant avoit
dechasse du royaume danthioche
qua
ala a ro
astre luy estant josne enfant avoit
dechasse du royaume da
il oyt dire quil estoit mort il sen ala a
ro
ainsi le desheritoit. Et a tout pou de
gens sen vint en aucunes villes pres
de la mer ou il se tint une espace de
temps / auquel vindrent plusieurs
princes et autres de son regne rendre
aluy. Et tous a ung jour no
drent anthiocus avec lysias / et tres//
bien loyez les amenerent a demetri//
us qui tantost respondit quon ne les
amenast point devant sa face. Ce//
ste parolle entendue furent le roy an
thiocus et lysias occis. Et ainsi re//
couvra demetrius so
de peine et sen ala en anthioche ou il
fut assis ou siege royal. Lors vi
aucuns des juifz mauvais et p
soubz la co
alchimus a aromata / lequel se vou
loit faire prestre et evesque dessus le
peuple / et eulx estans en la presence
du roy accuserent judas de moult de
crimes. disans quil avoit moult oc//
cy de ses amys / et nous mesmes no
a exiliez et deboutez hors de la terre
pour ce que on le blasmasmes.
voyez doncques dirent ilz aucu
me puissant auq
le destruire et exterminer / et pour o//
ster la terre et regne de sa servitude.
A ce conseil se condescendit le roy / et
constitua prestement alchimus eves
que / et luy bailla pour capitaine ba
chides avecques grant ost de ge
guerre.
constitue chief de lost se mist au che//
min vers judee / et avant quil y par//
venist il transmist ses messagiers.
plain de dol et de decepcion soubz fai
tise de paix devers judas / mais il ne
voulut oncq
Plusieurs du peuple des juifz creu//
re
disans. et comment nest cestuy alchi
mus prestre ho
de la lignie de aaron vendroit il icy
pour nous decepvoir / certes nenny.
Soubz ceste confidence sen issirent
plusieurs du peuple et sen alerent re
dre au duc bachides. lequel en occist
pour ung jour
fors et des plusaidables. comme il
est escript ilz espandirent le sang de
tes serviteurs environ et entour jhe//
rusalem / et si nestoit aucun qui les
ensepvelist. Dillec se partit bachides
et sen ala en bethzecha une cite non
gaires loing de jherusale
qui estoie
disans quilz avoient trouve lomme
sans foy et sans verite.
cha vint bachides en hierusalem ou
il narresta gaires / ains sen retour//
na en bethzecha ou il occist to
qui de luy sen estoient fuys / et les fist
getter en ung parfont puys.
cist le duc nichanor et luy trencha la
teste et la main dextre.
CEs choses faictes par le duc
bachides il commist la plus
part de son ost a alchimus le prestre.
et sen retourna en anthioche devers
son seigneur le roy q
honneur. Alchimus doncq
re ou gouverneme
duisoit par ses blandices parolles
tous ceulx qui a luy venoient et at//
tendoient a ses raysons. pourquoy a
vec les transfuigez il fist moult de
maulx en israel
ges nacions mesmes / laquelle cho//
se oya
le region : et print vengance de tous
ceulx q
lesta
prochains de alchimus fist il mourir
de divers tourmens.
mus vit quil ne pourroit soustenir
la force de judas / il sen retourna de//
vers le roy en anthioche ou il laccu//
sa de plusieurs crimes griefz contre
sa mageste. pourquoy le roy y e
nichanor ung vaillant duc / et so
ce qui avoit este avecq
destruisist judas et tout le peuple de
judee du plusgrant jusques au plus
petit. A tout ceste commission et gra
ost se partit nichanor danthioche et
sen vint en hierusalem ou il parla a
judas en sermons doulx et plains de
blandices tirans a paix eulx entre//
salvans doulceme
das entendit les agais plai
son que nychanor luy mettoit au de//
vant / il se
de jherusale
poursuyvit judas hastivement et la
taindit au pres dune bourgade nom
mee copharsalama / ouquel lieu eut
une tresdure bataille de laquelle ju//
das sen fuyt apres que plusieurs des
siens furent occis et se mist dede
cite de david. Lendeain issirent de
la cite les prestres et evesques a lenco
tre de nichanor luy pria
sist veoir les sacrifices quilz faisoie
pour roy Mais nichanor les mocqua
et. escharnist despitant eulx et leurs
offrandes. Et metant sa main sur
sa teste jura que se judas ne luy estoit
delivre qui les bruleroit tous
cite a son retour.
partit et sen retournoit en hierusale
quant judas aco
le chevalliers se poursuivit au pres
de bethoron ouq
secours de sirye que le roy son seign
luy avoit envoye franchement
paour et de hardy courage se mist en
tre ses e
en desordonnance tellement quil les
vainquit et occist tout le premier ni//
chanor leur duc. Ceste victore eut ju
das le
villons et forteresses de nychanor fu
re
chirees / et les ho
supplices / et les plusieurs leurs ar//
mes gettes au loi
pou ou gaires nen eschappere
ne fusse
ctore print le corps de nychanor et luy
osta la teste et la mai
et tendue en la conjuracion et destru//
ction du peuple / dieu par son orgueil
fist il pre
rusalem / et sa langue de laquelle il
avoit jure sa perdicion des israelites
fist judas mettre en menues pieces/
et les fist mengier et devourer aux
oyseaulx. Pour ceste victore establi//
rent les juifz feste solennele estre cele
bree chascun an / et fut paix en la ter//
re par aucu
paix et confederacion avec les rom//
mains.
EN ce temps florissoient les ro
mai
fais q
Ceste reno
oreilles de judas / et a
fut dit que ceulx quilz vouloient ilz
privoient de leurs regnes / et par con
traire en exaulcoient ceulx qui leur
plaisoit Et si oyt dire quilz gardoie
fermement leurs promesses a leurs
amis / et toutesfois ilz ne dema
de nul regne les couronnes / ai
souffisoit estre gouverneurs p
cens et trente hommes anciens et sa
ges. A ceulx cy envoya judas eupo//
lemiu
cleazarus son frere avec aucuns sa//
ges de son peuple / lesq
presence du senat a romme dirent en
ceste maniere Judas machabeus ses
freres et tout le peuple de judee nous
envoie vers nous / affin destablir a
vec vous amiable societe et compai//
gnie / et q
vueillez delivrer du joug de la servi
tude des grecz qui quotiennement
nous infestent. Ceste requeste pleut
moult aux ro
escripvirent la force de leur alia
tables darain et lenvoierent en hieru
salem / affin de memore perpetuelle
qui estoit en telle maniere.
toute prosperite soit aux rommains
et a tout le peuple des juifz et en mer
et en terre paix eternele
a tous que se les rommai
re a aucune nacion premier que aux
juifz / iceulx juifz seront tenus de do
ner oportunite selo
ra souffrir pour lors
ne donneront confort de blez darmu//
res de nefz ne de peccunes en leur grief
ou prejudice.
aux juifz avoient aucune bataille /
ou que aucu
courust sus / les rommains leur ay//
deront et secourront envers et contre
tous de bon et loyal courage / et ne co
forteront iceulx ennemis de blez dar
mes
side / ains garderont leur aliances
amistiez sans fraude ou dol a perpe//
tuite sans prendre les ungs des au//
tres souldees ne aucuns gaiges. Ce
ste aliance juree et fermee entre eulx
escriprent les rommains lettres au
roy demetrius / lesquelles ilz luy en
voierent prestement contena
stance. Tu demetrius pourquoy as
tu greve ne infere moleste aux juifz
noz amis aliez et compaignons / sa
ches que se doresenavant il eschiet q
tu leur faces aucun grief qui vienne
a nostre congnoissance que leur fe//
rons justice et te greverons par terre
satisfacion des interestz.
bachides et alchimus le traistre.
TAndis que ces aliances et co
federacions se faisoient de ju
das et les rommains contre les egy
pciens. Demetrius leur roy ente
que nichanor son connestable et plu//
sieurs de ses gens darmes estoient oc
cis et desconfis par les juifz / dont il
demena grant deuil et pensa de sen
venger au plustost que possible luy
seroit / pourquoy il e
ung sien capitaine vaillant homme
et en q
de alchimus le prestre / et grant mul
titude des siens. Lesquelz sen vi
a tout grant ost mettre devant jheru
salem / et dilec sen alerent en la terre
de bethera.
leur venue / il a tout trois mille des
siens sen vint loger et mettre ses ten
tes en la terre de laysa au pres de ses
ennemis. Lesquelz quant ilz virent
la grant multitude ilz eure
grande paour / et tellement doubte
rent la mort q
de leur capitaine judas / et sen alere
tellement quil ne luy demeura envi//
ron
moult triste et trouble en son coura//
ge comme celluy a qui se prese
bataille prestement et ne veoit te
ouquel il se peust pourveoir de gens
ne de ost pour resister a ses ennemis.
Ceulx qui demerez luy estoie
semblerent environ luy / disans en ce
ste maniere Sire tu vois
que nous ne so
assez pour resister a lencontre de tant
grande multitude dennemis / pour
quoy il nous semble pour le mieulx
que nous eschappons pour ceste heu//
re noz amez / et que retourno
freres / lesquelz unis avecq
nous les pourrions envahir
pugner a nostre grant ava
il ne nous est possible a tant de gens
pouoir co
Ja dieu ne plaise respondit judas q
ceste esclande nous avienne et q
mettons ou ajoustons ceste esclande
a nostre glore / dont nous avons ta
de fois use par la grace de dieu : mais
plustost mourons armez de toutes
vertus pour la salvacion de noz fre//
res. A ces parolles reprindrent les
juifz aucuneme
judas mist par ordonnance ce ta
pou de gens qui demeurez luy estoie
Et bachides voyant et congnoissa
limbecilite et paucite de ses ennemis
au regart des siens / il sapprocha par
devers le dextre cornet de la bataille
en grant son et resonnance des trom
pettes / telleme
retentir de ambedeux les parties. Et
lors commenca une bataille si grief
ve quelle dura depuis le mati
au vespre. La bataille fut moult gri
efve
quoy judas ce congnoissant se trans
porta celle part ou il fist moult gran
de occision des egipciens / mais les en
nemis co
rent au dos des jufiz / et telleme
agressere
cis /
e
vailla
luy / jonathas
drent le corps de judas.
ne le
illec lensepvelirent avec ses peres et
predecesseurs en moult gra
et gemissemens. Tantost aprs ce//
ste merveilleuse desconfiture sourdit
une gra
que tout le peuple se rendit au duc ba
chides par famile / lequel constitua
par dessus eulx faulx et pervers ho
mes a recepvoir les tribuns. et aussi
a persecuter les parens amis de ju
das
le peuple une grande plainte disans
Et comment a il este possible que le
puissant et fort qui gouvernoit p
sens et puissance tout israel est mort
et ceulx en bataille et oultre plus re//
cordoie
et en larmes par moult de jorus / tel
leme
perdu sa femme ou son filz. Ces tri//
butaires pervers et mauvais traicte
rent telleme
de judas que cahscun demandoit et
appetoit plustost la mort que la vie
en cest estat / car jusques a ce jour na
voit este telle tribulacion en sirael.
Pourquoy tout le peuple sassembla
ung jour /
mis de judas vindrent a jonathas
luy dirent en ceste maniere. puis que
judas ton frere nostre puissant duc
est mort qui nous deffendoit par sa
proesse et gouvernoit par sa pruden//
ce et force. Nous ne savons par tout
israel pareil a toy pour nous relever
de la servitude pestifere ou nous tien
nent nos ennemis / ne qui soit ho
pour nous gouverner que toy. pour
quoy au jourduy nous te esliso
stre duc et nostre prince ou lieu de luy
a conduire nostre ost contre cestuy en
nemy maudit bachides q
en telle captivite et servitude
thas a qui le courage estoit magna//
nime receut tantost ceste charge tant
pour venger son frere judas comme
pour deffendre le peuple / et leur ot//
troya leur requeste / dont ilz furent
moult joyeulx.
pas si tost faicte q
par les traitres ses explorateurs/
pourquoy il queroit par toutes ma//
nieres a occire et destruire jonathas
et de plus exactionner le peuple que
paravant navoit fait.
thas / et comment jonathas ve
mort contre ceulx qui occy lavoient.
Quant jonathas et ses freres
jehan congneurent que bachi
des et alchimus les queroient a per//
dre et destruire / attendu q
gaires grant puissance / ilz sen fuy//
rent ou desert de thecue / et se logerent
dessus le lac de asphar.
sceut tantost bachides. pourquoy il a
tout grant ost se mist a chemin pour
susprendre les freres /
de sabat se mist oultre le fleuve de jor
dain. Jonathas congnoissant ceste
avenue envoya hastivement jeha
frere a ceulx de nabuthee quil cuidoit
ses amis pour avoir secours / mais
les filz de jambri q
te de madaba / saillire
cirent et prindrent tout ce quil avoit.
et puis sen retournerent en leur fort /
Ceste aventure fut tantost noncee a
jonathas dont luy
firent gra
seroit de le raco
res quil vint a la congnoissance des
deux freres jonathas et symon / q
filz de jambri faisoie
solennelles de lune des filles de ma//
daba / des plusgrans princes des ca//
naneens en moult grans pompes et
ambicion. Eulx doncques recorda
de la mort de leur frere jehan / ilz pri
drent aucu
hommes des leurs / et sen alere
tre en e
taigne ou ilz se tapirent tant et si lo
guement quilz vire
versaires en grant apparat / ausq
ilz courure
ruerent jus en grande occision / prin//
dre
qui moult grande estoit / puis se re//
trairent aux montaignes devers le
fleuve de jordain. Ceulx qui eschap
pez estoient par fuyte firent et deme//
nerent grant deuil de la mort et perte
de leurs amis mors
maniere fut vengee la mort de jehan
le machabie
du fleuve de jordai
tantost noncee au duc bachides / leq
son ost assemble sen vint en grande
puissa
prevenir les juifz / et illec au devant
de la riviere dist a ses compaignons.
Seigneurs vecy la bataille q
est app
de jordain nous e
avecq
lut ou lieu p
eschapper. Crions doncq
de de nostreseigneur et nous comba//
tons vigoureusement a lenco
ennemis de dieu et de son peuple. A ce
ste parolle se mirent jonathas et sy//
mon au devant et fierement entrere
entre leurs ennemis / ou tellement se
maintindrent que a leyde de dieu et
des leurs ilz occirent mille des plus
vailla
mesmes se mist en fuyte a tout le de
meurant des siens : tant quil parvi
en hierusalem quil garnit de vivres
dengins et de souldoiers en grande
quantite / et si print les filz des prin
ces de la region et ostages / lesquelz
il mist en larche david en garde. Al
chimus le desloyal prestre comman
da destruire les murs de la saincte
maison de dieu par dede
les oeuvres des prophetes qui para//
vant avoient este en israel / mais ta
tost quil eut ceste maudite euvre em//
prinse / et co
pe de paralisie / do
tourment. Bachides moult esbahy
de ceste malaventure sen retourna ta
tost apres devers le roy demetrius so
seigneur / pourquoy la terre de judee
demeura en paix par lespace de deux
ans entiers.
son frere /
duc bachides.
LEs mauvais pervers et ini//
ques hommes qui estoie
conseil de bachides voyans les juifz
en repos commencerent a murmurer
entre eulx et forger comment ilz leur
pourroie
guerre a lencontre deulx / si vindre
ung jour devers bachides
Sire tu vois comment jonathas
les juifz sont maintenant en repos
en silence / et se fortiffient chascu
affin deulx rebeller contre le roy
puissance / sil te plaist nous te livre//
rons et loccirons occultement et secre
tement / sans ce que de riens ilz se
percoivent ne jour ne nuyt. A ce co
se consentit bachides pourquoy il as//
sembla ung grant ost / et premiere//
me
cuns ses lieutenans en judee q
nissent et occissent jonathas simo
frere / et aucuns de ses compaignons
des plus vailla
rent exploitter ces legatz de ceste trai
son / car jonathas en fut averti
fut ce co
feaulx. Pourquoy en sa vertu il pri
cinquante des princes de la chevale//
rie de bachides qui demeurez estoie
en la cite de judee. et les occist tous.
Apres lequel exploit luy et les siens
se departirent et sen alerent ou desert
ou ilz reedifiere
qui avoit este destruicte / et la ferme//
re
cessaires. Ceste chose venue a la con
gnoissance de bachides / et comment
jonathas avoit occy tous les princes
de sa chevallerie esta
sembla hastivement tous ses aliez
ge
par les desers tant quil parvint de//
vant la cite de bethbessem / laquelle
il oppugna et assaillit par moult de
jours et de grans engins et machines /
Jonathas se departit secretement et
parvint de la cite en laquelle il laissa
symon son frere /
hommes avecq
et il sen venoit de nuy en lost et occi//
oit et destruisoit tous ceulx quil en//
controit sans difference /
loit souvent dehors ou il grevoit tres
fort ses ennemis / tellemetn que ba//
chisdes moult traveille et en danger
de sa vie se repentoit davoir creu les
traitres et desloyaulx qui ce conseil
luy avoient donne. Et tellement les
pri
se plusavant besoigner. Jonathas
sachant p
de bachides e
vers luy pour traicter de paix entre
eulx / de laquelle chose fut bachides
moult joyeulx et le jura moult vou
lentiers a tenir ferme
jamais nuyre lun a lautre tous les
jours de leurs vies / et par ceste paix
et accord furent rendus tous les ca//
ptifz et prisonniers a jonathas / les//
quelz il ramena en judee.
cessa le glaive en israel. et seyt jona//
thas en grant apparat jugant et ex//
terminant les mauvais
avoient este contraires a leur loy
leurs freres..
proesses du peux judas machabeus.
Apres que p
luy qui fut le
de ceste euvre jay au moi
mal que possible ma este
mi fin a la p
nobles et preux juifz. Je co
lay au commencement de ce volume
vueil et poursuivir leurs proesses et
vaillances/ assi de satisfaire a dame
triu
se de cestuy euvre. Et vueil commen
cer pour la seco
payens. Et premiereme
roy alexandre duq
voulu diversement escripre q
p
me de lui q
telles choses ne so
escriptures a ensuivir/ ains devons
croire ce q
che especialeme
machabees. ouq
est appele filz du roy philippe de ma//
cedoine q
dire q
egypte exillie de so
ly en la maiso
pour prouver quil soit ainsi nous co
mencerons sa genealogie.
fort roy alexandre
LA terre et region de macedoi//
ne fut jadis co
ap
leq
ma depuis boecie et les habita
lagiens. En celle regio
che no
gonus pere de estropus/ dont cy ap
sera touche a listore de hector. car il fut
avecq
puissans de grece. En ce te
le dernier filz de hercules vit p
duite des dieux soubz la
chieures/ et conquist la maistresse ci//
te de emathie no
fort q
de macedoine/et y regna seul roy mo
narche/ et ainsi il fut le premier qui y
regna du lignage de hercules. Apres
luy regna son filz p
succeda argeus qui eut ung ilz no
me philippe qui mourut josne/mais
aincois eut il ung filz nomme euro
pas q
bataille luy estant ou berceau a len a len//
contre des illiriens. Cestuy par ap
engendra ung filz no
luy succeda/
besoingnes en leyde de son filz no
alexandre/ mais non pas celluy do
nous so
hoir de sa chair/ parquoy le roy aume
devolu a amnites le filz de menelius
son frere
ieurs enfans qui tous furent empoi
sonnez deleur p
lippe le mainsne de tous qui fut en sa
jonesse do
et apres aux thebians en la maison
de epaminides tresvaillant capitai//
ne et philozophe.
fut pere dalexandre dont nous som
mes a parler. Ai
pere fut du lignange de hercules /
par sa mere du lignage de cacus pere
dachiles de pirus /
lomee roy degypte et pere de olipias
Cestuy philippe espousa olimpias
belle et josne damoiselle / a laquelle
il sembla a la premiere nuyt que en son
ventre estoit cheut le tonnoirre / et q
ung gra
toient gra
lieux sespardoient. Philippe songa
aussi quil seeloit le ventre de sa fem//
me dun grant seau ouq
ung lyon ra
choses q
ceste hystore. Toutesfois il fut dit p
dieux et devins q
filz q
de en sa subjection / et brief tant le por
ta la royne olimpias q
nativite duq
en ephese q
les du monde. Pierres en ce jour de//
scendirent du ciel si gosses et si i
euses q
sie et dorient.
roy philippe pri
dee et p
les illiriens en bataille no
velles luy vi
gaingne le cours et vainq
mo
le message q
naissance dalixandre/do
moultjoyeux demanda aux devins
de sa vie/lesq
roit lun des pluspuissans du monde
ne q
celluy jour avoient veu deux aigles
dessus le palais du roy q
te depuis le matin jusq
gnifioit que lenfa
empires / cestassavoir asye et europe
ons dalexandre / et comment il con//
quist bucifal son cheval.
ALexandre fut de moye
ture hault col / les yeulx rya
joes cleres et rougissans ung petit /
et beau port avoit / il avoit le col ung
pou plus incline a senestre que a dex
tre / et les yeulx ung pou moites. Ai
si le contrefist lisipus / lun des meil//
leurs entailleurs q
en ce te
cordent q
blanceur e
stroit monlt son visage / et que de sa
bouche issoit une si souesve oudeur q
tous lappetoient q
ne co
vencel plain de toute esperance
leur oultre toute humaine puissance
Et co
choses faire / si se contenoit il oultre
les villai
p
neur estoit / grave et magnanime
oultre son aage / car il respondit une
fois a ung q
excerciter en courre. en saulter / et au//
tres choses comme faisoit son pere /
il respondit telles p
bien et voulentiers dist il / mais que
les roys princes se missent co
Il recitoit plusieurs vers et chanco
et non seulement tragedies et come//
dies / mais aussi les fais des poetes
et hystoriens.
chasser et de voler et de jouer a la ha//
che / et autres jeux ne vouloit regar//
der.
responces / et gaires ne sesjouissoit
quant on luy rapportoit que son pere
avoit par subtilite co
cite. ains disoit a ceulx de son aage. O
mes compaignons mon pere obten//
dra ta
ra aucuen choses ou puissons obtenir
glore. Seule couvoitise de vertu
glore le tenoit / non pas de pecune ou
de delices. Lisimacus estoit son gou//
verneur en toutes choses.
le grant escuier de macedoine acheta
ung jour pour le roy ung cheval qui
moult sauvage estoit / dessus lequel
nul ne savoit cheminer / dont le roy
philippe
xandre estant en present dist q
le pris du cheval il le chevaucheroit
conduiroit a sa voule
menca a rire et le laissa faire / et ale//
xandre se getta dessus et le conduisit
et chevaucha ou
Laq
en plorant et baisa
Quiers beau filz maintenant dores
enava
luy de macedoine est trop petit. le roy
congnoissant les grans effectz et no
bles inclinacions de son filz alexan//
dre: affin quil fust instruit des ars
liberaulx / il luy fist avoir pour mai
stre le philozophe aristote / auquel il
assigna lieu
vivre et vacquer a estude / dessoubz
leq
mesmes est nombre ou no
lozophes. Toutesfois la plupart
de son estude co
litaires. Il estudia les livres de plu//
sieurs acteurs et philozophes / mais
p
aristote quil aymoit comme son pro//
pre pere.
guerre entre les macedoines
de bisante / quon dit a present constan
tinoble contre laquelel ala le roy phil
lippe / et delaissa le gouverneme
son royaume a son filz alexandre q
navoit que
temps ceulx de megaire se rebellere
mais alexandre y ala a tout son ost
et les constraingnit tellemetn quil
gaingna leur cite / bouta hors les ha
bitans / et y en fist venir des nouve//
aulx / et mua le no
ma alexa
ses premiers fais: Il ala aussi contre
les gregois en therone.
q
thebains. Et ancores monstre le
jourduy ung viel chesne dempres la
riviere dephese quon appele le chesne
dalexandre pour ce quil y fist son lo//
gis Pour ces choses lavoit le roy phi
lippe son pere en grant benivolence
amour / et ancores plus pour ce q
macedons lappeloient leur roy
lippe leur empereur
que le roy philippe repudia olimpias
mere dalexandre / et espousa cleopa//
tra niepce de actalus.
LE roy philippe pour lamour
q
mee cleopatra repudia et se divorsa
de olimpias sa femme / luy imposa
adultere /
le. Ausquelles nopces fut alexandre
qui voulut occire le roy actalus on//
cle de l'espousee / do
occire alexandre / et luy courut sus
lespee traicte / ais le coup descendit
en vain / pourquoy alexandre se dep
tit et envoya a olimpias sa mere en es//
pire dont elle estoit / et il se tenoit en//
tre les iliriens. En ce temps pexodo
re qui gouvernoit la region de carie
de par les persans envoya en mace//
doine aristocrate / affin de faire ami//
stie et aliances avecq
pe / et marier sa fille aisnee a arridee
son filz bastard. Pour laquelle cho//
se alexa
tre chose q
les debouter du regne de macedoine.
poruquoy alexa
ung tragedien pexodore / affin de lat
traire / affin q
sa fille a mariage plustost q
dee le basard q
pleut moult a pexodore. Mais qua
philippe le sceut il print avecq
philotes filz de p
vers alexa
injures en le blasma
ge quil avoit eu q
gendre a ung ho
barbari
ung noble ho
seil de cleopatra et de actalus receut
une injure tresdeshonneste / et voya
q
droit / il en vengance le tua entre
huys / et la royne oli
patra de ses mains moult inhumai
nement / dont alexandre fut moult
dolent / neantmoi
gance de ceulx q
bles de la mort de son pere / et les fist
mourir par divers tourme
la mort du roy philippe / alexandre
en vices et vertus plusgrandes de so
pere succeda ou royaume de macedoi
ne. Tous deux ont este couvoiteux
de regner / mais lun ne lautre ne vou
loient poi
re vouloit estre aime / et le filz cremu
Nulle maniere de vaincre nestoit lai
de enver le pere / devers le pere nul//
le ne sembloit difficile estre.
clerement traictoit les batialles /
pere occultement et p
re estoit joyeux davoir deceu ses enne
mis / le filz de les avoir conquis ap//
perteme
et le filz plus magnifique en coura//
ge. Philipe en eloquence / alexa
estoit en euvres plus excellent. Le pe
re estoit poure e
scun jour / et le filz avoit assez oultre
despens magnifique. Misericorde
crainte reparoient egaleme
sonne du pere. ou filz liberale cleme
ce de pardonner aux vai
deux furent curieux de pareme
mes
le filz. Tous deux donnez aux de//
lices / mais plus le filz. Tous deux
legiers a conroux / mais le pere le sa
voit dissimuler et maistroier / mais
alexa
de ne dilacion en sa ve
deux a vin par trop do
ennemis sentoient livresse de philip//
pe /
lippe souvent se levoit de la table con
tre ses ennemis / et alexandre contre
ses gens.
ceulx de son siecle sil eust sceu douter.
ire et orgueil
dereement / car il estoit constant a en
trer en tous perilz / diligent en tous
explois / feable aux rendus pitoia//
ble aux prisonniers:
tellement q
que on ne luy osoit demander. Il es//
toit ho
qui il ne se
estoit le premier en tout peril / et aux
siens donnoit toute la proie / et fait a
doubter sil estoit ou meilleur homme
darmes ou meilleur capitaine
so
re peurent oncques trouver fin en lui
car prosperite p
jamais en ses choses averses / ne for
tune o
fut lassee / eureux sur tous les roys /
sil eust persevere jusques a lextreme
de sa vie comme commence lavoit.
mencement de son regne.
Alexandre depuis quil eut sai//
sy le
luy corrompit sa nature en mauvai//
ses meurs / car il souilla plusieurs
cleres vertus quil avoit p
mandises de viandes et de vins
bien quil fust vainqueur de tous / si
fut il souvent vaincu de vin et de cou
roux. Il apres la conqueste des p
devint fier et fel contre ceulx de ma//
cedoine sa propre nacion / et non pas
comme roy /mais comme droit aver
saire / ne si nestoit ja plus trouble en
bataille que seant a la table / car il oc
cist entre les vins et via
ble chevallier frere de sa nourrice / et
qui autresfois luy avoit sauve la vie
pour ce seulement quil loait les fais
du roy philippe son pere en les prefe//
rant aux siens. Oultre ce il fist tuer
permeno
il avoit acheve de gra
Et q
ment son maistre calistenes pour ce
quil le blasmoit de se faire adourer /
et si fist bouter le feu en une des prin//
cipales citez dorient a la requeste du
ne femme seulement qui estoit co
ne.Et pour ensuyvir lordre des per//
sans et leurs delices / il dep
eunuq
les filles. Ainsi do
exil la vertu dalexandre par trois de
grez de fier orgueil / car en soy despri//
sant estre le filz du roy philippe / il ap//
pel a jupiter ha mon sot pere / et p
daing des habis et meurs de mace//
doine. Il print les robes des persans
et en desprisant labit de mortel hom//
me / il le voulut deifier pourquoy il
cheut en hayne de tous comme celluy
qui navoit point de honte de soy des//
daingner de pere de homme et de com//
paignon. Mais on croit les vertus
estre de sa nature et les vices de laage
et de fortune.
scendit oncques en bataille de ses en//
nemis quil nait vaincue / nassiega
oncques cite villes ne chasteaulx q
nait prinse / nala oncques contre ge
quil ne suppeditast / mais en fi
baincu par poison. / non pas p
taille comme il sera raconte cy ap
en son lieu: Retournant doncques a
lordre de listore / apres la mort du roy
philippe. ALexandre en laage de
ans. succeda ou royaume de macedoi
ne / lequel il trouva plain de haynes
et de discensions / car les voisines na
cions des balarus ne pouoient souf
frir le servitude / ains vouloient re//
tourner a leurs premiers libertez.
toute grece estoit en armes / pour ce q
philippe navoit point eu temps pour
lapaiser. Pourquoy alexandre asse
bla les nobles a conseil ou ilz furent
tous doppinion que alexandre devoit
laisser les choses de gre paisisbles / et
devoit par debonairete attraire a soy
les rebellans contreluy. Alexandre
fut de contraire oppinion et conclud
de deffendre son royaume par hardi
esse de courage / pourquoy apres les
exeques solenneleme
pere / il fist tuer les murdriers dessus
sa sepulture avec tous les adherans
p
re de li
mere olimpias en lestat de sa premie
re dignite / dont le noble roy philippe
lavoit delaisse
fist il occire actale: et tous ceulx de la
lignie cleopatra / nonobstant que le
le roy philippe les avoit eslevez en
haultes dignitez et honneurs.
se vindrent rendre en lobeissance du
roy alexandre.
Apres ce que alexa
ve
traversa parmy grece / ouquel voya
ge il oyt dire que ceulx de lacedemo//
nie et dathenes se rebelloie
et que demostenes estoit principal de
ceste facture pour grant somme de de
niers que les persans luy donnoient
Pour ceste cause alexa
de soubzmetre aucu
aler sur ceulx dathene / mais qua
ilz oyrent de ses promesses. ilz alere
vers luy notables a
lapaiserent:
rent gens et vivres. Puis sen retour
na vers la dance ou il pacifia plusi//
eurs nacions barbarines / et y subju
ga le roy dirine des tribale.
vint pour assieger la cite destagire /
do
appaiser ilz luy envoierent aristote
mesmes / mais le roy avoitiure quil
feroit tout le contraire de ce quil luy
req
voulsist destruire la cite / et quant le
roy congneut la prudence de son mai
stre / il en riant leur p
talent. Dillec tourna alexandre son
ost vers thebes quil trouva rebelle /
pourquoy il destruisit jusques en fo
apres quelle eut este pillee. En la ci//
te demeuroit une noble dame moult
riceh / laquelel apres que dun capitai
ne fut oppresse et corrompue: interro
guee de par luy selle navoit point au
cunes richesses mucees. Respondit q
si avoit / et defait luy dist quelle les
avoit gettees en ung puys decoste sa
maison. Le capitaine la creut
les regarder mist sa teste dede
la dame de gra
dens / et apres luy getta tant de pier//
res quelle illec le fouldroya et occist
Lors fut la dame prinse et menee en
la presence dalexandre ou elle se con
tint comme femme de grant noblesse
et sans paour respondit au roy q
dema
soeur de theagenes q
cipal capitaine de la bataille de siro//
ne contre le roy philippe osn pere /
lors y fut tue pour la liberte de toute
grece. Alexa
stance de celle femme et de son hardy
courage la laissa aler avec ses enfa
et ses biens sans aucune raencon.
Pour ce q
les fugitifz de thebes. Alexa
print en si grant hayne quil les voul //
loit destruire. Toutesfois par le sa //
ge et prudent conseil des preudo
qui illec demeuroient / ilz trouverent
les moyens de appaiser alexandre
quil leur pardonna son mal talent p
une riche couronne quilz luy envoie
rent par le philozophe demostenes.
Alexandre conceut gra
tre les ro
orgueilleusement respondu a ses le //
gatz / et leur rescripvit unes lettres
ou il ny avoit seulement escript. Se
je voy / se je voy/ se je voy. Et les ro
mains luy respondirent. Se vous
venez. se vous venez / se vous venez
mais alexandre mist en surceance so
couroux jusques q
perse.
corinthe deva
trouva diogenes le philozophe q
voit autre ma
effonse dun des bous quil tournoit
vers le soleil et contre le vent. Alexa
dre saprocha de luy et le salua moult
familiairement et luy demanda sil
vouloit avoir aucune chose de luy /
diogenes respondit que oy.
mande ce quil te plaira et je le te don
ray. Autre chose ne te demande fors q
tostes de devant moy affin que le so //
leil meschauffe / je le feray dit alexa
dre / mais bien vouldroie que tu me
demandasses autre don. Respondit
diogenes. Quelle chose pourroit de
mander au serf de mon serf / car se tu
sers a couvoitise laquelle je maistrie
aucuns des assistens en murmure //
rent / mais alexandre leur respondit
Se je nestoit alexa
estre diogenes. de deste chose sourdit
ung co
ta diogenes jetter hors de son estat p
richesses. mais plutost en jeta le puis
sant roy daire par armes.
enchorinthe le conseil ou fut conclud
daler en perse a main armee et de ses
capitaines et tresor.
ALexandre assembla en corin //
the le conseil de grece ouquel il
remonstra que le tmeps estoit venu
de prendre vengance des persans qui
tant de grief avoient infere aux gre //
gois. Pour celle chose acquist il telle
ment le courage des gregois quilz le
nommerent empereur de toute grece
et luy presenterent tout le service a le
conduire et mener la ou il vouldroit
Alexandre tandis quil les vit de bo
courage considera quil sen serviroit.
si esleut dentre eulx les plus anciens
routiers et qui longuement avoient
suyvi les guerres / lesquelz il ordo
capitaines et chiefz de guerre. Il fist
nombrer so
que cinq mille hommes de cheval / et
trente mille a pie. Aucuns dient quil
y avoit de gens a pie
quatre mille a cheval. Et comment
il en soit ceste a esmerveiller comme
il vainquit tout le mo
bre de gens / ou quil losa oncques en //
treprendre / et si navoit de tresors que
estimez aux mars de maintenant a
trois cens et
toit pas pour faire le payeme
gens darmes pour deux mois. Ava
que alexandre procedast plusavant
en ceste guerre / il en voulut avoir co
seil aux dieux / si sen ala en delphos
Et lors estoient jours interdictz aus
quelz il nestoit licite de parler a aucu
oracle. Quant alexandre eut prie la
divineresse quelle li
et quelle ne
et la mena a force et maulgre elle / et
luy dist. O filz tu es i
alexa
quil navoit a faire dautre devinance
et quil avoit trouve la p
desiroit / mais la prestresse luy char //
ga quil sacrifiast le premier. quil len
demain rencontreroit au dehors de la
porte de la cite. Alexandre au depar //
tir de la cite rencontra tout le premier
ung homme qui chassoit devant luy
ung asne. Alexandre le voulut occi //
re / et le bon homme luy demandoit
la cause pourquoy. Le roy pour soy
excuser dist quil luy convenoit sacri
fier le premier q
Lors lomme touteeffrae luy dist que
il prist son asne et loccist. car il aloit
devant luy. Et alexandre qui se deli
cta en la responce du bonhomme oc //
cist lasne / et le laissa vivre. Alexa //
dre requist aristote son maistre quil
voulsist aler avecques luy en perse /
mais il sen excusa honnestement / et
luy bailla en son lieu calistenes qui
moult grant orateur estoit auquel il
dist quil se devoit taire ou parler cho
ses joyeuses qui plaisantes fussent
aux oreilles dalexandre. Ceste do //
ctrine ne tint pas calistenes / dont il
luy mesavi
lieu cy apres. Alexandre eust voule
tiers eu xenocrates / mais oncques
pour or quil luy p
lut consentir / et disoit que son ami //
stie ne vouloit pas vendre pour or.
a alexandre.
APres toutes ces choses alexa
dre passa le bras saint george:
et tramporta son ost par mer en asye.
ou il uy peut ta
ment douze autelz aux douze dieux
des batailles / en distribuant a ses a
mis tout le patrimoine de macedoi //
ne / et disoit que asye luy suffisoit / en
laquelel comme en terre ennemie dar
da une lance soy faisant appeler sei //
gneur de tous pais / et roy de tout le
mo
la nef comme en disant. mais il cheit
a terre tout plat
Asye asye je te tien. Puis se releva is //
nelement affin de oster a ses gens su
spicion de mauvais prodige. Apres
passa alexandre par troye
et sacrifia aux dieux / visita les se
pulchres de ceulx qui moururent au
siege de troye / et voyant le sepulchre
dachiles dist. O eureux jouvencel q
en ta vie as eu si feal amy comme pa
troclus / et apres ta mort si hault pu //
blieur de tes loue
Ainsi que alexa
ung homme luy demanda sil vou //
loit veoir la harpe de paris / il respo
dit quil nen tenoit co
choit la lute dachiles ouquel il sou //
loit chanter les gestes des vailla
mes Quant le roy daire de perse fut
averti de la venue dalexandre / il en //
voya ambassadeurs par devers luy
qui luy presentere
unes verges ung estoeuf
me dor avecques les lettres qui se
vent. Daire roy des roys et cousi
dieux alexandre son serf / sachez que
de par nostre majeste te sont e
une verges ung estoeuf
me dor monnoye avecques telz com
mandemens que briefme
en macedoine devers tes parens noz
subgectz ou tu puisses estre chastoye
de noz verges / demeurant soubz la
discipline de ta mere. Et oultre te co
mando
qui est licite a ton aage. non pas aux
armes ne aux larrecins / dont tu sa
cause commences a molester nostre
empire. Et suppose que tout lautre
gendre humain est conspire contre
les persans / si ne les pourroit de rie
espouventer. Et se par aventure en re
tournant en ton pays aucune chose
deffailloit a toy ou aux tie
deffault tu puisses subvenir en ton
indigence / faire le pourras par lor q
tenvoyons / car il y a si grant habon //
dance dor et dargent devers nous q
on ne le pourroit estimer / pourquoy
nous voulons que tu obeisses a noz
commandemens sans aucu
autrement saches que sergens de par
nous vendront devers toy qui tame
neront en nostre haulteur emprison /
ne et loye /
injurieusement.
dre eut leu et veu ces lettres / il respon
dit aux legatz publicquement. Ces
parolles apportent plus tesmoi
vanite et darrogance qeu de confian
ce ou de vertu / disant lesquelz motz
il leur distribua tout lor quilz avoie
apporte de par le roy daire. Puis les
renvoya a leur seigneur avecques tel
les lettres.
dre salut a daire roy des roys et cou //
sin des dieux. Je te prie roy que tu me
vueilles desclarer a quelle fin mas
escript que tu as si grant habondan //
ce dor et dargent. Est ce pour animer
et semondre les macedons a toy com
batre qui sont hommes indige
freteux et invicibles / ou par aven //
ture a les faire couvoiteux et ravir
tant de richesses Les verges lestoeuf
et les deniers dor mas envoye par di
vin oracle. combien que tu ne
point la signifiance de ce quil doit a //
venir de
besoing davoir unes verges pour
chastoier toy
subgectz.
semble au ciel me promet la seigneu //
rie de tout le monde. Et lor monnoie
que tu menvoies demonstre que tou
tes tes richesses enfermeez de pieca
en te tresors vendront briefment en
mon droit et seigneurie.
ja esbahy et ne te semble si dure cho //
se se ung si grant roy comme tu te
dis et vantes destre / comble de si gra
des habondances de richesses doit
servir soubz alexandre enfant qui se
met a larrecin comme tu dis.
menon son connestable a ost contre
alexandre et de lordonnance des ba //
tailles.
LE roy daire veues les lettres
dalexandre esmeu par grant
indignacion / envoya son connesta //
ble menon qui entre tous ceulx de so
royaume estoit en vertu et dignite le
plus principal / et luy charga grant
ost quil amena contre alexandre sur
la riviere de granique.
de son ost estoit quatrecens mille co
batans a pie / et cent mille a cheval /
Ceste grant multitude esmeut au //
cunement le courage dalexandre /
mais quaut il pensoit aux grandes
p
ctore.
courages des sie
hardis contre leurs ennemis / il les
environnoit de tous costez et de tou //
tes pars / et leur monstroit leurs en //
nemis aux yeulx / affin quilz sacou
stumassent de veoir grant multitu //
de /
leur disant telles ou se
O vous macedons hommes de in //
vincible vertu / anoblis par tant de
victores oultrees par voz vertueu //
ses espees / il vous souvienne q
prensistes les armes contre les p
non pas seulement par ma conduite
mais par voz propres voulentez /
Vous avez icy devant voz yeulx
ce que par tant de fois avez souhaite
vous desiries la bataille /
le vous est toute preste / non pas con //
tre ceulx de trace mais contre per //
sans non sans fruit et perilleuse crai
te et de paour. A peine aurons a fai //
re de noz glaives / parquoy ne soyez
point esbahis du grant nombre / car
il y a plus de proie que de peril / et en
plusgrant multitude de treuve plus //
grant butin.
aux macedo
aurons a faire a ge
de guerre / et qui al a premiere meslee
nous lairront la place / parquoy la
glore de nostre victore en sera moi
mais elle ne sera poi
elle nous donnera ouverture de tout
orient. et metra en nostre subgection
les indes et richesses infines. Regar
dez leurs armures qui sont resplen //
dissans dor et de pierreries / de pour //
pres et de draps de soye.
voz espees et vertueux courage ra //
vissez
rolles plurent moult aux macedo
pourquoy ilz prindrent leurs armu //
res /
de leur franc vouloir les ordonna en
ceste maniere. Lesle senestre condui //
soit permenon a tous ceulx de la mo
ree. Lesle dextre co
son filz avecques les macedons / et
ceulx de thessale. En laquelle batail
le presidoient et avoient charge de co
duire lost ptolomee / amnites / cenob
perdicas / meleager philotem / aridee
clitee leonate
eulx ordo
de trait ensemble ceulx de trace tous
armez de petites
En cest estat se mirent et rengerent
sur le bort de la riviere de granique /
dont plusieurs disoient et estoie
oppinion quon ne la passast point /
mais alexandre a ung signe q
donna / ilz se frapperent tous en ung
mouvement en la riviere /
les premiers ceulx de cehval co
persans qui au trait et puis aux lan
ces les receurent moult durement /
et y eut a ceste descendue moult gran
de occision
part et dautre / car les persa
en courage leurs anciennes vaillan
ces / et les macedones les presentes.
Les ungs se combatoient pour liber
te:
mais la couvoitise de dominer le
ta ala parfin / nonobstant la grant
proesse et vaillance du connestable
menon qui y fist droittes merveilles
darmes de son corps / et jousta contre
alexa
en grande multitude ne leussent se //
couru / mais il fist perdre a alexan //
dre son heaume / pourquoy ung per //
san tvoyant alexandre se combatre
nue teste leva sa hache
se clite neust oppose son escu qui re //
ceut le coup dont il eust este occy sans
aucune doubte / et ai
et luy sauva le vie pour ceste fois.
En la co
grant compaignie de gregois soul //
doiers / lesquelz voyant la fuite des
persans se trairent a ung coste et de //
manderent grace au roy. mais il en
sa fureur se fourra entre eulx et en oc
cist tous ceulx quil enco
et eulx voians non pouoir impetrer
misericorde se mirent a deffence / telle
ment quilz luy occirent dune lance
son bon cheval / que a peine le peut il
ramener hors dentre eulx en vie. Me
non le connestable y fut occy q
avoit greve ce jour ses ennemis / et
les persans se tournerent en fuite. en
laquelel se fist moult grande occisio
et les poursuivoient au dos les mace
dons qui aucuns nespargnoie
indifferamment les occioient.
xandre fist cesser loccision / puis fist
nombrer les mors / et furent les per //
sans deux mil hommes de cheval /
vingt mille a pie. et les autres prins
ou tournez en fuite de lost dalexan //
dre moururent neuf cens a pie / et six
vi
re et drecer sur leurs sepulchres hom //
mes a cheval entaillez / q
moult grant honneur devers les ma
cedons / et a leurs parens do
dons et grandes franchises.
sye la mineur se rendirent a alexan
dre.
APres ceste victore alexandre
departit la despoulle entre ses
gens /
de grece trois cens escus de grans sei //
gneurs mors et prisonniers en ceste
batialle /
soubz la fourme de la victore qui luy
apporta grant glore / car il print sar
de garnison et deffence de tout lempi
re maritine des persans /
autres citez se rendirent a luy / seule //
ment les citez de lincarnassent et de
milette se tindrent contre luy. mais il
par apres les print par force.
quil eut subjugue et mis en sa subje //
ction toutes les regions confines / il
fut en doubte de ce quil devoit faire /
car il desiroit de tout son courage da //
voir a faire contre le roy daire / affin
de tout mettre a lave
fois estoit enbesoingne de conquester
ce pays empres la mer / affi
premierement excercite et asseure en
icelluy pour en apres assaillir le roy
daire. Pres de la cite dexante contre
une fontaine / de laquelel sourse de
leaue partirent deux tables darain.
ausquelles tresanciennes lettres mo
stroient que le royaume des persans
seroit destruit par les gregois. Pour
quoy alexa
sta de subjuguer cilice la course de la
province de pamphilee donna a plu //
sieurs historiens matiere de admini //
stracioncar les plusieurs dient que
alexandre suivant le roy daire / et
ayant a passer la mer de pamphilee
icelle mer souvrit par la voulente de
dieu qui vouloit deffaire le regne des
persans par cestui alexandre. Ceste
chose tesmoigne plutarcus et meria
der mais alexandre aux epistres q
escripvit a sa mere et a antipater / ne
leur rescripvit rien de telz miracles /
ains afferma quil tint son chemin p
leschielle acoustumee /
lentree de phasilide / en laquelle cite
il sejourna plusieurs journees pour
lonneur de la sepulture de theodette
qui illec estoit enterre / pour ce quil le
congnoissoit de lescole aristote. Ap
il print la provi
ga le pays de frige. Dillec il envoya
cleander pour lever gens en grece et
ou pays de lamoree / pour laquelle
chose faire il luy fist delivrer grant
so
dre de lenceste ge
lieutenant de macedoine / lequel fut
convai
contre le roy par voyes secrettes. pour
quoy il fut constitue prisonnier.
te et chasteau de celene.
APres ce que alexandre eut en //
voye cleander a tout grant so
me dor pour lever gens darmes / et
quil eut ordonne les provinces de cili
ce et damphile / il sen ala devant la
cite de celene en laquelle il entra sans
contredit: mais les habitans qui ses
toient retrais ou chasteau luy deffe
dirent disans quil estoit imprenable
pourquoy alexandre le fist assaillir
de toutes pars / tellement quilz sac //
corderent a ce que silz nestoient secou
rus dedens quarante jours ilz se re
droient a luy. Et pour ce quilz neu //
rent point de secours / ilz se vindrent
rendre a alexandre qui les receut be //
nignement. Tandis que alexandre
estoit empesche en ces choses vindrent
les ambassadeurs dathenes / suppli
ans quil leur voulsist rendre les pri //
sonniers gregois qui avoie
sur la riviere du granique / il leur re //
spondit que non seuleme
iceulx / mais tous ceulx la guerre fi
nie de perse quil trouveroit estre de gre
ce leur rendroit. Nouvelles vindrent
a alexandre que le roy daire en i
peuple venoit pour luy livrer batail //
le / pourquoy il se mist en chemin par
le pays de frige pour luy venir a len //
contre. Ouquel pays il trouva deux
choses. lune fut le riche palais du roy
midas qui estoit situe en la cite de gor
dio
richesses. Lautre chose fut quil par //
vint au temple de jupiter ouq
va ung chariot q
ordonne par le roy gordion pere du
roy midas / non gaires beau en re //
gart mais le joug ou gorreau dicel
luy estoit moult notable / Car il fut
estraint de plusieurs neudz en eulx
mesmes /
tures / duquel les ge
moient q
responce des dieux q
neveroit ce joug indissoluble / il obte
droit une fois la couro
de couvoitise esmeut au roy alexan //
dre de achever ce sort / plusieurs le re //
gardoient attendans de si ou de non
le pouoir desneuer / mais alexandre
a ung coup en fist la rayson / car en
disant quil ne pouoit chaloir par q
le maniere il fust desloye / il coppa de
son glaive toutes les couroies / et ai
si sen departit pour trouver so
saire le roy daire.
capitaine de mer hergiloque et am //
photere par mer et par terre pour gar
der le bras saint george / puis sen ala
a la cite de anchire / puis en paphago
ne aux venetes qui tous se rendirent
aluy pour gracieux tribut.
quant le roy daire sceut la mort de me
non son
ble comme de rayson estoit.
moins il conclud de combatre alexa
dre / et fist reveues de ses ge
pour laquelle chose faire il fist clorre
ung palais ouquel pouoient entrer
dix mil hommes / par lequel pouoit
nombrer ses gens a lexemple du roy
perses depuis soleil levant jusques a
soleil couchant mirent a passer
der ce palais qui pouoit estre nombre
infini / et le roy daire y estoit en si gra
de magnifice
pes que ennuy et prolixite seroit a le
rescriptre. Toutesfois ung chevalier
nomme cheridemon du pays de gre //
ce pour ce quil luy remonstra la veri
te de son ost il le fist occire / dont de
puis vint trop tart au repentir / car il
y avint ainsi que perdit la mort du
chevalier.
do
stel.
MAis ai
triste et ennuye des cusacions
et solicitudes survenues / moult le de
menoient en songes les figures des
choses lors estans avenir: car il luy
sembloit en songant quil veoit ardre
lors dalexa
dissant / et quil le veoit venir devers
luy en habit de robes comme luy mes
mes estoit. Puis luy estoit avis quil
veoit alexandre passer par la cite de
babilonne / et soudainement estre es //
vanouy devant ses yeulx. Et quant
il fut esveille et hors de ces songes. il
manda les devins. lesquelz qua
eurent entendu le songe / ilz furent
de plusieurs
ons. Les ungs disoient / ce songe do
ner bo
pour ce quil avoit veu ardre lost da //
lexandre. et q
luy en habit persant et populaire / de
pose de son royal adournement. Au //
tres disoient le contraire / car lost q
veoit ardre signifioit la vaillance et
resplenderu et grant renom des ma
cedons et que point nestoit a doubter
qeu alexandre devoit obtenir le roy //
aume dasye / pour ce que le roy daire
estoit en tel habit quan til fut appele
au regne.
eulx de la premiere interpretacion fist
mouvoir son ost vers le fleuve de eu
frates en grans pompes et ordonna
ces de son estat.
suivoie
riche chariot / et sa femme en ung au
tre: puis grant multitude de damoi
selles a cheval / et quinze littieres ou
estoient portez les enfans du roy a //
vecques leurs nourrices Et suivoie
inco
trois ce
finances et tresors. Dautre p
lost des macedo
a cestui / car ilz nestoie
de bonnes armures / et de legiers che //
vaulx bien ordonnez et disciplinez a
faire le commandement de leur chief
de guerre.
alexandre en ung lieu ou autresfois
avoit este loge le roy cyrus e
sept lieues des estrois par ou on entre
en cilice. Ces destrois passa alexan
dre a grant paour / car se les e
eussent voulu deffendre le passage /
il ne luy eust este possible daler en a //
vant / dont assez ne se savoit esmer //
veiller quant il fut oultre den veoir
la cituacion. Dillec parvint en lanci
enne cite de tharse laquelle il rescouit
du feu que les habitans mesmes di //
celle y avoient boute / affin quil ne
joyst des richesses estans en icelle. Il
lec decourt une froide riviere nom //
mee sidiius en laquelle alexandre se
baingna pour nettoier son corps qui
estoit soulle de sueur et de pouldre /
car il estoit te
chault / mais il ny eut gaires este q
tous les membres luy refroiderent
enroidirent / tellement que a pou que
la vie nabandonna le corps.
sistens le prindrent
me demy mort le porterent en sa tente
Pour cestinco
moult grandes plaintes et lamen //
tacions en lost des macedons / atten
du que les nouvelles venoient lune
sur lautre que le roy daire les appro
choit pour leur donner bataille. Me
decins furent mandez de tous costez
et de toutes pars / ausquelz il dist en
ceste maniere. Vous voyez en quel
article de mes affaires ma surprins
ma fortune / Il me semble que desja
jay oy la noise des armes des persa
taille suys presentement dedens la
guerre / doncques le roy daire avoit
ma fortune en son conseil lors q
cripvit lettres si plaines dorgueil /
mais pour neant les a il rescriptes se
je puis ouvrer selon mon advis. Cer
tes mon temps ne mes affaires nat
tendent pas paresceulz medecins ne
longs remedes / mesmement mou //
rir presentement me seroit mieulx q
tart venir a convalescence / parquoy
sil y a riens dart ou de ayde aux me //
decins. Sachez que je ne quiers poi
tant remede contre la mort comme
alegance pour la bataille.
oppinion murmurerent plusieurs de
ses amis disans.
agaitz de son adversaire / il ne se de //
voit soubzmettre a telz soudains pe
rilz / et que aucun medecin tant fust
exp
entreprendre de luy faire ce perilleux
remede.
lettres a son medecin qui le vouloit
empoisonner / et ta
si beut il la medecine quil luy avoit
apprestee.
ENtre les autres nobles mede
cins fut ung de la nacion dar
cane nomme philippe qui avoit suy //
vi le roy alexandre des son enfance /
et luy estoit moult feal / et non seule //
ment comment son roy / mais com //
me celluy qui lavoit nourry de son en
fance. Icelluy philippe vint a alexa
dre et luy dist quil luy apportoit ung
remede non soudain / mais expert et
tras vaillant / promettant quil alle //
geroit la force de sa maladie par ung
buvrage confit par medecine.
promesse ne plaisoit a personne / fors
a celluy ou dangier duquel estoit p
mise / car il pouoit tout souffir si no
longue attente. veu quil avoit deva
ses yeulx la bataille et les armes / et
pensoit la victore estre a luy sil se pou
oit soustenir
res
voit pre
jours car le medecin laoit ainsi or //
donne. Ce temps pendant vindrent
les lettres de permenon son grant cha
bela
ne commist point a vie a philippe /
car il estoit corrompu par le roy dai//
re qui luy avoit promis mille mars
dor / et la mariage de sa soeur.
lettres mirent son cueur en tresgrant
soing / car il pensoit par secrete esti //
macion tout ce que crainte et espoir
luy mirent au deva
mesmes. Et comment doy je boire ce
buvrage / et se ainsi estoit que venin
me fust donne quelque chose quil ave
nist il sembleroit que ce fust par ma
coulpe. Dautre part vueil condan //
ner la faulte du medecin / se je ne me
fie point en luy / je me laisseray mou
rir en ma tente. que feray je doncques
il me vault mieulx mourir par au //
truy malefice que par ma propre cre //
meur et diffidence.
a aucu
lettres dessoubz son oreillier sellees
de son signet / pensant deux jours en
ses pensees survint le jour destine a
sa cure / si entra le medeci
bre du roy a tout une tasse ou estoit
le buvrage. Et apres ce que alexan //
dre leut apperceu / il leva le corps en
son lit / et tenant en sa main senestre
les lettres que permeno
voyees / print la tasse en la main du
medecin qui rien ne savoit des lettres
et beut tout ayant en soy gra
comma
pe / mais tandis quil les lisoit onc //
ques ne destourna les yeulx de so
sage / pensant quil pourroit noter en
sa face aucun signe de
celluy leues les lettres plus monstra
signe de indignacion que de cremeur
Et gettant par terre son chaperon et
les lettres dist Sire certes tousjours
depend mon esperit mais a ceste heu
re je croy fermeme
esperit par ta bouche venerable et sa
cree.
murdre que on me met sus / et quant
tu seras par moy conferme/ je te prie
que tu me donnes la vie seulement /
si te prie que a tant perdue la cremeur
seuffres la medecine estre conceue en
tes beines / rapaise ung pou ton cou
rage que les amis certes bien feaulx
mais molestement dilige
par soing en ce temps de desconvenable
Ceste voix fist le roy non seulement
estre seur mais avecques ce joyeux /
et plain de toute bonne esperance luy
dist.
permis prouver ton courage devers
toy sans que tu las esprouvee / tu ne
la deveroies pas vouloir ces lettres
leues / neantmoins jay voulu lire ce
que tu mavoies ordonne /
tenant q
pour ma vie que pour ta foy
te / et ce disant: il bailla la main au //
dit philippe. Toutesfois il fut en si
grant danger de sa ive tant comme
la medecine faisoit son operacion q
sembloit proprement de heure en heu
re quil deusist rendre lesperit / mais
oncques pour ce ne le laissa philippe
daministrer autres medecines con //
fortatives / tant et si bien que dedens
le tiers jour il le re
gart de tous ses hommes darmes q
moult joyeux en furent.
pe
dalexandre fure
re qui en grant haste esmeut son ost /
pour venir occuper et destruire tout
le pais de cilice. Toutesfois y mist
il cinq jours / durant lequel temps re
vint alexandre en convalesce
ne sante de son corps /
cupe la cite de solos en receva
bitans de ladicte cite cinquante mars
dor par maniere damende. Et apres
quil eut rendu ses veuz pour sa sante
recouvrer / et faitieux et esbatemens
pour solacier son corps / Il luy vint
nouvelles que ses gens avoient occu
pe plusieurs villes et citez / et descon
fit et rue jus grant compaignie des
gens daire. Lesquelles nouvelles de
luy ente
et passa la riviere depiramus /
a la cite de mable. puis a castabuillo
ou il trouva son connestable perme //
no
et mesmes la forte cite de ysson / ou le
roy alexandre sejourna et tint co
assavoir sil atte
mes darmes ou sil devoit passer oul
tre / mais le conseil permenon fut il //
lec attendre les ennemis.
pour avoir delaye a reveler les let //
tres du mareschal du roy daire.
En lost du roy alexa
ung persant nomme sysene /
qui long temps avoit suyvi lost et es
toit tenu en grant honneur devers le
roy / auquel furent presentees unes
lettres de par nabarsanes mareschal
du roy daire luy enhorta
sist faire aucune chose digne de sa no
blesse Icelluy sysene essaya plusieurs
fois de presenter icelles au roy alexa
dre / mais il le trouvoit tousjours si
e
autrefois / et icelles avoit le roy visi
tees et puis les recloses et signees du
signe incongneu / puis les luy avoit
fait prese
de lisle de candie. Pour la longue di
stance quil avoit differe de les luy
monstrer / il le commanda occire.
modays avoit receuz de farnobas es
toient treschement venus aux soul //
dees du roy daire. lesquelz conseilloi
ent de non se combatre en ces destrois
ains disoient que mieulx seroit de re
tourner aux plai
et se son conseil ne plaisoit: au moins
que lost fust departy en deux / affin
de non mettre a laventure ung tel
peuple pour une fois. mais ceste op //
pinion fut co
bien que au roy daire pleut moult /
dont il les remercia et dist que vraye
ment plus ne differeroit plus de com
batre alexandre qui se tapissoit
coit aux destrois comme cornard et
paoureux de sa bonne et grande puis
sa
envoye tout son tresor en la cite de da
mas en surye / il sen vint a tout ses
gens darmes sa femme deux filles.
et ung petit filz en cilice. Celle mes //
mes nuyt parvi
trois p
daire ou lieu quon nomme pilles a //
maniques. Les persans cuidoient q
aleur venue les macedo
bandonner la cite de ysson / Car ilz
avoient trouve aucuns gregois foi //
bles et navrez qui ne pouoient suivir
lost des macedons. Ausquelz le roy
daire fist copper les mains dun fer
chault par le conseil et enhortement
des barbari
son ost pour veoir sa puissa
les renvoya a alexandre poru luy di
re ce quil avoit veu. Adont le roy dai
re mouva
pinaire pour attendre comme il pen //
soit au dos des fuyans / mais ceulx
ausquelz il avoit nagaires fait cop //
per les mains / passerent hastiveme
en lost des macedons anoncans la
hastive venue des persans. Alexan //
dre e
la verite / lesuqelz neure
vauche quilz virent grant multitu //
de de peuple / feux commencans a re
luire par tout / tellement que la terre
sembloit ardre / car pour leur bestial
il comprenoit moult de pays Qua
alexa
eux davoir trouve ce que longueme
avoit quis se delibera de les aler com
batre. Si fist loger les macedons
les autres gens de guerre.
logis
du roy daire
MAis ainsi quil avient en plu //
sieurs choses qua
destroit co
fidence dalexandre fut convertie en
soing et en solicitude / car il doubtoit
celle mesmes fortune. par faveur de laquelle il avoit parfait tant de cho //
ses et non sans cause / car par ce quel
le luy donnoit il congnoissoitcom //
bien elle estoit variable si avoit que
une nuyt pour mettre a laventure de
si grant destroit. Dautre part luy ve
noit au devant les loyers plusgra
que le peril. Et tout ainsi quil estoit
en doubte sil devoit obtenir la victore
ai
roit honnestement et a grant loz. Il
fist boire et menger ses gens de guer
re. Et apres estre instruis
a la tierce veille de la nuyt monta ou
comble dune haulte montaigne / et
alumant plusieurs torches fist sacri
fices aux dieux presidens de ce lieu /
Quant les signes de la tierce veil //
le furent donnez chascun saisit les ar
mes et se mirent en ordo
estoit induite / ilz entendirent p
escoutes que le roy daire leur estoit p
chain de dix stades / mais tantost les
gens des villages noncerent que le roy
alexandre le venoit assaillir. Le roy
daire a peine creoit que ceulx qui ve //
noient au devant quil les poursui //
voit comme fuyans / pourquoy gra
esbahissement et cremeur fut e
au courage dunchascun / car certes
ilz estoient pluspromptz au chemin
que ala bataille / si se mirent en ar //
mes au plus tost quilz peure
la mesmes hastivete des courans cri
ans a larme leur frappa a
grant paour / car les aucuns mon //
toient sur les montaignes / affin de
regarder lost de leurs ennemis / et
les autres sceloient
chevaulx / pourquoy lost trouble et
en grant effroy chascun se discordoit
et ne tenoit rigle ne ordo
re. Toutesfois le roy remist et ordo
na ses gens en telle maniere. Nabar
sanes avecques ses gens de cehval
vingt mille archiers: et autres gens
de trait gardoit lesle dextre. Avecq
luy estoit thimodes capitaine de tre
te mille gregois a pie retenus a sol //
dee qui estoit toute la force de tout lost
daire. Et la senestre esle aristomedes
de thessale avecques vingt mille bar
barins a pie. Ou fro
les plus ge
mille a cheval des gardecorps tous
gens deslite / et quarante mille a pie
suivoient le roy qui se vouloit tenir a
ce cornet. Puis au pluspres estoient
les hyrca
les lieux par ou on pouoit passer en
ces destrois estoient occupez des ge
darmes du roy daire / et droit ou mi
lieu de tout lost estoient la mere la fe
me / et les enfans du roy daire /
tes leurs femmes.
blit ou front de la bataille ses gens a
pie. Lesle dextre co
filz de permenon a qui estoient pro //
chains cevo perdicas meleager. pto //
lomee et amnites chascun capitaine
de son ordonnance. La senestre esle te
dant vers la mer tenoient permeno
et crathere / les gens de cheval fure
establis a toutes les deux esles. tou //
tes deux estardres de gens darmes
y furent establis / car lestroiture du
lieu ne souffroit plus eslargir la ba //
taille:
gart / mains ancores hors du trait
quant les persans jetterent une cla //
meur fiere et desordonnee / et les ma
cedons leur rendirent ung cry plus
grant par le retentissement des mon
taignes que par leurs gens. Alexan
dre aloit devant les enseignes rete //
nant les siens de sa main: affin quilz
ne commencassent plustrop aigre //
ment la bataille / et les instruoit et
ammo
tus et vaillances. et leur disoit et re //
monstroit quilz estoient vai
de tant et si grandes batailles en eu
rope / et quilz estoient venus a subju
guer asye et les derrenieres p
rient / et en oultre quilz avoient do //
minacion
les sceust empescher en tout le mo
apres ceste victore et q
nacions mettroie
brief a unechascune nacion remo
il leurs glores anciennement acq
dessus leurs adversaires / et q
tenant ilz seroient vaincqueurs de
ceulx qui paravant les avoient vou
lu tenir en servage / et en concluant
leur dist Alez vous hommes ravis //
sez lor a ses fe
combles de voz montaignes froides
par
et terres des persans.
rent a bataille / et comment alexan //
dre fut navre.
ET ja estoie
dune flesche quan tles gens a
cheval des persans commencere
rement a assaillir la senestre esle des
leurs e
siroit combatre a cheval en bataille /
co
ost estoit aux gens de pie / et de fait ja
commencoit a enclore la dextre esle
dalexandre quant il sapperceut pour
quoy il fist demeurer sur la montai //
gne deux escadres de gens a cheval
les autres fist marcher en bataille.
Et prenant hors les ge
thessale commanda a leur capitaine
environner secretement les dos de ses
gens / et joindre son esle a parmenon
luy diroit quil exploittast diligente
ment ce que celluy permenon luy di //
roit et ja pouoit on veoir les mace //
dons ou meillieu des persans vena
vaillamment de toutes pars / mais
prestement les ungz et les autres fu
rent serrez et joinctz ensemble / si q
ne pouoient ruer leurs la
dars / car en ruant ilz sentrehurtoie
et empeschoie
et ainsi leurs coups ou traitz descen //
doient a pou deffec / et le plus souve
en terre sa
il eut si grande effusion de sang quil
nest homme et paour et horreur nen
eust / car qui estoit abatu ou navre /
force luy estoit dy demeurer. Alexan
dre ne fournissoit ja moins loffice de
capitaine que de bon champion / de //
mandant par sa main le riche ho
de la mort du roy daire / lequel se mo
stroit hault en ung chariot et surmo
tant tous les autres / q
andre grant couvoitise dy parvenir
Lors xatres voia
le roy daire son frere / opposa devant
le chariot du roy les ge
conduisoit.
armes et en force le plus excellent de
tous les autres persa
merveilles de son corps en la deffence
de son frere le roy daire.
macedons estans decoste le roy con //
fermez par son enhort / effondrerent
avecques luy en lassemblee des ge
de cehval / tellement que acoup se fist
occision semblable a une gra
re. Illec furent occis plusieurs capi //
taines et nobles ducz en la prese
leur seigneur le roy daire / mais pou
y mourut des macedons.
foies y eut alexandre sa dextre cuisse
percee du
qui portoient le chariot du roy daire
enferrez de lances
leur / avoient commence a eulx def //
faire de leurs gourreaulx / et verser
le roy du chariot. Quant luy doub //
tant quil ne venist vif aux mains de
ses ennemis / saillit jus et mo
ung coursier q
dement la couronne a terre et autres
signes de lempire / affin que point ne
monstrast sa fuyte se departit ainsi
de la bataille / lequel suivirent tan //
tost la pluspart des siens en gettant
arriere leurs armes pour pluslegiere
me
a cheval de permeon chassoient les
fuia
tre esle les persa
les chevalliers de thessale. lesquelz ta
tost secourus reprindrent courage et
mirent en fuite leurs ennemis en les
occiant indifferamment.
fois ne voulut oncques alexandre
sentir de poursuivir les persans jus //
ques quilz furent tous vaincus et q
aucun ne demeurast au champs qui
deffendre se voulsist.
rent lost des persans / La prindrent
mere femme et enfans du roy daire.
Quant le roy daire et les sie
rent habandonne le champ
fuy qui fuyr sen peut / les macedons
entrerent en lost / et commencerent a
eulx charger de proies les plusprecieu
ses quilz trouvoient en tant grant
multitude que des viles
voient cure Tout lost estoit plain de
pleurs et de tumulte / ainsi que fortu
ne sadonnoit a chascun / ne ja ne leur
falloit aucune facon de mal eur / veu
q
aloit par tous degrez par tous estas
et par tous aages.
bien regarder la figure et condicion
de fortune la puissante. car eulx mes
mes qui avec le roy daire avoient pa
re sa tente instruis de toutes pompes
reservoient tout ce pour alexandre co
me pour leur ancie
car les gens darmes ny avoient poi
couche / affin que comme il estoit de
coustume le vainqueur fust loge en
la tente du vaincu. Illec furent prin
ses la mere et la femme du roy daire
qui moult venerables dames estoie
La mere par sa mageste et contena
ce: et la femme par sa beaulte avoie
manieres. La royne avoit son filz en
tre ses bras qui ancores navoit passe
le
vielle dame gesoient deux pucelles
de son dueil et du leur esploreez / gran
de maisnie de nobles dames estoit en
tour elle / detirans leurs cheveulz et
deschirans leurs robes / oubliees de
leurs premiers honneurs et converti
es en nouveaulx engoisses / deman //
doient en quel endroit sestoit comba //
tu le roy daire / et quelle avoit este la
fortune de la bataille / disa
prisonnieres se leur roy vivoit anco //
res / mais il estoit pour ceste heure bie
loi
chevalx.
occis des persans cent mille a pie / et
dix mille a cheval / et des macedons
furent navrez six cens / et quatre de
gens a pie / et occys seulement trente
deux / des gens de cheval moururent
bie
pris fut achetee si grande victore.
Quant la nuyt fut venue / et q
xa
ennemis / il sen retourna en son ost
pour soy reposer /
au soupper ses amis quil aymoit le
mieulx. Estans doncques assis a ta
ble et faisans bonne chiere / soudaine
ment les effrea la douloureuse cla //
meur et barbarin urlement mesle a //
vecques gra
la prochaine tente / si se commenca ar
mer la garde qui faisoit le gait deva
la tente du roy. La cause de tumulte
que ces dames firent / fut car une es
clave chastre q
devant leur tente / recongneut le ma
teau du roy daire aux mains dun q
lavoit trouve / et cuida
estre mort / apporta ces mauvaises
nouvelles aux dames dont sourdi //
re
quant alexandre congneut la cause
de cest abus / on dit q
coulere
et pour la gra
roy daire. Pourquoy il e
elles leonaton ung noble duc sacha
leur langage a les reconforter. Leo //
naton venu a la tente des dames a
tout aucu
savoir quil venoit de par le roy parler
a elles / mais ceulx qui estoient a len
tree coururent dire a leurs maistres //
ses que lappariteur estoit venu pour
les occire / et pour ce que aucu
noient pour lintroduire devers elles
il entra dedens tout seul / dont elles
eurent plusgrant paour que devant
cuidant leur derreniere heure estre ve
nue. Alors la mere et la fe
daire ambracans ses piez commence
rent a prier que on leur laissast ensep
velir le corps du roy daire deva
on les occist. Mais leonato
que le roy daire vivoit ancores / et q
les estoient non seulement sauvees /
mais demeureroient ancores roynes
et en lestat de leur premiere haulteur
Et qua
rolles de leonato
reconfortees / et commencerent a le re
mercier et louer des bonnes noubel //
les et du bon confort quil leur avoit
donne.
les dames prisonnieres / et des devi
ses quilz firent entre eulx
ALexandre le jour ensuivant
fist ensepvelir les mors dont
les corps furent trouvez /
da ensepvelir et faire ho
ble aux plusnobles des persans. Si
permist a la mere du roy daire ensep
velir ceulx quelel vouldroit a lusa //
ge du pays et les fist ardre / et mettre
en terre aucuns ses parens pluspro //
chains selon lestat de sa presente for //
tune. Et quant les mors furent en //
sepvelis sen ala alexa
dames / en sa compagnie estoit seule
ment ephestio
de tous ses princes / et ai
luy ephestion estoit au roy pareil en
aage / aussi en beaute le surmontoit
par quoy les roynes luy firent hon //
neur a leur sens / pe
roy / mais aucuns esclaves chastrez
leur monstrerent lequel estoit alexa
dre. Alors sigigambis embracant
ses piez excusoit son ignorance / pour
ce que oncques mais ne lavoit beu /
Mais le roy la leva doulcement / et
luy dist / tu nas pas failly ma mere
Car aussi est celuuy cy alexa
faulte se alexandre esut persevere jus
ques a lextreme de sa vie / en telel co
tinence de cueur / je creroie quil fust
plus eureux quil ne se monstra qua
il contrefaisoit le triumphe du dieu
bachus depuis q
saint george jusques a la mer occea //
ne. Et sil eust maistrie ire et orgueil
maulx non vaincus / et non attem //
pte aux mors de ses amis / entre le
vin et les viandes / ne tue ses preux
chevalliers sans les oyr en leurs def
fences quilz devoie
de sa glore / mais lors nestoit pas an
cores fortune respandue sur son cou //
rage / parquoy modereement et pru
dentement lapporta en son commen
ceme
lement en continence
surmo
ent este devant luy / car il tint si sain
ctement les roynes et pucelles de ex //
cellente beaulte / comme se elles eus //
sent este engendrees de son pere.
femme du roy daire que nulle de son
te
point ne viola / mais mist grans cu
res que nul ne fist injures aux corps
prisonniers de la dame / si comman //
da que on leur rendist leur pareme
pourquoy sigigambis luy dist. Roy
tu vaulx que nous prions pour toy.
pour ce que jadis priasme pour no //
stre roy daire / et certes comme je voy
tu en es bien digne / car tu as surmon
te ung si gra
seulement / mais oultre ce en clemen
ce et equite
royne / mais je me confesse ta servan
te / ce nonobstant je prens bien anco //
res la haulteur de ma fortune ja pas //
see / et puis bien souffrir le joug de ce
ste presente / a toy appartient faire ce
q
mieulx que ce soit compte en lieu de
cruaulte que de clemence. Le roy leur
commanda avoir boncueur / et print
entre ses bras le filz du roy daire /
mais lenfant point effrae de son re //
gart quil navoit oncques veu embra
ca le col dalexandre a ses deux mai
Le roy esmeu par la seurete de le
regardant ephestion luy dist.
bien je vouldroie que le roy daire ton
pere eust eu ung pou de ceste asseuran
ce / puis le rendit a sa mere.
il envoya permenon prendre les tre //
sors du roy daire en la cite de damas
APres conge prins des dames
alexandre se partit delles / et
fist drecer sur la riviere de pinaire
autelz / lun a jupiter / le second a her //
cules / et le tiers a minerve pour sacri
fier et leur donner louenges de sa vi
cotre / Puis se tira vers surye / si en //
voya p
couvrer le tresor du roy daire. En ce
voyage les escoutes du duc permenio
rencontrerent daventure ung
gno
p
vost de damas envoit a alexandre /
luy disa
te q
les bagues
fist garder ce messagier / si ouvrit les
lettres lesq
q
ses ducz a petit no
le roy receut les lettres / il e
vers le traitre ce messagier avecq
cu
gardes et entra en damas devant le
jour / do
doubta
il nosoit entrer sans garde ou chemi
incongneu. Toutesfois soy co
en leur roy il p
va
tre prevost fist porter hors de la ville
toute la pecune royale et p
gues faingnant q
verite ceste chose faisoit il pour offrir
celle proye a leur adversaire. Moult
de milliers dho
voie
aucuns des enfans du roy daire / et
moult de princes a tout leur fe
petis enfa
ble co
cu
i
filles du puissant roy ochus q
regne en p
ditochus et opatris son frere. Illec es
toit la fille du roy daire / femme dar
thabase le p
filz q
pri
miral / trois filles dementoris / et la
fe
Brief a pou demeura noble maison
i
mo
dor / et
ho
ges sur leur dos. Mais le proditeur
traitre de si grans tresors fut preste //
ment paye de l apeine deue / car lun de
ses
rence de la fortune du roy daire / et de
la presente luy trencha la teste / et lap
porta hastivement au roy daire q
je croy en eut grant joye
eux
xandre / et de la responce q
dre sur la teneur dicelles.
Daire roy de si grant ost q
descendu en la bataille esleve
en chariot plus en la maniere de triu
phant q
sers et solitaires / lesq
avoit e
il p
culerent quatrevi
gens darmes dalexa
la riviere deufrates / pensans estre a
eulx tout ce q
alexandre
neur de surye luy co
dast diliga
cereus les damas. Il dompta les su //
riens et semblablement lisle de dara
de / et le roy destratus seigneru de cel
le region. Illec luy furent apportees
lettres de par le roy daire / dont il se
courouca fort / car elles estoient fort
aguillonneuseme
mant que priant. Assavoir q
luy tatn de pecune co
ne pourroit prendre / et luy rendist sa
mere sa femme et ses enfans.
regart du royaulme quil vouloit q
co
pouoit souffrir sain conseil quil se p
tist des limites dautruy conte
p
si estoit prest de donner sa foy et rece //
voir la sienne touchant ce que dit est.
Ausquelles lettres alexandre respo
dit en ceste maniere De par le roy ale
xandre a daire / celluy daire don tu
portes le nom destruisit les gregois
qui tiennent le bras saint george / et
les grecques nacions et habitacions
en la province de yonye / apres passa
la mer a grant ost menant guerre en
grece et en macedone / puis perses de
voz predecesseurs vint a nous guer //
roier avecques grant puissance de in
humains barbarins. Celluy no
stant quil fut vaincu en bataille sur
mer / si laissa il en grece mardone so
capitaine / affi
villes et ardist les villages. Le roy
philippe mon pere q
re avoir este occy diceulx q
solicite par espoir de grande pecune /
vous entreprenez guerres injustes
felonnes /
ayez armures si aprises / vous p
gent ne devez acheter les testes de voz
adversaires / sico
de si gra
de mille mars aucuns qui me tuas //
sent par poison. Doncques je reboute
la guerre ne je ne la maine pas /
tes aussi les dieux assistent a la cau //
se plus juste Jay mis en ma subgecti
on grande partie dasye / je tay vai
en bataille /
juste toy devoir i
chose / co
drois contre moy de la guerre: Tou
tesfois se tu viesn devers moy mer //
cy suppliant / je te promes rendre ta
mere ta femme et tes e
con ou pris quelconques / si peus sa //
voir que scay vaincre / et aux vai
pourveoir Au surplus se tu doubtes
venir devers nous / nous te donne //
rons nostre foy que ve
neras sans peril. Doresenava
tu nous escripras te souvienne que tu
escrips no
oultre ce a ton roy mesmes.
roy en la cite de sydon.
DIllec descendit alexandre en
la provi
la ville de bible a luy re
a sydon noble et ancienne cite en laq
le regnoit estrate p
mais pour ce quil avoit rendue la ci
te lus par le peuple que par sa vou //
lente. Il sembla a alexandre i
du royaume / si permist a ephstion q
il constituast roy de sydon celluy qui
sembloit digne de celle dignite Deux
nobles escuiers e
loge en leur hostel. Celluy ephestion
auquel il permist et donna licence de
regner / mais ilz luy respondirent q
a lusance du pays pas nestoit licite
de pre
toit extrait et procree du sang royal.
magnanimite et grant courage qui
desprisoient ce que autres demande
a fer et a sang: leur dist.
soie
entendu que plusgrande chose estoit
refuser q
lez moy doncq
ale a qui souvienne quil ait de vous
receu royaume. Mais co
sent
espoir et que chascu
regner flattoit amis dalexandre
conclurent quil ny avoit plus ydons
q
re
par pourete il gai
a labourer ung jardin vers la ville
la cause de sa pourete co
si estoit vertu et probite.
dant a ses journees navoit point an
cores oy la noise des armures qui a //
voient enverse toute asye.
iers avant dis porta
les habis royaulx entrerent au jar //
din auq
quilz saluere
deulx. Ce pareme
entre mes mai
ger a cestuy soulle q
ton corps / et pre
tu en es digne / mais quant ut reside
ras ou trosne royal co
gn
des q
prens le royaume / ne ceulx ou celluy
duq
au preudo
ilz luy eurent jure foy et fidelite / il se
vint au palais royal aco
escuiers
reno
plaisa
accusa
vers alexandre / lequel le fist compa
roir devant luy / qui y vint assez ma
gnifiq
Le maintien de ton corps pas ne des //
corde a la renommee de ton lignage.
mais je vueil savoir enq
tu as souffert ta pourete.
respondit. O q
je portasse aussi bien et de si bon cueur
le royaume / les mains q
souffisoie
par sa responce grant signe et exem //
ple de sa future vertu / p
leme
ales du roy noble estrate / mais plu
sieurs autres proyes des p
ce te
guerre ta
perse / dont les macedo
jours la victore.
contre alexandre.
Et ja toute surye et toute fenice
excepte la cite de thir estans
aux macedons si avoit son ost le roy
en terre ferme / et navoit entre luy et
la ville q
cite de thir en gra
re surmonte toutes les citez de surye
et de phenice / p
deust recevoir laliance q
rie dalexandre.
de la cite luy presenterent une couro
ne dor / et luy apporterent la ville vi
vres largement.
dons co
me
loit sacrifier au dieu hercules q
de tharse honnouroient deva
autres / car les roys de macedoine cre
oient estre extrais de son lignage.
mesmes estoit averti p
re. Les legatz luy respo
de la ville estoit ung te
dit hercules ou il pouoit sacrifier tout
a son bon plaisir.
ste responce non content leur dist que
malgre eulx y entreroit et de brief / si les
fist rentrer en leur ville / et dirent
aux citoiens ce q
que mieulx leur valusist laisser e
alexandre / mais eulx confia
force de leur cite. Ilz delibererent dat //
tendre le siege / car ung bras de mer /
large de quatre stades / couroit entre
la ville et la terre si roideme
pouoit faire po
part la mer p
ture des murs dicelle / et ainsi ne la
pouoit on approcher / si non par navi
res / et ancores a gra
pourquoy alexandre / affin de no
pescher son intencion / envoya aucu
ses ambassadeurs dedens thir pour
les cuider pacifier vers luy /
ner et ottroyer passage parmy la ci //
te / mais ilz luy occirent ses messa //
ges et les tomberent en la mer : voya
alexandre / dont il fut si courouce q
jura de jamais soy dep
avoir la cite et les habitans a son co
mandement et voulente. Si fist ta
tost apporter pierres et gors marien
quil fist getter au fons dicelluy bras
de mer pour se venir confermer a la
cite / mais ceulx de thir empeschoient
louvrage / neantmoi
en acheverent la pluspart.
ce que la longue demeure e
alexandre / il sen ala en arabe et de //
laissa a ce siege deux de ses princes /
cratere et perdicas / durant laquelle
absence dalexandre ceulx de thir co
poserent une grant nef quilz empli //
rent de choses co
mes oindirent de poye de souffre
graisses / et puis la conduire
du vent qui fort souffloit pour estre
portee contre le molle ou estoient di //
vers e
tons et bastilles / puis y bouterent le
feu / et de fait bruslerent lesdictes ma
chines. occire
et ainsi destruisirent louvrage jusq
au fons. Alexandre retourne dara //
be fut moult dolant de ceste aventu //
re / toutesfois il fist prestement refai
re ung nouveau molle En ce temps
luy vindrent grant nombre de navi
res de grece et de cypre / pourquoy il
assaillit la cite par mer / et leur aba //
tit les murs en plusieurs lieux / et se
neust este ung horrible te
dit p
cite en celle nuyt. Quant la mer fut
paisible / il y vint une grande balai
ne hurter contre le molle /
tre les murs de la cite / dont les deux
p
et chascun a son avantage.
te de thir par alexandre.
Alexandre doncq
jours de repos a ses ge
mes leur
vire: les grues et autres artilleries /
affin dassaillir la cite de toutes pars
Le roy en p
haulte grue a gra
gra
les royales enseignes on eslisoit des
dars sur tous les autres / et sa
te il y fist choses dignes de memore /
car il enferra de sa la
fendoie
fut la cite pri
ples ne a ceulx q
leur refuge.
grande et puissante estoit celle cite /
quant dedens les murs dicelel fure
occis quarante mil hommes tous ar
mez / dont au roy alexandre et aux
siens fut ung moult triste septacle /
il pardonna aux legatz de carthage
leur denoncant la guerre en temps
futur.
cite ou septiesme mois de son siege /
ouquel siege estant il escripst lettres
au prince de la loy des juifz quil luy
envoyast ayde et secours / et vivres
pour gouverner et entretenir son ost
et tout autant de tribut quil donnoit
au roy daire. Auquel respondit le pri
ce quil avoit fait serment au roy dai
re / et jure de non porter armes con //
tre luy sa vie durant /
ne pouoit nullement enfraindre. De
ceste responce fut alexandre moult
trouble et courouce / pourquoy quant
il eut subjugue thir / il se partit et vi
mettre le siege devant la cite de gaze
ouquel siege luy furent apportees let
tres de par le roy daire son adversai
re / contenantes en substa
sist prendre a femme et espouse sa fil //
le nommee eschapitre quil detenoit
prisonniere / et q
son douaire toute la region situee en
la riviere dalin / et le bras saint geor
ge / avecques plusieurs remonstran //
ces et avectissemens du fort et mer //
veilleux pas qui ancores luy restoit
a conquester / et les grosses et peril //
leuses rivieres qul avoit ancores a
passer. Et quant laexandre enten //
dit la substance des lettres il respon
dit aux messagiers que le roy daire
promettoit lautrui / et vouloit met //
tre en partage tout ce quil avoit per //
du / car il luy offroit en douaire ce de
quoy il avoit maintenant la posses //
sion. Et toutesfois les condicions de
la paix doivent par rayson estre do
nees des vainqueurs et prinses et re //
ceues des vaincus:
ignoroit en quel estat tous deux es //
toient quil lesprouvast prestement p
bataille / et quil nespouventast plus
de passer rivieres celluy qui bien sa //
voit transnager les mers.
temps ceulx de rodes se rendirent a
alexandre / et aussi firent plusieurs
citez et pays. Ceulx du port de thene
don se fussent voulentiers rendus a
luy / mais farnabase amiral du roy
daire si bouta a tout grant gent pour
le deffendre. Toutesfois par la se //
dicion de ceulx de dedens fut prinse
luy livrerent farnabase et autres ses
capitaines tous loyez ensemble
galees avecq
mes
trois mille gregois souldoiers aux
persans. Daventure arriva de nuyt
ung tyrant nomme aristenicq
aucunes nefz coursaires: cuidant ve
nir au secours de farnabase ignora
la prinse dicelle / descendit des nefz /
Et interrogue des gardes qui il es //
toit / respondit que cestoit il qui ve //
noit a farnabase / pourquoy caute //
ment luy ouvrirent la porte / et tan //
tost quil fut dedens ilz le lierent et
tous les siens et le presenterent a am
photerre
de par alexa
macedons en lisle de mathelin q
fut rendue par cares gouverneur di //
celle par telle convenant quilz luy sau
veroient la vie.
LE roy daire desespere de la
paix quil pensoit obtenir par lettres et messages / convertit so
rage a refaire nouvelle armee / pour
quoy il fist venir en babilonne les chi
efz de les gens darmes. Il comman
da a bessus q
la plusgrant multitude de gens bat
trie
tesfois daire craingnoit icelluy bes //
sus / car il le savoit estre homme mu
able et non content de son estat. mais
alexandre ne pouoit nullement sa //
voir en quelle regio
daire / car telle coustume ont les per //
sans que sur peine de mort ilz ne reve
leroient aucune chose q
tenue secrete. Pour ceste cause alexa
dre ignorant tout ce quon faisoit de //
vers son adversaire. assiega la cite
de gaze / dedens laquelle estoit ung
loyal chevalier nomme bethis qui la
deffe
dre commenca a la faire miner et ap
procher ses grues et autres engins q
pou y firent. Tandis que le roy en //
tendoit a fermer son siege et quil sa //
crifioit a lusance du pays. Ung cor
baut volant en lair laissa cheoir une
rocque de terre quil portoit e
gles dessus la teste dalexandre. La
quelle tantost seffroya et departit en
petites pieces / Puis sen ala asseoir
sur la plusprochaine grue qui estoit
ointe de chiment
atachees les esles contendoit seslever
mais cestoit en vai
prins des assistens. Le roy sen co
la aux prenostiqueurs qui luy dire
que ceste chose signifioit leversion de
la cite / mais il y avoit peril q
ne fust navre / pourquoy ilz luy con //
seillerent de riens
nee. Et incontinent alexandre fist so
ner la retraitte Pour laquelle les en
nemis e
que paravant navoient este / sailli //
rent dehors leur cite / et commencoie
a abatre et occire les macedons qua
alexandre oublie de son peril bestu si
plement du haubrego
devant ses ennemis.
valier darabe subject au roy daire
qui illec lapperceut print la hardies //
se dentreprendre ung fais plusgrant
que sa fortune.
glaive de so
aux piez dalexandre comme rendu.
Le roy fist lever le supplia
lut recevoir entre ses chevalliers /
mais le barbarin transporta acoup
le glaive et en voulut ferir le roy. Le
quel voyant venir le coup se sauva p
une desmarche et coppa le poing du
barbarin avecques lespee. Par ceste
aventure cuida estre alexandre qui
te du pressage dessusdit / pourquoy
il sabandonnoit plus de devant / et
se mettoit ou plusfort dangier / telle
ment quil fut attaint dune flesche en
lespaule /laquelle no
bergon entra bien parfo
lippe son medecin larracha / et lesta
cha du sang qui moult fort en decou
roit. Toutesfois le roy nen laissa o
ques lestout tatn que la playe sescre
va /
se a saillir en ung mont sur ses ge //
noulx. Illec le prindrent ses amis et
lemporterent en sa tente.
this pensant quil fust mort se retrait
moult joyeux en sa cite.
alexandre se fist garir de celle playe
il fist miner dessoubz murailles /
faire moles de la terre plushaultes
q
les ennemis / finableme
nieres tresbucherent les murs / auq
tresbucheme
ce dune pierre qui luy cheut dessus la
jambe /
lassault de celle cite quil print: et fist
amener bethis le capitaine / lequel ve
nu en sa prese
requerre mercy / pourquoy alexa
le fist trainer vif au tour de la cite.
Apres ceste victore conclud alexan //
dre aler en jherusalem co
premier que descendre en egypte / pour
quoy jadus evesque de la loy consti //
tue en grant paour pour le couroux
quil savoit estre au roy pour sa pre //
miere contumasse / ne savoit a qui a
voir recours pour resister aux mace
dons. Toutesfois il
juifz offrir sacrifices
quil voulsist subvenir a son peuple.
et le delivrer des dangiers avenir.
Icelluy doncques endormy apres le
sacrifice / dieu luy commanda quil se
confiast en luy /
peaulx de fleurs et fist ta
les portes / et quil sen alast au deva
dalexandre ensemble les prestres re
vestus en estolles legitismes:
ple en blances robes.
sesveilla il fut moult joyeux de ce q
avoit veu. Il revela a tous ceste visi
on et commanda a faire a chascun ce q
dieu luy dit et avoit commande.
Quant alexandre approcha la cite
de hierusalem le prince jadus luy ala
au devant en lordonnance dessusdi //
cte / luy faisant plusgrande et plus
saincte reverence que a coustume nes
toit de faire aux autres / en ce poi
drent jusques a ung lieu nomme se //
phin qui vault autant a dire en fran
cois la roche. duq
hierusale
nes cuidoient que alexandre deust co
fondre les juifz et obprobrier leur pri
ce. mais il avint tout le co
alexandre voyant la multitude ve //
stus de blances robes / et les prestres
vestus de cramoisy / et le prince de la
loy ayant une estoille dor iaccintue
le cydra
lame dor ou estoit escript le no
Alexandre tout seul savance
ra le nom de dieu / et porta le gra
neur au p
juifz a une voix saluerent alexa
Tous les princes denviron furent
moult esbahis de celle humilite / pour
quoy permenion linterroga quil luy
dist la cause de celle adoracio
alexandre respondit / je nay point a //
dore cestuy homme / mais le dieu do
il tie
en songe en tel habit comme cestui cy
moy esta
done / qui me dist que hardyme
trepri
propice. Apres ces parolles parvi
en la cite ou il monta au temple et sa
crifia a dieu selon linstruction du pre
stre de la loy / puis luy do
dons / et luy presenta le livre de dani
el ouquel livre estoit escript que ung
des gregois destruiroit la provi
perse / dont il eut gra
Lendemain comma
on luy demanda tout ce que on vou
loit avoir de luy /
que on leur laissast user des loix de
leurs peres. et quilz fussent sept ans
sa
cordee / et plusieurs le suivirent en sa
guerre tenans leur loy.
du pelerinage que fist alexa
piter hamon.
DE hierusalem se partit alexa
dre et sen ala p
la cite de caire qui tantost se rendit a
luy / car le pere du roy daire qui illec
estoit nosa attendre sa venue / pour //
quoy il se departit et passa la riviere
en delaissant gra
royales au roy alexandre. toutes les
quelles choses ainsi ordo
dre delibera daler visiter le temple de
jupiter hamon qui siet aux desers in
habitables plains de sablons si ar //
dans par la chaleur du soleil / que a
pou estoit accessible de homme mor //
tel. Toutesfois il se mist au chemin
avecques ceulx q
ce voyage plusieurs legatz vindrent
vers luy a tout dons et presens en si //
gren dobeissance / lesq
exploitta son chemin a mont la rivi
ere de mareotis.
mirent aux desers ou il seroit lo
chose et e
tribulacions et perilz en quoy ilz se
trouverent premier quilz y peussent
p
faulte deaue. Toutesfois pervi
ilz a quatre journees de loracle a len
contre desquelz leur vindrent plusi //
eurs corbeaulx qui les acompaigne
rent jusques au temple / qui estoit co
stitue en ung moult delictable lieu /
plain de boscages et de fontaines. Ale
xandre p
qui estoit assez se
ton / ses habis chargez desmeraudes
luy demanda plusieurs demandes /
assavoir se lempire de tout le monde
luy seroit deu et destine / et se les mur
driers de son pere estoient tous mors.
Item sil seroit vai
tel / a quoy luy fut respondu du tout
a sa voulente.
tourna alexandre du temple hamo
et fist tant quil parvint aux pallus
de mareothis pres de lisle de sarre. Au
pres desquelz il fonda une cite q
ma de son nom alexandre laquelle il
peupla et enrichit de grans richesses.
Puis se tira vers le caire grande cite
et opulente / mais en cheminant il p
vint a la riviere du nyl en laquelle se
noya hertor filz de permenio
flory aage quil eust / dont alexandre
fut si trouble / car il laymoit moult
quil ne sen pouoit contenir /
ce luy vindrent nouvelles de la mort
dandromatus quil avoit laisse gou //
verneur de surye que les samaritai
avoie
p
pour ve
min luy furent amener les coulpa //
bles quil fist mourir p
mens.
plusieurs nacions pour de luy impe
trer plusieurs previleges
de tribuz / ausq
requestes / et en oultre ordonna certai
nombre de gallees pour destruire les
pirates et coursaires de la mer q
estoient contraires. Et puis meut so
ost contre le roy daire en tenant le che
min vers la riviere deufrates. mais
quant le roy daire apperceut que son
ennemy sestoit transporte degypte en
auffricq
en la p
yroit aux derraines p
aume. Toutesfois il sen vint passer
monstres en babillone qui fure
mees a plusgrant nombre que celle q
avoit perdue en licie / il passa oultre
la riviere deufrates et celles de licus
unie
batialle Alexandre q
chevaucher et de loingz les avoit co
jecturez / ne pouoit concepvoir en son
courage que apres avoir renverse
confit tant de milliers que ung pou
par avant avoit fait / on peut avoir
recouvre si grant ost ne mis ensem //
ble tant de peuple / toutesfois il despri
sant icelluy parvint en
deva
pas sans grant peine
luy convenoit premier passer la rivie
re deufrates et celel du tigre.
laquelel ariston son co
satropaten le capitaine des gens de
cheval des persans et apporta a ali //
dandre la teste dont il en fut moult
joyeux. Alexandre fist en ce lieu resi //
dence deux jours et au tiers fist pro //
noncher son voyage
prestast / mais apres la premiere veil
le de la nuyt la lune eclipsa et se cou //
vrit par linterposicion de la terre do
grant murmure en sourdit entre les
gens darmes / toutesfois par la sup
sticion des egypciens ilz se rasseure //
rent et prindrent courage de comba //
tre les persans qui boutoie
par tout ou il devoie
leur oster vivres.
du deuil qu alexandre enfist / et des
souspessons que le roy daire en eut.
Ainsi que alexandre tenoit so
chemin vers son adversaire
ung esclave chastre de la co
de la femme du roy daire luy appor //
ta que la royne commencoit a faillir
et que apeines soustenoit son esperit /
et tantost vint ung autre qui luy a //
nonca morte / dont alexandre en me
na pareil deuil comme il devoit fai //
re pour la propre mere. Et ancores ce
doubla son deuil quant il vint en la
tente ou il la trouva gesant proster //
nee a terre ou millieu de lancie
me de ses fillettes et de son petit filz.
Tandis que ce trouble estoit lu
esclaves eschappa et fist telelmetn q
parmy les bois et desers il parvi
estoit le roy daire / lequel tantost lin
terroga / et luy demanda la cause de
sa venue y adjoustant grande suspi
cion de son maleur. Certes respondit.
lesclave / sire cest bien loi
te doubtes / car tout lonneur q
estre porte aux roynes de leurs sub //
gectz est observee aux tiens du vain
queur. mais saches que ta femme est
nagaires trespassee Alors fut si gra
clameur en lost que on noyt que ge //
missemens et pleurs. Le roy ne doub
toit point quelle ne fust tuee / pour ce
q
lexa
menca a faire ceste exclamacion. O
alexandre quel grant crime ay je co
mis / et lequel de tes prochains ay je
mis amort / a ce que tu deusses ren //
dre ce loyer a ma cruaulte. Tu mas
hay / mais prens que tu meusses as //
sailly de juste guere / devois tu pour
tant avoir a faire contre les femmes
Lors luy jura lesclave par les dieux
du pays que alexandre navoit riens
meffait contre la dame / et mesmes
quil avoit plore sa mort moult te
ment. De ceste responce fut ancores
plus angoisseux le cueur de laimant
co
de adultere. Si fist i
tous les assistens / et ne retint seule /
ment fors lesclave auq
spirant O thiriotes ne vois tu quill
que lieu je feray icy presteme
ter la gehine et les tourmens / mais
nattens pas tant quilz soie
de me dire la verite de ce que jay suspi
cio
les dire se alexandre jouvencel a ose
faire la chose a ma femme don jay
honte et doubte de demander. Mais
thiriotes en protestant les dieux
pelant tous les tourmens afferma
au roy que sa femme avoit este tenue
chaste et sai
re qui ancores estoit en vie et en bo
sante. De ceste affirmacion se conten
ta le roy / et plora moult amerement
Et ancores les yeulx plains de lar //
mes tendit les mains vers le ciel en
disa
vous supplye que vous veuillez res //
tablir mon royaume.
est desja fait de moy / je vous requiers
que nul autre soit roy dasye devant
cestui cy qui mest adversaire tant ju //
ste vaincqueur et tant misericors / et
combien q
te
envoya la tierce fois dix notables
ambassadeurs des plus pri
de ses parens porter nouvelles con //
dicions de paix. Lesquelz alexandre
fist appeler en son conseil do
ancien dist.
du roy daire devant alexandre
princes tous assemblez disans.
Alexandre ce que le roy daire
te demande paix / cest ja la ti //
erce fois / nulle force ne le meut: mais
ta justice et continence le constraint
a ce faire. Sa mere sa femme ne ses
enfans ne sentons point estre prison
niers / si non en tant quilz sont sans
luy. Tu nas point moins de soing a
lonneur de celles qui demeurerent en
vie q
les appeles roynes / et leur permes te
nir estat de leurs premieres fortunes
Je voy to
daire quant il nous tra
toy /
mais tu pleures ton ennemie. Ja se //
royes constit ne en bataille se le soing
de la sepulture ne te tenoit en besoi
Et quelle merveille est il doncques
sil demande paix a ung tel ennemy
ta
entre ceulx ou il ny a point dayde.
Paravant il destinoit la fin de to
pire / depuis la riviere de lain jusques
en la fin de la province de lidie /
tenant il toffre tout le pays estant entre
lebras saint george et la riviere de
eufrates / et tout ce te ordonne en dou
aire de sa fille laquelle il te do
retiens doncques en hostage de paix
et de foy othus son filz que tu tie
sonnier / et luy re
filles pucelles / le roy daire ten prie et
que tu vueilles pre
personnages tre
sieurs autres remonstrances luy fi //
rent pour linduire a prendre paix /
mais alexandre les fist retraire de //
hors sa tente et dist quil en prendroit
conseil / auqel il appela tous ses pri
ces pour savoir deulx leur oppinion
Longuement nosa aucun deposer ce
quil sentoit / pour ce quil sentoient q
la voulente du roy leur estoit incer //
taine / finablement permenion dist.
Pieca eussen conseille au roy alexa //
dre quil eust re
decoste damas a ceulx qui les vou //
loient rachetter / car on en eust assem
ble une tresgrande somme de deniers
et maintenant je co
xandre veuille permuer et changer
pour trente mille mars une vielle et
deux pucelettes qui sont empesche //
ment de lost / veu quil peut ja obtenir
ung puissant royaume par condici //
on / et non par bartaille. Et si disoit q
alexa
macedo
pays desers. Ce conseil ne pleut gai
res au roy / parquoy il respo
jestoie permenion jaimeroie mieulx
pecune que glore.
suys seur de pourete / si me souvient
que je suys roy non pas marchant /
Certes je nay riens a vendre / et si ne
vueil pas estre quitte de ma bo
tune.
prisonniers plushonnesteme
nerons en pur don / que par rachat de
finance. Apres ceste deliberacion fist
rappeler alexa
il respondit en ceste maniere. Dictes
a vostre roy daire que ce que jay fait
benignement et liberalement / je ne
lattribue pas a son amour / mais a
ma propre nature / je nay point acou //
stume mener guerre contre les priso
niers ne contre femme Il faut que
celluy q
sil me demandoit la paix en bo
paraventure je delibereroie de luy do
ner. Il induit mes gens a trahison p
ses lettres en leur prometant gra
pecunes / il le me fault persecuter jus
ques a la mort / non pas comme ju //
ste adversaire / mais co
empoisonneur.
paix que vous apportez le font vai
queur / se je les prens il me donne fra
chement ce qui est desja mien.
moy dicy affin que je sache que ce ou
vous retrairez soit a vous / aussi par
semblable liberalite il me do
le laquelel il devoit donner a lun de
ses subgectz. Certes moult prouffi //
te sil mayme mieulx avoir pour ge
dre que nasee son serviteur. Alez do
ques
q
tout ce quil a ancores / est le pris et le
loyer de la guerre / laquelle ordonne
ras les limites des deux royaumes /
et au aura chascun de nous ce que for //
tune luy enseignera. Les ambassa //
deurs moult esbahis demanderent
conge du roy. et il leur ottroya. Puis
sen vindrent devers le roy daire / au //
quel ilz raconterent tout par ordre ce
quilz voient trouve en alexandre /
roys daire et dalexandre.
Alexandre ayant paye la juste
debte de sepulture a la femme
du roy daire / et toute sa pluspesante
et lache compaignie delaissee a petite
toute dedens ses garnisons. il se tira
devers so
les et scadres ai
de ce faire. Le roy daire estant aver //
ty de la venue dalexa
en ordonnance dont il avoit grant
plente / car il avoit cinqua
le hommes a cheval. et deux ce
a pie / et ainsi sen vi
de lost de son ennemy. Ce temps pen //
da
cremeur sans aucune doubte / car co
me tous forsennez se commencerent
a troubler par secrete paour decoura
au courage de chascun / pour ce que la
resplendeur du ciel ou temps deste /
que par nuyt sembloit ardre / leur do
na apparence de feu entreluisant / si
pensoient que ce fussent flammes re //
splendissans de lost du roy daire qui
maulgre des persans fussent descou
vertes / et tellement furent esbahis q
se masee qui faisoit lavangarde fust
survenu en ces e
porte grant dommage.
congnoissant cestuy trouble fist son //
ner ses trompettes affin de ralier ses
gens / et en belel ordonnance occupa
ung terte / duquel il pouoit conside //
rer et speculer lost de son ennemy qui
estoit innumerable / dont il fut co
tue en diverses oppinions / mainte //
nant a prendre le conseil de permenio
maintenant luy croissoit le courage
de poursuivir sa fortune parquoy il
fist hastivement faire ung tre
fosse tout a lenviron dicelluy terte /
Ceste euvre parfaicte il entra en sa te
te / dont il pouoit veoir plainement
toute la contena
re q
couvers de hancheures
il fut constitue en gra
pourquoy il assembla a conseil / affi
davoir loppinion de ses chiefz de guer
re. Permenion qui le plus expert es //
toit de tout disoit quil estoit besoi
les envahir demblee et de nuyt / et no
pas de batialle /
estans entre eulx contraires et discor
dans en meurs et en langages pou //
oient estre oppressez par nuyt / et sur //
prins a desprouveu si seroient tous es
bahis du sommeil
se quant ilz les assauldroie
ble de la nuyt / mais p
ent plusieurs inconveniens de la ter //
reur et horrible grandeur de leurs en //
nemis qui estoient comme gens sau //
vages et inhumains.
la plupart des chevalliers se conde //
scendirent et accorderent a loppinion
de permenion. Mais le roy alexa
regardant devers eulx leur respon //
dit que celel cautelle estoit de bringa
et de larronceaulx / et quil se vouloit
maintenir et conduire comme roy /
affin que sa glore ou fortune avenir
ne luy fust imputee a bara et triche //
rie / ains me le fault dist sil combatre
au plain du jour / Jayme mieulx re
pentir de ma fortune / que avoir hon //
te et vergongne de ma victore / car ce
ne seroit point fait de audax
eux courage / pourquoy je vous co
mande que vous vous appareillez
a la bataille. Et quant ilz eurent en
tendu la parolle // ilz sen alerent prendre
chascun leur refection en son lieu.
Le roy daire conjecturant que son ad
versaire ne voulsist faire ce que per //
menion luy avoit conseille / co
tenir les chevaulx bridez /
mes prestz toute celle nuyt / parquoy
tout lost resplendissoit de plusieurs
feux / et le roy mesmes acompaigne
de les ducz aloit veoir lordonnance
de ses batailles en invoca
le soleil et le feu eternel quilz leur en //
voiassent la victore.
devers les macedons estoit aussi se
blable soingecture.
comment on ne le pouoit esveiller le matin.
Alexa
fut si esbahy fist appeler ari //
stander pour faire ses veux et ses pri
eres / lequel arista
be portant une herbe nommee verue
ne aloit le chief embronche devant le
roy demandant et requerant ses prie
res a jupiter et a minerve.
quel sacrifice alexandre sen retourna
en sa tente pour reposer le residu de la
nuyt / mais il ne pouoit prendre som
meil ne souffrir aucun repos.
fois pensoit dassaillir la dextre esle
de son adversaire / autreffois la sene
stre: Puis vouloit aler ou fons de la
bataille / et brief il y fut si agreve de
ses angoisses que le cueur luy assom
ma et oppressa de grant sommeil et
pesant. Et ja les ducs apres soleil le
ve estoient venus pour recevoir son
commandement qui estoient fort es //
bahis du silence non acoustume / car
pour ce que le roy aux autres perilz
les avoit acoustume desveiller et ap
peler. Ilz sesmerveilloient de ce q
cores nestoit pointesveille / mesmes
ou derrenier destroit de ses affaires /
et ne pensoient point quil reposast p
sommeil / mais quil estoit amati de
crainte et de paour. Toutesfois nul
des gardecorps ne fut si hardy den //
trer en la tente du roy. Permenion q
moult estoit a
a faire / senhardit si entra dedens la
te
fois / mais oncques ne le peut par ce
esveiller / pourquoy il le bouta et les
veilla / disant il est desja hault jour.
le roy daire ton adversaire commen //
ce a faire marcher ses gens / et les ti //
ens desarmez attendent ancores ton
commandement et ordonnace Ou
est maintenant celle vigueur de ton
courage que tu soulois avoir en nous
esveillant et estant le premier sur les
rengs. Pense tu respondit alexandre
que je peusse prendre sommeil devant
que jeusse descharge mon cueur du
soing qui retardoit mon repos. A ta
fist sonner ses trompes en signe de la
bataille / mais pour ce que permenio
perseveroit ancores en admiracion de
ce que alexa
ge de toutes cures il avoit prins son
repos. Alexandre luy dist.
pas merveilles. car aleure que le roy
daire ardoit le pays et gastoit les vi
vres. Je ne me pouoie contenir mai
tenant que doy je cremir quant il sa
preste a moy livrer la bataille sans
faulte il a acomply tout mo
Alez vous en chascun a son enseigne
car je viens tout prestement / si vous
diray ce que je vueil avoir fait. Ta
tost quil fut arme / il sen vi
ge
veu de semblant plus quil se mo
a celel fois / puis fist rompre les tre
chis /
du terte / ainsi q
ordonner en les incitant et enhortant
de bien faire / et leur fist de moult bel //
les et subtilles remo
re / en leur rame
et victores quilz avoient eues. et les
grans honneurs quilz y avoient re //
ceus / enleur donnant bon courage /
Mais avant que on fust venu a asse
bler e
homme fugitif nomme byon / vint
devers le roy alexandre a la plusgra
course quil peut / et luy dist que le roy
daire avoit fait semer et getter chau //
cetreppes sur terre a celluy endroit p
lequel il pensoit que ses gens de che //
val devoient passer et marcher.
celle cautelle alexandre advertit di //
ligamment tous ses capitaines / af //
in deviter ce perilleux dangier / do
ses gens darmes en eurent plusgra
courages et plusgrant voulente de
combatre leurs adversaires / qui par
telle cautelle et decepcion les vouloit
anticiper et avoir sur eulx victore.
moult ententif a ordonner ses batail
les / et a instruire et enseigner ses pri
ces et hommes de guerre a bien faire.
affin de rebouter celluy et ceulx qui
luy venoient calenger
regne /
et enfans / et desja detenoient des
plusnobles / pourquoy nous tous
dun courage vengons les injures a
nous faictes.
les dieux presidens ou pyas / par le
feu eternel par la resplendeur du so //
leil naissant et couchant dedens les
parties et fins de mon royaume. et p
la memore eternele du roy cyrus qui
fut le premier qui amena lempire de
perse que vous nous vengez de ceste
extreme honte / et que vous resour //
dez et exaulcez le nom et les gens
des persans. Puis dist a ses gens en
ceste maniere. Alez joyeux et plains
de bonesperit et vertueux courage /
Car vous portez ja en voz mains
dextres liberte et espoir du te
nir.
ment le bagage dalexandre fut pil //
lie / la fuite du roy daire / et la victo //
re dalexandre.
Tandis fist alexandre marcher
lasse
affin deschever les chaucetreppes /
dont le fugitif lavoit averty / et affi
de charger sur le roy daire qui deffen
doit lesle senestre. Dautre part daire
amonnesta bessus quil se tirast celle
part: affin de rompre par ses charios
couvers de faulx trenchans les ma //
cedons comme il fist / car il les mist
en tel destroy que a peine se pouvoie
lier.
charios et bagaiges des macedons
quilz occuperent / et desloyerent les
prisonniers persans qui illec se gar //
doient / mais oncques la royne sigi //
gambis pour ceste chose nen monstra
aucun semblant de joye / ains demeu
ra en son estre sans aucun signe com //
me immobile / dont plusieurs eurent
grant merveilles de sa co
tesfois quant ceste chose fut noncee a
alexandre / il nen fist aucun compte.
ains persevera de bien en mieulx a la
conduite de sa bataille / et de fait se
bouta entre ses ennemis telleme
en fut enclos et les avoit au dos aus //
si bien que au visage / et se neussent
este les chevalliers argiens qui rade
ment le poursuivirent / il estoit en da
gier dy mourir / mais il y fist droit //
tes merveilles de son corps / car il aba
toit et occyoit tout ce que en son chemi
encontroit / et de fait fut le roy daire
constraint de sen fuyr en grant desor //
donnance
siens. Toutesfois en lesle senstre q
permenion gardoit aloit la beso
tout autrement. car masee qui de rie
ne savoit le departement de son roy /
loppressoit / tellement que permenio
fut constraint denvoyer pour secours
a alexandre qui poursuivoit le roy
daire / mais ne demeura gaires q
see eut les nouvelles de la fuitte de so
roy / parquoy il deffaillant omba //
tit pluslachement que fait navoit /
dont permenion ceste chose apercee //
vant se fourra dedens les persans p
telle vertu quil les tourna en fuite /
mais ignorant ancores en quel estat
estoit alexandre en son coste ne pour
suivit point loing masee qui en sen
fuiant comme confus et mate et ses
gens mors et desconfis sen ala pas //
ser la riviere luy et le demerant des
siens qui nestoit pas moult gra
bouta dedens babilonne avecques le
residu de lost desconfit. Le roy daire
tourna son chemin devers la riviere
de licus quil passa / et e
parvint a la cite darbelle lequel pour
suivit alexandre / et en occiant et de //
trenchant indifferamment ses enne
mmis ou ta
que le nombre en est inco
la pluspart mourut de soif / et se noi //
rent en la riviere de licus quant ilz se
toient leurs ennemis au dos.
que alexandre retournoit de celel fui
te on luy no
dont il fut moult joyeux / mais en ce
stui retour luy avint plusgrant peril
quil navoit eu en toute la journee /
car luy retournant sans aucune or //
donnance comme joyeux de sa victo
re / cuidant tous ses ennemis estre
mors ou en fuite / luy apparut subite
ment une ocmpaignie de gens a che
val qui desprisa
macedons fourrerent dede
alexandre aloit deva
dissimulant plus que desprisa
ril / mais a celle heure ne luy faillit
felicite perpetuelle aux choses adver
ses / car il tresperca de sa lance le con
ducteur des dictes gens a cheval qui
moult efforcoit la bataille Et cellui
rueius / alexandre e
chain / et puis les autres ensuivant:
mai sles persans ne si acouardirent
pas / ains se ve
que de celel journee navoient fait / fi //
nablement il leur sembla plus seure
chose / attendu la nuyt qui les surve //
noit deulx mettre en fuite que de plus
combatre. Et ainsi sen retourna ale //
xandre et ramena ses gens darmes
en son ost vaincqueur de plus de qua
rante mille persans occis celle jour //
nee / et moins de trois cens des siens
mais ses capitaines ne so
a louer de luy / car ilz se portoient si
vaillamment quilz sembloie
lyons. Le bras de ephestion y fut per //
ce dun elance / perdique senos et me //
nides y furent a pou occis de sayettes
et ainsi fault co
gens / et eulx de tel roy estre bien di //
gnes.
sen aler au fins de son royaume.
la rendicion darbelle / et lancienne ci
te de babilonne.
COmme dit a este et monstre
cy dessus le noble roy daire se
retira en la grande et riche cite dar //
belle oultre la riviere de licus ou ilz
determina e
de sen aler aux derrenieres parties de
son royaume / delaissant a alexan//
dre toutes les proies du riche pays q
il habandonoit / et de fait se depar //
tit dillec / et ses amis bien e
virent murmurans du pusillanime
courage de leur roy / mais faire leur
convenoit Alexandre qua
toutes choses necessaires a son inten
cion sen tourna vers la cite darbelle
qui tantost luy fut rendue / ou il trou
va quatre mille mars dor / et oultre
ce p
richesses de lost / ainsi q
dit.
dre pour la grant puanteur qui illec
estoit a cause des charo
comme aussi pour poursuivir son in
tencion et entra en la region darabe.
moult fertile et habondant de tous
biens. La cause de ceste fertilite est lu
meur qui descent des deux rivieres ti
gris et eufrates qui lencloe
grant habondance de pasturages /
quilz comprendent deux mille et ci
ce
sopotamiens qui est de mesme ferti
lite.
de son ost parvi
laquelle a une caverne dont une fon
taine gette grant foison de cyment /
dont la tour de babilonne fut loyee /
mais alexandre tirant vers babilo
ne / masee luy vint au devant et se re
dit a luy sa femme ses enfans ense
ble sa cite.
moult agreable / car tenir siege deva
une cite ta
se difficile / avecques ce q
see estoit homme illustre
la main. si sembloit a alexandre qu
par son exemple il inciteroit les au //
tres a eulx rendre.
causes il receut benignement icelluy
masee et sa famille / toutesfois il fist
toutes ses gens renger / ainsi comme
bataille Les babilo
sur les murs / desirans congnoistre
leur roy nouveau.
vindrent au devant / entre lesquelz
luy vint baghophanes capitaine de
la tour / et tresoriers des deniers roy
aulx / lequel affin qu en grace et en
amour devers alexandre ne fust sur
mo
le chemin de fleurs et de chappeletz /
deux costez de la rue ausquelz il ad //
jousta encens et autres odeurs aro //
matiques. Avecques se le suyvoient
dons et presens quil prese
dre / et plusieurs lyons et lupars sau
vages dede
estant pres dillec avecques masee en
viro
cite de babilonne en grande jubilacio
de tous les habitans : et lendemain
kuy furent delivrez tous les tresors
royaulx.
trente trois jours en grandes volu //
ptez et delices. dont ses gens en fure
moult effeminez. Plusieurs nouve //
aulx gens darmes luy vindrent de
macedone
es et donna a chascun homme de che
val six cens deniers / et a chascun ho
me de pie deux cens deniers / chascun
denier valoit autant que vault a pre
sent ung ride dor.
xandre en joustes: et de la cite de suse
a luy rendue.
CEs choses ainsi ordonnees le
roy parvint a la region de sa //
trapine moult plentureuse / parquoy
il se tint illec longuement. Et affi
ses gens ne demeurassent en oyseuse
il donna plusieurs pris a ceulx q
eulx se combatoient p
valerie. Chascu
ve le plus preux. seroit constitue chief
de mil combatans. Et lors fut tou //
vee ceste maniere de distribuer les ge
darmes p
moie
eut ordo
tilite
min devers la puissante cite de suse /
auquel il re
gouverneur dicelle q
tre de p
dicelle. Alexa
le jouvencel / et icelluy estant sa gui //
de p
moult roidement.
lites a tout dons de royale magnifi //
ce
il fut receu moult honnourableme
de laq
creables. cestassavoir
gent non signe de monnoie. Puis sas
sist alexa
plushaulte q
pourquoy lun des nobles enfans du
roy submist une table pour marche //
pie. Et co
stre q
manda la cause de sa douleur / auq
il respondit q
ger et sacrifier en icelle / et quil ne pou
oit regarder sa table sacree redonda
a jeu et derision / pourquoy vi
xandre une ho
hospitaulx / mais philotes luy dist.
O roy nayes vergongne / ai
pour ce tresbon signe q
ennemi souloit menger est presente //
ment subgecte a tes piez.
desirant aler aux fins de perse / bail //
la la cite / et garnison de trois mille
hommes bons combatans a arche //
laus / et la capitainerie du chasteau
a penophile avecques les ancie
valiers des macedons et gregois.
En celel cite mist la mere
du roy daire / et commanda a do
a sigigambis plusieurs robes de ma
cedoine / et moult de poupres avecq
les ouvriers q
robes / luy disant quelle avoit aucu
plaisir de faire apprendre ses niepces
a ouvrer quil en seroit bien joyeux /
Pour ceste chose saillire
des yeulx de la dame qui monstroit
signe quelle ne prendroit en gre le don
que alexandre luy avoit prese
les femmes des persans ne prenne
chose si mal en gre que de mettre mai
a la laine. Alexandre adverti de ce se
vint hastivement devers elle / et luy
dist O ma mere ceste robe do
vestu nest pas seulement faicte de
mes soeurs: mais de ma propre mere
Certes je congnois que mes meurs
mont deceu / garde bien je te prie que
tu ne prennes a injure mon ignora //
ce car jusques a cy jay garde a mon
pouoir tes meurs et condicions dont
jay este adverti / je scay que deva
persans il nest pas licite aux filz soy
seoir present sa mer e/ fors quant elle
le permet / toutes les fois que je suys
venu devers toy / je suys demeure
tout droit jusques a ce que tu me fai //
soies signe que je me seisse. Tu mas
voulu honnourer en toy incliant de
vant moy ce que je tay deffendu. Fi //
nablement je te rens le no
dolimpie ma mere.
xa
doiers a la priere de sigigambis
Apres que alexandre eut rapai
se le courage de sigigambis en
quatre logis de son ost / il parvi
riviere de tigris/ autrement dicte fa //
sis. Apres quil eut passe ceste riviere
il vint en la region des exiens a tout
dix mille
gouverneur de par le roy daire com //
me medates qui luy deffendit le
dun fort chasteau illec co
roches inaccessibles par apparence /
Toutesfois alexandre y monta / et
main a main si combatit tellement
quilz furent constrains de
gigambis quelel voulsist appaiser le
roy contre eulx Ceste chose fist la da
dame bien envis / mais vaincue de
prieres elle en rescripvit au roy qui de
bon cueur leur pardonna / et leur ren
dit liberte et franchise. Dillec se dep
tit alexandre et pri
p
lesquelles estoit ariobarsames a tout
grant nombre de persans pour deffe
dre lentree / laquelle estoit moult
difficile. Alexandre essaya dy mon //
ter: mais il luy convint reculer en loc
cision de moult de ses ge
ung persa
de les brebis au dessus de ces montai
gens qui dist a alexa
ung autre chemin plus aisible a pas
ser que cestuy. Alexandre le creut et a
petite compaignie des siens laissant
son ost a crathere / suivit le pasteur q
le conduisit par ung destroit chemin
couvert de boscages /
grant peine ilz obtindrent la mo
gne assez loing de leurs ennemis / et
eulx refreschis en hardy courage les
assaillirent au dos / dont les persa
qui de ce ne se doubtoient furent si es //
bahis quilz tournerent en fuyte / pe
sans q
present. Quant ceulx de lost que cra
there gouvernoit oyrent la fremeur
et tumulte ilz monterent au chemin
dont ung pou paravant avoietn este
deboutez. Et lors fut grande occisio
de persa
fut vaincu et tous les sie
de persepolis ne le voulure
en leur cite fuiant / pourquoy luy fut
force de retourner a bataille.
loga alexandre et si fortiffia pour
doubte destre surprins.
le roy se mist en chemi
persepolis / ouquel luy vindrent lec //
tres de par thiraciades tresorier de la
pecune royale / par lesquelles signi //
fioit que les gens darmes estans en
persepolis vouloient pillier et rober
les tresors do
y venist a toute haste pour les obte //
nir / car le chemin estoit despesche / co
bie
tre deux.
ser en ce roy comme sa grande dilige
ce. Car laissant lost des gens a pie /
chemina toute nuyt avecq
de cheval qui estoient traveillez par
si grande espace de chein / telleme
que vers laube ou jour il parvint a
la riviere daraxes / ou il fist tantost
drecer ung pont de bois et de pierres /
de maisons quil trouva illec assez /
pres Il neut gaires chemine oultre le
fleuve avant une pitoiable compai //
gnie digne de memore en pou dexem
ples de fortune / vint ou devant du
roy Cestoient pres de
gois prisonniers que les persans a //
voient affolez et blecez par diverses
manieres de tourmens.
que on les sceut estre gregois / on les
permist venir devant le roy alexan //
dre / et quant ilz furent tous devant
luy assemblez / ilz sescrierent tous a
une voix que le dieu jupiter vengeur
du pays de grece leur avoit p
tu et puissance ouvert et esclarcy les
yeulx par la venue dalexa
ceulx de lost sembloie
luy deulx. Le roy tercha
quil avoit aux yeulx leur comman
da avoir bon courage. et quilz ver //
roie
et enfans. Puis loga son ost a deux
stades de la ville / les priso
gois luy requirent quilz peussent de
meurer en asye / ce que leur ottroya a
lexandre / et leur donna a chascu
ches a leur voulente. et demeurer ou
leur plairoit habiter.
min que fist alexa
LEndemain apres que alexa
dre eut mande les capitaines
de ses gens / il leur monstra q
navoient autre cite en tout le royau //
me plus contraire aux gregois que
persepolis ancienne cite et habitacio
des roys de perse. parquoy il la faloit
sacrifier aleurs ancetres par lever //
sion et destruction dicelle. Alexa
avoit en sa queste prins maintes ci //
tez et mai
en ceste cite surmontoient les autres
passees / lesquelles furent occupees
deschirees rompues
macedons vainqueurs. Loccision se
roit i
fut faicte indifferamment. Toutes
fois alexandre deffendit de non tou //
cher au corps des femmes / ne a leurs
aournemens. Illec luy vint globa //
ris gouverneur de la cite de persaga //
de qui la rendit a alexandre.
ayant par tout mis garnisons envi
ron la fin doctobre. Il se tira plus p
font dedens perse a tout mille cheva
liers / et aucuns legiers compagno
a pie / et tant cheminerent quilz par //
vindrent en une solicitude plaine de
nesges perpetueles et glaces / ou ilz
napperceurent oncques train dhu //
maine creature. Toutesfois alexa
dre descendit a pie / et dune cougnie
fist le chemin / chascun lensuivit ta
quilz vindrent oultre ce desert en fo //
rest non hantee puis passa oultre ta
quil co
res loi
co
lec voyans les macedons estre entrez
en leur pays tuerent tous ceulx de
leurs mains qui suivir ne pouoient.
et se tirerent devers les asprez mon //
taignes desvoyees et toutes couver //
tes de nesges / puis ayant aprivoise
leur fierete par divers parlemens de
prisonniers ilz se rendire
dre. Dillec passa au nardiens ge
aigres et fiers a la guerre / lesquelz
se rendirent pareilleme
le
en persepolis / ou il donna plusieurs
dons a ses amis. Mais tantost ale //
xa
dise de vin tous les grans biens de so
courage. Assavoir la bonne disposi //
cio
les roys par diligence a exploitter
parfaire toutes choses jusques a lim
possible la foy envers les rendus / et
la clemence envers les prisonniers /
car il entroit par jour aux convives
et mengiers avecques femmes com //
munes de ses gens darmes ou se trai
ctoient plusieurs deshonnestes beso
gnes / entre lesquelles une nommee
thais toute yvre luy requist q
sist bouter le feu en lancienne cite de
persepolis Le roy qui de vi
ge sa
et bouta le feu ou palais royal qui es
toit fait de bois de cedre moult souef
flairant. Ceulx de lost appercevans
le feu estre ou palais cuidans le roy
avoir aucun dangier / y acoururent
pour lestaindre / mais quant ilz per //
ceurent le roy mesmes y getter bran //
dons ardans pour lplus le
chascun fist apareillement / ainsi print
fin la plusnoble
ent. Grant honte avoient les mace //
dons que tant clere cite estoit arse et
destruitte avecques les innumera //
bles richesses par leur roy / sea
ble et plain de vin. Le roy mesmes es //
tant hors deu vin sen reentit / mais
ce fut trop tard. Lendemain il do
au compaigno
de oultre les desers en p
poursuivir le roy daire qui remettoit
sus la tierce armee.
DIllec passa alexandre en la re
gion de mede / en laquelle luy
vint de silice acroissement de nouvel
les gens darmes environ cniq mille
a pie. et si en vint dathenes grant no
bre / pourquoy il delibera de poursui //
vir le roy daire qui estoit en la cite del
betane chief de mede. Dillec avoit les
pace de
le distance ne sembloit a alexa
cune chose contre sa diligence. Le roy
daire avoit trente mille combatans
a pie: ausquelz estoient quatre mille
souldoiers gregois / ausq
moult. Il avoit plusieurs archiers
gens de trait / et si avoit mil et trois
cens parthiens a cheval / desquelz
bessus estoit co
ainsi assemblee / le roy daire asse
ses chiefz de guerre / et leur fist plusi
eurs belles remonstrances leur pro //
mettant vivre et mourir entre eulx.
et de jamais les habandonner p
te / ains leur disoit que la mort leur
seroit plus noble / q
guement en celle servitude de honte /
En ceste assemblee estoit arthabase
le plus ancien chambellan du roy q
dist en audience de tous qui luy feroit
compagnie jusques a la mort / et pa //
reillement firent tous les assistens /
excepte bessus le traitre q
avoit aspire ou royaume / et q
le temps propice a ce faire avecq
basanes son complice. Lesquelz e
eulx secretement conclurent de pre
leur roy / et lemprisonner a leyde de
leurs gens darmes dont ilz estoient
capitaines par tel convent que se ale
xandre les persecutoit / ilz gaingne //
roient sa grace comme du vainqueur
en leur rendant leur roy en vie / mais
silz pouoient eschever alexandre q
occuperoie
e
et ainsi recommenceroient dun com //
mun accord la guerre contre alexan
dre. Et pour preparer lentree a leur
maudicte esperance / narbasanes ar
raysonna le roy / et luy dist par ma //
niere de conseil.
commencasmes la guerre contre la
voule
ne cesse de persecuter les persans pour
quoy je te conseille q
duite et lempire a ung autre qui soit
appele roy de
nais. jusques a tant que ton ennemy
soit dechasse dayse / puis icelluy ain //
si victorieux te rendra le regne co
est de rayso
sont a
de la guerre / tu vois que fortune ne
te seuffre aucunement vaincre / don //
ne ceste affaire
sus qui est homme courageux
que les choses seront prosperees /il te
re
turier. O serf traitre respondit le roy
daire / tu as trouve le temps que tu
desiroies pour ouvrir ta traison /
rant son glaive sembla
sist tuer / se prestement bessus et les
bactres neussent pour luy supplie /
mettant au devant lapparence des
maulx et des griefz presens / puis di
re
quilz le mettroie
tres se dep
mieulx consulter leur affaire. Et ar
thabase appaisa le roy en luy remon
strant le temps present / et quil luy co
venoit pour ceste heure souffrir les pa
rolles dun fol mal dictes. De ce con
seil sassentit le roy / mais nonobsta
ce il entra en sa chanbre ou senfrema
dont grant murmure et desolacion
fut en lost. Adont patron le capitai //
ne des gregois fist armer les ge
estre prestz a son commandeme
les parthois sestoient separez des au
tres / et bessus tenoit les bactriens a
part / lesquelz il temptoit et assaioit
a attraire par diverses suasions a so
intencion. Le bon chevalier arthaba
se faisoit tout euvre de bon capitaine
et vint devers le roy lequel il fist men
ger boire / et reprendre cueur de roy et
dempereur ce quil fist a grant regret
Arthabase qui de sa bonte essaioit
mettoit en peine dappaiser ce differe
se trouva ung jour entre les traitres
ausquelz il dist que le roy daire estoit
appaise a eulx / et que le mesmes lieu
et degredacointance quilz avoient /
leur demeuroit e
larmoyans priere
voulsist deffendre leur cause / et por //
ter devers le roy leurs prieres. Lende
main narbasanes vint devant le co
sistore du roy a tout ses gens / et usa
de son office fist sonner le signe pour
desloger. Le roy monta ou chariot se
lon son usance / lors les traitres en //
clinez jusques en terre sefforcerent de
honnoureur celluy / lequel a pou pres
ilz devoie
luy supplierent humblement mercy.
et il debonairement leur pardonna /
comme de bonaire prince quil estoit.
mesmes plouroit avecq
ja pourtant ne se repentirent de leur
traitre entreprinse.
la traison au roy daire.
LE roy daire pensant estre seur
du peril qui luy approchoit se
hastoit a fuir des mai
que seul il doubtoit. Patro
gne de ces quatre mille gregois tous
armez se mist pres du chariot du roy
chercha
il avoit ja sentue la traison dudit bes
sus. toutesfois p
bessus il ne peut celle fois parler au
roy. Le roy sapperceut et fist deman //
der a patron sil luy vouloit aucune
chose / et il respondit que oy / mais il
convenoit que ce fust a part.
fist approcher le roy auquel patro
Sire nous so
mille gregois pour estre co
de ta fortune et telle q
nous te suivrons. car tes choses pro //
speres / et tes adversaires nous asse
blerent a toy / je te supplye p
invincible que tu vueilles mettre en //
tre nous / et establir ta tente et demeu
re / et que nous soio
Et comment dist le roy scavez aucu
ne chose / pourquoy je deusse faire ce
conseil que vous me donnez. Oy re
spondit patron / car bessus et nabar //
sanes te veulent trair en ce derrenier
destroit de ta fortune et de ta vie. Ce //
ste journee sera la derreniere pour toy
ou pour tes traitres / mais le roy re //
spondit q
de soy deffier de ceulx de son pays pour
estrangiers / ado
la vie du roy / retourna devers ses
gens prestz de tout essaier pour acqui
ter sa loyaulte.
le heure expedie sa traiso
tant que alexandre ne luy sceut mal
gre le vif ne luy rendoit / differa jus //
ques a la nuyt ensuivant. Si com //
menca a rendre graces au roy dece q
avoit prudentement evite la traison
du desloyal gregois qui ja attendoit
le guerdon dalexandre en luy presen
tant son chief / toutesfois il respondit
a bessus quil congnoissoit aussi bien
sa justice que la vaillance dalexan //
dre et que sa
bien qui attendoient de luy loyer ou
pris de traison / Car il navoit autre
plusaspre vengeur de la foy violee q
le mesmes alexandre. Et ja la nuyt
commenvoit a prendre le jour quant
les persans ayans mis jus leurs ar
mes. sen aloient en fourrage / mais
les bactriens ai
avoit este commande / demeurerent
tousjours armez Le roy daire estant
en sa te
fort a souspirer et invocant la mort
pour le soulas de sa vie / quant artha
base y survint le cuidant reconforter.
mais il ne peut / si se departit et lais //
sa le roy seul entre ses chastres Gra
hurlemens et douleurs estoit p
lost des persans qui nosoient prendre
leurs armes pour la doubte des ba //
ctriens. Aucuns raporterent a nabar
sanes
de ses p
leurs chevaulx ilz y coururent / et le
trouvere
lierent dessus ung viel chariot cou
vert de peaulx: ses bagues
furent toutes pillies et robees par les
traitres / et puis se mirent en fuite a
tout le roy e
et loye de chaynes sur ung viel chari
ot que tiroient jumens et hommes in
congneus.
de la prinse du roy daire / et comment
il rataindit les traitres fuyans.
ALexandre oya
re avoit meu son ost de ecba //
tane laissa le chemi
il estoit entre et conclud de le chasser /
il vint hastivement a la ville de tha //
bes / ou il luy fut dit que le roy daire
sen fuyoit contre vers les bactres /
puis fut acertene q
re en peril de mort ou de prison. Alexa
dre asse
que maintenant estoit heure de dili //
genter / car il avoit certaine nouvelle
que le roy daire nestoit gaires loing
oppresse ou prisonnier de ses gens. par
quoy ilz pouoient achever en luy seul
tout le labeur qui luy restoit de faire.
A ce conseil saccordere
rent au chemin plus a maniere de fui
te que autrement / car oncques pour
la nuyt ne prindrent repos. Et tant
exploitterent quilz parvindrent ou
village ou bessus detenoit prisonnier
le roy daire. Plusieurs des fuians q
navoient poi
se vindrent rendre a alexandre / par
lesquelz il sceut tout leur conjure.
consuivans la charette du roy daire
lenhorterent quil montast a cheval
eschapast en fuite les mains de so
versaire: lequel ilz avoient veu venir
sur eulx a course de cheval / mais il
leur respondit q
estoient venus / et reclamant la foy
dalexandre disoit quil nyroit ja avec
ques les traitres.
de couroux / jetterent leurs dars co
tre le roy / si le laisserent perce de plu //
sieurs playes / puis navrerent les ju
mens / affin quelles ne peussent aler
gaires loins / et luy tuerent deux de
ses serviteurs qui ancores lacompai
gnoient / puis se tirerent les traitres
narbasanes en hircanie / et bessus en
bactrie / et leurs gens sespartirent la
ou creurent et espoir leur admonne //
stoient sans conduitte ne ordonna
occiant indifferamment / et chercha
la charette ou le roy daire estoit loye.
mais nul ne la savoit trouver. Ainsi
que alexandre se hastoit a peine le sui
voient trois mille combatans / aux
mains desquelz toutes les asse
des fuians venoient cheoir / telleme
que plus y avoit de prisonniers que de
prenans. Cependant les jumens q
portoie
cun sestoient ung pou fourvoiees du
chemin en une valee pres dune fo
ne a laquelle vi
eschauffe pour boire / mais quant il
apperceut les jumens enfferrees de
dars apres quil eut beu de sa fontai //
ne / il vint illec et trouva le roy daire
loye sur la charette comme a demy
mort / mais toutesfois ancores respi
roit il / et qua
et vit le macedo
jay en ceste prese
je parleray a toy qui mentendras / af
fin que mes voix derrenieres je ne get
te en vain / dont qui que tu soies je te
prie que tu vueilles dire de par moy
a alexandre que je meurs debiteur
oblige envers luy de tresgrans bene
fices sans lavoir merite et deservy
envers luy par ce que envers ma me
re et enfans jay experime
de roy /
sorti plusheureuseme
de parens / car a ma mere et enfans
fut dicelluy donnee la vie / et a moy
ravye de mes propres parens. ausq
javoie donne vie et royaumes / pour
quoy leur sera celle grace rendue que
le vouldra mon dit vain
a alexandre je re
lement luy puis rendre en mourant.
Je luy prie la grace de sepulture plus
juste que trop griesve: Et en tesmoi
des choses que je tay dictes / je te bail
lema main dextre comme ung seul
gaige de la foy royalle pour la rap //
porter a alexandre. Apres lesquelles
parolles il expira Lesquelles choses
nu
du deffunct il consuivit par larmes
et lamenta le corps et la mort tant in
digne de celle haulteur / si comman //
da ensepvelir le corps selon lusan //
ce des persans /
la mort de son cousin alexandre roy
depire / et de la grant guerre de mace
done.
TAndis que alexa
aux obseques du roy daire /
luy vindrent lettres de macedone co
ment alexa
main avoit este occy devant la cite de
pa
douleur / car par trois jours il com //
manda faire deuil par tout son ost /
Pareillement luy furent envoyees
lettres dantipater qui contenoient la
guerre de hagis roy de lacedemo
apres le departement dalexandre p
que toute grece sassembloit pour re //
couvrer sa liberte / suivant lauctorite
des lacedemons / lesquelz seulement
avoient desprise la paix / et refuse les
loix de philippe et dalexandre. Le co
ducteur de ceste mutacion fut hagis
roy de lacedemone.
a force de gens de guerre oppressa ceste
mutacion en sa premiere naissance
par telle vigueur se combatit que le
roy hagis y fut occy
vaincus a toute exterminacion. Ce
ste victore ne rompit pas seulement
les lacedemons / mais ancores tous
ceulx qui attendoie
bataille. Et pour ce que antipater ne
fust note de vouloir usurper aucune
glore / que a capitaine naffiert / il ne
voulut pas poursuivir lextreme def
fait des rebelles / pourquoy avecques
le conseil des gregois il pacifia avec
ques eulx pecuniaireme
la fin de celle guerre / mais lecoura //
ge dalexandre pacient des choses che
valereuses plus que de repos ne doi //
seuse / au plus tost quil fut delivre de
ses affaires il fut surprins de delices
de pompes.
des persans navoient peu rompre ne
deffaire leurs vices et pompes le vai
quirent comment convives
ers hors de sa saison folle doulceur de
boire et de veiller et de ha
et oultre plus de prendre aourneme
de perse et delaissant ceulx de macedo
ne / dont il vint en tresgrant hayne
des siens et de ses amis / telelment q
en leurs courages le reputoient com
me aversaire / poru ce q
de adversaire / dont a celle occasion ses
meurent plusieurs conspiracions co
tre sa personne.
me il passa les jours
quetz et co
soit venir grant troube de priso
quil faisoit chanter a leurs modes
leurs chans desordonnez
nuyans aux oreilles des escoutans
entre lesquelz il vit une dame plus
adolee que les autres / dont le hault
port et seigneury maintien / estoient
acompaignez de beaulte excellente /
et mesmement la honte quelle avoit
moult honnestoit et decoroit sa grant
beaulte. elle avoit ses yeulx clinez en
terre / et couvroit tant quelle pouoit
son biaire / par quoy elle donna suspi
cio
on la deust monstrer entre bancquetz
estre / respondit quelle estoit niepce de
ochus qui avoit regne en perse ung
pou devant / si estoit procree de so
roy daire / et capitaine de grant ost /
royale la fist delivrer franchement:
et luy fist rendre sa chevance. Et oul
tre ce fist chercher son mary / affin q
le luy fust rendue.
alexandre delivrer mille prisonniers
des plusnobles et du plushault sang
entre lesquelz fut trouve oxatres fre
re du roy daire moult noble
homme / lequel il retint devers luy en
grant honneur et en sa noblesse anci //
enne.
dirent en lost dalexandre /
incidens.
DIllec parvint alexandre en la
provi
co
une noble et ancienne cite nommee
hecathophilos fondee jadis des gre //
gois / en laquelle il tint sa residence
faisa
parquoy sourdit une rumeur q
contendoit des choses quil avoit fai //
ctes / estoit conclud prestement de re //
tourner en macedone. Lors commen
cerent a crier comme forsennez
toient a point leurs te
gues pour le chemin. Grant murmu
re estoit en lost tant quelles parvin //
drent aux oreilles du roy qui moult
en fut espouvente comme de rayson es //
toit / car il avoit conclud de passer les
indiens et les derrenieres parties do //
rient / pourquoy il appela au consisto
re les capitaines de ses gens darmes
ausquelz il depria benignement q
ne le voulsissent laisser en ce dangier
car ancores luy restoit la plusgrant
gloire apercevoir. Les capitaines lluy
promire
voulsist appaiser par blandes parol
les le peuple qui estoit esmeu comme
il promist de faire puis les fist convo
quer en ung lieu a ce ordonne / et leur
dist. Pri
quant vous regarderez la grandeur
des choses que nous avons faictes /
et achevees / ce nest pas merveilles se
desir de repos et saoulement de glore
vous viennent au devant.
avons dompte plus de provinces que
autres ne prindrent oncques de citez.
Paruqoy se je creoie estre certaine la
possession de pays que nous prismes
si acoup: Certes princes chevalliers
et co
pays a mes parens subgectz
mesmes quant vous me vouldries
retenir de pardeca / mais vous devez
savoir que en royaume de nouveau
acquis / il est besoing de temps jusq
a ce que les habistans prenne
plus paisibles et soient privoisiez par
meilleure acoustumance. Certes les
fruis attendent leurs meurisons en
temps deu / tellement que on use a
voulente le te
que tant de gens non acoustumez a
noz sainctes loix et meurs soient do
ptez par la mesmes bataille q
vaincus / sans faulte ilz se contien //
nent et aquoysent par voz armes / et
non pas pour leurs meurs / et ceulx
qui en presence nous doubtent / en ab //
sence seront nous adversaires. Anco
res nous restent deux grans e
les traitres et murdriers du roy dai //
re qui detienne
sans pays / lesquelz silz nous veoie
tourner les dos pour retourner en noz
pays / seroient tantost seigneurs de
toutes noz conquestes / car plus vou
lentiers obeirons ces nacio
sont voisines a eulx / que a nous qui
leur sommes estrangiers.
faulte nous avons peche grandeme
se nous vainquismes le roy daire: af
fin de donner son empire a ses serfs /
lesquelz oserent perpetrer lextreme de
tous malefices en murdrissant leur
propre roy et droitturier seigneur a q
nous eussions pardonne / combien q
fussions vainqueurs et e
co
cy lesquelz je me haste veoir ficher en
une croix rendant merite et deservie
vengance a tous roys / a toutes na //
cions / et a la foy quilz ont violee et
enfrainte. Certes je vous accuse que
se vous estans en macedone oyssez di
re que telz traitres occupoient lempi
re par vous a tant de travaulx acq
que vous hasteries dy retourner pour
les en debouter.
lexa
a tresgrant joie / disans quil les em //
menast la ou il vouldroit. Ce fait le
roy en ensuivant leurs courages ne
tarda gaires / car autiers jour se pas
sa aux fins dyrcanie / laissant crathe
re avecques les gens de guerre quil
duisoit avecques ce lasse
tes pour deffendre la province de par //
themie des courses des barbari
bagage fist porter par chemin cha
pestre a bien petite garnison. Et qua
il eut fait cent et cinquante stades de
chemin avecques ses gens / il loga so
ost en la valee par ou on entre en la
province dircanie.
rest haulte et drue darbres / et une ri //
viere nomme ziobethis qui departe
les provinces de partemie et de dicarnie
sanes le traitre envoya au roy alexa
dre / et plusieurs autres incide
ET ja estoit le quart jour que
alexandre do
pos a ses ge
lettres qui luy furent envoyees de p
nabarsanes contenantes que en nul
jour de sa vie navoit este ennemi du
roy daire / mais a
seille ce quil luy sembloit en son avis
estre plus utile
ce quil luy avoit donne feable conseil
il fut de luy presque occy.
le roy daire aoit traicte de do
garde de son corps a gens darmes es
tranges / qui estoit chose contre droit
et rayson / contempnant la foy de so
peuple / laquelle avoient gardee in //
viole a leurs roys par lespace de deux
mille et trois cens ans. Et avecques
ce quant le roy daire occist ochus par
le moyen de bagre / par semblable ex
cusance avoit satisfait et contente le
peuple / en leur disant et demonstra
quil avoit tue
le vouloit. Car il nest rien pluschier
aux miserables mortelz q
pour laquelle garder il avoit este co
straint de faire le derrenier de son ef //
fect / et que se alexandre luy comma
doit venir devers luy / il y vendroit
sans nulle paour / et au surplus sil
luy sembloit indigne de luy donner
sa foy / que en fuyant il trouveroit
moult de pays pour son exil / et que
le pays magnanime estoit la ou il es
lisoit sa demeure. Alexa
ta point de luy do
niere que les persans la demandent.
luy promettant que sil venoit devers
luy quil ne luy feroit aucun mal / tou
tesfois le roy aloit a tout son ost en or
donnance parmy le pays quil trou //
voit moult fertile / car il ya une va //
lee
de caspre qui est plusdoulce que tou //
tes les autres mers et pour ce si nour
rissent serpens de merveilleuse gran //
deur / et la couleur des poissons y est
moult diverse a ceulx de pardeca. Le
roy tira avant par vintgz stades te //
nant ung chemin desvoye sur lequel
selieve uen foreste dont les ruisseaulx
et marescz fort retarderent son chemi
Toutesfois il passa oultre
illec moult habundant terroir / espe //
cialement de tous fruis / car il y a ar
bres en manieres de chesnes / dont les
foeulles se coeuvrent de miel au ma //
tin / et se les habitans ne le prennent
devant soleil leve / il sesvapore et se //
che a pour de chaleur.
passe oultre trente stades fratraser //
nes se vi
qui demeurez estoient par fuyte ap
la mort du roy daire / lesquelz alexa
dre receut benignement / et sen entra
en la cite darnes ou luy vindrent cra
there et erugie qui luy amenerent le
prevost des gens aux tauriens q
si se rendit a sa foy / et fut exemple a
plusieurs desprouver la clemence da
lexandre: puis donna a menapie la
gouvernance dircanie qui avoit este
en exil devers le roy philippe regna
ochus en perse / et pareillement re
a phradates les gens des tauriens /
thabase se re
aucun gregois souldoiers du roy
daire.
ET ja estoit alexandre entre
jusques a la fin dircanie qua
arthabase sa femme ses enfans
cuns des parens du roy daire sen vi
drent rendre aluy ensemble aucuns
gregois souldoiers du roy daire.
a arthabase / car il avoit este oste du
roy philippe son pere / mais ancores
luy estoit il plus chier pour la foyco
fermee envers son roy que pour losta
ge de son pere. Doncques icelluy ar //
thabase aya
receu / luy dist. Roy je te prie aux dieux
que tu florisses en felicite perpetuelle
certes moy esta
tres choses / une chose souveraine me
desplaist. cestassavoir que je qui suys
constitue en viellesse ne puis p
naturel longuement joir de ta bonte.
Il estoit de quatrevintgs et quinze
ans et lacompaignoient neuf de ses
filz tous dune mere engendrez. Ar //
thabase les fist tous toucher a la mai
dalexandre / priant quilz peusse
vre aussi longuement quilz luy seroi
ent prouffitables. Le roy aloit sou //
ve
vaulx / affin que le bon ancien cheva
lier neust honte daller a cheval /
a pie. Apres fist appeler les gregois
que arthabase luy avoit amenez. aus
quelz il pardonna et les mist du no
bre des siens / mais democrates da //
thenes qui tousjours avoit este con //
traire des macedons / desesperant de
la clemence du roy se tresperca de osn
glaive. Les ge
voisins a hircanie qui est aspre naci //
on en maniere de vivre / car ilz sont
fort e
cores envoye nulz legatz devers ale
xandre / pourquoy il se mist a chemi
devers leurs fors ou il eut moult de
eines
ou ilz sestoient retrais / et luy emble //
rent son bon cheval bucifal / dont ale
xandre fut si courouce quil jura que
sil ne luy estoit rendu que aucu
ne demeureroit vif: pourquoy ilz luy
renvoierent avecq
et de fait se rendire
mist en sa conduite
de fradathes Dillec renvoya artha //
base a sa maison / luy donnant dou //
ble ho
le roy daire.
vint devers alexandre et thalestris
la royne damazonie.
ET ja estoient venus en la ci //
te dircanie ou estoit le noble
palays royal du roy daire / qua
vint au devant narbasanes le trai //
tre par sauconduit / luy apportant de
tresgrans et nobles dons / entre les //
quelz estoit bagre femme de singulie
re beaulte / et en la fleur de sa jonesse
Le roy daire avoit autresfois jadis
use avec elle /
en usa si pardonna a nabarsanes a
sa requeste.
nes marchissoit a celle dircanie vers
la riviere de thermodonthe si avoie
lors une royne nommee thalestris q
regnoit sur tous les habitans qui so
entre le mont de cancase et la riviere
de falis. Celle royne eut grant desir
de venir veoir cestuy alexandre duq
les proesses estoient tant grandes. et
tantost quelle approcha le roy. elle de
scendit de son cheval portant deux la
ces en ses mains /
estoit moult estra
le roy sans nul effroy et luy sembloit
que la facon et maniere de son corps
nestoit point pareille aux choses de
son renom. Alexandre linterroga sel
le vouloit le compaigner a la guerre
dont elle sexcusa disant avoir laisse
son royaume sa
le demeura decoste alexandre p
jours / lesq
desirs. Dillec sen retourna talestris
en son royaume /
parthemie ou il se mai
roy de perse en habis et en meurs / do
les macedons et les grans seign
de grece murmuroient fort / et di //
soient entre eulx quilz se tenoie
cus / puis quilz prenoient les habis
meurs des vaincus. Entre ces cho //
ses vindrent nouvelles que bessus as
sembloit grant ost pour resister con //
tre alexandre / dont ceulx de lost ne
firent gaires grant compte comme
ceulx qui desja par delices. et aussi p
grandes despoulles estoient apesan
tis. Illec estoit une belle plane ou on
avoit amene les chariotz tous char //
gez. Le roy qui apperceut ceste lache //
te entre les liens pour leur richesses
fist bouter le feu premierement dede
les siennes / et puis apres par toutes
les autres / e ainsi furent illec brus //
lees les choses qui a conquester avoi
ent fait moult de peine
Dillec se tira le roy vers la region
des bactiens / ouquel voyage tres //
passa nycanor filz de permenion / do
le roy et tout lost en fut moult cou //
rouce.
tibasanes le traitre / et desco
mille combatans deffendans une
aspre roche.
TEnant ce chemin on luy ap //
porta lettres des lieutenans
de ses provinces par lesquelles il fut
adverti q
a tout grant ost / et avecques ce que
sartibasanes quil avoit fait gouver
neur des arie
parquoy combien que le roy se tirast
devers bessus / toutesfois il pensa q
valoit mieulx retourner en son che //
min pour opprimer ce sartibasanes /
si print la legiere arme des gens a che
val / et toute nuyt tenant osn chemin
au point du jour survint a son aver //
saire improuveu: mais sartibasanes
estant averti de sa venue sen fuyt de //
vers bactre avecques deux mille co
batans a cheval / pour ce que subite //
ment nen pouoit plus assembler. Le
surplus de ses gens obtindrent les p
chaines montaignes Illec estoit une
roche toute entrerompue de la part q
regardoit vers occide
de plusieurs arbres. Dessus celle ro //
che estoient retrais ceulx du pays no
habilles a la guerre / et estoient envi //
ron
doient lentree a alexandre qui seffor //
coit de monter / mais comme il veist
que point ne luy estoit possible / il fist
bouter le feu en la forest qui brusla tel
lement que force leur fut de mourir en
ce tourment /
chapper cheirent entre les glaives de
leurs adversaires.
na devers crathere qui assiegoit la ri
te de arthacane / lequel ayant toutes
choses preparees attendoit la venue
du roy pour luy laisser le tiltre de la
prinse / comme de rayson estoit. mais
tantost quilz virent drescer les e
ilz de dessus les murs implorere
mains joinctes mery du roy qui les
laissa en leurs biens
ne moleste. Illec luy vindrent nou //
velles gens darmes de grece de mace
done et dautres nacions a luy subge
ctes / avecques lesquelz il assembla
les draques vaillant nacion.
gouverneur barzanensis estoit par //
ticipant et complice avecques bessus
ou crime de leur roy / lequel par crai
te des tourmens quil aoit deservis
il sen fuyt en judee.
devoir estre faicte a lencontre dale //
xandre de ses gens mesmes.
COmme vous avez oy cy des //
sus plusieurs des princes
bles macedo
roy estre plus e
se que a celles de son pays et nacions
conspirerent entre eulx de loccire par
le moyen dun varlet de la chambre
dalexandre nomme cebalin / subor //
nne dun macedon nomme dinive qui
maintenoit en amour la seur dudit
cebalin / par le moyen de laquelle ce //
ste chose fut revelee / et ceulx par q
stre co
estoient apoebetes jocee idoxene ar //
chepolim et amnites. Cestuy cebali
entier
philotes chambellan du roy / luy pri
ant quil en avertist le roy / mais il ne
fist riens / ne lendemain pareilleme
pourquoy ledit cabalin sapprocha du
autre no
roy lequel tantost noncant ledit ceba
lin en lermoierie presteme
roy qui lors se baingnoit tout ce que
le rapporter luy avoit commande
dire dont alexandre interroga ceba
lin de toute celle traison / et il luy des
couvrit tout par ordre ainsi q
venue a sa congnoissance / et dist oul
tre au roy que desja estoit le tiers jour
quil lavoit descouverte a philotes.
dont alexandre moult esbahy et fort
suspirant manda philotes venir a
luy auquel il dist. Tu philotes ve //
cy cebalim qui ta revele une traison /
toucha t ma p
jours passez que tu mas recelee celle
charge / pourquoy dautant q
touches en plusprochain degre dacoi
tance / dautant est ta dissimulacion
plusgrant crime tu as juge favou //
rable se tu peus nyer ce que par droit
attempter ne devoies.
nulleme
par le visage / respondit que cebalin
luy avoit fait rapport dune garse mes
chante
il navoit adjouste quelque foy / car ce
seoit plus en deffision que autreme
Et lors philotes embraca
pria quil luy voulsist pardonner / ce
que le roy fist voulentiers et de bon
courage / et en signe de paix et dasseu
rance luy donna sa main dextre / et
ainsi fut reconsilie / mais crathere q
moult estoit ayme et secret du roy : et
qui encourage hayoit philotes dist a
alexandre. Ores eusses tu prins con
seil avecques nous au co
de ceste aggaire certes nous teusses
conseille ou cas que tu voulois par //
donner a philotes que tu souffrisses
premierement quil ignorast de com //
bien estoit tenu devers toy aincois q
maintenant quil est amene jusques
a crainte de mort : tu le constraindes
a penser plussouvent de son prouffit
q
attempter contre toy / et tu ne peus
tousjours pardonner a philotes / sa //
ches que permenion son pere qui est si
grant conducteur de gens et si puis //
sans / jamais ne taimera pour loffe
ce que tu as desja faicte
ayant suspicion sur son filz. Et bien
scay que ancores te fauldra il contre
eulx prendre asseurance de ta vie / car
ilz ont e
se voule
remedier / et tu scais bie
restent ancores assez de adversaires.
mais se tu nous ostes ceulx cy / je ne
doubte rien les estrangiers / et si ne
doubtons point que philotes neust
oncques cele le raport de la conspira //
cion sil nen neust este acteur ou com //
plice. et ta
sons et de similitudes quil comman //
da aler querre philotes en sa person //
ne / leq
de chaynes si dist. O roy lausterite de
mes ennemis a vaincu ta clemence /
et sans plus p
sence du roy lequel ou milieu de tous
ses princes dist.
lotes et so
iceulx estre traitres.
PRinces chevalliers et compai
gnons dist alexandre a peine
que je ne suys ravy dentre vous p
malefice des hommes / mais par la
providence et misericorde des dieux
suys reserve et vif. ancores si me con //
strai
me courouce plus austerement con //
tre les traitres que je neusse fait esta
tout seul a par moy : par quoy ce mest
ung seul fruit de ma vie que je puisse
rendre grace a tant de vaillans hom
mes / et qui mo
voir tant de biens. Je vous monstre //
ray ta
voulu murdrir et oster la vie. p
vous tous fussez demeurez orpheni
en estranges terres / et ancores ou mi
lieu de voz ennemis / Certes le peril
mest avenu de ceulx dont je deman //
doie leyde. Pluseureusement je fusse
mort en la bataille proye de lennemy
que victime et sacrifice de mo
et moy qui garde estoie des perilz que
je doubtoie / suys tombe en ceulx que
doubter ne devoie.
de coustume que je vueille espargner
ma personne / maintenant me pouez
donner ce que me conseillez que je fa //
ce / je recours a voz mains et a voz ar
mures / maulgre vous ne vueil estre
sauf.
tes ayant les mains loyees derriere
son chief / embru
chief. Plusieurs en eurent grant pitie
et admiracion de veoir ung si hault
homme en si vil estat. Et les autres
luy dirent plusieurs injures et obpro
bres et mesmes le roy / puis luy don
na licence de respondre / et sen retour
na en sa tente. Philotes ayant grace
de respondre dist.
a linnoce
trop est difficile aux maleureux de te
nir maniere en icelles / parquoy moy
estant habandonne en bonne conscie
ce et mauvaise fortune / ne scay com //
ment je puisse et doive obtemperer
au temps / et a mon courage. Alexa
dre le meilleur juge de ma cause est ab
sent / lequel a quel fin ne ma voulu
oyr / sans faulte je ne scay comme il
soit ainsi que ayant co
se ou bonne ou mauvaise. Il luy est
licite de moy conde
souldre / et icelle inco
estre absoubz en son absence / pour ce
que prese
si mon pere permenion q
ne cessa ne ancores fait de le servir et
honnourer / et qui est celluy qui voul
droit venger cestui crime en ung au //
tre sil le savoit. Or comme ainsi soit
que je naye aucun greve / jay toutes //
fois trouve que mieulx aymast ma
confusion que ma vie / vous se
pou de chose / ung pere nagaires de
tant denfans et orendroit reposa
ung seul filz estre a
phanes se on ne le met au feu ou je su
ys mis : doncques mon treschier pere
pour moy mourras / et avecq
je te tyre la vie Je suys celluy q
ta viellesse. O maleureux pourquoi
mas tu procree contre la voule
dieux / par aventure ce fut affin que
tu receusses de moy ce frait qui ten de
meure. Je ne scay se mon adolescence
est plus miserable / ou plus ta vielles
se. Je suys pri
et a toy le bourreau ravira lesperit /
lequel se fortune eust voulu atte
nature le demandoit. Se qua
rapportons sommes hays / et quant
nous nous taisons sommes suspectz
que devons nous faire Et comme lu
des assistens luy respondit. Non at //
tempter contre la personne de ceulx q
bien meritent. Philotes respondit. tu
dis bien quiconques tu es parquoy se
jay attempte contre le roy / je ne refu //
se pas la vengance / et mes fin a mo
parler / pour ce que mes parolles der
renieres sont griefves a voz oreilles
puis fut amene de ceulx qui le gardoi
ent. Toutesfois comment quil sex //
cusast il fut mis a torture en laquelle
il confessa plusieurs occasions q
avoit meuz a conspirer contre le roy
do
diverses oppinions.
quoy alexandre des lincestes fut oc //
cy / et plusieurs autres accusez.
LEs capitaines et gens dar //
mes decreterent philotes a la
mort comme dit est / et leur sembloit
que ce fust a bonne cause / tandis que
la memore
fresches / mais depuis que celluy q
hayrent nestoit plus en estre leur e
retourna en misericorde / fort les es //
mouvoit la clarte du jouve
ellesse et orphanite de son pere qui fut
le premier q
participant de tous ses dangiers. La
souvenance de ces choses venoit au de
vant des gens darmes. Ces choses
sedicieuses furent rapportees au roy
qui tantost commanda chascun ve //
nir devant le consistore.
le chevallier de fait longuement avi
se commenca a dema
nast alexa
devant philotes avoit voulu attemp //
pter contre le roy / dont il estoit dete //
nu prisonnier passe trois ans.
constitue ou milieu de lsot pour ce q
ne se
ces / et ainsi mourut tandis quil luit
toit contre son oblie propos.
que son corps fut oste de la presence de
lassemblee le roy fist entrerens amni
stes et cymanes / car palemon leur fre
re maisne sen estoit fouy quant il oyt
dire quil estoit question de philotes
pour ce quil estoit fort acointe de luy
Il doubtoit iceulx estre participans
de son conseil derrenier avecques plu
sieurs conjectures et suspicions / dau
tres mesmes choses qui a ce faire le
mouvoient / il les fist mettre en priso
Lendemain les fist ramener devant
luy et donna licence a amnites de res
pondre sur laccusacio
imposee. Lors amnites revestu da //
bit de chevalier
parla si franchement a alexandre en
la presence de tous les princes quil ob
ti
re polemon fugitif fut ramene qui en
fut lexcuse / dont a la priere de tous
les assistens / le roy leur fist a tous
trois misericorde. Puis laissant las //
semblee / alexandre fist appeler poli
damas moult a permenion accepta //
ble car il estoit tousjours le pluspro //
chai
secretement.
alexandre / tu vois mai
gier auquel toy et moy sommes.
te congnois moult loyal / et pour ce
ay mis en toy ma parfaicte fiance /
Toutesfois pour ce que la chose me
touche au cueur. Jay prins tes freres
en hostage / cest que tu voises hastius
ment devers permenion:
nulle dilacio
de p
car jay so
re / car jescripray a tous les capitai //
nes de mede quilz tassistent. Polida
mas estant delivre de si grant paour
promist sa diligence plus avant que
le roy nen dema
ce commandement se parti polida //
mas et tant exploitta quil parvint
en mede le onziesme jour ou demeu //
roit cleander q
auquel il baila lettres de par le roy.
Permenion entendit que polidamas
son amy estoit retourne de devers le
roy / dont moult joyeux lenvoya ta
tost querre / car long temps navoit
oy nouvelles de luy. Polidamas ay
ant baille a plusieurs des capitaines
leurs lettres. sen vint devant perme
nion acompaigne deulx.
LEs manoirs de celle region
ont de coustume grans jardi
et parcz bien plaisans plantez a mai
tel les estoient souveraineme
lices des roys et lieutenans. Perme //
nion doncques sesbatoit au boie avec
ques ses capitaines / ausquelz estoit
commande par lettres du roy quilz
le missent a mort / lesquelz avoie
stitue le temps de ce faire quant per //
menion
que polidamas luy donneroit. Mais
polidamas venant de loing tantost
quil fut veu de permenion / il le cou //
rut embracer a chiere plaine de joye.
Et depuis quilz eurent embrace
lue lun lautre / polidamas luy bail //
la les lettres escriptes du roy. Perme
nion en rompant le seau demandoit
co
dit que par ses lettres le sauroit en li //
sant / lesquelles et celels de philotes
son filz / cleander le tresperca p
ste tout oultre le c orps / et les autres
luy donnerent plusieurs playes / do
il mourut illec / et telle fut la fin de p
menio
et qui avoit fait moult de choses pro //
sperement sans le roy /
fait pou sans luy. Il estoit en laage
de soixa
seil et vaillant de la main / chier aux
princes /
gens darmes. Plusieurs murmure //
rent de la mort de permenion et de phi //
lotes son filz / pourquoy alexandre
les separa des autres / affi
leurs murmures ne infectassent les
autres Puis fist crier par lost quil en
voiroit brief ung seur message en ma
cedone. saucun vouloit rescriptre a sa
fe
sieurs rescripvire
tres alexandre
de ceulx a qui la guerre enuyoit : Et
cceulx serapa il des autres et les mist
en une seule compagnie / co
les diffamer. Mais ilz se porterent si
vaillamment que nul ne les pouoit
surmonter / affin deulx remettre en
la grace du roy par leurs merites.
Quant alexa
ses ordonnees / et constitue ung lieu
tenant a ceulx dariante / Il fist crier
le voiage contre les armates. Le ci
iesme jour apres que alexa
nu en celle region / on lavertit que sar
tibasanes qui sestoit retourne contre
luy avoit fait plusieurs i
tre ses gens / et quil estoit fort acom //
paigne de gens de cheval / pourquoy
alexandre y envoya plusieurs co
tans. Apres subjuga le roy alexan //
dre ceulx de la region des aracostes
qui marchissent a la mer major / et il
lec receut il les gens darmes q
este soubz permeion qui estoient six
mille macedons / et deux cens ge
hommes / cinq ce
six cens combatans a cheval.
entra le roy en une region estrange /
sauvage nomme paropanisades /
ou habitoient gens inciuilz et barba
res. En celle region fut lost dalexa
dre moult greve de travaulx
dures intollerables / tellement quil
en mourut grande multitude.
ser le mont de ca
traitre qui sappresta de le combatre.
DIllec tout son ost se tira ale //
xandre devers le mont de can
casse qui depart asye deurope p
comble tout contigue et joinct ensem
ble dun coste qui regarde la mer de ci
lice / et de lautre coste qui regarde la
mer de capie.
qui se nomme le mont de taure qui se
tire devers le mont de cancasse / et se
joinct aux montaignes darmenie.
Le roy alexandre mist dix sept jours
a monter celle montaigne de cancas
se.
der une nouvelle cite en laq
sa sept cens macedonsdes plus an //
ciens et debiles / dont on ne pouoit
plus ayder en guerre / quilz nomme //
rent alexandrie pour lonneur du roy
Entre ces choses bessus le traitre es //
toit tresfort espouvente de la venue da
lexandre / pourquoy il fist sacrifice
aux dieux des pays. Et puis estant
a ung souper / il tint co
ses amis
avoit a faire pour celle guerre. lesq
apres quilz furent chargez de vins
de viandes commencerent a eslever
leurs forces /
treprinses dalexandre / et le petit no
bre de ses gens Bessus qui fier estoit
en p
son nouveau royaume acquis p
son / estant a peine a son sens a celle
heure co
reno
par la lachete du roy daire : car il leur
ala au devant p
quant il sen devoit retraire arriere et
les amener et attraire en belels plai //
nes et bien assises par nature : et que
quant a luy il estoit doppinion daler
vers les sogdiens. dont il opposeroit
a alexa
si comme ung mur /
droie
les sagues les indiens / et ceulx de si //
this habitans oultre le fleuve de la
tane / lors sescrierent tous ceulx de sa
compaignie estans yvres / que celle
oppinio
bessus apporter plus largement vin
affin de mieulx guerroier alexa
sur la table. A ce bancquet estoit ung
sage et prudent chevallier nomme co
bares usant de nigromancie qui dist
et conseilla assez froideme
quil prist a alexandre plutost ami //
stie
suivir la fortune du vainqueur avec
ques lequel les dieux se combatoient
Et aussi q
viteurs dobeir au souverain que de
luy rebeller.
plusfort quil ne mort / et les rivieres
tresparfondes vont tousjours a pou
de noise / laches que le roy tresdilige
nest gaires loing de toy / ains assiste
au pres de ta court / et tu cuides fuyr.
mais il va plutost que tu ne fais.
On gouverne le noble cheval de lom
bre dune vergette / mais le villai
se veult mouvoir a lesperon.
sus qui de sa nature estoit fier et pour
lors eschauffe de vin se troubla telle //
ment co
er / mais les princes se mirent entre
deulx / et ainsi eschapa cobares qui
sen ala rendre a alexandre.
avoit huit mille bactres en sa compa
gnie : mais quant ilz sceurent la ve //
nue dalexandre ilz labandonnerent
et sen retournerent en leurs maisons
et bessus passa hastivement la rivie
re / et brusla les bateaulx affi
adversaire ne le suivist.
furent en lost dalexa
autres besoi
cedons.
ALexa
ja passe le mont de cancasse /
mais lost par faulte de fourme
p
ses membres de jus dherbes / comme
se ce fust huille /
che de jus deux cens et quarante de //
niers /
cens dix deniers. Celle de vin trois
cens / mais de froume
rie
car les barbari
ilz mucent leurs fourmens si subtil
lement que nul ne les scait trouver /
si non ceulx qui font les fosses / pour
quoy il leur convint user de chairs de
leur jumens qui portoient les char //
ges / dont ilz vesquirent tant quilz
parvindrent ou pays bactuen qui est
en aucuns lieux moult fertile et ha //
bundant / car ilz peuent livrer tren //
te mille chevaulx / et en autres lieux
est si sterile et si sablonneux que ho
me ny scait tenir chemin ne sentier / si
non par les estoilles. En ce pays vi
drent a alexandre plusieurs nouvel //
les / cestassavoir que ceulx de grece de
la moree et de lacedemo
ent. Item que les sithes oultre le fleu
ve de latane venoient a grant effort
pour do
tre part luy vindrent nouvelles que
thaurus
arrians ausquelz presidoit satibar //
sanes Lequel voyant que les siens se
combatoient lachement se desrouta
de sa bataille / et chevaucha les pre //
mieres ordo
fist arrester ceulx qui gettoient leurs
dars / puis se print a appeler aucun q
le vousist combatre corps a corps di //
sant quil porteroit ai
nu en la bataille. Cestuy orgueil ne
peut souffrir le capitaine des mace //
do
troya ce debat estre fait de eulx deux
ouquel erigene de sa roide la
perca la gorge et l'occist / dont alexa
dre fut moult joyeulx.
gion se transporta alexandre aux de
sers des susicans menant son ost de
nuyt par le chemin / mais ilz eurent
si tresgrant destresse de soif que jusq
au desespoir /
du soleil et des sablons ilz ne chemi //
noient jamais que de nuyt / et de fait
en mourure
de celle region leur monstrerent une
fo
soif.
dre aucuns de ses gens qui apporte //
rent eaues dede
si luy en presenterent une tasse pour
boire / mais en la prenant il leur de //
manda pour qui ilz lavoient ale q
re /
apportee pour leurs enfans.
le roy en leur re
pourroie souffrir de boire tout seul. et
si ne pourroie a tous departir si pou
de chose.
voz enfans / puis que pour eulx la
vez apportee. Finablement lost par //
vint ce vespre a la riviere de oxus ou
les premiers se raffreschirent a leur
voulente / et le roy hastivement fist
emplir peaulx de chievres de leaue /
et la fist porter a ceulx de larriere gar
de / qui tant en beurent que la plusp
en moururent / dont alexandre en de
menoit grant douleur en son coura //
ge Pour passer celle riviere il fist em
plir de vent grant qua
et de feurre par le moyen desquelles
ilz passerent celle riviere a quoy ilz
mirent cinq jours.
prins de ses compagnons et dautres
plusieurs incide
Co
passe oultre celle riviere dox
pour tirer oultre en pays pour pour //
suivir bessus / il averti de sa venue eut
moult grant paour. Le pluschier de
son conseil avoit nom spitamenes le
quel nullement ne se pouoit conte
de la grant traison quil avoit perpe //
tree en la personne du roy daire / pour
quoy quan til sceut alexandre estre
oultre la riviere doxus / il appela a
soy deux de ses compagnons / lun no
me darthaphernes / et lautre catene /
ausq
et leur dist ce tout quil vouloit faire.
Spitamenes sen ala devers bessus
et luy dist en grant secret que cathe //
ne et datharfernes estoietn hors pour
le delivrer au roy alexandre / et pour
tant les avoit mis en prison.
sus qui foy ajousta a spitamenes le
loa moult / et dist quilz fussent ame
nez / affin de les executer par griefz
tourmens.
faicte / mais eulx avisez de leur fait
le prindrent mesmes
luy esrachant de la teste la couronne
que jadis souloit porter le roy daire
ner devers le roy alexandre / lequel
estoit empesche de destruire les dran
cides et demolir leurs citez / jusques
aux fondemens pour complaire a
ceulx de nullects qui les hayoient.
dre se tira devers la riviere de latane
Et illec luy amena on bessus le trai
tre / non pas noye seulement /mais
tout au nu descouvert de tous les ve
stemens de son corps.
qui le tenoit dune chaine dist. En ve
gance de daire / et de toy alexandre
roy droitturiers. je te ameine le mur
drier de so
luy mesmes fist lexemple du roy dai
re / indigne de tel martire / et digne or
endroit de ce soulas.
vrir tes yeulx a ce regart / et quil pre
ne la garde des enfers et sa vengan //
ce.
menes / se convertit devers le traitre
bessus et luy dist. Cruele rage tant
fiere occupa bien ton courage / quant
tu soustins premierement dempriso
ner / et puis apres murdrir ton roy et
seigneur qui tavoit merite et fait ta
de biens. Tu as paye le guerdon de
ce murdre par faul nom royal. Ale
xandre appela oxatres frere du roy
draire / auquel il fist delivrer ledit bes
sus / affin quil le fist ficher en croix
percer son corps de sayettes. Puis fist
donner grans dons a tous ceulx qui
luy avoient amene bessus le traitre.
esta
costez et sans ordonnance furent op //
pressez daucuns barbarins qui se te //
noient aux fors des montaignes / et
estoient plus de dix mille / mais le
roy y ala bien hastiveme
assieger raidement sur celle montai //
gne / et comme il se tenist au front de
vant / il fut attaint dune sayette en
une jambe / si que le fer demeura de //
dens / et convint que ses gens le rap //
portassent en lost ou regart des bar //
barins / lesquels lendement envoie //
rent ambassadeurs devers alexan //
dre pour de luy avoir paix / et avoir
sa foy et amistie.
donna benignement et de bon coura //
ge.
drent a la cite de marupente / dont le
mur dicelle enclot soixante et dix sta
des.
des auliens de sithie qui soffrirent a
son commandement La luy vindre
nouvelles de la rebellion des sogdi //
ens et des bactriens / pourquoy ale //
xandre fist venir a luy spitamenes
cathene qui luy avoient re
lesquelz il renvoya pour reprimer cel
le mutacion / mais eulx mesmes es //
toient propres acteurs de celle rebelli //
on. dont qua
il fut tant ire que poru sen venger il
fist venir crathere a tout ses gens q
avoit laisse tenir seige devant cyropo
lis / et le roy alexandre sen ala met //
tre le siege devant la cite de meniace //
nes qui luy avoient occy cinquante
de ses chevaliers quil leur avoit en //
voiez comme legatz et non pas pour
leur faire guerre.
assault moult rude a celle cite et si
duisit baillamment
mais comme il estoit assez pres de la
muraille il fut abatu dune pierre qui
luy cheut sur le col / do
peril de mort / mais toutesfois fut la
cite prinse destruite
aux fondemens / et tous les habita
dicelle furent desconfis et occis: ain //
si comme lavoient bien deservy pour
le murdre quilz avoient fait des cin //
quante chevalliers.
cite sur la riviere de latane / et de sa
APres la conqueste de celle for //
te cite alexandre envoya me //
nedeme a la cite de mercade a pour //
suivir spitamenes qui illec sestoit re //
trait. Trandis se retourna alexan //
dre devers le fleuve de latane ou il fist
fonder une cite quil nomme alexan
drie / de la grandeur de soixante sta //
des / par telle diligence quelle fut clo
se et habitee en dix sept jours / en la //
quelle il fist demeurer les priso
gregois quil avoit rachetez /
ciens qui plus ne pouoie
De ledifieme
e
ost pour la demolir. Alexandre fot
debilite de la playe quil avoit receue
ou col. se voyant entre tant de rebelli
ons / et luy estant malade se comme
ca moult fort a desconforter / car a pei
ne pouoit il avoir sa voix quo
entendre / pourquoy il fist sacrifier le
devin aristander pour apaiser les
dieux quil distoi estre contre luy cou
roucez. mais le devin lasseura et af //
ferma quil nauroit aucun dangier /
et quil procedast hardiment selon so
courage. Menedeme que le roy avoit
envoye apres spitamenes le rebelle
des bactriens fut de toutes pars en //
clos de son adversaire par embuches
faictes sur luy en une forest en laquel
le il fut occy et desconfit avecques
mille combatans a pie / et trois cens
de cheval / laquelle perte et maleur
venue a la congnoissance du roy ale
xandre / il fut si dolent et si courouce
en son courage quil ne sen pouoit nul
lement contenter / il entra en sa ten //
te / et oncq
mais tousjours pensoit a son bo
viteur menedeme qui avoit este occy
Et quant le jour fut venu il sarma
puis issit entre les siens qui de pieca
ne lavoient veu / do
jouys quilz crierent tous ensemble a
une voix quilz vouloient avoir la
bataille que nagaires ilz avoient re
fusee.
tous dun courage prestz et appareil
lez de combatre leurs e
en luy reconfort et recreacion. Alors
luy vindrent ambassaderus de par
les sithes tous a cheval a leur usa //
ce / et firent dire au roy quilz vouloi
ent parler a luy / et eulx entrez en la
presence dalexanre / ilz avoie
jours leurs yeulx fichez en son visa //
ge : estimans par la qua
son courage / et pourtant leur sembla
il de petit cueur non vertueux et non
poi
do
Le plusancien dist en ceste maniere /
Se les dieux eusse
bitude a la facon de ton corps a la cou
voitise de ton courage : le monde ne te
pourroit compre
tu toucheroies orient / et de lautre oc //
cident / et ainsi tu couvoites ce que tu
ne peus apprehender.
que les grans arbres croissent lo
ment / et q
et so
q
leur haulteur. Le lyo
pasture des petis oyseaulx / et le dur
fer se use et se consumme par ung pe
tit de roulleure. Il ny a riens si ferme
ne si fort a qui ne soit peril de plus foi
ble et du plus meschant. Tu do
qui te glorifies estre venu a poursui //
vir les larrons. tu mesmes es larro
de toutes les gens et nacio
venu. Tiens ta fortune pressee entre
tes mains / car elle est glichante
peut estre tenue maulgre elle / car el //
le est sans piez et na que mains
mes qua
aussi bien les plumes se tu peus. Au
surplus se tu es dieu tu dois contri //
buer tes benefices aux humaisn / et
non pas ravir leurs biens.
es homme / pense tousjours ce que tu
es. Ceulx que tu auras vai
de bien qeu tu ne penses quilz soie
mais tes amis / car il ny a quelq
stie entre le serf et le seigneur. Or deli
bere do
tes amis. pour voisins ou pour aver
saires.
ment il passa le latane et desconfist
les sithes.
Ces choses dictes par le barbare
le roy alexandre luy respo
quil useroit de son co
puis les renvoya / et tantost fist pas //
ser sont ost sur peaulx de cuirs de chie //
vres et de bateaulx la riviere de lata
ne / a lautre coste de laquelle estoie
plus de soixante mille sithes tous a
cheval les attenda
quoy ilz eurent moult de peine ava
que les macedons peussent pre
re pour la grant residence de leurs en
nemis. Toutesfois fist tant alexa
dre par son eur et proesse quil aborda
le premier / et mist pie a terre ou il se
combatit si vaillamment a la veue
de ses gens / quilz pour le secourir se
getterent tous a ung fais dessus la
terre /
leurs ennemis quil les mirent en fui
te en les occiant et poursuivant dure
ment a chasse ta
dura jusques au vespre en tresgran //
de occision. Par ceste victore se vin //
drent rendre plusieurs nacions voi //
sines / et mesmes alexandre rendit
aux sithes franchement tous les
prisonniers qui estoient prins et sans
aucune raencon. Par laquelle cleme
ce il acqu
ses adversaires. Alexandre apres q
eut receu les legatz des sagues / beni
gnement commanda a crathere quil
le suivist par les plusbriefz chemins
q
racande / en laquelle spitamenes ses //
toit retrait. Le roy ayant traverse p
quatre jours grant chemin parvint
au lieu ou il avoit perdu deux mille
combatans et trois cens a cheval a //
vecques menedeme lesquelz il fist en
sepvelir ho
ge. Crathere qui conduisoit les gens
apie vint tost apres devers alexan //
dre : qui commanda bouter les feux :
porter jusques aux desers.
amena a ceste heure trente escuiers
prisonnier des plusnobles des sogdi
ens / et des plusfors de corps et de cou
rage. Le roy les voulut veoir q
commanda chanter chancons de joie
et dancer a leur mode / ce quilz firent
en gra
verille de ce quilz dema
en telle magnanimite de courage leur
fist demander la cause de si gra
veu quilz avoient la mort devant
leurs xeulx. Ilz respondire
maniere et dire
les eust fait mettre a mort / ilz en eus
sent este bien dolans / mais puis que
ung si victorieux roy les rendoit a
leurs ancestres / ilz celebroient leur
mort treshonneste en joye et en chan //
cons comme telle que preux et vail //
lans hommes dema
p
tout esmerveille de la grandeur et
magnanimite de leur courage.
vous demande do
lez ancores vivre par mon benefice /
mais non pas comme mes e
Ilz respondirent que oncques en leur
vie navoient este ses ennemis / mais
estant assaillis par guerre / ilz sestoi
ent armez et mis en deffence contre
leurs adversaires / mais saucun les
vouloit esprouver par benefice / et no
pas par injure / ilz se monstreroient
telz que leur courage Le roy leur fist
ancores demander par quel gageilz
vouloient obliger leur foy.
spo
dautre gage que leur vie ou temps
avenir / laquelle ilz luy re
voulentiers toutes
luy plairoit leur demander.
ne faillirent oncques depuis de leur
p
rage. Ap
vers ecbatane pour illec faire payer
a bessus le traitre les haynes deues
pour son crime davoir murdri le roy
daire son seigneur / ouquel temps lui
vindrent plusieurs nouvelles et nou
veaulx gens darmes de grece et dail
leurs avecques lesq
vers la riviere doxus q
ne a boire / sur laquelle il fist fonder
six fors chasteanlx pour constrai
les nacions voisines.
lors conquis tout le pays des sogdi //
ens / excepte le fort dune roche impre
nable de la haulteur de dix stades. no
mee la pierre dessus laquelle sestoit
retrait ariniaxes le sogdie
te combatans bien prouveus de vi //
vres pour trois ans / mais pour ce q
ilz ne se voulurent rendre a alexan //
dre / il fist monter environ trois cens
de ses ge
par la paour desquelz ilz se rendirent
aluy.
alexandre / et co
sauvage en une chasse moult horri //
ble et merveilleux /
QUant alexandre eut reduit
a sa puissance la roche dessus
dicte ou il acq
nom. Il luy co
dre son armee pour co
versaires rebellans de toutes pars /
Il departit dont son ost en trois ar //
mees. Ephistion fut capitaine de lu
ne / cenee de lautre / et luy mesmes co
duisit le residu / pourquoy il conquist
les ungz par bataille / et les autres
se vindrent rendre a son obeissance.
eurs ambassadeurs quil voulsist pre
dre en mariage la fille du roy des si //
thes / et que sil ne vouloit faire celle
aliance / quil souffrist les macedons
eulx allier aux filles de leurs pri
Lesquelles condicio
rent plaisantes au roy qui dillec par
vint a la region de bazarie en laquel //
le nest chose plus magnifiq
les garennes des bestes sauvages q
sont illec encloses de murs en lieux
moult delictables. Ung en y avoit
entre les autres ou len navoit chasse
de quatre aages dhommes En cestuy
entra alexandre a tout son ost / et co
manda a chasser les bestes chascun
selon so
ung lyon de merveilleuse grandeur
qui en son ire courut pour assaillir le
roy / daventure estoit au pres de luy
lysunachus qui le voulut enferrer :
mais le roy le bouta arriere felleme
disa
du roy q
alexandre pour ce que lusunachus ja
dis chassant en licie avoit occy tout
seul ung grant lyon / mais il avoit
este froisse et deschire en la senestre es
paule jusques aux os / et pres de mou
rir.
cores plusvaillamme
car il nenferra pas tantseulement
le lyon / mais le rua jus dune seule
playe / dont il fut moult loue de tous
ses gens plus de quatre mille bestes
sauvages / il se disna lea
ses princes en grant leesse.
dre yssu de ce parc a tout son ost se tira
a maracande / et donna lors conge a
arthabase de retourner en sa maison
attendu son grant aage et donna a
clite le gouvernement de sa province.
Cestuy clite fut celluy qui une fois
couvrit de son escu le roy qui se com //
batoit a teste nue decoste la riviere du
granique
ancien et du temps du roy philippe /
et lavoit servi en ses guerres / il avoit
une soeur no
nourri alexandre de laict / laquelle le
roy laimoit autant comme sa mere /
ho
le roy en ung convive ouq
fe de vin commenca a priser et exaul //
cer ses fais / et mesmes pour soy van
ter il desprisoit ceulx de philippe so
re / dont les josnes avoient gra
mais les anciens
des proesses de philippe navoie
agreables ces va
avoient milite soubz luy plus lo
ment. En celle compaignie estoit cli
te qui portoit paciamment le desprise
ment de son feu maistre / pourquoy il
commenca a murmurer entre les che
valliers ses compaignons. Et mes //
mes en la presence dalexandre dist
plusieurs nobles fais de philippe. les
voulant preferer aux siens / et si luy
ramentevoit et reprochoit que sa poi
ctrine avoit este autresfois deffense
de so
choses de permenion et de actalus /
dont alexandre fu si trestrouble / q
dune lance len tresperca / et ainsi fina
le franc chevalier clite en luy disant
va ten a philippe a p
lus.
ty du vin / et les sens humai
rent rentrer au corps / il pesa au pre //
mier par tardive estimacion la gran
deur de son crime. car il regardoit q
avoit occy celluy q
sauve en la bataille / et mesmes que
luy esta
sonne loffice dun bourreau. toute le
tree de son logis nagoit en sant. Ale //
xandre doncques esrachant le glaive
hors du corps clite gesant morta la
terre / il la retourna co
pour soy trespercer quant les gardes
corps luy osterent par force /
terent en son logis ou il se prosterna
en terre en piteux cris et gemisseme
deschirant sa face criant aux assiste
que plus ne le laissassent vivre apres
si grant blasme. Les chevalliers pri
drent le corps de clite et lemporterent
de la prese
jours en sa te
boire ne menger jusq
vindrent tous ensemble et luy dirent
tant dunes et dautres que clite estoit
digne de mort et que en loccision dicel
luy le roy navoit eu aucun blasme.
Apres la sepulture de clite alexandre
qui avoit despendu dix jours devant
maracande sans rie
chant la guerre il envoya ephestion a
tout une partie de son ost en bactriane
pour avoir vivres / mais les bannis
de celle region luy vindrent au deva
et y eut perilleuse bataille / mais en fi
furent vainquis / et depuis vindre
en la grace dalexandre.
me
la gorge a son mary pour complaire
a alexandre.
DIllec parvint le roy alexa
en une regio
estoit gouverneur sisimetres q
deux filz de sa femme qui estoit sa me
re / car devers eulx il estoit licite aux
parens deulx alier ensemble par ad //
ultere / et mesmes a leurs enfa
stuy sisimetres se voulut rebeller / et
ferma son pays de boluvers
fortresses bien sumptuses / mais
en fin il se vint rendre au roy qui le re
ceut benignement /
gneurie premiere / et il detint ses deux
filz avecques luy de ses gentilz hom //
mes. Pres ces choses le roy alexan //
dre laissa
juguer les rebelles / il tira avant a //
vecques ses gens de cheval par ung
chemin aspre et si plain de pierres que
les chevaulx en perdire
et les hommes ne se pouoient conte //
nir de travail / parquoy plusieurs de
faillirent au chemin / et ne peure
vir le roy qui chevaulchoit devant a
vecques luy ung jouvencel nomme
philippe q
dun haubergon / et portant ses armu
res. Mais apres que le roy
rent combatus contre leurs e
estans en embuche / il refroide mou //
rut e
demena grant deuil.
bien dolent de ce cas / ancores le sur //
print une autre douleur non moi
giere pour origene son treschier entre
ses amis : car on luy raconta q
mort /
en grant apparant et grans pompes
Apres ces choses il delibera daler sur
les dahes ou se tenoit spitamenes /
mais sa bonne fortune luy mist fin a
celle entreprinse en son absence. Spi
tamenes ardoit en lamour de sa fem
me : laq
ques luy en toutes ses fortunes. Ce //
ste dame estoit triste et desplaisante /
souffrant tousjours nouvel exil / et
traveille i
le commenca une fois par chandices
feminines quil voulsist mettre fin a
celle fuite. disant que puis quil avoit
esprouvee la clemence dalexandre le
vainqueur quil ancores une fois le
voulsist appaiser / mais elle ne
finer.
enfans lesquelz luy presentoit / reque
rant que au moins il voulsist avoir
pitie deulx / mais spitamenes pensa
que on le vouloit trahir / affin que la
dame peust do
dre / il tira son espee de laquelle il eust
frappe sa femme selle neust este deffe
due de ses freres qui se mirent au de //
vant. Toutesfois en fin par lardan
te amour quil avoit a elle il se repai
sa / et se rendit a elle toute seule.
dame sexcusa de sa follie /
ne luy en diroit mot / ains feroit tout
son plaisir. Spitamenes moult joy
eux de celle reconsiliacion / fist celle
nuyt grant feste / et tant beut quil sen
ala coucher a demy dormant / Mais
quant sa femme le vit en ceste estat : el
le tira son espee qui illec estoit / et luy
en couppa la gorge / et print le chief q
le bailla a ung sien serviteur compli
ce de ce murdre / en la compaignie du
quel elle sen ala droit a la tente dale //
xandre ou toute ensenglentee e
la presence du roy / et luy presenta ce
maudit present / et il moitie joyeulx
ere du pere de ses enfans. Entre ces
choses les dahes se vindrent rendre a
alexandre congnoissans la mort de
leur seigneru / et si luy donnerent da
tafernes prisonnier qui avoit este co
plice de ceste rebellion.
lexandre eut / et comment il reschauf
fa ung chevalier transi de froit.
ALexa
ces choses mist son ost : dont il
avoit yverne pour aler en une autre
region nommee gambaze en laqeul //
le ilz eurent pour les deux premiers
jours assez convenable temps / mais
au tiers le temps leur fut si horrible
que
cun repos des esclistres et tonnoirres
qui incessamment les agitoient / do
ilz furent si effraes q
courages.
impetueuse pluye / et si froide / entre //
meslee de gresle quilz ne se saoient
ou mucer q
pis / car de tous costez leur survenoit
plusgrant violence que celle q
loient eviter. Ayans doncques leurs
ordonnances confuses
semblee aloit tousjours errant p
champs / et la pluye fut ta
ce congelee. Les aucuns sarresterent
decoste les arbres qui leur faisoie
de et confort contre la tempseste / tout //
tesfois ce leur sembloit lieu pour illec
mourir. Le roy tout seul pacie
de maulx reconfortoit ses gens / ras //
sembloit les espars / relevoit les gi //
sans / et leur enhortoit daler avant
pour venir au repos aux premiers
lieux quilz trouveroie
blement necessite pluspuissante q
son aux choses adverses trouva re //
mede contre le froit / car ilz abatirent
grant foison de bois ou ilz bouterent
les feux en plusieurs lieux / telleme
quil se
Celle chaleur esvigoura leurs mem
bres entommis si que pou a pou leur
revint lesperit que la froidure leur a
voit retenu. Et finablement la tem //
peste cessee le temps commenca ung
pour a adoulcir.
hommes moururent par ceste pestile
ce A ce point daventure ung macedo
compaignon de guerre a pou soy sou
stenant de froit bint en lost ou le roy
qui se chauffoit auprismes pour res //
chauffer ses membres et rafreschir /
dont quant le roy le vit il descendit
in continent de sa chaire / et lala pren //
dre par la main / et le fist asseoir en sa
chaire / que le compaignon ne se pou //
oit a pou plus soustenir du gra
quil avoit souffert / voire si grant q
a pou avoit il perdu son se
sis assez longuement sur la chaire q
ne savoit ou il estoit / ne qui lavoit re
cueilly / mais depuis quil fut refait
que la chaleur de vie luy fut revenue
et il vit illec le roy et la chaire ou il se
oit il fut tout marry. Adont le regar
da alexandre / et luy dist. Compai //
gnon nentes tu point encom meil //
leur sort vous vivez soubz vostre roy
que les persans / car devers eulx seoir
ou siege royal seroit peine capitale et
a toy ce a este ton salut.
sist alexa
aler en la region des sagues quil fist
toute gaster.
me et espousa roziane fille dun che //
vallier qui estoit son prisonnier / puis
ala en inde.
DIllec se departit alexandre et
parvint en une region de laq
le estoit gouverneur le noble coarta
de qui tantost se rendit a la foy dale //
xandre / et le roy luy rendit ses terres
et sa dignite / et ne luy demanda au //
tre chose si non quil luy rendist et do
nast deux des trois filz quil avoit
pour les mener avecq
re. Et le noble homme luy do
tre celluy q
pareilla ung convive et ung grant
souper pour festoier le roy a la mode
et barbarine magnificence qui fut ce //
lebree moult magnifiqueme
gouverneur y fist venir tre
pucelles entre lesquelles estoit sa fil
le nommee roxane de beaulte souve //
raine/ et la non pareille de beaulte et
honnestete entre toutes les autres /
tellement que les autres fussent mer
veille belles / si convertit celle roxa //
ne tous les yeulx des assistens vers
elle et especialement le roy ne se pou //
oit delle saouler / car il fut si esprins
de so
prendre a femme /
a eulx alier semblablement. Le pere
de la damoiselle moult joyeulx len
remercia tant quil peut /
tarder fist apporter ung pain quil de
partit de son espee par moitie / dont il
menga sa pert / et la damoiselle lau
tre / car cestoit la coustume des ma //
cedons. Plusieurs des princes mur //
murerent fort de ce mariage fait entre
les vins et les viandes / et mesmes
de la fille de son priso
ilz dissimulerent de luy en riens dire
affin q
cion comme avoit fait clite.
dre apres son mariage se disposa da //
ler en ynde / et esleut trente mille jos //
nes ho
mener avecques luy comme il fist.
En ce voiage fure
hommes qui de luy sestoient departis
comme rebelles haustenes et cathene
polipercout mist aussi en sugection
la region de bubacen.
ces choses appaisees alexandre pen //
sant quil estoit temps de mettre a ef //
fect ce que de pieca avoit conclud / il
commenca a penser en quelle manie
re il se pourroit deifier et usurper les
honneurs du ciel / et ne voulut plus
estre appele filz de jupiter seulement
mais que tous le creussent fermeme
tout ainsi comme sil eust peu maistri
se aux courages comme aux langa
ges / car il vouloit que les macedo
le saluassent pour luy faire honneur
a la mode des persans qui lenclinoi //
ent jusques a terre.
mirent en teste deux tragedions lun
harges largien / et lautre cleon de ce //
sile grans adulateurs / lesquelz par
leurs flateries ouvrire
et luy disoient par vanterie que her //
cules et le dieu bachus avecques ca //
stor et polus ne seroient ja surmo
de luy / et quilz feroient lieu a sa nou
velle deite. Pourquoy en ung jour de
feste il fist parer un banquer en tou
te magnificence / auquel il fist venir
non pas seulement les macedons /
mais les gregois / principaleme
amis / et aussi plusieurs nobles hom
mes des persans. A ce banquet men //
ga ung pou le roy puis se leva /
point vint cleon ainsi quil estoit avi //
se qui commenca ung grant langa //
ge en admiracion des louenges et me
rites dalexandre / donnant a co
stre aux assistens de luy rendre et do
ner honneurs divins comme faisoie
les persans a leur roy. Sans doub //
te ces parolles a drecoient propreme
a calistenes le preudomme / lequel en
prompte franchise regardant le fla //
teur ou visage luy dist.
fust present a ton parler / je ne desire //
roie point la parolle dun autre pour
toy respondre / car luy mesmes te pri //
roit que tu ne le fisses forliguer en usa
ges forains / mais pour son absence
je te respondray en lieu de luy. Il nest
nul fruit sil nest meur qui soit de lon //
gue duree / ne deifie point doncques
alexandre / et ne luy donne honneur
des cieulx / car certes quant a moy je
desire au roy tardive deite / affin que
sa vie soit treslongue / et sa mageste
perpetuele. Divinite suyt lomme au
cunesfois / mais certes elle ne lacom
paigne jamais. Tu as icy rame
hercules et le dieu bachus pour lexe
ple de leur deite a immortalite consa
cree. Crois tu paraventure quon les
fist dieux par le decret dun souper.
Leur nature tout premiereme
ravye et tolue aux yeulx des mortelz
que leur fame
ques au ciel : par aventure que toy cle
on et moy faisons les dieux. Et te se
ble il par ta foy que le roy doive pren //
dre de nous lauctorite a ladveu de sa
deite / je vueil certes esprouver ta pu
issance / fay aucun roy se tu peus fai //
re ung nouveau dieu.
pluslegiere a donner le ciel que ung
empire. Et sans faulte je co
les persans estre vai
prenions deulx leurs meurs la ou
nous vivons.
dre par ceulx de sa garde dont il fut
averty.
CAlistenes parlant ainsi a cle //
on le flateur fut voulentiers
de chascun oy co
liberte / car par son parler il avoit at
trait non pas seulement lassenteme
mais la voix des plusancie
veraineme
griefve la mutacion estrange de leur
usage enviellie.
tappy derriere la gourdine de son lit
avoit tout entendu ce q
pourquoy il e
teurs quilz souffrissent seuleme
barbarins encliner a leur usa
le roy y entreroit.
tourna alexandre au souper / mais
ainsi que les persans luy firent la re //
verence a leur mode / polipercon qui
estoit assis decoste le roy print par der
rision a e
a terre du menton quil se hurtast an //
cores plusfort a la terre / dont alexa
dre se courouca tellement quil nen peut
contenir son ire en son courage / ains
luy dist. Seras tu doncques celluy
qui ne me fera aucune reverence / par
aventure que nous semblons a toy
seul digne de derrision /
luy dist que le roy nestoit pas digne
de aucune derrision / ne luy aussi de
stre blasme de desprise. A laquelle pa
rolle alexandre lesracha de son siege
et le flatrit a terre /
roy. Ne vois tu pas ce que tu as fait.
ce do
Et lors cammandant quon le tenist
en garde / il parfist son souper lo
ment. Apres il pardonna audit poli
perco
contenter / pour lequel couroux aco
plir il luy survint autre occasion ap
Le roy avoit certain nombre de josnes
bacelers qui le servoient entour son
corps / entre lesquelz estoit ung nom
me hermolaus / lequel ung jour en //
ferra dun espieu ung sanglier que le
roy mesmes vouloit occire / dont le
roy de ce courouce commanda icelluy
baceler estre fuste de verges / laquel //
le injure lenfant porta tresdolamme
et sen ala plai
fort laymoit Et quant il vi le corps
de enfant ainsi deschire de celluy que
tant aymoit. Ja esmeu de son propre
gre enhorta lenfant a tuer le roy / et il
luy bailla sa foy destre en son ayde a
ce faire / et autres quilz attrairent a
leur co
clepiodore et philotes.
acheveroient quant ilz seroie
du gait ensemble / entandis passere
trente jours. Toutesfois le sort vint
quilz furent tous dun gait / mais le
roy demeura si longueme
vive que le jour vint / et ne peurent ri
ens exploitter / mais poru ce quilz a //
voient veille si longuement / le roy
leur fist donner chascun cinqua
tercies dargent. Pour lequel benefi //
ce lun des conjurez nomme epimenes
fut soudaineme
vais propos / et en soy repentant de ce
que tant en avoit fait / descouvrit a so
frere euriloque toute la maniere de ce
ste conspiracion / pourquoy euriloq
incontinent print son frere p
sen ala hurter a la chambre du roy q
moult fort dormoit :
conta tout au long le dangier ou il
avoit este. Le roy pour ceste loyaulte
fist delivrer aux deux freres chascun
cinquante mars / et fist incontinent
prendre tous les coulpables jusques
a lendemain qui les fist venir deva
le grant conseil / ouquel plusieurs de
leurs parens seoie
principal commencement estoit de ce
stemaudite traison / interrogue par
le roy la cause de ce murdre / hermola
us luy respondit tout franchement
la verite / et ce qui lavoit meu a ce fai
re en luy ramenteva
dres quil avoit fais en divers nobles
hommes sans cause de droit. et par i
continence de vins et de viandes / et
oultre ce quil se vouloit faire adou //
rer comme dieu a la mode des vain //
cus / et plusieurs autres choses inlici
tes et deshonnestes quil luy dist de
franc courage / plus appeta
que plus longueme
servitude de son maistre et seigneru /
Le roy moult trouble de la perverse
et inique cogitacion de ses serviteurs
lesquelz il cuidoit estre tresloyaulx
envers luy / les commanda hastive //
ment estre occys / comme tantost ilz
furent par divers tourmens.
nes le maistre dalexa
il passa en inde.
LEndemain fist alexandre ti //
rer calistenes en la gehine in //
nocent du conseil acte
pourquoy nulle autre mort ne enfla
ma plus grant hayne devers les gre
gois encontre le roy que ceste cy. Car
calistenes estoit homme de tresbons
ars / et par luy avoit este alexandre
revoque a la vie / qua
de clite il perseveroit de soy vouloir tu
er / et toutesfois il ne tua point ledit
calistenes seuleme
le fist gehiner / sans luy vouloir lais
ser en riens deffendre sa cause / mais
certes apres celle cruaulte survint au
roy tardive repentance.
choses se tira le roy vers le pays din //
de qui pour la pluspart regarde vers
orient / et est moins spacieuse en lar //
geure que en longueur.
sieurs rivieres naissans du mont de
cancasse yndus est le plusfroit. Gau
ges y est le plus noble de tout orient
puis y est le fleuve dathesis q
le fleuve de gauges quant elle se mes
le avecques elle / et ainsi parvienne
en la rouge mer : Dyadenes y est aus
si : mais cest ung fleuve de moindre re
nom / pource uqil court aux derrenie
res parties dinde.
ung autre fleuve moult doulx pour
quoy les habitans denviron lespuce
àpour en arouser leurs terres. Et co
bien que la mer ou ces rivieres decou //
rent soit dicte rouge. si nest leaue dau
tre couleur que celle de pardeca / mais
le nom de rouge luy vi
habilles a co
mes.
multitude delephans / les rivieres y
porte
vier grosses perles
diverses pierres prcieuses
pes des roys et des grans seigneurs
du pays di
tent les vices de toutes autres gens /
Car quant le roy se laisse regarder
en publique / les serviteurs aportent
les encensiers dargent / et remplisse
de bo
il se fait porter.
littiere toute semee de perles pendans
au tour. Le manteau dont il est ve //
stu est tout de drap dor tissu de pour //
pre. Plusieurs choses moult estra //
ges so
grant prolixite a desescriptre / et aussi
elles ne seroient gaires a mon inten //
cion.
dandre entroit aux marches des in //
dois / aucuns roys des pays luy vin
drent au devant pour eulx mettre en
son obeissance / considerans q
le tiers procree de jupiter qui estoit ve
nu devers eulx / et disoient bachus et
hercules estre illec congneus par re //
nommee seuleme
y estoit veu en presence.
les receut benignement et leur
da quilz lensuivisse
guides. Dillec chemina tant quil p
vint deva
lut receoir / en pouriectant laquelle
il fut frappe dune sayette et bien fort
navre. Toutesfois fut la ville prin //
se / les habitans occys / et elle fut ar //
se et du tout demolie jusques aux fo
demens.
dre et sen ala devant la noble et anci
enne cite de nyse ou il loga son ost cel //
le nuyt.
fist assaillir les murs / mais aucuns
des habitans de la ville yssirent con
tre luy pour esprouver leurs forces co
tre celluy qui tant aoit de renom /
mais ilz furent occis / pourquoy ilz
se retrairent / et aprs quilz eurent en
dure le siege par aucun temps / ilz se
rendirent a alexandre luy priant que
pour lonneur du dieu bachus / dont
il se disoit estre parent / il luy peust
de sa benigne grace espargnier a la cite quil avoit autresfois edifiee.
dune montaigne quilz appelent me //
ron moult belle et fot delectable / ou
le dieu bachus se souloit deduire. sur
celle montaigne fist alexandre mon
ter son ost a tant grant quantite de vi
vres. Il trouva sur celle montaigne
vignes qui portent vins moult preci
eux / et si y sourdent plusieurs vives
eaues. Tant de manieres de fruitz
y croissent par nature que len ne sa //
vroit extimer En ceste delectable mo
taigne se tint alexa
sa
dieu bachus
de megaze fut navre de la royne dicel
le cite qui se rendit a luy.
QUant alexa
se dix jours en boires et men //
giers et en autres divers excez / il se
departit dillec et sen ala en la region
de dedale / de laquelle les habitans
avoient leurs maisons habando //
nees /
gnes desvoyees et sauvages : pour //
quoy il passa oultre ou par son sou //
dain adveneme
citez a leyde de ses vaillans chiefz de
guerre / desquelz il laissa les aucuns
au siege de berrei / et il sen ala devant
la forte cite de megaze / dont le roy di
celle estoit nouvellement mort. Cle
ophes sa mere presidoit a celle region
Elle avoit trentehuit mille bons co
batans a deffendre sa cite qui estoit
moult forte et bien garnie a merveil //
les de forte situacion. telleme
ne le pouoit approcher. poruquoy ale
xandre en projectant icelle / et pensa
par quel lieu il la pourroit plus aise
assaillir / il fut attaint dune sayette
en la jambe / mais apres quelle fut ti
ree a tout le fer dehors / il nen laissa
oncques a parfaire son euvre / et ne se
retira en sa tente jusques ce quil eust
ordo
se print chascun a mettre la mai
vre / et de gors marriens firent leurs
approches tant que alexandre fist ap
procher ses gros engins / do
barins furent si espouventez : especiale
ment des gures quilz veoient mou //
voir sans aucune ayde quilz se rendi
rent au roy le croya
mes la royne luy vint au devant a
tout grantnombre de damoiselles /
porta
de vin Celle royne approcha
luy mist son filz a ses genoulx /
impetra de luy / nonpas le pardo
lement / mais oultre plus lhonneur
de sa premiere prosperite / car depuis
elle demeura tousjours appelee roy
ne / pourquoy aucuns penserent que
cest honneur luy fut plus do
sa beaulte que par misericorde. mais
comment quil en fust lenfant procree
depuis de tous deux fut appele ale //
xandre.
con a tout grant ost devers la cite de
norede de laquelle les citoiens furent
par luy desconfis en bataille. Plusi //
eurs autres villes sans gra
vindrent en lobeissance dalexandre /
desquelles les habitans se retrairent
en une roche quilz appeloient arrui //
me / de laquelle le renom estoit q
cules lassiega en son temps / mais il
ne la peut oncques prendre par ung
eroslement de terre qui le contrain //
gnit de la laisser. Mais alexandre
regardant celle roide roche inaccessi
ble et i
se il devoit faire / ou de la laisser ou
de lassasillir.
ancien homme du pays a tout ses
filz qui luy dist que sil luy vouloit
donner loyer et guerdonner de sa pei
ne quil luy monstreroit la voie pour
prendre celle roche. Alexandre luy p
mist donner quatrevingtz mars /
Et retenant lun de ses filz pour ho //
stage / le laissa aler pour exploitter
ce que promis luy avoit avecques au
cuns que le roy luy bailla pour luy te
nir
plir fosses
viron / mais celuy pouoit pou ayder
a monter la roideur de celle montai
gne. Toutesfois pour la grande soli
citude dalexandre il fist monter au //
cuns des sie
et combatre les ennemis / tellement
que en certain et brief temps il conq
cestuy fort qui jusques a ce jour avoit
este imprenable.
dre doncques vai
plus q
dieux pour celle belle conqueste /
dya en celle roche aucu
nerve / et a la deesse victore / Et aux
guides fist donner largent que pro //
mis leur avoit / combien quilz eusse
moi
lec se tira le roy alexandre vers cleo //
line : et comme il fust averti que les
destrois du chemin estoient occupez
dun chevallier nomme herite qui les
tenoit a vingt mille combatans / il
se tourna illec / et a la force de ses ar //
chiers desconfist les barbarins :
misten fuite / en laquelle herite fut oc
cy par les siens mesmes. et son chief
apporte a alexandre dillec au saizies
me logis de son ost parvint a la rivie
re dyndus ou il trouva tout ce que
ephestio
traverser le fleuve.
devant dalexa
quil luy apporta.
OMphis regnoit en celle regi //
on qui de long temps et du vi
vant de son pere avoit tousjours desi
re estre amy de alexandre / mais in //
continent q
apparat de gens darmes et delepha
a tout chasteaulx dessus eulx plains
de hommes darmes / et sen vi
vant de luy. Le roy qua
multitude en si belle ordonnance ne
sceut de primeface se cestoie
e
prestz a combatre / mais lindois con
gnoissant les macedons fist ses ge
arrester illec / et luy seul sen courut
vers alexandre. et alexandre contre
luy ignorant sil venoit comme amy
ou aversaire / toutesfois omphis luy
fist la reverence et grant signe dami //
stie sans parler / car point navoit de
truchement. Lors appela alexandre
ung interpreteur qui luy dist tout ce
que omphis luy prese
eux luy donna sa mains et sa foy / et le
reconferma en son regne. cinquante
six elephans donna ce roy a alexan //
dre / trois mille toreaulx qui est cho //
moult precieuse en cestuy pays.
deux roys eurent plusieurs devises
ensemble entre lesquelles omphis se
plaindit au roy de deux roys qui luy
menoient guerre porrus et anisares /
dont il avoit conclud dessaier la for //
tune de la bataille contre celluy qui
lassauldroit ou contre tous les deux
le mars / et grant nombre de vaissel
le dor et dargent / plusieurs robes de
perse et trente de ses chevaulx de tel //
le houssure quil avoit quant il mon //
toit sur.
grant envie entre les princes dalexa
dre / especialeme
tesfois les roys demeurerent bons a
mis. Le
sadeurs dabissurdre eulx re
xandre.
xandre que pour la renommee de son
nom / il pourroit induire le roy por //
rus a soy rendre a luy / et envoya de //
vers luy cleoclares luy deno
luy e
devant de luy a lentree de son royau //
me. Porrus ente
respo
il bien / cestassavoir que a lentree de so
royaulme vendroit il a si grant puis
sance quil luy deffendroit le passer
oultre. Alexandre moult courouce de
la responce que luy avoit rendue por //
rus si orgueilleuse /
co
En ce voyage on luy amena bersen //
tis prisonnier acteur de la rebellio
arracoses avecques trente elephans
qui donna grant conforta a alexa
Pareillement samaxe roy dune peti
te partie des indes cousin dudit base
tis fut amene prisonnier / et les ele //
phans fure
puis sa creacio
xille / car cestoit le no
qui en ce royaume regnoient.
parvint alexandre a la riviere de ida
pses /
pour deffendre le passage a tout quan
trevingtz et cinq elephans ensemble
trois cens charios / et trente mille co
batans a pie. Porrus estoit porte sur
ung elephant plushault des autres
ses armures parties dor et dargent
qui moult honnestement le decoroie
avecques ce quil estoit dexcelle
deur / dont les macedons sespouvente
rent fort / et non pas seulement de la
multitude de leurs aversaires / mais
pour la gra
convenoit passer / car elle sespardoit
par plus de quatre stades en largeur
et si estoit p
cunes petites isles qui donnerent oc //
casion a alexandre de parfaire so
treprinse / car il fist vestir ung nom //
me actalus qui mieulx luy rese
de ses habis royaulx / et il de nuyt sen
ala en une de ses isles de laq
sa avecques plusieurs des siens oul
tre la riviere par petis bateaulx quil
avoit commande faire si secrrteme
que oncques aucun de ses adversai //
res ne sen perceut / car porrus ne se oc
cupoit si non a regarder celluy qui se
tenoit comme roy. Et ja marchoit a
lexa
quant on nonca au roy porrus q
xa
tre / mais il cuida q
son alye quil attendoit / mais ta
la clarte luy mo
quel presteme
et quatre mille combatans a cheval
que conduisoit hages son frere / cha //
scu
assavoir deux ouvers de targes
archiers / et deux charetons lesquelz
nestoient desarmez / ai
dars la ou il se convenoit combatre
de pres / mais les charios luy firent
ce jour pou de secours. car la pluye du
jour de devant avoit tellement demo
ly la terre quilz ne pouoient hors des
boes.
ment fist venir les elephans et les ar
chiers a pie qui moult espouenterent
les macedons et ancores plus le re //
gart du roy porrus q
me de humaine grandeur / et son ele //
phant pareillement.
vises que alexandre et luy eurent en //
semble.
ALexandre doncques regarda
porrus et lassemblee des i
dist finablement. Je voy dist il peril
egal a mon courage / car nous avo
a faire contre bestes sauvages et con
tre vaillans gens. Puis dist a cenee.
Quant je feray mon envahissement
en lesle senestre / et que tu me verras
e
marcher lesle dextre / et porte les en //
seignes co
desroy. Et vous antigone leonate
tauro
lieu / et effondrez leur front se vous
pouez / et aussi enfondrez de voz lon //
gues lances ces bestes. si aurez a vou
lente ceulx qui dessus sieent. Ces cho
ses dictes il hasta son cheval tout le
premier / et ainsi q
vahit lesle senestre / Et les autres se
fourrere
batailles des indois / mais les ele //
phans pesantes bestes ne se pouoient
si legierement transporter de lieu en
autre que faisoie
quoy les adversaires mis en desordre
se commencerent a deffaire et despri //
sans la co
capitaines. desquelz il en y avoit plu
sieurs qui se mire
fois porrus avecq
te fut plus puissante que crainte / co
menca a ralier ceulx qui estoient es //
pars pour recharger sur son adversai
re / et fist amener ses elephans deva
son assemblee. lesquelz fire
cedons grant horeur. Car leurs che
vaulx et eulx mesmes ne tenoie
cune ordonnance / et regardoient lieu
pour tourner en fuite quant alexan //
dre y envoya les argiens et ceulx de
trace legierement armez qui ruoient
contre ses bestes dars et contre ceulx
qui les conduisoient par tel effort q
en occire
bandonne des siens se maintenoit a
maniere de lyo
macedons / dont il occist plusieurs /
et les macedons luy rendoient en ta
grant multitude de coups quil avoit
ja
il p
nestoie
et le elephant sur quoy il seoit estoit si
playe quil se mist en fuite / et alexan //
dre le poursuivit / mais son cheval p
ce de moult de glaives luy deffaillit
pourquoy tandis quil changa de che
val il satarga de sa poursuite. Tant
le chassa alexandre quil le rataindit
et congnoissant la voulente obstinee
de porrus / co
espargne Et lors rua a puissance
sur porrus leq
a verser de son elephant /
gouvernoit la beste le fist agenoulli
er selon son usage. Et comme celluy
fust encline / tous les autres elepha
mirent aussi leur corps a terre / car ai
si estoient ilz aprins.
vra aux vai
tous les autres. Alexandre comma
da incontinent despoullier son corps
pensant quil fust mort. Mais quant
aucuns y coururent pour le relever /
le elephant commenca a deffendre so
maistre /
tost fut tresperce de glaives / et fut le
roy porrus prins et mis en ung chari
ot / mais quan talexandre luy vit es
lever sa veue il luy dist. Quellema
leurete dist il ta constrai
contre moy la fortune de la bataille
congneue la fame
choses / veu que taxille te pouoit estre
exe
respondit. Puis que tu me dema
je te respondray par la franchise q
mas faicte en demandant. Certes je
pensoie quil ne fust aucun plusfort de
moy / car je congnoissoie mes forces /
et navoie pas ancores trouve les tie
nes / mais que tu soies plusfort lissue
de la bataille le monstre / mais aussi
je ne suys pas pou eureux estant se //
cond de doy.
a
de luy ordonner. Porrus luy respon //
dit ce que la presente journee te conseil
le en laq
est humaine felicite. Porrus prouffi //
ta plus en amonnestant alexandre q
sil leust prie / car il le receut a miseri //
corde / et tint a grant ho
deur de so
nestoit point espouvente / ne par fortu
ne abatu aucunement / il le fist curer
et garir ses playes / comme sil se fust
combatu pour luy / et puis luy do
prestement plusgrant royaume quil
ne possedoit paravant.
parfont des indes / et des grandes
merveilles quil y trouva.
POur celle noble victore sacri //
fia alexandre au dieu apolo /
par laquelle il pensoit avoir ouvertu
re jusq
il co
en publique / en leur remonstrant que
toute la force des indois estoit rever //
see par celle bataille :
nestoit que riche proie / dont ilz com //
bleroient toute macedonne de p
pierres p
parolles oyes couvoiteux de pecune
et de glore / luy offrire
te leur diligence.
moult au roy / pourquoy il fist appa //
reiller son navire pour visiter la mer
occean qui estoit la fin de toute la ter //
re. Le roy foda deux citez a toutes
les deux rives du fleuve de ydapses
et donna a chascun de ses capitaines
une couronne de mille deniers dor.
Abizares qui devant la bataille de
porrus avoit envoie ambassadeurs
devers alexandre / envoya de rechief
aucuns qui dirent au roy quil se ren //
droit voulentiers en son obeissance /
mais seuleme
de rendre son corps / car il ne pourroit
vivre sans estat royal / ou regner es //
tant prisonnier.
dire que sil se grevoit de venir devers
luy que il mesmes le iroit visiter. Di
cy doncques alexandre ayant surmo
te le roy porrus et passe celle riviere il
se tira devers les i
indois la ou estoient grandes forestz
espesses et umbroyees de gra
eslevez en haulteur oultre mesure.
Lair y est moult sain / mais il y a si
grant multitude de serpe
couleur dor en leurs escailles que cest
grant merveilles / et nest point aucu
veni
leur aprindrent le remede a lencontre
Dillec alere
riviere nommee hyarotis / a laquelle
joi
usitez / et do
en nulle part ailleurs / et sont freque
tez de moult de paons sauvages. Au
mouvoir dillec alexandre print une
ville situee pres de la / puis parvi
une autre cite quilz tenoie
de en celle region / dont les habitans
vindrent contre alexandre le comba
tre /mais apres quilz eure
mille de leurs hommes / ilz se retrai //
rent en leur cite / laquelle fut le
pri
qui en eschaperent sen alerent aux ci //
tez voisines disans que ung ost des
dieux fort
leur marche.
toute celle region / et il sen ala devant
autres puissantes citez quil print par
sa benivolence. Dillec parvint alexa
dre ou regne des sophites do
sont excellens en sapience et qui par
bonnes meurs se gouvernent. Le roy
sophites tenoit une forte cite / do
xandre approchoit. Et quant il vint
devant / il la trouva fermee. et si na //
voit aucun en armes sur les murs : si
quil sembla aux macedons que les
habita
au plustost que la porte fut ouverte
le roy sophites vint au devant dale //
xandre qui estoit moultexcellent de
corps
autres.
de pourpre et luy venoit jusques aux
piez. Les souliez estoient dor garnis
de pierres
oreilles pendoient perles de lustres de
gra
moult riche estoit re
ensemble son corps sa femme ses en //
fans et ses ge
bonairete le receut en sa grace. En cel
le region sont grans chiens de mer //
veilleuse forme / et pour monstrer icel
le au roy il fist mettre en sa presence
ung lyon de grandeur non pareille /
et luy fist laschier quatre chie
tost le couplerent /
le facon quilz lestra
ung homme du pays acoustume de
telles besoignes commenca a tirer
ung des chiens par la jambe. lequel
tenoit le lyon avecques les autres et
comme le chien ne voulsist habando
ner sa prinse / il coppa au chie
be / mais oncques nen laissa sa prinse
puis en fist autant a lautre jambe. et
puis aux autres / mais o
ce ne voulut laisser le lyon / ai
rut en cest estat.
qui regnoit environ ce pays sen vint
rendre a alexandre qui le tint avecq
luy deux jours en plusieurs devises
car il dist a alexandre que oultre la ri
viere de ipdasis environ
de desers couroit la noble riviere de
gauges oultre laquelle regnoit ung
roy si puissant quil avoit tousjours
environ luy mille combatans
de cheval
deux mille charios et trois mille ele
pha
a alexandre increables / si en deman
da au roy porrus qui ancores estoit a
vecques luy / lequel luy respondit et
afferma que toutes ces choses estoie
vrayes / et ancores luy en dist plus a
vant / pourquoy alexandre fut consti
tue en diverses pensees ou dy aler ou
de demeurer / attendu quil avoit em
prins de conq
ung jour il assembla tous ses gens
darmes ausquelz il dist.
xandre a ses gens quilz pasasse
riviere de gauges avecques luy. et de
son couroux.
JE ne ignore point princes che
valliers et mes compaigno
que aux jours passez les habitans de
inde se vanterent de plusieurs choses
a certain p
ter et cremir. Mais la vanite des me
teurs ne vo
Ilz nous menassoient des terribles
entrees de cilice des cha
tamie tigris et eufrates q
traverse
cu et casse les elephans et ceulx q
sus eulx estoie
et de pou ou nulle resiste
portent de dommage aux leurs que a
leurs adversaires. Ces bestes ne no
doivent porter aucune paour / atten //
du que savons la maniere de les vai
cre. Ayez en voz memores les gra
besoingnes p
souvienne du petit nombre que nous
estions au passer du bras saint geor //
ge. Et maintenant les sithes nous
suivent / les aydes des bactres nous
sont prestes / les dahes et les sogdie
sont entre nous en celle guerre. Tou
tesfois je ne me fie pas trop en celle
tourbe / je regarde seulement en voz
mains / jay vostre vertu pour gage
et pour plege des choses q
ses / nous ne so
a lissue de noz labeurs et de noz eu //
vres : Nous sommes parvenus a lo //
rient du soleil se lachete ne nous em //
pesche. Illec est la mer occean par ou
nous retournero
ant dombte la fin de tout le monde /
Ne vueillez ja par lachete perdre les
fruis qui vous so
certes sont les loyers que les perilz /
car ceste region q
est riche / et non pas de gens de guerre
par quoy je ne vous maine pas tant
a la glore que a la proye.
autres choses leur remonstra alexa
dre plaines de menaces ou cas q
le voulsissent suivir en ce voyage /
mais oncq
il ne peut traire aucu
darmes / car tous attendoient q
ducz et chiefz de guerre p
et remonstrassent au roy leurs tra //
vaulx
et leurs labeurs
sapprocha du roy ung chevallier pe //
nois lequel print toute la co
gnie la parolle a alexa
Les dieux nous veuillent deffe
de ces felonnes pensees / et sans faul
te ilz nous en deffendront voirement
car certes tes gens ont ancores ce mes
mes cueur quilz o
assavoir daler ou tu vouldras batail
ler periller et commander par nostre
sang / pourquoy se tu veulx perseve //
rer nous te suivro
sans quelconque soing ainsi quil te
plaira / mais se tu veulx oyr parol //
les sans faintise de tous tes gens dar
mes / je te prie que tu donnes constan
tes oreilles a ceulx qui constamment
suivirent ta conduite et suivront an //
cores ou que tu vouldras aler. O roy
tu as vaincu par la grandeur de tes
choses / non pas eulement tes adver
saires / mais oultre plus tes cheval //
liers. Nous avons emply tout ce que
mortalite pouoit co
p
so
du monde / tu disposes daler en ung
autre monde / et quiers une ynde in //
congneue aux indois mesmes / tu de
ma
gesn qui vivent entre les serpe
stes sauvages / affin q
victore plus q
clarte q
see de son courage / mais plus haulte
que la nostre / car ta vertu sera tous //
jours en croissance /
va tousjours en decli
sans nul sang respa
stures pourries de tant de playes /
Noz dars sont ja reboutez / noz ar //
mures nous deffaillent / ja vestons
nous robes de perse pour ce q
nostre pays nous sont pourries. No
so
le quantiesme de nous porte plus son
harnas / leq
fay enqueste com gra
furent p
mander quelle chose reste a chascu
sa propre proye / nous so
queurs de tous les autres / nous so
mes les plus poures de tous les au //
tres / et si ne despendons pas le nostre
en delices / mais en la guerre. ou pose
ras tu doncq
me
vages. Il y a une autre region vers
midy moins gastee / laquelle subju //
guee tu pourras courre par celle mer
ou nature a voulu faire termes aux
choses humaines. Pourquoy quiers
tu glore par ung si grant tour / laq
le tu tiens icy a la main / car cy deco //
ste te vie
ayme a te dire ces choses q
dictes sans toy et avecq
icy : non pas pour gai
cest ost / mais affin q
parlent plustost q
ceulx qui murmurent.
penois eut mis fin a son p
anciens princes de lost luy suppliere
toucha
confus et poure de co
tribunal. et fist fermer la court en def
fendant q
fors q
a faire. Il donna deux jours a so
et au tiers jour il vi
re
quarrees pour memore de son voyage
puis fist estendre les fossez et tre
ou son ost estoit loge / et laisser aucu
litz de plusgrande forme que pour la
grandeur de leurs corps / affin de mo
strer apparence de toutes ces choses a
ceulx qui apres luy vendroie
miracle ou temps avenir.
la riviere de gauges ou il fut en gra
dangier / et des conquestes q
Tantost aprrs se desloga alexa
dre / et sen ala sur la riviere da
ristene ou le chevalier penois mourut
daventure / dont alexa
dolent.
quil avoit fait faire ja sur lanchre du
rant lequel temps meno
de trace cinq ce
ble
dor et dargent /lesquelz il fist distri //
buer aux gens darmes / et fist ardre
leurs vielles armures / mais deva
quil se mist a nager en la mer occean
il mist paix et union entre taxille et
porrus roy dinde p
laissa en leurs royaumes.
fonda illec sur celle riviere deux vil //
les / lune eut nom lavicee
cifal ou nom
val quil avoit illec p
aux navires dessus celle riviere :
elephans et charions suivioient p
ouq
ses dignes descripre / tant quil p
en une region ou les habitans boute //
rent le feu en leurs maison / ardire
eulx leurs femmes et leurs enfa
toutes leurs richesses. Ce feu vouloi
ent estaindre les macedons / mais de
tant plus y boutoient le feu.
illec une faco
les habitans destruisoient leur cite p
feu / et les adversaires la vouloient
sauver et estaindre.
guerre au contraire tous les drois de
nature. toutesfois le chasteau demou
ra entier et le roy y laissa garnison
et se fist mener par navire au tour di
celluy / car les trois plusgrandes ri
vieres de toute ynde / excepte gauges
sapplique
assavoir yndus hydapses et celle da //
thesis.
fleuves esmeut illec aussi grande va
gue comme il feroit la mer / pourquoy
deux des nefz dalexendre furent en //
glouties et perillies / et mesmes celle
ou le roy estoit fut en si grant peril q
se desvetit pour saillir en leaue quant
les regardans a force davirons se mi
rent en da
lement y exploitterent que la nef
roy p
ala sans arrester par trente stades en
bas de leaue. Dillec vint alexa
la regio
lesquelz estoie
ler souvent entre eulx / mais la com
pagnie de peril les avoit lors alyez en
se
tans a pie des plusjosnes estoient en
armes / et dix mille a cheval ense
cuidoient avoir passe tous destrois /
vea
ancores contre les plusfieres gens de
toutes les indes / fure
et espouventez de paour i
commencerent de rechief a murmurer
contre le roy par parolles sedicieuses
disans quilz estoient ores opposez co
tre gens mal do
ouvrir la mer occean par leru sang.
que on les tiroit hors de la veue de so
leil et des estoilles / et quil les co
gnoit daler veoir ce q
loit avoir veu / et que a leurs nouvel
les armes ilz trouvoient nouveaulx
perilz /
le roy fut si dolent quilz fist tout asse
bler en sa presence / ausq
q
tre nestoient pas gens de guerre / et q
rie
gens q
tes terres / et quilz ne venissent ense
ble en la fin du mo
Et plusieurs autres remonstrances
leur fist de leur glore passee et future /
dont ilz furent is contens que tous a
une voix luy dirent qui les menast
ou luy plaisoit / et fist deulx ce quil
vouldroit. Alexandre moult resjouy
pour celle clameur mist son ost preste
ment contre les adversaires qui estoi
ent les plusvaillans de toutes les in
des Ilz avoie
re de la nacio
de vertu esprouvee / lequel loga so
au pie dune montaigne ou il fist fai //
re grans feux et grans urlemens a
leur usance pour espouventer les ma //
cedons / mais ce fut en vain / car au
plus matin les vint assaillir alexan
dre /
rent en fuite par la montaigne en ha
bandonnant leurs bagages.
par alexa
le brisement dune eschielle.
Alexandre laissant aler ses ad //
versaires mena son ost deva
leur cite ou les pluseiurs se furent re //
trais Et co
luy vint a lencontre qui lamonnesta
quil ne comme
ge / car il y cheoit grant peril pour sa
vie. Saucun dist alexandre tempes
choit a ton art tandis q
les e
de doubte q
et desplaisant. Le devint respo
si seroit il / dont luy dist le roy. Pe
tu doncques q
besoingnes devant ses yeulx / no
trippes ne entrailles de bestes puisse
venir autre plusgra
devin emprinse de vaine devocion.
Tantost fist il drecer les eschielles
au mur / et comme ses gens redoub //
tassent a monter dessus / il tout seul
et le premier monta amont / et les au
tres le suivoient / et tellemetn charge
rent leschiele quelle rompit / parquoy
il convint le roy demeurer sur le mur
ou debat de ses adversaires / et de fait
saillit ou milieu deulx dedans la vil
le en extreme peril / toutesfois il si co
tint tellement que a leyde dun mur
dun gros arbre ses ennemis ne le pou
oient environner / mais nonobstant
le navrerent ilz de leurs dars / telle //
me
sang il fut constraint de cheoir a terre
comme pasme de foiblesse /
i
mais quant il le sentit / il luy coula
lespee au coste / et loccist / puis sesver //
tua et se mist a genoulx appelant au
cun qui le voulsist combatre. A ce poi
luy vint dun autre coste penceste ty //
mee leonatus et ariston / lesq
il les vit il reprint aucunement cou //
rage / mais il vit tantost tymee estre
occy deva
vailla
le deffendre / telleme
oient plus aider.
en lost q
tout dun courage et a picques et e
de fer ilz ouvrirent le mur et entrere
dedens la ville mettant a mort tout
ce quilz rencontrerent tant quilz par
vindrent ou le roy gesoit / et ariston
le deffendoit aincores le mieulx quil
pouoit. Tantost que les indois per //
ceurent la foule des adversaires / ilz
se mire
occirent indifferamment / les princes
prindrent le roy doulcement / et lem //
porterent en sa tente en grans pleurs
et gemissemens le cuidant estre mort
Les medecins et sirurgie
qui luy copperent le fust du dart qui
a
le fer y demeura / lequel estoit barbu.
pourquoy ilz ne le pouoient oster sa
grant danger de son corps / car il con //
venoit faire playe plusgrande / par
quoy ilz doubtoient que trop grans
flux de sang nen issist. Critobolus le
plus excellent de tous ses medecins
fort espouvente quil deust faire / affin
aussi que le roy mouroit celle mort
ne redondast sur son chief / commen //
ca moult fort a plorer. Mais le roy q
estoit revenu a soy mesmes luy dist /
Quest ce que tu attens puis que je
doy mourir / que ne me delivres tu
tost de ces douleurs / fais tu doubte q
tu ne soies coulpable de ma mort /
puis que jay receu playe incurable / fi
nablement critobolus
horter le roy quil se fist tenir tandis q
il esracheroit le fer / affin que par au //
cun mouveme
le roy alexandre en lasseurant luy af
ferma quil nen estoit aucunn besoi
car il tint son corps i
nement remuer / et ta
le fer / de laquelle playe il luy saillit
moult de sa
commenca a faillir / les yeulx a ob //
scurcir / et este
mourant. Les medecnis firent tant
p
pourquoy le roy pou a pou retourna
a soy mesmes / et comme
stre ceulx qui e
se tenoit en armes et ne se departit au
cun jusques q
le roy reposoit / et quil y avoit certai
espoir de son salut. Sept jour ap
q
mort croissoit entre les barbarins de
jour en jour / il fist drecer une tente en
tre deux nefz joinctes ensemble / en la
q
ga embas la riviere ta
une region dont les habitans sen es //
toient fuys / mais elle habo
moult de forme
il esleut illec se reposer et ses gens.
there par ladveu de tous au roy tou //
chant sa personne.
COmme cy devant a este dit la
coustume estoit q
le roy reposoit / ses gardes avecq
cun puissant capitaine veilloient de
nuyt. Or avi
chief de celle garde / aco
ens entra devers le roy / lequel quant
il les vit tous ensemble pensant que
aucune chose fut survenue : il leur de
manda la cause de celle e
crathere commis de par les autres a
porter la parolle dist ainsi Penses tu
que nous soyons plussougneux pour
la venue des adversaires / pose quilz
fussent ja en leurs batailles / q
le besoing et cure de ton salut q
si vile. Laisse toutes les forces de tou
tes gens conspirer contre nous / et la
mer couvrir de navires contre nous.
Toy seul nous rendras invincibles
mais toye sul hors de nous p
autrement estaint : nous tous so
comme la brebis entre deux loups en
pays estrange et plain de tous adver //
saires / nous so
avecques toy / dont se tu ne nous ra //
maines / il nya celluy qui ait chemin
pour retourner en sa maiso
cores tu te combatoies pour le royau //
me de perse contre le roy daire / nul ne
sen deveroit esmerveiller / mais q
celluy qui puisse souffrir une mescha
te ville estre achetee par ta vie / certes
le cueur me fremist de ceste chose que
nous avons nagaires veue par les
dieux / jay paour de le dire q
laches mains ont este mises sur ton
corps pour eslever les despoulles / se
fortune q
envers nous ne teust e
fre je te prie q
autre maniere : car a ceste fois ne nous
estoit possible de toy secourir Telles
ou se
mee qui illec estoit. puis luy supplie //
rent tous en plorant q
mist fin a sa louenge ja saoulee / et q
delors en avant il espargnast sa vie
son salut. Le roy moult content de la
bonne amistie de ses amsi les fist asseoir decoste luy / puis leur dist. Mes
piteux amys et bo
re
nom de ce que au jourduy vous me //
tez mon salut devant le vostre / mais
q
vous navez o
se signe ou gage quelconq
le
vient confesser q
ne me fut tant chiere co
ce a estre / affin que de vous je puisse
jouyr longuement. Je ne no
mes ans / mais mes victores / se je co
pte bien les bie
longuement. commencant des mace
done / je tiens en grece mon empire /
Jay subjugue les iliriens /
trace / je regne sur les tubales et sur
mede. Je possesse asye depuis celle p
tie ou flote la rouge mer jusq
partie qui ferme le bras saint george
et ne suys gaires loi
de. Et quant je lauray passe / jay cer //
tes estably de ouvrir ung autre mo
de et une autre neufve nature.
passe deurope en asye en ung mome
de heure / et suys vai
ons de puis le
depuis le
se
ver a ho
ment je me suys voue. Certaineme
ce me sera tresbelle chose destre estai
entre ces euvres se nature le veult ai
si. Pensez je vous prie q
venus en pays ouq
me est en memore Quelles citez fon
da semiramis / quelles gens reduist
elle en son obeissa
assouvist elle / a
approchez a la glore de celle femme /
Certes il nous reste a
choses / mais pour ce q
mest occasio
chose q
pourpensee / et me sera certes le plus
gra
re olimpias estoit deifiee quan telle
trespassera de ceste vie / et se je puis je
le feray / mais se les destinees me sur
prendent souvie
ay recomma
amistee se tint illec reside
jours apres.
dre a alexandre et dun athenien tout
nu qui combait un macedon.
CE te
de deux nacions voisines do
nous avons devant parle vindrent
devers alexandre montez dessus cha
rios / hommes de notable gra
corps
dor tissu de lin et de pourpre qui se ren
dire
Lesquelz le roy receut tresvoule
en prenant deulx tribut. et deux mil
cinq cens combatans quilz fire
lentiers.
parer ung convive ouquel il semon //
nit les legatz / et tous les roys et pri
ces des autres nacions illec estans /
Cent litz couvers de draps dor y fu //
rent situez en petite distance / au tour
desquelz estoie
dor et de pourpres / et le roy monstra
en ce co
pes devers les persans / ou par nou //
velle mutacion des macedo
corrompu. A ce souper estoit dyoxip //
pe dathene / notable joueur descre //
mie bien congneu au roy et bien agre
able poru la grant vertu de ses forces
et engin. Avint que aucuns envieux
luy reprochere
nestoit que une beste inutile e
en ensuiva
estoient ceulx q
en bataille
ung macedo
ja charge de vin luy dema
ho
le roy jugeroit de sa hardiesse ou lache
te / dyoxippe print la co
ge dicelluy Qua
oir ce debat.
vint arme moult cointeme
espee et escu / et dyoxippe y vint tou
nut oi
pre en sa senestre / et ung baston neu //
tilleux en sa dextre q
dans une oultrageuse folie Le mace
do
er dyoxippe luy darda sa la
mais qua
petite desmarche / il luy courut sus ai
cois q
dextre /
q
macedo
cuida tirer so
le previ
flatrist et le rua
va son baston pour loccire se le roy ne
leust destourne Le regart de ceste ave
ture fut triste et desplaisa
do
des barbari
eux de ceste victore faicte p
ve
quelle fust emblee mirent sus ce larre
cin a dyapipe.
grant courage innocent du cas yssit
de la cha
une lettre au roy / il se tua de son espee
dont le roy fut moult dolent / car de
puis sceut que a tort lavoient accuse.
avoit nagaires re
vers luy : en no
amenerent mille combata
trente charios chascun a quatre che //
vaulx / et de robes de lin certain so
me / mille escus dynde / et cent mars
dachier tout poly :
richesses. Dillec fist alexandre tirer
ses navires aval la riviere. et son ost
aloit par terre en moult gra
quel toutes nacions se rendoie
tant quil parvint en une terre qui sap
peloit des p
nom prociane / lequel se tenoit enfer //
me en une forte cite / mais alexandre
y entra au tiers jours. et y fut le roy oc
cy et sa cite demolie avecques le cha //
steau. Dillec se partit alexandre et ti
ra embas de la riviere. mais il neut
gaires chemine quant on luy rappor
ta que les musicans se rebelloient / il
y envoya phiton le capitaine qui ex //
ploitta tellemetn quil ramena le se //
ducteur leur capitaine / lequel alexa
dre fust estendre en croix.
dart envenime / et du remede que ale
xandre y trouva en dormant.
ALexandre descendant parmy
la riviere vint au quatriesme
jour en une ville du roy same q
vellement sestoit rendu / mais ceulx
de la ville refusoient la subgectio
lexandre / et luy cloyre
Alexandre desprisant leur petit nom
bre envoya contre eulx cinq ce
ens et leur commanda quilz se mon
strassent a ceulx de la ville / et pou a
pou reculasse
traire oultre une embuche / co
firent / desquelz barbari
rerent mors
niers / mais leur trait dont ilz avoi //
ent blece les macedons estoit entoxi //
que dun venin que les medeci
roient / et dont ilz mouroient soudai
nement puis q
trait fut attaint ptolomee en lespau
le / dont alexandre moult dolent fist
apporter son lit decoste luy mai sil se
dormit. auquel luy vi
drago
be q
mede de son venin. Tantost q
veille il chercha a lerbe ta
de ptolomee le veni
Par ceste chose fut la cautelle des ad
versaires rompue lesquelz se mire
la grace dalexandre et en son obeissa
ce. Alexandre se partit dillec et rentra
en son navire et naga tant par la so //
litude et pays desert quil sceut estre
p
joyeux et tout son ost.
le jour ensuivant de ta
esperance approchoit / dautant crois //
soit lardeur de leurs courages. Au
tiers jour apres la mer leur vint mes
lee avecques la riviere / mais sa ma //
ree estoit ancores legiere. Et lors ilz
appliquerent ung pou plus legiere //
me
milieu de la riviere pour ce que la ma
ree venoit contre leurs cours. si sen
coururent au fourrage comme tous
asseurez et non pensans a c e qui leur
avi
occean commenca a e
ve / et le fist retourner contre mo
a pou / et tellement que en fin toutes
les terres qui nagaires estoie
furent toutes couertes de mer / pour
quoy eulx ignorans ceste inundacio
furent si esbahis et si espoventez q
cuidoient estre tous venus a leur fin
par lyre des dieux. Illec fut ung gra
desroy des hommes et des navires /
mais ancores ta
nouvelle erreur / car la mer commen
ca a retourner courant radement en
son propre lieu / et commenca a re
les terres au sec comme paravant a
voient este.
demeurerent que la mer avoit gettez
mais pour toutes ces choses oncques
alexandre nen mua son courage in //
vincible que toute celle nuyt ne fust
en agait. Puis envoya aucuns che //
valiers a lencontre du fleuve / affin
quilz retournassent prestement qua
la mer commenceroit a recroistre. Il
fist refaire des nefz rompues et rele //
ver les enversees qui estoient demeu
rees hors du canal a terre seche / mais
quant ilz apperceurent la mer recroi
stre comme devant / ilz se commence
rent a rasseurer / et fist le roy chascun
entrer aux navires / et se mist avant
en la mer par quatre censstades. Et
ainsi parfist et acomplit son souhait
Et fist illec sacrifice aux dieux presi
de
na vers la flotte / et remonterent con
tre mont de la riviere.
ilz arrivere
la nature inco
de ceulx qui dedens entrerent. Car
une grosse rougne contagieuse espri
parmy leurs corps /
ceulx qui ainsi e
celle maladie sespandit au autres /
mais huille fut leur souverain reme
de pour avoir gariso
ladie Illec fo
en attendant leste. Et commanda a
nearque et onezecrite quilz menasse
les plusfortes nefz en la mer occean
aussi avant quilz pourroient / et mis
sent peine de congnoistre la nature di
celle / et quilz sen pourroie
par eufrates / ou par ce mesmes fleu
ve quant ilz vouldroient retourner /
dirent a alexandre /
pestilence qui survint a son ost.
LIver passe et apaise le roy fist
ardre de ses nefz celles qui luy
sembloient inutiles et remena son ar
mee par terre. au
a la region daboricon / et dillec a cel //
le des cedroses / se peuple franc se ren //
dit a luy. et il ne leur commanda au //
tre chose / si non quilz fournissent son
ost de vivres De la p
ve nomme barbare / puis vindre
une deserte region ou ilz ne trouvere
poi
ost en trois qui gasterent fort les i
et y furent gra
fo
aracoses / et puis aux indois mariti
mes ou ilz trouverent si grande soli
tude et pays si desert que tout lost en
fut effrae. Les gens qui habite
le terre portent longs ongles sa
jamais rougnier / leurs cheveulx so
drecez quilz ne tondent jamais / et
leurs cavernes sont maconnees de co
q
estoie
vages : usans de chair de poisson en //
durcy au soleil.
dons eurent illec despendues toutes
leurs viandes / ilz commencerent a
se
cherchoient les racines des dadiers /
car nulz autres arbres ny croissoient
Puis apres tuerent leurs chevaulx
leurs jumens quilz mengerent. Ap
celle famine leur survint pestilence
si generale quilz se mouroient tous
indifferamment.
dolent de celle male fortune / dont luy
seul estoit la principale cause : man //
da hastivement vivre aux gouver
neurs des pays voisins pour vivre /
lesquelz sur dromadaires en apporte
rent largement / dont lost fut tout re
focilie
dre et passa en la region de cydrosie q
est assez habundante / en laquelle il
demeura pour restaurer ses gens et
remettre sus. Illec receut lettres que
leonat
a pie / et trois cens a cheval des gens
des nortes / et aussi pareillement luy
fut dit de crathere quilz avoit oppresse
et emprisonne deux princes persans
qui sestoient rebellez contre luy / do
le roy fut joyeuxet fist re
les armures a ses gens et tous leurs
bagues quilz avoie
ge / car ilz nestoient gaires loing de p
se qui estoit pays tresplentureux.
chevalliers en assez bo
resjouir / et aussi pour mo
pes il voulut celebrer ung triumphe
pareil ou plus excelle
bachus quant il eut conquis les par //
ties des indes / pourquoy il establit
et fist joncher les rues ou il passoit de
fleurs et de chapeaulx / et si fist met //
tre aux entrees des maisons flacons
plai
deur bien estra
charios
et ses princes / ausquelz pendoie
sieurs coulpes dor /
moult riches / puis ordonna sons de
trompettes et dautres instrumens /
Tout lost aloit de maison en autre
buvant et mengant et faisant bonne
chiere par lespace de sept jours et au //
tant de nuys / qui estoit une chose des
honneste a regarder /
escrips plus avant / car ma matiere
nen embelliroit gaires.
quil avoit envoyez en la mer.
APres ce que alexandre eut fait
son triumphe et contrefait ba //
chus. clea
sycalees qui par le commandement
dalexandre avoient tue le duc perme
nion / assemblerent a lost huit mille
combata
val. Mais apres eulx vindrent plusi
eurs qui soubz leur gouvernement
avoient este / lesquelz se plaindirent
au roy de plusieurs griefz quilz leur
avoie
manda quilz fussent occis /
eulx six cens hommes darmes com
plices de leurs iniquitez. Ce jour mes
mes furent excecutez les acteurs de
la rebellion des persans que crathere
luy avoit amenez. En ce temps sur //
vindrent nearcus et onesecrete qui re
tournez estoient de la mer occean / les
quelz luy raconterent moult de mer
veilles de veue / et ancores davoir oy
dire aux habita
quoy le roy leur comma
ner:
et puis retournassent a luy en babilo
ne. Le roy doncques embracant en so
cueur choses infinies / avoit conclud
ap
maritine dorient quil retourneroit en
surye / et de surye en auffricque / car il
estoit mal content de ceulx de cartha
ge / puis en munidie lisle de gades ou
sont les coullo
passeroit les espaignes / et par ytalie
devoit retourner en babilonne Si co
ma
thamie faire abatre foison de bois au
mont de liban pour faire neuf ce
lees chascunes de sept ordres de remes /
Et elles prestes fussent ramenees en
babilonne. Dillec vint alexa
persagettes qui sont persans / desq
estoit gouverneur orphines excellent
sur tous les barbarins en richesse
noblesse extrait du lignage des roys
de perse. Cestuy orphines vint au de
va
dons /
ces de son ost / mais certes ces do
rent cause de sa mort / car il ne donna
riens a bague la mignonne du roy q
moult estoit en sa grace.
fut adverti q
et il respondit quil honnouroit les a //
mis du roy et non pas les garces /
selon la coustume des persans les fe
mes nestoient pas reputees femmes
de bien qui se laissoient effeminer par
adultere. Ces parolles venues a la
congnoissa
le sen vengeroit / si subourna aucuns
faulx et legiers hommes quilz accu //
sassent orphines a leure quelle les se //
mondroit. Elle de jour et de nuyt em
plissoit les oreilles du roy de petites ac
cusacions / mais le roy attendoit tes //
moi
Orphines ne se doubtoit en riens de
toutes ces choses : mais il sapp
assez que on ne tenoit pas compte de
luy co
daventure que alexandre fist ouvrir
le sepulchre du roy cyrus ou son corps
estoit enclos auquel il vouloit faire
obseques / pour ce quil le cuidoit estre
plain dor et dargent comme on le pu //
blioit par renommee / mais le roy ny
trouva riens sinon son escu tout pour
ry deux ars de sichye et son espee / tou
tesfois il couvrit le sarcus dune cou //
ronne dor quilz mist sur : ung coeuvre
chief que il mesmes portoit de coustu //
me / se do
ung si renomme roy comme il avoit
este / nestoit plus richement aorne de
richesses. A ce point estoit la garce au
plus pres du roy / laquelle regarda
le roy luy dist Quelle merveille dist
elle est ce que les sepulchres des roys
sont esvanouys qua
gouverneurs ne peuent prendre ne co
tenir lor q
de moy je ne vy oncques se sepulchre.
mais jay autresfois oy dire au roy
daire que trois mille mars estoie
fermez avecq
Et dou penses tu que soit venue cel
le benignite que orphines ta faicte / si
non de ce quil a oste de ce lieu p
les esmeut elle le courage du roy.
a ce point survindre
subornez / lesquelz aecques elle em //
plirent tellement les oreilles du roy
que orphines fut constitue prisonnier
Et ancores elle non contente de laf //
fliction de linnocent mist la main a
luy / dont luy dist orphines.
dire que femmes regnerent jadis en
asye / mais cest a
velle de veoir regner une garce :
apres il fut tue crueleme
lissue du plus noble homme de tous
les persans. En ce temps fut aussi oc
cy fradates par suspicion davoir cou
voite le royaume.
pitaines dalexandre enovyee contre
les sythes fut rompue / et du grant
couroux q
macedons et gregois.
CE temps pendant alexandre
receut les lettres de senee com
mez oppirien gouverneur de trace a
tout grantarmee quil menoit contre
les sithes avoit este oppresse avecq
tout son ost par tempste et orage q
scendit sur eulx soudainement Aussi
luy vindrent nouvelles dune rebelli
on de trace et de grece / dont le roy fut
moult trouble co
ceste rebellion / mais ta
nouvelles quil estoit occy / pourquoy
il cessa de lentreprinse quil avoit des //
ja consentue /
en auffricq
au pays les gens darmes plus anci //
ens et plus debiles /
chascun deulx baillast oultre la som
me des deniers quilz avoient empru
tez et quilz devoie
tout et les acquiteroit. Mais ces ge
pensoie
savoir leur gouverneme
ilz differerent aucun temps de le bail
ler oultre. Le roy qui conceut ceste ho
te fist tantost drecer tables par tout
lost / et y fist porter dix mille mars /
et adont ajousterent foy a sa promes //
se / et si ne resta de si grant somme q
cent et trente mars / mais quant les
ungs sapperceurent que les autres es
toient renvoyez en leurs pays / et ilz
estoient retenus en la guerre / pensa
que le roy voulsist tenir son siege per //
petuel en asye / ilz emplirent tout lost
de voix sedicieuses comme tous force
nez et oublies de discipline de chevale
rie Et lors assaillans le roy plus im
portuneeme
semble demanderent leur re
strans leurs visages difformes et co
trefais p
tenoient plus par le chastoy de leurs
ducz ne pour honte de leur roy /
mement ne le laissoient ilz parler par
force de leurs clameurs tumultueu //
ses disans plaineme
ne mouveroient se nestoit vers leurs
pays / finablement ilz se appaiserent
pour donner lieu de respondre au roy
lequel leur dist en ceste maniere. Je ne
scay que veult signifier ceste soudai //
ne mutacion et tant obstinee en ceste li
cence espandue entre vous / certes je le
crains de le montstrer plaineme
avez rompu mo
priere seulement / car vous me tollez
le droit de parler de co
monester / et mesmement de regarder
Car comme jeusse conclud de re
er les aucuns au pays et dy remener
les autres tantost apres avec moy. je
voy ceulx errer qui doivent aler pre
sentement aussi bien comme les au //
tres avec lesquelz jay estably de suy //
vir ceulx qui vont devant / je sauroie
certes moult ovulentiers lesquez de
vous se plaindent / ou ceulx qui sen
vont / ou ceulx que je retiens / on eust
lors pense que tous comme par une
bouche eusse
tous ense
eslevee respondirent quilz sen plain //
doient tous ensemble.
dist le roy. Par dieu ce ne se peut fai //
re que vous tous si soudaineme
veuillez ainsi habondonner sans au
cune plusgriesve cause que a ce vous
meut.
tout ung ost habandonnast son pro //
pre roy / mais moy fol et oublie dune
si furieuse mutacion / je mefforce de
trouver remede aux incurables / sa
faulte je condenne tout lespoir que je
euz oncques conceu dentre vous / et
pour tant jay conclud de faire et trai
ter avec vous / non pas comme avec
mes gens / car desja mavez delaisse.
mais contre les plus ingras et ainsi
quil appartient a vous.
que tous les chemins soie
ceulx qui sen fuient.
bien tost / et je deffendray avec ceulx
de perse le dos et le derriere de vous q
fuyes de moy / je ne retiens aucuns de
entre vous / delivres vous q
voyes en aler.
Certes voz femmes et voz enfans
vous receveront bien joyeulx quant
il vous verront retourner sans vo //
stre roy / ilz vendront audevant des
serviteurs fugitifz. par dieu je trium
pheray de vostre fuitte /
retrairez jen demanderay la venga
ce et persevereray avec ceulx que me
laisses.
combien vault lost sans roy / et com //
bien estoit dayde en moy seulement /
Celle parolle dicte le roy desce
son tribunal co
tit ou milieu de lassemblee estant en
armes.
parloient plus fierement / il mist sa
main sur chascun deulx
osassent contredire / il en bailla
prisonniers a ses gardecorps / sans ce
que oncq
fist venir les asyatiques ausq
na leurs stacions / dont les macedo
demenerent grant deuil / mais ce fut
pour neant / car alexandre demeura obstine en son courage.
gens darmes dasye quil retint a soul
dee ou lieu des macedons.
ALexandre doncques demeu //
re en son obstine courage / par
la aux persans amyablement en lou
ant leur feaulte envers leurs roys /
pouruqoy il retint deux mille fors et
beaulx hommes / desquelz il fist ses
gardecorps ou lieu des macedo
fist getter en la riviere jusques a gra
nombre / et les autres macedons par
toient dolamment / disant q
cus les vainquoient / pourquoy lun
deulx vint pour tous les autres / et
dist au roy. Jusques a quant veulx
tu obeir par bon courage / mesmeme
par tourmens de meurs estranges /
Tes gens darmes tes subgectz inco
gneue leur cause so
par les mains de leurs prisonniers.
change au moins les excecuteurs de
nostre martire. Sans faulte alexa
dre estoit lors amonneste damy cou //
rage sil eust este pacience de verite /
mais certes so
ge / car pourtant ne cessa de les faire
plonger en leaue et noyer ainsi loyer
de leurs ennemis. Enfin luy fut ta
prie des capitaines quil cessa /
il renvoya soubz la conduite de poli //
percon gorgias polidamas / et anti //
gone. Et si y envoya crathere auquel
il charga le gouvernement de mace //
done ou lieu dantipater quil mandoit
venir vers luy a tout nouvelles ge
Le roy leur fist donner autant de soul
dees quil en donnoit a ceulx qui de //
meuroient avecques luy. Ce te
dant trespassa ephestion lun des plus
prochains mygnons du roy / et q
estoit le plus chier / leq
quil nappartenoit a roy. Et luy fist
faire ung sepulchre de
et si le fist adourer apres sa mort com
me dieu
ne ou il fut empoisonne a ung soup //
per par les gens antipater.
ALexandre retournant des der
nieres parties dorient vint en
babilonne ou il trouva les ambassa
deurs de carthage. et des autres citez
dauffricques / mesmement des espai //
gnes / de secile de france
tous attendoient sa venue tan estoit
son nom redoubtable a tout le mon //
de que chascun le vouloit flater com //
me leur roy.
ung devin luy dist quil se gardast de
trer en celle cite / car cestoit le lieu de sa
mort. pourquoy il se
cie une mescha
mais par les ammonicions de ana //
xarque le philozophe il sen retourna
en babilonne ou il ordonna ung gra
souper quil navoit fait de pieca / auq
il sabandonna tellement a faire bon
ne chiere quil y veilla jour et nuyt /
mais quant il se partit du convive /
ung medecin de thessale le semonnit
de rechief avecq
quet / auquel le roy prenant une cou //
pe
ca a gemir comme si eust este p
ne flesche. E tlors on le porta comme
a demy mort hors du souper ou il fut
en si griefve douleur quil dema
espee pour remede. Ses chambella
publierent par tout que la cause de ce
ste douleur luy estoit venue de trop boi
re / mais a la verite ce fut de poiso
antipater fut chief acteur / laquelle il
avoit envoyee a son filz cassander q
estoit essanson du roy / et luy fu mi //
se en leaue dont il trempoit son vin du
quel il fist essay / et non pas de leaue
envenimee. Ceste aventure venue a
la congnoissance des princes et cheva
liers / et aussi a ceulx de lost / il ny eut
celluy qui ne fremist de paour / atten
du quilz demeuroient sans roy ou co
ducteur entre leurs ennemis et avec //
saires desq
Et pardessus tous les persans en de
meneoient le plus grant deuil du mo
de. Ceste chose fut tantost divulguee
par tout le pays voisin. Finableme
le roy alexandre du tout re
rir comme ses a
des eacides trespasserent de laage de
trente ans. Il apaisa ses gens de guer
re qui fort murmuroient / il se fist por
ter ou regart de tous / et leur bailla sa
main dextre a baiser / mais ilz ne se
pouoient contenir pour les larmes q
des yeulx leur habondoient / et leur
sembloit ja q
mais son sarcus il dist a ceulx de
luy qui fort murmuroient.
je seray mort vous trouverez roy di //
gne de telles gens q
a pou de chose increable comme il perse //
vere en tel maintien de corps et de co
tenance tant que toutes ses gens leus
sent veu et baise sa main
fois pour et a jamais. Et puis apres
il se recoucha pour reposer ses me
travaillez / ainsi comme sil fust deli //
vre de toute la cure et debte de sa vie /
Puis commanda a ses amis quilz se
approchassent de luy / pour ce que la
parolle luy commencoit a deffaillir.
Puis tira ung aneau de son doy quil
donna a perdicas en luy commanda
et aux autres quilz fissent porter son
corps ou tempse de hamon.
perdicas luy demanda quant il vou
loit quon le deifiast Il respondit qua
ilz seroie
loit il estre. Ceste chose fut la derrai //
ne parolle dalexandre / car tost apres
il expira.
xandre ensemble de ses vices et ver //
tus
QUant le roy alexa
pire toute la court de prime fa
ce retentissoit de pleurs de lamentaci
ons et de plaintes / et pou apres tout
y estoit endormy en triste silence con //
vertissans toute leur douleur a pe
ce qui estoit a faire.
les josnes enfans de la court du roy
ne se pouoient passer de celle douleur
ne arrester dede
ceulx qui estoient hos de la court ma
cedons et barbarins vaincqueurs et
vaincus faisoient une commune do //
leance Et a tout conclure oncques ne
fut mort plus plainte dhomme do
on sache par escript Ceste mort fut ta
tost portee par reno
pays : et mesmes a sigigambis fem //
me du roy daire / laquelle incontine
deschira sa robe quelle avoit vestue
en vestit une autre de deuil.
print a deschirer sa face / a detirer ses
cheveulx / et a getter son corps a terre
niepces qui ploroit ephestion qui nou
vellement estoit mort / auquel elle es //
toit mariee. Sur toutes menoit sigi
gambis le non pareil deuil de jamais
et sembloit auprimes quelle comme
cast le deuil du roy daire
amis ense
et les vivans. Ancores luy venoit au
devant le murdre de ses quatre freres
que le felon roy achus luy avoit mur
dri en ung mesmes jour / et aussi que
de sept filz q
seul luy estoit demeure / cestassavoir
le roy daire q
flory. Enfin elle le chief embronche
se mist en une masse a terre sans boi //
re et sans menger / dont au cinqiesme
jour elle mourut. Ainsi expira la bon
ne et honneste dame sigigambis qui
plus ne voulut vivre apres son nour
riteur q
Sans nulle doubte a bie
roy alexa
de son histore des vertus qui furent en
luy quelles luy vindrent de sa nature
mais les vices luy vindrent de laage
de fortune. ou de vigueur de cueur non
creable / pacie
trageuse / si forte excellence / non pas
seulement entre les roys / mais entre
tous ceulx ausquelz appartient ceste
vertu / liberalite de donner aussi sou //
vent plus que on ne dema
dieux / clemence envers les vaincus
O co
a qui il les avoit ostez p
re / ou q
don perpetuel / despriseur de la mort /
dont la paour exanime et deffait
tous les autres de glore et de louenge
aussi plusgrant que de juste couvoiti
se / qui nest pas a despriser a josne pri
ce estant en si grandes entreprinses de
si grande chierte envers ses parens q
avoit conclud de deifier sa mere olim
pias / et si avoit par sa debonairete
mis benivolence entre tous ses amis
et gens darmes / il avoit conseil egal
a la grandeur de son courage / et si es //
toi de si gra
pouoit a peine prendre. Sans faulte
ce furent grans do
ceulx cy qui sensuivent furent dons
de fortune. cestassavoir soy parier aux
dieux / demander divins ho
choses se
qui celuy conseilloient. Soy courou
cer plus ardamment q
changer laornement de son pays en es
tra
gens par luy vaincus q
vant la victore / car ainsi que lire / la
mour du vin / et jonesse les aoit irri
tees / aussi viellesse les pouoit rapai //
ser. Mais certes il convient confesser
co
tesfois devoit il plus a sa bonne fortu
ne / laquelle il seul entre tous les mor
telz tint en sa puissance. Qua
le revoca elle de mort / qua
embatu folement le deffendit elle en
felicite perpetuelle / et si luy establit
une mesmes fin de sa vie et de sa glo //
re / car les destinees attendirent quil
eust dompte et mis en sa subgection
tout orient / visite la mer occean
emply tout ce que mortalite pouoit co
prendre.
successeur a ce roy / mais certes cestoit
plusgra
oit porter.
pour savoir qui seroit roy et gouver //
neur par dessus eulx. Et incontine
La chaire royale fut illec posee deva
tous
ro
este au roy alexandre. Adont savan //
ca perdicas q
que le roy luy avoit donne en sa mort
le jour devant / en disant / je vous re
laneau do
ler les forces du royaume / leq
mes me do
roy / roxanne est enchai
dieu doint que ce soit ung filz / pour ce
delieberez ung qui nous gouverne ta
dis q
tumulte disans quilz ne vouloient
avoir roy procree dune prisonniere ne
si longuement attendre / ainsi pri
arridee frere alexandre engendre du
sang macedon. les autres vouloient
avoir meleager / les aucuns se tenoi //
ent a perdicas / mais le peuple crioit
apres arridee / et de fait luy vestirent
les habis royaulx dont tous les prin
ces en eurent grant envie / et sen ensui
virent grans guerres / et fut en fin so
regne departi en plusieurs parties.
re
ceulx qui y entrerent le trouverent in
corrompu et san spourriture de quel //
conque tache de noirete.
aussi qui venoit de lesperit navoit pas
aincores relenqui sa contenance pour
quoy les egipciens et les caldees qui
avoie
prime face approcher comme sil expi //
rast auprimes.
ledit corps et lemplirent doudeurs /
puis le mirent en ung sarcueil dor ou
quel ilz enloirent avecques luy des //
soubz son chief lestat de ses fais et de
sa fortune.
cedone.
Hector
sent volume sur les fais du preux he
ctor de troye.
EN ensuiva
cee
suivir a dame triumphe co
manderesse de ceste euvre
je apres la narracion des fais du no //
ble et puissant alexandre ouquel eut
tant de vaillances en conquestes / je
veuil commencer a escripre les fais
gra
ctor miroir de toute chevalerie
dommie.
ce que tant de loue
tribuee / atte
rendre parcial / mais en la louenge de
cestuy je ne derogue pas a la glore des
autres qui tant ont fait de proesses q
la terre en est plaine / et quilz sont di //
gnes
me renommee par tous les siecles /
ilz ont gaingne en acquerant terres
seigneuries voisines
cestuy hector la acquise en deffendant
sa propre terre et ses subgectz / et non
seulement de sa force et puissance cor //
porelle / mais ancores par donner bo
conseil et prudent se son pere et ses freres
leussent voulu croire et entendre / ce
quilz ne firent / et dont a tart sen vin
drent a repe
tenu en la totale et entiere histore de
troye.
preux hector de troye / et de ses p
CElluy qui veult bien en saine
ment juger de aucune choses / il
doit aoir la congnoissance du princi
pe dicelle / pour laq
je procede aux preux et vaillans fais
du noble chevallier hector / il convie
savoir aucunement de sa genealogie
et descendue de ses predecesseurs et pa
rens. Et pour entamer la matiere il
est assavoir que ta
ction et eversion de lancienne cite de
thebes fut en frigie ung roy nomme
laomedon riche et puissant et moult
anobly de belle femme et de beaulx en
fans / mais moult avaricieux estoit
Il eust voulentiers vastie une forte
riche cite au pres dune forte tour q
dis avoient ses predecesseurs bastie /
nomme ylion du nom de son ave. et
leust nommee troye pour et apres le
nom de son pere tros : et luy esta
ste ymaginacion sapparurent a luy
deux bons et habilles ouvriers / lun
nomme phebus / et lautre neptune /
lun machon : et lautre charpe
quelz convindre
chanderent pour certaine masse dor q
ilz feroient au roy la cite comme ilz fi
rent / mais en fin ne les voulut le roy
payer
couroucez se departirent insolus / prin
ans aux dieux q
ture len peust avenir comme il fist.
car ta
co
eurs autres pri
et nagans p
pour la toison dor conq
leur navire pour eulx refreschir au
port de thenedo
leux et enfle de sa forte
leur denya le port
et les en fist departir hastiveme
leur grant desplaisir / car moult tra //
veillez estoient / pourquoy ilz dema
doient le repos. De ce refus fut hercu
les et ses bons compaignons moult
troublez / et jurerent que par temps
sen vengeroient comme ilz firent / car
eulx retournez en grece assemblerent
ung grant ost et vindrent a tout leur
effort devant troie quilz prindre
roy laomedon occirent / puis brusle //
rent
aux fondemens / et en emmenerent
plusieurs prisonniers quilz detindre
en captivite et servage toutes leurs
vies. Entre lesquelz fut dame exio
ne fille du roy laomedon belle dame
a merveilles / et laquelle detint en co
cubinage le duc thelamon.
destruction ne fut pas pria
ne du roy laomedon / ains estoit au
siege devant ung chasteau en asye q
longuement sestoit tenu ennemi a le
contre de son pere. Il avoit avecq
sa femme nommee heccuba dame de
grant beaulte et bonte / fille du roy de
trace / de laquelle il avoit cinq filz et
trois filles tous enfans de grande re
commandancion. Entre lesquelz lais
ne avoit nom hector qui est celluy do
nous sommes a traicter les fais et p
esses a present Le seco
paris autrement dit alexandre / leq
fut cause de la totale destruction de
la noble cite de troye /
rens et amis / par le ravissement quil
fist de la belle helaine femme du roy
menelaus de grece Le tiers frere dhe
ctor eut a nom deiphebus fort et sage
et vertueux en conseil.
nomme helenus homme scientifique
de tous les ars et sciences liberales.
nom troylus qui en force et en proesse
ne fut gaires moindre de hector. Bir
gille escript de autres deux filz que
heccuba eut de prian son mary / dont
lun fut nomme polidorus / et lautre
ganimedes / mais la poursuite di //
ceulx ne conservent gaires ceste prese
te hystore / pourquoy nous nous pas //
serons de plus en parler a present.
Ceulx qui en vouldront veoir et sa //
voir plus largement / regarde
ziesme et douziesme livres dovide i
titule methamorphose / et en virgille
tout au long / ou il en parle plus am
plement.
a leyde de hector et de ses subgectz la
grande et puissante cite de troye.
estoit en asye si ente
de laomedon son pere / et le grant tres
buchement de sa cite / ja ne convient de
mander si fut trouble / car tant gra
angoisse lassaillit au cueur quil fut
par lespace de trois jours q
soit q
consoler pour homme ne pour femme
qui luy en sceust parler / toutesfois en
fin reffocilla ses esperis et reprint ses
anciennes vertus /
ser son siege en disant et faisant a ses
ennemis apointement tel quel / en ce //
stuy appareil sen retourna en frigie
son pays / droit ou lieu ou avoit este
la cite de troye / de laquelle qua
perceut la ruine il se pasma a terre / et
fist signe de grant tristesse et desolaci
on. Neantmoins par le bon conseil de
son filz hector et de heccuba sa femme
il revint a soy / et voua et promist de
faire une nouvelle cite plusforte plus
spacieuse dis fois q
lequel veu et promesse mettre a effect
il manda par toutes terres et royau //
mes voisines ouvriers / lesquelz tan
tost en gra
et par terre et par mer.
fut si ample et si grande quelle conte
noit le chemin de trois journees en lo
gueur et autant en largeur. Et ne lit
on point que oncques devant elle ne
apres ait este cite ediffiee en telle gra
deur et beaulte quelle fut / car apres
que les fondemens furent bien p
en terre si estoie
par dessus plus de deux cens cubites
de hault /
qui estoit chose mirable ou regart des
hommes. Innumerables tours y es //
toient par compas ediffiees a manie
re de couro
en haulteur plus de ce
portes y avoit moult fortes et puissa
tes de grosseur / et si estoient a chascu
ne divers ymages de diverses statu //
res / tellement fais que aux amis en
trans en icelles se monstroient graci
eux et debonaires / et aux ennemis /
ou qui y venoient pour mal faire se
monstroient rebelles et austeres. En
toute la cite navoit maison qui nexce
dast de haulteur lesmurales de soi //
xante cubites / et toutes faictes de pi
erres de marbre moult bien
lement.
posees par tel art que tous ceulx dun mestier avoie
tres.
moult de grans princes qui illec habi
toient. Et illec y passoit en plusieurs
lieux une riviere no
laquelle estoie
a lusage de la vie des citoiens. Puis
fist prian reedifier et drecer le fort cha //
steau dylion ou milieu et ou plus ap
parant de toute la cite en tant grant
haultesse et assumptuosite douvrage
quil est chose moult mirable a croire
Dedens ce fort chasteau dylion estoit
une sale de moult noble composicion
au debout de laq
ge de la longueur de quinze cubites de
pur or / fait en la remembra
jupiter / ouquel on montoit par vi
degrez de mirable artifice / fais et co
posez.
le roy priant fist et paracheva celle ci //
te de troye la no pareille de tout le
monde en beaute en forc e
Pourquoy ta
cions y affluoient et venoient / quel //
le en pou de temps fut toute peuplee
et riens ny avoit de vuid.
que trouva et institua hector en sa jo //
nesse tandis quon ediffioit la forte ci
te de troye.
TAndis que le roy prian ediffi //
oit sa cite en la maniere cy des //
sus touchee. Hector qui ne savoit per
dre temps ne vouloit donner a oyseu
se ses membres / i
mesmes de faire plusieurs jeux et es //
batemens a plusieurs
et selon aussi les temps
quelz ilz se devoient jouer a cause de
recreer les ouvriers qui illec continue
lement labouroient. Il trouva le jeu
des esches pour en temps de pluye et
dyver solacier les chevalliers et no //
bles hommes : et le jeu de tables pour
les communes gens entrentenir Aux
cist jouer les tragedies devant
le peuple / affin de oyr raconter les ge
stes et avenues passees / il institua
pour les fors
jeux circenses / qui estoit de combatre
en une ronde place comme en ung cer
cle jusques a vaincre lun lautre. Ce
jeu se faisoit le premier jour de may /
quant les arbres
doians. Il fist et trouva pour les jos //
nes hommes excerciter aux armes le
jeu des gladiateurs queles ro
eurent de puis en grande recomman
dacion Ce jeu se faisoit dhommes en
leurs pourpoins / chascun une lo
espee entre ses mains / enclos en ung
cercle large tout ferme espees les poi
tes vers les combateurs / et illec ses //
prouvoient jusques au rendre et bien
souvent a la mort. Puis et tout der //
renierement institua les olimpiades
qui estoit ung jeu qui se faisoit a cou
rir a plustost venir acertaine ensei //
gen ou a luitter / a ruer la barre de fer
ou a saillir / ou a monter le pluslegie
rement dessus le cheval en courant.
Aveoir ces jeux qua
noie
Et mesmes y vint paris q
nomme alexandre qui pour lors gar
doit les brebis. inco
son frere estoit car il cuidoit estre filz
dun pasteur dillec e
diray comme ceste chose avi
dis que heccuba femme du roy prian
elle une fois so
brandon de feu / pour lequel songe pri
an qui sceut par ses devins quil signi
fioit que troy devoit estre destruite
par luy / commanda que incontinent
quil seroit ne que on loccist. La dame
tantost quil fut ne / le it si beau si ri
ant et si bien forme quelle le cela et le
voya nourrir ou bois a ung sien pa //
steur qui illec demeuroit / et le fist no
mer alexandre. Alexandre doncques
creut en force et beaulte / pourquoy so
pere lenvoya garder les brebis. ouq
estat il se maintenoit si sagement que
tous les differe
ent entre les autres bergiers denvi //
ron la contree il appaisoit et en don //
noit vray jugement.
dune josne bergiere nomme onone
moult belle et cointe a merveilles. de
laquelle il eut deux filz q
firent grant secours durant le siege
de troye.
vint alexandre paris / ausq
il se delecta /
veoit hector qui le maistre en estoit fai
re et excercer ses forces / il luy sembla
quil en feroit bien autant sil estoit re
ceu a ce faire. Il se
luy croissoit et nature le stimuloit a
ensuivir ses freres qui ancores ne les
co
de pasteur et se mist ou milieu des jou
ans / il neut pas le cueur recreant ne
lasche / car il ala requerir hector de la
luite tout premierement /
si porta que par deux fois labatit a
terre / dont hector fut moult honteux
poru ce que ancores navoit trouve so
pareil en aucun des jeux.
ques en sa vergongne reprint alexa
dre paris et redoubla toutes ses for //
cs tellement que a la tierce fois il le
mist a ses piez / mais ce fut a tresgra
peine. Moult fort le loua et prisa he //
ctor / et defait luy donna le pris a ce co
stitue / et voulentiers leust retenu a
compaignon / mais paris ne le vou //
lut oncques faire sans le gre et licen //
ce de son pere / poruquoy il sen retour //
na a garder ses brebis comme deva
et donna a onone le fermail que he //
ctor luy avoit donne pour son pris.
Apres ces choses ne demeura gaires
que les trois dames palas juno
nus ne vindrent prendre le jugement
de leur different a paris pour la po
me dor / comme il est au long co
en ovide methamorphose. Et ap
eut juge pour venus : elle luy donna
a congnoistre quil estoit filz du roy
prian / et quil sen alast a troye e
parentage comme il fist dont hector
leut en grant amour et chierete toute sa vie.
prian devant les princes de sa cite de //
dens son fort chasteau dylion.
LA forte et noble cite de troye ai
si parachevee et faicte / le roy
prian se voyant en repos ou milieu de
son palais aourne de ses e
ces de son sang et bien obey de ses sub //
gectz fist crier une feste solennele a la
quelle il convoca tous ses princes et
subgectz. lesquelz eulx venus
assemblez en sa presence. luy mo
ung siege hault et apparant a tous /
ses filz environ et au pres de luy / ex //
cepte le prude
le comma
en pauvonie a lencontre daucuns re //
belles quil debella et remist a toute
subgection par sa vaillance et prude
ce. Le roy doncques estant en appara
deva
cte commenca a parler en ceste manie
re. O vous loyaulx hommes
amis compaignons et participa
mes injures jadis a vous faictes / ce
vous est ancores chose notoire et rece
te comment pour et a si pou doccasio
precedente les orgueilleux
grecz so
y ont occy mes parens / et a vous les
vostre en tant gra
cruaulte quil nest aucun de nous a q
il soit demeure pere ou progeniteur /
Et mesmes ma soeur exione engen //
dree et procree de si noble sang detien
nent ilz soubz le joug de servitude me
retrical / et a vous voz soeurs voz me
res et voz femmes detient en vilz ou
vrages serves / et abstraites de leurs
pays et maisons paterneles.
ma cite de troye paisiblement posses //
see de mes progeniteurs / ont il furti
vement prinse et do
exterminacion jusq
ruineux / vos maisons et habitacio
ont brulees et subverties en ruynes
tous mes bie
ont ilz mis en proie / et emporte com //
me despoulle quilz ont entre eulx de
visee et departie. Il me semble donc //
ques droit consonant a rayson / les
dieux a nous propices qui seule
orgueilleux resister que dun commu
assentement de vous tous comme ul
cion et vengance fust pri
de tant de si pervers maulx / vous
tous mes amis compaignons et loy //
aulx subjectz vous savez co
nous sommes environnez de moult
de vors et batailleux hommes / vous
savez que so
sans de moult de bons chevaliers / de
bonnes armures plus habo
richesses / et plus prouveus de provi //
sions comestibles / mieulx alyez de
grans et puissans aydes des princes
voisins noz amys que nestoient noz
predecesseurs. Le temps nous semble
daler a lencontre de noz ennemis et
ceulx qui nous ont tant offe
tournons noz mains et armes en ve
gance / et que de grant courage virile
ment les metto
Mais pour ce q
les sont tousjours ambigues et incer
tains. et les fais des combatans so
doubteux / il me semble chose plusseu
ce de obtemperer aux conflictz et ba //
tailes des guerres / se ne fust la tant
grande injure et ignominieuse desho
neur qui me destraint mon courage /
telleme
me puis abstenir du parfont douleur
que je porte quant je scay ma soeur exi
one estre detenue en exil p
gier /
de mariage / ains en lait et ort adulte
re par continuele polucion estre conta
minee.
moins en ces noz aggressions reque //
rir les grecz et les amonnester quilz
me veuille
et nous leur promettrons que dores
avant nous ne leur ferons aucune q
relle / mais soubz silence nous nous
constraindrons a dissimuler les i
res quilz nous ont faictes / affin que
de nostre repos et de seurete perpetue //
le ne soions par les envies des desti //
nees deboutez et mis en lave
hasars de guerre.
en grece par la voulente et consente //
ment des princes pour demander exi
one et de ses aventures.
Quant le roy prian eut mis fin
a ces parolles / tous les assi //
stens le loerent moult. disans que de
bon et vertueux courage luy venoit
de repeter sa soeur. pour lequel messa
ge fournir / il esleut le duc anthenor
homme courageux et facondieux : et
en loix moult exp
ce message fournir luy fut ta
stee une nef moult belle / et a merveil
les avantageuses : ou il avecq
stre marinier se commist ta
bens et au dieu neptunus Mais ain
cois luy recommanda le roy prian et
pria moult solicitement quil en ceste
legacion se maintenist prude
et a lonneur de luy et de tous ses prin
ces. Anthenor humblement luy certi //
fia de ce faire et de y employer corps et
savoir.
des vens fist tant et jour et nuyt quil
parvint en grece en une partie appelee
thessale en une cite ou lors demeuroit
le roy peleus. Anthenor se transporta
tantost devers luy / lequel le receut de
prime face assez hilaireme
joyeux / luy demanda la cause de son
adveneme
nor.
au fort et puissant roy prian / lequel p
moy vous mande quil vous tient as
sez recors comme
luy avez infere griefves peines et irre
cuperables injures sa
er deservy en entrant en son royaume
luy occyant son pere et en abata
truisant sa cite / ses citoyens occiant /
et plusieurs detenans en servitude de per
petuelle / et mesmes sa propre soeur
exione la belle et la sage fille et soeur
du roy detenez comme serve et oppro //
bre de tous nobles ho
lente que ce fust en bo
comme putte et ribaulde la detient
celluy qui ne seroit pas trop bon de les
pouser. Co
soyez de grande strennuite de nobles
se et de grande discrecion / si vous prie
et amonneste le roy prian affin que do
resnava
et que toutes les futures escandales
ne resplendissent qui sont moult dete
stables et dommagables entre tous
nobles royaumes desira
pos de paix : que au moins luy vueil
lez renvoyer exione sa soeur et ta
re envers celluy qui la detient quelle
luy soit restituee / et par ce seront tou //
tes les injures oubliees.
le roy peleus eut oy la legacion dan //
thenor et bien entendu la fin a quoy il
pretendoit / il de chaleur immoderee
subiteme
de colle non obtemperant son ire si co
menca a blasmer le roy priant / disant
quil avoit sens failly et perdu de me //
nasser les grecz. Et apres plusieurs
injures commanda a anthenor quil
se partist hastivement de sa prensence /
seule heure il le feroit detrencher inhu
mainement.
ta devers le duc thelamon q
exione / et de la responce quil eut.
Quant anthenor eut oy les me //
nasses du roy peleus / et le dit
de son exil / il hastivement entra en sa
nef / et se co
le plustost quil peut pour doubte de la
mort qui luy estoit induite / et tant si
gla par ses journees quil applicqua
en lisle de salamine ou habitoit thela
mon celluy qui detenoit celle exione /
pouruqoy il estoit envoye. Il desce
a terre en la maistresse cite ou dedens
le palais il trouva thelamon e
nobles ai
Et ta
il marcha contre luy / et anthenor se
hasta de le saluer / mais le duc ne le re
ceut pas amiablemement qua
gneut quil estoit troyen / car tous les
troyens avoit inimistie
pour exione quil detenoit / toutesfois
il demanda a anthenor la cause de so
avenement en sa terre. Je suys respo
dit a
et puissant roy prian de troye / lequel
tresaffectueusemrnt
blesse que sa soeur la gentille et noble
exione q
honneur et la traictez indecentement
luy vueillez rendre et restituer / atten
du q
la fille et soeur du roy souffrir si desho
neste servitute comme celle en quoy
vous la detenez / mais le vo
lies coupler a vous par mariage / et
par ce devenir son frere / sachez quil
vous porteroit grant honneur
stie perpetuelle / se ce non et que ne la
vueillez rendre / affin quil la marie
a aucun gra
sachez quil en aura grant douleur au
cueur / il vous deveroit assez souffi //
re den aoir tant joy en usage adulte
re qui ne vous peut tourner si non a
deshonneur.
nor finees / et par thelamon griefve //
ment a eschauffer en son ire que a pou
quil ne forsenoit / toutesfois endemy
riant visage commenca a parler en
respondant aux choses proposees par
a
assez ne me scay esmerveiller de la le //
gierete de ton roy / attendu que luy a
moy
ction ne loy en damistie / pourquoy je
ne doy obtemperer ne exaulcer aucu //
ne de ses req
scait ou doit savoir que son pere lao //
medon fist ja pieca a aucuns des no //
bles de grece si grandes rudesses
jures que force nous fut pour venger
icelles nous transporter a ost en sa ter
re / ou tellement nous maintenimes
que le privasmes de vie
Et pour ce que je fu celluy qui p
entray en sa cite a grant peine et tra //
vail et en leffusion de mon sa
donnee pour mon butin et en loyer de
victore sa soeur que je ne tiens pas a
pou de chose / car elle est belle et sage
de moult de doctrines
endoctrinee. Pour rendre chose se tres
precieuse et de moy ta
point chose legiere a faire. Pourquoy
tu diras a ton roy que de sa soeur exio
ne ravoir il ne sattende / sil ne la vie
requerre et conquerre au trenchant de
lespee : et touchant ta personne je te re
pute moult fol et hors du sens quant
tu osas entreprendre le fait de ceste le //
gacion / veu que tu dois savoir que
tu viens entre gens qui nayment toy
ne tes semblables / si te co
tost et hastivement departes dicy /
car se tu y es trouve dedens une heu //
re tu ne pourras eschapper la mort q
ne soyes occy par divers tourmens.
ment le noble hector retourna victori
eux de pauvonie.
ANthenor ayant oy les felles
injurieuses parolles de thela //
mon qui estoit le pri
il estoit venu / sans congie prendre se
remist hastivement en sa nef et naga
tant quil arriva en achaye ou se tenoi
ent les deux freres / castor et polus /
roys dicelle contree / ausquelz il expo
sa sa legacio
dicte Et se peleus
fort escharny et injurie / ancores le fi //
rent plus ces deux freres et luy dire
que se presentement ne se departoit de
leur presence quilz luy courroient sur
et locciroient. Pour ces felonneuses
menaces se departit anthenor de leur
presence au plustost quil peut re
sa nef et tant singla aux ens quil p
vi
nestor lun des pluspuissans pri
toute grece. auquel il fist son message
comme aux deux freres avoit nagai
res fait. Nestor en visage refonche /
et en regart oblicque sadressa a anthe
nor en telles parolles.
vais et pervers comme as tu eu telle
audace et si grande et si presumptueu
se hardiesse que me venir emplir les
oreilles de tes ruyneuses haynes
rolles sentans menaces / saches que
se ma noblesse neme tenoit je te deschi
reroie en pieces que je feroie devourer
aux chiens / et te esracheroie la la
puis te feroie ou despit de ton roy trai
ner a queue de cheval parmy mon re
gne / depars toy de mon regart tost
hastivement / car se je te scay estre en
ma terre par demy heure tu sentiras
par effect mon indignacion.
fois fut anthenor moult esbahy / car
de tous les autres navoit oncques re
ceu tant de injures ne dopprobres quil
fist de cestuy viel nestor / si se tapit et
fuyt de sa presence / et si se remist hasti
vement en sa nef tout determine de no
plus proceder en ceste messagerie / ai
il p
quoy le voile este
aux bens qui tantost le soufflerent
en la haulte mer ou il neut gaires este
que une grant tempeste se leva et co
menca lair a obscurcir / a plouvoir a
to
Les vens estoie
ribles quil sembloit de moment en au
tre q
abismes. Il navoit homme en la na //
vire qui ne cuidast estre venu a son der
renier jour / pourquoy ilz firent plu //
sieurs veux a divers dieux pour leur
sauvement. Ceste tempeste leur du //
ra par trois jours / mais au quatries
me la mer devint tranquille et serie.
pourquoy eulx joyeux singlere
troye ou ilz parvindrent le cinqiesme
jour apres / chascun sen ala rendre so
veu aux temples ou vouez sestoient
Et anthenor en la co
sen ala ou chasteau dylion ou il trou
va le roy prian entre ses enfans
ces de son sang auquel il raco
par ordre ce que fait et respondu luy
avoit este en grece / dont il fut moult
courouce / et pensa que pour neant re //
queroit sa soeur / car par amour ne la
pourroit il avoir. A ceste revenue da
thenor estoit hector en la compagnie
de ses freres / et fut nouvellement re //
tourne des p
victore des rebelles quil avoit remis
a tout ordre de subgection par son sens
et prudence plus que par effusion de
sang ne par bataille. Auquel anthe //
nor / eneas / anchises
fireut gra
prian ne se pouoit contenter de ce q
messagier avoit este ainsi obprobrie
mal traicte des princes de grece /
si quil ne pouoit ravoir sa soeur de la
servitude gregoise / si non par le tren //
chant de lespee.
prian et du prudent
luy donnahector.
LE roy prian qui ne savoit pre
dre repos et qui contenter ne se
pouoit du bien que paix luy avoit do
ne / assembla ung jour tous ses prin //
ces et ceulx les plusnotables du peu //
ple / et eulx venus en sa sale du fort
ylion si leur exposa tout par ordre les
injures que les grecz luy avoient fai //
ctes et a eulx aussi / requerant leur co
seil sur ceste besongne / et leur priant
de ayde pour proceder contre eulx par
force de bataille se mestier en estoit. A
la priere et requeste du quel chascun se
assentit et luy ottroya son ayde / do
il fut moult reconforte. Et quant ilz
furent tous departis / il appela a soy
tous ses filz ta
turelz pour de eulx avoidr leur secret.
et estroit conseil touchant ceste empri
se / et en larmes et grandes complai
tes leur dist en ceste maniere. Mes tres
chiers enfans le repos et co
viellesse. et co
en vostre memore la traitreuse et des //
loyale mort de vostre sire mon pere le
noble roy laomedon / la servitude de
vostre tante ma soeur exione quon de
trient en maniere de putain / vous vi //
vans et voyans / et si estes constituez
en toute force et puissance .Chose di //
gne doncques et rayson se consone a
justice que vous procedez et vous em
ployez a vengance de tant grant cri //
me et honte perpetuelle a vous faicte
se pluslonguement le souffrez / et se
ces causes ne vous meuve
le deveries vous faire pour complai
re et satisfaire a ma voulente / car jen
languis de deuil et dangoisse / a laq
le vous estes tous tenus de remedier
a vostre pouoir / attendu que je vous
ay nourris et eslevez a si gran tsolici //
tude et peine. Puis se tourna vers he
ctor son ainsne filz et dist. Et toy he //
ctor mon treschier filz le primogenit
de tous tes freres le plus ainsne / le
plus sage et le pluspuissant en force /
Je te prie que tu entreprennes ceste be
soingne et a ma voulente la mettez a
excecucion / et que tu soies duc et prin
ce de tous tes freres a conduire / et ilz
te obeiront je nen doubte a p
voulente et la tienne /
feront tous ceulx de ce royaume / car
ilz le mont promis. Ta p
grande et tant renommee entre tous
les viva
tu vouldras tourner ta main victori
euse. Tu as acoustume de dompter
les orgueilleux et rebelles et les ame
ner a totale subgection / fay je te prie
ce que en larmes je te requiers. Et des
maintenant je me despoulle du tout
de ceste charge et besoingne et la mes
sur toy qui est le plusfort
et expert de tous tes freres a mainte
nir et conduire batailles / tu vois et
congnois que desormais je suys con //
stitue en viellesse
dis souloie avoir pour maintenir les
estours / si men descharge et ten impo
se du tout la conduite.
roy prian eut mis fin a ses complain
tes / hector en visage vergondeux et
comme honteux pour la presence de so
pere le roy / commenca a lever son vi //
aire a mont /
honneste prolacion / respondit en ceste
maniere.
pere nul ne ignore q
maine et naturelle descendant de pro
pre nature
que des injures passees et inferees le
ne doive appeter et prendre vengance
tant haulte noblesse descendus et ve
nus une petite i
ner en grande honte et vergongne /
comme il soit ainsi que la qualite de
la perso
lite du grief ou de lobprobre Et se no
appetons vengance de noz injures /
nous ne forlignons pas doncques la
nature humaine / car mesmeme
bestes brutes et inraysonnables use
de ceste nature / cest de repugner a le
contre de celel qui grever les veult.
Certainement mon treschier seign
et pere il nya nulz de vos enfans qui
plus asprement
ve appeter vengance de la mort de no //
stre ayeul le roy laomedon que moy
qui suys lainsne / mais dune chose
vous req
erement vous considerez en ceste e
prinse / non pas seulement le comme
ceme
nous en pourrions venir / car souve
pou prouffite la chose / combien quelle
soit bien commencee / se la fin ne
loable / ne le conseil nest point discret
ou il ne suyt glore en lachievement.
Si me semble doncques chose plus
loable de soy abstenir de telz fais co
mencer dont les fins sont dangereux
et les avenemens doubteux
tendent a male fin que a bieneurete /
celle qui est couronnee de bonne fin Je
ne dy pas ces choses mon treschier et
honnoure seigneur par couardise ne
par laschete qui soit en moy. mais seu
lement pour ramener a vostre noble
memore les effectz et fortunes des ha
sars survenans a cause de legier em
pre
est la guerre a lencontre de tous les
princes de grece qui sont fors et puis //
sans et moult expers en guerre. vous
savez que a eulx sont subgectz tous
ceulx deurope et dauffricque.
sont prouveus de bonne et forte cheva
lerie et riches a merveilles. Certes je
vous donne fort a congnoistre que la
force nest pas au jour duy pareille de
nous a eulx. Par quoy se nous en
commencons la guerre contre eulx /
nous en pourrions tantost venir a
meschante
nous qui de prese
repos
lons nous q
bler nostre prosperite.
pas de si hault pris quil nous encon //
vienne tous mettre a laventure pour
elle. Elle a ja par un gtemps este en
lestat ou elle est. et ancores vault il
trop mieulx quelle qui desja est anci //
enne et vielle y parface so
espoir na elle gaires a vivre q
mettons tout en hasart
perilz pour elle. Et ne cuidez mo
honnoure seigneur et pere que je dye
ces raysons pour couardise ou recre //
andise de courage / ne pour doubte que
jaye dentrer en bataille pour vous co
plaire / mais je le dy pour les doub //
tes que jay de fortune. et q
bre de si pou doccasion vouloir ve
elle ne nous accroisse plusgrant decoi
te / et q
de vostre noble seigneurie / je vous
supplye que a tous ces inconveniens
vueillez avoir regart.
il ala en grece ou il ravit helayne fem
me du roy menelaus.
QUant hector eut finee sa pa //
rolle / il se teut et se rasist meu
rement en son siege comme sil neust
tire a luy aucune choses quil eust dicte
Mais paris de ce non content se leva
en piez / et licence obtenue du roy pria
son pere dist. Treschier seigneur
re je vous supplye que vueillez ente
dre a mes parolles / et je vous diray
a qeulle fin vous pourries venir se
vous commencies la guerre a lenco
tre des grecz noz ennemis.
celluy sain dentendement qui doub //
te que ne soyons garnis de fors
sa
bien peuplee quil nest homme ta
puissant ou monde qui nous sceust
adommager / pourtant je vous con
seille que commencez hardyment la
guerre comme empense lavez / et en //
voyez aucuns des vostres en grece /
pour les depopuler et dommager / et
sil vous plaist moy y e
ray de tresbon cueur / car je suys cer //
taint que se je y vois je leur porteray
grans et merveilleux dommages /
et en rameneray aucune noble dame
par la commutacio
pourrez ravoir exione vostre soeur.
se voulez savoir la certainete de ceste
chose / je la vous diray ainsi que les
dieux et desses le me ont promis.
tous les bons assiste
trois dame / palas / juno / et venus
qui en la conduite du dieu mercurius
sestoient apparues a luy tandis quil
estoit bergier pour de luy avoir la sen
tence de la pomme dor qui devoit estre
donnee a la plus belle / et moy consi //
deran tles dons et promesses que cha
scune delle me p
ant la beaute q
ne a dame venus.
hors de nostre propos / et aussi est elle
traictee bien et au long aux onziesme
et douziesme livre de ovide intitule
methamorphose / si le peut la veoir q
veult.
quil enclina le roy prian son pere a ce
quil fust envoye en grece a tout grant
chevalerie par mer en lisle de cytharee
ou il ravit ou temple de venur la bel
le helaine femme au puissant roy me
nelaus quil e
recue en grans pompes / et espousee
a paris en grant solennite et joye qui
depuis tourna en grans tristesses /
douleurs et inreparables ruynes.
pas bien le sage et prude
luy sembloit que la fin ne seroit poi
correspondante au commencement /
mais il le laissoit passer par dissimu
lacion pour obtemperer a la voulen //
te de son ancien pere qui ne demandoit
que acomplir son courage par venga
ce / mais tart en vendra au repe
me le sage helenus lun de ses filz qui
les sept ars liberaulx savoit / et ca
sa
ars luy dirent et en plus et en lar //
mes avecques grandes complaintes
firent plusieurs regretz en disant que
par ce ravissement la destruction de
troye seroit prochaine avecques locci //
sion de prian et de tous ses citoyens /
mais riens ny valuren tleur com //
plaintes / car leur conseil ne fut oy ne
tenu / mais fut fait tout le contraire.
et pour venger le ravissement de he //
laine sa femme tous les pri
ce luy vindrent en ayde au port dathe
nes.
QUant le roy menelaus sceut
que les troyens en la conduite
de paris filz du roy prian luy avoie
ravye sa femme / sil fut moult trou //
ble ja ne le convient demander / car il
laimoit damour enterine et ferme.
De ceste chose se complai
agamenon son frere qui le
roys ducz et princes de par toute gre //
ce / ausquelz ilz require
de de tant grant injure et deshonneur
qui leur estoit faicte par les troyens.
Et telleme
jour nomme ilz convindrent et sasse
blerent en la cite dathenes ou ilz pro //
mirent et jurere
fondre troye / le roy et les citoyens oc
cire / et subvertir les ediffices de nou //
veau
fondemens / pour laquelle chose met
tre a effect ilz se mirent en mer / et fu
rent de nefz douze cens et trentetrois
Et que de roys que de ducz soixante
neuf / sans y comprendre le duc pala //
mides qui depuis y vint a tout tren //
te nefz plaines de bonnes ge
re. Dedens la cite de troye estoit le roy
prian qui se deduisoit e
et souverainement de paris
ne /
bien exploitte / mais ceste leesse luy
tournera par temps en grant trisres
se.
luy fut no
conjurez en sa destruction / et de fait es
toient pour entrer en mer tous assem
blez a athenes a grant et innumera //
ble multitude /
re en toute grece homme d epouoir qui
ne venist en sa desercion. Si comme
ca a penser a autre chose. et convertir
ses pensees a soy garnir et sa cite /
ma
et bien vueillans dont il en vint assez
Et ava
vueil dire quelz personnages estoie
le roy prian et ses filz / affin de parve //
nir a la proesse du noble chevallier he
ctor / duquel jentens a poursuivir ly //
store.
personnage gresle et beau chevallier
a merveilles / il avoit basse voix / for
ment estoit hardy et si mengoit vou
lentiers matin / homme sans paour
estoit / et qui moult hayoit flateurs /
veritable et justicier estoit. voule
oyoit chanter aux sons de musique
forme
les enrichissoit.
eut oncques nul si hardy ne si preux
comme fut hector le premier ne.
fut celluy qui passa tous les cheval //
liers de son temps en bonte en force et
en puissa
et navoit point a son ayse sa parolle
Il estoit grant de p
membres / il pouoit souffrir moult
de peines
nieres de paix et de guerre.
moult velu et charge de poil /
co
homme / ne si plain de proesses. Lon
neur qui estoit en luy ne souffrit onc //
ques que de sa bouche yssist une lay //
de et deshonneste parolle / oncques ne
fist chose dont il en venist au repentir
ne oncques ne fut chevallier plus ay //4
me de ses gens comme il estoit / car il
les secouroit et deffendoit co
conclure il avoit entierement toutes
les vertus que ung bon prince doit a //
voir.
lier blond et vair / moult bien jouant
de larc / preux et hardy en bataille /
moult asseure ho
son frere luy resembla de corpulence
de maintien
bien souvent on prenoit lun pou lau
tre ta
il fut clerc et vaillant aux armes /
mais helenus fut clerc et moult bien in
struit en tous ars.
long ho
amoureux / et en force et en proesse re
sembla moult a son frere hector / car
en tout le royaume de troye navoit so
second de valeur et de proesse apres so
frere :
personnage discret et sage a merveil //
les / bien attre
de bon conseil et de science acquise / il a
voit la face joyeuse les yeulx clercs et
vairs / ce fut le plusriche
sant prince de troye apres le roy prian
le de membres : il parloit moult mais
discreteme
quoy le roy prian laymoit moult
jouoit voulentiers a luy.
au port de thenedon et des parolles de
ulixes au noble et puissant roy pria
COmme vous avez oy cy des //
sus se assemblere
de grece en la cite dathenes / au port de
laquelle ilz entrerent en leurs nefz
tournerent leur proye vers la cite de
troye ou les vens les portere
te mer / mais ilz neure
viro
mouvoir avoit este doulx et sery de //
vint trouble / et les vens furent si im
petueux
leur fut necessaire
peste par moult de jours par quoy ilz
eurent conseil comment ilz pourroie
appaiser les dieux de la mer.
temps estoient retournez de dephos
achiles et patroclus qui envoyez y a //
voie
gregois pour savoir a q
re tourneroit. et avoient amene avec //
ques eulx ung evesque que les troye
y avoient aussi envoye pour la mes //
mes cause / cestuy avoit nom calcas.
et pour ce quil navoit point oy respo
ce propice. il sen vi
chevalliers en athenes / et se retourna
du party des gregois. Pour appaiser
ceste tempeste de la mer dist au roy a //
gamenon quil luy convenoit sacrfier
ou nom de dyane sa fille effigenie jos
ne
sent les grecz tous asseurez quilz ne
departiroient de long te
ste chose ottroya bien enuis agameno
mais toutesfois il le fist par les prie //
res de tous les autres princes / laquel
le chose faicte tantost cessa la rage de
la mer et devint paisible et tra
et les gregois entrerent en leurs nefz.
tirerent les voiles en hault / et se com
manderent aux vens qui prestement
les soufflerent en haulte mer / et sa
aucune aventure parvindrent au port
de thenedon qui est a trois lieues pres
de troye / devant leq
anchres.
fort chasteau ou estoient mis et consti
tuez de par le roy six mille troyens a
le deffendre comme ilz firen tpar une
espace et occirent grant no
ennemis / mais en fin ne peuren tcon
trester contre la grant multitude / p
quoy le casteau fut prins et eulx oc
cis / et le chasteau demoli et abattu /
Puis sen retournerent en leurs nefz
a tout grans proyes. Ceste nuyt eu //
rent conseil les princes de grece quilz
envoiroient devers le roy prian leurs
legatz pour repeter helaine et les in //
terestz quilz avoient euz a cause du
ravissement delle / affin desviter les
dangiers et hasars de la guerre. A ce //
ste messagerie faire furent commis
ulixes et dyomedes qui vindren tde
dens troye / et ou chasteau dylion ta
tost descendirent de leurs chevaulx
puis montere
sesmerveillerent des grans et sum //
ptueux ouvrages quilz y viren t/ et
souverainement dun arbre fait p
vre mechanicque / duquel la tige nes
toit plus grosse dune lance hault et
esleve / au dessus estoie
et dargent et entrechangees lune de //
dens lautre par merveilleux artifice
et les feulles este
lon gdessus le palais qui estoit cho //
se moult plaisa
car entre les feulles estoie
lees pierres precieuses de diverses cou
leurs qui moult embelissoie
ge aux yeulx diceulx regardans : ilz
passerent oultre et sen vindrent en la
presence du roy qui seoit entre ses en //
fans et nobles /
cun salut ulixes luy dist en ceste ma //
niere.
y qui la sietz ne tesbahis se
point ne tavo
nostre ennemy Le roy agamenon du
quel nous sommes messagiers par
nous te mande que tu luy renvoyes
helaine que tu as fait ravir a son ma
ry avecques les interestz et domma //
ges fais par ton filz paris / et en ce fe //
ras comme sage / autrement nous te
inthimon s la gnerre a feu et fer jus //
ques a ta mort et destruction de ta ci //
te
de tout ton lignage.
xes :
amys alyez.
QUant ulixes eut finee sa le //
gacion. le roy prian incontine
et sans aucun conseil luy respondit /
Je me merveille ulixes des parolles
menaceuses que tu mas icy dictes /
qui me requiers ce que a grant peine
tacorderoit ung homme qui seroit sur
le point destre vaincu. Je ne croy poi
que les gregois ayent la puissance de
faire ce que tu dis / ilz me requierent
reparacion et moy mesmes leur deus
se demander.
mon pere / destruite sa cite et ses citoi
ens / emmene ma soeur exione quilz
detiennent en estat de ribaulde sans
luy avoir donne mary pareil a la no
blesse dont elle est yssue. Pour la ra //
voir y envoye nagaires anthenor au
quel ilz diren tplusieurs obprobres et
injures plaines de menances / silz la
meusseut rendue / je leur eusse pardo
ne tous les autres meffais precedens
jour de ma vie ne quiers avoir ami //
stie aux gregois quit tant mo
desplaisirs. Et se ne fust ce que vous
estes messagiers / je ovus fisse mou //
rir de male mort / pourquoy je vous
commande que prestement vous vo
partez de ma presence / car mon coura
ge ne peut souffrir q
en ma presence.
soubzriant commenca a parler
Haa roy prian se sa
peus regarder qui ne sommes icy que
deux / comment ponrras tu souffrir
tant de milliers qui te seront en ton re
gart / et en ta mort devant tes portes
et de brief / co
ras defendre que tu nen meures
tiens / et ta cite en sera destruite
tue en ruyne perpetuelle : tu deverois
mettre autre conseil en cest affaire q
de attendre la puissa
ras endurer. Plusieurs des assiste
leur voulurent courir sus et les occi //
re /
le sage et pruden thector se mist entre
deux et les deffendit / diant q
sagier ne devoit recevoir aucun dom
mage ne dangier en serva
de sa charge / ains le devoit on hon //
nourablement traicter /
dist que sil y avoit aucu
fist / quil luy courroit sus /
place ne seroit ou son pere et eulx eus //
sent si gran tdeshonneur.
eneas qui voulentiers les eust occis.
sire hector que dictes vous / vrayme
vous demonstrez a present vostre las
chete quand vous souffrez vostre pe //
re nostre souverain seigneru ainsi vil
lener en la presence d enous tous / je
vous prie que men laissez convenir
je les occiray prestement sans atten //
dre.
ne ferez vous point respondit hector.
mais pour lonneur de nostre mage //
ste les lairrez paisiblement retourner
a leurs seigneurs et princes / sans
aucun dangier / et je mesmes les con
duiray. Dyomedes q
esbahy en sourriant respondit a ene //
as Certes vassal qui que tu soyes tu
monstres bien a tes parolles que tu
nes gaires bon juge ne prudent co
ler. A ma voulente que je te puisse re
contrer en lieu co
dre le guerredon de tes parolles que de
moy as dictes / je voy bien
que le roy est bie
seillier qui les enhortes de faire ville //
nie / je espoire par temps ten remercier
Lors rompit ulixes ce parlement /
par moult sages parolles le fist taire
puis adreca ses parolles au roy
dist. NOus avons bien ente
rolles et ton courage / si nous depar //
tirons a tant et le recordero
ces gregois qui de brief vendront exce
cuter et mettre a effect les parolles q
nous tavons dictes. Ces paroles di
ctes vindre
quelz il monterent et hastiveme
retournerent en lost dire ce q
trouve. Et agamenon assembla tan
tost tous les princes de grece a conseil
pour avoir leur oppinion comment
en ceste besoi
a convenir.
ces qui vindrent au secours de troye.
LEs princes et roys de grece as
semblez a la plaine de thene //
don par devant leur chief le roy aga //
menon. Il leur remonstra comment
puis que la guerre estoit decretee estre
faicte a le
estoit necessaire de savoir ou ilz auroi
ent coppie de vivres poru gouverner
si grande multitude de peuple / pour
quoy ilz envoierent hastivement le
duc achiles et thelephus le filz hercu
les ou royaume de messe q
terre fertile
et qui longuement avoit este en paix
soubz le roy theutran. Achiles et son
compaignon thelephus arriverent p
mer en lisle de messe a tout trois mil
le chevalliers moult expers en batail
le contre lesquelz vint le roy theutra
a tout grant chevalerie pour deffen //
dre lentree / mais pou luy valut / car
il fut navre a mort / et les sie
fuitte et en confusion / mais avant
quil rendist lesperit il delegua
na son royaume a thelephus / pour ce
que hercules son pere luy avoit jadis
donne / car il fut memoratif de lon
neur q
quoy il fist pareillement a son filz
Et ainsi thelephus qui nestoit q
demeura roy de messe et e
grans vivres et moult de chevaliers
de son nouveau royaume. Achiles ne
voulut pas quil venist en lost avecq
luy / affin quil procurast illec davoir
vivres incessamment pour lost dicel
le victore et de la bonne provision que
achiles avoit fait davoir vivres / fu //
rent les princes et tout lost de grece
moult joyeux.
gregois devant
quant les princes amis et aliez des
troyens vindre
roy prian. Et premierement y vi
les roys pandarus gapor
a tout trois mille combatans. Item
dune province nommee colofon ou es
toit une isle moult plentureuse et aor
nee de nobles citez vindrent quatre
roys a tout cinq ille hommes de che
val / desquelz roys lun avoit nom ene
as / le second ymasius / et le tiers ne //
stor le fort /
cus. Du royaume de licie amena le
roy claudous trois mille combatans
et avecques luy vint son filz sarpedo
qui estoient au roy prian ung loyen
damistie. Item du royaume delicao
nie vint le roy emphanus a tout mil
hommes moult expers en bataille /
deux roys / lun nomme nempor le
grant / et lautre eupedus a tout quin
ze cens hommes de guerre.
gne de tabarie vi
trois mille hommes / et en sa compai
gnie amena quatre ducz et sept co
tous ses loyaulx vassaulx.
ceulx cy apportoient armures de cou //
leur entre le blanc et le rouge sans au
cune enseigne ou difference / affin de
eulx mieulx entrecongnoistre en ba //
taille.
vint le roy pilex
sa compagnie qui amenerent avecq
eulx onze cens hommes du regne de
pauvonie vindre
et ung duc son beau frere nomme stu
pex a tout mille hommes tant seule
ment / mais ilz estoient moult bien
instruis a traire de larc.
province de boecie vindrent trois ducz
a tout douze cens hommes / cestassa //
voir le duc anserinus / le duc fortinus
et le duc savinius.
brotice ou croissent les bonnes espices
vindre
streus a tout mil hommes. Du roy //
aume de lyane q
sones vint ung ancien roy sage
dent nomme epistropus a tout mille
chevaliers / et une merveilleuse beste
nommee sagittaire demy cheval
my ho
ardans / et moultisnelement couroit
gra
Plusieurs autres roys princes ducz
et barons y vindrent que pour cause
de briefvete je delaisse a escripre. Et tel
lement quilz furen tensemble en ley //
de du roy prian trentedeux mille estra
giers sans y compre
qui estoient innumerables.
poi
mencement du monde jusques alors
ne par apres tant de nobles ne de peu //
ple ayent este assemblez en un glieu
a si pou doccasion comme pour le ra //
vissement dune fe
de sa voulente. A ceste histore doivent
bien les grans seigneurs prendre re //
gart et exemple avant quilz esmeu //
vent guerre ou gisent tant daventu //
res
ra apparoir en ce traicte.
en lost des gregois / et comme
dren tprendre terre deva
proesses hector.
LEs gregois nestoient a
partis de thenedon qua
palamides filz du roy maulus arri //
va illec a tout trente nefz chargees
de bons
re / de la venue duquel fut demenee
gra
sans princes de toute grece Agameno
assembla conseil de tous ses princes /
ou fut conclud par loppinion de dyo //
medes que lendemain se desancreroi
ent sen iroient prendre terre devant
troye / car ilz avoient grant honte de
tant illec sejourner sans riens faire /
si rentrerent tous en leurs nefz et les
voiles estendus aux vens sen vi
par bonne ordonnance les ungs de //
vant les autres apres pour descen //
dre et prendre terre au port de troye.
Ou premier front devant mirent ilz
cent nefz bien garnies de bons cheval
liers preux et hardis / et ces nefz estoi
ent parees de banieres qui voletoient
et sespardoient au vent / et apres cel //
les en co
toutes les autres par ordre ensuiva
lune launtre qui estoit moult belle cho
se a veoir.
quant ilz p
quilz approcherent au plustost quilz
peurent comme ceulx qui moult en de
siroient la proye.
ens apperceurent du hault chasteau
dylion par la gaitte que hector avoit
illec mise la venue de leurs ennemis:
ilz coururent tous aux armes
terent sur leurs chevaulx les cheval //
liers q
duite de leur chief
alerent pour deffe
que les gregois ne prenisse
sur eulx. Les citoyens pietons y cou //
rurent qui mieulx et san sordonnan
ce / chascun un gbaston en sa main.
Quant les gregois congneurent cel
le grande multitude / ja ne convient
demander silz eurent grant paour /
car ilz ne veoient tour ne maniere dil
lec descendre sans grant do
leurs / mais pour ce que autreme
se pouoit faire ilz sarmerent et conte
dirent de mettre pie a terre par force /
Des premiers ce
roy protheselaus qui mettoit gra
ne de ordonner ses gens a prendre port
mais le vent qui estit grans en bou //
ta aucunes si reudeme
quelles briserent / et moult de gregois
y furent noyez /
en terre furent tantost occis de divers
tourmens par les troye
attendoient les gleves levez. Les gre
gois voyans la perte de leurs ge
drent fortes arbalestres et gros quar
reaulx mirent dessus / desquelz tous
a ung fais ilz tirerent sur les troyens
estans dessus la rive si roidement q
sembloit quilz tirassent aux butes /
pourquoy il leur couvint habandon
ner leur garde /
reculer / ouquel te
goises prindrent terre et descendirent
en gra
sapprocherent hastivement pour les
premieres secourir q
se combatoient / car hector les envahis
soit si vigoureusement que nul ne pou
oit endurer son glaive / et de fait tant
en occit et navra a celle descendue que
ennuy seroit a lescripre. Le roy prothe
selaus vi
en la deffence des siens.
drent a son secours le roy archelaus
et prothenor en grantcompagnie des
gregois qui a leur venue firent p
terre aux troyens /
Mais tantost leur vint au devant he
ctor a tout ses troye
rebouta arriere / et les e
luy comme se fussent moutons.
secours des gregois descendit en ter //
re le fort duc nestor a tout moult de
chevaliers de sa maisnye qui moult
encouraga les gregois / et fist perdre
terre aux troyens.
le sage appliquer sa nef au port / et or
donneement se fourra dedens troye
telleme
cist gra
este la venue de hector / illec les troye
sen vouloient fuyr vers la cite / mais
il les remist en si bonne ordonnance q
en so
jusques en la mer 1 ou plusieurs de la
paour de hector furent noyez cuida
retourner en leurs nefz. Toutesfois
ulixes comme lyon sauvage proster //
noit et abatoit troyens de toutes p
voyant le dommage que faisoit uli //
xes des troyens mist sa la
et a course de cheval vint rencontrer
ulixes si durement quil labatit a ter
re moult dureme
moult fort / toutesfois ulixes qui de
grant courage estoit / se releva hasti //
veme
estoit et en ferit le roy philimenis par
telle vertu quil luy. treucha aucunes
maistresses vaines en la gorge / dont
il cheit a terre comme demy mort pour
quoy les troyens moult effraes se mi
rent au devant / et firen ttant quilz le
leverent / et dessus ung escu le porte //
rent en troye dont fut grand deuil de
mene
theselaus / et comme
re et de ses proesses.
Pour le roy philimenis rescour
re furen tles troyen ssi empes //
chez que ta
terre le roy thoas agamenon et mene
laus thelamon ajax / et autres plusi
eurs ducz de grece / telleme
re fut toute entreprinse /
se neust este celle male fortune du roy
philimenis / les gregois qui estoient
descendus en terre eussent este a ceste
fois mis a totale destructio
tres qui en la mer estoient neusse
appliquer a prendre port / ains sen fus
sent retournez / et par ainsi eust este fi
de la guerre. Le roy protheselaus qui
tout le jour avoit soustenu lestour de
la bataille se tira a une part au dehors
des autres pour se rafreschir et ung
petit prendre de repos / mais quant il
apperceut tant de ses nobles chevalli
ers et nobles hommes illec mors
trenchez. talent neut de gaires illec se
journer / ains hastivement repri
rage et ses armures / et en gra
cuidant les venger re
nemis quil detrenchoit et destruisoit
par telle rage quil resembloit mieulx
forsene que autrement / dont hector q
ce apperceut eut tant grant douleur
au cueur quil en sa force brocha le che //
val /
suivit le roy p
corps / et puis de son espee le pourfen //
dit jusques au nombril / et ai
puis passa oultre et se fourra ou mi //
lieu de la plusgrant presse en occiant
tout ce quil trouvoit de ses ennemis /
Pour la mort de protheselaus furent
les gregois si espouve
ca et la demandans lun a lautre qui
pouoit estre celluy qui ainsi les detre
choit et prosternoit. Mais palamides
leur vint en ayde
siens tellement quil les recueillit et
les remist en ordonnance. Aussi fire
les roys dethioppe et de grece a tout
leurs chevalliers p
reprindrent courage et reboutere
troyens jusq
troylus deyphebus et paris leur vin
drent au secours / et les firent retour //
ner a lestour qui en leur venue fut
moult grief pour les gregois / car in
differamment les occyoient / dont for
ce leur fut de leur do
hector eut mis la besoingne en tel trai
quil luy sembloit que le meilleur en
demeuroit aux troyens
vespre approchoit / il pour se reposer
sen rentra en troye. ceste chose avoit il
fait par plusieurs fois celle journee.
car long temps paravant avoit este
en repos / pourquoy au premier il luy
estoit pesant. En ces entresaictes ar //
riva le fort achiles lequel avecq
mirmidons se mist ou milieur de ses
ennemis /
abatit par terre que merveilles estoit
a le veoir / et plus dure a le rencontrer
et a brief dire il fist tant darmes quil
constraingnit les troyens rentrer qui
mieulx mieulx en leur cite a gra
mage
peres y veoient occire leurs filz et les
femmes leurs maris et parens indif
ferammentMais troylus et paris y
survindrent ensemble la nuyt qui les
separa
Les troyens rentrere
fermerent et firent bon gait ceste nuyt
ouquel ilz drecerent leurs tentes et fi //
rent leurs logis chascun endroit soy
au mieulx quilz peurent / ilz alume //
rent grans feux en divers lieux pour
mieulx eschargaitter leur ost / telle //
ment quil y sembloit estre jour / et so
nerent trompettes et clerons en tant
grant quantite que on neust pas oy
dieu tonner pour la gran tnoise quilz
faisoient.
gois et troyens en laquelle hector oc //
cist plusieurs roys et ducz / et co
il ordonna ses batailles.
Quant la nuyt fut passee hector
q
ens et de la cite / se leva par matin
do
certaines enseignes en une belle plai
ne qui estoit en la cite ou le temple de
dyane avoit autresfois este ediffie. et
mist en la premiere deux mille bon
chevalliers / quil bailla a conduire a
deux de ses parens lun nomme gla //
con filz au roy de licie / et cicinabor son
frere naturel / et ancores leur ordo
pour ayde deux autres princes /
lun nomme theseus roy de trace / et archi
logus so
mille fors et vaillans hommes. Ce
ste premiere avantgarde fist issir he //
ctor de troye par la parte dardanide
les commanda aux dieux et en leur
garde / et quilz fussent preudho
Puis ordonna hector la seconde ba //
taille de trois mille bo
bailla a conduire a xantipus le roy
de frigie / et a alcanus roy darabie /
moult vaillans hommes et vertu //
eux en batailles / lesquelz il fist yssir
par bonne ordonnance tantost apres
les premiers.
donnee de trois mille bons
chevalliers bailla hector a conduire
a son frere troylus q
car il le savoit estre a merveilles en //
treprenant chevallier et hardy par
dessus tous autres / pourquoy au de
p
tant privez princes comme estra //
ges / il luy dist en audience. Mo
chier
cueur / ta i
nesse de ton cueur me met en grant
doubte de ta personne / q
ment tu ne te
aux batailles doubteuses / je te prie
mon frere que toy par dessus toutes
choses q
ner a ceulx que p
eux / et p
lespoir de la victore que par ta vertu
entendons avoir de noz adversaires
des dieux qui te vueillent conduire.
et ramener en ceste cite avecques vi //
ctore de noz ennemis. Mon treshon //
noure seigneur
lus / saches q
dieux jacompliray a mo
stre commandement / et infaillible //
ment ne declineray dicelluy co
mo
parolles dictes issit de la porte en bo
ne ordonna
toit ung escu dazur a trois lyo
La quarte bataille ordonna hector
en laquelle il mist trois mille et sept
cen shommes fors et hardis et exp
en batailles quil ordo
pon de larisse q
et le pluspuissa
voit apres hector. Il avoit en sa com
pagnie ung duc moult fort nomme
euprosus / et en leur compagnie mist
hector ung de ses freres bastars quil
aimoit moult. nomme dimarcus /
moult rade chevallier / lesquelz issi //
ren tde la cite apres les autres en bel //
le ordonnance.
ordona hector au roy de cosonne avec
ses gens q
toient co
a merveilles / et si luy bailla a com //
paigno
bastars / et en belle ordonnance issi //
rent par la porte vers leurs e
messus avecq
amenez de son royaume moult bien
duis et i
tez sur bo
le bataille co
phebus pour les conduire en ordon //
nance : car ilz ne dema
ennemis. Ancores leur ordonna he //
ctor toute la chevalerie du royaume
dagreste soubz la co
drax et du roy phyo
ses bastars nomme pictagora
stuy roy eydrax avoit ung merveil //
leux chariot sur lequel il se seoit / car
il estoit tout dyvoire revestu de pla //
tes de fin or / et par dessus resplendis
sant de diverses pierres precieuses / le
quel tiroient legierement deux dro //
madaires / et lenviro
fors de toutes ses gens.
taille conduisit eneas avec ung puis
sant duc nomme eufrecie / en laquel
le estoient moult de bons chevalliers
autres.
roy perses de perse desquelz paris fut
p
chief /
le parolles. Mon tresaime frere je te
prie q
aux ennemis p
foleme
do
batailles. mais attens ung petit q
ve
pres. paris respondit que ainsi le fe //
roit.
mes hector avecq
res bastars ensemble la fleur des che
valliers de troye qui fut moult belle
chose a veoir / car hector estoit arme
tant gentement / et portoit son escu
tout dor a ung lyon de gueules
freres bastars le
belle ordonnance Ceste compaignie
estoit de cinq mille chevalliers preux
et hardis aux armes.
gregois et de hector qui en son venir
occist patroclus le co
les.
TAndis que q
lant hector avoit ordonne ses
batailles en la maniere dessusdicte
ne fut pas agamenon oyseux / ains
par matin ordo
dont il estoit chief
mist en la premiere le duc patroclus
a tout ses gens et ceulx dachiles qui
gisoit malade de ses playes du jour
de devant / car ilz estoie
darmes et moult sentraimoient.
menon /
roy ydumeneus a tout trois
batans / et le duc menesteus dathe //
nes les acompaigna
na le roy athalaphus
leurs gens.
archelaus de boecie avecques son fre
re prothenor et securidan le fort che //
vallier La
La
et celidus a tout leurs gens. La
thelamon ajax / avecques luy qua //
tre contes de son pays. La
le roy thoas. Et brief en disposa tel //
lement que le roy agamenon qui sa //
ge et prudent estoit quil en ordonna
jusq
est eut ainsi ordonne toutes ses esca //
dres / il sarma moult richeme
ta sur son cheval no
estoit le meilleur q
monde / et en ce point sen ala devers
le roy so
niere Treschier
re je vous conseille q
vous mille et
plus vaillans ensemble tous ceulx
de pie de ceste cite au dehors des lices.
au devant de la cite /
mouvez se je ne le vous mande a cel
le fin q
q
noz ennemis q
de nous poursuivir /
refuge / je vous envoiray chascune
heure messagiers q
tat de la bataille / et vous prenez gar
de q
stre cite p
respondit pria
ou nom des dieux q
ner et ottroyer victore et te garder de
male fortune / et je feray ainsi q
mande las / tu es le reconfort de mo
ame
vement de ceste cite et des habitans.
Entre ses parolles lacola le pere et
en plora
le voulsisse
na pour suivir les autres
partist le derrenier / toutesfois pas //
sa il tous les autres / et se vint met //
tre ou front devant toutes les batail
les. Les fe
en la cite et les anciens ho
tere
batailles.
roy prian avec heccuba leur mere / et
si y estoit dame helaine qui moult a
voit de diverses ymaginacions. Les
batailles donq
dit est / et hector venu ou front de de //
vant fremissant co
mist sa lance en arrest et poindit de //
vers les gregois / contre lequel vint
tantost le duc patroclus moult bien
monte et richeme
hardy a merveilles / mais hector le
rencontra si rudeme
porta p
fist / pourquoy il retourna sur luy et
luy do
sus le heaume quil luy pourfe
teste en deux moitiez.
furent moult effraez ceulx qui le vi
rent. Pour avoir ces belles armes de
sce
les couvoitoit davoir. Mais le roy
menon y survint a tout trois mille
hommes de sa be
ce faire / et oultre plus luy dist / haa
loup ravissant
te fault ailleurs querre ta proye / car
de ceste ne gousteras A ce mot laissail
lire
cerent de luy tolir son cheval / mais
hector p
remonta voulsissent ou non /
da venger du roy menon qui oppro //
brie et empesche lavoit davoir les ar
mes de patroclus. mais les roys gla
con
y survindrent / et hector do
coup au premier quil labatit mort a
terre / et ne gettoit coup en sa fureur
quil nen occist ung.
les armes de patroclus / et comment
troilus fut abatu par terre et pri
so
EN celle maniere q
menca la bataille fiere
tre gregois et troyens de tous costez
mais hector quine se pouoit saouler
davoir les armes / de patroclus y re
tourna la seconde fois et pour les des
pouller se mist a pie laq
perceut tantost ydumeneus le roy de
acre et le roy menon qui tousjours a
voit loeuil sur hector pourquoy aco
paignez de deux mille combatans se
vindre
eust / et lassailloie
il fut a grant destresse / car pou des
siens avoit lors avecques luy / nea
moi
roit sus a ses ennemis co
forcene /
hommes
q
sieurs en occist / et tandis quil estoit
en ce destroit le roy meno
de patroclus. et tout arme lemporta
aux tentes.
avoit ung no
me a merveilles q
grever hector / mais ung des varles
hector qui illec survint luy bouta la
lance parmy le corps et labatit mort
a terre. puis en assaillit ung autre en
escriant troyens au fort hector.
cry vint premier nycinabor son frere
bastart avec aucu
qui par leur proesse occire
nue plus de
e
re fist si gran toccision de ses e
quilz reculerent plus dun trait darc
Et ainsi remonta hector sur son che
val
ra dedens les gregois / q
menon qui ainsi lavoit empesche et
obprobrie / mais chascun luy faisoit
voie.
steus le duc dathenes / lequel avecq
ses chevalliers se vi
taille de troilus qui faisoit merveil //
les de son corps par sa proesse et vail
lance La commenca la bataille fiere
et mortelle. Menesteus sadraca a des //
prouveu contre troylus / lequel il por
ta dun coup de lance par terre ou mi //
lieu des gregois / pourquoy troylus
neut pouoir de soy relever / ains fut
a force detenu / et le
nesteus prisonnier quant ung cheva
lier de troye nomme misere sescria a
haulte voi. O troye
lus / car on lemmaine prisonnier /
Lors le roy alcanus print une gros //
se lance et sadreca a lun de ceulx q
menoit
et au tiers. et fist tant moyennant le
roy xantipus q
fut rescoux et remis sur son cheval /
puis courut xa
et luy donna si dur coup de son espee
au travers du visage q
a merveilles fort arme il leust occy
Alors escria menesteus ses gens : si
y eut moult fiere bataille entre eulx
mais menesteus estoit trop dolent de
la perte de son prisonnier. si queroit p
tout celluy p
rencontra /
ta par terre / et de ce mesmes poindre
il abatit a
Lors vint a la bataille le fort hupo
et heripisus a tout deux mille co
tans / et contre eulx vindrent arche //
laue et prothenor / si commencerent
bataille mortelle. Tantost vint po //
lidamas le filz anthenor et le roy re
mis de troye qui se ferirent entre gre //
gois comme le loup fait aux brebis /
Contre ceulx cint menelaus et sa //
dreca au roy remis de si grant force q
ambedeux sabatirent a terre.
sadreca polidamas contre ung josne
duc de
me helaine /
coup despee quil labatit mort p
dont menelaus eut gra
cueur / car il laimoit moult / et en sa
grant fureur do
roy remis quil labatit comme demy
mort. Ses gens qui le virent gesir
a terre cuiderent quil fust mort / si se
voulurent fuyr / mais polidamas
les retint a grant force / et tant fire
quilz prindrent le corps de leur roy ai
si navre / et lemporterent a sauvete /
Le roy celidus qui estoit le plus bel
homme de son te
damas / et le ferit de sa la
mais oncques remuer ne le peut / et
polidamas se tourna vers luy /
la fureur de son dextre bras luy don //
na si grant coup despee quil labatit
mort a terre.
il rescouit polidamas q
emmenoient prisonnier.
Entre ces choses aloit
le puissa
a regarder celluy qui mieulx avoit
a faire de son ayde et abatoit et tuoit
chevalliers dont il faisoit deva
voyes si larges que nul le losoit at //
tendre. Ta
de sala
laus / et qui avecques les sie
soit et occioit moult les troyens / do
hector ne fut pas bien joyeux /
se mist a la presse / mais le roy theu //
cer luy donna si grant coup de lance
quil luy fist une parfonde playe au
corps / dont hector eut si gran tire q
en occist ung admiral le premier q
re
ses e
de par les gregois le roy theseus leq
dist a hector et amonnesta quil se ti //
rast de la bataille /
dommage de perdre tel chevallier q
estoit la fleur du monde. De ceste pa
rolle len remercia doulceme
et luy dist que en ce temps luy souven
droit de celle courtoisie.
ave
saillirent polidamas / tellement q
labatirent a terre / et luy donnerent
tant de coups quilz luy ro
las de son heaume / puis le prindrent
et leusse
qui y survi
de gregois quil fure
laisser aler polidamas pour eulx
deffendre ou fuyr / mais aincois en
avoit il occy plus de trente et bien au
tant navre.
rent les roys menelaus epistropus
et thelamon si couroucez quilz tout
a ung coup se fourrerent dedens les
troyen ssi fierement que nonobstant
la proesse dhector les troyens furent
constrai
ce / et y eut hector son bon cheval occy.
par quoy il luy convint combatre a
pie ou il se deffendit si vaillamme
quil ny avoit si hardy qui approcher
losast. Quant ses freres sceuren tle
grant peril
coururent tous celle part. La fut the
lamon moult fort navre et dynado //
rus donna si grant coup a poliphe //
mis ung admiral des gregois quil
labatit mort du gra
il seoit. Puis bailla le destrier a he //
ctor son frere qui tantost monta des //
sus. Quant hector fut remonte il p
sa p
stars recouvra ta
nemis et les fist reculer bien pres de
leurs tentes / car deyphebus qui con
duisoit les archiers luy survi
de / et en son venir navra le roy theu
cer ou visage / et luy fist une grant
playe. La fut theseus envahy de qui
tilenus lun des freres hector bastard
qui ta
so
delivrer pour la courtoise parolle q
nagaires luy avoit dicte. O fra
valier tu monstres bien a ceste heure
la noblesse de ton courage par laq
tu gaingnes renom perpetuel. Ado
vindrent a la bataille de par les gre //
grois le roy thoas et le roy philotes /
en la venue desquelz le roy thoas oc //
cist de coup de la
re bastard dhector luy voyant. dont
il fut si courouce quil en sa fureur se
frappa entre ses ennemis par si gra
radeur quil en occist plus de
autres fuire
ent attendre ses coups. Mais en leur
ayde vint le duc nestor a tout six
gregois bons combatans qui sousti
drent les gregois tellement quilz re //
couvreren tterre dessus les troyens /
Contre eulx vindrent les roys ey//
drax et philo
les darmes / mais les gregois len //
cloirent de toutes pars et leussent oc //
cy se neust este le brief secours du roy
eydrax son pere et des siens qui le de
livrerent de leurs mains.
ses freres avecques polidamas fai //
soient droittes merveilles darmes.
Et de fait eussent mis en fuitte les
gregois se neussent este menelaus et
thelamon qui vindrent en leur ayde
et les soustindre
et vaillances
ctor et comment il mist les gregois
en fuite et pilla leurs tentes / occist le
roy menon / et a la priere de ajax fist
cesser la bataille par sa debonairete.
ADont vint eneas a la batail
le a tout son ost et se joingnit
avecques hector dont gregois furent
moult grevez / Car a celle venue il
leur convint tourner les dos / dont
ajax eut moult gra
le compaignie estoit toute la fleur de
la chevalerie troyenne. Ajax et ene //
as sentrerencontrerent aux lances si
rudeme
Au secours ajax survi
a tout trois mille gregois / il jousta
contre hector mais remuer ne le peut
et hector luy rendit si grand coup des
pee quil labatit a terre forme
Lors vindrent a la bataille les roys
humerus et ulixes et humelinus a
tout dix mille gregois q
nerent a souffrir aux troyens q
ja foulez estoie
survint paris qiu en sont venir occist
le roy de frigie serourge de ulixes /
dont ulixes cuida forsener / et en son
ire cuida occire paris / mais le coup
cheit au cheval et loccist / et paris de //
meura a pie / Lors survint troylus
qui donna si grant ocup despee a uli
xes quil le navra au visage dont le
sang saillit. et ulixes luy re
coup / dont il luy fist playe au corps
Les troyens furent lors en gra
troit / et se neust este hector qui les re
unit et encouraga ilz sen fusse
retournez en leur cite / mais hector
leur remonstra et dist telles paroles
devez vous oublier les grans inju //
res jadis faictes et maintenant re //
nouvelees a nous a nostre lignage /
et a nostre cite par ces gregois. Et se
des choses passees ne voulez estre sou
venans / au moi
eur de cheoir en leurs mains / et con //
siderez en quel joug de servitude ilz
vous merroient et vous traicteroie
Vous veez mesmes que la fille de
roy soeur de monseigneur mon pere
nostre roy est detenue co
te et en vilite toute sa vie et conside //
rez doncques quelle chose ilz feroie
de vous de ovz femmes et de voz fil //
les qui nestes pas de si noble condi //
cion / certes jay grant doubte que pis
neussez. Si reprenez doncques nou
veaulx courages
glaives avecques ferme p
taindre ou sang de ceulx qui desirent
le vostre /
calenger vostre cite / et me suivez en
bon et fort propos de vous deffe
et je vosu monstreray au jour dhuy
la voie comment on doit son ennemi
recevoir. A ces paroles se ferit hector
et les siens dedens les gregois de si
grant courage quil les fist inco
tourner les dos et il les poursuivoit
occyant et coupant tout ce quil renco
troit. La fut le roy thoas environne
des freres bastars dhector qui occire
le vouloien ten la vengance de leur
frere cassibilanus / et desja luy avoi
ent deslache son heaume pour loccire
quant le duc dathenes y surnint
les departit / et donna si grant coup
a quintilenus lun des bastars quil
le navra a playe Et paris de ce trou
ble et courouce p
rage luy trayt une sayette au coste de
laquelle il luy fist une grant playe /
mais le duc nen tint conte / ains deli
vra le roy thoas et le remist a cheval
Hector decouroit par tout ou il veoit
la plusgrande asse
humerus le navra ou visage dune
flesche / pourquoy hector en so
saillit / et luy donna si gra
le heaume quil le fe
dens / et ainsi jourut le roy hume //
rus. Lors au son dun cornet vindre
plus de sept mille gregois assaillir
hector qui se deffendoit a maniere de
lyon / et par ses proesses se mist hors
de la presse et sen ala vers so
an qui luy bailla trois mille mille ho
fretz et nounealx
taille ou enleur venue firent grant
occision des gregois. Hector et ajax
jousterent ensemble et sentrabatire
car ajax estoit moult bon chevalier.
Menelaus occist ung amiral troyen
Thelamon abatit margariton for
ment navre /
moult de appertises faictes de lune
partie et de lautre.
troyens et ceulx de perse quil condui
soit y survint qui avecq
rurent sus aux gregois par telle vi //
gueur quilz les fire
Et dit listore que hector qui fut jusq
tentes des gregois / en laquelle il re
contra le roy meno
mauvais gouliart leure est mainte
nant venue de ton loyer recevoir de ce
que tu me destournas davoir les ar
mes de patroclus / et en ce disant luy
donna ung si grant coup sur la testes
quil labatit a terre / puis descendit
luy trencha la teste / et le voulut des
armer / mais menesteus len destour
va et navra hector ou coste / puis sen
tourna hastivement / car attendre ne
losa. Hector fist loyer sa playe / puis
se remist en lestour ou il fist tant de
proesses que nul nestoit qui attendre
le voulsist / ai
en leurs tentes et les troyens les sui //
virent qui les pillerent et prindrent
ce quilz voulurent en occiant iceulx
sans deffe
re prins fin / se fortune qui est diverse
leust voulu conse
pouoient faire de leurs ennemis a
leur bonne voulente / mais il avint
que le preux hector qui estoit au des //
sus de ses ennemis les gregois / ren
contra en sa voye ajax auqueil il se
combatit / et en se deffendant il regre
toit exione sa mere / par quoy hector
ente
Et lors hector par sa courtoisie mist
jus les armes
ste a ajax luy offrant son service / et
de la grant joye
voir rencontre le voulut mener en la
gra
parentage / mais ajax qui ne tendoit
q
q
requiers beau cousin dist ajax / cest q
facez cesser pour ceste heure la batail
le / et facez retraire voz gens pour ce
ste journee / car assez en avoie
et il avoit mestier de repos. Ceste re //
queste luy ottroya ta
na ung cornet de retraicte p
troyens qui desja avoie
aux te
cesserent et sen retournerent en leur ci
te. Ceste debonairete fut la cause de
la totale destrucio
ens.
estudie ne veu virgille qui dit.
est mi
point estre misericorde / mais doit cel
luy pre
sente / car de tel heure la laisse passer
q
il apperra cy apres.
gregois prindrent au roy prian /
men tapres icelles hector abatit achi
les deux fois /
nor.
LEdemain quant laube du
jour p
miner la terre. Hector q
menca a ordonner ses batailles pour
retourner a p
le jour deva
gois a
porte pour venir demander treves de
deux mois. affi
ouvrir les portes /
chasteau dylion en la presence du roy
prian son pere et des princes troyens
illec estans qui debonairement leur
acorderent leur requeste. Chascu
terra ou brusla son amy ou parent
mort
les qui en sa tente estoit ne se pouoit
souffrir la mort patroclus son co
paigno
sepulture / et aussi fist il du roy pro //
theselaus
roy prian ensepvelir son filz bastard
cassibilanus moult ho
ou temple de venus / dont il demena
grant deuil /
les troye
le du roy prian oyt le deuil q
ens demenoient pour leurs amis
mors / elle sescria et oyant les plusi //
eurs dist. O vous meschans maleu
reux troyen smenez deuil pour vous
mesmes / car ce nest ancores rien au
regart de ce quil vous est de brief avec
nir se vous ne accordez avecques les
gregois et re
q
chez q
stre cite serez occys et destruis et mis
en perpetuele ruyne.
ses palamides murmuroit fort de la
seigneurie agamenon / disant quil
nestoit pas digne davoir si grant do
minacion par dessus plusnobles et
pluspuissans de luy / et qui ne lestoit
point du conse
ces / ains que de deux ou de trois seu
leme
q
tre procede. Quant les treves fure
expirees le roy agamenon qui la cu //
re avoit des gregois ordo
tin ses batailles
re a achiles. la seconde a dyomedes /
la tierce a menelaus / la quarte a me
nesteus le duc dathenes. et ainsi des
autres / ausquelz il mist bon chief et
sages conducteurs. Hector de lautre
coste qui pas nestoit oyseux ordo
les siennes pareillement. En la pre //
miere mist troylus son frere / en la se
conde paris / en la tierce deyphebus.
et ainsi a chascune assigna bon duc
sage / et les fist issir hors de la cite en
bonne ordonnance / Puis se mist ou
front devant co
sta de courre vers luy /
apperceut venir brocha co
quelz ambedeux se porterent par ter
re / mais hector qui vigoureux estoit
remonta premier sur son cheval / et
laissa illec achiles gisant a terre /
ferit e
quil en occist et abatit en grant nom
bre / et tant ala occiant quil tresperca
toutes les batailles. Achiles remon
te a cheval se mist ou milieu des troy
ens desquelz il fist grant murdre. et
tant exploitta quil rencontra la se //
co
et hector a luy / mais achiles fut por //
te par terre / et voulut hector prendre
son cheval / mais il ne peut pour le
gra
firent. Quant il fut remonte il as //
saillit hector a lespee et luy en donna
de grans coups / mais hector luy en
rendit ung si grant sur le heaume q
en fist le sang saillir.
taille entre les deux chevalliers les //
quelz ne se fussent jamais departis
jusques que lun eust vaincu lautre /
se neussent este les chevalliers q
departire
ne p
cours des lances sabatirent a
p
mier / et assillit troylus q
et se deffe
il occist le cheval dyomedes / et leurs
gens les remo
ce / et puis recommencerent la mes //
lee / et tant fist dyomedes que a leyde
des siens quil print troilus / et leust
emmene se neussent este les troyens
qui se mirent a lencontre / et desq
en y eut plusieurs occys.
menelaus a tout ses gregois / et pa //
ris luy vint lencontre qui fire
forte
qui co
loeil par tout vint au secours de son
frere ou il occist plusieurs gregois en
son venir.
nouveau chevalier nomme boetes q
assaillit hector de coste et le navra /
mais hector luy rendit si grant coup
q
voya
lut hector emmener so
archilogus le deffendit / dont hector
moult courouce le ferit en la vertu de
son bras si grant coup quil le trencha
le corps en deux parties / nonobsta
ses armeures. Le roy prothenor vi
a hector a la traverse / et dun coup de
la
monte sur son destrier poursuivit p
thenor par telle vigueur quil le pour
fendit en deux moitiez voyant achi //
les qui son cousin estoit / dont il eut
si gran tdeuil quil et archelaus con //
tendirent de le venger / mais tant de
troyens y survindrent quil convint
les gregois fuyr jusques en leurs te
tes sans regarder derriere eulx.
troyens les poursuivoient en les oc //
cyant et abatant co
neust este la nuyt qui les surpri
eussent fait fin de leur guerre q
res par temps les greva.
gregois dhector / et co
paris et menelaus se combatirent /
et de l aprinse ud roy thoas de grece.
LA nuyt doncques departit la
bataille de ceste journee qui
moult avoit este mortelle pour les
gregois / et sen alerent chascun loger
le mieulx quilz peurent pour pren //
dre repos / mais les princes sasse
rent
agamenon ou fut parle de plusieurs
choses /
on pourroit trouver maniere de occi //
re hector / en la force duquel il leur se
bloit estre la deffence totale de troye.
et des troyens /
quil vivroit ilz ne gaingneroient pie
de terre sur les troye
se mener a excecucion y commirent a
chiles tant pour sa force co
se
trop hayoit hector pour lamour de pa
troclus son chier amy q
cy / et aussi pour ce q
mort aux mains de hector.
co
jusques a lendemain au matin quilz
sarmerent / car hector estoit desja issu
de la cite en ordonnance de la bataille et
apparoit le premier ou front devant
et environ luy troylus / paris / eneas
anthenor / polidamas
stars / quil faisoit moult beau veoir
tous en ordre environ leur frere hector
qui pouoient estre estimez a plus de
cent mille combatans que troyens q
leurs alyez. Alors commenca horri //
ble et mortelle bataille.
paigne de ceulx de p
archiers estoient navrerent et blecere
ce jour plusieurs des gregois. Hector
renco
jousta et abatit par terre forment na //
vre. Et lors survi
assaillit et luy do
luy cassa son heaume. Au secours de
hector survindrent troilus et eneas q
les departirent. Dyomedes y vint q
quan trecongneut eneas il luy dist /
Haa bon conseiller qui co
roy de moy offenser. saches que se sou
vent vien sa ces batailles et sur les
rens / et je te puis rencontrer / jamais
deshonneste conseil ne donneras. En
tre ces choses hector assaillit achiles
luy donna tant de coups quil lestour
dit tout / et le cuida emmener prison //
nier / mais il fut secouru dun cheval
lier nomme gideus qui donna a he //
ctor si grant coup q
puis se mist dedens la presse. Et he //
ctor donna en sa fureur si grant coup
a dyomedes quil labatit a terre. Lors
descendit troylus pour combatre dyo
medes / mais il se deffendit moult
vaillamment.
combatirent main a main illec e
pour departir lesquelz y vindren tla
pluspart des princes de grece / et aus //
si de troye / et illec comme
veilleuse et fiere meslee ou plusieurs
cheirent mors et navrez. Le roy mene
laus rencontra paris quil congnois //
soit bien / et tellement jousta a luy q
labatit navre a la terre / dont paris
eut grant honte.
roy aristeus et print son cheval qui
moult estoit bon et lenvoya en sa ten //
te. Polimites assaillit huppon lanci
en / et labatit mort a la terre. Neptolo
mus et archilogus sentrebatirent bie
durement a la jouste / polidamas a //
batit palamides moult cruelement
navre / et puis le gaba et reprocha de
aucunes parolles dont il ne fut pas
de puis bien content. Philimenis aba
tit anthenor / et lemmena prisonnier
en sa tente.
freres bastars de hector / car riens ne
leur estoit impossible.
mon et le roy sarpedon joustere
dement lun co
vertu
le peut croire / car ambedeux cheire
demeurerent pasmez de la grande pa
our quilz eurent. Le roy thoas et achi
les qui parens estoient assaillirent he
ctor et luy donnerent moult de coups
dont il receut plusieurs playes
se
que ses freres bastars luy fire
si trouble de ses playes quil en sa ver
tu sadreca a lencontre de thoas et luy
donna ung coup dont il luy couppa
le nez du visage. et tantost le prindre
les bastars et le navrerent / puis as //
saillirent le roy agamenon quilz
bleceren ttellemetn quil le convint re //
porter en sa tente / et le roy thoas fut
emmene prisonnier a troye. Menela //
us contendoit fort a grever pris / et
paris luy trait une sayette e
de laquelle il le navra si dureme
le convint emporter en sa tente. mais
si tost quil eut sa playe be
tourna a la bataille pour trouver pa
ris / leq
mais eneas si mist entre deux pour ce
que paris estoit sa
sestoit desarme pour soy esventer
rier / et ainsi lemmena eneas en la ci //
te / affin que menelaus qui fort le hai
oit ne loccist.
cuida prendre menelaus / mais a sa
rescousse vindrent tant de gregois q
ne peut fournir son ente
il se fourra ou milieu deulx / desquelz
il occist tant qui les fist reculer jusq
en leurs tentes / et lors survi
cire le roy thoas /
celle jonrnee occist trois roys de grece
et dyomedes occist le sagittaire.
LE roy prian le
tin deffendit que on ne yssist ce
jour a bataille /
ses princes
venus en sa presence / il dist telles pa //
rolles. Mes bons et loyaulx amys
vous savez co
sonnier le roy thoas qui sans ce q
ons deservi est venu en nostre terre
pour nous destruire / et de fait a desja
occy lun de mes filz qui me do
douleur au cueur. Et pour ce il me se
ble bon que le faison smourir de ma //
le mort / affin de donner exemple de
terreur a ceulx qui se
envahissent / quen dictes vous. Haa
sire respondit eneas ja navienne que
vostre noblesse face telle villenie co
me il soit ainsi que le roy thoas soit
ung des plusnobles de grece /
quil peut avenir que les gregois pour
ront aucunesfois pre
auquel ilz pourroie
ment dont vous auries le plusgrant
deuil du monde / si vault mienlx co
me il me semble que gardez ce roy sa
luy mal faire / affin de le rendre pour
lun de nous se le cas avenoit daucu
des nostres estre prins. Ce conseil se
bla bon
cores leur dist le roy prian. Se vous
faictes ai
que nons les doubtons tant que ne
les oserions faire mourir / mais tou
tesfois en soit fait a vostre voulente
Ce conseil fine eneas print troylus
et anthenor et sen alerent veoir helai
ne quilz trouverent en la grant sale
dylion avecques la royne heccuba et
plusieurs autres dames de la cite ou
elle demenoit grant deuil / si la cuide
rent reconforter en luy disant plusi //
eurs parolles joyeuses. mais oncq
se
ses les gregois se plaingnoient fort
de la mort de leurs amis q
ens occioient ainsi / et se tenoie
folz deulx estre mis en telle dangier /
dont ilz se fussent bien passez se bien
eussent este conseillez.
leur avint celle nuyt une si merveil
leuse et dure aventure / car il leva si
grant vent et si gra
tentes et tugurions furent tous ver
sez par terre / et sembloit que la mer
fust saillie hors de son canal pour de
finer le monde par eaue la seconde
fois / celle fortune leur redoubla leur
deuil.
pestueuse nuyt fut passee
apparut les gregois sarmerent et p
lordo
agamenon sen alerent a le
troyens qui desja estoient yssus de
leur cite en moult belle ordonnance
estoit tout au devant le grant roy hu
pon de la risse / lequel quan tachiles
le choisit / il luy vint a le
dement que de sa lance le perca de p
en part oultre le corps
a terre Hector de ceste ave
dole
occist. dyomedes occist le roy a
Lors les roys epistropus
saillirent hector / et dist epistropus a
hector plusieurs villaines parolles.
pourquoy hector en la fureur de son
courage leva son espee trenchant / et
luy en donna si grant coup q
fendit mort a la terre en luy disant q
maintenant il alast dire aux mors
en e
avoit dit aux vivans.
moult trouble de la mort de son frere
pouruqoy il appela a soy mille che //
valiers des siens / et les enhorta doc
cire hector comme ilz voulurent fai //
re /
por quoy il luy fut necessaire de se de
sce
fort lagressoit /
quil luy abatit ung bras /
coup loccist. Eneas y survint qui en
sa venue occist le roy amphimacus /
Pour venger ces roys sassemblere
gregois en gran tmultitude et tous
a ung coup se fourrerent dedens troy
ens quilz foulerent abatirent et occi
rent en grant quantite / et tellement
quilz furent co
ceste foule occist achiles le roy philis
do
occist les roys dalpince
laquelle chose troyens recouvrerent
courage et occirent moult de gregois
qui devant eulx fuioient.
issit de troye le roy epistropus a tout
trois mille bo
rirent en la plusgrant presse des gre
gois par si grant vigueur quilz les
firen treculer bien loing / et mesme //
ment pour la paour dun sagittaire
qui estoit en leur co
occioit et grevoit els gregois. Ce sa //
gittaire nestoit point arme / mais il
tiroit ung fort arc et portoit ung tar
quois plain de sayettes. Quant les
chevaulx des gregois veoient ceste
beste venir devers eulx ilz tournoie
en fuite et desordre / tellement quil en
fist plusieurs occire /
les hommes retenir pour la paour
quilz en avoient. En cest assault he
ctor occist poliphenes ung noble duc
de grece qui forment loppressoit. Et
comme par la vertu des troye
paour du sagittaire / les gregois se
fussent retrais jusques en leurs ten //
tes. Il avint q
dicelluy par devant /
au dos / il luy convint lors monstrer
son se
voit desja perce dune de ses sayettes.
et dyomedes qui nestoit pas trop as
seur mist tout pour sauver sa vie / si
se bouta pres de la beste q
armee / et luy embarra son espee par
my le corps / tellement q
te / dont les gregois reprindrent leur
courage / et au cry de dyomedes se re
midre
tes / par telle vigueur quilz recouvre
re
jousta achiles a hector / mais ambe //
deux cheirent a terre jus de leurs che
vaulx. Achiles fut plustost remon //
te / et saisit galathee le bon cheval he
ctor / et le voulut e
hector de ce moult trouble sescria aux
troyen squilz ne laissassent e
son cheval. A ce cry vindrent moult
de chevalliers / especialement ses fre
res bastars q
arracherent des mains des gregois
galathee / et le rendiren ta hector leur
frere qui en fut moult joyeulx. A cel
le meslee fut print anthenor et e
aux tentes des gregois / nonobstant
la vertu de son filz polidamas qui a
le rescourre y fist droittes merveilles
darmes / mais il ny peut faire autre
chose. Celle journee fut moult dom
mageuses a ambedeux les parties / et
eust a
troya prian aux gregois malgre he//
ctor / de la re
thenor / et des parolles de
et hector.
LE jour ensuivant laube du
jour apparant ava
leil envoyast ses rays a enluminer
la terre sarmerent les gregois et pa //
reillement les troyens et sen vindre
ou champ ou len avoit acoustume de
assembler a bataille / cestoit entre la
cite et les tentes des e
tellement comobatu des a
parties que moult en furent mors et
occys / mais le plus des troye
nuyt survint qui les departit.
demain bien matin vindrent de p
gregois ulixes et dyomedes legatz
devers le roy prian pour impetrer de
luy la treve de trois mois. A lentree
de la cite ilz encontrerent ung riche et
puissant de troye nomme dolon au //
quel ilz prierent quil les voulsist co
duire devers le roy prian co
et trouverent le roy prian assis a son
disner ou milieu de tous ses pri
moult grant appareil de viandes /
ausquelz apres leur legacion faicte /
le roy leur respondit doulcement q
en auroit co
et puis leur seroit respo
stement.
tous dacord / excepte hector qui dist
en plain ocnseil que les gregois ne re
queroient ceste treve si non par dol
faintise / et en donnant falaces a en //
tendre
assavoir de ensepvelir leurs mors /
je vous asseure dist hector quilz no
nulz vivres / et cest la cause de ceste
abstinence / affin que tandis ilz sen
puissent pourveoir / et aussi affin q
nous despendons tousjours les no //
stres sans riens exploitter ilz nous
scaivent estre icy grant peuple
de vivres se besoing en avions mais
attendu que tant estes de nobles ho
mes tous dacord de leur do
ve / je ne vous veuil pas contredire.
mais toutesfois elles ne me plaise
point / nonobstant que par moy ne se
ront enfraintes. Entre ces treves fu
rent entrechangez thoas et anthenor
qui prisonniers estoie
gois / et lautre aux troyens.
cas q
et qui sen estoit ale avecques les gre
grois par le conseil dapolo / avoit an
cores en troye une moult belle fille
nommee briseyda / laqeulle il eust
moult voulentiers eue / pourquoy il
ma
en troye quilz priassent au roy prian
quil la peusist ravoir / comme ilz fi //
rent A laquelle requeste se condesce
dit ta
son filz qui moult aymoit la fille ne
sen pouoit contenter / ains en deme //
noit si grant deuil que oncques plus
grant ne fut veu. et pareillement el //
le nestoit a conforter / et monstroit si
gne de si p
q
e
tantost oublye. Ceste chose est hors
de nostre matiere / et aussi de ces a //
mours en a este fait un petit traicte
si le peut la veoir q
ve donques durant / hector ung jour
pour soy lolacier sen ala veoir les te
tes des gregois. Et achiles qui onc //
q
de venir en sa tente / laqeulle chose he
ctor fist voule
da moult ententivement admirant
son beau pesonnage sa force et son ho
neste maintien. Et ainsi quil se devi
sa avecq
ses qui illec lacompaignoient / achi //
les luy dist telles parolles.
ctor hector il mest moult agreable de
toy veoir icy en ma presence comme.
il soit ai
desarme / mais ancores me seroit il
plus gracieux
te pouvoie hastivement mettre a mort
laquelle chose je desire moult / je scay
en toy et en ta grande force estre gran
de puissance de combatre / attendu q
je lay sentu plusieursfois en leffusio
de mon sang et aux griefz coups de
ton espee. Et combien que de ces cho //
ses mon courage ensoit aucunesfois
traveille / toutesfois est il ancores
plus douloureux de la mort de mon
treschier compaignon patroclus que
tu as occy / car je ne laimoie rie
de moy / et tu as este celluy qui en as
rompu et fait la departie. mais tien
pour certain avant que passe lan la
mort de patroclus sera bie
toy mesmes / car il est de necessite que
de ma main meures cruelement / at
tendu aussi que je co
te ta force aspirer a ma mort. Ausq
les paroles hector doulcement respo
dit. Sire achiles se je en ta mort as //
pire et la couvoite
ne de tout mon cueur / tu de ce tesmer
veilles injustement / veu que je tien
assez memorable et recors q
p
celluy qui me persecute en hayne capi
tal / et q
en tant griesve guerre presume moy
impugner et men debouter par mort
Tu scais que de guerre ne peut pro //
ceder amour ne de hayne dilectio
ritable Amour prent son origine et
naissa
et de hayne procede hostilite / dont pri
cipale mere est la guerre / toutesfois
je vueil bien q
roles ne mespouventent en riens / ai
te dy que dicy a deux ans ma vie sau
ve je puis conduire mon espee p
bras dextre / jespoire certaineme
de puissa
seulement toy / mais a
plusgrans des gregois confondre et
occire de diverses mors selon la dispo
cisio
re. Je scay veritablement toy
les plusgras de lost des gregois
estre environnez de tresgrande folie.
car vous avez pri
a porter / que vous nen pourrez ve //
nir a chief fors par mort / et si suys
seur que tu mourras premier que ton
espee puisse aucune chose conquester
sur moy. Mais une chose te vueil di
re que se en toy sens tant de audace
de vigueur que tu presumes par tes
forces me surmo
ces princes roys et ducz de ton party
sacordent a ce et le promettent
que la bataille et tout le droit de ceste
guerre gise en nous deux tant seule //
ment / affin desviter tant grande oc
cision de ambedeux les parties / par
telles condicions que sil avient q
me vainques. moy et mes parens de
mourrons perpetueleme
cestuy regne. et de to
aumes sans jamais y riens clamer
ne calenfier /
dominacio
et de ceste convencion vous feray cer
taines et suffisantes asseura
le sacrement et co
Laquelle chose se tu le fais non poi
a toy seul prouffiteras / ains garde //
ras a tout le demeurant integrite de
vie et seigneurie avec honneur perpe
tuel. Et se par co
cre / fay seulement que tout lost des
gregois se departent de ceste terre / et
nous delaisse
cuper nostre pays. Achiles pour les
parolles dhector se commenca a es //
chauffer
re celle bataille / si saprocha dhector
en signe de seurete luy offrit son espee
pour gaige / laq
ceut moult joyeusement.
ces gregois ne voulurent consentir
la bataille dachiles a hector
lus et de briseyda.
Quant agamenon sceut ceste a //
hative de
achiles et hector / il en grant haste a
tout grande compaignie de pri
ala en la tente dachiles / et deffendit
a achiles lacomplissement de ces ar //
ticles q
ctor disa
soubzmetroient jamais en la batail
le dun seul ho
rent pareilleme
qui leust voulentiers acorde pour la
grant puissa
son filz hector. Et par ainsi fut leur
ahative ro
dolent en son courage / co
fist gaires de semblant / ai
honneste congie des gregois / il se
tourna dedens troye ou il fut receu a
grant joye.
certainement que briseyda seroit ren
due a son pere calcas qui en lost des
gregois estoit / il en mena si grant
deuil q
traimoient de tant grande amour q
durer ne pouoient silz nestoient lun
avecq
ment qua
convenoit de osn amy troylus. elle le
manda venir vers elle celle nuyt.
Quant troylus la vit / tantost les
bras estendus la courut embracer / et
estroitteme
sirent et en grans larmes et seglou //
tissemens complai
prindre
qui cause estoient de la separacion de
leurs amours / mais tout ce rie
valut / car le
gois en grant appareil au devant de
troye pour la recevoir.
issirent se
delivrerent briseyda quilz receurent
moult honnourableme
gregois y estoit venu dyomedes en
grans pompes / leq
grant beaulte de briseyda il la pri
si grande maour que oncques puis
ne la laissa / si saprocha delle et laco
paigna en devisa
q
luy dist dyomedes tout son courage
et luy revela lamour quil avoit con
ceue en elle. A quoy elle respondit en
soy excusant courtoisement que son
amour ne luy donnoit ne ottroyoit
pour ceste fois / car mon cueur nest
poi
choses q
refuser / sire dyomedes il faut con //
gnoistre p
que en la queste damour a moult da
ventures / et se joue fortune aucunes
fois des amoureux moult diverse //
ment / car aux ungs do
se / et aux autres labeurs angoisses
et aucunesfois la mort.
entendant la prudence de briseyda se
p
q
devant la tente de son pere calcas qui
la receut en gra
se mist legierement a pie et pri
me entre ses bras pour la p
do
gre de son service. En ceste descendue
luy osta secreteme
ses gantz / laq
benignement le larrecin de laimant
en luy gettant ung oeuil demy rya
dont il fut plus content que davoir
gaingne ung royaume Calcas em
mena sa fille en sa te
nes chevaliers q
sen alere
briseyda fut decoste son pere / il luy de
manda
ses qui se faisoient en troye / dont gai
res ne luy respondit / ains en coura //
ge viril luy dist telles paroles moult
fort plorant. Et co
noure seige
ainsi infatuez qui souloient ta
prisez / et ta paersonne ta
honnouree q
troyens repute co
souverain gouverneur / et qui habo
doies en tant grandes richesses
sessions / maintena
proditeur et traitre / a ta cite et a ton
pays duq
seur e
aime estre en pourete
les e
de vivre en ho
luy deffenda
ner en grant deshonneur et villenie.
certes jamais ne peus recouvrer au //
cun honneur en jour de ta vie / et si ne
seras pas tant seulement blasme en
icelle / ains apres ta mort p
siecles en seront fais livres en ton de
trime
droit abstraire et aler demeurer en au
cun lieu solitaire loing de toute con //
gnoissance que de demeurer icy en la
compaignie des ennemis capitaulx
de ton paix. Cuides tu q
te tiennent jamais pour loyal quil te
scaivent desloyal envers ton p
naturel pays / certes ce ne fut pas le
dieu apolo qui tabusa ai
une legion de dyables qui te co
rent faire ce deshonneur a toy / et vil
lenie a tes amis. Et en ce disant fon
dit en larmes aux piez de son pere / le
quel tantost la releva /
forter luy dist. Ma fille respo
cas cuides tu q
saine a ho
priser et despiter la respo
et mesmeme
lut. Certes je scay veritablement p
leurs respo
rera point longuement que la cite de
troye ne soit destruite / les nobles oc //
cis et les citoyens destruis et confon
dus / pourquoy jay esleu la plussai //
ne partie / mieulx aymant vivre icy
franc q
sapaisa ung petit briseyda / de la ve //
nue de laq
resjouys / et pardessus tous les au //
tres dyomedes q
oit durer pour lamour delle.
demain vindrent les josnes chevalli
ers visiter briseyda et deviser avecq
elle en luy demandant des nouvel //
les de troye / de lestat du roy prian de
ses enfans / et especialeme
helaine. A quoy la fille respondoit si
sagement et si prudentement q
len loerent / et luy promire
plusgra
co
et oultre ce il ny eut celluy qui au de //
partir ne luy do
elle fut moult joyeuse / et commenca
a luy plaire entre les gregois / en me
tant en oubly celluy que ung pou p
vant elle le avoit tant aime / cestoit le
noble troylus Quelle chose peut on
dire de la constance des femmes des
quelles le propre sexe et condicion est
p
pos / et en une breve heure estre varia
bles en diverses objectio
nest a ho
re leurs varietez et tricheries / atten //
du que leurs mauvais propos sont
plus volibles que len ne pourroit di
re.
hector fislt moult de proesses
des print le cheval de troylus quil en
Apres les trois mois des treves
passez lendemain au matin
les troyens sapareillerent a la ba //
taille. Et avant hector les eut ordon
nees / il sen issit tout le p
avecq
lensuivit a tout
ris a tout
plusp
royaume de perse. Apres suivit dey //
phebus a tout
ens. Puis eneas anthenor et les au //
tres fhiefz de squadres chascu
ordonnance ainsi q
establis.
unis ensemble / ilz estoient plus de
cent
histore le raconte.
grecz issit tout le premier le roy me //
nelaus a tout sept
le suyvit diomedes a tout autres
mil. achiles issit a la bataille a tout
mirent en leur ordonnance ai
agameno
stituez.
le p
a le
de sa la
cheut mort a terre.
sourdit entre les gregois grant cry /
pourquoy le roy xa
philis en gra
moult i
re
q
fure
mes achiles y fist merveilles dar //
mes / car il occist les ducz biraon
forbe q
liers. Hector a cestour fut forme
vre ou visage. mais il ne sceut oncq
q
tit arriere / afin de sa playe esta
Mais qua
re avec ses dames dessus les murs /
il eut gra
due / si se remist en la p
cry telleme
differa
cioit ou navroit a mort. En ceste em
prai
main dachiles / auq
coups q
achiles leq
une forte lance dont il courut sus a
hector / mais il ne le peut mouvoir /
et hector luy do
sur le heaume q
tourdy / no
et luy dist. achiles achiles tu conte
a moy approcher / mais je vueil bien
q
co
troylus y survint a grant co
de bons chevalliers q
eulx et les dep
dice des gregois. car il y en mourut
plus de cinq cens / pourquoy ilz fure
constrains de reculer et prendre terre /
A leur secours vint menelaus a tout
trois mille co
des troyens vint le roy ademon qui
jousta contre le roy menelaus / et la
batit jus du cheval navre ou visage
et le prindrent luy et troylus / et leus
sent emmene se dyomedes ne leust si
rade secouru a tout grant multitude
des siens. et abatit troylus en son ve
nir / et print son cheval quil envoya
prestement a samie briseyda / et luy
fist dire par le message que cestoit le
cheval de so
abatu par sa proesse / luy priant que
doresenavant elle le tenist poru son
amy. Briseyda moult joyeuse de ce
present dist au messagier quil desist
a son seigneur q
celluy qui si noble present luy envoi //
oit et qui de si bon cueur laymoit.
Quant dyomedes sceut ceste respo
ce / il neust pas voulu estre empereur
du monde /
cueur que co
rit en la presse de ses ennemis par si
grant courage quil en sa venue en oc
cist plusieurs / mais les troyens qui
plusfors estoient luy contrestere
lement quilz le fire
aux tentes des gregois / et les eusse
tous occys et mis a totale destructio
se agamenon ne leur fust venu a se //
cours a tout le demeurant des gre //
gois / pourquoy reco
bataille et recouvrerent terre et mes //
mes rebouterent les troye
a leurs fossez.
a la rescousse a tout grant nombre de
chevalliers ou il fist moult daperti //
ses darmes. Dyomedes luy courut
sus a la lance / mais polidamas le
rua par terre / et pri
na a troylus q
lus mo
vint achiles co
voulentiers le receut / et de fait aba //
tit achiles jus du cheval / leq
gens remonte assaillit de rechief troi
lus a lespee a quoy il se deffe
lamment. En ces entrefaictes sur //
vint hector a la venue duq
mors des ennemis plus de mil q
fendoient achiles / lequel estoit si op
presse que apeine se pouoit il deffen //
dre /
roy thelamon et le duc dathenes ny
fussent survenus a tout leurs gens.
qui estoient en grant nombre. Ilz le
remire
grande peine / lors vint la nuyt q
departit. En ceste maniere fut co
tu par lespace de trente jours co
elz / ausquelz fut hector ancores na //
vre ou visage / et six de ses freres ba //
stars occis / pourquoy le roy prian re
quist au roy agamenon les treves de
six mois qui voulentiers luy furent
accordees.
six moys hector fist garir ses playes
et le roy prian fist assembler ses filz
bastars.
DUrant lespace de six moys q
les treves durere
malade de ses playes en la riche sale
dylion / lesquelles il fist saner et ga //
rir au plustost q
visiter et solacier heccuba sa mere an
dromacha sa fe
et toutes les autres damoiselles qui
illec estoie
frigien q
que verite royale. toutesfois il laffer
me lavoir veue ainsi quil le descript.
Ta
ses
tures chascu
la mort / desq
mais p
esses de ses filz hector et troylus Dio
medes q
de briseyda demeuroit en sa te
goisseux et si e
oit jour ne nuyt.
re et le me
co
Souvent aloit vers elle et la reque
roit jusques aux larmes effondre q
le eust de luy mercy / et que consentir
voulsist a son sauvement / mais la
dame qui fine
doit a
tie desespoir / affin de le plusfort enla
cher aux jeux damours / par quoy il
ne se savoit ouq
ou a lottroy / toutesfois espoir le vai
quissoit en fin
que ce q
reuse nestoit fors honneste vergou //
gne qui la constraingnoit a ce faire /
pour eschever la bouche des mesdisa
hector de ses playes bien gary. recom
menca la bataille aux ordonnances
acoustumees ta
lautre qui dura par lespace de douze
jours continuelz / ausquelz furent
moult de nobles hommes
et troye
reuse. En ce te
que de lo
reil / pour laq
leschauffement des gregois q
en leurs te
pa une mortalite si grande e
quilz mouroient en grant no
difference. Pourquoy le roy agame
non enovya ses messagiers requerre
au roy prian treves pour tre
affin densepvelir les mors / et garir
les malades Lesquelles le roy prian
leur ottroya benignement par le gre
de ses princes.
dhector de la mort de son mary / et co
ment il fut occy p
Les tre
sez sappareilla chascu
demain se trouver a lencontre de son
ennemy. mais celle nuyt androma //
cha la femme dhector qui dormoit en
son lit songa ung songe de merveil //
leuse ave
ce jour a la bataille / il ne pourroit es
chapper quil ne fust occy.
ceste dame deux filz de son mary he //
ctor /lainsne no
reme
cond q
voit nom astromatus Andromacha
de ceste mauvaise vision sesveilla et
en grosses larmes le raco
qui decoste elle gisoit / luy priant que
sur toute lamour q
sist ce jour a la bataille. De celle cho
se la blasma fort hector / disant q
songes nestoient que mensonges / et
que homme de sain entendement ny
devoit adjouster foy. Qua
macha la noble
vit que par celle maniere ne pourroit
empescher son mary daler en la ba //
taille / elle se leva par matin / hector
moult fort dorma
le roy prian auquel elle apres quelle
luy eut dicte sa vision. depria quil ne
souffrist ce jour son filz hecor aler en
bataille / pareilleme
cuba sa mere q
e
venu hector se leva
tailles en la maniere acoustumee /
mist troylus son frere au front deva
eneas paris polidamas le roy sarpe
don et le roy epistropus / le roy phili
menis / et apres tous les autres cha //
scun en son ordre. Le roy prian ma
a hector quil ne fust si hardy dissir ce
jour a bataille / pourquoy hector fut
moult trouble de ceste deffence
a sa fe
que cestoit par elle quil demeuroit et
quil seroit tenu pour recreant de ses
ennemis / et quil nosoit issir a batail
le /
venoit de par elle / toutesfois et no
stant la deffence paternele si se fist il
armer. Et qua
arme elle print son petit filz q
a ses piez / luy depriant que au moi
se pour son pere ne pour elle il ne nou
loit avoir pitie quil eust pour son per
tit filz innocent / affin q
ne mourons de mort amere ou ne soi
ons e
estrange pays. A ce point survindre
heccuba sa mere helaine
soeurs qui se getterent a ses piez luy
priant quil ostast ses armures et na
last ce jour dehors / mais oncq
leurs prieres ne sen meut / ains desce
dit du palais ainsi arme co
monta sur son cheval /
de la porte / ne fust le roy prian son pe
re q
nes choses et dautres q
ner / mains oncq
mer.
soient estoit la dehors la bataille fie //
re et mortelle e
ens. Dyomedes jousta contre troy //
lus moult durement et tant se do
re
se neust este menelaus q
q
de frigie / et leust prins et emmene se
eneas ny fust venu q
voulure
force de son bras len garantit et occist
moult de ceulx q
vi
combatans et jousta contre polida //
as q
vrit tant quil fut remonte.
vint paris / et achiles vint de lautre
part qui a tout ses hommes darmes
se fourra entre les troyens par si gra
de vigueur quil les fist fuyr jusques
aux fossez de leur cite. En celle chace
occist achiles margariton ung des
filz bastars de prian. Quand hector
sceut ces nouvelles il cuida forsener
en son courage de la douleur quil sen
fit / obprobria
demeure / si fist prestement lacher so
heaume monta sur son cheval / et ha
stivement issit a la bataille ou en sa
venue il occist deux ducz gregois /
cestassavoir coriphus et bastidas /
puis se mist en la p
comme ung lyon entre moutons ou
il occioit a dextre et a senestre / et a
brief dire rie
que qui de son espee estoit attaint il ne
le co
gois tournere
suivoit en les abatant et prosterna
mors a la terre / apr les proesses dhe
ctor retournere
le. Les gregois emmenoient polida
mas priso
qui occist ceulx qui le detenoient / e
lesquelz il occist ung gra
me leocides.
le desroy et la grande occision que he
ctor demenoit entre les gregois en oc
ciant les plusnobles indiffera
il pe
gois jamais nauroient victore / ai
seroient tous confundus par sa mai
si luy courut sus /
fort et puissant duc gregois nomme
polibetes qui estoit venu en celle ar //
mee pour lamour de luy. et il luy a //
voit promis de lui do
mariage / mais hector occist icelluy
duc en la presence dachiles. Pour ve
ger la mort duquel il assaillit hector
par grant ire / mais hector luy getta
ung dart bien ferre duquel il luy fist
une gra
convint issir de la bataille pour ben //
der sa playe. et puis retourna a tout
une grosse lance en propos doccire he
ctor sil le pouoit rencontrer.
ces choses avoit hector prins ung
moult riche baron de grece moult coi
tement arme / et pour le mener hors
de lost plus a son ayse / il avoit rege
te son escu derriere so
poitrine descouverte / et sen aloit non
pe
tel ennemy / car il le cuidoit estre ale
en sa tente pour les playes bender.
Achiles q
la lance en la poitrine /
batit mort a la terre.
hedemon vit hector mort il assaillit
achiles en la v
reporter en sa tete dessus son escu /
Lors poru la mort dhector p
troyens le courage et sen retournere
en fuyant q
leur cite porta
cris et douloureux gemissemens.
ons que firent les troyens de la mort
dhector / et de sa riche sepulture.
QUant hector fut mort et ap //
porte en la cite de troye. il nest
cueur dhomme qui sceust pe
gue q
lamentacions piteuses que demene //
rent en la cite de troye les habitans /
hommes
avoir p
aux dieux / que davoir perdu hector
Et disoient et crioient publiqueme
que doresenavant ilz avoient perdu
tout lespoir quilz avoie
re de leurs ennemis / et en la tuicion
et deffence de leurs corps et de la cite.
Et quant ilz eurent treslongueme
demene leur deuil / les princes et no //
bles protere
lion / lequel quant le roy prial lapp
ceut / il cheit pasme dessus
meure mort se on ne leust oste a force
la demenerent ses freres ung si gra
deuil que ennuy seroit a le descriptre /
Que peut on dire du deuil q
nere
sa femme / cassandra et policena ses
deux soeurs / certes on ne sauroit ex
primer les pitoiables lame
les en firent / car les unes ap
tres / et souvent toutes ense
merent dessus le corps dhector / dont
a peine se vouloient laisser traire ar
riere. Enfin fut remo
an que le corps ne pouoit longueme
estre sans corrupcio
estoit de brief pourveu par aucune se
pulture. Le roy fist ta
stres moult exp
re / lesquelz ou temple dapolo firent
quatre colompnes eslevees de fin or.
au dessus desquelles il y avoit ung
riche tabernacle aorne de moult de ri
ches pierres precieuses /
cornes du tabernacle estoient quatre
ymages dor a maniere de angles /
ou milieu dudit tabernacle estoi tune
statue dor faicte a la semblance dhe //
ctor ayant la face tournee vers les
gregois / et si tenoit en sa mai
pee co
gregois / dedens laq
le corps dhector duquel on avoit vui
de la teste / et y avoient les maistres
mis ung basme p
sarroustoit et e
pourriture / et p
estoit vestu de ses meilleurs habis et
pouoit longueme
pour la vertu de ce blasme / mais il le
faloit souve
stroit a ceulx qui veoir le vouloient
stres une la
car elle ne pouoit estai
on une closture affin que on ny alast
que par congie. En ce temps ordon //
na prian plusieurs prestres pour ser //
vir dieu
na de gra
princes le vindrent veoir : lesq
le venger salyerent aux troyens
firent mai
ge y dura. Ainsi fina hector fleur de
la chevalerie de son siecle.
agamenon aux princes de grece pour
la mort dhector
duc des gregois.
Entre ces chsoes le roy agame
non assembla en sa te
les princes de grece et leur dist en au //
diance. Mes amis seingeurs et com //
paignons en ceste besoingne nous de
vons rendre graces aux dieux hum
blement et devoteme
voulu nostre fier adversaire et tres //
fort ennemy estre occy par la mai
chiles / car tant comme il fust demeu
re en vie jamais navions esperance
davoir victore de noz ennemis / que
peuent desormais esperer les troye
fors leur destruction / et par contrai //
re nous devons et pouons esperer de
avoir deulx la victore / mais pour ce
que achiles est forment navre et quil
ne pourroit aler en bataille / sil vous
semble bon nous demanderons tre //
ves de deux mois / affin que tandis
il et les autres puisse
playes. et que nous puissons en ce te
ner sepulture a noz mors
leurs Ce conseil sembla bon a tous
par quoy ilz envoierent leurs messa
ges devers le roy prian quilz trouve
rent en son palais ou il demenoit si
grant deuil pour son filz hector que
merveilles seroit a lescripre.
lut de primeface regarder les gregois
ne entendre a leurs requestes / mais
par le conseil des princes qui decoste
luy estoient / il ottroya les treves de
deux mois / dura
palamides tousjours murmuroit
de la seigneurie dagamenon / et com
me ilz estoient ung jour tous ensem
ble / et palamides parloit de celle ma
tiere / luy respondit le roy agameno
comme sage et prudent en la presence
de tous les princes illec assistens / et
luy dist.
jaye gra
ma baillee pour conduire cest ost des
le commenceme
combien que ce ne fut pas a ma re //
queste / et que ny aye aucun prouffit
ne aucun acquest / mais tousjours
y ay mai
le fin q
et nostre emprinse ne nous soit fru //
streee Certes je veuil bien que tu sa //
ches q
le gouverneme
crains homme qui me puisse accuser
que par mauvaistie ou negligence
je y aye deffailly. et se tu ne donnas to
consentement a mon election / ce nest
pas chose a merveiller / car tu nestoi
es pas a
tres ains ny venis quil ne fust deux
ans passez / pourquoy se on teust at
tendu / a
dathenes / Et affinq ue tu cuides q
je soye joyeux ou desirant davoir tel
honneur je suys content que ung au
tre y soit esleu et que on me departe de
celle peine.
eust mis fin a sa parolle / il fist publi
er par tout lost que chascun fust len //
demain au matin devant sa tente au
parlement. Le matin venu agame //
non oyant tous leur dist. Mes freres
sent la cure de ceste besoingne a gra
travail et solicitude pour la condui //
re en bien / telleme
dieux jen suys venu a ho
a maintenant.
bien convenable et rayson le veult q
une universite ne respo
a ung seul chief / mais est licite que
chascun si e
ce aussi que jay longueme
cest ost / je vueil que nous eslisons
ung autre qui a son tour le conduise
discretement.
non finee / chascun sacorda a icelle et
moult le louerent de sa prude
quoy ilz esleurent tous dun commu
acord le duc palamides leur gouver
neur / et lors chascun le remena en sa
tente.
ses playes fut moult courouce de cest
entrechangement /
delaisse le gouvernement de agame
non / disant devant tous ceulx q
nouvelles luy avoient apportees q
palamides nestoit pas pareil a aga
menon en sons ne en discrecion et que
on ne deveroit pas avoir cha
pour ame
que tant de princes lavoient acorde /
il si consentit / mais ce fut a regrait /
et ainsi demeura palamides condu
cteur de lost des gregois.
ger la mort de son filz hector issit a la
bataille / et de lanniversaire dhector
ou achiles fut.
Quant les treves de deux mois co
an so
en grans pleurs et gemissemens de
tous les princes troyens / pour ven //
ger la mort duq
ves faillies / daler mesmes en la ba //
taille.
dres a maniere de bon chief de guerre
co
fust / si estoit il homme magnanime
et de grant courage.
compaignie
liers deslite / puis le suyvirent ses en
fa
as / polidamas / et brief chascun p
ne ordonnance yssit a tout ses hom //
mes en son ayde /
ste fois issit de troye plus de cent et ci
quante mille hommes. Prian renco
tra ou fro
q
de perse qui compaignon estoit de pa //
ris fut occy p
thenes qui lencloire
Paris en demena grant deuil /
le corps richement ordonner puis le
renvoya en son pays en grans po
Le roy prian fist en celle journee mer
veilles de son corps / mais la nuyt
survint qui les departit.
bien matin envoya le roy prian aux
gregois pour avoir treves / mais on
ne treuve point de combien de temps
elles furent ottroyees / car lanniver
saire dhector approchoit ou on devoit
demeurer par
apres lesquelz on devoit celebrer les
funerailles en gra
lors la coustume entre les roys et pri
ces. Durant ces treves les gregois
les troyens pouoient aler entre lun
lautre ou bon leur se
il vint ung jour voulente a achiles
daler veoir lanniversaire dhector en
troye. si sen ala priveement et desar //
me ou temple dapolo ou on celebroit
la feste / ouquel il trouva plusieurs
ho
de tout sexe q
la mort de leur seigneur devant sa se
pulture que on pouoit veoir de tous
costez tout entier comme sil vesq
par la force et vertu du basme.La es
toient venues la royne heccuba et po
lixena sa fille qui moult belle et gra
cieuse estoit a grande compaignie de
nobles dames q
cheveulx epars pardessus leurs es //
paules / et demenoient trop merveil
leux deuil. Et toutesfois combien q
la damoiselle polixena demenast
gra
grande beaulte / ains aperoit ta
le et tant bien coulouree /
ses membres / quil se
re leust faict pour souhaiter Qua
achiles eut bien avise polixena / et co
sidere le bel estre / sa gente maniere et
honneste contena
mes que oncq
veu si belle damoiselle ne mieulx for
mee / attendu aussi quelle estoit ve //
nue et descendue du plusnoble ligna
ge du monde.
vre dun dart que venus la deesse da
mours luy empraint au cueur si tres
affectueuseme
cessoit. Et tant plus la regardoit de
tant plus la desiroit et imprimoit en
son cueur / et brief il en fut si afolle q
a autre chose ne pe
menger ne dautre soulas navoit cu
re / et de fait se tint ou temple jusques
aux vespres tant comme les dames
y furent Et quant elles se departire
achiles convoya polixene de leuil ta
longueme
celle douleur sen retourna achiles en
sa tente / et quant il fut couche il non
ayant puissance de dormir / retourna
plusieurs choses en son courage. mai
tenant disoit en soy mesmes que onc
ques les plusfors du mo
ent sceu vaincre / et maintenant une
josne pucelle
tellement entreprins quil en perdoit
sens et courage / et de fait nestoit me //
decin qui de ce le sceust garir / fors elle
mesmes Et si congnois ou au moi
len doubte que ma priere / ma force /
ne ma richesse ne la pourroie
voir a ce quelle eust pitie de moy.
ne scay disoit il quelle malaventure
me constrai
de hayne mortelle et a bon droit / car
je luy suys venu courre sus
desja occy plusieurs de ses parens / et
mesmes so
tant. Certes je ny voy remede. com //
me elle soit la plusnoble du monde /
A ce mot se retourne vers la paroy
sur son coste / et comme
a soy complaindre et luy decouroie
des yeulx larmes chaudes en grant
foison / et ne cessoit de penser comme
il pourroit parvenir a lamour de la
belle dame polixene / mais il la cela
ou mieulx quil peut en son courage.
sage obtint lamour de polixene par
heccuba sa mere /
fist quil ne tint en riens.
EN celle mesmes nuyt pensa a
chiles que le mati
ung sien secretaire devers la royne
heccuba pour taster sil pourroit en fai
sant departir lost des gregois avoir
polixene sa fille a femme. Comme
pense lavoit achiles ainsi le fist.
apres ce q
sagier / elle luy respondit assez discre
teme
oultre et p
du monde. quelle donneroit ceste cho
se a congnoistre a son seigneur le roy
et quil retournast au tiers jour / et el
le luy en donneroit response.
ne sen vint vers son seigneur / et luy
exposa la charge du messagier achi
les. Le roy baissa la teste / et par lon
gue espace ne sonna mot / puis dist /
O ma compaigne comme ce me se
ble dure choses de recevoir en amistie
celluy qui tant nous a offence qt qui
nous a oste la lumiere de noz yeulx
en occiant nostre treschier filz hector
et a en cestuy murdre donne occasion
et esperance davoir de nous la victo
re. Mais toutesfois pour eviter plus
grant peril / et affin que mes autres
enfans me demeurent en vie et que
nous ayons repos en nostre vielles //
se / je me co
le / par telle condicion quil fera tout
premierement ce quil a promis sans
aucune decepcion. Paris sacorda le //
gierement a ce / pour ce q
touche de re
venu revi
quel hecuba dist par ordre tout ce que
son seigneur avoit co
promis avoit Ceste chose raconta le
messagier a achiles son seigneur do
il fut moult joyeux / mais moult re
stoit ancores a faire / car il cuidoit q
par ses parolles et proesses q
faictes se deussent les gregois depar
tir / mais non feront. Achiles doncq
pour parvenir a ses fins assembla p
le gre de palamides tous les princes
de grece en parleme
Mes amis
point aucunesfois en vous mesmes
comme
et seulement pour recouvrer la fem //
me menelaus nous avo
terres noz pays femmes et enfans
sommes venus en ceste estrange ter //
re ou nous avons porte grans dan //
giers de noz corps / espandu le sang
de plusieurs roys et pri
mesmes en ay espa
avenu se ceste follie neussions enco
commencee.
grant pris quil en convienne mourir
tant de nobles hommes / et aussi me
nelaus peut recouvrer a sa voulente
des femmes aussi nobles comme el //
le est / et si vous donne a congnoistre
que ancores sont en troye de bons co
batans / car troylus ne vault gaires
moins dhector / duquel il nous doit
suffire lavoir occy / et par ce retour //
ner en noz pays par honneur et no //
blesse
fort les princes / et contredire
les / disans que ceste honte ne feroie
pour la mort du derrenier gregois /
dont il fut si courouce quil dist q
mais armes ne porteroit pour ceste
querelle / et oultre ce deffendit a ses
mirmidons quilz nalasse
bataille.
expirees il recommencerent dambe //
deux les parties la bataille acoustu
mee / en laquelle deiphebus occyst le
roy cresus dagreste / et palamides oc
cit deiphebus / puis paris en la ven //
gance de son frere occist dune saiette
entoxiquee palamides / pourquoy
les gregois furent rboutez en leurs
tentes et leurs nefz jusques a no
de
ra et continua par
dommaige des gregois pour labse
ce dachiles / pourquoy ilz dema
treves de deux mois qui leur furent
ottroyees pour e
durant lesquelz vindre
les agamenon ulixes et dyomedes
pour le cuider induire a faire la guer
re et le secourir / mais oncques ne le
sceurent esmouvoir et brief neust este
le traitre calcas les gregois eussent
pacifie aux troyens et sen fussent re //
tournez sans plus avant proceder /
mais il leur promist bresve victore p
la responce des dieux.
deux mois passees / ilz retournere
a bataille en laquelle troylus faisoit
droittes merveilles. si faisoit dyome
des auquel troylus jousta / et laba //
tit par terre moult mort navre / et luy
reprocha lamour de briseyda samye.
Menelaus le cuida ve
lus labatit par terre / et le navra de
perilleuse playe / paruqoy eulx deux
fure
tentes. Agamenon y survint qui sa //
dreca a troylus / mais il fut rue p
re. La nuyt vint q
le pour ceste journee / pourquoy aga
menon envoya devers le roy prian
pour avoir treves de six mois qui fu
rent accordees / do
murmuroient / disa
trop longues.
vers jours se firent ou les gregois p
dirent moult de leurs gens / et de la
mort du noble troylus.
LEs treves de six mois dura
briseyda contre la deffence de
son pere le faulx calcas sen ala visi //
ter dyomedes en sa tente ou il gisoit
de la playe que troylus luy avoit fai
cte / duq
et lavoit do
que incontinent q
luy ottroyroit la jouyssance de ses a //
mours sans plus le faire languir /
Entre ces choses vi
achiles / avec luy le duc nestor q
moit moult / et co
daler a la bataille / si leur ottroya il
ses gens dont ilz len remercierent et
sceurent bon gre / puis sen retourne //
rent.
pireees. agamenon ordo
les acoustumees / auquel achiles en
voya se smirmidons habillez dune
enseigne vermeille / affin deulx e
congnoistre. Troylus y vint a tout
ses troye
car en son venir il abatit le duc dathe
nes p
dons desquelz il fist grande occision.
mais ilz luy occirent son cheval des //
soubz luy / et sefforcoient de le pre
quant paris y vint a tout ses freres
bastars qui remirent troylus a che //
val / et en son ire en occist grant nom
bre tellement quil fist reculer les gre
gois en les prosternant et decoppant
jusques en leurs tentes /
trousse troylus print cent nobles che
valliers quil envoya prisonniers de
dens troye. La nuyt venue les mir //
midons desq
navrez retournerent a la te
seigneur achiles / et luy co
proesses que faisoit troylus / et q
duroit lo
la fleur et noblesse de grece. Achiles
pour ces nouvelles eut plusieurs co
sideracio
tres / lune fois pensoit a venger ses
ho
te de polixene : et aux promesses quil
avoit faictes au roy pria
a mariage / et ainsi ne savoit quil de
voit faire / toutesfois il demeura en
propos de tenir ses promesses
niroit en bataille. Lendemain issire
troyens et gregois a bataille / laq
fut a merveilles dure et mortelle
pour les gregois / car troylus et ses
freres les assaillirent si vigoureuse
ment quil les firent par force rentrer
en leurs tentes ou ilz les occioient a
voulente co
ble / dont le cry sourdit si grant e
les fugitifz q
la tente dachiles / lequel demanda a
ung des sie
noit navre q
q
gois / et les affoloient deden sleurs
tentes / et q
fe
seurement / mais p
de cinquante mille troyens qui vous
occiront desarme comme recreant / et
desja ont ilz occy la pluspart des no //
stres /
se ne les secourez. A ces parolles fre //
mist achiles / et plai
bly lamour de polixene et les p
ses q
prestement armer / mo
val comme forcene se fourra e
ennemis co
il en son venir fist grande occision.
aux coups quil donnoit / il sadressa
vers luy /
de son espee q
de playe / pourquoy il fut constraint
de no
jours. Troylus fut navre p
mais non pas si fort quil lavoit enta
me.
jours ou p
ties.
avoit cassee sa foy / et q
messe avoit este a la bataille
il en eut grant deuil / pourquoy il en
dist de grosses parolles a sa fe
cuba / disant quilz lavoie
cevoir.
moult troublee / car desja avoit elle
mis en son cueur les proesses dachi //
les / et voulentiers leust eu a maria
ge.
ouq
playes q
ouq
pourquoy ung jour il asse
midons / et leur co
disse
a la bataille q
lus / et le detenissent sans occire jus //
q
roit gaires. Ceulx luy p
ainsi le feroient.
mois faillies / convindrent a la ba //
taille gregois contre troyens ou troi
lus fist en son venir droittes merveil
les darmes / et ny avoit q
resister tant q
ses mirmidons qui tant agaitterent
troylus quilz le
desq
pour aco
maistre / ilz se tindre
lus ne peut o
car ilz luy occirent premierement so
cheval / et puis le navrerent en plusi
eurs lieux / et luy arrachere
me et sa coiffe de fer / toutesfois il se
deffe
q
il estoit enveloppe ou milieu de ses en
nemis : sans ayde et desarme luy vi
achiles facteur de ceste honteuse be //
soingne / qui luy trencha la teste
getta e
print le corps et latacha a la queue de
son cheval / et le trayna en ce poi
my lost a la veue de tous.
voie p
ter party / ne me monstrer p
chant mon recueil / je te blasonneroie
tel co
bien dire sauve ma promesse q
neur a lieu de tenir sa court. tu ne dois
avoir siege. Le roy menon aya
douleur au cueur de veoir faire ceste
villenie a ung noble chevallier vint
a pointe desperon contre achiles / leq
il navra a playe. et cuiderent ses ge
quil fust mort / toutesfois il fut porte
en sa tente ou il revi
ry jura la mort de menon / et co
da a ses mirmido
q
et illec survi
ava
longuement. Quant les troye
re
troylus et de menon / ilz sen fuirent
en troye en grande confusion
cuba sa mere occist achiles et archilo
g
occirent lun lautre.
Pour la mort de troylus mene //
re
ens grant deuil. le roy prian sa fe
et tous ses enfa
les princes q
re
q
troylus / ilz navoient doresenavant
espoir de contrester a leurs ennemis.
Le roy prian dema
sevelir les mors q
durant lesquelles il ensepvelit hon //
nourablement le corps de troylus et
du roy menon.
se pouoit appaiser de la mort de ses
filz / pourquoy elle pensoit et ymagi
noit diverses manieres p
le se peust venger dachiles qui si trai
treusement les avoit occis / quant at
tendre ne les osoit de beau fait. Fina //
blement elle appela paris en secret et
luy dist.
ce traitre achiles a occy tes freres en
trayson qui avecq
soulas de ma vie /
p
stre faulx et p
semble bon et juste q
les a occys en trayson / on luy fist du
pareil et je te diray comment. Le ma
leureux ma plusieursfois requis da
voir ma fille polixene ta seur en ma
riage / dont je luy en ay donne espera
ce sur les promesses quil me promist
et dont il a faulsement menty et fail
ly sa foy. Jay propose de luy envoier
un secret messagier quil vienne par
ler a moy ou temple dappollo / ou je
vueil que tu soies en aguet a bo
paignie de chevalliers /
et garde bien quil neschappe vif. Pa
ris respondit que voule
se prouveit de vingt chevalliers aus //
quelz il se fioit / et avec eulx se tapit
ou te
apperceu. Tantost que achiles ente
dit le messagier de la noble royne
heccuba il se p
luy archilogus le filz du duc nestor.
sen vindrent secretement bouter ou te
ple dapollo ouquel prestement leur
courut sus paris
qui navoit autres armures que son
espee se deffendit longuement / et oc
cist plusieurs de ses ennemis / mais
a tous ne peut contrester / pourquoy
il y fut occy et son co
gus aussi. Leurs corps fure
spectacle de tous les troyens au de //
hors du temple pour estre regardez
de tous les troyens / affin quilz repri
sent courage de veoir leur capital en
nemy mort. Agamenon requist da //
voir les corps dachiles et darchilog
et prian leur rendit. Puis asse
a
pinions furent retournees / Car les
ungs disoient q
ilz estoient deffendus estoit deffail //
ly / ilz ne pourroient venir a chief de
leur emprinse / et conseilloient deulx
retourner en grece sa
re. Les autres conclurent de parfai //
re la guerre / especialement le duc ne //
stor / car il vouloit a toutes fins ven
ger la mort de son filz archilogus / et
par le co
querre pirrus le filz dachiles q
nycomedes son ayeul nourrissoit. car
p
re. Ta
car treves estoie
le ajax ala ung bras nu p
cuidance / nonobsta
pertises darmes celluy jour sur les
troyens / et tellemetn q
ner le dos / mais quant paris le veit
faire tel desroy des siens / il luy tira
dune sayette envenimee p
stez si rudeme
venin qui le devoit occire / mais tirer
ne la voulut ta
qui traicte luy avoit / et tant quist pas
ris quil le rencontra / auquel il dist /
Tu mas occy de ta syette e
mais ava
si irons ensemble aux dieux denfer
conter noz raysons de tant de nobles
hommes qui sont icy mors a ta cau //
se. Et en disant luy donna tant de
coups ou visage quil loccist / puis ti
ra la sayette / et se laissa cheoir mort
empres luy. Ilz estoient cousins ger
mains / mais ilz sentrehayoient de
hayne mortelle comme il app
troyens emporterent paris en troye
moult hastivement / Car ilz furent
chassez par les gregois jusques de //
dens leurs portes quilz fermerent et
sencloirent dedens la cite quilz nissi
rent par lo
ent desperance de contrester aux gre
gois leurs mortelz e
les jours les occioient / veu que tous
les filz du noble et puissant roy pria
estoient mors. De la mort de paris re
nouvela le deuil entre heccuba et ses
filles / et especialement de dame he //
laine qui lors se clamoit la plus mes
chante de toutes les femmes du mo
de / puis quelle avoit perdu son chier
amy paris / et lamour de son mary
menelaus. Le roy pria
ris en riche sepulture ou temple de ju
no.
vint damazonie avecq
les pour veoir hector quelle trouva
mort. et des proesses quelle fist co
les gregois.
ONques p
ap
les portes de troye ouvertes / et ne fai
soient les troye
rer les p
q
les qui de brief leur estoie
roy agameno
aupres des murs mandoit journele //
ment la bataille au roy prian / mais
il se tenoit tout quoy en son palays /
attendant le secours des amazones
co
ma
min pour luy venir a secours.
veoir icelluy hector dont renommee
estoit p
esses / mais qua
arrivee / et q
p
deuil / q
appaiser / et ancores plus quant elle
en eut veu la figure apres le vif / co
me il estoit pose ou temple dapollo /
Et ap
a elle / elle jura q
le le vengeroit / si fist tantost armer
lantes en guerre Les princes eneas /
anthenor / polidamas / le roy phili //
menis. et plusieurs autres luy pro //
mirent compaignie. si sarmerent
sirent aux cha
thasilee jousta au duc menesteus da
thenes q
vae q
Puis jousta a dyomedes q
et luy osta lescu du col quelle donna
a une de ses fe
vit les app
celle royne / il sadreca contre elle a la
jouste / et elle le rencontra par si gra
courage quelle labatit p
emmene prisonnier se neust este dyo //
medes qui lempescha.
la royne a ses pucelles / et celles a ce
cry luy vindrent toutes a ung fais //
et elle ainsi acompaignee se fourra.
par tel air e
occioit de toutes p
reculer jusques en leurs tentes ou ilz
se mucoient
vies sauver.
este les gregois vaincus / se ne fust
la nuyt qui departit la bataille Lors
retourna la royne pa
ou elle fut receue a si gra
re comme selle fust deesse e
cieulx. Ancores nestoit point retour
ne menelaus qui amenoit pirrus le
filz achiles / pourquoy les gregois
estoie
soubz qui ralier / mais quant ilz fu //
rent venus en lost les gregois fure
si rasseurez comme se achiles vesq
ancores. Les mirmidons que son pe
re souloit mener se mirent soubz luy
moult resjouys de sa venue. Agame
non thelamon et dyomedes le firent
chevallier / et le revestire
de son pere achiles. Le
troye
veau chevallier vint a lencontre / le //
quel en son venir rencontra polida //
mas / auq
mais le roy philimenis y survi
les separa. auquel pirrus jousta
batit par terre / et leust occy sil neust
este rescous de ses ge
ses vint a la bataille la royne pan //
thasilee avecques ses pucelles qui de
premiere venue se fourra dedens les
mirmido
grande occision. Lors y survint the //
lamon qui abatit la royne a terre /
mais elle luy do
le fist tomber decoste elle.
celles les remirent a cheval hastive //
ment / puis se bouta de rechief entre
les mirmidons q
lamour de leur maistre qui avoit oc
cy son amy hector / et tant y fist quel //
le rescouit le roy philimenis quilz de
tenoient prisonnier.
rus vit ses gens ainsi fouyr / il leur
escria quilz devoient avoir grant ho
te quant ilz se laissoient ainsi vain //
cre par femmes. Lors saprocha pan
thasilee de luy / et luy reprocha com //
me
son et troylus pareilleme
tout le monde luy en deveroit cour //
re sus.
tant ire quil courut de sa lance contre
elle / mais elle le receut par telle ra //
deur quelle labatit par tellre. Et luy
donna plusieurs coups de son espee
Entre ces choses et par la proesse de
la royne fut le roy philimenis deli //
vre des mains des mirmidons /do
il en rendit graces aux dieux et a la
royne panthasilee.
rus.
Lendemain par matin les troy
ens en lordonnance acoustu //
mee sen issire
lir leurs ennemis. ausquelz resister
les gregois ordonnerent leur batail
le.
glacon filz danthenor et frere de po //
lidamas dune autre mere auquel il
donna si grant coup q
a terre. La royne panthasilee qui eut
veu ce coup assaillit pirrus par telle
vigueur q
main a main sentrebatirent si fiere //
ment quilz sembloient deux lyons
forsenez. Lors survindrent ta
dune p
tez. Polidamas pour ve
de son frere occist ce jour moult de gre
gois / et navre et fire
luy et panthasilee que les gregois ne
les osoient plus attendre. et de fait se
mettoient en fuite quant agamenon
pirrus dyomedes et thelamon y sur
vindrent qui les ralierent et les fire
retourner ariere a la bataille qui fut
a merveilles mortelle / mais la nuit
vint qui les departit. Et lendemain
fut prinse une treve dun mois pour
ensepvelir bien dix mille ho
dune partie co
occys depuis la venue de la royne pa
thasilee / et elle mesmes avoit perdu
grant foison de ses pucelles. Les tre
ves dun mois faillies recommenca
lestour moult fier et mortel / car la
royne panthasilee jousta si fiereme
contre pirrus q
et le navra ou corps si rudement que
le tronchon y demeura / dont on cui //
da quil fust occy / toutesfois il ne fist
conte de celle playe / ains se mist en a
gait tant que ses mirmidons eure
enclos la royne / et luy donnerent ta
de coups quilz luy ro
me / et quant pirrus la vit ainsi con //
quise / lors sapprocha delle /
pa ung bras tout jus du corps / dont
elle cheit a terre / et luy de ce non con //
te
p
leur de sa playe q
faicte / pourquoy il fut porte par ses
gens darmes sur son escu en sa tente
co
venger la mort de leur dame se feri //
rent entre les mirmido
les occire
leur pouoit prouffiter / atte
de multitude de leurs ennemis /
paucite des troye
retraire
peurent / fermere
derent leurs murs en intencion de
plus issir a bataille.
du preux hector.
Icy feray fin de listore du preux
hector laq
lixement traictee au regart de la pro
messe que jay faicte a dame triu
ma bonne maistresse / mais je prie q
a elle ne aux lisans ne veuille des //
plaire / comme par ce je ne me rende
parcial aucunement / car tout bie
sidere les fais de ses freres troylus
paris ensemble ceulx de la noble roy //
ne panthasilee ne doivent pas estre
oublies/ attendu que tous se so
batus jusques a la mort pour ve
celle qui couardement et de failly
courage avoit este p
re le preux hector par achiles le doub
tif / et a
la fin de listore de troye / il pourra con
cevoir aux fais de pirrus son filz q
pere il avoit eu en achiles. Et en tant
fin des fais hector qui en defenda
pays et sa cite occist de beaulx fais et
sans reproche dix huit roys / sa
sieurs ducz / amiraulx / et i
valliers.
Grande gravure représentant Jules César occupant plus de la moitié du folio
de julieus cesar / de sa nativet / et co
me
OR ay je tant fait p
mission divine q
venu a escriptre du preux
gayus julius cesar les
fais et histore qui fut le tiers des pay
ens / et le sixiesme ou nombre des assie
te des neuf preux dont je suys a trai
cter leurs hystores au plusvray q
sible me sera p
ment que jay receu de ma dame tres
honnouree triumphe en investigant
lequel je vueil commencer a la nais //
sance dudit cesar
car ce sera chose qui moult embelira
et anoblira ses proesses / nonobstant
q
quoy il est dit preux. Gayus julius
cesar doncques fut tant ou ventre de
sa mere quil co
celle tre
et yssue / car autrement ne voulut ve
nir en ce monde. si trouva on a sa na
tivite q
pourquoy il fut appele en surnom ce
sar. Aucuns luy baillent ce surnom
pour ce quli fut incise du ventre de sa
mere / et les autres pour ce q
ve et sans cheveulx devant / car vale
re raconte que quant il se deffuloit de
la teste il rapportoit ses cheveulx de
derriere devant pour couvrir ce qui
estoit calve et sans poil / et pour ce de
sira il plus lhonneur imperial / affi
quil fust exempte de jamais descou //
vrir sa teste. Gayus fut so
et eut en surnom julius / pour ce quil
desce
re / lequel fut filz de eneas le troyen
frere de ascanius co
moingne. En son
son pere / et lan apres fut il par les co
sulz fait prieur dun te
vierges ou nom de la deesse vesta fo
dees. Ce fut le premier estat de digni
te que cesar eut a romme. La premie //
re femme de cesar eut nom consussia
noble femme du lignage de scilla / la
quelle avoit fia
me p
mais ceste femme laissa il tantost.
en print une autre fille de lucius cyna
nomme cornelie / de ceste dame eut il
une fille no
a po
se sa premiere femme eut grant des //
daing lucius scilla pour lors dicta //
teur / mais oncques ne peut tant fai
re quil repudiast la seconde a sa vou
lente / parquoy il luy tollit ses heri //
tages avecques loffice de prieur
leme
ou tenir / combie
quartes pour les sergens dicelluy di
ctateur qui le queroient a persecuter /
mais il les appaisa p
ces parolles / toutesfois par les prie
res des vierges de vesta ensemble de
grans seigneurs parens de cesar qui
en requirent le dictateur / il luy p
na / mais bien leur dist que le jouve
cel mal chaint les courouceroit anco
res. Cesar aloit en sa jonesse lasche //
ment chaint / et portoit chiere de ma //
geste future. Apres que cesar fut paci
fie au dictateur / marcus therenius
ung prieur rommain lenvoya en bi //
thinie province dasye ou transsit sai
luc levangeliste / pour illec asse
une quantite de nefz armees / et icel //
les mener en lisle de lutilene / ou la
nef de saint pol brisa quant sestus p
cureur de syrie lenvoioit a romme de
vers le
appel. De celle province de bithinie es
toit lors roy ung appele nichomede
quant cesar y fut envoie. avecques le
quel il se mist et tint durant lamas
navl plus a desho
me
mure de chastete soullie / mais par ce
quil se porta si vaillamment en ceste
besoingne / car il subjuga lisle de luti
lene / il estaindit ceste infamie : pour
ce mesmement que ledit theremus le
loua et luy donna couronne victoria
le deue a tous nobles combatans q
estoit lors ung honneur singulier.
Tantost apres ceste p
de cesar tant honnourablement ache
vee / servilius ung connestable rom
mai
ge en secille / mais il sen retourna as //
sez hastiveme
q
discorde estoit a romme co
laq
ceste chose le pourroit avancer a mo
ter / de ceste conjuroison estoit princi //
pal conducteur ung noble ro
fort et moult ingenieux no
line pour convoitise de regner
offices / et avecques luy estoie
sieurs nobles ro
au commencement que cesar estoit de
leur partie / mais pour doubte de la
tumulte du peuple murmurant. Il
qui moult subtil estoit et fort ingeni
eux / affin de soy honnestement exe
pter se prepara de sen aler en rhodes
veoir ung maistre philozophe nom
me apollone millon / le plus eloque
des viva
dont il fut moult loue / disa
toit magnanime en toutes empri
vertueuses. Pour fournir ce voyage
demanda cesar a cornille delabella
paiement de deniers q
avoient este prestez a son besoing / les
quelz receus il se p
honnestement acompaigne / mais
quant il vint sur mer pyrates le pri
drent empres lisle de farnacust / et le
prisonnerent estroittement / avecq
luy ung medecin et deux varles de
chambre tant seulement / car ses au //
tres ge
con / durant leq
vent par maniere desbat que ancores
feroit les larrons crucifier Apres
jours retournerent ses ge
quante talens dor quil paya pour sa
rae
na apres les larrons ses gens bie
doctrinez / et tellement se porta quil
print les larrons lesquels presteme
il crucifia / et ainsi recouvra ses deni
ers et son avoir quilz luy avoient to
lu et tout le leur aussi. Puis p
rhodes ou il p
appollonius.
nutridates dasye et dautres de ses p
miers fais.
Tant fut cesar en rhodes q
averti q
sye oppressoit les aliez de romme ses
voisins / affin quil ne fust reprins de
lachete /
fame estaindist le murmure de i
fection criminelle sur luy imputee / il
cueillit tant dayde co
sa en asye ou il rebouta vaillamme
le prevost dudit nutridates / et retint
en loyale foy rommaine toutes les ci
tez doubteuses a qui mieulx devoie
obeir. Puis sen retourna a ro
dement / ou il fut joyeusement receu
des nobles / et apres constitue tribun
des chevalliers ce q
au senat p
fice tribunal avoit p
me
de sa dictature. mais cesar la restitua
et remist en meilleur estat q
p
loue de tous / especialement du peu //
ple / et par ceste fiance il fist retourner
en romme lucius cyna et autres ses
amis q
dite sestoient absentez. En ceste offi
ce se gouverna cesar si haultement
honnourablement quil en acquist la
grace du populaire / dont les nobles
eure
ce nonobsta
ouquel office il sefforca de faire anco
res mieulx q
et traictoit les ge
ablement / enquera
et rendant a chascun rayson patente.
parquoy il acqueroit de plus en plus
lamour et la louenge du peuple. Il
avint une fois que cesar seant ou sie //
ge de son office appele prorostre oya
les assistens se pri
aucer p
rifiant de son lignage disa
pas merveilles se justice et misericor
de sont en moy regna
re fut du lignage des dieux / et mon
pere de ligne royale / p
je suys desce
ctete / lesq
p
Apres cornille espousa cesar pour sa
tierce fe
nomme po
delaissa par suspicion dadultere do
elle fut notee avecques publius clau
dius / car il fut juge p
q
entre autres aux sacrifices publicq
devers elle en habit femenin / cuida
bien estre descongneu / si en fut la re //
no
sacrifices p
deme
en jugeme
e
te
senat pour sur ladicte matiere arguer
nya q
ve rien de mal seant / co
re aurelia et julia sa soeur leusse
te en ava
publiq
avoit celle repudiee / respondit seule
ment. Co
gnage je juge q
sa
gne a ost et de ses aventures.
En ce te
steur / il fut envoye p
aux derrenieres p
illec ordo
en faisa
et ta
ou sont les coulo
entra ou te
soudaineme
dre deva
re / do
Qua
garde et leu les lettres q
escriptes soubz lymage il co
rement a souspirer / puis dist en bas //
set. Haa maleureux moy remply de
laschete bien pou me doy priser qua
riens nay ancores fait pourquoy on
me doive louer. a ma voule
este ou te
a mon aage avoit ja tout le mo
q
aux yeulx. Lors luy vint ung de ses
familliers qui luy dist q
pou plus avant estoient les bournes
lec siet a tout sa machue. Cesar mar
cha oultre / et parvi
de hercules /
leut regarde et conte
son courage sa vaillance et proesse a
venir / et dist q
sil navoit fiat choses dignes de me //
more co
nuyt prochaine fut cesar grant piece
couche aincois quil se peust e
tant estoit traveille de pensees et alte
racions diverses p
jour devant / mais en fin son esperit
traveille sesvanouyt en sompne fan
tastiq
quil gisoit charneleme
mere / de laquelle vision il devi
confus quant il sesveilla Si se leva
lendemain bien matin et manda au
cuns devins ausquelz il dist
ceste vision / mais ilz len appaisere
bien / et en le confortant luy dire
la terre estoit mere de toutes choses
mortelles / et par ce q
re en vision soubz toy / ce signifie que
tu auras toute la terre en servage et
obeissante a toy. Ceste respo
ra
cesar / et luy donna courage d epour //
suivir son ho
ment en labeur contre ceulx qui vou
loient oultrager la chose publicque
et telleme
icelles rudes et austeres nacio
seigneurie de romme dont il acquist
grant los du senat et de tout le peu //
ple.
tour de cesar a ro
edile / duquel office il se gouverna si
apoint que grant louenge
y acquist. car il amplia moult
menta le lieu ou len donnoit les di //
gnitez
para gra
tole / il fist faire grandes aumaires
pour seurement mettre et enfermer
les choses de romme appartena
peuple. En cest office fut son compai
gnon marcus bibulus / mais cesar
emportoit le bruit / car il faisoit tout
a sa voulente sans en riens dema
a bibulus / il establit assez chasses et
esbatemens et le nombre des gladia //
teurs
este que le senat recorda
de scilla q
dassent du varlet mal chaint y mist
provision et no
depuis presteur.
Quant cesar le vit ai
lamour du peuple / il comme
ca a forger amys p
nir davoir le gouverneme
Car ceulx dalexandrie avoie
se leur roy hors de sa terre / a quoy il
ne peut parvenir pour aucuns sena //
teurs qui y contredire
sar conceut deslors inimistie co
senat / ne oncques depuis ne les peut
aimer / car ou despit deulx il fist re //
faire les arches mariennes ausquel //
les estoient escriptes les victores ma
rius quil avoit eues de jugurta
thioys / lequel jugurta roy de muni //
die il amena prisonnier a ro
arches avoient fait destruire les sena
teurs / mais cesar les fist redrescer et
reparer. Cesar ancores pour mieulx
monstrer son maltalent et amoi
lauctorite senaire / conde
ou no
illiez de ro
pelez et a eulx donne lavoir du com
mun / pour ce que dune bataille et de
marius ilz avoie
des citoye
si reprocher de trayson un gnoble ho
me nomme gapus rubirius pour ce
quil avoit ayde au senat qua
bun pour sa noiseuse reno
tes ces choses fist cesar en despit du se
na et pour laneantir. Quant cesar
eut perdu lesperance de obtenir la pro
vince degipte / il applicqua son enten
te a autre chose / car il contendit estre
constitue en office de vesque q
le souverain seigneur magistral des
te
argent pour a elle parvenir. Et non
obstant que quintus catulus q
riche et plus ancien de luy estoit y co
tredist / toutesfois obti
gnite. Dura
ho
debteur fut p
et luy sentencia cesar que pour ce mef
fait il perdroit sa debte / dont il acq
grant grace du peuple.
gniti pontifical se mai
cesar que tout ce quil requeroit au se //
nat luy estoit accorde / ne on ne luy o
soit riens refuser pour doubte de la co
mune mutacion / tellement que p
req
fut descouverte la conjuroison dont
cathiline estoit chief / de laq
ung pou touche cy dessus ou grant
prejudice du commun et de la nobles
se rommaine / dont plusieurs sena //
teurs furent souppeconnez
mais ce fut par envie / affin de le trou
bler envers le peuple duquel il avoit
la parfaicte amour / mais il sen excu
sa si honnourablement quil en fut te
nu pour innoncent / et les coulpables
en furent occis p
ce de cathon / nonobstant que cesar y
contredisoit / et par sa benignite les
eust voulentiers sauvez / mais il ne
peut / dont depuis cathiline les cui //
dant venger en fut tue en batialle ou
moult y moururent de vaillans ho
mes dun coste
fut moult affoiblie de nobles
lans hommes.
tourne despaigne il fut fait consul a
romme.
LE premier jour doncques q
cesar fut estably p
pela quintus catulus a co
le consentement du peuple / si co
da cesar que le capitole fust repare / a
quoy catulus contredist / pourquoy
cesar renonca a sa compaignie.
en son lieu ung tribun no
dur et aspre co
compaignons / mesmes en maintes
manieres en quoy cesar le protoit co
tre tous / car il estoit son famillier /
Les senateurs voians ses perversi //
tez fort desvoier de bon police ingere
que nulz des deux dessus nommez
ne sentremissent plus doresenavant
de quelque office appartenant au co
man. Pour lequel commandement
cesar ne laissa pas exercer la digni
te de presteur rendant sentences et ju
geme
a ce q
mez pour luy faire les deffences / de
la venue desquelz averty / il se depar
tit secreteme
sen ala tout coiment a son hostel / de
tretant soy illec tenir en paix sans se
mesler ou e
que baillie. Deux jours apres le peu
ple qui tosjours avoit grandement
aime cesar / pour ce que si gracieuse //
ment et amiableme
ter en tous lieux et par tous offices /
vindrent en grande multitude de deva
son hostel crier apres luy le requerant
benigneme
verneme
quel office mieulx luy plairoit /
luy feroie
ou lait Mais cesar leur respo
meurement quil ne vouloit aucu
fice contre la voulente senaire / et que
bien sen pouoit passer sans vouloir
estre cause de murmure ou guerre ci //
vile / laquelle chose rapportee au se //
nat qui estoit contre leur oppinion /
si luy en sceurent grant gre / si e
rent devers luy aucuns preudho
de la cite qui grandeme
de ce que pas ne vouloit esmouvoir le
co
remuneracion apres lacord de la pre //
miere sentence re
des senateurs par parolles en plusi //
eurs manieres / si luy furent preste //
ment rendues toutes ses dignitez a //
vec grandes promesses / et fut remis
presteur comme dessus. En ce temps
advint que la plusloingtaine provi
ce despaigne escheit a sa prevoste / la //
quelle rebelloit contre romme / pour
quoy il se prepara hastivement /
paour que aucun autre de luy ny fust
envoye qui emportast la moitie de sa
glore / il exploitta si legierement son
erre et par si grande diligence q
quist les rebelles / apaisa les discors
et mist le pays en bonne obeissance /
Et puis sen retourna visteme
me / affin de prevenir le jour que len
creoit et renouveloit les offices en ro
me / car il desiroit estre consul. Pour
quoy luy venu pres de la cite / il man
da au senat deux choses / lune quon
luy preparast son triu
ou que on le fist consul. Le senat luy
remanda que de ce quil req
seroit riens ottroie sil ne rentroit coie
ment en la cite sa
de ge
content / maius amender ne le pouoit
pour ceste fois. Si re
lon le comma
anne co
nobles
voir lucius lucrecius
lus qui autresfois avoit este compai
gnon edile a cesar. Pourquoy quant
le co
mieulx la co
cius que de bibulus car le dit bibulus
estoit de trop plussage oppinion et
pluspuissa
cesar a part. Lucius vous savez co
me
que vous et vous avez plus davoir
que moy / se vous voulez payer les
louyers de vostre cheva
deux en commun / je vous prendray
a co
ctes ainsi publier par les
qui ont este en la compaignie de bibu
lus et de moy.
corder lucrecius demanda respit de
trois jours / mais quant le senat fut
de ce averty / ilz doubterent que se ai
estoit que cesar ne fist mai
a leur prejudice par la puissance
sentement dudit lucrecius / Dont il
avint que pour rompre celle societe bi
bulus fut conseille de faire celle mes
me offre a cesar quil avoit req
crecius. Et pour ce que ledit bibulus
navoit point chevance excessive y mi
rent les senateurs du leur / et cathon
mesmes ne
si fut par ceste maniere marcus bibu
lus co
dacion de ro
et
moult dolent.
ung edict par le senat que les co
ne sentremissent fors des petites be //
soingnes comme des forestz des che //
mi
sar voiant ainsi amoindrir la puis //
sance consulaire en sa venue / fut for
ment aguillonne de couroux / pour
ce que partout ou le peuple lexaucoit
le senat lempeschoit ainsi tousjours
Si sapensa q
sance avoir il prendroit aliance a po
pee offence par ledit senat pour ce q
ne vouloit consentir ne confermer sa
victore dasye co
dont il estoit moult mal content. A
pompee doncques fist cesar aliance re
conciliant a luy marcus crassus son
ennemy / car ilz hayoient lun lautre
des le temps quilz fure
sulz. Ces trois fire
pourquoy il ny avoit homme en ro
me qui osast contredire a leurs ordo
nances.
avecques pompee son gendre et cras //
sus.
TAntost ap
consul il ordo
senat et le peuple feroient et establi //
roient fust chascun jour publie : laq
le chose navoit oncques este establye
Une ancienne coustume aussi rap
porta lors qui estoit delaissee / cestas //
savoir que aucu
mains souloie
aux consulz de porter bra
eulx / et aux autres mois que on ne
portoit pas brandons si portoient lu
minaires. Et ancores commada q
les sacrifieurs le suivissent comme
prestz a sacrifier.
une loy contre les menues gens cha
pestres moult do
laquelle marcus bibulus co
de cesar ala publier ou marche de ro
me contre la voulente de cesar / pour
quoy il acompaigne de gens darmes
luy fist cesser son entreprinse en le de
chassant hors du marche a force / do
il acquist plus que oncques mais la
singuliere amour du commun / telle
ment q
autre est vraye deffence du peuple
procureur du bien publicque / celluy
qui en son te
berte dicelle. De ceste force se co
dit bibulus au senat / mais il ny eut
celluy qui luy en rendist ung mot /
pourquoy il sen retourna
en son hostel et sen voulut plus issir
Et ainsi eut cesar le gouvernement
seul du commun qui tant laimoit q
tout ce quil vouloit faire / il nestoit
aucun qui y contredist.
avoient les senateurs retenu en rom
me et sacre a leur feste. Et ung autre
ou on recevoit les travers aux usa //
ges commu
fist cesar trente mille mesures : lesq
les il departit aux citoyens de rom //
me qui avoient charge de trois enfa
ou plus / dont il eut mainte benedi //
ction populaire. Aux pasteurs q
requirent querelles relaxa il la tier //
ce partie de ce quilz devoient pour cest
an les grandement admonnestant
que point ne souffrissent renchiere /
Il donna a tous ceulx qui le reque //
roient : et qui mestier avoient de ce q
peust donner sans le contredit de per
sonne Et saucun murmuroit a son
fait il espoventoit tellement de sa pa
rolle que taire le convenoit. Marcus
catho fist il prendre hors de la court
mettre en prison pour ce quil co
a luy parlant des publicains qui fut
rencoursement denvie.
lucius luculus / mais cesar luy dist
telles parolles quil le fist taire preste
ment et cheoir a ses piez luy requera
sa grace present tout lse senat : La cho
se ala tellement que mesmes le dicta
teur q
me nosoit dire ne contredire a chose
que cesar voulsist faire
En ce te
fille de lucius piso qui lan seque
voit estre co
lit a son premier mary appele servili
us scipio / et la dona a mariage a po
pee / dont il honnoura grandement.
Il estoit coustume chascu
senateurs ordonnoie
terres selon les remuemens des bail
lies / si requist cesar pour conquerre
les gaules dela les mons que les au
cuns appelent illurie Laq
impetra de ses amis / et oultre ce luy
fut promis que sil en retournoit vai
queur q
le deca les mons que mai
pelons france / dont cesar fut moult
joyeux. Et si ordonna le senat pom //
pee daler en surye a ost contre le roy
nutridates dermenie lequel il vain //
quit / mais en fin farnax son filz luy
trencha la teste de laquelle il fist pre //
sent a pompee qui de ce presnent moult
joyeux luy rendit le royaume de son
pere en payant tribut aux rommai
Et si luy donna ancores celluy far //
nax lespee q
loit porter qui avoit este au roy p
de perse / dont pompee donna depuis
maint pesant coup / on dit que vulca
lavoit forgee. Po
adversaires de romme en telle mani
ere quil retourna en romme victorien
de
bles.
les gaules oultre les mo
clavonnie et illirie quil revint en ce
te
les ro
louengens /
fais il fut ordonne que cesar / pompee
et crassus seroient dictateurs. do
sar fut moult resjouy / pour ce princi
palement que cest office duroit p
ans. Et fut oultre ordonne que cesar
iroit en conqueste dehors / et crassus
aussi / mais pompee garderoit la ci //
te en justice.
p
pour courir le pays de france.
Cesar doncques se prepara pour
venir en gaule deca les mons
qui luy estoit promise sil retournoit
victorien des illiriens. Pour faire ce //
ste guerre de gaule on luy bailla dix
legions / e
une francoise / en laquelle il se fioit
moult pour leur vailla
il leur avoit fait moult de bie
gaulois esotient lors renommez de
chevallerie p
ilz estoie
co
gra
pourquoy cesar se tenoit pluseureux
davoir obtenu leur p
gra
ses rivieres
se
le co
dictature de ci
luy deveroit estre relaxe sil en retour
noit vainqueur / et q
blement triu
rayson / et sil y estoit desconfit. plus
legiere absolucio
deue. car gaule estoit divisee en trois
p
lune / les acquitains lautre / et la ti //
erce les celtes / toutes lesquelles sont
maintenant appelees p
nom fra
mais a ce te
de langages et de loix. Toutesfois
de toutes ces trois p
toient les plusfors
pays estoit enclos des rivieres de sai
ne et de marne contre les celtes. et la
riviere du ri
Entre ces belges estoit ung peuple q
marchissoit pres du rin appelez hel //
necois / entre lesquelz estoit ung no //
ble ho
puissant et de gra
voitise de regner fist plusieurs conju
racions et secretes asse
les fors et josnes ho
lement quilz leslurent en roy et prin
ce pardessus eulx.
avoie
peuple quilz estoient / ilz pensere
vahir leurs voisins / affin deulx es //
largir / pour lequel propos achever
ilz fire
et autres choses necessaires a ost me
ner / en quoy ilz soccuperent deux a
entiers.
mieulx son affaire corroborer sen ala
aux secanois a ung puissa
nomme casticus filz dun nomme ca
tamantalcedis q
este roy des secanois et amy des rom
mains. auq
fist roy dicelle terre et la tenist co
avoit fait so
la il a domorix frere de diviciatus
prince dostun q
ro
pour ceste aliance mieulx confermer
luy donna sa fille en mariage / disa
que moyennant les helnecois quil a
merroit a grant puissance q
sent roy et gouverneurs de toutes
les provinces de gaule / mais quant
les helnecois sceurent que cestuy or //
gentorix avoit fait ces aliances oul //
tre ce que charge luy avoient / ilz lap
pelere
lequel jour il mourut. mais pourta
ne demeura pas quilz ne perseveras //
sent en leur e
pareillez au jour q
de p
toutes leurs villes citez
do
et de champestre plus de quatre ce
Et si ardire
cepte celluy q
eulx / et e
pour vivre trois mois. A eulx saco
paignere
ce / et les latonices qui firent pareille
ment de leurs villes et bie
helnecois avoient fait : et a ung jour
no
viere du rosne.
les helnecois q
la paix quil leur donna.
DEs choses no
journoit a ro
res du tout prest pour p
necois vouloient passer p
q
tost q
mun de les laisser passer / pourquoy
il se mist hastivement au chemin ta
q
pour passer les helnecois / leq
tantost ro
q
les chevalliers amys
peuple ro
helnecois sceurent la soudaine ave //
nue de cesar / ilz luy envoiere
afffin de luy i
mettans de non molester ne traveil //
ler ses amis ne ceulx q
et seigneurie estoie
fera ta
ce q
de hault
le lac de losane ou le rin se fiert jusq
au mo
re
voiere
dostun q
avoit en mariage la fille de orgento
ris co
de luy passage p
chose il co
le courage esleve pour regner. Qua
cesar sceut ceste alia
dole
pour resister a si gra
quoy il p
ta en ytalie vers aq
de
savoie ou ilz furent e
dast q
mais cesar les e
me
si sen vi
ou il oyt dire q
passez aux secanistes / pourquoy de
nuyt il survi
sus si asp
desja estoie
la la riviere estoie
Cesar se voulut mette oultre leaue
affin de les poursuivir / mais il en //
voiere
co devers cesar pour de luy i
grace / lequel usa de si haultes parol
les que cesar le reprocha et len fist par
tir de deva
poursuivir co
passa devers eulx / mais il se mirent
au retour tousjours en bon train / et
cesar les poursuivit bie
ou il
froument pour ce q
feroient de lenvoier p
norix frere de diviciatus dostun qui
moult grant estoit devers cesar. De
ceste traison fut cesar si courouce quil
voulut faire mourir le duc donorix:
mais diviciatus son frere fist ta
vers cesar quil i
et fut le ble apporte en une forteresse
des ostunois no
stenir lost rommain dillec prochain.
Puis assaillit cesar ses e
logez sur une mo
chaindit p
strains de venir co
ou ilz furent vai
Et y furent prins ung filz
le de orgentorix nagaires mort. Ce //
sar sejourna illec p
garir les playes de ses hommes
ser les traveillez Et si ma
de langres quilz ne donnassent au //
cu
nemis fuyans sur peine destre jugez
ses ennemis. Puis se mist a les pour
suivir / et eulx traveillez et indige
enoierent legatz de paix vers luy q
luy cheire
douleurs plaines req
corde. Cesar leur co
dissent ou lieu ou ilz estoie
mouvoir /
fist Cesar leur ma
avoir sa paix et sa grace q
voiasse
hostages suffisans et les serfz fugi //
tifz luy rendissent qui lavoie
do
vint q
cion / mais e
cois no
ne tenir la condicion de la paix p
se mire
min pour aler passer le rin et se tirer
en germanie.
se pourquoy il envoya a forte dilige
ce p
ser sur peine dencourir son indignaci
on. Lendemai
toutes les armures des helnecois /
les hostages et les fugitifz.
vi
cret q
Cste bataille des helnecois
rai
gue p
tez de
pour le remercier de ceste victore / atte
du q
se
gaule subjuguee a tribut / pourquoy
ilz luy donnerent plusieurs loue
puis luy requirent quilz peussent a
luy parler en ung secret conseil et es //
troit pour de luy impetrer une chose
moult prouffitable pour tout le roy
aume se son amour pouoient impe //
trer. Cceste rayso
ottroya cesar / et le jour constitue fi //
rent tous serment que nul ne revele //
roit aucune chose illec conclute jusq
a lexecucion. Eulx doncques conve
nus a cest estroit conseil cheire
aux piez de cesar en grans gemisse //
mens et pleurs / requerans humble //
ment leur proposicion estre tenue se //
crete. Pour tous parla diviciatus et
dist. Sire en toute gaule sont deux
factions collieges ou compaignies
de gesn contendans imperer et domi
ner lun sur lautre / cestassavoir au //
stunois et auvergnois / desditz ostu
nois ou hednois est ostu
le cite. et des auvergnois cleremont
desquelles deux factions a longue //
ment entre elles dure lestrif / pour //
quoy les sequanois colloquez en la
meilleure partie de gaule aliez aux
auvergnois manderent quinze mil
le souldoiers doultre le rin en germa
nie / contenda
les ostunois / lesq
tilite et doulceur du pays secaniste /
ilz sont venus en si grande habonda
ce quilz sont plus de cent et trente
logez deca le rin / pour lesq
ser ceulx dostun y ont perdu mainte
ancienne noblesse / et de fait ont este
constrains de leur donner des plus //
nobles de leur cite quilz detienne
hostage / et oultre plus de les co
dre a faire serme
repeter / ne de eulx co
mains / aincois se tendroient perpe //
tuelement subgectz et respondans a
eulx co
ung roy barbari
esleve en orgueil. pour ce que desja a
une fois vaincu les gaules.
tient les josnes hostagiers ausquelz
ne deffauldroie
ceste assemblee contre luy. Ceste cho
se est en bransle de venir plusgra
inco
mains ny est pourveu de hastive re //
mede. Ceste orayson p
nee tous les assiste
semens req
ayde de prians q
mence eust pitie de leur indigence. Le
q
ung seul secanois ne se co
maniere des autres / ai
bleme
a la terre / de laq
leur en dema
seul mot ne respondoient / aincois tri
steur continuant nen peut ne ne sceut
oncques par nulle enqueste extraire
cesar une voix. Ta
repri
me. Sire par ce signe peus tu perce //
voir la gra
estre la plus griesve des autres qua
en ce couvent nose
tre celluy arionistus redoubtans sa
crudelite absent comme se present le
veoient tant ont paour quil ne vien
ne a sa congnoissance / car ilz ne peu
ent eschapper ses mains ai
autres gaulois comme il ait la plus
part de toutes leurs villes soubz sa
seigneurie. Ces choses congneues ce
sar se print a reconforter les princes /
leur co
leur promettant avoir soing de ceste
besoingne.
arionistus envoya dire a cesar /
Apres ceste promesse se departit
le concile /
sant co
besoingne qui luy sembloit estre tres
necessaire pour plusieurs raysons /
premieremetn pour affranchir ceulx
dostun qui de long te
amys aux rommai
que ses ennemis ne lempeschassent a
sa co
solucions cesar conclud de mander a
parleent arionistus lorguilleux /
affin de convenir ensemble de plusi //
eurs besoingnes toucha
blicque de ambedeux leurs seigneu //
ries Et pour fournir ce message y en
voya cesar ses legatz / ausquelz ario
nistus respondit presumptueuseme
que sil avoit a faire de cesar il se tra
porteroit devers luy. Et par rayson
pareille se cesar avoit a faire de luy il
le pouoit venir querre en son hostel /
car il noseroit aler en celle p
ce que cesar tenoit sans grant excerci
te de gens et sans grans despens / di
sant en oultre soy grandeme
veiller quelle aventure mouvoit ce //
sar et les rommains venir a mai
mee en sa garde p
tu conquestee. Ceste orgueilleuse re //
sponce a cesar raportee / de rechief luy
tra
en telle maniere
me bestial plain dingratitude gran
dement fait a co
pcion furieuse quant pour si grant be
nefice par le senat rommain presente
comme de toy appeler roy et amy en
plain consistore / et mesmes cesar con
sul ce quilz nont acoustume de faire
a nul / par faintise leur tribues pour
guerdon reffus
Certes celluy nest digne de regner q
menu peuple griefne / se nest pardes
obeissance. Pour exposer doncq
articles de ma voulente en lesperan
ce du parlement assigne ouq
voulu comparer. Premierement je te
demande par lauctorite ro
auta
permettes passer le rin et q
ves les gaulois plus avant que fait
en as. Apres que tu rendes les hosta
ges aux ostunois prometta
canois rendre sans delay ceulx qui p
ta cremeur inique nose
ottroy / et si te garde doresenavant de
plus mesprendre par quelque injure
contre ceulx dostun ne leurs compai
gnons. se ainsi le fais nonobsta
tes arrogances te tendray le temps
avenir en la premiere amour ro
ne / mais se autreme
taine que ensuivant la propre sentence
senaire je noubliray les choses pas //
sees par toy iniquement faictes co
les amis et aliez du peuple rommai
gneurs le droit privilegie de bataille
est tel que le vainqueur peut arbitrer
des vaincus a son vouloir / ai
mes en font et ont tousjours fait les
ro
aler contre lordonnance rommaine
Dictes luy q
a ceulx dostun pour ses menaces /
mais a eulx et leurs co
reveleray la guerre tant quilz se tien
nent dessoubz moy paisiblement ren
dans mon truage poru mon guer //
don. Et se du faire sont refusans / le
nom de la fraternite rommaine leur
vauldra pou contre mon effort Ce q
cesar se vante non oublier les i
des hednois ne me fait gaires / car o
ques aucun neut le hutin en moy que
enfin ne sen repentist. et qua
dra recomme
valeur germaniq
leurs proesses precedentes peut assez
apparoir.
cesar / et comment il vint a besancon
En ce mesmes temps vindrent
en lost de cesar legatz de ceulx
dostun et de treves. Ceulx dostun se
complaingnoient co
germains suaves ou saxo
lement passez le rin gastoient leurs
contrees / ne les hostages donnees a
arionistus en fourme de paix ne les
pouoient garantir. Et les traverie
disoient que bien cent conestables des
saxons naturelz sejournoient sur la
rive du rin / desira
le / desquelz estoient nasvas et cym //
berius freres
ces choses oyes il se
haster de pouoir prevenir ceste armee
avant que joindre se peust a celle da //
rionistus / si se mist au chemi
il luy fut no
appareil se hastoit de venir occuper be
sancon qui estoit forte ville a merveil
les.
marchans q
contenance
leur granderu et austerite de corps et
gens sans aucune pitie.
ilz furent si troublez de fraeur et si es
pouentez quil ny avoit celluy qui ne
redoubtast la mort : Ceste chose vint
a la congnoissance de cesar / do
reprint moult aigrement en leur re //
monstrant leurs vaillances precede
tes / et la rudesse
ennemis. Et en fin leur dist que e
ron la minuyt il se departiroit et sen
iroit chercher son ennemy sans plus
longuement sejourner / et que silz ne
vouloient suivir / au moins estoit il
certain et seur de la dixiesme legion
que point ne labandonneroit. Ceste
remonstrance finee se muerent mer //
veilleuseme
desir de bataille. Et lors le pri
de par les tribuns des chevalliers de
lonnourable sentence par luy prese
tous les oya
preferee / confermans eulx estre plus
pres a tous ses commandeme
oncques mais. Et pareilleme
tous les autres tribuns
Lors la satisfacion de chascu
et la nature des chemi
diviciatus ouquel il se fioit sur tous
autres ordonne pour co
qui bien les mena
ant / affin de plus seur chemin occu //
per p
il avoit ce jour co
jour ensuivant co
miner fut acertene par ses espies estre
enviro
arionistus / lequel congnoissant la
venue de cesar si prochain / luy e
legatz manda
ouvert condicions de parleme
tena
que si prochains estoie
Ceste ouverture ne reffusa pas cesar
qui ny pensoit q
jour fut arreste le p
mais que cesar ny amenast nulz pie
tons. mais cesar q
loit estre cause de linterrupcio
cile / fist mettre la
vaulx des francois en laquelle il se
fioit moult / et leur requist pour assi
stence se besoing le requeroit.
lost cesar et celluy darionistus avoit
une moult belle plaine en laquelle il
constitua ses chevalliers / et pareil //
leme
doncques venus a p
ramenteut plusieurs benefices a luy
fais par les ro
lavoit appele roy et amy /
ent transmis dons et offices sans au
cune cause de desserte / et luy seul luy
avoit toutes ces chsoes pourchassees
estant consul / pourquoy il luy prioit
et avecques ce co
rite ro
en paix et leur re
Et q
toie
frist den plus passer Aux demandes
de cesar respondit pou arionistus /
mais de ses proesses fist grant proces
disa
vement / mais p
gaulois. le siege dist il q
le / me fut p
les hostages / et le truage prins par
droit de vainqueur aux vaincus / je
nay pas assailli les gaules / mais
eulx mont assailly tous ense
quelz jay vai
le. Se de rechief veulent reco
je suys prest deulx respondre. Au re //
gart de lamistie ro
pas p
do
des ro
but relaxe / et les hostages rendus /
je ne suys pas plus diligent de leur
amour requerre q
renoncer. Plusieurs autres grosses
et obprobrieuses parolles luy dist. et
oultre plus duy dist q
de ces marches avecques son armee
quil le tendroit pour ennemy mortel
mais sil sen vouloit retourner en yta
lie son pays / et le laisser en sa posses
sion. il luy feroit de grans biens / et
aux sie
enrichis.
arionistus coururent sus aux rom //
mai
renvoyer a cesar.
Tandis q
oudit parlement / il fut nonce
a cesar les chevaliers arionistus estre
approchez. ceulx de sa garde constitu
ez sur ledit tertre / lesquelz co
re
tueuseme
pant sa parolle se trait en haste vers
les siens / co
deffence monstrer / ce q
pouoir estre fait a son prouffit par la
vailla
legion / mais de tout se deporta cesar
non voulant les ennemis pouoir di
re ou temps avenir avoir este p
mai
parleme
lost chascun print courage de secourir
les siens / mais deux jours apres ari
onistus envoya ses messagiers de //
vers cesar / affin quil y envoiast au //
cuns puissans ho
re les articles par eulx oudit p
ouvertes. Sur ceste eut cesar divers
consaulx dy aler ou dy envoyer / at //
tendu le forfait qui nagaires avoit
este fait aux siens. Toutesfois il co
clud dy envoyer gayus valerius p
cilius jouvencel de grant extime filz
de cabari moult eloquent et sage et
plain de vertu humaine. Avec luy en
voya pour co
q
pour ce q
mier domestiq
nistus les vit entrer en sa te
cria q
quoy ilz furent ta
nez sans oncques vouloir oyr la cau
se de leur venue. Ce mesmes jour re
mua arionistus son ost / et sen vi
ger a six .
jour a
affi
et lorrains amenoient a cesar.. Et ce
sar contenoit ses gens en ordo
veu ne surprins en desordre. Arioni //
stus avoit
une co
homme a pie qui le suivoit et secou //
roit a so
Qua
ainsi logez / et eulx tenir en leurs te
tes p
ordo
lieu do
q
Cesar fist illec ces ordo
dictz. puis trait hors des logis ses co
pies de toutes p
des grandes te
le pour contendre a attraire ses enne //
mis a bataille / mais quant il ne vit
aucune apparence de debat / environ
le midy il fist retourner ses gens en
ordonna
retraitte ordo
ge
rommai
jusques au vespre / et en y eut moult
de mors et de priso
cesar la cause pouruqoy arionist
vouloit venir a bataille : car ilz disoi
ent q
afferme q
ne nouvelle q
le les suaves q
a
marcus.
Trois roys apres pour p
a ceste destinee cesar laissa as
sez gens pour ses logis garder / et il
en bo
te
et en gra
p
toutesfois ilz se mirent a deffence fie
re et aigre / mais les ro
prindrent si hastivemetn q
loisir de user de leurs dars acoustu //
mez / ai
Les ro
senestre de leurs e
voie
secourus rademe
ro
publius cassius ung vailla
lier qui co
survi
la fureur de son bras fist tourner les
dos a ses e
nerent de fuyr ta
q
bataille. Et les ro
suivoie
differa
se sauvere
sauva p
illec a fortune /
tendre p
illec audit arionistus / lune avoit a //
menee de suave /
see en fra
on de norveghe / mais a
re
lune fut occise et lautre prinse. et tout
le demeura
ro
ste poursuite trouva cesar gayus va
lerius q
chaynne de grosses chaynnes / laq
chose cesar ne porta pas en moindre
loyer q
quant il vit cestuy treshonneste hom
me luy estre restitue / do
les dieux. Car ledit valerius apres
ses gardiens occis et luy deschaynne
desclaira q
ung sort / se p
se jusq
auq
fut relaxee Et pareilleme
ne marcus marcius son co
Ceulx q
des suaves et germains oya
confiture de leur roy arionistus se ha
stere
en leurs terres / mars les habita
sins a qui ilz avoie
griefz sacha
les poursuivire
sar apres ces deux gra
achevees co
entre les secanois /
la gaule citeriore deca les mons e
geneve
pour yverner / et pour illec faire ses
p
des affaires toucha
e
certenerent de ceulx q
toient.
TItus labienus qui co
yvernoit e
tendit q
a conjurer a rebellion a le
ro
sar qui sejournoit en la gaule citerio
re / do
face / mais nonpourquant il asse
p
deux legions q
us son legat / affi
les senoniens inco
veroie
luy mesmes estima
ceste co
Toutes choses a droit preparees il
se mist aux cha
lement exploitta q
jours il p
ges au dessus de ses e
de reins qui les plusprochai
ges estoie
este de leur party luy envoierent en le
gacion deux des plusprincipaulx de
leur cite pour les excuser de celle co
racion / et luy presenter toute assiste
ce et obeissance / et si luy nommerent
tous ceulx qui ceste commocion luy
avoient encommencee / et les causes
pouruqoy / quantes citez /
sance ilz pouoient avoir. car ceulx de
beauvoisis sestoi
cent mille ho
vouloient ilz par leur orgueil avoir
la conduite de ceste guerre. Ceulx de
soissons soubz la co
galba devoie
nerviens / ce so
avoient promis autant. Ceulx dar
ras
de teroue
de dessus les lis
de ca
nacions habitans deca le rin
qui tous estoie
pelez. Et pour co
peuples dessus no
giens avoient seelle co
ro
issance des propres belges de banais
de tongres / et de tout leur pays qui
grant et a
ques estoit de trois cens et trente
hommes. q
table / co
re.
ciens / liberalement ensuiva
ere co
ens de la cite q
puis appela diviciatus dostun auq
il dist q
au co
ber les ennemis q
grant multitude tout a ung fais. la
q
ostunois silz menoient leurs gens
aux fins des beauvoisis / et illec ga //
stoient leurs cha
ai
therove
pour icelles garder et defendre.
co
dis q
vindrent messagiers q
les belges luy venoient au deva
i
libera mener son ost e
daisne qui est aux extremes p
ceulx de reins / et la assist ses te
telle maniere q
riviere garde co
lautre p
ger sur la pays a luy favourable.
luy pouoie
stez sans le dangier de ses e
le fort chasteau de bibrax / et co
cesar leva leur siege
ENviron a
sus de lost seoit ung chasteau
no
de reins / auq
ung tresaspre et pesant assault tout
au lo
petueusement de fo
des murs q
deffence. Puis ordonnere
no
plusieurs pyons avec picz et engins
de fer pour miner et abatre les murs
et par ceste maniere abatire
gra
lement q
nentrassent dedens a force / mais la
nuyt survi
Le capitaine co
ste plae envoya hastivement devers
cesar pour brief secours. ou autreme
la place estoit en peril destre p
sar q
voya e
et les cretains tous archiers et fo
res avec bons ducz et capitaines do
ceulx de la garnison fure
creez et fortiffiez. Les ennemis voy //
ans avoir failly a leur entrepri
vere
loger a moi
moult gra
cesar delaya la bataille p
tesfois se faisoient journeleme
muces
affin de leur vertu espouver et experi
me
il les vit a son se
e
ses batialles ordo
ne et ydone / q
tes entre luy
belle plaine droitteme
venable a la pourpri
entre deux mo
yr environ
costez / au debout desq
chasteaulx de bois / et en iceulx mist
bo
a tout ses legions au deva
mis q
les deux ostz couroit ung petit ruis //
seau non gaires large ne p
chascun gardoit se son adversaire le
passeroit le premier / affin de luy cour
re sus tandis q
pour ceste heure ne fut aucune chose
expediee / car les belgiens co
a passer la riviere daisne pour courre
le pays des raincie
ro
acertene p
cheval avec eulx les legiereme
mez co
voya il vers le po
fendre / lesqu
re
saillis quil en y eut moult doccis :
Qua
mai
ava
coie
eulx deulx de p
en son hostel /
q
en leurs pays / ilz jurere
deffendre jusq
clusio
daineme
desira
sar fut ta
pour ce q
ti
sceut le motif dicelle.
gie
et co
Au poi
la verite de la fuyte de ses e
mis p
les poursuivir a toute haste et les oc
cire sa
rent ta
celle journee ta
de occire belgiens / en celle fuitte en y
eut ta
tus leur chief fist so
quoy ta
rent a leurs tentes ou ilz trouverent
leurs co
atte
voula
q
se
soissons q
va
mais a leyde des grans fossez et la
haultesse des murs la deffendire
leme
ter de ce p
chaudeme
nieres degi
tons et autres choses des e
veues. Pour la paour desq
ilz sen vindrent vers cesar / et de luy
i
but et hostages. Dillec se dep
ap
de soissonnois
deux des filz du roy galba avec tou //
tes leurs armures / et sen ala en be //
auvoisis. Ceulx de beauvois qui de
dens leur cite avoie
voir du plat pays / sacha
mai
bla
les plusgra
genoulx et piteux clameurs req
sa benigne grace. et mesmes les fem
mes et pucelles de dessus les murs
crioient misericorde tenda
envers les cieulx pour i
ce cesarienne. Diviciatus dostun qui
long te
hednois req
sar pour eulx / ausq
ra son ire et leur p
lent pour lamour de diviciatus qui
pour eulx supplioit. Et pour ce q
tre les belges veauvois estoit deslors
une puissa
ble leurs armures / il se dep
ra vers auvergne / mais p
passoit chascun luy do
dience / rt
garde. Illec vi
sar de ceulx damiens
se
ez et marchissa
ilz estoie
sabine q
en i
venoie
tendoient les verma
lois q
nira leur secours / et leurs fe
ellars et josnes enfa
blez en lieu co
recz et de palus / car leurs citez avoi //
ent ilz guerpies / ne en icelles ne vou
loient ilz estre enclos p
viens. et de la fortifficacion de leurs
logis / et de leur vaillance.
Ces choses p
e
ons deva
loger Or estoie
sieurs belges
leur seurete les suivoient. aucu
q
vise la maniere du couroy ro
dep
et sen alerent devers les nervies aus
q
apri
obvier a la proie de leurs ennemis : et
pour e
leve a le
front des ro
de terre sur laq
tendres bra
hault fiche en terre / fermeme
ge dehors deux piez ou environ co
ung cercle a maniere datrape entrela
chees p
aucu
per et cheoir ta
et drue. Puis sur le bort de ladicte cres
te p
espines rudes et fort poingna
dehors seme chaudetrappes pour af
foler ho
subtilleme
fosses en terre et les avoient couver //
tes de vuasons de terre vers / et illec
enviro
des / affin de alecher les ro
assaillir p
ces fosses co
velle inve
haulte et si espesse q
toit aux nervie
aussi leur destourboit le chois au
ro
voie
une cite e
senta
dre e
seil des belges p
lieu par les ro
gis estoit tel. ung large tertre ou mo
taigne le
noit vers ledit fleuve de leschault / et
oultre laplaine un gautre tertre pa //
reil au p
cestuy en front de la dicte riviere / si a //
voit de lu
plaine terre. et au p
la riviere au coste denhault tenoit le //
dit bois espes ou les e
e
veuz / et nestoit q
veuz / et nestoit q
deux q
Cesar ses eq
routez ensuivoie
mais lors pour cause licite lorsdre der
renier se co
este no
me de cesar estoit telle q
p
erre sageme
cestassavoir
deva
Ap
cite il colloquoit ou chemi
voit co
suivir et deffendre se besoi
venu.
pres de leurs e
leur arroy. tous ceulx de cheval avec
les archiers et ho
re
affi
leurs logis. mais ilz fure
puis se remire
vigoureusement et tous a ung fais
bouter entre les ro
reculer jusq
plus ilz se fourrerent jusq
tertre ou estoit cesar e
ner ses logis / et les fortifier. Lors fi //
re
haste toutes choses a faire. co
niere drescer. de donner signe de courre
aux armes / de rappeler ses chevali //
ers de leuvre q
ent esloingnez pour ente
er leur cha
et de ordo
choses gra
du te
difficultez firent deux choses grant
ayde / cestassavoir la science et usa
des chevalliers p
les / endoctrinez de co
stif / et aussi q
naires et conducteurs de toutes char
ges. cesar avoit
toutes q
courroy de ce
ment se lost nestoit du tout loge
sevre. Ces deux estas furent ce jour
la cause pri
car lesditz capitaines et legatz pour
la p
ennemis sa
attendre sur lacoustumee provide
i
die
mes administroie
gant les deshaittez ou traveillez.
soing ordo
deffence.
CEsar doncq
saires choses co
rant dun coste a lautre enhortoit les
siens dun seul mot en passa
lieux ou fortune le tra
p
aux chevalliers de laq
pluslong sermo
teva
et brief telleme
mains p
p
mis q
leur fort ramage / mais depuis p
vailla
ducteur avec i
de nerviens arthesiens et verman //
dois q
couvrerent place dessus les ro
et de fait les mirent en desordre et en
fuitte q
moult trouble et desplaisa
rage se retrait en la
il moult se fioit et avec elle se tira ou
cornet de la bataille ou il veoit la pl
gra
il telleme
ou peril de sa p
ge e
en la puissa
abatoit et occioit ses ennemis i
ra
ordo
a mort. en ceste horrible
taille se porta titus labienus moult
vailla
fit et vai
thisie
en celle des nervie
ce q
la
va moult enbesoingne e
mis / car il se
tre pour ses ge
tre en ordo
nue de cestuy labienus fut telle mu //
tacion faicte en toutes choses q
mes ceulx q
leur sa
se remire
telle vigueur q
mis en extreme espera
brief les
a la voule
toie
affi
dars den hault dessus leurs e
Et affi
taire fussent jugez p
plusvertueux des creez. ilz osere
ser le fleuve au pluslarge legiereme
ra
q
de lasche courage. Ceste mortelle ba
taille ne fut gaires loi
de p
e
taille ai
me
les fe
trais au bois
ste miserable desconfiture arbitra
aux vai
misericorde / dun
re
metta
pour certai
teurs nervois q
nestoie
de
usa
na leur i
beissa
ste ne leur fisse
ai
les avalois ce so
copies venoient en leyde des nervie
acertenez de ceste desco
de leur alyez p
nerent vers leur co
de villes et de chasteaulx / et puis a //
vecq
mirent en ung fort lieu / pensans il //
lecestre seur refuge a le
ennemis. Cestoit ung lieu moult
fort qui estoit environne de toutes
pars de haultes mo
lement a lun des costez environ de la
haulteur de deux cens pas ung pou
plus aisible a mo
terrestre q
ilz avoient muree de double mur / et
y avoient colloque plusieues gra
lieu. Autresfois si estoient il retrais
apres la desconfiture de arionistus.
legatz devers cesar / et de leur trayso
et co
a leurs voisins.
Quant cesar sceut ceste retraitte
de ses e
mis les neriens soubz les loix rom
maines / il se p
le fort ou il savoit les avalois suy //
ches estre retrais et admirans la for
ce et situacion du lieu / fist ta
penter et construire une grande tour
de bois qui se co
a la haulteur des murs de leur fort /
dont ilz co
charnir a haulte voix disans p
fidence de leur fort. Hee p
ou vigueur cuide
petite eorpule
chasteau jusq
seroit moult difficile q
plusgra
mais qua
soudaineme
leur muraille / co
velle et no
niere. envoiere
gatz req
mai
p
se do
prioient cesar. cestoit q
leurs armures / car de leurs voisins
estoie
desq
armures avoie
co
mieulx avoient eulx exposer a lave
ture de fortune co
main et de celluy estre vaincu selle le
p
mains de ceulx e
acoustume dominer. A ces choses re
spo
ner la paix / et no
queroie
fait aux nerviens i
a leurs voisins q
sisse
dignacion ro
raportee p
ceptere
res et habilleme
murs q
teur en attai
mur / mais toutesfois ilz retindrent
absconseement aux boues et lieux se
cretz p
dautant q
vrirent leurs portes ausquelles e
re
contindrent ce jour paisiblement lun
avecq
stie monstrer
jour co
ers des portes et retourner a leurs lo
gis / affi
habita
les avalois ensuiva
seil q
environ minuit. armez des armures
recelees / saillirent sur les logis des
ro
i
ceulx q
tantost selon lacoustumee ordonna
ce de cesar / ro
feux q
tai
quoy les habita
me
moult i
occire
fuyrent qui mieulx mieulx en leur
fort. Et le tiers jour apres les portes
ro
dist. cesar entra dedens co
et fist ve
trouva illec q
faire. En ce mesmes te
certene p
voye en une legion sur la marine ou
pays de bretaigne q
tree
re
coste de la mer sestoie
ro
gaule paisible / la reno
res cesar sespandit ta
res et loingtaines nacio
rin / pouruqoy les rudes rebelles et
incongnoissa
stie vers cesar q
mage / bailler hostage / et re
but. Ausq
pour ceste heure il ny pouoit besoigner
car il vouloit tirer en ytalie pour cer //
taines causes co
tree du p
luy retourner
oroit. Puis ayant ses legions aux
yvernaulx ordo
ron chartres / tours / et beauvois qui
estoit co
les sestoie
lie. Toutes ces victores notiffia ce //
sar au senat de ro
faicte p
jours co
fices
o
aler en ytalie /
avoit laisse aux marches de savoie.
COmment cesar apres toutes
les victores dessusdictes selo
la coustume se
Il bailla a servius galba la
on bien garnie de gens a cheval auq
il co
ches de savoie pour garder les mar //
chans quilz ne fusse
sant les mons de mo
robeurs en vouloit faire le pays net /
et les chemins. afranchir de tous em
peschemens. Cestuy galba fist le co
mandeme
eu plusieurs victores et prins hosta //
ges des vaincus / il se retrait a tout
le demeurant de ses gens en une vil //
le de forte construction q
lons a present saint maurice / qui siet
en ung val non pas grant / environ
ne de roides montaignes / et entre la
dicte ville et la grande plaine court
la riviere du rosne.
gens darmes fra
tier yverner la ville / et lautre partie
doultre ladicte riviere revi
et les siens / laquelle il fortiffia tres
bien et encloist de fossez et de palis.
Toutesfois ce nonobstant ne leurs
nobles enfans baillez en hostages /
les gaulois de nuyt
dep
nemis se mo
en inte
ter les ro
toie
Ces nouvelles venues a la co
sance de galba. il hastiveme
a
de guerre de sa co
plusieurs oppinio
ungz co
estoient / et le tardif secours / co
loie
laissant illec leurs bagues. Les au //
tres disoient au contraire en louant
tenir leur fort et deffendre leur bo
et a
du co
avoit co
publicq
aux romai
conclure ne ordo
car e
ne les assaillire
de
seme
ge
eulx deffe
q
ungs des autres co
q
valoit pu / atte
de de leurs e
sa
grant no
recreans / autres frais et nouveaux
venoie
ne pouoient faire / car le blece navoit
te
plus de six heures continueles ledit
assault eut dure et que les ro
estoie
strumens de guerre et aussi de leurs
forces / les gaulois ce apperceva
scendirent en la plaine et commence //
rent a detre
et remplir les fosses. Daventure pu
blius baculus centurion
lussenus tribun des chevalliers / ho
mes de grant conseil et vertu / acou //
rurent vers galba auq
rent une seule voie de salut / disans
que en cestuy leur derrenier besoi
toit bon nicelle esprouver / cestoit dis
sir de leur fort furieusement tous a
ung fais par lieux divers /
soudaineme
si longuement les avoient tenus en //
clos / puis que descendus estoient en
la plaine / et que plusvaillamment
mourroient dehors que en icelle clo //
stures.
servius galba / et dune rebellion des
bretons co
noient
SUr cest advis ordonna galba
ses centurions et tribuns / et hastive
ment les informa de ce quilz avoient
a faire. cestassavoir quilz guerpisse
ung pou le fias de leurs ennemis. afi
fin de repre
eulx ung pou rafreschis. ississe
le signe donne mettant toute espera
ce de salut en leur vertu redoutable :
assaillans vigoureusement ceulx q
assaillir les souloient. Ai
se fut ilz le firent / car au premier son
de la trompette issire
petueuse par quatre protes de leurs
lices / et si aigreme
se fourrerent que oncques ilz ne leur
donnerent espace de congnoistre cho //
se qui leur peust estre salutaire en ce //
ste soudainete / ains si effraez quilz
ne sceurent quel co
fuitte / et les rommains les pourui
rent par telle vigueur quilz en occi //
rent plus de
et les autres se sauverent par fuitte
delaissans leur bagues dessus les
montaignes
pluslegierement courre /
oncques jjusques ilz parvindre
lieux dont ilz estoient departis. Ap
les armures des mors despoullees
les rommains se retrairent en leurs
logis / duquel lendemain se departi
rent apres quilz eurent bruslez /
se retirerent ou pays de mante /
lec en bourgongne ou ilz p
lyver entre autres legions qui illec
yvernoie
nue a la congnoissance de cesar qui se
journoit en ytalie / cuida
le estre paisibleme
gecte a la cite de ro
ba et les sie
de la vers venise / contendant illec apre
dre la nature des regio
lors uen guerre soudaine sesleva en
la partie marine de gaule ou publius
crassus josne ho
a tout la
faulte quilz avoient de vivre sil en //
voya p
vrer se possible estoit pour leur de //
niers. Entre lesquelz il e
terasebius aux eusebie
bonius gallus aux citoiens de na //
tes / et quintus velanus avec titus
silvius a vennes en bretaigne. q
estoit la maistresse cite et la plusriche
de toute bretaigne pour les navires
marchandises q
eurs nacions / especialement dengle
terre / dont ilz estoient moult fiers et
orgueilleux / et de fait par leur presu
pcion et oultrecuidance prindre
tindrent prisonniers les legatz / cest
assavoir velanus et silvius / nonob
stant la dedicion et accord q
audit publius / conte
iceulx rendre leur seroient restituez
leurs hostages q
delivrez / par la haulteur
desquelz leurs voisins gaulois de ce
quartier prochains tressoudains en
utacions nouvelles
seil firent pareillemetn / car ilz reti
dre
eulx e
lors messagiers hastiveme
des ungz aux autres les princes du
pays co
peuple et leur promirent riens faire
sans leur co
de tout leur pouoir a la recouvrance
de la jouissa
re. Lors ceulx de vennes envoierent
une legacio
loit recouvrer ses hostages q
voyast les leurs / lesq
crassus adverti qui loing de la estoit
approcha et fist ediffier des longues
nefz sur le fleuve de loire q
loccide
stes /
a chemin celle part.
tez nouvellement rebelles se pron //
veirent contre la venue de cesar.
Ceulx de ve
venement de cesar co
q
tencion et e
contre la loy des gens se prouveire
pour le recevoir a bataille / especiale
ment p
mesmes les ro
de combatre en mer / et q
roient longuement entretenir pour
la deffaulte des vivres et des lieux
desers a eulx incongneus. Apres les
quelz conseilz
dinstrumens bellicques / et les bie
cha
envoierent toutes les nefz quilz peu
rent assembler au port de ve
ceste monopole rebelle estoient com //
paignons ceulx de eu / de ponthieu /
de lucerne / de tours / de na
ens / avec ceulx de therouenne / et les
menapiens marchissans la mer de
flandres / et mesmes envoierent quer
re ayde jusques en engleterre / mais
nonobstant toutes ces difficultez et
perilz de guerre : moult de choses in //
supportables incitoie
le. Premierement la detenue de ses le
gatz en son grant despit. Seconde //
ment que non seulement une cite def
failloit / mails plusieurs avec tous
les pays denviron par luy nagaires
conquis / et a
que toutes les nacions a luy obeissa
tes ne retournassent des leurs pour
franchises recouvrer a quoy de nature
ilz tendoient et hayoient servitude
ancores font a present/
soie
ses considerres cesar envoya titus la
bienus aux fins des treveriens du ri
a tout les equestres / luy
que les rainciesn et les autres bel //
ges maintenist en foy et amour /
les germains vouloient venir en ley
de des belges a leur req
rebeller comme eulx /
ser le rin / il leur detourbast le passa
ge. Publius crassus avecques dou //
ze cohortes / de chascunes six cens ho
mes. et aucuns hommes de cheval
envoya vers aquitaine affin de les
empescher quilz ne venissent en ley //
de des rebelles.
sabinius legat a tout trois legio
voya vers normandie pour obujer
aux aydes des norma
moriniens / et autres par deca qui te //
noient frontiere : affin que au dos ne
les suivissent Puis constitua decius
brutus conducteur de toute la navi //
re quil avoit pou assembler en poitou
en santonge / et aux autres pays voi
sins / commandant que le plustost
quil pourroit se trouvast deva
te de vennes / et il mesmes avec les co
pies pedestres diligamment conten //
dit Toutes les villes
p
ses sur la marine / si que d epie ou par
terre on ny pouoit habiter par forme
dassault / pour la croissa
qui de douze heures en douze heures
se faisoit / pour lequel empeschement
les ro
saillir / qui leur fut cause de grant en
nuy et destourbance / pourquoy cesar
ce voyant delibera dattendre la ve //
nue de brutus sur le hable devant ve
nes a quelq
avenir.
par terre et decius brutus par mer /
de leur victore.
Cesar do
forteresses expugnees / ayant
nouvelles de lapprochement de bru //
tus devant vennes se tira sagement
celle part / et assiega la ville par ter //
re / mais il print le quartier du hable
Lors bretons ainsi assiegez perceva
les ro
habondance de navires pour venir
contre les rommains. brutus qui au
devant estoit / ne les tribusn ausq
singulieres nefz estoie
ans le grant navire eulx approcher
ne sceurent lors discerner par quelle
maniere a leur avantage ilz pour //
roient commencer lassautl / conside
rans que au hurter ne pourroie
re les nefz e
des pompes / frons / hunes / et tours
barbarines surmontoient de trop
leurs vaisseaulx / pourquoy ilz fu //
rent en grant doubte. Contre toutes
lesquelles choses leur fut ung seul re
mede salutaire / cestassavoir que bru
tus averty de la nature des nefz occe
anes il avoit fait forger grans faux
trenchans et affilez quil fist atacher
aux boutz desdictes nefz de sa parite
par telle maistrie que en approchant
les gros vaisseaulx ilz trencoient
leurs cordes et voiles / et par ce leur
estoit tout espoir de boneur oste /
vent en q
oit donner mouvement /
la victore amenee a vertu et vaillan
ce dont les rommains facilement le
surmontoient. et ancores plus pour
la presence de cesar / et que tout lexcer
cite terrestre loge sur le gravier les re
gardoient / pourquoy chascun se pe
noient de bien faire.
terent que se la nuyt ne leur fust sur //
venue / ilz eussent les breto
vires mis a totale destructio
eulx voyans ainsi mis a totale con //
fusion ne sceurent autre consiel pren //
dre que eulx mettre en la misericorde
de cesar / car toute la navire quilz a //
voient illec assemblee de toutes pars
avoient toute perdue. Cesar en pri
tresaigre vengance et furieuse no
coustumee / renoncant ceste fois a mi
sericorde / affi
conquises se gardassent de telle offe
ce encourir et aussi que le droit des le //
gatz et heraulx ne fust cy apres vio //
le. car tous les senateurs ou officiers
avec les gouverneurs et regens de ce
ste rebellion fist occire / et tout lautre
peuple fist vendre comme esclave.
Quintus titurius sabinius q
trois legions par le co
cesar en estoit ale vers eu / rencontra
ung duc no
este le chief de toute ceste rebellion / a
tout gra
intencion de combatre les ro
Avec luy estoient ceulx daurences /
de lucerne et de verneuil q
avoient occy / pour ce quilz contredi
soient ceste rebellion. Sabinus tou
tes choses a droit ordonnees conside
rant la multitude de
deva
tint en ses tentes sans soy mouvoir
quelq
nemis luy fissent / dont ses gens fort
murmuroient / mais ceste chose fai //
soit a certaine cautelle comme il des //
couvrit a aucuns ses privez. Il subor
na ung des siens gaullois de nacio
appele gallus / en son advis tresydo
ne a fournir son malice / luy promet
tant grans do
cestassavoir quilz passast aux e
co
ne estre si grande par la nouvelle de
cesar durement presse devant ve
et aussi pour doubte deulx q
ent conclud la nuyt sequente haban //
donner leurs tentes et tirer vers cesar
pour luy faire ayde / et aussi pour es
chever honnestement le peril present :
Cestuy message fournit tressage //
ment gallus / pourquoy les gaules
sescrierent que ainsi ne se devoit pas
faire / et quilz ne devoient pas perdre
la proie par eulx si longuement gar
dee / aincois courust on hastivement
aux te
de choses enhorterent lesdis gaulois
a croire gallus / co
la guerre de bretaigne
creoient estre aux rommains.
furent desconfis par sabinus / et tou
te la contree se rendit a luy.
Les gaulois doncques amenez
en celle conclusion en souffri //
re
ta
stivement prendre / lesquelles pri
hastivement sans ordonnance se
rurent aux logis des rommains les
cuidans pre
ge sabinus qui de celle chose se doub //
toit avoit mis en ordonnance telle que ne //
cessaire estoit a recevoir ses ennemis
si saillirent ro
lois / et ta
que pou sen sauvere
qui bien montez estoient / mais pou
en y eut. Ainsi doncq
naval vaincue par decius et de celle
victore de sabinus fut cesar en ung
temps acertene dont il fut moult joy
eux. En ce mesmes te
us crassus venu en acquitaine q
estoit la tierce partie de gaule / region
fort peuplee de fors ho
villes / sen ala pour mettre le siege de
vant xa
luy vindrent au devant grande mul
titude de chevalliers a cheval pour le
co
les mirent en desarroy et en fuite ta
quilz vindre
avec lesq
mencee forte bataille qui longueme
dura p
drent les ro
mis constrains de rentrer en leur cite
quilz deffendirent par aucu
toutesfois eulx voya
res ne pouoient grever les ro
ilz envoierent leurs legatz a crassus
req
q
mes et hostages / et les ro
e
duc du pays a tout mille fors ho
en sa
qui se fourra moult impetueuseme
dedens les ro
cuns estoient desja desarmez / mais
par la prudence de crassus leur capi //
taine ilz se rallierent tellement quilz
rebouterent iceulx avec les autres de
dens la cite quilz assaillirent vigou
reusement / mais p
impetrerent la paix de crassus. Leq
ap
tit dillec et sen ala vers gascongne /
bierne / et navarre / dont gascons ad
vertis fremissans pour la nouvelle
de xantes la forte cite si legierement
prinse p
messagiers hastivement par tous
leurs voisins pour faire aliances et
avoir leurs secours / lesquelz conju //
rans contre les ro
hostages les ungs aux autres /
si unys ense
duite de bons ducz eulx loger au pres
de lost de crassus / lequel considera ta
tost que dillec ne pouoit partir sans
grans inconveniens / car il veoit ses
ennemis courre par tous les chemi
e
grant puissance. Ces choses conside
rees et mesmes q
loient et que ses ennemis croissoient
de jour en jour / assembla a conseil ou
quel il demonstra le dangier et le peril
patent / et que plusprouffitable et ho
nourable chose leur estoit eulx expo
ser a fortune puis q
toient venus / q
mourir laschement par cremeur i
le. Ce conseil agrea moult a tous et
conclurent lendemain la bataille.
tevins / gasco
espaignolz / et autres leurs aydes /
et co
luy ou nom de cesar.
Au point du jour crassus aya
ordonne deux eschielles et ou
milieu dicelles une autre co
de gens esleus pour ayde aux indi //
gens / se tira devant ses ennemis en
belle ordonnance. lesquelz pour leur
grande multitude /
des rommains estimoient seuleme
les pouoir co
troient iceulx menez en disette de vi //
vres mieulx les pouoir vaincre par
siege que par playes ou perilz de ba //
taille / et a ce conseil se tindrent et ne
voulurent issir a bataille / ains se ti
drent en leurs te
mains qui prestz estoient pensans q
ceste chose faisoient p
rerent tous a lassault des logis e
is / lesquelz furent moult bien def //
fendus ou do
valiers ro
circu
sez foible furent les logis prins p
siens a ce induis. Et ainsi apres gra
de occision faicte des gasco
rois / car de bien
illec assemblez / nen eschappa la
quarte partie que tous ne fussent ou
mors ou prins. Illec gaignerent les
rommains grandes proyes quilz de
partirent / et demererent en acquitai
ne paisiblement pour ceste saison.
sus estoit empesche en gascongne se ti
ra cesar aux parties de morienne qui
est maintenant therouenne / et aux
menapiois quon dit maintena
mens marins / qui en armes se conte
noient sans ancores avoir envoye le
gatz devers cesar /
co
res nacions a sa seigneurie. De celle
obstinee maniere fut cesar moult in //
digne / pourquoy il mena tout so
celle part. Les flamens do
tenez des victores de cesar et p
maniere il avoit vaincues les fortes
nacions / prindrent en eulx autre mo
de subtil de guerroier / car en une gra
de forest se retraire
tenant les bois de niepes / mais trop
plusgrande estoit quelle nest de prese
en laquelle forest ilz porterent tous
leurs biens et illec se fortifierent tres
subtillement. Cesar vint jusques a
lentree de ceste forest ou il mist ses ten
tes et drescer ses logis / mais tandis
que ses chevaliers estoie
de ce faire / leur saillire
les flame
en occirent et navrerent et firent aux
ro
nelemetn armez les boutere
fort et plusieurs en occirent et navre //
rent / co
les poursuivant trop aspreme
lieux espineux. De ceste ave
cesar moult trouble pourquoy il fist
copper les arbres
chains a son ost en approchant le fort
de ses ennemis / et faisoit mettre le
marrien coppe aux deux costez de so
ost. affin de affranchir les siens. A ce
ste euvre besoignerent tant aigreme
les ro
re eurent descouvert du bois en pou
de jours /
ques aux hernois des flame
quil les convint retraire jusques au
plus espes bois. Mais lors pour la
desattemprance du temps yvernal q
approchoit / ne peut cesar parachevet
son emprinse pour celle fois / ains se
retourna en normandie et bretaigne
pour yverner apres quil eut tout ga //
ste et brusle les champs des flamens
et moriniens.
ent passez le rin fure
tus / et de plusieurs autres incidens
Ava
estoient consulz a romme / les usipa
tes. cestoie
tre le rin et les theuteriens tous peu //
ple germain tresfors hommes a che //
val et vaillans en armes passere
rin en grande multitude / environ ou
il chiet dedens la mer / ouquel quar //
tier habitoient les menapiens quilz
occirent et destruirent leurs ediffices
Ceste chose oye par cesar doubta
mobilite gauloise / q
voye legatz secretement devers les //
dictz germains quilz venissent har //
diment / et quilz trouveroient entre
eulx faveur pour grever les ro
pourquoy ilz sestoient desja espars
p
princes de gaule assemblez / cesar dis
simulant la congnoissance du mur //
mure et rebellion p
mo
q
rages en ardeur de bataille contre les
ditz usipates
Qua
couvre lamour gauloise / toutes cho
ses bien ordonnees selon sa diligence
et bonnes gardes laissees par tout /
se mist a chemin vers le lieu ou il a //
voit entendu ses e
lesquelz sachans cesar leur estre pro //
chain luy envoierent leurs legatz /
do
ne sont pas icy venus pour premier
envahir le peuple rommain a batial
le / combien que excuser ne se veulent
en nulle maniere deulx deffe
les assauldroit / car telle est leur cou
stume de contre tous resister en nully
prier / toutesfois estoietn venus vers
cesar poru ce dir. cestassavoir se eulx
exilliez et deboutez de leurs maiso
pourroient vers les rommains gra
ce impetrer et devenir amis prouffi //
tables / leurs ottroyant paisiblement
place en gaule pour habiter / ou souf
frir eulx tenir ce pou de terre par eulx
nouvellement conquise / ou aucune
p
ne vouloit faire / au moins leur ot //
troyast ayde contre les suaves / aus //
quelz ap
se pouoit co
rent les legatz nest sur la terre que de
legier ne peussent surmonter.
ces demandes respondit cesar. nulle
amour pouoir porter a ceulx q
ce et oultre son gre se vouloient ama
ser en fra
parence raysonnable veoir que ceulx
peussent autre terre deffendre qui la
leur propre tenir ne pouoient. Aussi il
ne savoit en france nul champ vacq
suffisant a telle multitude sans au //
truy traveiller ou nuire / considere
leur nature insaciable / mais en en fi
leur dist cesar q
lentiers devers les ubiens que souf //
frir les voulsissent demeurer en leur
marche. Lors les ambassaderus re //
spondirent que voulentiers feroient
ce raport a leurs seigneurs / et la cho
se entre eulx deliberee au tiers jour re
tournerent faire responce / priant tou
tesfois que ce dit terme il naprochast
plusp
a cesar i
averty que les aucuns deulx estoie
passez la me
rager en braban. Si doubtoit q
ambassade ne fust seuleme
on donnant lieu au retour des leurs
pourquoy il les approcha de plus p
tiers jour revindrent des requestes q
ilz firent a cesar / et de lenvahie quilz
luy firent ou plusieurs rommains
equestres furent occys.
Comme doncques cesar a douze
mille pas pres de ses ennemis
fut loge selon la premierepromesse re
tournere
luy / requerans par grande diligen //
ce q
et voyans que ce impetrer ne pouoie
au moins luy requirent que ses ge
de cheval ne les infectassent ne enva //
hissent plus. Apres quil fist sa puis //
sance vers les ubiens co
leur avoit de leur envoyer legatz da
cointance / et par ce estoient contens
de condescendre a toutes les condici //
ons decretees par cesar dobeir et faire
par son conseil. Ausquelles choses a
pointer ilz requeroient treves de trois
jours. Toutes ces choses arbitroit
cesar estre faictes saintement / affin
que leurs equestres peussent sauve //
ment retourner de fourrage / pour //
quoy il delibera soy tra
mes jour a
tant la cause sur la doulceur de la ri //
viere. Et le
rages esprouver co
nestables des chevalliers eulx esten
dre jusques pres diceulx meurement
considerans leur contenance / affin
de vray len raporter / non pas les en
vhir / mais se assaillis estoient sou
stenisse
excercite fussent prochai
mais quant lesditz germains les per
ceurent espars arriere pour place des
logis pourprendre / eulx comme for
senez se fourrerent dedens les rom //
mains / nonobstant la treve de trois
jours par eulx i
mortelle bataille / tellement que les
rommains furent constrains de tour
ner en fuyte jusques a la grande co
paignie.
furent occys deux nobles ho
res / dont cesar fut moult dolent. Et
pour soy venger de celle injure fist ar
mer tous les sie
oyr aucun messagier venant de par
eulx / et de leur courre sus comme a
gens sans foy. Mais lendemain au
matin vindrent aucuns des plusan
ciens germains faintement eulx ex
cuser de ceste desloyaulte / laq
se ne voulut oyr cesar / ains detint
iceulx messagiers / et les fist enfer //
rer bien estroittement / puis se mist a
chemin vers ses ennemis quil trou //
va desarmez non pensans au mal q
premier avoient deservy / ausquelz il
neurent oncques temps ne loisir de
prendre leurs armes. parquoy les ro
mains les detrenchoient indifferam
ment
mortelle bataille furent occis les ger
mains en si grande multitude q
nombre / car ilz estoient illec assem //
blez quatrecens quatre mille testes /
et oncques aucun deulx ne demeura
aux tentes vifz que tous ne fussent
mors ou noyez en mense
le victore achevee et les ennemis des //
confis et mis a mort. cesar sen retour
na en ses tentes et par sa debonairete
et franchise donna congie et franche
liberte aux anciens germains faulx
legatz quil p
daler ou il leur plairoit / mais pour
doubte des tourmens gaulois a qui
ilz avoient meffait / ilz requirent la
grace de cesar quilz peussent demeu //
rer avecques luy / et il leur accorda p
sa courtoisie acoustumee.
aux sicambrois / de leur responce / et
co
vaisseaulx pour passer le rin.
La bataille des germains ain //
si achevee / cesar pour plusi //
eurs cause delibera de passer le rin
pour ce que ceulx de sicambre avoient
receu les chevaucheurs germai
avoient fourrage gaule sa region. il
leur transmist ses messages eulx re
quera
sent delivrer. mais les sicambrois se
mocq
ne du ro
bloit estre i
le passer / pourquoy dema
pire oultre le rin quant ocq
ny eut droit / car qui ne veult tort re //
cevoir se doit garder dautruy sourq
re. De ceste responce ne fut pas cesar
bien content. Lors les ubiens doultre
le rin qui estoie
requirent insta
passer le rin / affin de les secourre co
tre les suaves et germains leurs en //
nemis. Et pour ce passage luy avoi
ent apreste grant nombre de vaisse //
aulx. Cesar do
rin / mais ne luy se
se de passer sur vaisseaulx ne digne
a sa p
co
icelle faire pont / ta
co
tesfois a ce faire contendit / ne autre //
ment ne voulut il passer son ost / car
de tant que leuvre estoit plus diffici //
le : ta
ce pont fist cesar mesmes la devise en
ceste maniere. Il fist aguiser p
nu bout grant plente de gors arbres
lesq
le rin et fermeme
gins tout dune haulteur et enviro
deux piez despace les joindoit ensem
ble lun a lautre / telleme
ouvrage et machine fut co
de cesar passe oultre le rin en
depuis la matiere
donna a chascun coste dicelluy pont
bonnes et seures gardes / car il vou //
loit premier aler en la terre des cyca
brois / mais au sejour quil fist oudit
pont vindrent par devers luy plusi //
eurs legatz de diverses citez requerir
paix et amistie. Et qua
du leur legacion il leur ottroya et do
na en prenant de iceulx leurs hosta //
ges : Puis marcha cesar ou pays des
cycambrois quil ardit et abatit leurs
beaulx ediffices / et apres avoir con //
cueilly tous les vivres quil y trou //
va sen retourna entre les ubiens ses
alyez. Mais les suaves qui p
fort les grevoie
p
du pont / reculerent pluspartout / et
co
q
aux boscages
oient ayder / mais tous ceulx qui ar
mes pourroient porter / sasse
ou milieu de leur contree lieu assigne
pour co
noient. Cesar apres quil eut acheve
ce pouruqoy il avoit passe le rin en
victore en gaule / et tantost q
se le pont il le fist ro
fin que en temps avenir il ne luy fust
cause de grevance.
ser en la grande bretaigne que on dit
maintenant engleterre. et co
envoya gayus volussenus poru es //
pier le pays.
Une partie de leste ja passe cesar
se tira en la gaule vers septe
trion ou liver est ancores plus hastif
que aux autres parties gauloises /
toutesfois proposa il passer en engle
terre poru soy venger du peuple qui
comme il avoit entendu avoie
jours les gaulois contre luy souste //
nus et aydez / et ja fust la saison a
guerre mouvoir trespassee
chain / si luy sembloit estre grant ava
tage pour lan sequent soy en celle isle
transporter pour experimenter la ge
dre du lieu / des gens et des pors : les //
quelles choses estoie
gaulois incongneues / ne nul ne se
mettoit de lespreuve en aventure / si
non les marchans / et a
havre. pour lesquelz congnoistre il
manda aucuns marcha
ques aucun deulx ne luy sceut dire la
grandeur de celle isle des bretons / ne
quantes nacions y habitoient. A ces
choses doncques congnoistre arbitra
estre bien ydone pour y envoier aucun ex //
plorateur qui la verite en rapportast
A quoy fournir y co
lussenus luy co
ner vers luy ta
toutes choses / et a ce parfounir luy
freta une longue nef. Puis mena ce
sar tout so
lois ou il savoit la mer estre plus es
troitte / et la fist il assembler toutes
les navires des regions voisines bie
garnies de mariniers
ce serva
soit so
aux breto
par devers cesar hastivement leurs
legatz prometa
et destre soubz le
messagiers oys / liberaleme
leur req
ceste sentence. et les renvoya
lieux leur bailla pour gardien et co
ducteur ung no
apres ceulx darthois conquestez / il
avoit fait roy du pays pour sa gran
de vertu et conseil / et luy commanda
quil e
citez en la foy ro
les autres attraire a ceste foy p
stie / eulx noncant sa briefve venue /
Volussenus dont jay p
jette et regarde la region insulaire de
bretaigne tousjours demeura
navire / car il neust ose descendre e
les bretons ennemis de son seigneur
retourna au cinqiesme jour. leq
forma a la verite de tout ce quil avoit
peu co
noit a cause de son navire pourveoir
grande partie des morinois luy en //
voierent leurs legatz de concorde
amistie / do
et les y receut benignement en prena
deulx plusieurs hostages. Ces cho //
ses ainsi demenees environ
quatrevingtz grans vaisseaulx a
fais / de toutes choses bien prouveus
pour deux legions transporter avec
le bagage de cent / sans les galees q
avoit / ausq
legatz et prefectz. Pareillrme
a
pour leur pesanteur / lesq
blit a ses ge
le residu de osn ost laissa a qui
turieus et lucius cotta legatz pour co
duire ou pays des menapiens ce sont
flamens / et a publius sulpicius ruf
fus legat a tout tant de ayde que as //
sez luy sembla / co
der sur toutes aventures.
gne /
puissa
Ces choses dessus escriptes ain
si par cesar establies / il voya
le te
la maree de minuyt fist voile
aux vens qui en lisle de bretainge le
singlere
ensuiva
gnes a tertres ses ennemis qui laten
doie
fendre la descente. La nature du lieu
ou il arriva estoit telle q
marine estoie
si droittes q
me
q
ne se
fitable dillec descendre ne prendre ter
re / si fist ses vaisseaulx ancrer ou il
fut jusques a leure de no
ses autres navires / et ta
tous les chiefs des navires ausquelz
il descouvrit ce quil avoit par volus
senus congneu / et aussi ce quil vou //
loit faire. Puis les amonnesta sage
ment que toute choses militaire admi
nistrassent en telle maniere que rie
ny fust trouble par soudain mouve //
me
vire estre arme / il fist lever les a
et donna signe de p
viron sept mille pas dautre coste / et
en plain havre ses nefz
les breto
mai
et quilz contendoient a prendre terre
envoyerent hastivement leurs hom
mes darmes de cheval pour empes //
cher la descente / et les gens de pie les
suivirent deffendans aigrement icel
le. Les ro
ententifz de p
ignorans la parfo
pour la gra
oient approcher la terre / ne savoient
quel conseil prendre autre que de sail
lir tous armez en leaue. ce q
toient moult. Mais cotta qui portoit
laigne dor de la dixiesme legion co
mant par les dieux que ceste chose a
son semblant tournoit a tresbonne a
venture / dist au chevalliers dicelle /
Seigneurs desce
lez laigle p
bretons / car certes je suys celluy qui
prestement pour le co
rial se veult premier ave
laq
ta hors de sa nef / et ainsi sen ala a la
presse de ses e
voyans le vouloir de cotta entre eulx
forment encouragez / affi
neur sauver tous descendirent des
vaisseaulx et le suivirent pour secou
rir leur enseigne / mais les breto
receurent en gra
et dautre. Cesar voya
ma
car a
trassent aux longues nefz
teletz q
rymes q
a ceulx quilz en veoient avoir besoi
ce q
fais sur le sablon descendirent en fai
sant nouveau cry ro
ment courans sus a leurs ennemis
telleme
rent tous a la fuyte. mais plus loi
ne les poursuivire
lez estoient / et si ne savoient les che //
mins ne les pays. Les bretons se re //
cueillirent tantost en ung lieu et p
mu
a cesar / promettans hostages do
et du tout obeyr a ses commande //
mens Avecques cesditz legatz estoit
ung nomme comminus dartois
envoye jadis par cesar comme dit est
avec ceulx qui sestoient rendus a sa
mercy en boulenois mais incontine
quil fut descendu en bretaigne / ilz le
prindrent lyerent et enchainerent jus
ques a sa venue / mais la bataille
achevee ilz le desloierent / et avecques
les leurs lenvoiere
grace et pardon pour eulx / disant q
par coulpe ne lavoient point prins /
ains pour le sauver du commun qui
lavoit en mal vueillance /
les nobles lesquelz se mettoient en sa
mercy. Cesar respondit aux legatz
Ce mest bien fort a faire de vous ac
corder paix apres tel oultrage co
mais toutesfois ce que vous co
sez le tort et imprudence / constraint
ma misericorde co
plians. Alez et menvoyez hostages
pour seurete de voz p
ilz baillerent prestement partie des
prochaines citez / et pou de jours ap
amenerent les autres. Pendant les //
qulz ilz commanderent aux leurs
eulx retraire chascu
princes demeurere
te
navire ro
bellerent /
ces perilz.
Ces choses ai
paix confermee le quatries //
me jour de la descente cesar en bretai //
gne : les dixhuit lo
qui portoient les equestres ro
qui avecques cesar nestoient venues
pour la pesanteur delles /
point ne furent prestes. vindrent a la
coste de bretaigne en la veue de leurs
ennemis. une soudaine tempeste ses
leva tant horrible que oncques nulle
dicelles ne peut tenir son droit chemi
ains furen tles aucunes constrai
de retourner ou lieu dont elles estoie
parties / et les autres furent gettees
vers la coste de bretaigne.
de ceste fortune pour la plaine lune q
icelle journee estoit / pourquoy leaue
creut en si gra
plist toutes les longues nefz que ce //
sar avoit constituees sur le sablon. et
les grandes oueraires agittees p
i
moult terrible / par telle maniere que
aucune faculte ou administreme
ayde ne fut lors aux rommains pre //
ste La fure
et daucunes les cordes brisees / a
cassees et destituees de toutes choses
necessaires co
les / dars. et autres engins a deffe
naval.
moult trouble et tout lost rommain
pareillement / car ilz veoie
tous leurs navires en quoy ilz avoi
ent mis du tout leur confidence et bo
espoir / et nen demeura une seule do
ilz se peussent ayder.
par les princes bretons congneues en
eurent les courages fort resjouys pe
sans que par ce moyen ilz seroient ve
gez des rommai
servage. Pour laquelle chose mettre
a effect ilz convindrent en ung secret
conseil ou ilz conjurerent deulx for //
traire de cesar et secretement rebeller
pourquoy parachever ilz se depar //
toient au jour duy lun et demai
tre de lost cesar en sen aloient a assem
bler gens et empescher les vivres de
lost / pensans ainsi les enclorre et af //
famer /
courre sus / laquelle chose sachant ce
sar / combien que plainement ne con
gneust leurs conseilz / toutesfois ta
pour la dispersion de son navire co
pour le prolonguement des hostages
qui point ancores ne luy estoie
mis suspicionna toute la chose estre
telle quelle apparut. Pourquoy sur
toutes aventures le plus diliga
quil peut il fist refaire ses nefz brisees
pourveoir son ost de vivres et autres
choses necessaires a ses gens / telle //
ment que en pou de temps il eut ses
nefz toutes prestes a douze prez qui
noyees
dis que cesar estoit occupe aux des //
susditz ouvrages la septiesme legio
envoyee en fourrages qui nulle su //
spicion de guerre ne estimoit pour la
paix juree / une fois entre les autres
ceulx qui les entrees gardoient non
cerent a cesar estre la pouldriere plus
grande vers la marche des fourra //
geurs que la coustume ne portoit.
Cesar oyant ceste nouvelle pe
stement estre advenu ce do
toit / pourquoy soudainement issa
de so
stes / et commandant les autres ar //
mer
esloingne quant il vit ses ge
ou milieu dun champ entre leurs en
nemis uqi se deffendoient apres les
aucuns deulx mors et moult de na //
vrez. Demander ne convient sil eut
grant douleur au cueur. Mais tan //
tost que les bretons lapperceurent /
ilz cesserent lassault et se mire
en ung / et cesar deffendit les enva //
hir / et comma
gis comme ilz firent / car a ceste heu //
re nestoient ancores venus les siens
pour faire bataille.
ce ancores non contens manderent p
tout leurs alyez et conjurez a pie a
cheval et en curres dont ilz usoient
pour lors / et ainsi en grnde multi //
tude vindrent au devant des tentes
cesar / faisans maniere dillec assie //
ger les rommains. Mais cesar son
ost bien dispose issit a lencontre de ses
ennemis par telle force et vigueur
quil les prosterna mors en terre / et en
fin les mist en fuite co
le il en y eut grant nombre doccis / et
leur pays ars et mis a desercion tota
le / puis se
a grant joye.
rebellion des flamens
furent subjuguez
ne.
Ce mesmes jour q
revindrent en leurs te
rent les bretons eschappez envoiez le
gatz a cesar requerre sa misericorde /
ausquelz cesar doubla le nombre des
hostages precedens. commandant
iceulx p
besoigne / il se
le a quoy le ve
vouloit illec sejourner pour lyver qui
luy esoit prochain. Lendemain cesar
voyang sa besoigne estre preste / la na
vire et vent opportuns / tantost apres
minuit passee fist voile et sesquippa
en mer ou il eut temps si convenable
q
excepte deux pesa
leur charge ne peurent illec prendre
terre / ai
bas vers flandres environ trois ce
chevalliers qui dede
aucu
flamens qui paravant sestoient don
nez a cesar au passer en bretaigne /
voyans ces ro
rez cuidans quilz venissent de proie
leur coururent sus. comma
tre jus leurs armes. a quoy fiereme
contredirent eulx hardiment deffen
da
tre eulx / telleme
vindrent en ayde plus de
mes de leur sorte. Laquelel chose a ce
sar noncee tous les questres de so
envoya hastivement au secours des
siens qui desja avoie
la
heures continueles / ouquel temps
ilz navrerent et occirent plusieurs de
leurs ennemis. Quat les equestres
rommains furent par les morinois
et flamens appereus / tantost leurs
armes habandonnees se mirent a la
fuite a laquelle moult deulx furent
occis. Lendemain cesar moult ayre
contre les flammens pour la fresche re
bellion / envoia pour les mettre a to
tale subjection titus labienus a tout
les legions ramenees de la gra
taigne vers la cite de morie
tenant dison theroue
autant a dire que terre vaine et deser
te / car ap
le desercion / il luy i
les flamens furent fort effraez / et se
et sen vindrent tous re
de labienus. En ce te
nerent devers cesar titurius et cotta
legatz qui cest este avoie
legions aux menapiens devers le ri
cest mai
ou tout le pays degasterent / ardans
et degastans villes et ediffices et re //
cueillans toute la proie / car tous les
habitans sestoient repus et mucez de
dens les bois et forestz. Ces choses
ainsi exploittees cesar constitua les
yvernaulx a toutes ses legions ou
fructueux pays belgicq
pedicion deux citez seulement de la
gra
hostages / ce que les autres delayere
Cesar escripvit tout au lo
de ceste annee au senat de romme. do
si grant leesse fut aux rommains q
ilz en celebrere
jours entiers pour celle victorieuse
fortune.
sieurs nefz
passer de rechief en la grande bretai //
gne. et de son voyage devers treves /
LAn ensuivant que domicius
et publius claudius gouver //
noient le consulat de ro
naulx produictz passa cesar en ytalie
co
mais a son p
revostz legio
gatz q
sent de pourveoir nefz et navirens p
tout ou possible seroit / ce q
cesar a son retour il en trouva que viel
les q
oneraires
moult les chevalliers pour leur dili
gence. Adont vindrent a luy legatz
des epiriens pourimpetrer sa grace /
ausquelz il la donna en prena
hostages / puis co
duire son navire au port de boullon //
gne pour passer le printe
la grande bretaigne. Ces choses ain
si ordonnees cesar a tout quatre legi //
ons et
cite de treves pour les mettre a obeis //
sance. Deux grans et puissans prin
ces contendoient / cestassavoir induci
omarus et cingetorix davoir la sei //
gneurie dicelle cite et pays / a quoy p
venir chascun deulx se mettoit en pei
ne de complaire a cesar / mais cinge //
torix vint premier devers luy a gra
de puissance / et fist son excusacion /
luy enseignant et advertissa
les secretz
Laq
il cueillit autant de gens quil peut et
puis se retrait en la forest dardaine q
lors estoit moult grande / ou il se con
clud a bataille q
en fin il envoya ses messagiers a ce //
sar luy req
souffrist venir en sa prese
vice / affi
nement de la cite. Cesar q
cevoit q
toutesfois affin de plustost avoir ex
pedicion de ce voyage p
dit i
luy jusq
luy deno
p
iceulx hostages tantost allia p
serme
q
chose voyant induciomarus. ja ne co
vie
hayoit cesar p
a
gra
stra. Cesar ainsi ces choses disposces
sen retourna en boullenois ou ses le
gions p
te
nobles en gaule avec luy / affin des //
chever mutacio
et co
estoit donorix hednois frere de divici
atus. leq
le p
e
de gra
gaulois / et mesmes le doubtoit au //
cunement pour aucunes arroga
et orguilleuse parolles q
ctes. Cestuy donorix co
trer p
gaule / disa
marine / et aussi q
veux p
mais quant il vit q
droit sa req
seil plusieurs des plusgra
de france / ausq
les vouloit mener en estrange terre /
pour illec les y faire tous mourir. af
fin de mieulx obtenir sa seigneurie
gauloise / a quoy il attrait plusieurs
diceulx et les fist co
tre cesar / laq
revelee.
donorix p
yt / et co
le fuyte et ramener ses co
Cesar q
aimoit la cite dostu
dilige
vers courage luy p
de dignite a so
eu / no
sceust rie
ung jour se mist a cheval ense
alyez
vers son pays / do
fist tantost poursuivir / et co
le ramener ou vif ou mort / et tous
ses complices pareillement. Qua
ceulx qui donorix poursuivoient sa //
procherent a ung trait darc / ilz lap //
pelere
puissance mist main a lespee sescria
a haulte voix q
pour franchise / mais les rammai
oyans son arrogance / desirans com
plaire a cesar se ferirent si vigoureu //
sement aux estunois / et illec occirent
donorix / puis les autres ramenere
acesar qui les atte
ses expediees et q
titus labienus a tout trois legions
pour garder le pays / et envoyer vi //
vres en lost / il se mist en mer et fist
voile quant le vent luy fut propice /
mais ai
de peine / car le vent changa environ
la minuyt qui les jetta a senestre / p
quoy il leur convint a force de remes
nager au port par eulx congneu. ou
q
e
bos illec p
aucuns de pris qui a cesar dire
la co
mena son ost en pays e
pas ou les bretons le vindrent assail
lir / mais les ro
et deffirent ta
firent retapir dede
sauverent / lesquelz ilz avoie
ment fortiffiez que nul ne les y osoit
poursuivir. outesfois la
on dune franche voulente fourrerent
dede
en grande occision. A ceste journee vi
quintus atrius dire a cesar q
p
sees et dero
peste que la nuyt precedente avoit fat
dont cesar fort trouble se retira ensem
ble ses ge
va enviro
lesq
et mesmes manda a labienus qui se
journoit en boullenois q
nouvelles et en e
roit trouver de prestes. Puis co
da pour affranchir ses nefz les tirer
du havre dessus le gravier
viron de grans fossez / affin de les
mieulx garder / et a ce co
nes et bons chevalliers.
ouvrages furent aco
car il ny avoit ho
q
Ces choses faictes cesar se retourna
ou mesmes lieu dont il sestoit party
pour venir veoir ses nefz / ouquel il
trouva bretons en grande multitude
q
de leur ost ung pri
ho
car il avoit p
citez maritaines dessus la themise.
cesar les vainquit et mist en fuite / et
des proesses de cassibelant leur roy.
Les chevaulcheurs
bretons co
bataille
forclore le passage / mais les rom //
mains les rebouterent tousjours en
les occiant et navra
furent aucu
mai
de playes quintus laberius durus /
moult vaillant chevallier / dont ce //
sar fut moult courouce / pourquoy il
envoya trois legions qui se joingni //
re
se q
bretons y demeura / et lautre p
fuyt aux bois et lieux i
ro
strerent en si grant nombre au deva
des ro
prisonniers congneut le conseil des
bretons / mena son ost dessus la rivie
re de themise / laq
se peut a gue passer /
peine / mais quant il vint assez pres
du gue ses explorateurs luy no
gra
tre rive pour le passage garder / et a //
voit cassibelant dede
ment plante des pieux aguise en tel
le maniere que poi
veoir / mais les priso
en avoient secretement averty cesar
lequel fist ses chevalliers entrer de //
dens leaue / et a force fist p
cougnies copper les pieulx / puis pas
sa lost fra
bretons en total desespoir de pouoir
vai
mist aux chemi
viro
q
sages aux ro
surpri
tel remede / cestassavoir q
avant nalast en fourrage / se aco
gne nestoit des legions ou de la plus
part.
a cesar ceulx de lreut / duquel pays es
toit seign
dubracius / leq
sar /
belant occy son pere. Cesar les receut
en prena
bligere
et autres choses necessaires a son ost
tant q
rent voule
tez de
cesar p
envers ceulx delreut luy e
gatz et hostages /
p
res loing de la ung fort lieu deuvre
et p
ou cassibelant se tenoit bien pourveu
de ge
cores enforcy de palys et de gra
sez / et illec sestoie
seurete et refuge. Cesar p
des re
fort lieu / leq
goureuseme
mai
pe
deme
vires cesarie
ilz les envahirent si rademe
mire
re
doubta
vers luy comini
son amistie et apoi
sideran tlyver approcher et q
loit retourner en gaule yverner / fist
apointement a cassibela
da
dubraci
certain tribut aux ro
pri
yvernaulx / et co
la contre les ro
Ces choses ainsi achevees en bre
taigne qu
ce q
p
lexcercite estre porte a deux voitures
car il avoit pou de vaisseaulx. Et af
fin q
mist en ses nefz si estroitteme
et p
au port de boulo
ses yvernaulx en diverses contrees
pour la chierte de vivres q
en gaule. Entre lesq
cohortes le pays des eburo
de prese
meuse et le rin ou lors regnoie
pri
cohortes estoient chief qui
us sabinus
ta legatz En ce te
les a cesar q
secreteme
ho
gn
tost illec yverner lucius plancius af
fi
lefice. et aussi de resister a pire seq
a cause de ce murdre se pouoit e
Environ
capitaines titurius et cotta furent a
vec leurs ge
tre les eburo
tacion et deffaulte de vivres les sur //
pri
ducz q
se
pourquoy eulx desira
les ro
de leur administrer vitailles / mais
ta
treves / ilz furent corro
a rebellion / telleme
sasse
ro
ro
rurent aigreme
leurs logis a force pour leurs enne //
mis rebouter / et de fait les mire
desarroy / mais ilz req
des ro
eulx pour lapaisement de ce discord.
q
appres co
eulx pour oyr leur proposicion. Gay
us tarpineus eq
tus junius espaignolz ausq
biorix. Seign
bie
car il ma fait q
loie payer aux avalois q
mon nepveu detenoient prisonniers
enchainnez pour hostage. En oultre
il leur dist et charga dire a titurius
leur chief q
titude de germai
sez le rin / et dautre coste se devoient
trouver grant ost de gaulois pour
eulx joi
on des ro
seilloit de sen aler vers labienus ou
pays de treves ou a ciceron aux ner //
vie
sage p
giers. Ceste oroison finee se retour //
nerent les messagiers et raconterent
tout p
asse
sieurs co
oient que ainsi fust / et les autres di //
soient au co
re co
cesar. Titurius amena
raysons i
me
seroit se nestoit p
ge ou gra
seil estoie
pourquoy titurius en sescria
te voix dist. Seign
nous deux q
la demeure vous nuist / nen deman //
dez aucunement a moy / ains a cotta
qui le co
murmure entre eulx req
se
car en celle controvesie ne pouoie
meurer En fi
le
le dep
troussa ce q
ter avec luy.
plusieurs nobles ro
telle de a
Ces choses ainsi achevees droit
au matin p
en telle maniere co
lez / no
rix tresamy / car ilz cheminoie
gue route ho
Et les ennemis sacha
maniere de cheminer si mirent en
agaitz / ausq
ilz leur saillirent i
sus / et illec les occire
duc cotta qui fut moult gra
ge pour les ro
acheve plusieurs belles victores pour
leur seign
ro
jusq
nans en gra
ennemis / mais tous menez a deses //
poir celle nuyt occirent lun lautre / ne
diceulx neschapa ung seul / fors au //
cuns q
mins incongneus de bois de marescz
et montaignes tra
nus auq
fortune.
forment enorguilly / incita les naci //
ons voisines a rebellion co
a quoy presteme
viens ou ciceron yvernoit / et si secre //
tement sasse
ron nen sceut rie
ses ennemis envahir ses tentes et lo
gis / pourquoy les ro
ment leurs armes prinses chascun se
ala a son ordre pour se deffendre Ci
ceron e
devers cesar / mais le messagier fut
pri
goisse.
faintement voulurent p
et qua
reilleme
rius co
te contre luy et sa legion / et q
brief te
confroisse de toutes p
mai
no
et ainsi ilz lincitoient et conseilloient
q
vouriseroient / et q
se
nestoit pas la coustume au peuple ro
main accepter de leurs ennemis la co
dicion / eulx ancores esta
mais se icelles ovuloient oster en en //
voier devers cesar / il pe
obte
mandoie
roient. Les nervie
cautelle / et nonconte
contine
piez tout e
dicelluy levere
de hault / laquelle oeuvre fut faicte
drescee en moins de quantre heures ta
estoient illec de peuple.
jours sequens charpenterent tours
beffrois avec plusieur autres e
et machines propices a assault faire.
Quant tout fut apreste
il co
dessus les logis des ro
quoy les nerviens jettere
gois en plusieurs lieux / et adont co
menca ung gra
obstant chascun chevallier demeura
a sa garde sans oncques entendre au
feu rescourre / et navrerent et occirent
grande multitude des ennemis. Plu
sieurs apertises darmes furent illec
faictes des chevalliers ro
tre les ennemis / mais trop estoit ci //
ceron angoisseux de ce quil ne pouoit
notiffier a cesar sa necessite / toutes //
fois ap
lettres vers luy / occis et prins des en
nemis / il en trouva ung no
go nervien qui sestoit venu rendre a
luy / et auquel il promist grans do
et ho
nir / cestoit de porter a cesar lettres.
Ceste charge emprint vertigo voule
tiers / et les lettres mises dede
dart creux se fourra ou plusfort as //
sault entre ses ennemis co
et ai
oncques estre note daucune suspicio
ro
voies secretes au chemin tant q
vi
et luy conta tout au long la grande
necessite des siens. Cesar eut ces nou
velles environ
p
q
en beauvoisis enviro
fist / puis e
gat q
e
lement rescripvit a labienus q
noit en treves quil se hastast de venir
au secours de ciceron / mais cestui sex
cusa p
ambiorix.
nerviens / laba
ceron p
les viancquit.
Cesar doncq
nus et autres de la fortune de
cotta
re des nervie
tost no
ciceron en ses logis / pourquoy ilz se
deslogerent de nuyt et vindre
vant de cesar lecuidant prendre en des
ordre / dont cesar fut p
Lendemain bien matin cesar remua
de logis / mais il neut gaires chemi //
ne qua
de de
dant de la montaigne ou passoit une
petite riviere / si luy se
dillec co
si pou de gens q
sarresta et se loga illec. co
plus de
tesfois les loga il le plusserre
q
ennemis moindre nombre
les doubtasse
lu q
logis comme ilz fire
dun effort saillirent ro
secrete posterne dessus eulx par telle
vigueur quilz les enchasserent et oc //
cirent en si tresgra
retournerent sa
les armures et despoulles des enne //
mis levees / passa oultre et vi
ciceron en ses logis / dont il eut grant
merveille de veoir ceulx des e
leurs bricoles et engins et fortes mu
nicions q
ment les rommai
sister / pourquoy il loua moult cicero
et ses vaillans chevalliers remune //
ra de beaulx et riches do
lon so
ro
sabinius et de cotta et co
tune nestoit pas tournee sur leurs co
paignons / si non p
legatz leurs conducteurs. Ceste vi //
ctore fut tantost portee a labienus q
de ses ennemis treverie
duitte de indiciomarus estoit assie //
ge. mais tantost ceste desconfiture de
leurs complices sceue se deslogerent
et sen ralerent en treves et ailleurs /
dont ilz estoient venus.
voya fabius et tous les autres yver
ner chascun en sa contree. et luy sen re
tourna passer lyver en terraisse / affi
de obvier aux mutacio
qui en plusieurs lieux tenoient leur
monopole
sent ainsi faire comme avoit fait am
biorix sur cotta / pourquoy il assem //
bla les pri
mo
moult aigrement /
doulceur les attrait a son amour et
retrait de leurs monopoles / et ainsi
par son sens et gracieux parler apai
sa grande partie de gaule. Toutes //
fois ceulx de sens qui lors estoit lune
des plusnobles citez de gaule / ne se
pouoient ancores contenter /
tiers eussent recommence la guerre /
car ilz refuserent a cesar envoier leur
senat devers luy / co
sent estroit commandement. Les tre
veriens avec indiciomarus ne cesse //
rent tout cest yver de
divers lieux / especialement en alle //
maigne oultre le rin soliciter les citez
pour les attraire deca tant par pro //
messes que par pecunes et autreme
en leur manda
pluspart de lexcercite ro
destruitte. pourquoy prouffitable cho
se luy sembloit de les envahir ai
q
ne leurs legio
ques ne peurent i
disa
tune contre cesar / et q
avoie
diciomarus pour ce reffus ne cessa
pas pourta
de larrons de murdriers de fugitifz
et ge
en ayde / et telleme
no
paignies de toutes pars a pie et a che
val.
chevalliers de labienus / et du repos
de ceste annee en gaule.
Indiciomarus soy foyant ai
si de si grande multitude aco
paigne fist crier ung concile de guer //
re / auquel quiconques ny comparoit
puis quil estoit vassal de la contree /
il confisquoit la teste dicelluy
ses biens Ouquel cingetorix so
pere fut appele qui lors estoit au pres
de cesar et se tenoit en sa compaignie
et amistie / et pour ce quil ny compa //
rut point. tous ses biesn furent mis
en proye. Ceste nouvelle portee a cin
getorix / il fist ta
aux bonnes villes ou il savoit ses
amis / et sen vint joi
bienus / lequel atte
ledit indiciomarus quil le venist as
saillir comme il fist en gettant dars
et trait dedens les logis des rom //
mains par dessus les palis. Et les
rommains se tenoient tapis
contre leurs tours et bretesches / atte
dans le commandement de leur duc
qui fut tel que quant les ennemis a //
vroient assez palleste et fait leurs en //
vahissemens que en leur retraite qui
seroit sans ordre ilz se fournassent to
a ung fais entre leurs ennemis
occissent indifferamment :
a celluy qui luy apporteroit l ateste
de indiciomarus grans honneurs
riches do
deux choses / cestassavoir honneur
cheva
rommains se mirent en leur devoir
pour parachever le commandement
Et environ leure de vespres q
nemis eurent assez assaye se les rom
mains vouldroient issir a bataille
plusieurs obprobrieuses parolles a
eulx dictes / les e
en desordre ca et la vacans chascun a
sa franche voulente. Ado
deux portes des logis ouvertes
ro
re
et si radement poursuivirent induci //
omarus q
une petite riviere / et la fut occy et sa
teste trenchee fut apportee aux te
et prese
eut / et moult en guerdonna les che //
valliers q
ctore ense
divulguee / tous les eburo
viens q
co
retournere
ai
gaule paisible devers cesar. Toutes
fois poru toutes doubtes il envoya
en ytalie trois legatz bien ses amis /
cestassavoir marcus sillanus. gay
antistus. Et titus sexius pour ense
ble req
consul a ro
faveur du no
nouvelles gens pour demo
gaulois la puissa
pee luy i
estoie
ro
continent ap
trois legatz fist faire telle diligence
q
ons et cohortes p
rois aux gaulois de la gra
ce ro
mort ai
ses alyez en pays / ains envoierent p
toutes les puissa
pour les mouvoir contre cesar / et a
eulx se joindit a
les avalois
les germai
de sens q
refusez avec ceulx de chartres
tez voisines / pourquoy cesar estima
trescenessaire de pre
rilz / si que avan tlyver passe ai
on sen do
gions / et tout soudaineme
na devers les nervie
nisiens maintenant / et telleme
surprint q
en son obeyssance brusla abatit et de //
molit leurs fors. Puis sacorderent a
luy et print bo
paryverner ses quatre legions entre
eulx.
tua ou il apaisa les murmures sur
leaue de saine / et comment il se tira
en belges / mais avant submist les
menapiens.
Cesar establit ung p
tous les gaulois venus. exce //
pte les senoniens chartriens
rie
vouloir / mais pour mieulx celer sa
voule
le p
se quon dit paris. laq
dis este dalia
de ceste rebellion estoie
ste chose do
mesme jour cesar a tout ses legio
ra vers se
ce / et les surpri
strains de luy e
mettre en sa mercy / ausq
p
ce
ceulx dostun. La mesmes envoierent
les chartire
hostages q
grace p
mis jadis Cesar aya
expedicion
ner vers les treverie
biorix estoit lefacteur. A cavarinus
de sens
tes ses ge
pie : affi
a rebellion. Ces choses ordo
sar e
co
ost avec deux legions pour soustenir
les e
tout
menapie
me
bita
pour tout refuge sestoie
bois
pays. Cesar acertene de ces choses p
tist son ost en trois / lune p
crassus / lautre a gayus.
ti
passages pour e
mye ou ilz ardire
de la proye fire
quoy les menapiens envoierent tan
tost dema
ta
p
dartois poru gardien /
vers treves pour trouver a
desja avoit assemble grant ost pour
courre sus a labienus / et nestoient
pas deux journees loing de luy qua
ilz congneurent les deux legions ve
nir de par cesar qui amenoient le ba //
gage / pourquoy ilz se logerent a qui
ze mille pas des rommains / atten //
dant leffort des germains / affin de
stre plus asseurez Mais labienus sa
chant la retardacion e
que par leur cremeur pourroit trou //
ver aucun ava
laissant aux logis ci
garder toute leur chevanche / a tout
quinze tresexcellentes
gens equestres se tira vers ses enne //
mis / et se loga au pres deulx dessus
une petite riviere assez difficile a pas
ser poru la roideur des rives / et ceste
appelons de present meslee / de laq
le passer il navoit pas le vouloir / et
p
quil se vouloit lendemain bien mati
de p
car il ne vouloit attendre leffort des
germains. Ceste conclusion fut tan
tost noncee aux gaulois / pouruqoy
ilz conclurent de passer la riviere / et
de prevenir les ro
deslogement / mais labienus toute
celle nuyt tint estroit conseil ou il de
termina q
chemin / mais tandis q
seroient e
ment retourneroie
ciroient a voulente / co
illec furent occis indiffira
ceulx quide glaive peurent estre ra //
tains. Et les parens de inducioma //
rus acteurs de ceste rebellion sen issi //
rent de treves en exil / et cingetorix y
rentra q
verneur et de toute la province :
sacion de ubiens et comment les su
aves se maintindre
la nouvelle de sa venue.
Cesar informe de ceste victore p
labien
il conjoit moult les ro
proesse et vaillance. Puis apres plu
sieurs beaulx dons a eulx fais / il de
libera de passer le rin pour se venger
des germains qui avoient preste ay //
de aux treveriens / et pour e
a
fist tantost faire ung pont non gai //
res loing du lieu ou autresfois il en
avoit fait ung / puis vint en la terre
des ubiens q
gatz les excuser de la dicte rebellion
affermans q
senty aucune ayde avec les autres co
tre les treveriens ne blece leur foy /
pouruqoy ilz luy prierent quil neust
pareille hayne aux innocens q
nuysans. Cesar enquist la verite et
trouva q
ce malice / pourquoy il les receut de re
chief en amistie en prena
veaulx hostages. Puis pou de jours
apres fut cesar p
co
tous en ung lieu / pourquoy vivres
pourveus a plente / il se delibera da //
ler ou pays des suaves q
ent retrais en ung bois moult grant
mains aincois fist p
lir leurs bie
bestail en leurs fors Avec les suaves
estoie
cherusois demy sauvages qui a mer
veilles estoie
pour la force
pour la deffaulte quil pe
de vivres / il retourna pour chercher
a
se le pont quil avoit fait il en fist aba
tre la p
la rive deca / il fist constuire une for
te tour et bien garnir de vivres et au
tres municio
stitua
lant ro
tullius / affin de abvier aux entrepri
ses et effors des nacions doultre le ri
chemin vers la grande forest darden
ne en laq
retrait. Cesar envoya deva
municius basilius a tout les eq
luy co
vaulcher jusq
e
ne fist feux en son ost / affin q
fust sa venue signifie aux ennemis
luy promettant le suivir a toute dili
gence. A ce co
lius / et ta
gens a
quoy il sceut la co
et le lieu ou ambiorix sestoit retrait /
pourquoy il en toute dilige
ploitta q
ung isnel cheval qui luy fut amene
dont il sauva sa vie p
leust pri
ne advenue des ro
si effrae. q
voule
p
a eulx plus salutaire Catumultus
qui estoit roy dune p
nois oultre le mense q
seil a
lart et i
segaius et codrosius gens dallemai
gne q
ens et eburonnois envoierent legatz
devers cesar priant q
ne les detenist / et q
contre luy. Cesar sen e
so
il leur intimasilz vouloie
amis ilz luy renvoiassent tous les
eburonnois fugitifz en leur contree
co
citez et pays inviolees.
trois p
briens qui habitoient oultre le rin.
APres ces choses distribua ce //
sar son ost en troies parties. et
e
steau situe emmy le pays a
fut ou titurius et cotta lan precedent
avoient este occis et vaincus / et illec
vouloit poser son bagage a repos /
pour ce que davantage y estoient les
logis enclos de lan precedent /
garder icelluy il laissa la quatorzies
me legion soubz la conduite de quin
tus tulius cicero / auquel il bailla
cens ho
cesar aux parties de menapiens ti
tus labienus. Et gayus fabius en //
voya en la partie des avalois pour
leur pays exillier / et il sen ala vers
la forest dardaine pour chercher son
ennemy ambiorix / mais il promist
illec retourner au dixseptiesme jour
pour conseiller de leur afaire / ai
me dit est estoit la chose aux eburons
quil nestoit aucune mencion de deffe
se darmes entre les villes du pays /
pour eulx venger ou bie
estoient en plusieurs lieux epars p
my forestz marescz et montaignes
chascun a sa discrecion ou mieulx es
peroient salut / pouruqoy en trouver
aucuns. cheoit grande diligence car
les chasteaulx et gens estoie
orphenins / et nen pouoient les rom //
mains aucuns trouver / pouruqoy
cesar savisa dune expediente cautel //
le / car il fist publier to
sins q
les eburions avec leurs bien sou q
seroient trouvez. puis sen retourna
au jour assigne vers les ducs et capi
taines pour conseiller de leur affaire
les gens e
telleme
parence de resistence sespandit la re //
nommee oultre le rin / et mesmes co
me cesar appeloit en persecucion cha //
scun a la proye / pouruqoy sygambri
ens qui les prochai
et que comme jay dit avoie
receu oultre le gre de cesar tentherie
et usipates fuyans la fureur des ro
mains assemblerent deux mille eq
stres et trente mille pieto
serent le rin et sembatirent aux fins
eburo
plusieurs fuyans et grans troupe /
aulx de bestail dont moult estoient
couvoiteux. Puis aleschez pour la
grande proye sesquippere
avant pour excercer leurs larrecins
qui leur estoit licite en leurs marches
si enq
toit. Ausditz siga
so
forsenez q
et miserables personnes qui de leur
petite proye vous voulez enrichir /
quant dedens trois heures pourrez
estre la ou gist tout le riche bagage
de cesar et de toutes ses ge
les grans tresors amassez depuis
leur venue en ces pays a petite garde
tellement que vostre puissa
comparaison est plusgrande que la
leur : les pourroit de toutes pars en //
vironner dede
prochains secours sont deulx moult
loingtains : Les germains par ceste
esperance encouragez sans autre con
seil se mirent en chemin / faisant leur
conducteur de celluy qui les avoit ad
vertis de ce faire. Cyceron qui garde
estoit du baguage avoit en gra
ligence pourveu a la deffence des ten
tes / et navoit souffet par plusieurs
jours aucun yssir des logis en four //
rage pour le desespoir quil avoit de la
venue de cesar / car le
prochoit ouq
ner. Toutesfois il p
tes de ses meilleurs hommes / ala en
fourrage aux prochai
gaires loing des te
vindrent paraventure les equestres
germains qui de primeface se vi
presenter devant la porte des lices /
cuidans dedens entrer. car ilz ne fu
rent apperceus pour le
bois tant quilz vindrent pres du pa //
lis / tellement que ceulx qui dedens
les bailles estoient neurent loisir de
eulx reculer. dedens le fort de ladve //
nement germain si soudai
mains fort esbahis / car de rien ne se
doubtoient. Toutesfois fut lentree
deffendue par une cohorte qui la gar
doit. Les sicambriens voyans que p
illec nentreroient co
cher p
trouveroient lieu pluslegier a expu //
gner / mais les rommains gardere
aigrement les entrees / et lautre par
tie des logis se deffendoit delle mes //
mes pour la nature du fort lieu. Par
my les tentes estoit grant murmure
des rommains pour les cohortes qui
estoient en fourrage / cuidans iceulx
estre occis. Pourquoy ung vaillant
chevallier rommain nomme publi //
us sexius qui estoit demeure en sa te
te malade de plusieurs playes et tra
vaulx quil avoit eus aux batailles
superiores / car il avoit doffice de por
ter le dart imperial / apres lequel jet //
te pouoit chascun marcher avant / et
ja estoit le ci
gouste de viante de par laigreur de
sa maladie. Ccelluy deffiant du sa //
lut de luy et des autres tout desarme
saillit hors de son tabernacle pour le
grant bruit. Et lors voyant la puis //
sance ennemie tant furieuse /
se en si gran tperil / print les premie //
res armes quil peut choisir et sen ala
mettre devant la porte / lequel suivit
une centurion de sa cohorte / mais au
dit sexius apres plusieurs playes re
ceues faillit de cueur /
fut par les siens arapporte en son pavi
lon. En la vigueur dudit sexius re //
cueillirent rommains courage / af //
fermans entre eulx resistence ta
pourroient durer.
leurs logis a toute leur proye p
diligence.
Droit a leure du plus pesa
sault retournere
de fourrage chargez de proye et vi //
taille / mais quant ilz oyrent la gra
noise q
et sceurent le da
estoient / ilz se retrairent a tout leur
enseigne et proye dessus uen montai
gne pour illec conclure de leur besoi //
gne. Les sicambrois voyans les ba //
nieres de loing se retardrent de las //
sault / car ilz cuidoient que ce fussent
les legions loingtaines q
au secours de leurs ennemis / mais
quant ilz sceurent le petit nombre di //
ceulx / ilz en les despitant retourne //
rent au dur assault. Ceulx qui des //
sus le tertre estoie
consaulx / Car les ungz vouloient
eulx fourrer tous a ung fais parmi
leurs ennemis / et ai
municion. Les autres avoient oppi //
nion deulx illec tenir attendans la
fortune / mais autrement en avint /
car gayus trebonius qui leur chief es
toit / chevalier tresvigoureux se four
ra et eulx ensemble dedens les sigi //
gambrois par tel courage et vertu q
sans aucun dommange ilz rentrerent
tous dede
vitailles / mais les couars q
rez estoie
nemis qui les encloirent.
mains et sica
quester les tentes des ro
ilz les virent si aigres a la deffence /
ilz a toute leur proye quilz avoie
poste aux bois se transporterent oul
tre le rin en leur province. Apres la re
traite des germains fut grant fraeur
en lost ro
revint gayus volussenus de la cour
se ou cesar lavoit ordonne / car cicero
et tous les siens ne le vouloie
foy croire q
fust p
mais ceste chose rapaisa cesar par ses
messagiers et lettres / car il estoit si
e
biorix q
leq
valliers tant seulement se tapit aux
bois et marescz si descongneus q
ques ne peut estre atrape / pourquoy
apres q
destruittes de vivres et de fors. il se
tourna a reins ouquel lieu il tin son
parleme
juracion de ceulx de sens et de chartres
demandant loyale sentence de leur re
bellion / mais apres plusieurs oppi //
nions oyes instruit et acertene q
achico de sens avoit este toute ceste re
bellion co
sur luy plus rigoureuse sentence et
plusgrant tourme
ne souloit / duq
acertenez se absenterent. Ces choses
faictes cesar e
legio
lengres / et toutes les auters au se
noniens / et puis se tira aux ytalies
pour illec traicter de ses affaires:
rent par linduction de ceulx de char //
tres / et du duc vercingetorix q
chief de ceste rebellion.
Tandis que cesar apres la dis //
posicion des yvernaulx de ses
legions sejournoit en ytalie / sesmeu
rent les gaulois de rechief pour ce q
leur fut nonce q
de ro
dius / et vouloient avoir le gouver //
nement de la cite
sasse
q
avant q
ilz pensoient quil seroit e
le ro
occasion pour co
achico de chartres estoit assez cause
excusable
ce faire / et dirent les chartrains pu //
blicq
cer ilz seroient les premiers / dont ilz
furen tmoult louez de tous /
en eulx retournant trouverent agie
sur loire aucuns marchans ro
q
et marchandises. Ceste chose fut ta
tost no
ment jusq
ou demeuroit vercingetorix le prince
du pays josne et de tresgrande puis //
sa
aume / pourquoy il asse
subgetz.
intencion courure
constituerent ennemis des ro
en ensuivant ceulx de chartres / non //
obstant la deffence de gabanicio son
oncle et autres grans pri
ses pare
apres q
de de grigans il retourna contre la ci
te de cleremont q
rudement ses adversaires /
fist appeler roy. Tantost se vindre
joindre a luy ceulx de sens / de paris
picars limosins
q
presente et conferme le souverain em
pire p
bons hostages et gens de guerre a sa
voulente / il se mist en si gra
q
la simulacion de justice fist occire plu
sieurs quil savoit estre de lamistie de
cesar a bien pou doccasio
legiers en meffait faisoit il coper les
oreilles ou crever ung oeuil ou copper
une main / puis les re
contrees / affin quilz fussent exe
de cremeur aux autres. Et brief pour
ces tyrannies mist tout le pays en si
grant effroy et cremeur q
tourna de sa part / laq
tost noncee a cesar q
lie jusques a tant quil fust acertene q
les mutacions plebeyennes seroient
apaisees Et tantost quil sceut que p
la faction et prudence de pompee tou
te la cite fut remise a moralite.
mist au retour vers la gaule superi
ore passant les murs de briencon
provence sa provi
ouq
ficile de parvenir a sauvement a si pe
tite co
sages q
nemis / dont il eut plusieurs varia //
cions. En deme
destroit conseil quil feroit il oyt dire
q
getorix envoye aux ruteniens mar //
chissans a prouve
vahy et subverti villes
a la q
vers nerbonne q
guer en tout destruisant. Cesar de ce
ste nouvelle adverti laissa tous con //
saulx en suspect pour tirer droit a mer
bonne / ouquel lieu venu il conferma
les doubtans en seurete / constituant
p
voya une compaignie de gens illec
concueillis devers ostun prochain
des auvergnois.
trois p
ga
en grant no
Apres ces choses achevees lucte
rius desespere de son coyage
pour les garnisons establies : cesar se
tira vers les hednois passa
les montaignes de geneve vigoureu
seme
te
nesges en haulteur de
mais p
liers le chemin ouvert et fendu il par
vint aux fins des auvergnois q
pugna et desconfist legierement co
ceulx qui jamais neussent doubte q
cesar en cestui temps eust peu p
jusq
hastiveme
my le pays ava
tis pour mieulx les effraer. co
rent. Ceste reno
portee a vercingetorix / leq
re des auvergnois se disposa de com
batre cesar se trouver le pouoit aux
champs ap
seulement / affin dasse
ro
cite q
tus le josne damoiseau q
ge et exp
dillec p
les eq
et dillec ne cessa jour ne nuyt ta
p
gions yvernoie
lige
en ung ai
sent riens de son exploit. Quant ver
ci
trait ou pays des boyos
tre le siege devant leur maistresse ci //
te / q
attendu q
q
Toutesfois ap
tez ruminees et conjectures / il sarre //
sta a ce q
en lamour des siens / si fist appareil
ler tout le bagage a ce necessaire /
mist a chemin pour passer saine a me
lun / mais pour ce quil les trouva re
belles / il fist la ville a assaillir p
vigueur q
legatz de paix. ce q
bailla
mures / et luy p
vitailles pour son ost ta
la p
gayus treboni
sur loire en si grande dilige
surprint / brusla la ville et abatit por
tes
q
son ost a loisir oultre loire / et se mist
ou pays de berry / mais ava
gaires chemine ou pays il choisit le
fort chasteau danarix q
te roche bien garny de tout ce q
ce app
leq
en pou de peine prendre la plentive ci //
te de bourges chief dudit pays.
vergi
teresses du pays / excepte le chastau
danaris q
Vercingetorix ayant ta
mages receus en si brief te
co
p
il fut conclud dabatre et brusler tou //
tes les fortresses ou pays a lenviro
et de oster et fortraire les vivres aux
ro
fect / ilz issire
boutere
steaulx q
pou en ce te
tout le pays de berry /excepte la for //
tresse danarix qui tant estoit belle et
forte
bourges. Si y fure
gaulois pour la deffe
tre cesar / et vercingetorix sen vint lo
ger a
pour deffe
fourrage / desq
dre
seux fist faire plusieurs engi
assaillir le chasteau danarix / et si en
voya legatz aux boyes / et hednois
pour avoir vivres / lesq
gaires ne les en secourure
tost fure
mai
re
de
plusieurs jours se soustindre
fourment / sa
murmurassent aucune parolle con //
tre cesar.
jour et leur dist q
leur gre la disette des vivres / quil
estoit prest a laisser le siege pour leur
sauveme
req
chete estre en leurs courages / et q
ne leur seroit repute davoir laisse la
cheveme
deffaulte.
de ve
a gyen avoit este respa
trains. Ceste chsoe rapportee a cesar
p
se et fort agreable. Qua
de bois furent prestz / cesar les fist ap
procher des murs danarix / mais il
fut adverty q
sa gra
approche de luy. Cesar e
nuit sen ala vers les te
mis les cuida
advertis de sa venue se mire
fort lieu environne de palus et bour //
bes a une seule entree / pourquoy ce //
sar sen retourna a so
rix ou il diligenta de assaillir la pla
ce. De ce q
tit cesar / il fut soupeconne de tryson
des sie
p
de luy. Puis e
dede
grevere
ger faulx trencha
pour destruire ceulx des ro
si firent mines soubz terre pour faire
cheoir les bretesches et machines /
fire
jour ou ilz porterent grant domma //
ge aux rommains.
rix / et co
nom / et lappela sa
luy dure.
Toutes ces choses ainsi faictes
gaulois voya
leurs cautelles co
main peindrent conseil de leur salut
ce fut deulx de nuyt mettre en fuyte
haba
fure
lesq
Cesar adverty de celle chose mist ses
e
ung orage de pluye se faisoiet / il fist
mo
ai
trais pour icceluy orage. En celle pri
se furent occis ta
ron
te
secretement. affin q
murast p
fois le
les pri
remonstra q
ne p
ceste chose navoie
p
ticies et e
q
voit este reserve q
Les gaulois de ce
logis p
duc q
ge / il fist p
eurs citez de sa be
de poitou luy vi
de co
Ap
illec p
chevaliers / car ilz trouvere
en gra
rent. Puis fist illec sacrifice au dieu
mars pour sa belle victore. pourquoy
fut tra
fut appele sacro
de cesar / q
Lyver co
sar voya
saison p
sapareilla et se mist au chemin vers
ses e
ou les
vindre
q
ger de periller pour les p
estoie
para
ne ignora pas le p
de la disce
p
ple ro
mure en tra
chemi
il vi
venir deva
les contenda
pres tous ceulx de la cite furent deva
cesar / il en tira aucu
et sages a p
canon de leur loy q
ne pouoit gouverner avec son autre
frere en tel office / pourquoy la chose
ainsi prononcee il retint lautre conte
dant avec
p
deviter tumulte et renouvelleme
sedicion. Apres cest exploit cesar devi
sa son ost et en bailla a
tus labienus q
ris / et luy mesmes mena les autres
six vers clermo
riviere dailliers / de laq
ci
po
le passage aux ro
son ost se tenoit oultre icelle riviere /
et ai
fin de tousjours e
Ung jour se loga cesar en ung bois
droit a lenco
avoit este ro
rix / si savisa dune gra
q
donna
stume avoit / et il demeura a tout
legio
dilige
creteme
liers du viel ro
ayse la riviere / puis rema
se a ses ge
sere
gneue soy voyang deceu son p
se mist a poursuivir les ro
pera
emprinses.
mont / et de plusieurs fais darmes q
y avindrent /
nois.
Cesar vint de ce lieu au
deva
torix le suivoit / et si y avoit chascun
jour escarmuches eq
cesar eut bien regarde la situacion de
sa ville il co
q
ce jour se loga verci
de la ville a loppsite des ro
environ luy separeeme
ceulx q
venus a son ayde / do
q
te. Au pres de ceste ville avoit ung
tertre leq
verci
vivres vena
y mist plusieurs des siens / mais ce //
sar e
ge
q
puis icelluy tertre fortiffie de bo
sez y mist deux legions a le garder /
Tandis q
va
voye ses legatz affaittez p
vi
au magistrat q
mis et esleve en loffice co
quel seduit envoya soubz simulacio
en leyde des rommains
ceaulx hednois soubz son affaitte
litanicus / leq
cesar / il p
son ost co
crueleme
ro
duire le fourment et les vivres pour
cesar.
raportees a cesar / il print ung brief co
seil sur si gra
asse
me
va a
tost quil les app
dens p
leurs armures gettes en bas luy req
rent mercy a mains joinctes Et lita
nicus en pou de compaginie se mist en
fuyte devers cleremont ou il se mist
a sauvete. Cesar envoya prestement
a ostun ses messagiers eulx remon //
strer q
peuple / auq
benefice / il avoit espargne et sauve
les vies q
citement occire. Et ap
seulement de repos prins pour ses ge
rafreschir se mist a chemin pour re //
tourner devant cleremont / mais ai
si q
chevalliers de fabius q
le grant peril en quoy les sie
ge avoie
ancores estoie
avoit este vexee par le pesa
des adversaires / et luy dire
faisoit estouper les portes des logis
excepte deux / et faisoit grans appa //
raulx co
doubtoit a
le passe pour le gra
Ces choses co
liers relatees cesar p
vant le soleil leve p
dont fabius fut moult joyeux. Ta
tost ap
voulans ve
mis leur avoient nagaires faictes /
se mirent en peine de gaigner une mo
taigne q
de clerement et de laquelle on pouvoit
veoir dede
ro
obtindrent la place / et avec ce plusi //
eurs des te
sieurs occis / et nonobsta
so
mai
deme
lusieurs ce
sus les murs dede
gra
drent assaillir q
ce
dont cesar fut moult dole
le
p
gra
q
reiller toutes ses legions en belle or //
do
se co
la ville et vint co
tout a cheval ou il perdit aucuns des
siens / puis se retrait en la ville. Ce //
sar fist lendemain pareilleme
gaulois issirent co
mains eure
mant cesar q
les courages gaulois et leur orgueil
diminuer puis q
Il se p
ses e
bien sen gardere
brier il vint au tiers jour sur la rivie
re dailliers ou il fist paisiblement re
faire les po
son ost.
ostun q
bienus en la provi
dit maintenant paris.
Cesar do
vers la riviere de loire / laq
il luy co
tencion de ses ennemis / et transporta
son ost en terre moult habondant de
vivres. Et ta
re estoit en la provi
la rebellion dessusdicte sen ala a tout
ses quatre legio
se quon dit maintenant paris. Pour
secourir laq
citez voisines soubz la conduite de ca
mulogenus duc de roen ancien ho
mais a merveilles vigoureux en ar
mes et plain de toute proesse. Avecq
luy vindrrent les veauvoisins en gra
no
ce et sagesse de labienus les gaulois
fure
aussi Puis se departit labienus et se
ala devers cesar q
loire moult joyeux de sa venue et de
son exploit. A cesar fut lors no
generale rebellion des ostunois des
hednois / et de tous les gaulois exce
pte de ceulx de reins. de troye. et des
bourguignons. Et avoient les gau
lois esleu a pri
cercite le duc verci
ent
vivres aux ro
re ne leur vouloit faire / ains te
journeleme
promesses et autres dons et attraie //
mens / affin de les subvertir de la foy
rommaine / mais il ne les peut onc //
ques deffaire de leur foy. Cesar pas
sa son ost ou pays des secanois aup
duq
compaigne de innumerable pleuple
gaulois / auquel il remonstra oya
tous quil estoi tlors heure de exploit
ter et mettre a fin la chose / pourquoy
ilz estoie
pour recouver la fra
lue p
ennemis ava
ma
venus en ayde. De ce sermo
getorix eut fait au gaulois furent
tous esjouis / et jurere
tourner a leurs fe
miers q
tale occision. Ceste chose ainsi co
te / a cesar denoncee tout chaudement
ses eq
aler contre le
co
et perilleuse / car cesar qui sagement
avoit ordonne toutes ses batailles
fist descendre les alema
gaulois tous a ung fais par telle vi
gueur q
en abatire
tude et tournerent en fuyte le demeu
rant jusq
sestoit retrait e
ta
prins priso
stun de gra
prevost des eq
co
lictanicus /
cesar avoit fait nagaire duc des hed
nois.
gaulois fuyans et vint miettre le sie
rent faictes plusieurs appertises dar
mes.
Cesar apres q
nes gardes a ses bagages et
chariotz / il se mist a poursuivir ses
ennemis fuya
te en fure
de trois
devan tle fort chasteau dalise ou ilz
sestoient mis a refuge moult effraez
de la p
se fioie
moult fort pays dessus une montai
gne enviro
ron leq
lis et autres munimens / affin de af
famer illec tant grande multitude en
nemis / mais les gaulois ce co
sa
lesq
me
no
mesle dede
Pour ces do
de nuit vercingetorix a tout gra
bre de ses eq
plusgrande multitude de gens q
voit p
deffence du chasteau a tout vivres
pour tre
fossoier dehors son ost environ la for
tresse par telle maniere que aucune ne
pouoit venir sur so
donner secours aux assiegez ne a che
val ne a pie.
au dalise fut p
clud de liver a vercingetorix de tou
tes les p
lesq
dep
voir a cominius darthois / auq
sar avoit fiat ta
co
enne en ho
domarus ostunois ausquelz il avoit
rie
ment furent esleuz plusieurs autres
puissa
peuple a le
oyseux de se pourveoir a la resistence
Ceulx de dede
le jour a eulx assigne de secours pas //
ser sans savoir lasse
re
issir a co
affamez laq
neust este ung sermo
gra
les esmeut a soustenir toute extremi
te de perilz jusq
secours / mais premier mire
leur fort tous les a
mes i
ger leurs vivres. Ces a
mes avec leurs fe
venus dessus le bort du premier fosse
devers cesar / eulx mis en genoulx
supplioient cesar estre receus en sa be
nivolence et avoir via
nir leurs vies / a quoy cesar deffe
non estre respo
le secours gaulois / do
steau fure
hors vindre
eulx q
cuida
ce voyant ordo
ste
cohortes a bataille
ou la chose fut telleme
puis le midy jusques a la nuyt on ne
pouoit co
toit / mais le
de cheval de germanie q
toient p
gaulois q
se bouta dedens le chasteau avec au //
cu
co
la bataille. et le signe donne a vercin
getorix q
fin q
mai
des ro
des trapes et broches de fer
illec fichez avec la resiste
mai
gaulois dessus lost cesar /
me desco
se de vercingetorix.
Devers la p
la chai
gra
deur dicelle navoit peu estre e
et illec estoie
co
a
lost Ado
bneue la nature du lieu p
es esleurent de tout leur no
ho
desq
nus auvergnois / cousin p
ci
main e
ment et couverteme
nast assault par celle mo
deux legio
et eulx feroie
tre coste /
pareilleme
ceste maniere il leur se
e
q
fut mise a effect / do
rent en moult gra
se veoie
ceulx q
aute chose q
sar se mist en licu ydone duq
veoir plaineme
q
secours selo
fut la bataille au coste de la montai //
gne ta
mis co
ilz estoie
ro
valoient plusradement / et aussi ilz
re
ent co
bievus a tout trois cohortes de
ho
fait il sen ala p
couragant ses bo
si portere
la gra
plusieurs lieux dero
et municio
tout avoir la victore mais cesar y en
voya presteme
tes / et luy mesmes y ala au secours
a tout les sie
ta devers la montaigne ou estoit la
plusdure meslee
tes et
issit en la plaine a la bataille
e
me
eurs des chiefz de guerre furen toccis
la fure
canois / et vercassibelant duc des au
vergnois pris vif leq
signes militaires / et ai
a cesar. Verci
trait en son chsteau a sauvete.
sar q
la retraitte pour la nuyt q
et aussi pour le repos des sie
apres la refection prinse sen issire
eq
virent leurs e
ilz occirent gra
main appela verci
notables de sa co
remonstra son avoir ceste guerre em
prinse pour sa necessite ou particulier
ho
lite commune de toute gaule / nonob
stant pour avoir
de cesar / il leur haba
pour iceulx delivrer en dedicio
cesar / dont les fra
rent supplier cesar de celle condicion
q
vercingetorix rendit avecq
mures /
distribua a ses ge
gues / il receut le chasteau dalise et y
mist garnison / puis envoya ses legi
ons yverner en divers lieux co
stume avoit /
receut longueme
legatz de toutes p
trer la paix / et il leur accorda en pre //
nant deulx bons hostages. La nou //
velle de ceste victore co
furent
stes et esbatemens /
fices fais aux dieux en gra
te.
q
seil de ceulx de beauvois
Toute gaule vaincue et subju //
guee p
repos a ses legio
avoient souffert leste passe / mais il
leur fut no
fait conjuracio
mai
ble selo
fin de non estre surpri
le fort chasteau de bibracte ou il asse
bla la
pres les ostunois / laq
vec la
garde du bagage se
berry / pour leq
toutes les citez furent si effraes q
ne se savoie
eurs diceulx occis ilz se re
sar et luy baillere
Cesar do
q
yvernaulx reposer / car a
le plusfort de la froidure / et il retour
na a bibracte pour faire droit a ceulx
q
sejourne tre
ry luy envoierent leurs a
pour avoir secours contre ceulx de
chartres qui les assailloient de nou //
velle guerre. Cesar q
ser fouler ses amis assembla preste //
ment aucunes p
sacha
re
te / et il trouva de vivres en gra
bonda
chartres ou il fist telle extirpacion de
ses e
oir sourdre nouvelle guerre leste pro //
chai
ner en bourgongne / et ordonna illec
gayus trebonius a tout deu legio
et il a tout la sienne se mist a chemin
ouqu
q
attrait cominius darthois.
asse
q
vray co
violer ses amis / ains les voulut ay
der co
pri
foy pourquoy il fist a soy venir aucu
nes legio
ala passer leaue doise au po
gne et sen ala en beauvoisis loger / et
co
tout pour avoir aucuns priso
affin de p
nemis / laq
p
a secours dont ilz estoient moult or //
guilleux et fiers /
ent le petit no
fait se mirent en une embuche soubz
la conduite du duc corbeus / affin de
surpre
p
preveue le duc corbeus y fut occy a tel
le desercio
devers cesar leurs legatz de paix q
a gra
hostages. mais co
thois sen fuyt avec les germai
pera
citez q
sentans obti
et mesmes les beauvoisins / ausq
respo
gaule avec le dis beauvoisi
a
guerre co
tres vi
vois q
voulure
des autres co
Et qua
chez sur le dit corbeus deffu
pourroit excuser. je vous dis q
puis croire pri
dun pays a sa voule
du senat / nea
pour ceste fois de voz mesus / moyen
nant la dedicion de voz armes et ho //
stages. Toutesfois il excepta de ses
p
ner agait p
loccire p
coup receu p
reschappe vif:
trois p
en son pays / avec autres plusieurs
mutacions.
Co
a
ons ou aydes a brusler et gaster le
pays / ap
mes occis il remanda labienus quil
mist gardes en son lieu / puisluy do
na deux legions et lenvoya vers tre
ves q
pillye / et le pays denviron gaste co
il fist. En ce te
mai
legions / fut adverty p
poitiers q
environ amiens et piquigny / mais
ca
moges pour lever le siege des gau //
lois. Si congneut en son chemi
aucuns prisonniers q
gneur de eu co
liers dho
ce de cesar / pourquoy cannius pour
le petit no
e
et seurs / ouq
saillir par aucu
prouffita /
occis et navrez / voyant q
voit pour lors co
retourna au siege devant lymoges /
pour cuider pre
e
nue a icelluy de ca
legio
ne averty / pourquoy hastiveme
besoignes ordonnees se tira vers ly //
moges / mais donatus averty de ces
deux legatz ro
une fois se disposa de retourner en sa
terre se possible luy estoit et de passer
loire au po
ste chose fabius averty / il se hasta le
pl
sage / et e
occire
maine se joingnit a eulx. Et lors fu
re
e tleurs biens mis en proye aux vai
queurs. De celle dure bataille escha
pa drapes de se
este chief avec durat
rasse
ner a autre rebellio
lucterius de caours. Ap
fabius se tira devers chartres q
ceut en dedicio
ceulx darmoniq
toutes les fortresses maritimes. Du
ratus ainsi expulse de son pays hon
teux tout esseule fut constraint de sen
fuyr aux derrenieres parties de gau
le / et drapes avec lucterius qui pour
suivis estoient de ca
strai
de vezelois ense
autres quilz pouoie
lion. Quant ca
mis estre retrais en vezelois / il les
poursuivit radement / mais quant il
vit la situacio
pugnable / et q
legieremetn / il co
et chasteau estre enclos de larges fos
sez et autres municions a la manie //
re que cesar fist faire devant alise / a
quoy faire furent plusieurs apperti //
ses darmes faictes dun coste et dau //
tre / toutesfois lucterius venant de
fourrage apportant vivres fut par
cannius rue jus
apres drapes fut de luy mesmes pri
et ses ge
secours de vezelois. puis retourna ca
nius a son siege ou luy vi
le duc fabius a toutes ses legio
sar adverty de ces victores se p
belges et vi
bitans luy livrerent gutruatus leur
duc plain de rebellio
la delivra a ung de ses chevaliers q
avoit autresfois blece pour en pre
vengance / et il loccist.
lois / et co
la prinse du chasteau.
Qua
tres en toute policie / il se tira
vers le chasteau de vezelois ou il fut
receu des ducz cannius
grant joye / au pie du chasteau cou //
roit une riviere dont ceulx de dede
usoient / et au dehors dudit cahsteau
environ trois ce
taine qui moult leur donnoit grant
confort / mais cesar par sa diligence
fist ta
eaues / pourquoy les gaulois eulx
voyans en ceste extremite bouterent
le feu en une tour de bois ou plusieurs
ro
cesar pour les secourir co
sault si aigre q
ans cheoir en leur sang require
sericorde a cesar / leq
examinacions de son courage leur ot
troya p
re et de deffence perdroit le poing dex
tre en exemple de continuele rebellio
dont ilz estoie
ces repugnances drappes qui prison
nier estoit a ca
pour crainte de plusgrief tourment
sabstint de menger par aucu
dont il fina sa vie.
fut amene par expusuactus dauver
gne lucterius qui nagaires sen estoit
fouy / dont cesar fut moult joyeux.
Et pareillement titus labienus luy
amena plusieurs autres capitaines
germai
e
nois de gra
apaisees cesar ordonna ses legio
journer en divers lieux pour la seu //
rete du pays conquis / et il sen ala en
sa province qui sestendoit entre thou
louse et geneve pour oyr
a tous / et pour guerdonner les loy //
aulx / et punir les delinquans ainsi
que acoustume avoit. Et ceste chose
acheveee il sen retourna en gaule / car
il avoit doubte q
a leur acoustumee rebellion. Luy ve
nu il luy fut dit q
infestoit
qui commis estoie
pays de belges / pourquoy pour sub //
side il y e
le hayoit. Plusieurs rencontres
gaitz furent entre ro
sie
lussenus par cominus si fort navre
en la cuisse q
te co
nus ou pour la vengance quil avoit
prinse de son ennemi / ou pour cranite
de plusgra
ses legatz de paix avec bo
a anthonius pour paix avoir des ro
mains / laq
ment pour ce quil promist estre bon
loyal a cesar.
retourner a ro
on luy fist en son voyage / et autres
aventures qui luy avindrent:
Cesar voyant approcher le ter //
me de sa dictature
remunerer ses amis il decreta retour
ner a ro
ses legions parmy france / et puis se
mist au chemin vers italie pour aler
a ro
pour la victore des gaulois / ouquel
voyage il fut p
citez ou il passoit receu moult ho
rablemetn et amyablement. Mais
aucuns ses amis luy vindrent au de
vant qui luy dirent que toute la cite
de romme par le mouveme
et des consulz qui lors estoie
nemis ensemble po
te estre ennemy publicque de romme
et non digne daucun triu
cesar oyt ces nouvelles co
q
drissoient les loyers de ses dessertes
animant le commun contre luy en la
grace duquel il avoit lo
il fut moult esmerveille / nonobsta
il essaya se par voye paisible
ble il pourroit obtenir ses loyers de //
servis / mais quant il vit ses bons a
mis venus devers luy / eulx co
gnans destre villaineme
romme pour sa querelle soustenir. en
luy neut lors que couroucer / si se re //
trait hastiveme
posa des besoignes gauloises /
bonnes garnisons y mises il sen re //
tourna a tout grant nombre de gens
vers ravenne promettant a ses amis
de jamais cesser jusques quil auroit
ses amis remis en leurs dignitez et
offices. Illec fist cesar a ses chevalli
ers une harengue complaintive les
enhortant de vigoureusement pour //
suivir leur droit et il leur seroit duc
compaignon jusques a la mort. A ce
respo
legion et autres que prestz estoient de
le suivir jusques a la mort ou il les
vouldroit mener. De celle responce et
du bon vouloir diceulx fut cesar bien
content / et fort les en remercia.
luy vi
pee pour leur seigneru excuser / aus //
quelz il respondit que excusacion cer
taine pouoit oster grant question / et
delivrer ytalie des armes. mais il ne
se savoit conte
remuneroit mal des grans biens de //
servis par luy pour le bien rommai
et publicque quil leur avoit acquis /
Pour partir de ravenne sans encom
brier trouva une soubtille maniere
car il doubtoit se les ravennois qui
moult estoient feaulx et amis aux
rommains savoient son partement
contendant dicelle grever quilz ne le
voulsissen tretenir / il fist secreteme
partir ses legions qui dehors la ville
estoient logees / et il mesmes apres
aucu
a chemin vers la riviere de rubico
il rataindit ses gens.
depart les ytales de romenie / laquel
le pour ce temps ne passoit ho
tant armes qui ne fust tenu pour en
nemi de romme. Au passer celle rivie
re sapparut a cesar une femme toute
eschevelee
laquelle en souspirant dit telles pa
rolles.
vous porter mes banieres et ensei //
gnes se vous estes mes amis / icy de
vez despouller les armures ou estre
reputez ennemis publicques du com
mun ro
sion fut cesar moult effrae / mais vi
gueur reprins / il respondit. Haa ro
me romme de moy aymee non amye
je te prie naler contre mon emprinse /
car je ne porte point armes contre toy
ains te viens visiter pour de toy rece
voir honneur triumphal que tu me
dois poru les travaulx receuz de moy
et des miens pour ton exaucement /
Jay este ton champion seuffre moy
estre ton chevallier loyal / et seuffre
corriger ceulx qui empeschent me do
ner ce que tu mas promis.
de rubicion / et vint a arimine / et com
ment tous ceulx qui le favourisoient
furent bannis de romme.
Tandis que cesar estoit tou es //
bahy sur la rive de ceste eaue
ou il avoit remonstre par belle ma //
niere a ceste ymage sa bonne intencio
apparut au pres de luy soudaineme
la forme de ung grant gayant qui en
sa mai
niere de musette / dont il sesbatoit ar //
monieusement / au son duquel sasse
blerent aucuns chevalliers de lost et
mesmes les menestrelz et jougleurs
A lun desquelz le gaya
cine quil tenoit / de laquelle il sonna
trois coups moult hault a maniere
de deslogement / puis entra en leaue
et voyant cesar
tre et deulx sesvanouyt.
comma
me signe de bonne fortune. Et eulx
tous passez dist a ses chevalliers /
Nous sommes oultre les bournes
de la paix de ro
et toute laliance qui oncques fut en //
tre moy et pompee / desormais je me
habandonne a laventure de fortune
contre ceulx qui nuyre me vouldro
Ce fait se mist cesar a chemin / si ex //
ploitta ta
ung matin parvint a arimine / ou il
entra aincois que ceulx de la cite sceus
sent sa venue / puis a grande com //
paignie se renga sur le marche dreca
ses enseignes / mais une partie de ses
gens avoit laisse dehors la ville / et
aucuns pour garder la porte. Moult
esmerveillez furent ceulx darimine
quant ilz se virent en ce point / mais
quant ilz congneurent les enseignes
cesar / ilz sapaiserent
Ceulx de romme advertis de la ve //
nue de cesar
occupe arimine a tout grant ost / ilz
decreterent pre
ceulx quilz pensoient estre de sa be
pourquoy tous ses favourables issi
rent de la cite / et se mirent en hastive
fuyte devers cesar a arimine / lesq
venus en sa presence luy renouvele //
rent maitere de couroux / et ancores
plus pour une oroison que luy fist le
loquent curio touchant le bannisse //
ment diceulx / et le bon droit quil a //
oit de persecuter romme.
curio eut mis fi
la face de cesar enflamber de ire. Et
lors deschira sa robe en signe de cou //
rou. Puis dist tout hault a sa baro
nie et les requist de leur derrenier con
seil / assavoir silz requerroietn par ar
mes sur romme /
peschoient leurs deues dessertes / en
leur remonstrant les grans et peni //
bles travaulx que poru le prouffit co
mun ilz avoient souffers / et a ceste
heure mal congneus et non remune //
rez. A quoy lelius ung loyal cheval
lier respondit pour tous q
tast des siens et quil seroit le premier
qui emploiroit sa force / et fust contre
so
droit / et a ceste parolle saccorderent
tous les assiste
content.
delivra aristobolus de prison que po
pee y detenoit / et dautres incidences.
Quant les senateurs sceure
venue cesar / ilz assemblerent
plusieurs legions eparces en diver //
ses regions. Et pareillement vi
a cesar celles q
ce en edivers lieux / et avec ce luy vin //
dre
le. Et ainsi acompaigne sen ala as //
sieger le fort chasteau de corsi
estoit capitaine domicius de par po
pee par la loyaute duquel envers so
seigneur cesar le laissa aler q
luy porta grant grevance.
prinse de corsin cesar se tira vers bran
dis ouquel lieu il cuida enclore pom
pee / mais il sen partit a tout sa fem //
me et ses enfa
courouce. Puis se
cheme
oncq
nit les fors dicelle et denviro
vantage / et si delivra aristobolus de
la priso
de hierusalem / lequel il renvouya en
hierusalem et le restitua en son hon //
neur. Apres assembla cesar ou capito
le tous les senateurs qui poru lors es
toient demeurez / mais consulz et pre
teurs ny furent pas / car tous estoie
avec po
rent en riens a cesar de chose quil fist
ains du tout firent son commande //
ment / et furent aussi prestz de servir
a cesar que aux dieux tant le redoub
toient.
dy chevallier nomme metellus q
posa contre la porte du commun tre //
sor / affin de le deffendre contre cesar
auquel il respondit. Metellus dist ce
sar tu es remply de folle esperance q
presumes moirr
fi
deffendre. Oste de toy ceste folle oppi
nion. Est do
tremite venue quil nest aucun plus
deffendant franchise en romme que
toy seulement. periront les loix se tu
ne les entretiens /plus seroit digne
chose a cesar les destruire que de tous
estre habondonnees / et par toy seul
deffendues.
confus se droitture estoit pendant a
ta seule deffence. Mais oncques pour
chose que cesar sceust dire metellus ne
se voulut departir de la place jusques
a ce que ung tribun son amy len osta
par belles parolles. Et incontinent
que le dit metellus fut dillec oste. ce //
sar les portes ro
vertes entra dedens et dillec en tira
cens poises dargent / toute laquelle
somme il departi a ses chevalliers /
Puis sen retourna en arimene pren //
dre ses legions que illec avoit fait se //
journer. Puis passa les mons pour
aler en espaigne apres petreyus
franius que po
pour grant ost assembler.
les citez et villes par ou cesar passoit
le recevoient a grant honneur et en o
beissance tant quil parvint a marceil
les / ouquel lieu on ne le voulut rece //
voir / ains luy manderent les bour //
gois quilz se reputoient neutres.
se vouloient mesler du debat dentre
luy et po
eurent fait leur raport q
loit entrer en la ville sans armes. ilz
se fortiffierent prestement le mieulx
quilz peurent. et cesar les enchaindit
par siege / mais quan til vit q
nestoit ville aprendre legierement. il
se partit dillec et laissa au siege bru //
tus trebonius avec quatre legions q
telleme
fut prinse / puis suivirent cesar quilz
trouverent au pres de la cite dylerde
loge a le
franius / et illec fure
riens exploitter / De la conqueste de
marcelles fut cesar moult joyeux.
lost de cesar a cause des gra
et de petreyus et affranius qui a luy
se rendirent.
En ce temps que les nouvelles
de la pri
noncees a cesar estoit e
de mars qui fut si fres et si pluvieux
q
aler querir vivres / dont grande fa //
mine sourdit en lost /
saventurerent y demeurerent noyez
et mors / dont cesar fut si marri et si
desespere q
este le message qui a celle heure vint
aportant les nouvelles de la pri
marseilles. Les pompeyens voya
que pas nestoient fors assez pour co
batre cesar / se retrairent en galice a //
vec marcus varro qui estoit co
de par pompee garder ceste province.
Cesar adverty de cestuy departeme
envoya certaine qua
liers pour les adevancer /
exploitterent quilz le pri
destroit /
suivoit les encloit dessus une mon //
taigne seche et sterile / parquoy ilz fu
rent constrains eulx rendre a luy par
telle condicion quilz ne porteroient ar
mes co
ce et debonairete les receut a ceste mer
cy. Marcus varro oyant ceste rendi //
cion des deux ducz vint devers cesar
et luy fist present des deux legions q
avoit a gouverner / dont cesar fut
moult joyeulx. Les princes ro
sassemblerent sur le mont de cypris
ou ilz fire
chief
prinses de cesar. Ces chsoes ainsi or //
donnees et conclutes / fist chascun so
apareil darmes et de chevaulx. Ce //
sar qui avoit bien exploitte en espai //
gne se
pour se
gens ne fut habandonne / car les plu
sieurs de ses capitaines chevalliers
souldars sesmeurent contre luy en
grans murmures / dont on ne sceut
oncques la cause / mais cesar de sem //
blant non craintif / ains co
lyo
et contena
ou milieu de ses gens sans attendre
le refroideme
dist tout en hault en la veue de chascu
Vie
veult ou ferir sa
puis q
ne me veult suivir en bataille / mette
jus les armes / et sen fuye ou sa hon //
teuse destinee le merra / car jay bie
poir en la providence des dieux i
telz de recouvrer brief autant de vail
la
res et despees. De quoy vous espouve
tez et doubtez vous. Comme
roit pompee qui est fugitif rasse
gens en nombre suffisant pour nous
grever. vous estes prestz de recevoir
les guerdons des bons
vices que fais mavez / voulez vous
donc que autres ayent la remunera //
cion du loyer que a si grans labeurs
ave pieca acquis Ne souffrez q
truy triumphe de la glore par vous
ja acquise / se vous me laissez ja pour
tant aux dieux ne plaise q
en amoi
tarde. vivez ou morez avec moy / ta
que jauray tout ce que avenir me doit
et fortune meine les princes. La plus
grande pensee de moy estoit de guer //
donner chascun de vous a sa plaisan
ce / Or seray grandement descharge
quant vous maurez habandonne /
car tout mon labeur et conqueste es //
toit principaleme
neur et prouffit /
vant conquis et ancores conquerray
sera a moy seul pour en faire a ma
voulente. Or doncques vous recre //
ans chevalliers paresceux souldoi //
ers / laissez vos tentes et vos armes
et les baillez aux hommes / et vous
en departez comme lasches et cueurs
faillis. Ceulx qui celle fole emprin //
se ont esmeute le comperront chiere //
me
suivir monemprinse / soient aprestez
de ferir sur les coulpables de lese ma
jeste.
este convertie en grande confusion se
neust este cesar qui lapaisa / car cha //
scun vouloit ferir son compaignon /
pour soy monstrer innocent. et recou
vrer grace du duc tant redoubte / car
en proferant les precedentes parolles
il palmoioit une espee en contenance
hardye. tellement que les plusasseu //
rez deulx tous trembloie
en sa malviolence. Ceste murmure
apaisee cesar fist occire aucuns des
coulpables / et aux autres fist grace
et les reconsilia de son amistie.
a ro
et empereur.
Apres celle mutacion apaisee ce
sar envoya ses ostz a brandis
pour illec assembler autant de nefz q
possible leur seroit / puis apres petit
nombre de chevalliers sen ala a rom
me ou il asse
ple qui y estoit demeure ou cham de
mars lieu depute a bailler les digni
tez et offices / et la luy furent plusi //
eurs choses requises / lesquelles il ot
troya toutes / puis se fist nommer co
sul dictateur et empereur. que para //
vant luy navoit o
en romme. Ces choses faictes il se p
tit de romme et se tira vers bra
ses gens avoient sa navire asse
en laquelle il entra / et tant cingla q
arriva en grece en la partie de puille /
en laquelle lattendoient pompee / et
les princes dorient avec tout le senat
de pie coy. Mais cesar qui deva
se presenta avant que sa soudaine ve
nue fust co
combatre sans anthoine son mares //
chal et autres vaillans capitaines q
pas nestoie
la longue distance des pays ou ilz es
toie
oez certaine espace attendu / il luy se
bla bien quil deffailloit a fortune / et
non pas fortune a luy / pouruqoy ce //
leement il se partit de nuyt et se mist
en ung petit bateau a peine suffisa
pour six ho
ung poure maronnier qui tresdoub //
teusement lempri
mer ou il vouloit aler pour amener
anthoine son mareschal. et autres a
son ayde / mais il fist tant de promes
ses au dit anuclas q
ner oultre / dont de puis lassez de fois
se repentit / car celle nuyt se leva si hor
rible te
le ciel et la terre deffaillir chascune
heure / et toutesfois de bonne grace
il se trouva le matin au pres de so
vire dont il estoit parti / prefera
a sagesse.
entre ses ge
le blasmerent fort et reprindrent de sa
fole emprrinse / luy remonstrant les
grans perilz en quoy il les avoit ha //
bandonnez. Ceste reprehension por //
ta cesar pacia
ses gens en gra
il futmoult joyeux. Pompee qui il //
lec avoit sejourne attenda
dorie
soignes domestiques /
voyee en lisle de lutilene se mist vers
le fort chasteau de duras sea
souverain tertre aux montaignes de
pirris pres de la mer.
sceut ceste chose / il pe
clore de siege pompee / pourquoy il se
trait illec et fist faire ung gra
ge fosse encontre ledit tertre parta
la mer jusq
leq
q
co
se fist cesar lever tours et bretesches /
mais po
voulut pas illec laisser enclorre / ai
print une p
saillir lun des costez q
cellus vers la mer ou lassault fut
trescriminel
aussi une tour de bois de p
q
car il occist des po
et fut trouve la hache ou poing ap
sa mort / ou mesmes lieu ou il avoit
este constitue a la deffendre. De ce hu
tin ne sceut cesar aucune chose. car il
estoit loge loing dillec / mais quant
il en fut adverti il ala celle part hasti
vement / mais qua
nestable sceva q
su de dars / il en fut si marry et si do //
lent q
ger sen ala assaillir torquatus q
stitue estoit de par po
ceste yssue. Quant po
de cest assault. Il esleva le residu de
ses gens en belle ordo
mener au secours de torquatus
enclore cesar / mais qua
venir il marcha a le
il y eut moult grant bruit et grande
occision des gens de cesar / car il p
avec plusieurs josnes bachelers / do
il fut moult dole
traitte pour mener ses ge
en lieu seur. et il mesmes se mist a che
min avec eulx / et ne cessa ta
drent en thessale / laquelle chose sceue
p
q
conseillant retourner a romme.
rage entreprint la bataille contre ce //
sar / et de la destruction des ro
Quant po
legions et princes / il poursui
vit cesar en thessale contre le
senateurs et tribus esta
et sen vint loger au pres des cesarie
ou il eut conseil dassaillir par batail
le cesar / pourquoy il mist ses ge
ordonnance. Quant cesar vit ses en
nemis luy venir encontre / il appela
ses ducz et princes et leur dist oyant
tous. Seigneurs amis et compai //
gnons qui mavez aide a dompter et
subjuguer gra
p
nu au dessus de tous grans charges
Decy le jour de la bataille que tant
devio
fit honneur et repos general / il ne re
ste mais q
hautesse et triumphe / aussi ma ho
et abaissement gist du tout vostre di
spence / huy est heure de tout gaigner
ou tout perdre / co
e
guerdonnez pour voz labeurs de sei
gneurie universele / je nay q
a ceste heure autre choses ne contendu
fors vous deveme
tous peuples mondains / especiale //
ment ceulx qui moins nous prisent.
Quoy faire est leur tresgrant repro
che / et se vous envahissez ceste fois
voz ennemis hardyment certes gai
res de sang ny perdrez. car assez plus
que eulx estes esprouvez / et darmes
aprins
gens ainsi doulcement et sagement
amonnestez de bien faire la besoigne
ilz furent tantost tous e
batre / si sarmerent et mirent en poi
prestement / puis ordo
tailles et sen ala en bel arroy au de //
vant de pompee qui aussi avoit amo
neste les siens de recouvrer franchise
Ces choses ai
coururent sus aux autres par si tres
grande fierete q
viron tre
cors et busines / do
marveilles
sie
po
le fut moult douloureuse et crimine
le / et en y eut moult doccis dune p
dautre / et neust este la grant proesse
de cesar / les po
no
rez victoriens / mais p
ti
de des siens
ducz pri
nu peuple nen fut gaires occy de puis
q
ment de la p
pee congneut la fortune luy estre ad //
verse il se dep
teurs qui vifz estoient demeurez sen
alere
regions. Cesar se voya
eux de ses e
son de la busine / et eulx venus deco //
ste luy leur dist.
vous p
bras au jour duy paracheve le residu
des victores par vous jadis a plusi //
eursfois enco
vous p
merites desservies. Chascu
aux te
proye des roys et princes dont il en y
a en grant habo
finee p
les te
trouvere
tra
oir corneli sa fe
et apres plusieurs dolea
et lamentacio
aler vers ptolomee le josne roy degy
pte q
mais voya
tres senateurs q
qui le venoie
luy trenchere
et e
et tu
me q
plusieursfois / mais les princes q
tour elle estoie
mieulx q
a terre / ou elle fist ung gra
dit tous les riches habilleme
feu mary co
niere des funerailles des pri
sente a cesar / et de sa contenance.
Cesar q
re de thessale ap
besoignes ordo
vai
avec son ost q
de helponth / q
pelo
a troye la deserte ou il fist sacrifices
aux sepultures dhector et autres pri
ces mors. Puis tira oultre en egypte
et la luy e
ste de po
stoirer. avec aucunes parolles. fai
luy avoir fait gra
garda longueme
q
co
doleance en eust en son coeur. mais lu
can dit q
pour frustrer le louyer du roy mur //
drier. Puis dist au messagier.
de devant moy le maudit prese
seign
forfait plus q
a fait trencher la teste p
car il ma oste le plusgra
se en ce mo
pee de tout mon couroux / attendu q
ap
peu tourner a plusgra
re / je neusse nul autre guerdo q
toute nostre guerre q
ce de luy faire p
ptolomee / don tluy est procede ceste
fole emtrepri
pcion tyra
nostre discord q
cret. Avons nous fait si grande occi
sion en thessale pour exaucer le roy //
aume degypte Nous sommes nous
co
de ro
se venu a luy a refuge q
co
clemence je luy p
quil se se
porte le chief de po
ne sepulture telle q
si hault ho
responce fut ptolomee moult effrae
qui en ce te
fort chasteau / et eut plusieurs con //
saulx : mais cesar suivit le messagier
si radement quil vint brief apres luy
au port dudit chasteau / ou il descen
dit bien acompaigne Puis sen ala lo
ger ou chasteau / ouquel luy vi
lomee faire la reverence en gra
te / mais cesar le recueillit dassez bel
le chiere / et oncques ne le voulut lais
ser de luy partir pour la doubte du co
mun de la ville.
princes se devisoient ensemble / cleo //
patra soeur de ptolomee vint devers
luy / dont il fut moult esmerveille /
car le roy la cuidoit en sa prison en la
quelle il lavoit detenue par long es
pace de temps / mais quan telle sceut
la venue de cesar / elel depria tant et
di doulcement par belles parolles ai
si comme bien aprinse estoit / et brief
elle fist tant par ses blandisseme
promesses aux geoliers quilz luy fi
rent voie. Moult plaisa
atournee / avec ce q
navoit en toute la terre pl
reuse en son gracieux maintien. laq
le venue en la prese
plainte. et non pas si grande de so
re q
conseilliers p
copee. Moult de belles remonstra
fist cleopatra a cesar / mais oncq
rie
te dontil fut si esprins quil les accor
da ense
luy / car sa
dis q
aux soulas damours / photi
las sefforcerent de desrober les tresors
royaulx / affin q
ny trouvast q
tencion de faire entendre au peuple q
ce larrecin avoit mesmes fait cesar et
les ro
contre eulx en venga
opatra laq
lement.
mer et par terre cesar dede
steau de peluse / et de la mort du roy
ptolomee.
Qua
ainsi desrobez athillas assem
bla gra
ou chasteau de peluse avec luy le roy
ptolomee et cleopatra sa soeur / leq
ses gens ce pou q
deffendit si vigoureusement q
plusieurs des egypciens / et au derre
nier fist cesar jetter feu gregois dede
les vaisseaulx et la ville tellement
q
dis q
a rescourre le feu. cesar pri
et cleopatra et p
le fort chasteau du phar assez p
de la.
grans gens / car au p
avoit envoye a gra
sile en asye. Qua
photi
sar ou chasteau du phar photi
vi
liers de devers alexa
il entendit son seign
se fourra dede
gra
tin prese
la teste.
ce sur le chasteau / dont les egypciens
eurent grant doubte q
ste de leur roy / si ma
se leur roy ne leur rendoit q
paix a luy nauroient. Quant cesar
eut entendu leur req
paix avec eulx il leur re
quil fist paix des egipcie
inco
fist armer
ung soir a lun des costez du chasteau
ou il cuida cesar surprendre / mais il
se deffendit si vigoureuseme
feu gregois q
mes en celle ou estoit ptolomee q
co
q
fonda en mer / ou il fut noye et tous
ceulx q
p
ho
furent prins
rillies ou prinses / pourquoy les egy
pcie
cleopatra demeurere
de te
royne degypte. Et il sen ala en surye
contre les roys pharnaces de pont et
mitriades dermenie / lesquelz il sub
mist et vainq
vindre
cleopatra sa cointe / q
la vouloient obeir / pourquoy il en //
voya antipas herode de surye avec le
roy mitriades a tout grant ost qui ta
tost remirent les egypciens en lobeis
sa
grant gre Apres ces choses se tira ce
sar vers ro
e
officiers a sa voulente.
si fist tierce fois dictateur / consule
empereur / et comment il vainquit le
roy juba de munidie.
Quant cesar fut venu a romme
il se fist la tierce fois dictateur
et co
se p
toutes ses legions si erra tant p
et p
en libie / do
p
res et autres plusieurs gra
Et avec luy sestoie
qui eschapez estoie
tie po
petreyus / qui
tho / lucius cornelius / et autres plu //
sieurs autres sages capitaines q
prime venue firent grant desroy aux
gens de cesar qui vacilloient ancores
qua
Pourquoy il se
pas seure chose de se combatre en cest
estat / si les co
et il ou milieu deulx constitue leur
dist telles parolles.
mes compaigno
tena
avons este / do
aux dieux so
eschappez / de vous depend mon hon
neur et de moy la vostre / gardez je
vous prie que a ce derrenier ne soyez
reprouvez de lasche courage la princi
pale louenge humaine gist a la der //
reniere oeuvre des ho
able co
se la fin ne si accorde vous pouez as //
sez app
estre pour honnourer
autres. car je ny puis avoir q
le vie Ne esperez vous poi
enges des ho
dieux et glore deue. qua
ceulx q
et force darmes ont soustenu le chief
du monde. Ces doulces paroles en
couragerent tellement les oyans q
desiroient tous la bataille. Cathon
de lautre part encouragoit les siens
a recouvrer fra
quint jour venu co
moult horrible et mortelle dun coste
et dautre / mais en fin vainq
y fut prins le roy juba / et scipion occy
q
thon sen fouyt a utiq
nin. Cesar envoya son co
thoine deva
catho
voluntaire il le nonca a cesar / leq
fut moult desplaisa
filz dicelluy non osans atte
nue de cesar se re
ne q
a cesar. Apres ceste victore fut nonce
a cesar q
ritaine sestoit enclose la fe
bogodus q
me du monde / et pour lamour delle
se tira cesar celle part / et fist tant par
ses secretz messagiers quil avoit des
ja acq
ce q
avoient assemble grant ost en espai //
gne pour venir occuper ro
quoy il se departit hastivement et se
retourna en la cite de romme.
en romme
ces imperiales.
Cesar ainsi retourne a romme
triu
en ung mois par jours interposez. et
le ci
pompes et diverses manieres de bou
bans. Le premier fut pour la victore
de gaule / le second de egypte / le tiers
dermenie / le quart dauffriq
renier despaigne / a la totale destru //
ction po
jeux theatres / amphitheatres / et de
beaux fais darmes fais / et ou vin //
drent si grans peuples quil les con //
venoit loger sur les rues / aux cha
et chemi
plusieurs pour la foule y fure
et mesmes deux senateurs y furent
estains en la presse. Ces choses et ri
umphes du tout en gran spompes
achevees / cesar se fist dictateur la ti //
erce fois. Puis se mist a chemi
arroy devers espaigne pour comba //
tre les deux filz de pompee et aucuns
leurs alyez / si arriva en la cite de fo //
conde. la eut il plusieurs batailles /
dont il eut aucunesfois le pire et au //
tresfois le meilleur. En fin se retrai //
rent les po
avec tout le pouoir / et illec les pour //
suivit cesar / mais gayus pompee se
mist ung jour avec aucuns des sie
entre les cesariens ou il rencontra ce //
sar si rudement quil lesleva hors des
archons de sa selle / et par ung autre
jour issit pareilleme
cist basilius le mareschal de lost cesar
dont grant deuil demena / et brief fu //
rent les cesariens en tel desroy que a
pour furent constrains de habandon //
ner le champ.
ce q
avenu en tant de perilz et louables
questes que faictes avoit / car quant
il vit son ost ainsi renverse abatu et
mene a telle desercion / il fut si deses //
pere qu luy mesmes se voulut occi //
re de sa propre main / et neust este octo
vien son nepveu qui decoste luy estoit
il se fust oste la vie. do
ma et repri
presse ou il fist tant darmes quil ren
barra ses ennemis. Entre les rengs
aloit gayus quera
tre luy esprouver / et de fait se bouta
tout a cheval dedens le tref de cesar /
pour le cuider illec trouver mais qua
les gardes laperceurent ilz trenche //
ren tles cordes / et ainsi fut illec gay //
us tellement evelope que o
peut eschaper et fut illec occy.
mort sceue par les espagnolz. toute es
perance de victore perdue tournerent
le dos
perte et effusion de leur sa
tus lautre filz po
enclore dedens la cite / ains avec luy
environ cent hommes sen fouyt et de
vint pyrate de mer.
par siege la cite de mode quil print p
force avec grant effusion de sang des
deffendeurs. Droit a ce temps estoie
quatre a
parti de romme a main armee contre
cesar. Deslors enavant ne trouva ce
sar aucun obstacle de rebellion contre
sa seigneurie monarche / ains mist p
tout a sa voulente officiers / puis se
retourna a romme ou il fist son cinq
iesme triumphe des vaillantes con //
questes comme dit est de toute espai //
gne qui fut moult su
De lors en ava
reposer ordonner et tenir en bo
ce les besoignes ro
fit du co
triumphe ieut le repos de cesar. dura
lequel il fist ta
donnance et polices envers tous ge
dres
quil regna sans guerre quon peut re
puter a dommage comme irrecupe //
rable la mort de tel prince / et ancores
plus le cha
en vices supersticieux et orguilleux
surmontans en oultrecuidance le re
nom de sa bonne vie.
romme de lempirement de ses meurs
et pourquoy sa mort fut conspiree.
Lors do
estatus de polices de romme
si commanda celebrer festes a sa vou
lente / il fut i
lendreir et le departit en douze mois
de
jouste en quatre ans / pour leq
ver il constitua le bissexte.
toutes dignitez de ro
teurs
plusgrande justice que navoient fait
ses predecesseurs / il deffendoit pain
tures / et robes tyssues a or / fors a cer
taines personnes reservees / toutes
les compaignies et assemblees dont
mutacions pouoient sourdre deffen
doit il expresseme
de tirer tous les bons drois a part et
iceulx confermer en adnichilant les
autres
ble poete terence et vailla
il avoit pourparle de faire chaussees
p
cuns en avoit ja fait co
ce / et si avoit en propos daler sur les
turcs / mais quant cesar se vit exaul
ce en si haulte dominacion et seigneu
rie vers la fin de sa vie / ses oeuvres
parolles empirere
a fortune qui en si hault honneur la //
voit amene / qui fut la cause principa
le de sa honteuse fin il ne daignoit re
cevoir en gre les seigneurables hon //
neurs de romme / ne entre les autres
ymages avoir le sien / ne estre son sie
ge hault e
ste qua
souffroit plushault honneur q
me mortel ne appartenoit / car il fist
faire ung siege tout dor en quoy on le
portoit bien souvent. Plusieurs hon
neurs print et donna a sa voulente /
sans le consentement senaire. Il don //
noit hors temps offices et dignitez a
son plaisir
pecunes publicques qui estoit en luy
gra
lieu de presteurs / ung jour mourut
ung consul soudainement / mais il
donna tantost son ho
tre sans querir conseil du senat. Au //
cuns francois et autres estrangiers
mist il a court ou no
la hale au toulleux
der commist il ses sergens ou souloi
ent estre ceulx du commun.
jour faisoiet ung convive moult espe
cial / mais pour le to
il se courouca co
mon qui fut le plusgrant mouveme
aux co
tes les autres choses / disans. co
souffrirons nous de celluy qui des
dieux immortelz ne peut souffir. cer
tes sil vit longuement il nous des //
truira comme le predist silla. Ung
jour se seoit cesar devant le temple de
venus / auquel vindrent illec la plus
part des senateurs aporta
et honnourables previleges / mais a
laborder cesar ne se daigna oncques
lever ne leur faire reverence / ce qui es
toit coustume de faire par les dicta //
teurs et consulz.
voix que cesoir devoit aler a troye la
vielle / ou en alexandrie / et illec por //
ter le tresor de romme. affin de consti
tuer illec son empire
ou gouverneme
plairoit.
pouoient estre conquis / si non p
il se devoit faire nommer roy au p
mieres concions quon devoit assem //
bler. Or estoit le nom de roy ta
neux contre les rommains pour les
extorsions que les roys leur avoient
fais / que mesmes de le oyr nommer
leur estoit horreur en courage.
tes ces choses et plusieurs autres es //
meurent les courages des senateurs
a luy oster la vie comme vous orrez
et de plusieurs signes qui precederent
icelle.
Aloccasion des vices et orguil //
leuses supersticions de cesar
jurerent sa mort soixante et dix sena
teurs / desquelz furent les pluspuis
sans. Marcus brutus filz de sa fem //
me / decius brutus son nepveu / gay
cassus / marcus cathon. tullius
tres plusieurs. Et
se executer aux ydes de mars en la
court de pompee quant on renouvelle
roit les offices.
merveilleux advi
cecucio
vee une lame darain ou estoit escript
en lettre grecq
seroie
filz de enee seroit occy par ses parens
et puis venge ou gra
talie. Spurima ung devin dista ce
sar quil se pouveist a lencontre dun
grant peril qui luy estoit avenir de //
vant les ydes de mars. Le jour deva
lesditz ides plusieurs oyseaulx mi //
re
en son bec ung rainceau dolivier jus //
ques en la court pompee ou ilz locci //
rent et descrierent par pieces.
songa celle nuyt quil voloit dessus
les nues / et sa femme songa que on
luy occioit son mary en son geron.
Pour les doubtes de ces visio
ta cesar ce jour aler a la court / tant q
brutus ouquel il se fioit moult le vi
querir / disant q
lattendoient.
souper ou estoient aucuns ses amys
il esmeut ung argument recreatif co
tendant sa doubte asseurer. assavoir
par oppinion quelle mort estoit plus
desirable. Et apres les sentences de
plusieurs oyes il co
plussoudaine estoit a son gre la plus
louable / car o
ne luy pleut.
luy eut fait son message / il se mist a
chemin vers la court / ou sur le chemi
luy furent bailles lettres qui conte //
noient sa mort / mais comme celluy
qui ignoroit le contenu sapensa quil
les liroit a court a loisir / si les mist
avecq
En son chemin encontra spurima le
devin quil appela menteur / disant q
les ydes de mars estoient
aucun mal / mais le devin luy respo
dit q
entra cesar ou plaidoir / puis sassist
en son lieu entre les senateurs qui sa
mort luy avoient juree chascun en so
endroit. Tantost se leva en piez lun
deulx appele cicuber qui devoit p
le premier / mais cesar luy fist signe
dattendre ung pou. / ce nonobsta
cuber ne tarda pas ains sapprocha de
cesar et le pri
en le poussant moult rudeme
quoy cesar en se retournant luy dema
da se cestoit force / mais lors sa
sonner cassius le ferit en la gorge de
la greffe a ce preparee / laquelel cesar
luy tollit. et len ferit ou bras / puis se
cuida issur de la chambre / do
len destourna / et dun autre poicon
quil tenoit luy donna ung cop mor //
tel ou petit ventre tellement que sou
spirer le fist et gemir /
ire lappela triatre et murdrier. puis
saillirent ava
qui luy firent
la poitrine q
Quant cesar perceut que tout le se //
nat estoit co
chief de sa togue. et la p
de la robe couvrit ses cuisses pour che
oir plusho
Ainsi comme vous oez fut cesar occy
le cinquantesixiesme an de son aage.
le cinqiesme an de son empire /
et
streseigneur jesucrist. Adont brutus
cassius et tous les autres complices
ainsi q
les greffes aux mains sen fouyrent
ou capitole a sauvete pour doubte du
peuple. Si fut lors moult troublee
la cite de romme et firent grant deuil
de la mort de cesar / especialement ses
amys. Anthonius adont consul co
manda quon fist a cesar tout lo
que possible estoit a dieu et a homme
Le corps fut ars ou milieu du mar //
che selon la coustume / et la pouldre
fut mise au so
une fiole dor / au tour de laq
escript son epitaphe. Cesar quantus
eras tantus et orbis eras / sed nu
modico clauderis autro Ceste mort
fut de puis moult aigrement ve
par anthoine son nepveu / mais cest
hors de ma charge / et qui le bouldra
veoir si veoie suetone ou lucan ou el
le est au long.
artus de bretaigne.
Quant, pour aco
umphe je me suis trouve
alegie de listoire du preux
et vailla
ble des autres
ent dema
corage co
de ma charge et pro
je regarde devant moy la reste en
quoy je suis oblige / assavoir descrip
re les fais des trois et vailla
crestiens / attendu que je me sens an
cien
ne en ce mo
amaty.
me triumphe ma promis de en recep//
voir jeusse voulentiers laisse la reste
a parfaire a ung autre qui par ave
ture leust mieulx finie et acomplye
q
pour ce q
couronue de merite fors celluy qui p
perseverance attaint la fin des cho//
ses en bien conceutes.
mes forces viriles plume et papier a
vec courage dhomme nouveau con//
sole des promesses de la dame da//
mours/
histoires du preux artus le premier
en lordre des crestiens / dont tant de liures
et volumes de ses faits ont este
escrips que a pou ne me scay auquel
tenir pour en avoir la droitte verite.
Pourquoy je supplie à tous qui ceste
hystoire liront quilz me pardonnent
se je ne poursuis toutes les intencio
et escriptures de plusieurs qui à leur
plaisir en ont escript
rime mieulx ressemblant faerie ou
poetrie que vraye histoire. Toutes//
fois, à la verite et selon ce que je treu
ve. Artus fut ung preux et vaillant
chevalier qui moult preudho
regist et gouverna le royaume de bre
taigne et de logres quon dit mainte//
nant angleterre et en dechaca plusi//
eurs tyrans aceva diverses guerres
par son pere et predecesseurs encom//
mencees /
vraye loy de jesucrist par ses vertus
co
noble roy artus.
Ou royaume de bretaigne ap
le gouverneme
roys qui ne servent riens a ma prese
te matiere / rengnerent deux freres
lun apres lautre de moult grant no
blesse et moult vertueux. Laisné et
le premier eut a nom pendragon / ces
tuy fut roy le premier et mourant p
les poisons et entoxiquemens que
luy pourchasserent les sesnes:
pour ce quil expira sans hoir de sa
chair son frere uter fut esleu par les
barons
taigne ouquel il se gouverna moult
vertueusement et en partie plus par
conseil de Merlin, qui fut de ce temps
que autrement.
la peine moult pour dechasser de son
royaume les Sesnes que le roy verti//
ger y avoit fait venir. Et apres quil
les eut deboutes / il fist convenir a
une penthecouste tous les princes et
barons / ensemble leurs femmes et
filles en la cite de logres que on dit a
present londres affin de faire feste.
Car il vouloit tenir court planiere
A ceste feste convindrent et assemble
rent moult de haulx princes de prin//
cesses et damoisselles a foison. En//
tre lesquelz y vi
le avec ygerne sa femme moult belle
et graciense dame / et de la plus gran
de renommee de toute la terre.
celle dame et de ses vertus avoit au
tresfois le roy uter oy deviser moult
haultement par laquelle renommee
il lavoit desja imprime en son enten//
dement et amour / mais la veue et
maintien delle luy doubla trop plus
Car depuis quil leut choisie de loeul
Le cueur ne se donnoit penser a autre
chose du monde fors a la beaulté /
Pour lamour delle et pour la plus
honnouree affin de parvenir à son in
tencion / il fist seoir son mary le duc
et elle à la table / et entre autres cour
toisies quil luy fist de parolles graci
euses et de gaignemens des yeulx / il
beut a elle a une coupe dor quil luy
donna par la main de son mary mes
me, qui de tout ce riens ne saperche//
voit mais la dame q
estoit sen rougist et devint honteuse.
nonobstant q
ce que de la main de son seigneur ve//
noit. Le disner fait et les tables oste
es la dame en la presence daucuns
ses pare
au duc que toutes ces choses se faisoient
pour le deshonneur delle
sen appercevoit pour les maintiens
quelle veoit tenir au roy. Pourquoy
elle luy prioit quil eust secret conseil
sur ce et advis quil se
fait. Le duc de ceste chose moult fort
esbahy fist vers la nuit trousser
guer ses choses / et secretement avec
sa fem
dres sans le congié du roy.
le roy sceut cestuy departeme
moult courouce et sien fut la feste
toute troublee. Car il assembla les
princes illec estant ensemble son con
seil desquelz il se complaindit de la
vilonnie que luy avoit fait le duc de
cornouaille / et de fait conclud de las
salir par guerre ou cas quil ne retour
noit a court pour luy faire hom
de son fief / aquoy le duc fut reffusa
Et pour se deffendre encontre le roy
il se mist en ung fort chasteau quil a
voit assis dessus une falise de mer.
il mist sa femme en ung autre anco//
res plus fort nomme tintayeul a tout
cent bons chevaliers et ainsi cuida
eschever le couroux du roy. Et si en//
voya se mondre ung sien parent qui
estoit roy descoche, qui leur venist ay
der et secourir:
cornouaille comment il coucha avec
sa femme ygerne en laquelle il enge
dra le roy artus:
QUant le roy uter sceut que le
roy sestoit ainsi pourveu con
tre luy / luy à tout grant ost s’en alla
assiegir de duc q
Mais quant il y eut six huit jours /
voyant q
saison attendu la grande provision
que le duc y avoit mise / et aussi quil
estoit si destrains de lamour ygerne
quil ne se scavoit contenir / ung jour
descouvrit tout son affaire a ung sie
chamberlan no
dist quil fist venir le sage Merlin / et
il ne doubtoit pas quil ne luy sceust
bon conseil / merlin fut quis ta
vint parler au roy. Et tant pourpar
lerent ensemble que merlin luy pro//
mist quil luy feroit joyr de ygerne /
mais qu’il luy donnast lenfant quil
engendreroit en elle affin de le faire
nourrir.
uter / et celle nuyt mesmes fist mer//
lin par la science avoir au roy la pro
pre semblance du duc.
la semblance de son varlet de cham
bre.
tintayeul ou estoit ygerne qui ta
fist ouvrir la porte cuidant avoir so
seigneur / auquel elle fist honnoura
ble recepte comme celle qui moult la
moit de bon amour.
soupper coucha avec la dame en la//
quelle il engendra artus. en celle mes
mes nuyt saillit le duc de son chastel
cuida
apperceu si y eut grande et mortelle
bataille. Car il y fut occy avec plu//
sieurs des siens et le chasteau prins
par les gens du roy.
se demena la ducesse moult grant
deuil / mais quoy quil en fust avant
quil fust douze jours apres par bon
acord de paix le roy espousa ygerne
et si maria une fille que le duc avoit
a ung roy son voisin.
moura la chose tant que passere
mois que la dame acoucha du
filz qui incontine
lin qui lemporta nourrir a une fem
me moult honneste ou il fut par lon
gue espace quil ne scavoit qui fut son
pere. Le roy uter en ses jours devint
goutteux tellement quil ne pouvoit
chevaulcer ne aller en bataille / pour
quoy les sesnes voula
amis qui avoient este occys en an//
gleterre reprindrent courage et vin//
drent a tout moult grant puissance
aux plains de Sallebieres / auquel
lieu uter se fist porter en une littiere
par le conseil de ses barons / et illec
furent du tout desconfis les sesnes /
Tantost aprs trespassa le roy uter
dont grant deuil fut demene des pri
ces et co
vertueulx prince avoit este.
re demoura sans seigneur. car ilz ne
scavoient de qui eslire roy.
teffois par le conseil des barons / ilz
attendirent au Noel pour faire leur
election / et quil esperoit par les prie//
res / et du bon jour que dieu leur en
voyeroit bon roy auquel jour chas//
cun comparut.
y vint a tout son filz keux qui de nou
veau estoit fait chevalier. Et artus
quil avoit nourry seize ans moult
beau bacheler sage et corageux de so
aage quil aymoit tant com
pre filz.
nes et solennitez acoustumees de fai
re a tel jour / et quant vint à la mes//
se solennelle levesque, qui devoit fai//
re le service les admonnesta tous de
prier Dieu devottement quil par mi//
racle leur voulsist reveler duquel ilz
devoient faire roy et lors chascun se
ploya a prier Dieu.
aucuns sen yssirent de lesglise ou ilz
trouverent ung grant perron de ma
bre / dedens lequel estoit ung grant
enclume de fer qui passoit environ
demy pie par dessus le perron. et une
espee fichee dede
en eurent grant merveilles et le vin
drent noncer a ceulx qui ancores de//
dens lesglise estoient demeurez: Lar
chevesque y ala e
ces / puis saprocherent de ceste mer//
veille / et congneurent par aucunes
lettres qui escriptes y estoient / disa
que celluy qui osteroit ceste espee de le
clume seroit roy de la terre dont ilz
regracierent Dieu / a ceste election sa//
corderent tous a la priere du clergie.
leuse aventure roy da
discors quil eut contre les princes de
la terre.
POur tirer ceste espee sessaie//
rent p
seigneurs dangleterre / mais riens
ny firent.
chevaliers les escuiers
jusques aux nobles et gentilzhom//
mes / mais rien ny firent. Ceste cho//
se dura jusques au nouvel an / auq
jour estoit coustume de jouster
noyer.
dix preudhommes a garder le perro
pour scavoir se aucun viendroit qui
lespee en traist.
filz ancor pour aller veoir le behourt
pria son frere artus quil alast querir
son espee a son logis / mais pour ce q
pas ne la trouva il sen retourna par
le perron et print lespee faee sans con
tredit si la muca dessoubz la robe et
la porta a Keux / lequel quant il la
vrit il congneut ta
pee du perron dont il eut grant joye
et la courut mo
disant quil avoit traicté lespee
cevoit estre roy. Le pere ne le voulut
croire / ains le ramena au perron et
le conjura quil luy dist la verite de
ceste matiere / keux qui nosa mentir
à son pere luy dist que ce avoit este so
frere artus qui aportee luy avoit / an
cor appella artus et luy dist quil re//
mist lespee ou perron / artus fist son
com
clume assez legierement
aussi com
a la tirer / mais rien ny fist.
prinst ancor artus et le mena dedens
lesglise et luy dist quil devoit estre
roy dangleterre
pour toute la nourreture quil avoit
en luy faicte que en remuneracion di
celle il voulsist faire de keux so
dont il avoit de son lait este nourry
son seneschal / et que pour meffait q
face il ne lostast dicelluy office tou//
te la vie
sa nature pour la sienne / artus luy
jura que ainsi le feroit / a leure de ves
pres retournerent larchevesque
les princes a lesglise en la p
quelz artus tira legierement lespee
hors de lenclume / larchevesque en
grant joye secria que Dieu les avoit
pourveuz de roy. Les princes y con//
tredirent moult. disant que dun gar
son ne vouloient faire leur roy. Lar
chevesque de brisse de ce ire fist par
artus remettre lespee
si comme devant / puis y essaia chas
cun a la tirer / mais riens ny firent /
nonobstant ce les princes delaierent
la chose tant que a la pe
suivant / toujours regarda
et les manieres de artus quilz trou//
verent courtois vertueux large pru
dent et vailla
fais / pourquoy ilz se consentirent a
sa coronation.
la prese
dessus le grant autel / dont grant
joye fut par tout le royaume.
sava
aussi legierement co
cte du feurre / puis constitua ses of//
ficiers / entre lesq
estre son seneschal
nir court a Karlion a la miaoust ou
vindrent moult de roys de ducz de co
tes de princes
communs peuples tant dEscoce dyr//
lande de Gales comme dangleterre
auquelz artus departit et donna de
beaux dons / mais oncques nen vou
lurent aucuns recepvoir. ains les eu
rent en desdaing / et le roy mesmes
ne voulurent obeir
qu’il vuidast la terre ou ilz le turoie
Le roy artus de ceste menace aucune
ment trouble atendu son josne aage
se mist ou fort chasteau de karlion a
tout ce quil avoit damis / Et furent
ainsi
se faire.
de tous fut a grant joye receu / puis
luy demanderent quil luy sembloit
de ce nouveau roy / merlin leur respo
dit quil ne luy en sembloit que bien /
Et comment dirent les barons. Il
y a tant de nobles hommes en ceste
terre dignes de regner plus preudho
mes que ce garson / vous dictes mal
respondit merlin / car artus est plus
gentil homme que vous tous. Et se
vous voulez qui vie
fut le chamberlan du roy uter avec
ancor qui la nourry / je vous prouve
ray quil est le plus noble homme de
toute ceste terre.
derent ainsi. Si furent trois ma
dez ensemble larchevesque et plusi//
eurs autres avec eulx:
la merlin oyans tous
te la maniere de lengendrement dar
tus par uter en ygerne. La nuyt que
le duc de cornouaille fut occy / com//
ment ancor lavoit nourry / et tout p
ordre comme dessus est recite / mais
nonobstant que ulfin et ancor le tes//
moingnassent estre ainsi / si ne vou
lurent les princes obeir au roy / ains
dirent que ja bastard ne laisseroient
regner sur eulx / pourquoy artus a
tout les siens se retrayt ou chasteau.
Et les princes sapresterent pour las//
salir / merlin dist a artus que pas ne
se doubtast et que tantost feroit telle
chose dont il ny auroit si hardy quil
neust assez paour.
estoit tira apart merlin ulfin ancor
bretel et tous ses plus prochains a//
mis
quil le voulsist aymer et conseiller /
sicomme il avoit fait uter son pere
quil feroit tout ce quil luy comman//
deroit / merlin respondit quil le feroit
voulentiers.
il que prestement toy avec tes plus pri
vez amis ten voyses servir le roy car
melion de carmelide que le roy ryon
assaillit par guerre / et leust ja des//
truit ne fussent les chevaliers de la
table ronde qui le deffendent.
roy Ryon a ja conquis
a ja les barbes a tout le cuir en ung
manteau q
re quil narrestera jamais ta
aura conquis
diceulx par fourrer son manteau:
En ce service faisant tu feras grant
plaisir au roy Leodaga
seule fille nommee Genyevre quil te
donra a fe
tu auras son royaume. Je feray dist
artus tres voulentiers ton conseil /
mais dune chose me soussie / qui gar
dera et deffendra tandis mon roy//
aume / ne te chaille respondit merlin
ilz auront ta
soy de deffendre sa terre contre les ses
nes quilz nauront loisir de trop gre//
ver /
ra grant confort.
faire merlin une baniere ou estoit
ung drago
feu et flamme / laquelle artus bail//
la aporter a keux son seneschal.
fist desloger les princes de devant ar
tus
TAndis que ces choses se faisoi
ent les barons environnoient
le chasteau pour illec enclore artus /
Larchevesque y vint qui les excom//
munia tous silz perseveroie
malice / mais oncques pour ce ne de
laisserent leur entreprinse de vouloir
leur roy hors du regne debouter: Et
tantost par fortune le feu se bouta de
dens leurs tentes et pavillons qui
tantost furent ars
ses amis faillit dessus eulx ou il fist
merveilles darmes de sa nouvelle es
pee qui moult clere et bonne estoit /
parquoy il desconfist
ennemis et les enchaca du cha
lamment.
dres ou il fut receu a grant joye / et y
fist trois cens nouveaulx chevali//
ers de sa main / puis tint court pla//
niere a la toussains ou fure
te de roys de princes et de baro
deux roys freres / c’est assavoir ban
de benoie et boors de gannes q
leurs regnes deca la mer y fure
et si y fut hoel roy de la petite bretai//
gne, quon nommoit lors armoricque
qui moult furent tous aydans a ar
tus. Ce roy ban fut pere de lancelot
du lac et si eut ung bastard qui fut
nomme hector de mares moult vail
lant chevalier. Ce roy ban eut grant
guerre contre le roy de la deserte que
on dit maintena
de gannes eut deux filz / laisne eut
nom lyonnel et lautre boors comme
son pere. A celle feste vint le roy loth
qui avoit quatre filz de la sœur ar
tus / cest assavoir gavain le plus
courtois chevalier du monde le se//
cond agrevain / le tiers galleheries /
et le quart galleheret tous nepveux
dartus.
une des sœurs / dont il eut ung filz
nomma gallechin aussi nepveu dar
tus qui moult firent grant secours
a leur oncle et grant ayde a deffen//
dre sa terre. La feste fut grande et lar
ge et sur tous fist grande chiere aux
deux roys ban
ta deulx et leur dist toute la manie//
re de lengendrement artus et des dis
cors quil avoit eu a sa coronacion / et
leur pria quilz alassent avec luy se//
courir le roy de carmelide contre le ti
rant roy rion. Et illec trouveroient
les chevaliers de la table ronde qui
faisoient merveilles / et si leur dist q
en leur chemin auroient une dure ba
taille en la praerie de bredigan co
les barons dangleterre qui illec fo
leur assemblee pour occire le roy ar
tus / mais naiez doubte dist merlin.
car vous les vainq
re le secours en la petite bretaigne de
vos gens ou je seray demain bien te
pre. Baillez moy votre aneau pour
enseigne que vous laissastes a v
seneschal.
moult esbahis dont venoit merlin /
a scavoir toutes ces choses secretes
quil leur reveloit cuidant que hom//
me du monde ne les sceust que eulx
merlin diligenta telleme
na
au secours du roy artus quil assem//
bla aux gens de larmee / et ainsi fu//
rent ensemble
merlin a lo
quil avoit ja amene leurs gens avec
ceulx du roy artus dont ilz eurent
grant merveille. Lendemain mon//
ta artus a cheval en la co
deux roys / et les conduist merlin p
une grant forest pour le plus court
chemin / en laquelle il enseigna ung
lieu a artus et luy dist quil fist aucu
ne enseigne illec affin quil y sceust re
tourner quant besoing auroit daucunes
richesses. car en ce lieu on en trou
veroit tant que sans nombre: Artus
fut moult joyeulx de ceste aventure
oultre ceste forest ilz vindrent en la
praerie de bredigan ou ilz trouvere
les barons dangleterre a tout gra
armee qui de rien ne se doubtoient de
ceste soudaine aventure. pourquoy p
le conseil de merlin le roy artus les as
saillit et envahit avant que ilz sen
doubtassent en quelconqnes manie//
re ne quilz eussent mis aucune ordo
nance en leur fais.
fire
sur tous excedoit artus / car de son es
pee nataindoit aucun q
mourir. Les
asse
tous desconfis leurs ge
en fuitte / leurs te
lezs et bruslees. Apres ceste victore vin
drent plusieurs barons faire ho
ge au roy artus les ungz de leur fra
chise /
te de perdre leurs terres.
entre les autres une noble et gentille
damoiselle nommee liscanor fille du
conte Sevain / celle fist hommage au
roy.
roy layma par amours / et la pour//
chaca tant par le moyen de merlin
quil engendra en elle lohault le bon
chevalier qui depuis fist maintes p
esses ou royaume de logres. Aux
princes vindre
terres estoient toutes pourprinses
des sesnes que le roy hagodraban y
avoit amene et tenoit le siege devant
handebieres en cornouaille:
les nepveux du roy artus se vindre
rendre a luy et de leurs proesses.
APres la mort de uter pendra//
gon que les barons furent as
semblez pour eslire ung roy entre les
autres y fut le roy dorcanie avec sa
femme qui fille avoit este de ygerne
et en avoit les quatre filz dessus no
mez. Si advint comme le roy loth
et sa femme dormoient en une gran//
de chambre / et artus et ancor en une
autre assez pres / artus seul en une
couche gisoit en la chambre ou loth
couchoit: Environ mynuyt loth se
leva si coyement que oncques sa fem
me ne sen percut et sen ala au parle//
me
recroix ou ilz estoient asse
traicter de lelection du roy. Quant
artus cogneut que le roy sestoit le//
ve si coyement il se leva
a la couche ou la dame reposoit en laquelle
il se mist. La dame q
sesveilla et se tourna vers artus cui
dant avoir son mary quelle embra//
cha telleme
en elle mordret en sa propre sœur la roy
ne dorcanie / mais ancores pas ne la
congnoissoit.
na tantost de lautre coste et sendor//
mit.
ment et sen retourna en sa couche co
me se riens ne fust avenu Lendemai
au disner servit artus la royne de tre
cer devant elle le genoulz moult hu
blement et moult luy faisoit dhon//
neur dont elle honteuse luy dist que
pas ne luy affieroit tel honneur de si
noble escuier comme il estoit.
luy respondit que tant elle avoit fait
pour luy que plus len luy apparte//
noit ancores.
lui dist a basse voix en loreille que se
elle luy vouloit jurer de jamais le re
veler q
il la chierissoit tant. Elle luy crean//
ta et artus luy dist toute la maniere
de la nuyt passee / la dame en rougit
de honte / mais oncques nen osa
parler pour son honneur et si scavoit
bien quelle avoit conceut de luy / ain
si fut mordret filz et nepveu dartus /
Quant gallechin filz du roy ven//
tre sceut par la mere quil estoit nep//
veu dartus / il voua de jamais por//
ter armes fors celles que son oncle
luy douroit de sa main et quil le ser//
viroit envers et contre tous qui nuy
re le vouldroient / il fist ceste chose sca
voir a ses cousins germains les qua
tre filz du roy loth lesq
quilz sceurent le roy artus estre leur
oncle ilz jurerent pareillement com//
me gallechin de prendre leurs armes
de luy et quilz luy aideroient a gar//
der sa terre contre tous.
scavoient estre le plus preux cheva//
lier du monde.
tout ce quil leur estoit convenable /
ai
drent vers le roy artus / auquel aus
si vint de constantinoble sagremor
prendre armes de sa main par le gre
de lempereur lequel sagremor fut de
puis moult bo
se departirent les
et sen ala chascun pour deffendre sa
terre ou ilz eurent tant daffaires co
tre les sesnes quilz ne povoient ente
dre a grever le roy artus qui sen alla
comme soldoier en la compagnie des
deux freres boors et ban luy
chevaliers avec merlin tant seulem
servir le roy leodagan de carmelide
contre le roy ryon comme merlin si
luy avoit conseille sans eulx faire
cognoistre dhomme qui vesquist
en ce point vindrent a la cite de thari
ase ou le roy leodagan se tenoit mer
lin chevauchoit devant sur ung che
val soir et portoit la baniere au dra//
gon.
venir leur vint au devant
quilz fussent les bien venus se pour
son ayde venoient.
respondit que pour le secourir venoient
ilz / mais quil se gardast de de//
mander ne de enquerre qui ilz estoi//
ent ne de quel pays.
cion fut le roy moult fort esbahy / car
moult voulentiers leust sceu / affin
de les honnourer le plus grandeme
comme il eust peu selon leur estat.
te avec le roy leodagan demenant
moult grant joye / deux et deux te//
nant lun lautre par la main moult
honnestement.
les cent et cinquante chevaliers de la
table ronde ausquelz ilz firent gra
ayde et secours en telle maniere com
me vous le pourres veoir cy apres et
des proesses que ilz firent.
sesnes et co
dagan quilz avoient prins priso
LEndemain vindrent les en//
nemis acueillir la proie dev
la cite / pourquoy merlin print la ba
niere et fist les
mer puis montez vindrent a la por//
te et dirent au portier quil louvrist. il
respondit que point ne louvriroit se
de par le roy non / merlin dist que bie
ysteroit sans son danger.
vanca et a ses mains sans aucune
violence ouvrit la porte puis sen yssi
rent et apres eulx se recloyt delle mes
me dont ceulx qui ce veirent en eu
rent grant merveille.
yssit claudalis le seneschal du roy le
odagan qui moult estoit loyal che//
valier. Car pour sa loyaulte le roy
son seigneur luy bailla sa femme de
laquelle il eut une fille qui fut nom
mee genyerve / Non pas celle qui fut
femme du roy artus
fille de la fe
genyerve de resembloient moult de
toutes manieres / mais celle que ar//
tus print a femme excedoit lautre de
trop.
pagnons yssirent les chevaliers de
la table ronde que conduisoit henry
de renel / et le roy leodagan mesmes
yssit avec les autres ou il fist mer//
veilles darmes / mais ce nonobsta
fut il prins
sonnier de
lemmenoie
lin atout sa baniere et ses
liers y survint q
ses du roy artus rescouire
dagan et occirent grant nombre des
ennemis.
pee le roy robastre qui estoit geant /
dont il fut moult prise de ceulx qui
dessus les murs le regardoient et es//
peciallement de genyerve. pourquoy
elle depuis eut en grant amour ar//
tus et si ne scavoit qui il estoit / Par
tout ou merli
des crestiens il les secouroit par la co
duite de sa baniere et non de son espee
Car listoire dist que oncques merli
ne occist homme ne frappa mais seu
lement par sa conduite confondoit
ses ennemis et esbahissoit p
niere quilz ne se povoient mettre en or
donnance. Les deux roys freres bo//
ors et ban y fire
mais sur tous en raporta artus lon
neur. Quant les ennemis se veire
ainsi
et se mirent en fuitte
liers sen rentrerent par belle ordon//
nance dedens la cite atout leur roy
victorien / lequel leur vouloit do
toute la proye. mais oncques ny vou
lurent toucher dont le roy les tint en
grant honneur. Et pensa lors quilz
estoient de grant lieu / pourquoy il
desiroit moult en son courage de sca
voir qui ilz estoient.
que tous honnouroient artus / pour
quoy il le fist honnourer
dessus tous / et especialeme
genyevre luy faisoit le plus dhon//
neur quelle pouvoit comme celle qui
moult laymoit / pour ce q
cous son pere des mains de ses enne//
mis. Et artus la prisoit moult en so
courage pour sa courtoisie
sete.
rent entour londres par les nepveux
artus contre les sesnes pour deffen//
dre la terre en labsence de leur oncle.
vant bredigan ou le roy ryon fut des
co
Quant le roy ryon sceut que en
bredigan estoit si vailla
valerie quelle avoit vaincu par plu
sieurs fois tant de ses gens / il con//
clud de les venir combatre.
fait y amena
cens mil. combatans / de celle puis
sance fut moult espovente le roy leo
dagan
que
pela a conseil les
vec ceulx de la table ronde qui lon//
guement et vaillamment lavoient
servy / ouquel conseil il remonstra
les grans dangiers et inconvenie
en quoy il estoit venu se par eulx ne
estoit conseille et secouru:
rolles respondit merlin et dit
ne te soussie de rien. Car tu nas an//
cores garde de perdre ta terre.
prendray co
le roy ryon:
ho
tous les espies de noz ennemis / affi
quils ne sachent nostre convive / Et
puis nous en yrons en bonne ordon//
nance les assalir deux heures deva
le jour et les metrons en tel desroy
quilz seront vaincus et desconfis /
mais je veuil que tu saches que ces
trois compaignons icy mainent ce
damoiseau q
re pour trouver femme
marier. Dieu. respondit le roy leoda
gan. Et que alez vous plus avant
chercher / jay icy la plus belle fille du
monde et si nay plus denfans / sil
me veult deffendre ma terre / je luy
donray ma fille prestement et ma ter
re apres ma mort.
len remercia moult courtoisement.
Puis dit merlin au roy envoye que//
rir ta fille et fay si comme tu las ycy
promis / Car je tasseure quil deffen
dra bien ta terre contre tous
tost ala le roy querir sa fille et lame//
na par la main acompaignee de plu
sieurs chevaliers et de damoiselles.
Puis dist oyans tous.
dit le roy que je ne scay nommer ve//
nez avant et prendez ma fille que je
vous donne a femme et ma terre a//
pres ma mort.
receut la dame en grant honneur.
A ce faire estoit p
de tharouse qui les fianca.
merlin si hault que tous le peurent
oyr
veuil dire à qui tu as donne ta fille
Saches et tous ceulx qui cy sont q
cest le roy artus de bretaigne / auq
toy et tous les autres que cy sont et
tous les barons de bretaigne doivent
faire hommage comme a leur sou//
verain seigneur Et lors le roy leo
dagan se laissa cheoir a ses piez et luy
fist hommage.
tous les assistens firent p
Grande fut la joye
ans / et fut artus conioys et manifi//
ez de tous. Lendemain commanda
merlin chascun saprester a la batail
le / si ordonnerent leurs eschielles et
enfirent dix batailles / dont artus
mena la premiere avec luy les cheva
liers de la table ronde.
qui chevaucoit devant a tout la ba//
niere au dragon qui gettoit le feu
me / dont les ennemis furent si espov
entez que apres plusieurs mors et a//
craventez deulx il leur convint tour
ner le dos / et mesme le roy ryon fut
constraint de fuir devant artus qui
le chaca si vitement quilz se comba
tirent corps à corps ensemble et le na
vra au corps et luy osta son espee qui
estoit la meilleure du monde
ne donna il depuis a son nepveu gav
ain qui depuis en fist mainte excecu
cion sur les sesnes.
artus plusieurs roys de sa main et
les deux freres boors et ban nestoie
pas oyseux ai
veilles darmes.
nee requist le roy leodagan a artus
quil consommast le mariage encom
me
dit quil luy convenoit aincois passer
ou royaume de benoit pour en bou//
ter hors le roy claudas qui loccupoit
Et quant ceste guerre seroit finee
il prendroit sa fille comme promis
lavoit a grant honneur comme a sa
noblesse appartenoit.
advinrent plusieurs incidens et in
conveniens par les roys / cest assa//
voir ban et boors freres / lesquelz ne
sont riens a nostre matiere subgecte
Pourquoy quant icelluy noble roy
artus eut assez sejourne avec le roy
leodagan a bredigan il se mist a che
min avec luy les chevaliers de la ta
ble ronde
veau acquise par ses proesses et lar//
guesses et tant chevauca quil parvi
en la forest ou merlin luy avoit ensei
gne le tresor abscons / lequel fist fou
yr et descouvrir et illec trouva tant
grant tresor que merveilles seroit de
le recorder / entre lequel fut trouve
ung petit coffre ou estoie
les meilleures que oncques furent
forgees / il fist trousser tout le tresor
ses chevaliers / et il demoura derrie//
re en lombre de la forest avec luy au//
cuns de ses barons.
vindrent tous ses nepveux au deva
deux et deux tenant lun lautre par
les mains. Gavain
sagenoullerent devant luy puis dit
gavain.
nu à vous ensemble mes freres
sins germains co
lige et souverain requerans tous es//
tre fais chevaliers de vostre main /
Car ainsi lavons nous jure
vous servirons noz vies durans se
nostre service vous plaist.
les receut a grant joye /
quant il sceut eulx estre ses nepveux
Il constitua gavain estre son connes
table.
verent a londres ou la feste fut si gra
de que merveilles seroit de le recorder
et adourna ses nepveux / lesquelz il
fist tous chevaliers / et comment il
desconfit le roy claudas qui tenoit
siege en berry / et de la nativite de lan
celot du lac.
GRande fut la feste en londres
de la venue du roy artus et
des nobles barons qui avec luy es//
toient.
roy a ses nepveux veiller en lesglise.
Et lendemain devant la messe les
ordonna chevaliers.
gavain donna scalibor sa bonne es//
pee / et il retint pour luy celle quil a//
voit ostee au roy ryon et aux autres
do
avoient este trouvees ou tresor dont
depuis ilz firent maintes merveilles
et grans proesses.
eut sejourne illec trois jours en gra
leesse / il assembla tout son effort qui
fut bien que a pie que a cheval
quil mena oultre mer avec luy / et si
en laissa
deffe
se do
qui moult la desiroit veoir dont il en
eut moult gra
en sa vie.
le premier jour davril et ariva en la
rocelle ou luy vint merlin qui luy dit
toute la conduite de ses ennemis qui
estoient bien quatre vingt mil. en
sieges au devant du chasteau de thie
bes dont artus fut aucunement esba
hy / mais merlin luy asseura du se//
cours de pharien
noient ayder a
tans gens deslite / dont il fut rasseu
re et departit ses gens en quatre ba//
tailles en chascune
sire gavain conduisoit la premiere /
luy la seconde / la tierce le roy ban de
benoit / et la quarte boors son frere.
En ceste ordonnance se mist artus
au chemin vers le chasteau de thiebes
que ses ennemis avoient assegie ou
la noble royne helaine fe
ban estoit enclose.
apperceut le secours que pharien
once luy amenoient il se frapa dede
ses ennemis par si grande vigueur
quilz ne scavoient de quel part vertir
Illec fist artus droittes merveilles
de son corps avec les nepveux quil re
gardoit besongner tant vailla
que du plaisir quil en avoit il les sui
voit aiant moult gra
de leurs proesses.
fut en gra
le secours fut venu / mais presteme
quilz fure
rent en fuitte / en laquelle plusieurs
furent inhumainement occys
prisonniers.
yssirent hors qui aussi se porterent
moult vaillamment dessus ceulx
qui si longuement les avoient dete//
nus illec enclos en gra
ce chasteau estoit la noble royne he//
laine qui en grant honneur recheut
son seigneur le roy ban. Artus et les
princes se logerent ou chasteau
autres chevaliers demourere
tentes et pavillons de leurs e
quilz trouverent plains de grandes
richesses / dont se aisere
lentez.
ban engendre en dame helaine sa fe
me le vaillant lancelot du lac / qui
en sa vie acheva plusieurs nobles et
merveilleux fais darmes.
dis que le roy artus sejournoit en be//
noit / messire gavain ala plusieurs
fois courre ou pays du roy claudas
dont il en raporta grans proyes et le
regne mist en si grant exil quil sem//
bloit q
na en carmelide où il espousa geny
evre la fille du roy leodagan / et des
inconveniens qui y advinrent.
Entre ces choses vi
roy artus
avec luy trois mil. de ses plus aimez
chevaliers et sen retournast a lo
Et dillec en carmelide veoir Genie//
vre sa fiancee
pres vers luy. Ce conseil crut artus
et sen retourna de gaule par londres
en carmelide devers le roy leodaga
pere de genyevre ou il fut receu a gra
joye.
sceue entre les
voient oncques voulu faire homma
ge au roy artus / entre lesquelz estoit
lun des plus puissans le roy loth dor
canie pere de messire gavain et de ses
freres. Et pour ce que sa femme leur
mere se tenoit a londres / et ne luy
vouloient ses enfans rendre / sil na//
voit fait premiereme
roy artus / pourquoy il sapensa du//
ne grant traison.
troit en agait en une forest par ou le
roy artus sen devoit retourner atout
sa nouvelle femme.
celle prendre il luy sembloit quil par
leschange delle pourroit ravoir la
sienne / mais ainsi nen avint il pas
comme il sera brief dit : Artus donc//
ques fut illec p
attendant merlin / car promis luy a
voit dy estre: Ceste royne genyevre
avoit une sœur aussi nommee geny
evre dune mesmes beaulte et dun a
age comme cy dessus a este devise fille
du seneschal claudalis / si sapense
rent les parens dicelluy seneschal q
forment haioie
ne grande trayson. Ce fut que le soir
des nopces la maistresse de la royne
genyevre lamerroit au jardin pour
prendre air
tre genievre ou lieu delle / et par ce se
roit leur parente royne.
son faire furent
quelz devoient emmener la royne p
eaue si loingz q
nouvelle.
pourparlee et juree par la maistresse
qui par arge
ilz neurent oncques ceste chose si tost
conclute que merlin ne le sceust q
tost appela ulfin et bretel qui estoie
deux tresloyaulx chevaliers envers
leurs seigneurs / ausquelz il racon//
ta toute la trayson / et leur dist que a
pres soupper ilz se armassent tres bie
dessoubz leurs robes et se tenissent
tapis dessoubz les degrez de dedens
le jardin par ou la royne devoit pas
ser et / leur charga q
cuns quilz occissent les traitres. Et
que pas ne revelasse
a personne. Quant le jour des nop
ces fut venu le roy ban et boors mene
rent lespousee a lesglise le plus riche
ment habillee que oncques on ne veit /
Larchevesque de brice les espousa et
enoindit en grant solennite.
puis apres disner commenca le tour
noy de
vec eulx messire gavain et ses freres
contre ceulx de la table ronde qui en
eurent du pire par les proesses de mes
sire gavain qui ce jour en raporta lo
neur.
es / la royne fut menee en la chambre
et apres estre desatournee sa maistres
se la mena ou gardin ainsi que pro//
mis lavoit pour la delivrer aux
chevaliers dont les deux gardoient
la naisselle pour lemener / et les
sen vindrent devers la vielle qui ta
tost leur delivra la royne. et ilz luy
baillere
menoit vers le palays / mais ta
saillirent les deux chevaliers les es//
pees traictes et occire
traistres et les deux senfuirent avec
les autres deux q
selle puis vindrent a la vielle qui jet
terent aval la roche dedens la rivie//
re et genievre mirent en leur cham//
bre.
ceste malaventure par le sens de mer
lin. Ceste genyevre pour laquelle a//
voit este faicte ceste traison fut mise
espace de temps tant que ung cheva
lier no
en fist sa voule
gra
gait pour ruer jus le roy artus. et co
ment il fut conquis par son filz gav
ain et fist foy au roy artus.
LEs nopces ainsi faictes et ce//
lebrees le roy artus sen veuil
lant dillec partir envoya gavain de
va
mes excepte
retint avec luy. Ces nouvelles sceut
le roy loth par les espies pourquoy il
se mist a tout
gait en la forest de bredigan. Et qua
il vit le roy artus il luy courut sus /
illec eut fiere bataille du
tre / car vaillans chevaliers estoient
Tandis que ceste bataille de faisoit
survint messire gavain
gno
te / car le cueur luy disoit bien q
auroit affaire de secours / messire
gavain en son venir porta par terre
le roy loth son pere / mais ne le con//
gneut si descendit et le voulut occire
ce quil eut fait se nomme ne se fust /
mais messire gavain luy dist que sil
ne faisoit ho
ne lasseuroit que de la mort / nonob//
sta
luy promist que ai
sa foy luy rendit son espee / et en celle
place fist son serment au roy artus /
ensemble tous les barons et chevali
ers de sa compaignie /
vindrent a Londres ou ilz furent re//
ceuz a moult grant joye. A celle feste
fist le roy artus scavoir a tous les pri
ces de son royaume quil tendroit a
la prochaine miaoust court planiere
a tous venans : A ceste feste vindre
plusieurs roys ducz princes
ensemble leurs fe
roy les receut moult honnourable//
ment chascun selon son estat et digni
te a laquelle furent fais plusieurs
veuz tant par les chevaliers de la ta
ble ronde co
dont le roy artus demena grant joye
Et especiallement la royne genye//
vre a laquelle se vouerent
valiers / desquelz gavain estoit chief
et conducteur / et le veu fut tel que ja
mais dame damoiselle ou chevalier
ne vendroit requerre droit en la court
du roy artus que lun deulx ne le se//
courust / et sil demouroit plus de cer
tain jour assigne les autres lun ap
lautre se mettroient en queste de le re
couvrer / tous lesdis chevaliers fai//
soient ces veuz pour recouvrer le sa
graal qui estoit lors en angleterre /
dont ilz eurent maintes peines
vaulx Car il estoit dit quil ne seroit
jamais co
chevalier du monde / pourquoy qua
ilz scavoient ung bon chevalier ilz le
q
ce y avoit il de vaillans ho
pres le roy artus.
roy loth mist en termes au roy artus
que bon seroit quil presist treves aux
roys et princes de son royaume affi
de bouter hors les sesnes qui y demeu
roient / ce conseil pleut au roy / si con
clud que le roy loth yroit a tout ses
quatre filz et entre tant de gens quil
luy plairoit. Entandis que ces cho//
ses se faisoient sacointa ung chevali
er no
du roy artus qui moult belle damoi
selle estoit et moult subtille / dont il
usa a sa voulente longte
amour saperceut la royne genyevre
do
morgain / parquoy elle en hait la royne
depuis dont moult grant desplaisir
en avint par apres. Pour fournir
le message co
loth au chemin avec ses cincq filz en
costoia
pace de
aux plains de yere et la rencontrere
nombre de prisonniers et avoient en
leur compagnie
me clarion avoit le meilleur cheval
quon sceust au mo
ans ces
sur cuida
voulentez / mais autrement avi
Car messire gavain se fourra dede
par telle vigueur quil en occist a lay
de de son pere et freres grant nombre
Et de fait abatit par terre le roy cla//
rion et emmena son bon cheval et ai
si eschaperent sains et saulfz de leurs
ennemis. Celle nuyt sen vindre
ger a la maison dun forestier no
muras qui avoit quatre filz et deux
filles moult belles pucelles q
firent de service aux
tout ce quil leur estoit besoi
estoie
se fist cognoistre a son hoste muras
Pourquoy il luy p
message devers le roy son seign
se trouvast au parlement en escosse
avec les autres barons pour debouter
les sesnes hors du royaume.
les saco
et de leurs grandes proesses ou voy
age a eulx commis par le roy artus
pour assembler les princes en estat:
TAndis que ces choses se faisoi
ent elyezer filz du roy pelles
des ysles qui frere estoit du roy alai
la fille duquel gardoit le sang graal
pour qui se faisoient lors tant de mer
veilles au royaume de la grande bre
taigne que livres en sont diversome
escrips que je delaisse pour ce quilz ne
sont pas de ma charge et print co
de son pere pour aller servir gavain /
Et pour lors estoit renomme estre le
plus vaillant chevalier du monde /
et les armes prinses avec luy seule//
ment ung escuier no
lant ho
chevauca quil vint aux plai
tore ou il trouva
tournoient dune course que faicte a//
voient. Quant ilz apperceurent les
deux chevaliers ilz e
deulx pour les prendre / mais elizer
qui hardy et preux aux armes estoit
leur courut seure et en son venir en oc
cist
deffense se neust este celidon qui fuy
oit rencontra le roy loth atout ses
filz ausq
maistre estoit pourquoy eulx hasta
a pointe desperons vindrent ou ceste
meslee estoit ou ilz trouverent elizer
en grant da
quil faisoit ancores merveilles dar//
mes
prendant plaisir en la vertu de ce che
valier se fourrerent tous a ung fais
entre ses e
les mirent tous en desaroy et occyst
chascun le sien en venir et puis recou
vrere
puis saproca loth d’elizer et luy dist
q
cherchant dont il en fut si joyeulx q
enjoindit les mains vers les cieulx
en remerciant dieu de ceste bo
ne et luy dist q
de trop la reno
veu occire de sa mai
es tour / messire gavain envoya de
beaulx dons quil conquist en ce ren//
contre aux deux filles du forestier q
si honnestement les avoie
nuyt devant. Ceste nuyt vindre
ger les
chieulz ung hermite q
q
min vers cambenie ouquel il trouve
rent le duc estout a tout
qui se co
que quatre roys co
le duc este desconfit neussent este les
dens leurs ennemis p
que nul nestoit deulx attaint quil ne
luy
soit gavain droittes merveilles dar
mes et gaheriet son frere nen faisoit
gaires moins. Car il occist lun des
roys
Et ai
Puis fist le roy loth son message au
duc de par le roy artus q
en escosse a restueil avec les princes
pour debouter les sesnes hors du roy
aume de bretaigne / ceste chose p
le duc voulentiers / et oultre plus se
charga de le faire scavoir a tous les
pri
eut ainsi parfait son message il avec
ses enfa
en escosse ou ilz attendirent tous les
princes q
Et eulx venus messire gavai
veu de son pere exposa aux roys
ces tout par ordre la charge du roy ar
tus / cest assavoir q
nableme
hors de leurs terres et royaumes q
journelement les infestoie
roit de treves bo
cun deulx saprochast au plus gra
fort et puissance q
viro
de sallebieres. Ceste requeste sembla
a tous estre moult raiso
quoy ilz promire
maniere dicte. Et merlin qui toutes
ces choses scavoit par son art sen ala
en gaule devers benoit
royaumes ou il i
leonce de pare
capitaines et mesmes a ceulx du roy
aume de touraine
mirent dy estre a tout leur puissance
co
cent mil. ho
a la crestiente / adoncq vint merlin de
vant artus et luy dist quil se hastast
destre aux plai
te sa puissance co
venu fist publier une generale abso
lucion de p
ceulx qui illec mourroient pour sous
tenir la foy crestienne pour laquelle
il vint tant de peuple q
bre infiny.
les sesnes sarrasins qui tenoient sie//
ge devant le chasteau de garlot et de
clarence / et co
dangleterre firent paix et ho
au roy artus.
Quant le roy artus doncq
venu aux plains de sallebie//
res / il trouva illec to
roy loth y avoit asse
autres q
y estoient venus / dont il fut moult
joyeux illec sejournete
pour eulx raffreschir ausq
requist ses armes prendre du noble
chevalier messire gavain / et il le fist
tres volentiers tant pour la vailla
de luy co
jour q
voir lost bien matin devers clarence
ou le grant siege estoit mis p
nes / merlin chevauchoit devant sur
ung gra
du roy artus qui estoit blance a une
croix rouge / et tous les autres prin
ces la portoient pareille / mais qua
ilz furent pres du chasteau de garlot
ilz entendirent p
sesnes avoie
steau et e
ne q
si naurez sestoient sauvez a la cour//
se / merlin marcha roidement incita
artus et messire gavain le suyvyr et
gaires neure
rent
menoient au siege / ausquelz ilz couru
rent si radement sus q
sans difference et les autres senfuy//
rent au siege deva
lot ou estoient trois roys atout
mil. sesnes / illec co
mortelle bataille / messire gavain et
eleazer son nouveau chevalier y fai//
soient droittes merveilles darmes /
de ceste bataille se partit merlin a//
vec luy messire gavain et ses freres
sen alerent rademe
sesnes q
lot prisonniere a clarence lesquelz ilz
occirent en premiere venue et rescoui//
rent la royne quilz ramenere
artus dont ilz furent moult prisez /
desquels ja avoit occy artus le roy ma
gloras le chief principal des sesnes /
dont les autres estoient gra
chief / si se mirent en fuitte devers cla
rence en celle fuitte occit messire gav
ain le roy brando
tous les ennemis q
prochain au roy hadogobran chief
deulx tous. leq
de son cousin il charga a quatre roys
le chateau de garlota venger son
maltalent / merlin qui tout scavoit
fist ordo
crestie
mortelle bataille / car de
ung ducqueles sesnes estoient ne en
demeura q
rent plus de
autres sen fuire
tenoit siege devant clarence en celle
fuitte fure
partout ou il se trouvoit il nen escha
poit ho
q
rence sen fuioient devers la mer ou
ils trouverent
quelz ilz se mirent et eschaperent en
mer: Artus apres ceste victore sen re//
stourna devant garlot q
vree ou il se reposa tant q
vely les mors
et puis tira vers clarrence q
dogobra
stra a artus et aux barons crestiens
leur admonestant q
te ilz p
roient tous silz ne vsoient tous a ces
te heure de son conseil / a quoy ilz res
pondirent tous q
roient / merlin print deulx tous leur
foy
Et premierement le fist jurer au roy
artus / puis leur dist q
perderoient la victoire silz ne faisoie
paix p
devoie
le feissent p
tost p
bstant q
sissent le non avoir jure / mais consi
dera
ilz luy firent ho
p
quatre p
La co
ble
lespee du roy artus q
mourir / et p
ain de galheret de eleazer
vailla
et tellement fut la chose demenee que
de
avoit amene il ne luy en restoit q
Et de quatre cens mil. sesnes nen de
meura q
q
pour rentrer en leurs nefz il en y eut
plus de la moitie de mors en la chasse
Et le demeurant eschapa en mer re//
grettant la perte des leurs / Et ainsi se
retournerent en leurs pays tristres
dolans de leur perte.
niere en kamalot a la miaoust
merveilles q
le roy rython fut vaincu et occy
par le roy artus.
Apres ceste noble victoire le roy
artus do
ban de benoie et boors de ga
tourner en leurs marches et merlin
les convoya jusques a la mer ou ilz
se logerent en ung chasteau app
nant a agrevain le brun q
toit bon chevalier
nairement les herbrega /
par sa fille q
deux niepces.
roy ban et luy a elle que en celle nuyt
par la facture de merlin il engendra
en elle hector q
res frere bastard de lancelot du lac q
depuis fut moult bon chevalier
des meilleurs du monde. Qua
princes se fure
pour retourner en leurs t
le merlin pri
na vers le roy artus q
kamalot atenda
nes pri
liers dames et damoiselles q
illec semons a sa feste q
et rennoisie estoit /
la science de merlin q
merveilles / car ta
oient chascu
mes et damoiselles / et vecy venir en
sale ung ho
le mo
dune chai
les riche dor et de pieres precieuses che
veulx penda
chief tenant une harpe dargent a cor
des dor de laq
lodieuseme
avoit pour le
a colier dor moult riche. ai
deva
de p
roy artus de luy rendre la terre ou q
luy venist faire ho
expedia p
roy et de le venir trouver ou il seroit
pour le paier / tantost q
reco
melodieuseme
requist au roy artus guerdo
roy artus lui ottroya / mais q
q
ment. laveugle luy requist q
troyast de porter so
miere bataille ou il yroit.
voulut ottroyer sa requeste disa
luy seroit gra
seigne pour la co
Le roy Ban q
seilla au roy de luy ottroyer. mais le
roy luy respondit q
ho
Et ces p
nouit / lors penserent tous q
este merlin do
sa requeste ne luy avoit este ottroyee
tandis q
ler entra en la sale ung petit enfa
del aage de
sue a son col
pareillast daler en la bataille
roy ryon et q
aporter do
cerent a rire / mais le roy q
toit merlin luy ottroya debo
de la sale et presteme
et en sen ala soudaineme
leonce a pharien en benoie et aux au//
tres pri
ment en layde du roy artus a kama
lot q
mes jour retourna merlin devers le
roy art
merlin luy aco
plotie devers les pri
siast q
sens / de ceste soudaine semo
tous les princes moult esmerveilles
la feste fut moult gra
dura jusq
q
print lenseigne au dragon
va
re
ryon avoit assegie a tout gra
sance / aupres de merlin estoie
re gavin yvain sagremor eleazer et
galheret
chevaliers q
lais dedans leurs ennemis / messire
gavain occist en son venir de la lance
le roy polpharien. Le roy leodaga
dedens la cite de tharonse estoit con//
ngnoissant lenseigne au dragon sceut
tantost q
venu secourir. pourquoy il fist armer
ses gens en bonne ordonna
tre ses ennemis ou il fist merveilles
darmes et tellement q
ryon e
co
la mort de tant de noble
ho
tus par tel si q
vainqueur. Ceste co
dun coste et dautre les deux pri
moult vaillans et hardis estoient se
mirent en champ /
q
mais pour ce q
ne
la teste et tous les autres princes de
son party sen vidre
tus / et luy frent ho
de feste fut faicte p
royaumes descosse
contrees en occean de la table ronde.
Quant les escossois ceulx dirla
de de norvueghe disla
isles occeanes entendire
des proesses et co
sant roy artus p
rateurs ny eut celluy quil ne le doub
tast / et firent entre eulx aliances de
secours sil les venoit pour assaillir.
Ceste rebellio
quoy il sapresta pour aler a ost sur
eulx / et manda hoel son nepveu roy
de la petite bretaigne quon dit armo
ricques lequel luy amena
mes. Et pareilleme
autres princes chascun selon sa puis//
sance / et ceulx venus se p
bel aroy et vint jusques a une forte
cite appelee mureif en escosse ou il cui
da trouver ses ennemis / mais ilz se
estoie
tranges desers ou ny habitoie
estranges oyseaulx / et especialeme
daigles et de proyes / lesquelz avoient
de nature que quant ils veoient
venir ceulx q
descosse / ilz sassembloient en grant
multitude et soccioient lun lautre in
differa
tus se hastoit de passer envers ses en
nemis survint guillomurus le roy
dirlande a tout grant ost pour les es
cossois ayder / mais artus luy vint
alencontre et les vai
rement / et il sen refuyt en yrlande en
petit conroy: artus retourna a ses en
nemis et tellement les constraudit
entre ces isles tant p
glave q
tans croix confanons et reliques en
semble fe
fa
cy et misericorde requerans promet//
tant de satisfaire de leur rebellion et
tant les prierent quilz i
benivolence et obtindrent paix en do
nant deux bons hostages / puis don
na congie a la pluspart de ses gens q
de loingtaignes contrees lestoie
nus servir / et il sen retourna en euru
vie ou il celebra la nativite de nostre
seigneur / mais quant il veit les es//
glises ainsi abatues et demolies par
les sesnes et si povrement aournees
de pareme
pellain no
lieu / et luy ordo
pour son vivre et pour les esglises re
drescer co
eut re
re leurs fiefsz et heritages / il rendit a
trois freres nobles ho
lignie. cest assavoir vrie
reif
sal do
loth q
gavain re
estoit riche terre / puis sen ala en yrla
de pour subjuguer le roy guillomor.
qui co
yrla
artus les eust ta
leur roy q
re
lec luy vindrent les ambassadeurs
des roys dyrlande dorcanie de gene
lande et de golande / lesquelz luy ap
porterent presens de paix et damistie
avec recongnoissance de tenir leurs
regnes de luy avec bons ostages du
chascun royaume /
au roy artus qui par tel convent les
restaura en leurs dignitez. Et il sen
retourna en a
par lespace de
et ho
ouquel temps il establit la table ron
de ouse seoient les preux chevaliers
de toutes terres illec venus pour ho
nourer la court du roy. Et furent en
ce temps faictes les proesses des che//
valiers errans / dont tant de livres
en sont fais et en prose et en rime
que ce semblent fables / mais aucune ve
rite y est a entendre et vraye histoire.
veghe contre le roy ridult quil occist
et le regne donna a loth son serourge
et de la conqueste de danemarche
Quand artus veit ai
honnouree de preux et vail//
la
en oyseuse qui est mere et nourrice de
tous maulx il voulut passer la mer
et aler co
sapprestoit de faire nefz et pourvean
ces / nouvelles luy vindre
son serourge q
nient le regne que a luy estoit escheu
par la mort de son oncle le roy sicelin
pourquoiy en differant le voyage de
france il
Contre luy vint le roy ridult p
nouvelleme
q
siens q
rirent si vigoreusement dedens eulx
q
truction et mesme artus occist leur
roy et les autres se rendirent au roy
loth q
mage au roy artus. Ap
re print artus son chemin devers da//
nemarche / mais eschil q
luy vint au devant en toute humilite
en luy presenta
tus par sa clemence la luy rendit en
fief et ho
ottroya son ayde dil le requeroit. do
eschil moult joyeulx en bailla ses hos
tages. Et artus co
plus vaillans chevaliers du pays /
ense
les mener en fra
apres quil fut retourne a londres ou
il ne sejourna gaires quil ne passast
a boulongne quil conquist et fla
pareillement qui lors avoit nom ru
thilie. Dillec passa en picardie ou il
attendit ses gens qui de toutes pars
luy venoie
moricque y vint a noble compagnie
de bretons. En ce te
ce aucun roy ains estoie
gouvernez par rommains qui con
quis les avoient et soubzmis a leur
tribut. Et les gouvernoit lors ung
ro
lereux a merveilles / lequel quant il
oyt la venue du roy artus il semont
tous ses subgectz et aliez et luy vint
au devant / bataille y eut fiere
telle. mais en fin obtint artus le cha
et senfuit froles a paris ou il se forti
fia tant quil peut affin de attendre
illec artus plusseureme
bataille plusieurs des francois vin
drent au roy artus eulx rendre et fai
re ho
ries qui depuis luy firent grant sub
side. Quant au roy artus vindrent
les nouvelles q
a paris et quil la fortifioit pour con//
tre luy la tenir / il chemina ta
le part et assiega la ville par terre et
par eaue tellement quil y fist le peu//
ple q
trait de famine quilz ne prioient fro
les dautre chose fors deulx rendre au
roy artus / froles qui fier et orgueil//
leux estoit dist que ce ne feroit il pas
mais se co
re deffendre / si envoya son herault de
vers artus disant q
metre en la bataille deulx deux corps a corps
et q
tiendroit le droit du vaincu.
condicion pleut moult au roy et de ce
faire bailla son gaige de se trouver
en lisle quon dit a prese
me / le jour assigne vindre
champions moult bien et richement
armez assis sur leurs destriez
si loings quillz apperceurent lun lau
tre ilz baisserent leurs lances et vin//
drent si roidement que artus abatit
froles de son cheval puis lespee trai//
cte vint sur luy. mais froles qui fort
et appert estoit saillit en piez et de sa
lance occist le cheval artus dont il le
convint cheoir / tantost se releva com
me besoi
froles le requerir a lespee / et froles se
deffendoit co
q
le pourfe
le sang sailloit forme
ant ai
air si reprinst ses forces en une
espee vint requerir froles droit sur le
heaume quil pourfendit en la teste
ensemble jusques aux espaules /
si fut froles vaincu et occy et les citoi
ens coururent aux portes et dedens
leur cite receurent le roy artus et les
siens a moult gra
avoit ainsi delivrez du tribut des ro
mains:
eut la france soubzmise il sen retourna
en angleterre en calio
ouverte a tous les princes de son roy
aume.
Quant artus eut sejourne dede
paris lespace dun mois ouq
temps il ordonna de la justice et poli
ce selon le conseil des sages il depar//
tit son ost en deux / lune partie bailla
a hoel son nepveu. Et luy co
q
jou normendie et gascongne /
vec lautre partie sen ala pour co
ter bourgongne lohrraine et les con
trees denviron.
dement de son oncle et ne trouva gai
res de resistence fors seuleme
chard qui duc estoit de poitiers vail
lant ho
plusieurs fois il se combatit mais
en fin guichard se rendit
ge de sa terre au roy artus / et devint
de sa maisnie qui depuis luy fist de
grans services. Apres que en lespace
de
soubzmise et conquise a sa voulente
et seigneurie / il sen voulut retourner
en angleterre / et luy retourne a lon//
dres il fist crier table ro
verte a carlion a la penthecouste pro
chaine / a laquelle vindrent tous les
roys descosse de neruveghe dyrlande
de golande de danemarche des isles
thiliennes doccean / les princes et ba
rons de frances et aussi y vindrent
plusieurs estranges de toutes naci//
ons pour veoir les noblesses et lar//
gesses du roy artus.
reillem
tes les dames
aumes dessus no
gner / dont il y en avoit tant
ment atournees q
leurs aournemens descripre.
point le jour de la penthecouste sen a
la le roy oyr messe a la maistresse es//
glise / riche couronne porta
et quatre espees nues a po
fin or que environ luy portoient qua
tre roy. Pareillement vint la roy
ne e
mes ducesses contesses
q
servir. la messe cha
na au palays en la mesmes ordo
ce q
ou chascun fut servy selon son estat
bien et courtoiseme
a ce co
jours / le
a tous beaux et riches dons chascun
selon son estat /
mes pareillement.
roy artus estoit entre ses princes a ta
ble entra dedent la sale une moult
belle damoiselle assise dessus une
mulle de poil fauve qui portoit deva
elle sur larchon de sa belle ung nain
le plus contrefait du mo
celle descendit et print le nain par la
main destre et ainsi le mena devant
le roy qui estoit assis au mengez. Et
apres lavoir courtoisement salue le
requist q
valier co
hardy et de moult noble lignie / chas
cun co
Tandis quelle parloit entrerent en
la sale deux escuiers porta
riches armes du monde pour armer
le nai
pria au roy quil dicelles len voulfist
adouber de sa main propre / keux son
senechal luy voulut mettre les espe
rons / mais la pucelle luy deffendit
disant quil ne devoit toucher a si no//
ble ho
celle response co
ceulx et celles qui loyrent /
ere de la pucelle fist le roy artus le nai
chevalier de sa propre main. Et ap
quil fut adoube des riches armes il
monta dessus ung destrier
tee dessus la mulle apres le
du roy sen rentrerent en la forest et re
voiere
Plusieurs parlerent de ceste aventu
re / et mesmes la royne disoit que onc
ques si lait chevalier navoit veu en
sa vie / merlin leur dist que cestoit la
plus hardie piece dho
tre cent mil.
sauroit le roy qui il estoit dont il en a
uroit
filz de roy
estoit toute empeschee de ceste nouvel
le vindre
et deux entrerent par ordre en la sale
ou le roy artus et les princes estoient
desquelz lun deulx parla pour tous
et dist que lucius lempereur de ro
leur seigneur luy mandoit q
le noel prochain vena
son tribut ou luy venist faire ho
ge a romme de le tenir de par luy ou
se ce non il fust seur que dedens brief
temps il le vie
de compagnie quil luy touldroit tou
te bretaigne et toute sa terre.
nouvelles fut la court moult trou//
blee / mais artus qui moult sage et
prudent estoit apres ce conseil prins si
leur respondit doulcement en telle
maniere et dist quil mesmes estoit de
avis daler a ro
pire / car de longte
predecesseurs este possessans et en a//
voient eu le tribu / lequel je veuil de
lempereur avoir.
ceste forte responce fort esbahis promi
rent de furnir son message et a tant
sen retournerent a romme. Artus de
moura tout pensis. mais les princes
le conforterent
doubte de rien et quil auroit victoire
de lempereur par leur ayde et que has
tivement il fist son mandement
semblee / laquelle faicte en gra
titude il leur commanda ariver au
port de harfleu en neustrie qui ores
est normendie. Avant que artus se de
partist dangleterre pour passer la
mer il voulut disposer de ses beson//
gnes et a son nepveu mordret bailla
a garder son royaume dangleterre
et la royne a sa femme nommee ga//
hummare.
faulx et desloyaulx / et moult lon//
gueme
tie la femme de son oncle par desloy//
ale amour / et par consequent le roy
aume / desquelles deux choses il sen
vit maintenant saisy dont il a grant
joye au cueur.
et jura au roy so
ne et loyale garde. Le roy apres con//
gie prins de la royne qui mains ne le
verra se mist aux nefz ou port de ha
tonne avec la baronnie / le vent fut
bon si se mirent aux voilles vers har
fleu / mais artus print grant so
ouquel il so
gra
gon / mais en fin apres lo
le lours fut vaincu et occy. De ce son
ge se conseilla artus a ses sages qui
luy dirent quil portoit bonne signifi
ance / car il vainquiroit sans doubte
celluy a qui il se combatroit:
dis ariva a harfleu ou il trouva as//
semblez grans gens que illec latten//
doient / lesquelz le receurent a grant
joye. Illec luy fut dit que ou mont q
on dit a present saint michiel estoit ve
nu despaigne ung merveilleux gea
et horrible a regarder / lequel destrui
soit tout le pays environ / et de fait a
voit a force ravie une noble damoi//
selle niepce hoel darmorique son nep
veu. Et si ny avoit en france ho
hardy quil losast combatre ne assail
lir: Le roy ung soir appela son senes
chal keux et beduer son boutiller et
leurs armes pri
cun de son ost se mire
le mont et tant chevaucherent que a
ung matin perceurent le mont ou q
avoit feu ardant / et no
dicelluy avoit ung autre mont moi
dre ou avoit p
doubte ou quel mont pouvoit estre le
geant / pourquoy il envoya beduer
ou moindre mont pour scavoir sil y
estoit / main il ny trouva que une as
sez ancie
ree se plaindoit decoste une to
velle faicte et souvent regrettoit he//
laine mais quant elle veit le cheva
lier lespee traicte elle luy commenca
a prier quil se retraist hastiveme
se ce non il estoit venu a sa derreni//
ere fin beduer respondit que ce ne fe//
roit mais dy moy qui gist soubz cel
le tombe. La vielle luy conta que ces
toit helaine niepce hoel quelle avoit
nourrie de fait que le gea
drie en sa luxure / de ceste inhumani
te eut beduer pitie si sen retourna ha
stivement devers artus / auquel il
dist que le geant esstoit ou gra
ce de hoel son nepveu dont artus eut
grant deuil / si sen alerent devers le
mont et eulx dessus montez trouve
rent le geant au feu qui ta
sa massue courut sus a artus. Et ar
tus de lespee caliborne luy gette ung
coup entre deux yeulx / dont il fist le
sang aryer tellement quil ne veoit
goutte pourquoy artus tant lenvi//
ronna quil luy partit la teste en deux
et cheit mort en donnant ung si hor//
rible cry que tout le mont en retentist
Ceste teste aporta artus en son ost /
dont les princes en eurent grant hor//
reur et luy blasmere
prinse pour le grant peril ou il estoit
mis.
bourgongne ou il oyt nouvelles q
pereur venoit sur luy. il eut co
voyer ses messages vers luy. si y en//
voya messire gavain messire yvain
et sagremor luy dire de par le roy ar//
tus quil vuidast france et bourgon
gne ou il le venist combatre / et cel//
luy qui vainq
cu.
furnir les trois chevaliers / et par la
bouche de messire gavain dirent a le
pereur leur charge. De ce message et
des hardies parolles fut quintilien
le nepveu de lempereur moult cou//
rouce. Et dist a messire gavain au//
cunes ramprosnes orgueilleuses et
despites parolles / dont il fut si cou//
rouce quil tira son espee et les occyst
present le
ro
chevaliers sur leurs destriez et hasti
vement se mirent au retour.
rommains les poursuivirent. mais
gaires ny gaignerent car plusieurs
en furent occys en la fuitte des trois
chevaliers tant q
bois au dehors duquel artus avoit
fait edifier ung chasteau pour soy re
traire se besoing estoit.
en bourgongne lemperuer lucius de
romme et occist le monstre qui se te//
noit ou lac losane.
Pour le secours de ces trois
barons envoya artus par le
conseil de ses princes
de cheval q
et se fourrerent dedens les rommai
quilz les poursuivoient ou ils en oc//
cirent largement et en prindrent de
grans seigneurs que le roy artus en
voyoit pour les mieulx garder: mais
lempereur qui sceut ceste allee envoy
a au devant bien
pour les secourir. Et neust ete le se//
cours que le roy leodagan pere de la
royne genyevre envoyoit a artus a
vec guichart de poitiers les bretons
eussent este tous occis et les prisonni
ers rescous / mais en fin furent rom//
mains vaincus et occys. Ceste nou
velle sceue par lempereur et que ses
gens se diminuoient ainsi par la p
se et vaillance des bretons il sen vou
lut retourner sans bataille / mais le
roy artus mist ung agait au devant
de son chemin pourquoy il luy
donner bataille / laquelle fut moult
fiere
de gens dun coste
este les proesses des nobles chevali//
ers de la table ronde et ceulx de la
royne et par dessus tous celle dartus
qui faisoit droittes merveilles dar//
mes les bretons eussent eu du pire.
En celle bataille occist artus lempe
reur lucius et lenvoya a romme di//
sant que de tel tribut scavoit il payer
les rommains. Et que pareilleme
en feroit se plus pour france calenger
y envoyoient. Les rommains deme
nerent grant dueil de la mort de lem
pereur et de leurs amis quilz avoie
ainsi perdus / mais amender ne le
povoient / artus voulut aler co
re romme / mais son conseil luy def//
fendit
pouplus oultre le lac de losane affi
de combattre et occire ung monstre q
illec se tenoit et qui devouroit tous
ceulx qui illec passoient.
stre estoit a maniere dun chat noir
moult horrible a veoir.
permis de dieu p
vint jadis que ung pescheur demeu
rant illec environ ce lac sen ala ung
jour pescher / et promist a dieu que le
premier poisson quil prendroit quil le
donneroit pour lamour de luy. ne tar
da gaire q
les grant et bon
loir
si bon et si grans pris il dist q
nauroit pas cestuy / ains auroit lau
tre apres / il en print ta
leur et pareillement le deya a dieu
et q
en leau et pour ceste foit pescha ung
chat tout noir a merveilles grant
mais ancores ne le voulut bailler
pour dieu / ains dist quil seroit bon
pour pre
son si lemporta. Et le chat crut et de
vint grant et si terrible quil occist en
fin son maistre et tous ceux de sa fa
mille / puis se
taigne decoste le passage ou nul na//
loit quil ne devourast. Ce chat ala
combatre artus auquel vai
plus de peine q
re le fort roy rython / et luy do
dassaulx et si soudains que souvent
artus ne le scavoit ou atai
en fin loccist au pie du mont / qui de//
puis a tousjours porte le no
Galheret luy coupa les pates qui es
toient merveilleuses. et les emporta
en lost dont plusieurs en eurent gra
horreur de les regarder.
pendant q
che a ce monstre conquerre emmenoi
ent les chevaliers bretons leurs pri//
sonniers en benoie et a paris / mais
steau de la marche de par le roy clau//
das leur saillirent au devant pour
les rescoure / si commence la bataille
fiere
tons qui si malement estoie
que jusques au rendre neussent este le o
nce de pare
vindrent en leur ayde a gra
gnie / pourquoy ceulx du chasteau
furent constrains de rentrer en leur
fort a grande partie des leurs et les
bretons e
prisonniers a paris ou ilz les detin//
drent jusques a la venue du roy ar//
tus.
rommains se mist artus au chemin
par bourgongne pour sen retourner
en bretaigne / mais ai
tre le chasteau de la marche / et occire
ceulx qui ses prisonniers luy avoie
voulu oster.
na congie par sa debonairete aux ro
mains prisonniers / par tel si que ja//
mais ne porteroient armes co
ga le royaume de la gra
a lencontre du roy artus son oncle q
luy avoit baille a gouverner.
Apres ceste nomble victoire sejour
na artus en bourgo
ensepvelir les princes qui de son par
ty estoient mors
vrez par tous lyver / ap
posoit de passer les mons et daler co
quester romme. mais autres nouvel
les luy furent hastiveme
dangleterre co
veu savoit fait couro
Et a ce faire avoir constraint tous
les princes de la terre / de ces nouvel
les eut art
dit la parolle longue espasse /
il fut a soy revenu il getta ung sous
pir si douloureulx que les assistens
en eurent grant pitie et merveilles.
bien dirent que le roy avoit dolantes
deuil demenoit.
son descouvrit a ceulx de son conseil
Et ilz luy dire
soy retourner et venger cestuy enor//
me et desnature peche pour avancer
son intencion / il delaissa a hoel son
nepveu tout le gouvernement de fra
ce / et luy fist prendre les sermens des
princes de laider encotre et envers
tous que nuyre le vouldroient / puis
entra en so
de ses nobles dont il avoiet largeme
gleterre ou latendoit mordret a tout
les sesnes quil avoit fait venir de sa
xone
fait quil avoit bien en son ost
armes / et en celle ordonnance ala at
tendre son oncle sur la rive de la mer
Artus le voulut mettre a terre et les
siens / mais mordret et les siens luy
empeschoient tant co
En celle bataille que moult fut mor
telle p
vaillans chevaliers entre lesquelz il
y mourut messire gavai
tois chevalier de tout le monde son
nepveu
aussi son nepveu / de la perte desquelz
artus demena si gra
da illec mourir. mais par temps les
peusse venger / car en sa grande ire se
fourra entre ses ennemis par tel ayr
quil les fist reculer et perdre terre
et lors ses gens issirent tous des nefz
enchassere
sen fuyt mordret et toute nuyt vers lo
dres quil trouva fermee / pourquoy
il passa vers guincestre ou il se
cuidant illec attendre son oncle et ar
tus qui de grant ardeur de courage
le poursuivoit le cuida illex enclore /
mais mordret aguillonne de son pe//
che ne late
en cornouaille. Artus print guinces//
tre et le do
ensemble le regne descosse dont il luy
fist ho
royne q
son mary lequel tant dho
voit fait elle estant pour lrs q
dret le suivoit a guevreuvie repenta
a tart de son peche et bie
selle retournoit e
seigneur q
deshonneste / selle fut angoisseuse ne
le convient pas demander pourquoy
elle print en elle conseil extreme. Ce
fut que en habit sevil et poure se
a carlion ou avoit une abbaye de po
vres nonnains en laquelle elle fut
viollee et cellee telleme
puis delle ne fut riens sceu.
cornouaille entre artus et mordret
et la mort deulx
de la table ronde.
Quant mordert fut arive en corn//
ouaille / il fist on amas de
toutes manieres de gens / especiale//
ment de cuelx qui scavoit estre hay//
neux a artus leur premettant fran//
chises et riches donc sil venoit a son
intencion. Artus qui par ses explora
teurs sceut ceste besogne. asse
steme
son ayde et se tira en cornouaille ou
mordret lattendoit a grande puissa
ce delibere de jamais fuyr et datten//
dre la fin de la bataille telle que for//
tune len aporteroit.
si tres mortelle et si hayneuse que ho
me nen povoit eschaper se par mort
non / car nul ne prenoit prisonnier ne
navoit pitie aucune de son aversaire
Et en icelle furent occis et mors tous
les chevaliers de la table ro
de proesses darmes en leurs vies ont
achevees et parfaictes que grans vo
lumes en sont en leurs lieux escrips:
mordret le traitre y fut tue et la plus
part de son alia
ont voulu dire que la bataille fut si
mortelle et si hayneuse que dun coste
et dautre que ensemble estoient esti//
mez a deux ce
rerent ou oiu ou gaires de vivans /
Et mesmes y fut le preux artus na//
vre ou corps de playe mortelle / mais
pour celer sa mort comme le prophete
merlin avoit p
ter en lisle davalon ou aucu
de povre entendement dient quil vit
et doit retourner co
ce jeles delaisse en leur erreur. Ceste
bataille se fist environ lan de grace /
cincq cens
nulz enfans qui fut do
la terre / mais il recommanda le roy
aume a constantin filz cador de cor//
nouaille / et mordret avoit deux filz
grans orgueilleux et puissans qui a
layde des sesnes voulurent le roy co
stantin chasser hors de son nouveau
royaume / mais il les poursuivyt si
roidement q
sauver en deux esglises a guincestre
ausquelz il les occist et ainsi demeu//
ra paisible roy par trois ans ou enul
ron / puis fut occy ce fut do
pereur charles le grant.
Or avons par la grace
et ayde de celluy qui fut
cause dencommencer
ceste oeuvre acheve les
fais p
vaillant artus et lavo
fin ou toute creature te
q
sez prolixement ses fais specifiez a
la voulente des lisans ou des juges
de cestuy proces je prie quil me soit p
donne et ne me soit impute a tana
ne a ignorance paresceuse / car certes
ien ay fait mon pouoir de chercher et
recueillir ses fais en divers volumes
diversement p
le train de merlin / et se
artus avoir fait ou pou ou gaires
sans son conseil et ayde / Les autres
imputans partie de ses victores a ses
nepveux lancelot du lac tristran et
autres vaillans chevaliers / mais
pour eviter toutes ces prolixitez jay
toutes icelles choses obmis et delais
se en leur effectz.
propres proesses
par ses vertus et noblesse. ou moins
de language et de mal que possible
ma este / priant dame triu
seigneurs les juges pre
labeur q
difficile / si veuil p
tre aux fais du vailla
les le grant roy de fra
de romme plain de toutes vertus et
noblesses / duquel le royaume de fra
ce est et dieu devant sera reno
noure et esleve en surnon trescrestien
jusques aux siecles. Amen.
charles le grant / et pourquoy il fut
renomme le grant.
Pour le plusvray
veur et cronographeur des hi
stoires
suis arreste au cronicq
me et son confesser larchevesque tur//
pin de rains en a escript et delaisse en
memore.
la plusvraye de toutes / et pour mo
strer sa descence il co
france dagobert qui fut moult preu//
dho
fist couvrir lesglise saint denis en fra
ce dor et darge
descouvrir. Dagobert engendra au//
bert / et aubert arnoul qui engendra
angis. Cestuy angis fut pere de pe//
pin des landes qui fut le second duc
de braban. Pepin engendra ung no
me kalomon qui fut surno
tel pour les merveilleux fais q
cerca en sa vie / il eut ung filz no
pepin et ung autre no
deguerpit le siecle et devint religieux
a mo
du palays du roy hilderich /
pour la pusillanimite devi
religieux en labbaye de saint denis.
Et pepin son prevost
bant fut enoint en roy de france a ro
me par le pape zacharie pour lutilli
te et co
me et aussi de lesglise catholique. car
cestuy pepin remist le patrimoisne de
saint pierre et saint pol au siege apo//
stolicque que par force avoit le roy de
sier de lombardie oste et ravy / pour
ceste cause estoit venu le pape estie
en france. Qua
de ro
roy en grande joye. il avoit deux filz
de dame berte surno
fille du roy de honguerie / mais il a
voit deux autres bastars / lun no
hendry et lautre hainfroy qui moult
de peine firent a charlemaine apres
la mort de leur pere
pepin fut no
charlemaine / celluy do
a toucher les fais et proesses / et pour
quoy il fut surnomme le grant / tan
tost diro
lit par bataille gadifer le duc de poi
tou: mais ceste guerre nacheva il pas
car luy retourne a paris trespassa /
fut charles son filz aisne sacre en roy
dura
ala achever en soldees une guerre q
ung roy sarrasin avoit en affricque
contre ung autre son voisin ou il fut
par deux ans. ausquelz il vainquit
ses e
mais qua
frere estoit mort il print congie et sen
retourna en intencion de succeder au
royaume co
mais trouva tout autreme
freres bastars lavoient ocuppe
disoient roys / dont charlemaine eut
moult de peine premier quil les peust
debouter / mais enfin les vainquit
dechassa par sa force et vertu et par
layde de ses loyaulx amis / tantost
quil fut seul roy en france et bien des
francois obey / il sen ala a ost contre
le duc gadifer qui avec ses freres ba//
stars luy avoit este contraire / mais
il ne lattendit pas / ains sen fuit a re
fuge au duc lupus de gascongne au
quel charles manda que sil ne luy a
menoit quil le destruiroit. Cestuy q
doubta le co
fraindre fist ce quil luy avoit mande
Et luy livra gadifer a en faire son
plaisir / mais gadifer requist pardo
au roy
dicions et luy fist hommage de sa ter
re / tandis que charles sejournoit en
poitou il sen ala ung jour chasser au
bois auq
nains en laquelle il vint coucher la
nuyt qui au bois l'avoit surprins / le
demain apres la messe oye
fait vint soudaineme
vage qui avoit acoustume de devou
rer tout ce quelle rencontroit dont le
cry leva: pourquoy le roy venant cel
le part rencontra les nonnains
tres gens qui sen fuioient ou cloistre
a sauvete / il demanda que cestoit / et
la secretaine qui en leglise luy aporta
une barre de bois et luy dist que pour
dieu il se deffe
le
rer. Le roy qui riens ne doubta print
la barre et vint au devant de lourse
qui dedens lesgise estoit
alencontre quant le roy luy mist la
barre sur la teste et loccist ainsi com//
me il pleut a dieu / dont le cry de joye
fut par tout le cloistre et y vindrent
tous ceulx qui environ dillec estoie
choie
blasma fort la negligence davoir ha
bando
avant il avoit bien deservy estre no
me charles le grant pour sa grande
proesse et hardiesse.
roys estous et desier en la subjection
de lesglise.
Quant charlemaine eut ramene
le duc gadifer de poitou a sa
subjection et ho
vindrent de par le pape adrien q
roys estous et desier de lombardie q
son pere pepi
sestoient rebellez contre lesglise et des
truisoie
quoy il le deprioit quil le voulsist se//
courir a ce besoing ou elle estoit du
tout perdue et anichilee.
de ceste complainte pitie et jura quil
les yroit mettre a obeissance / il asse
bla son ost et sen vint en lo
tre les exco
chassa hors de la terre quil rendit au
siege apostolicque / et les rebelles sen
fuirent en saxone qui ancores nestoi
ent crestiens / il enchassa par batail//
le aussi ung grant prince no
ga
constitua pepin son filz roy de lo
die en lho
retourna charles en france. mais ny
eut gaires este quant les saxons et
germains par les factures du roy de
sier et ses complices nentrerent a ost
en lombardie en intencion de chasser
le nouveau roy pepin / charlemaine
retourna en layde de son filz / et asse
bla tantost a bataille contre les sa//
xons quil vainquit assez legiereme
et par ce quilz luy promirent que cre//
stiens deviendroient il les laissa en
paix. mais si tost quil se fut retrait
departy ilz reco
Le roy charlemaine y retourna dere
chief et les subjuga la tierce fois / car
de chose quilz promissent riens ne te
noient et dura ceste guerre par plus
de trois ans / mais enfin ilz luy don
nerent
ta et fist demeurer en france / et ainsi
oncques puis ne se murent. Apres la
mort du pape adrien fut mis ou siege
apostolicque leon / auq
pape adrien creverent les yeulx
perent la la
rasi
pour secours a charlemaine / lequel
prestement son ost assembla et passa
les mons / et tant exploita en ro
ou il fut grandement receu et a gra
joye du clerge.
pe leon ainsi deffait il en eut grant pi
tie / pourquoy ilz deprierent tous no
streseigneur quil luy pleust rendre
la veue et la langue au saint pere /
tantost par la vertu divine il vit et
parla co
cun mal dont chascun loua nostresei
gneur. Charlesmaine fist prendre les
malfaicteurs et par le jugement des
ro
capitalle / mais le pape pria ta
eulx q
vies sauvez. Apres ces choses demeu
ra le roy a ro
quel jour par le consentement de to
les princes / il fut couronne par le pa
pe leon et empereur de ro
joye / car tout le peuple crioit ho
louenge
auguste le grant.
ouez secourut charlemaine lesglise a
plusieurs fois dont il fut tant hon//
noure et ayme pres et loingz de tous
que par sa reno
hierusalem luy envoya les clefz du
saint sepulcre nostreseign
de calvaire et celles de hierusalem et
du mont de syon avec le signe de la
croix. de ces presens eut lempereur la
plusgrant joye du monde / et fist do
ner de beaulx et riches dons aux mes
sages qui ces choses luy avoie
tees / il commanda par tous ses roy
aumes et empire que chascun paiast
a lesglise ses dismes / et si ordonna p
tout preudhommes pour donner et
administrer justice aux povres aux
vesves et aux orphenins sans riens
prendre ne exiger du leur:
la saincte chapelle daix et de la dedi
cacion delle par le pape leon et ses car
dinaulx.
LEmpereur charles co
est avoit moult grant deduit
de chasse / si avint ung jour quil se p
dit au bois et esvanouit de ses gens
telleme
ainsi q
val genchir et secourre son pie de der
riere co
ser dun petit russeau. pourquoy il des
ce
chault / puis mist la main a leaue et
la trouva moult merveilleusement
chaulde / pour scavoir la cause de ces
te challeur. il mo
Et tant erra quil trouva une fo
ne qui moult estoit chaude
Et aupres delle une autre fontaine
de clere eaue moult froide dont il eut
grant merveille / puis veit illec envi
ron la ronture dun viel palays envi
ronne de buissons q
faire ung prince de romme no
nus frere de neron empereur et filz a
grippa / charlemaine pria a nostresei
gneur quil le voulsist remettre a son
chemin /
ou nom de la vierge marie / tantost
se trouva le
dont il mercia dieu. Et lendemain il
fist chercher marbres et pierres a foi//
son / mais il nen peut trouver sinon
a romme ou a ravenne. et fist illec fo
der une moult belle chapelle / a laq
le il donna de plusieurs grans reve//
nues et riches aournemens pour la
decoracion dicelle / il envoya a ro
plusieurs notables a
vers le pape leon et ses cardinaulx
priant quilz voulsissent venir dedier
sa chapelle / laq
ottroya / et si y convoca tous les prin
ces et prelatz de france de lombardie
et du pays e
au jour qui assigne estoit et ta
ces y arrivere
a les recorder.
et beneye en moult grande reverence
et douee de nobles pardons qui an//
core y durent / puis ordonna le
plusieurs loix et previleges moult
droitturiers pour le peuple tenir en
union / a celle dedicacion fure
cens
que abbez.
ung concille a la priere de lempereur
pour mettre ordre entre les gens des//
glise et les princes et co
royaume et empire / ouquel fure
ctes maintes belles ordonnances et
divins decrez en la corroboracion de
saincte esglise. Ancores fist le bon em
pereur une chose de grant reno
debonairete / car luy en q
navoit lieu bailla a son filz loys la
couronne en son vivant et le fist roy
dacquitaine en luy remonstrant de
beaulx amo
et principalement il lenhortoit day//
mer dieu de tout son cueur et lesglise
co
justice droitturiere entre toutes per//
so
Le
et les hereses p
oir / et de fait il extermina deux eves
ques despaigne q
semer entre les crestiens une doubte
entre la divinite et humanite de n
seign
las effacer et brusler leurs livres. Il
fonda plusieurs esglises et mona//
steres en saxone a celle fin de mieulx
convertir cestuy dur peuple a la cre//
stiente qui par tant de fois en
ans sestoient parjurez et despartis di
celle telleme
avoit convenu pour en venir a chief
prendre plus de
dentreulx / assavoir des pl
dalbe et les fist habiter en flandres
en brabant / et pour entrechanger en//
voya des abrodiens et ruchiliens de
meurer en leurs lieux affin de les in
struire en bo
stie
tes ces choses: si se rebellere
les esclavons par lincitation des ses
nes contre lesquelz il e
charlot a grant ost / lequel apres plu
sieurs batailles eut la victoire deulx
et les mist en totale obeissance.
fist son filz pepin roy de lombardie de
ses fais et des dons que le roy de per
se luy envoya.
LE debonaire empereur char//
les le grant asse
les princes de lo
et conseil deulx il constitua son filz
pepin roy sur eulx / puis lenvoya ta
tost a grande navire en lisle de corse
contre les maures qui avoient prins
icelle et occy le pri
tantost q
nue des fra
tirent. Les navarois et ceulx de pan
pelune se retournerent lors a la loy
des sarrasi
ire et par temps pense de les corriger
En ce temps luy furent presentez de
par le roy de perse moult de riches
dons desquelz il envoya la pluspart
a la chapelle daix pour la decoracio
dicelle. Entre ces choses envoya a le
pereur charles ung de ses princes no
me boucharta grant ost contre les
maures / lesquelz il desconfit et chas
sa dautre part / charlot le filz de lem
pereur ala a grant ost sur godefroy
le roy de danemarche pour ce q
rioit les abrodiciens qui estoie
a lempereur sa terre gasta et ardit /
puis il retourna a tout grant avoir.
Le roy des nubiens fut lors enchasse
de son royaume / lempereur charles
y envoya ses messagiers p
desquelz pour lonneur de lempereur
il fut restably en son royaume.
estoit lors moult grant enuye entre
les gens de lempereur de constanti//
noble et ceulx de lempire de rom//
me pour la tresgrant renommee et
seigneurie de le
par mer et par terre la cite de venize.
Et la print dautre p
de danemarche vint lors a grant na
vire sur les frisons
de dommages / mais il fut occy dun
sien sergent mesmes / lempereur ren
dit lors a nichofore lempereur de con
stantinoble la cite de venize que pepi
eut prins co
faicte entre lempereur et le nouveau
roy de danemarche / les ostz de le
reur charles se comblatirent lors co
tre les huns et les desconfirent / en ce
point trespassa pepin le filz de le
reur roy de lombardie / et charlot so
frere trespassa tantost apres. Lempe
reur envoya lors grant navye co
ceulx daffricque et despaigne qui de
voient venir en ytalie et dautre part
une maniere de dannois qui sont ap
pellez norma
ysle de mer no
du pays se combatirent par telle ma
nire que les dannois furent tous des
confis.
lors mande par le
pere qui la couronne imperialle luy
assist sur le chief et le fit co
de tout lempire.
son nepveu le filz de pepin roy de lo
bardie. Nichofore lempereur de con//
stantinoble fut lors occy en la guer//
re co
victores eut eues et maintes gra
bataille fist il en son temps. Apres
luy receut lempire ung sien ge
me michiel. lequel a son
se
ce q
espera de les pouoir vaincre
lempire et devint moisne. Apres cel//
le desco
ta en si grant orgueil pour ces deux
victoires quil avoit eues de ces deux
empereurs quil mena son ost deva
constantinoble et mist ses tentes de//
vant les portes:
me il chevauchoit une fois devant
les murs de la cite plus folement q
ne devoit que leo
empereur saillit sur luy soudainem
Et fut le roy tresgriefvement navre
si quil co
sement / jassoit ce que les fais de char
les le grant contenus en ce chapitre
soient en merveilleusement briefz ter
mes.
affaire merveilleusement et de gra
entreprinse et de grant vaillance/
Comme il peut moult bien appa//
roir en considerant les peines les tra
vaulx et les diligences quil conve//
noit a telz et a tant daffaires mener
et conduire a fin.
la cite de hierusale
en france grant plente de dignes re//
liquaires.
LEmpereur charles fist faire
en son temps lesglise nostre//
dame de maience et le pont dicelle ci
te qui est sur le rin / il eut plusieurs
enfans filz et filles de diverses fem
mes espousees comme dit a este. Ne
oncques de ses filles ne voulut nul//
les marier tant fust grant prince ex//
pte une seulement quil donna a lem
pereur constantin / tousjours porta
gra
re tant quelle vesquit /
que parolles que de doulceur / fors
tant seulement que elle cuidant bien
faire luy eut fait espouser la fille de
desier le roy de lombardie et il leust
repudiee pour sa cruaulte et en eure
ung pou de parolles ensemble. ung
filz de bas eut lempereur nomme pe
pin qui fist plusieurs fois conspiraci
on contre luy par lenhorteme
sieurs des barons de france / mais
il fist tondre pepin en une abbaye co
dit est a ses aidans fist couper les tes
tes / en ce temps entrerent les sarra//
sins en la terre de surie / et prindrent
la cite de hierusalem le sai
saint sepulcre violerent et chassere
hors le patriarche qui estoit homme
de grant sainctete / lequel comme il
fust eschape de leurs mains et plusi//
eurs autres crestiens sen alere
stantinoble a lempereur constantin
qui lors regnoit. auquel empereur re
monstrerent la persecucion de hieru//
salem dont il fut moult dolent. Et
luy avint tantost apres comme il es//
toit une nuyt dormant en son lit /
voit moult pense comment il pour//
roit recouvrer la terre saincte. Et a
voit requis devotement a nostresei//
gneur son ayde quil vit en son dor//
mant ung damoisel deva
luy dist: Tu as dist il requis ayde a
nostreseigneur / il te mande par moy
que tu appellez en ton ayde charles
le grant roy de france qui est deffens
seur de saincte eglise / en disant ces p
olles cil luy mo
arme de chieres et belles armes / bel
homme et de grant estature / et lors
sans tarder le
en france devers lempereur charles/
Et luy notifia la destruction de hie
rusalem et la vision quil avoit veue
en luy requerant secours et ayde ou
nom de nostreseigneur. A paris vin
drent les messages et baillerent a le
pereur leurs lettres qui contenoient
ce pourquoy ilz estoient a luy envoy
ez / moult les receut honnourable//
ment et assembla sans tarder tous
ses princes et barons: Et leur racon
ta la moult douloureuse besongne
de la terre saincte / tous furent desir//
rans de le secourir pour aquerre la
grace de nostreseigneur. Grans ostz
assemblerent et se mirent a la voye/
en la voye quilz alerent pour aler en
noble cite de constantinocle et de con
stantinoble en hierusalem y a ung
bois qui dure bien deux journees. la
ou estoie
et crueles / ouquel bois ilz se fourvoi
erent telleme
ver ne voye ne chemin
las et traveillez tant quil les co
gesir emmy le bois / et ne scavoient
ou ilz estoient / lors lempereur char//
les fist sa priere a nostreseigneur. Et
luy avint incontinent quil veit ung
oyseau quil dist / fra
dont il regracia nostreseigneur. Et
luy
qui les ramena au droit chemin qui
fut ung joyeulx miracle.
dient les peleri
lant en hierusalem les oyseaulx par
lent ainsi comme par acoustuma
Tant errerent les ostz de lempereur
charles quilz sen alerent a constanti
noble ou ilz furent receuz honnoura
blement. Et puis les deux e
mis ensemble passere
ostz / et alerent oultre jusques a la ci
te de hierusalem.
cirent et enchasserent et delivrerent
la cite et le royaume des mescreans.
Au patriarche et aux crestiens resti//
tuerent la cite et tous leurs biens / a
pres lesquelles choses ainsi achevees
lempereur charles print congie de le
pereur de grece qui grans dons luy
voulut donner / mais il nen voulut
point prendre / pour ce que du service
fait a nostreseigneur jesucrist il nen
voulut estre remunere par homme
mortel aussi ne voulut homme quel
conques de ses gens / mais affin de
memore avoir de nostreseigneur je//
sucrist il luy requist des sainctuai//
res q
ottroya / son clerge demanda et fist
faire processions et jeunes par trois
jours en grant devocion et se confes//
serent tous en bonne repenta
fist querir les sainctes reliques que
saincte helaine mere du grant con//
stantin eut fait envasseler. Tant fi
rent quil les trouverent et les prin//
drent bonnes personnes et devottes
qui furent a ce co
Entre lesquelz estoit ung moult no
ble evesque et de moult saincte vie.
Le vasseau ou la saincte couronne
estoit que nostreseign
chief a sa glorieuse passio
vert dont si doulce odeur issit q
les assistens fure
grant devocion se mirent et par espe//
cial le roy charles q
loe
miracle avi
une rousee descendit du ciel / dont le
fust de la saincte couronne fut arou//
se tellement q
rirent soudainement: Les malades
qui estoient illec furent garis / anco//
res avint ung autre miracle / car en
ce point que levesque coupa a unes
forces le fust de ceste saincte couro
qui longuement eust este sec / il appa
rut aussi vert co
mier jour quil fut coupe de terre. En
une piece de paile beau et riche fut
mis ce q
ronne. puis mist en ung gand le sai
reliq
evesq
que estoit en si grande devocion quil
ne regardoit poi
qui luy tendoit le gand / dont il avi
pour notable miracle de dieu / que le
gand demeura en lair et ne chut pas
a terre. Si que quant ilz furent rele
vez de leur contemplacion ilz veire
le gand ester en lair et no
rent tous par ce moyen que cestoit la
grace de nostreseigneur.
voulurent ilz mettre le chaintuaire
en plus riche paile / mais en acroisse
ment de miracle on trouva p
tu de jesucrist que les fleurs estoient
ja converties en manne si en loerent
nostreseigneur:
loppere
jusq
lenneleme
en france avec une p
ne que nostreseigneur envoya jadis
aux filz dysrael quant ilz estoie
desert:
clou et le bailla a lempereur charles
et une p
Le suaire de nostreseigneur la chemi
se de nostredame celle quelle enfan//
ta nostre doulz createur / et la chain//
ture do
ou bercheau / et le destre bras saint sy
meon dont il rechut et tint nostresei//
gneur le jour quil luy fut offert ou te
ple le bon e
devocion et les fist moult revera
mettre pour les raporter en france en
remercia
pour tous iceulx biens / a leure q
dignes choses fure
seigneur estendit ses vertus / car par
sa grace
illec malades fure
ris de leurs enfermetez / moult eut
grant joye lempereur charles de si no
ble tresor quil avoit acquis. puis pri
congie de lempereur de grece et luy
venu en lymosin comme ung cheva
lier du pays eut ung filz qui estoit
moult fort tourme
ladies q
relicq
daineme
le qua
sanez et garis par la vertu de nostre
seigneur et par latouchement et de//
vocion quilz eurent aux sainctes re//
liques en celle voye que le
en venant de constantinoble jusques
a aix en alemagne quil contendroit
ung grant livre a les tous declairer
particulierement: A aix vint lem
pereur et en grande et notable proces
sion sen ala en la saincte chapelle/
en laquelle il mist les sainctes reliq
moult honnourablement/ puis fist
par toute crestiente publier
que a aix estoient les sainctes reliq
et que chascun an le second mercredy
de juing elles seroient monstrees au
peuple. Et avint que audit jour du
mercredy il vint a aix si gra
titude de gens quil convint prescher
au peuple en
le daix fut premierement estably le
lendit qui de prese
saint denis en france.
au roy charles et luy enhorta daler
en espaigne et co
ost et conquist toutes les espaignes
de lune mer a lautre.
LEmpereur charles le grant/
qua
et plusieurs mescrea
foy crestienne/ il proposa en soy mes//
mes quil ne se armeroit plus se ce nes
toit pour secourir saincte esglise qua
besoing en seroit/ mais nostreseign
quil vouloit que par luy fust la foy
multipliee luy changa son propos
vous diray commet. Comme une
nuyt le
ung chemin destoilles qui luy ensei//
gnoie
galice ou le corps gisoit de mo
saint jaques le grant. Ce signe vit
il ou ciel par plusieurs fois/ et co
une nuyt il pe
tandis quil estoit en celle pensee luy
apparut ung homme de tresmerveil
leuse beaulte quil luy dist/ filz que
fais tu. Et il luy respondit qui es tu
qui mapelez filz. je suis dist il celluy
jaques lapostre/ le fils de zebedee/ le
frere de saint jehan levangeliste que
nostreseign
de galilee pour p
ple de judee/ je suis celluy que herode
fist martiriser. Or me poise que mon
corps est en galice sans nulle memo
re/ et qui y est laidement traicte des
sarrasins. Et mesmerveille moult
que tu nas ancores delivre des mes//
creans la terre ou mon corps repose
toy qui en ton temps as ta
conquises. Si te fais orendroit as
savoir que ainsi comme nostreseign
ta fait puissant en ce monde sur tous
autres roys crestiens/ ainsi seras tu
puissant par sa grace de delivrer ma
terre des sarrasins se tu ty veulz em
ployer: je te signifie que le chemin des
toilles que par plusieurs fois tu as
veu ou chiel signifie q
ost en icelle partie pour destruire la
paie
tous bons crestiens puissent aler en
pelerinage a ma sepulture pour impe
trer illec la grace de nostreseigneur/
Va y doncques tost et je seray avec
toy et impetreray en ta fin e
couronne et joye pardurable. En cel
le maniere q
ques a lempereur par trois fois/
noble empereur par grant exploit sa
presta et assembla grans ostz pour
faire le voyage. Au chemin se mist/
pampelune fut la premiere cite quil
assaillit: trois mois il fut ava
la peust prendre car elle estoit moult
forte/ sa priere fist lempereur a nostre
seigneur et a saint jaques/
dainement les murs de la cite trebu
cherent jusques en terre
prinse/ dont les sarrasins qui estoie
dedens qui se voulurent crestienner
furent baptisez et sauvez de mort et
les autres furent occis. Quant le
miracle fut sceu et publie/ plusieurs
princes des sarrasins vindrent deva
de lempereur et luy rendirent leurs
citez leurs villes et leurs chasteaux
et plusieurs autres luy envoyerent
tribut. Si q
toute la terre despaigne tributaire et
passa par toute gascogne p
re par espaigne et jusques a la sepul
ture de saint jaques quil visita devo
tement. Et passa oultre jusques au
perroy sans contredit/ sa lance ficha
en la mer et rendit graces a dieu et a
saint jaques pour cause de sa conq
te/ ceulx qui se voulurent baptiser il
les tint en gra
terre cherca celle fois de lune mer jus
ques a lautre/ et fist obeissa
toutes les terres despaigne de galice
de landalus de portingal de castelo
gne de navarre de bascle et maintes
autres/ toutes ces regions icy co
ceste fois les unes p
et assaulx et les autres par grace di
vine/ dont on lit quil y en eut les au//
tres quatre citez quil maudist pour
ce quil ne les povoit si tost prendre q
voulsist/ et soudainement elles tre//
bucherent/ dont lune de ces quatres ci
tez appelee luferne fondit telleme
en abisme q
est or endroit ung grant lac et parfo
la ou leaue est moult noire et parfon
de et y sont gra
que len y voit noer jusques au jour
dhuy Tous les temples et les ydo
les du pays destruisit icelle fois ex//
cepte ung ydole seuleme
et duquel les sarrasins die
hommet le fist et quil y encloit mau
vais esperis q
clef en sa main et si disoient co
ment que ceste ydole trebuchera qua
ung roy de france qui venra vers la
fin du siecle convertira toutes les es//
pagnes a la foy crestienne. Et lors
quant ceulx de celle terre verront que
celle clef sera chute il guerpiro
gne. Ceste ydole est en la terre de lan
dalus. De lor et des richesses que le
pereur co
fist il faire lesglise saint jaques de co
postele en lespace de deux ans quil de
meura ou pays/ Patriarches et cha
noisnes establit il en ceste esglise
ourna moult nobleme
rant des richesses quil raporta despa
gne il en edifia lesglise saint jaques
a aiz en alemagne/ une autre en be//
ziers/ une autre en la cite deux en ga
scongne/ une autre en la cite de paris
et lesglise de saint jehan de forages
plusieurs autres.
france/ agoulant ung roy daffricq
vint en espaigne et reconquist tout ce
que lempereur y avoit co
batailles quilz eure
miracles qui y advinrent.
Ung pou de temps apres ce que
charles le grant fut retourne
despaigne en france ung roy payen
dafricque qui eut a nom agoulant
entra en la terre despaigne a gra
et conquist toutes les terres que lem
pereur y eut conquises/ il print les ci
tez et les chasteaulx
crestiens quil y trouva. Quant le
pereur oyt les nouvelles il assembla
grant ost et ala en espaigne. A celle
fois fut conducteur de son ost milles
conte dangou. Quant il furent ve//
nus au pays ilz co
rir agoulant par la terre despaigne
En ung lieu le trouverent la ou le
pereur fonda depuis une esglise en
lonneur de deux glorieux sains/ cest
assavoir saint mascorde et saint pri//
mitif/ et y est orendroit une abbaye
ou les sains gisent/ les ostz sentreap
procherent et lors co
ungz devant les autres. Agoulant
demanda bataille a lempereur de ce
contre cent/ et lempereur si les e
si furent occis les payens
ctore les crestiens/ ancores derechief
a la requeste dagoula
cent contre cent payens/ et furent de
rechief les payens occys do
fut moult dolent. Ses sors getta et
trouva sil se combatoit lendemain q
lempereur perdroit la bataille. si ma
da a lempereur bataille a lendemai
qui luy fut ottroyee/ et avint que au
cuns crestiens qui app
armes ficherent au soir leurs lances
en terre emmy la praierie/ et que au
matin ilz les trouverent reprinses en
terre si quelles avoient escorce et fueil
les dont tous sesmerveillerent/ leurs
lances couppere
par la grace de dieu que les estocz se
multiplierent tellement quilz devin
drent grans arbres qui sont ancores
en ce lieu la. En celle bataille qui fut
grande et horrible furent plus de
mil. crestiens occys et mesmement le
duc miles/ ce fut pour voir ceulx a q
leurs lances flourirent comme dit
est en signe de leur glorieux martire
En celle bataille fut le
meschief/ car son cheval fut occy des//
soubz luy/ et estoie
mil. crestiens a pie qui vaillamme
luy ayderent/ Rolant et olivier ne si
faindoient pas/ car par leur force
ayde delivrerent lempereur de ce da
ger. La fist lempereur merveilles de
son corps/ ainsi se combatirent jusq
a la nuyt/
a secours quatre marquis dytalye a
tout quatre mil. hommes. Quant
agoulant sceut que secours estoit ve
nu a lempereur il tira arriere en affri
que/ et le roy retira en fra
rassembler. Tandis que lempereur
vint en france agoulant le pourchas
sa en toutes les terres des mescreans
dassembler gens si quil assembla cel
le fois plusieurs roys
ces mescreans
gens darmes et vint de rechief en es//
paigne en une cite de gascongne no
mee agen laquelle il print par force.
Quant lempereur le sceut il assem//
bla grans ostz et ala jusques devant
celle cite et lassega/
drescher ses engins quil eut aprestez.
mais agoulant partit de celle cite p
issues couvertes Gironde passa et
sen ala autre part. Lendemain au
matin le
cite
cys. En la cite de saintes sen ala a
goula
lant saillit dicelle cite et fist illec une
grande bataille/ dont le jour deva
celle bataille estoit avenu une grant
merveille/ car a quatre mil. crestie
qui eurent leurs lances fichees en ter
re co
lances flourirent en ung lieu qui es//
toit illec
leboure et celle de saintes et les trou
verent toutes reprinses en terre/ dont
avint que tous ces quatre mil. fure
occys en celle bataille.
fure
de nostreseigneur/ aussi furent lors
plusieurs mescreans occys/ de la sen
ala agoula
de gascongne et charles retourna en
france pour rassembler gens/ si tost
comme il eut rassemble ses ostz tout
incontinent il ala devant pa
dont quant agoulant le vit si puis//
sant il ne se osa celle fois a luy co
tre/ ains luy demanda treves/ pen//
dant lesquelles treves agoula
veoir charles et arguerent de plusi//
eurs choses ensemble/ et e
choses luy monstra charles par belle
doctrine que la creance dagoulant
estoit vaine et faulse et lamonnesta
moult quil se voulsist convertir a no
streseigneur qui est seigneur et crea//
teur de toutes choses crees/ ce nonob
stant agoulant voulut co
cores une fois/ et p
de recepvoir baptesme se ses gens es//
toient vaincus celle fois.
furent envoyez premierement contre
puis cent
occys les sarrasins. Apres ancores
furent envoyez cent co
les crestiens furent occis a celle fois
pour ce quilz sen fuyrent pour paour
de mort/ puis furent envoyez deux
cens contre deux cens. Et puis mil
contre mil. mais les sarrasins fure
tous occis/ et lors agoulant promist
de prendre baptesme luy et ses gens/
et les admonnesta de les recepvoir/
aucuns luy acordereut et aucuns le
refuserent. Pour doncq
baptesme vint agoulant aux tentes
de lempereur a heure qu
au disner/ autres tables estoient il//
lec ou ses gens disnoient/ agoulant
demanda de chascune table q
cestoient. Lempereur luy dist/ agou
lant dist il ces longz vestus de drap
sans difference sont mes evesques
mes conseillers et sont les prestres de
n
dorez sont mes chevaliers et les au//
tres sont escuiers et autres gens qui
me servent en mes guerres. agoula
regarda dautre part et veit
vres qui seoient a terre et mengoient
sans nappe/ si demanda a le
quelz gens cestoient Lempereur luy
respondit ce sont dist il les gens de
dieu qui sont douze que nous pais//
sons tous les jours ou nom des dou
ze apostres/ lors sescria agoulant.
Ceulx dist il doncques qui sont en//
tour toy sont eureux et les gens de
ton dieu sont maleureuy/ Puis que
tu les tiens en tel vilte par mahom
mauvaisement sert son seigneur qui
ainsi sert ses gens. Et pour ce que ta
loy q
je ja/ mais et y renonce/ ainsi donc//
ques par ceste occasio
baptesme/ et requist a lempereur ba//
taille a lendemain. Lempereur fut
honteux de ceste chose/ et adonc co
manda il que de lors en avant les po
vres gens fussent honnourableme
gouvernez ainsi doncques le
charles par traicter les povres moi
honnestement que faire ne devoit per
dit agoulant qui estoit ung puisant
roy et toutes ses gens/ lesquelz pour
ceste cause refuserent a recepvoir bap
tesme si que lendemain ilz eurent
une moult grande et horrible batail
le/ en laquelle arnault de beaulande
occist de sa main agoula
de ses gens/
ctore jassoit ce quilz ne fussent que
fussent en nombre de cent quatre mil
Tous les mescreans furent occys
excepte le roy de sibile et ladmiral de
cordres et aucuns de leurs gens qui
sen fuyrent. La cite print charles et
mercia nostreseigneur. Or avint
que aucuns couvoiteux crestie
le sceu de lempereur retournere
nuit la ou la bataille avoit este pour
gaigner la despoulle des occys/ et q
ainsi comme ilz en retournoient lad
miral de cordres et autres sarrasins
leur coururent sus et les occirent. Le
prince de navarre qui eut nom fourre
manda en ce point bataille a lempe//
reur charles et sappareilla sans tar//
der et ses ge
ceste bataille. Et fist lors lempereur
sa priere a nostreseigneur q
sist donner a congnoistre tous ceulx
qui en ceste bataille devoient mourir
de ses gens dont avint qua
fut tout arme que une croix vermeil
le apparut sur ceulx q
rir en la bataille Le roy q
les dessevra des autres
en une chapelle affin q
occys/ mais qua
cte et que tous les sarrasins fure
confis et occis il fut trouve que en ces
te bataille le
de ses gens: mais il trouva mors to
ceulx quil eut enclos en celle chapelle
lesquelz estoient par conte cent
mes/ pourquoy il appert q
les jugeme
turiers/ car il ne voulut pas que ces
crestiens ainsi trespassez perdissent
le merite de leur martire: Lors print
charles toute la terre de navarre a sa
voulente depuis que leur prince four
re et ses gens furent occys.
batit les plus fors de lost du roy/
ment finablement rolant le comba
tit et loccist en champ de bataille.
FErnagu ung grant homme
fort et puissant a merveilles
fut envoye des parties de surie en la
cite de nadres a tout
tous turs pour deffendre le pays des
paigne contre lempereur charles qui
se tenoit devant celle cite/
voye le souldan de babillonne Ce
geant issit ung jour et demanda ba
taille contre ung chevalier crestien.
Co
marche qui estoit ho
sant a merveilles/ mais le geant le
print et troussa et lemporta en la cite
Puis y envoya le
pin fort homme a merveilles/ mais
le geant lemporta co
luy furent envoyez
fors et rades/ mais il les emporta
deux et deux en la cite trop legiere//
ment. Quant lempereur vit la for//
ce du geant il nen osa plus nulz en//
voyer/ et lors rolant qui oncques ho
me ne doubta demanda la bataille
contre le geant. et lempereur a grant
peine la luy ottroya/ rolant sarma
sans tarder et ala contre le geant/
mais il pri
tre et le leva sur le col de son cheval/
Et avint ainsi quil le cuidoit empor
ter en la cite que rolant le print par le
menton et luy tourna la teste si dure
ment quilz churent tous deux a ter//
re Si remonterent vistement sur
leurs chevaulx
fort
ves jusques a lendemain. rolant les
luy ottroya Ce jour de lendemain
au bien matin ilz revindrent en cha
sans cheval et sans lance/ fernagu
apporta son espee/ et rolant apporta
ung grant baston tortu en maniere
dun flaiel/ dont il se combatit tout le
jour/ mais oncques ne peut blescher
le geant pour ce quil estoit trop fort
arme. En ce champ estoient gros//
ses pierres que rolant prenoit et les
luy gettoit. mais il ne le bleschoit gai
res. Environ heure de midy le gea
qui fut traveille et qui eut grant ta//
lent de dormir demanda treves jus//
ques a ce quil eust dormy/ et rolant
les luy ottroya. Et par courtoisie
luy mist une grant pierre dessoubz
son chief pour plus aisement dormir
Quant fernagu eut assez dormy il
sesveilla et rola
quil luy demanda comment il estoit
si fort quil ne doubtoit coup de lance
ne de baston. Je ne puis dist il par
nul sens estre blesche si non par le no
bril/ rolant qui bien leut entendu ne
luy respondit point. Et fernagu de
manda a rolant comment il avoit
a nom et de quelz gens il estoit. On
mapele dist il rolant
ge de france le geant luy dema
le loy il tenoit. Crestien suis ce dit ro
lant et tiens les co
sucrist/ adont le geant linterroga de
plusieurs choses touchant la foy de je
sucrist en faisant sur chascune article
questions et argumens ausquelz ro
lant y respondit si bien et si notable//
ment que le geant y print grant plai
sir. finablement apres que leur pro//
ces eut dure longuement le geant se
leva et dist a rolant/ je me comba//
tray a toy par condicion se celle foy q
tu me p
cu. Lors se reprindrent a combatre et
se co
rolant fut en trop grant peril/ car il
chut dessoubz le geant/ et lors a son
besoing il reclama la glorieuse vier
ge marie et elle le secourut/ car en cel
le foy il sesvertua et getta le gea
soubz luy/ et son espee mesmes luy
bouta il ou no
rasins yssire
gneur/ et les crestiens y coururent et
les assaillirent de tous costez si bau
deme
melle si que la cite fut prinse en celle
tempeste les mescrea
sonniers rescous Entre ces choses
ladmiral de cordres et le roy de sebil
le rassemblerent ce q
de ge
rent eschapez des batailles/ et vin//
drent combattre le
de cordres la ou ilz se furent lors asse
blez/ Les payens userentlors dune grant cautelle/ car chascun deux por
toit ung faulx visage noir et horri//
ble et tenoit chascu
mains dont ils hurtoient ense
en firent si gra
des crestiens en eure
q
nez/ et ne les peurent leurs maistres
retenir ne retourner pour co
payens/ et les payens les suivirent.
mais toutesfois ilz ne les oserent en
vahir/ la nuyt se reposerent/ puis or
donnerent les crestiens contre la cau
telle des payens quilz estonperoient
les yeulx et les oreilles de leurs che//
vaulx: ainsi le firent puis alerent en
battille
et fut occy en ceste bataille le roy de se
bille
cite a tout deux mil. payens q
rent demourez/ mais la rendit le le
demain a lempereur
tous
le victoire le
ses gens toutes les terres q
quises en espaigne
il eut tout ce fait et acheve il ala a co
postele et reediffia le lieu
saint jaques/ moult lo
na de nobles choses
et y mist archevesque/ sy que lesglise
est lune des trois pri
du monde qui sont. cestassavoir celle
de ro
jaques/ ce sont les trois esglises du
monde les plus honnourees.
fiture des crestiens ou champ de rai
chevaulx qui avint par la traison de
guennelon/ et de la vengance que le
roy en print.
En ce temps demouroient en la
cite de sarragoce deux roys sar
rasins/ lin nomme marsile
baligan qui estoie
la envoyez le souldan de babillonne
a grans ostz pour deffendre la terre
despaigne contre lempereur charles
A luy se rendirent comme subjectz
obeissans/ mais ce firent ils sainte//
ment: Lempereur touteffois ne vou
loit point partir despaigne quilz ne
fussent baptisez/ si leur manda par
lun de ses princes no
quilz venissent a luy pour baptesme
recepvoir ou quilz envoyassent le tri
but/ guennelon vint a sarragoce ou
il fut grandement ho
par marsile qui luy donna en ycelle
nuyt a soupper/ et apres menger luy
dit en conseil par attrayians parol//
les que sil luy vouloit ayder a occire
charles il luy donroit
chergez dor et darge
a nul jour ne luy fauldroit/ ains se//
roit tousjours en sa voulente/ guen
nelon qui fut deceu par convoitise p
mist entre autres choses quil diroit
a charles q
ce pour la estre baptise/ mais marsi//
le e
si que ou passer il desconfiroit les cre
stiens sil povoit. en celle maniere fut
confermee la traison entre marsile
gue
lon
Et
miers du plus fort vin quil sceut trou
ver.
mil. sarrasines de grant beaulte/ ce
fist il affin q
vroient beu le fort vin pechassent a//
vec les sarrasines. Or vint gue
a pa
sile le saluoit et q
ce et recepvroit baptesme en tel lieu q
luy plairoit assigner/ et tendroit de
luy toute sa terre de lors en ava
les q
receut les prese
envoye/ et puis gue
chevaliers de lost le vin et les fe
q
quil y eut plusieurs yvres celle nuyt
pour le fort vin quilz beurent.
y jeure
nuez de raison par yvrongne. Lors
concques par le conseil
de guennelon le roy sapareilla pour
retourner en france/ mais pour ce q
estoit tousjours en doubte il
a rolant et a olivier larriere garde de
son ost a tout
plus haulx de lost tandis quil passe//
roit les pors daspre qui est ung pas//
sage estroit et dangereux. Au quart
jour apres passa charles les destrois
et gue
et olivier furent demeurez derriere a
tout larriere garde/ marsile et bali//
gan saillirent de leur e
cincqua
illec tenus en embuche deux jours
deux nuys et eurent fait deux esche//
les/ dont la premiere fut de
hommes et lautre fut de
Ceulx doncques de la premiere es//
chele coururent sus aux crestiens et
les combatirent depuis le matin jus
ques a tierce. La firent merveilles
darmes rolant et olivier ogier et les
autres combata
les sarrasins de ceste eschele furent
occys que ung seul nen eschapa. puis
vint ava
trente mil. combatans frez et nou//
veaux quilz trouverent les crestie
las et traveilles des peines quilz eu
rent souffertes en la premiere batail
le et ne peurent souffrir la seconde/
Si commencerent les sarrasins a
occire de toutes pars despees et de ha
ches de saiettes de massues et de cou
teaulx/ La fut abatu olivier et par
force prins/ et fut escorche depuis la
teste jusques au pie La moururent
a griefz tourme
hommes des crestiens/ et ne en escha
pa que environ cent qui se retrairent
dede
pere
re de rolant/ et rolant aussi qui les
suivoit de loingz tant dolent que pl
ne povoit/ souvent maudissoit gue
nelon congnoissant que guennelon
luy avoit ce pourchasse. Apres cel//
le desconfiture les sarrasins sen re//
tournerent a une lieue de celle place
Comme doncques rolant aloit tout
seul regretant et soy complaigna
pour le grant dommage que avenu
luy estoit il encontra ung sarrasin
tout seul moult lait et moult noir de
dens le bois et le pri
arbre a quatre fors hars et la le lais//
sa/ puis sen ala sur une montaigne
pour regarder lost des sarrasins/ et
vit bien quilz estoient grant nombre
Si retourna vers rainchevaux et//
sonna son cor pour ralier ses gens se
aucuns en y avoit qui fussent escha//
pez de celle bataille moult horrible
douloureuse. Au son de son cor vin
drent a luy jusques au nombre de ce
chevaliers crestiens moult vailla
lesquelz il recueillit et puis les mena
jusques au sarrasi
bre. il le desloya et puis fist sembla
quil le turoit sil ne luy monstroit le//
quel estoit marsile/ cil luy promist q
le luy mo
le mena et luy monstra marsile q
oit sur ung cheval rous entre ses ge
rola
et pria a ses gens quilz le suivisse
moult leur admonnesta de venger
leurs amis/ entre les sarrasins se fe
rirent
yre ou il estoit choisit ung sarrasi
tre les autres plus gra
na si grant coup de durendal sa bo
ne espee que moiennant la grace de
dieu il fendit le sarrasin tout oultre
le corps en deux pieces
si dont les sarrasins qui ce coup vei//
rent luy firent voye
sile a petite co
pa tant a dextre et a senestre quera
marsile quil vint la ou il estoit et loc
cist ou milieu de ses gens/ mais ou
nom de dieu perdit tout les cent che//
valiers q
Et luy mesmes fut navre a mort et
en plusieurs lieux si que a grant pei
ne il eschapa.
sarragoce/ Rolant ainsi navre
comme il estoit sen vint tout seul jus
ques a la montaigne moult dole
la mort de tant de preudhommes et
moult greve de ses playes il descen//
dit de son cheval a grant peine et se
mist dessoubz ung arbre decoste une
pierre de marbre qui la estoit dreschee.
son espee tyra hors du fourreau
le regretta en disant/ jay certes gra
doubte ma bonne espee q
en main de mauvais ho
creant et en ce disant il en frappa
coupz sur la pierre pour la briser.
Mais listoire dit quil fendit la pier//
re en deux pieces sans empirer la bo
ne espee/ puis co
cor de toute sa vertu/ affin q
de ses gens qui le oyt venist a luy ou
que ceulx loissent qui passoient les
pors daspre retournassent et fussent
a sa mort/ et quilz presissent son che//
val et sa bonne espee. Si hault son//
na son cor quil le fendit p
alaine/ mais aussi les vaines du
corps et les ners luy rompirent par
force de sonner. Et avint par la vou
lente de nostreseign
le cor en la vallee ou il estoit qui an//
cores riens ne scavoit de ceste descon
fiture/ ains faisoit tendre ses tentes
et pavillons en la vallee de gascon//
gne qui estoit sept lieues loingz du
lieu ou rolant estoit: O ce dit le roy
Rolant a aucun besoing/ retourner
nous y convient. Et guennelon luy
respondit. Saches sire quil na mes
tier dayde/ ains corne apres aucune
beste q
ces choses rolant qui estoit pres de la
mort se coucha sur lherbe en grant de
sir davoir de leaue pour estancher sa
soif quil avoit moult grant. Et lors
par la voulente de nostreseign
a luy bauduin so
quil luy alast querir de leaue/ bau//
duin y ala mais il nen trouva point
et revint a rolant et le trouva sur le
point de mourir. Si fist sur luy le si
gne de la croix/ rolant luy dist quil
presist son cheval et so
alast sans tarder. ainsi le fist baudu
in pour le doubte des sarrasins: assez
tost apres vint a rolant thyerry dar
de
rolant en ce point/ et luy prya moult
quil pensast a son ame. rolant qui en
ce mesmes jour eust este confez et eut
receu le orps de nostreseigneur leva
ses yeulx au ciel et dist. Doulz sire je
sucrist pour ton nom exaucer je me p
tis de mon pays et par ton ayde ay en
tant de batailles vai
te playe et mai
et chault
a toy je reco
heure/
ceuz mort en la croix pour nous tous
racheter des peines denfer comme tu
fus mis au sepulcre. au tiers jour res
suscitas et puis montas aux cieulx.
et ne deguerpis oncques ta deite/ ai
si sire je te prye q
mon ame des peines denfer: A toy si
re rejehis la somme de mes pechez q
es piteux doulz et misericors a tous
ceulx qui de bon cueur te reclament
comme tu monstras a la femme qui
fut prinse en adultere/ a laq
laissas ses pechez. a marie magdale
ne les siens et a monseign
re les siens quant tu le regardas/ et
au larron mercy demandant tu ov//
ris ton paradis/ sicomme sire que je
croy que ce soit voir veuilles moy fai
re pardon de tout ce que jay meffait
envers toy par peche
durable repos. sicomme il est vray q
tu dis q
pecheur que la mort. Lors print rola
sa peau entre le cueur
les/ et dist en plourant/ vray pere je
sucrist filz de la benoite glorieuse vier
ge marie de tout mon cueur je te re//
gehis tous mes pechez. Je croy sire
vrayement que tu es mon racheteur
et que au jour du jugement je ressu//
sciteray et que en ceste mesmes chair/
je verray mon sauveur jesucrist.
Ceste parolle dist le noble chevalier
rolant par trois fois/ sicomme dist
listoire et tenoit forme
mist ses mains sur ses yeulx en di//
sant. Et ces yeulx icy mesmes ver
ront ta benoite et moult haultaine
glore/ Puis regarda au ciel et fist le
signe de la croix sur son front
pis/ et puis il joingnit ses mains a
dieu en disant: Sire dieu je te prie q
la doulceur de ta misericorde soit do
nee a tous ceulx qui en ceste bataille
so
de toy/ et par ta bonte pardonne leur
leurs pechez et les oste des tourme
denfer
si quilz puissent regner avec toy et a
vec tes sains sans fin/ je te prie sire q
es pere et filz et sai
te. en disant celle parolle. rolant ren
dit son ame a nostreseign
thierry dardenne q
se partit moult dolent. De ceste ma
tiere parle larchevesq
crips et dist ainsi. ainsi co
rolant le benoit martir se partit de so
corps/ je turpin archevesque de reins
chantoie messe ou val de gascongne
Ce fut la
vint qua
q
voix dangles passa
moy/ et puis tout incontine
une gra
qui passoient radement ainsi co
venissent de proye et en estoient tous
chargez/ je les
que cestoit q
pondirent/ nous portons dire
me de marsile en enfer
chiel porte lame de rolant en p
moult dautres aussi Quant jeuz
ma messe chantee je comptay ma vi
sion au roy/ et avint que ai
luy co
cheval de rolant atout son cor et son
espee/ et raconta en audience tout ai
si q
cry grant
les retourna errant a tous ses gens
et vi
en croix sur so
me si tost co
grant deuil a demener/ il tordoit ses
mains et esrachoit sa barbe. Puis
sescrya
veu honneur de france piler de justi//
ce semblable de proesse a judas ma//
chabeus
valier tressage et t
royalle lignie destruiseur des sarra
sins deffendeur de crestiente. O mur
de clerge fort piler de sai
ston dorphenins viande et refection
des vefves et des povres gens O
duc tresnoble pardessus tous autres
aumaire de sapience chievetaine des
ostz crestie
tamenay oncq
pourquoy te voy je ore
Hellas pourquoy ne meur je avec
toy. Las chetif que feray je. Tu es
maintenant avec les sains martirs
ou glorieux trosne en joye sans fin:
Tu es orendroit envoye aux cieulx
et je demeure icy en terre
leurs/ tu es en la sale plaine de joye
toy qui navoyes a
ans et ja esleu aux sains cieulx. do
en nom de dieu tout le monde doit
plourer/ quant tes fais tes oeuvres
et tes consaulx sont faillis aux cre//
stiens/ ainsi ploura charles et regret
ta pour la mort de rolant/ et en fist
deuil tant comme il vesquit depuis.
En ce lieu mesme ou rolant gisoit
mort ficherent les crestiens leurs ten
tes/ et fist charles le corps de son nep
veu e
q
corps et tout son ost aussi en pleurs
en larmes. Et firent entour le corps
moult grans luminaires/ et lende//
main ilz alerent en rainchevaulx la
ou la bataille avoit este la ou gisoie
les corps des plushaulx et des plus
vaillans hommes de france. Olivi
er fut trouve mort gisa
fichez en t
ques aux ongles du pie et tout despe
ce de dars
rent trouves mors a griefz tourme
Lors renouvela le deuil
et les cris en lost ainsi comme chascu
trouvoit son amy/ si grant fut le cry
que les bois et les vallees en retentis
soient tout a le
les par le roy tout puissa
seroit jamais daler apres les sarra//
sins jusques a ce quil les auroit trou
ves/ a chemin se mist a tout ce quil a
voit de gens/ et tesmoigne listoire
du latin que le soleil sarresta celluy
jour en ung point sans soy mouvoir
par lespace de quatre heures entieres
a la priere du roy charles/ tant erre//
rent quilz vindrent a une cite nom//
mee herbia assez pres de sarragoce/
la ou ilz trouverent les sarrasins en
au dehors une plaine/ les ungz
dormans les autres mengans/ ilz
leur coururent sus par grant fureur
Charles y estoit entre les autres ai
si co
entre les brebis/ turpin larchevesque
y fut aussi qui y receut tant de coupz
quil luy en fut pis tous les jours de
sa vie/ charles occyst celle fois sarra
sins sans nombre/
sang et chervelles des payens q
occy que sur luy naparoit quelque en
seigne de ses aournemens/ pour ce le
vindrent ses gens mener hors de la
bataille cuida
mais il leur dist qui navoit nul mal
La furent mors tous les sarrasins
si que de quatre mil. q
seul ne
crestie
porter les mors
au lieu ou le corps du noble chevali
er rolant gisoit. Lors jura charles q
guennelon luy avoit celle traison ba
stie/ si le fist venir devant luy et len
accusa/
thyerry dardenne saillit avant qui
len appella en champ et gue
fist deffendre par pinabel son nepveu
En champ furent mis sans tarder
et avint que pinabel y fut occy et lem
pereur fist prendre guennelon
loyer a quatre fors ronchins par les
quatre membres. Et sur chascun
cheval fist monter ung homme et
poindre fort des esperons/ si fut tan//
tost guennelon mort et desrompu p
pieces quil fist ardoir en cendre: Ain
si mourut gue
cruellle mort et despite: Apres ces
choses les crestiens appareillerent
les corps de leurs amis/ les ungz de
basmeles autres demire: Et ceulx
qui navoient pas si grant puissance
les cuisoient avec seel et les emportoi
ent sur bieres et sur leurs chevaulx/
et les autres les enterroient la pres/
puis se partire
pleurs et gemissemens. Charles
lempereur fist rolant enterrer moult
honnourablement en la cite de blai//
nes en ung moult riche sepulcre en
lesglise de monseigneur saint rom//
main/ laquelle il avoit fondee. Et
fist mettre son espee et son cor decoste
luy. La mist il chanoisnes et les dou
a et enrichist pour continuer illec le
service divin. A belin le chasteau fu//
rent enterrez olivier le preux ogier le
bon dannois. godelbert le roy de frise
areste le roy de bretaigne/ guerin le
duc de lohrraine et moult dautres
nobles et vaillans hommes. A bor//
deaux furent enterrez le roy gadifer
de frise/ angelier le duc de bretaigne
Lambert le prince de bourges/ guen
chelin et regnault daulbespin/ et plu
sieurs autres nobles hommes fure
enterrez en la cite de nantes en bretai
gne/ puis fist le
eulx tous chanter plusieurs messes
et pour la redempcion de leurs ames
a lexemple de judas machabeus/ il
donna a lesglise
autant darge
plus povres perso
ver/ il donna a lesglise de saint rom
main de blaines toute la terre qui est
la environ devers la mer: Et com//
manda aux chanoisnes dicelle esgli
se quilz revetissent chascun an
povres personnes pour lame de ro//
lant a tel jour quil trespassa de ce mo
de/ et pour les ames de tous les cre//
stiens qui furent mors en espaigne.
Apres quant ilz furent venus a vie
ne larchevesque turpin se print a par
ler et dist. Je turpin prens congie
de lempereur charles et luy prie sur
lamour q
voir lheure et le jour de son trespas/
sil trespassoit ava
mis de faire autre tel se je trespassoie
devant luy. Lors se partit charles de
vie
ses journees quil vint a paris ung
co
hommes en la ville de saint denis/
Grans dons et grans franchises do
na il a lesglise de saint denis/ et fist
illec rendre graces a dieu de ce q
ainsi espaigne conquise. La nuyt en//
suivant saint denis saparut a luy et
luy dist/ roy dist il saches que tous
ceulx qui par ton admo
priere ont este mors en espaigne sont
sauvez/ de laquelle vision le roy fut
moult console/ puis se partit de fran
ce
le la ou il fist faire baingz artificielz
deaues froide et chaude/ et fist par//
faire lesglise de nostredame quil a//
voit piecha fait commencer et laour
na dor et dargent et tout ce quil con//
venoit a la decoracion dicelle.
estoient en charlemaine de ses mari
ages et enfans/ et finablement com//
ment il trespassa de ce monde en no//
streseigneur.
Charlemaine fut de sa jonesse
doulz courtois amiable
aucune tache denvie et tant debonai
re que la reno
ayma moult berte sa mere
ta grant honneur tant quelle vequit
Une soeur avoit no
ayma trop. elle aimoit fort dieu pour
quoy elle neut oncques mary/ charle
maine print femme par le conseil de
sa mere fille au roy desier de lombar
die. mais elle ne vesquit que ung an
et delle neut nul enfant/ apres espou
sa hidegart fille au roy de surie do
il eut trois filz. Loys charles et pepi
et trois fille/ ruont berte et gille/ il
eut ancores dune autre femme trois
filles/ hentru ruonde et theoderade
et une bastarde. Qnant fastrade
sa tierce femme fut morte il espousa
la quarte qui fut dalemaigne nom//
mee lindegarde de laq
enfans/ apres la mort delle il print a
femme maldegarde dont il eut une
fille nomme rontilde/ puis apres ces
te il print a mariage gresunde qui es
toit de saxone/ de laquelle il eut une
fille no
une autre no
eut deux filz sains hommes. lun qui
fut nomme droon lequel fut evesque
de mez/ lequel fut moult sainct ho
me. Et lautre fut appele hugues
qui fut archevesque de rouen/ leq
so
eut pour sa derreniere fe
dame nommee adalinde dont il eut
ung filz no
re vesquit longte
il la fist enterrer decoste pepin son ma
ry en saint denis. Le roy charles ay//
ma moult ses enfans: Les filz fist a
prendre a toute chevalerie/ et les fil//
les a filer couldre et ouvrer de laine:
Car il ne les vouloit avoir oyseuses
Les filz chevauchoie
filles estoient en charios qui le suy//
voient ou q
tant quil ne souffrit o
delles estre mariee tant quil vesquit
Car combien que gaires belles ne
fussent ni neust il peu souffrir leur ab
sence tant quil vesquit voulentiers
aloit a la chasse et si se baignoit vou
lentiers/ pourquoy il fist faire a aix
les baingz qui a
toit honnesteme
pou le genoul
ses/ jamais naloit sans lespee au co
ste a ung pommeau dor
chaingnoit deux/ il hayoit estra
habis et longues robes/ ne oncques
en sa vie ne les voulut vestir fors
seulement une fois a ro
pe adrien le
estoit moult richeme
ne/ en viandes et beuvrages estoit
moult attempre/ car sur toutes cho//
ses il haioit lhomme yvre/ il me
bien/ car le jeuner luy grevoit bien en
lestomacq/ et jamais navoit que de
quatre manieres de viandes se nes//
toit que ses veneurs luy eussent pri
quelques beste sauvage ou oyseau/ il
estoit fort droitturier/ car il navoit
si hault ho
tre offense quil ne luy eust fait ame
der son tort. Plusieurs langues sca
voit parler et plusieurs en entendoit
voulentiers oyt lire anciennes hy//
stoires/ et sur toutes la cite de dieu q
fist monseigneur saint augustin. car
il estoit instruit aux sept ars libe//
raulx assez competamment/ et sur
tout il socuppoit fort en astronomie
quant il avoit loysir. Il estoit de si
grant force quil tre
ho
de joyeuse son espee. ung chevalier ar
me levoit il de terre de sa main jusq
a sa teste/ a quatre festes en lan por//
toit il couronne/ cestassavoir aux fe
stes de noel de pasques de penthecou
stes et de saint jaques/ tousjours fai
soit porter devant luy une espee nue
selon sa coustume imperiale: Tous
jours veilloient entour luy quatre//
vingz chevaliers armez quant il re//
posoit par nuyt/ cestassavoir
minuyt/
noit chascun de ces chevaliers une es
pee nue en une main
ung charge ardant. Enfin charles
le noble empereur affoibloia moult
pour les gra
ctes en son temps/ non pas seuleme
pour celles qui sont declairees cy des
sus/ mais pour plusieurs autres/
Car il eut en son temps de grans
guerres et griefves questions contre
aucuns de ses barons/ mesmes sico
me contre gerard de vienne qui fut
ung moult puissant et riche duc et de
montobsn et ses freres filz de aymo
contre hues de bordeaux. co
de danemarche/ contre les enfa
duc naymes de baviere et autres/
mais nostreseigneur luy donna de
tous victore/ plusieurs signes advi
drent avant sa mort. Et lors quil a
coucha senta
pela ung de ses gens/ et luy charga
que si tost quil seroit mort il sen alast
a vienne dire a turpin larchevesque
le jour et lheure de son trespas. Et a
vint tost apres comme turpin celle//
broit messe a vienne quil vit soudai//
nement passer ung grant tourbe de
mauvais esperis a lun demanda ou
ilz aloient/ celluy dist/ a aiz la cha
pelle querir lame de lempereur char//
les qui tout maintena
Turpin co
luy promist de retourner par luy et
quil luy diroit ce quilz avroient ex//
ploitie/ assez tost retourna cel esperit
et dit a turpin quilz avoient failly a
avoir lame de lempereur. Turpin
doncques nota le jour et lheure quil
eut eue celle vision/ et trouva depuis
par le message de lempereur qui vint
a luy
estoit ale de vie a trespas au jour mes
mes et a lheure quil eut eue la vision
Ce fut a heure de tierce en la
de de fevrier lan de grace
pulture du noble empereur fut le pa
pe leon et plusieurs autres prelas/
Et a grant solennite fut en sepultu
re en lesglise de nostredame daiz.
QUant le pelerin qui
par longue espace de
te
pour p
son affection le desire par boisp
taignes et par desers auq
souffert plusieurs travaulx et me//
saises
lec trouver la fi
avec la couronne de victoire de so
age desservie sesjouist
ces en son courage/
nouveau il est refreschy/ non souve//
nant des peines passes se resvigore/
Pmreilleme
huit princes deva
ne grant traveil a chercher/ et ne me
reste a traicter q
ja ne convient demander de la joye q
jen ay au cueur/ pourquoy jay repri
nouvelle plume nouveau papier et
nouvelle encre par jalousie de joyeu
sement parfaire et p
a moy co
ma maistresse avec ce que je desire a
en recepvoir le guerdo
ma se parvie
hystoire du preux de godefroy duc de
buillon achevee jespoire trouver re//
pos et len fait present final pour au
surplus en disposer a son vouloir/
toutesfois je requiers q
soit de ce que du preux charles le gra
je nay plus speciffie ses fais au long
Car il en fist tant que en
regna roy et empereur il neut aucun
jour de repos q
peine et travaulx pour exaucer et co
querir les nacions et royaumes a la
foy de jesucrist q
les histoires et grans livres en so
my le royaume de france et ailleurs
divulguez et espars telleme
cun est sage memoratif de ses no//
bles proesses/
royaume celestre A lexemple duq
cestuy godefroy duquel je suis a trai
cter listoire voulut e
cer la saincte cite de hierusalem/ et de
livrer les crestiens esclavez et tribut
taires aux infideles turs q
trespas dudit empereur charlemai//
ne avoie
sains lieux ou nostre foy avoit este
instituee estoient demolis et propha//
nes et les povres crestiens inhumai//
nement traictes. Et tant fist par sa
proesse et sagesse quil restitua illec sa
crestiente et foy de long temps efface
co
du duc gaudefroy et de laffection q
eut a la foy de dieu exaucer
Pour entamer mon derrain oeu
vre/ je treuve le duc godefroy
estre filz de nobles parens. car son pe
re no
gne. Et sa mere nommee yde contes
se de lens et fut soeur de geffroy de lor
raine/ lequel fut sans hoir. Et pour
ce elle succeda en la terre de son frere/
a laq
lon fut duc de lorraine/ il eut trois
freres q
bons chevaliers/ le premier eut nom
baudouin duc de rages
de hierusale
fut conte de boullongne il eut une fil
le no
ses freres eut no
cy suivirent leur frere oultre mer ex//
cepte guillaume qui demeura en son
pays pour le garder. Le duc gode//
froy fut moult preudhomme et sage
et moult ayma
glise/ il fut grant
et plusfort que aucun homme de son
temps/ visage avoit de bonne cou//
leur/ les cheveulx blons et moult sa
voit darmes/ tous ses freres furent
humbles et bien moriginez. Et ce
leur venoit de lintroduction de leur
mere qui fut moulte saiucte dame.
Quant le duc de lorraine son on//
cle fut trespasse comme dist est gode//
froy se traist devers lempereur dale//
maigne pour relever la terre comme
il fist. Et tantost lassaillit de pro
ces ung sien cousin aussi homme de
lempereur qui moult fort et puis//
sant estoit/ disant que godefroy luy
detenoit a tort gra
re qui seoit en la duche de lorraine/
Et tant ala la besongne par jours
respis q
en champ de gaiges corps a corps.
Ceste condicion accepterent les cha
pions et y comparurent au jour assi
gne armez et habillez le mieulx q
relle deffendre/ moult se traveillere
les barons dy mettre accord atten//
ce fut pour neant pourquoy ilz con//
vindre
deux champions fut moult fiere et
horrible. Car a ung grant coup que
godefroy getta sur le heaume de son
ennemy lespee se rompit/ et ne luy en
demeura environ que ung pie de lo
avec le pommeau. Alors se mire
les barons plusfort que devant en pei
ne de trouver la paix/ mais celluy q
lut entendre/ pourquoy lassault y re
commenca plus aspre que devant cui
dant avoir le meilleur/ mais gode//
froy q
de pres et lui donna du pommeau
ou temple si grant coup quil labatit
jus de son cheval comme mort. Et
puis descendit/ si print spn espee qui
entiere estoit et appella adonc les ba
rons qui la paix avoient pouriettee.
Et leurs dist seigneurs le traictie de
paix que naigaires me offrittes/ je
suis maintenant content de lacepter
mieulx aima
de ma terre que la mort de mon cou//
sin/ de ceste constante humanite lou
erent tous godefroy et mesmes lem//
pereur le prisa moult en son courage
Tantost apres avint en allemai
gne que les saxons qui so
et cruelles gens sesmeurent coutre le
pereur. Et couronnerent ung hault
pour laquelle rebellion corriger man
da lempereur les princes qui de luy
tenoient/ siy vint le duc godefroy a
belle compaignie. Quant les ba
tailles furent toutes ordonnees lem
pereur demanda aux baro
celluy q
laigle de sable en champ dor/ il respo
dirent tous a une voix quil la bail//
last au duc godefroy de loreaine/ car
plus preudhomme de luy ne scavoi//
ent entre eulx/ ceste chose refusa gode
froy/ mais enfin le priere
le print. quant les ostz furent assem
blez pour combatre/ godefroy dema
da ou estoit ce nouveau roy arnoul/
et on luy monstra/ prestement dist a
ses gens quilz le suivissent. et il sen a
la la baniere abaissie devers arnoul
lequel il a consuivy si roideme
luy embatit ou corps et fust et banie//
re/ puis la releva et retourna sauve
ment en son lieu embandissant
rigant les chevaliers a bie
sesnes voyant leur roy mort les au//
cuns sen fuirent et les autres sen vin
drent cheoir aux piez de lempereur/
desquelz il eut mercy en prendant de
eulx bons hostages.
sa duche de buillon a levesque du lie
avec les princes de france.
En ce te
de pierre lermite q
la povrete et chetivoison des povres
crestie
urbain en fra
au puy en auvergne ou fure
part des princes de france/ remo
lindige
de jesucrist/ a laquelle predicacion et
remonstrance plusieurs haulx prin//
ces et barons de fra
sins prindrent la croix et promire
ler en cestuy sainct voyage. entre les//
quelz le duc godefroy qui sejournoit
en sondit pays de de loraine en fut lun
et son frere baudouin avec luy/ non//
obstant quil estoit ecclesiasticque cha
noisne du liege de cambray et dail//
leurs/ si avoit il tout habandonne
sestoit marie a une haulte dame da
gleterre/ pour fournir aux despens
de ce voyage il ve
lon qui siet ou pays du liege q
son vray patrimoisne a levesque du
dit liege/ et en receut ung livroir qui
est la quarte p
sure de paris plaine de flourins dor.
Et illec monstra la grande affectio
quil avoit a la recouvrance de la ter
re sai
te de flandres robert le duc de norme
die filz du roy guillaume dangleter
re/ hues le conte de saint pol le senes//
chal de france et tant dautres pri
gne et de lo
les/ et tellement quil neust este terre
quil les eust peu soustenir de vivres
tous ensemble/ pour ce leur convint
de partir en plusieurs compaignies
Pierre lermite sen ala p
gnes a tout grande multitude de pe
lerins/ mais pour leurs vices
mes pechez ilz furent pres tous per//
dus/ dieu ce souffrant qui ne voulut
estre servy que de cueurs v
netz de pechez/ une autre co
sen ala par lombardie jusques en co
sta
marseilles en costoiant la mer ou ilz
eure
le mois daust en lan quatre vintgz
godefroy avoit assigne jour aux ba
rons ses compaignons de partir/ as
savoir baudouin son frere/ baudoui
conte de henau/ hue co
et averrasu son filz
nombre/ ouquel jour ilz se depar//
tirent et tant cheminerent que le
jour de septembre ilz arrivere
strice en une ville nommee tale
qui est la derreniere de lempire
me de hongarie/ illec eurent nouvel
les des males aventures des peleri
pasez/ pourquoy godefroy envoya
ses messages au roy de ho
en apre
sceue ilz se contentere
rent vers luy/ et il les receut a grant
honneur et les convoya jusques a la
cite de nique fin de son royaume. hue
frere maisne du roy phillippe de fra
ce qui des premiers estoit passe en con
stantinoble cuidant avoir la benivo
lence de lempereur a cause du sainct
voyage fut par icelluy prins et dete//
nu prisonnier et plusieurs autres ba
rons avec luy/ et a
godefroy vint ou debout de honga//
rie/ pourquoy il e
a lempereur que sil ne luy re
princes priso
re lempereur fut de ce refusant. pour
quoy le duc tantost se mist en pays
bouta feu occist ses ho
es/ et en ce point vint devant consta
tinoble lempereur manda au duc q
cessast et quil luy rendroit les prison
niers comme il fist/ dont grant joye
fut faicte au pavillon du duc quant
les princes y furent retournez q
ennuy avoient souffert en la prison/
lempereur alexis qui ne co
de grever les pelerins de dieu comme
tricheur q
dens le fort en ung destroit entre son
palays
de mesaises/ mais en fin quant gode
froy apperceut ceste traison il e
baudouin son frere pour gaigner le
pont ce q
en leurs logis qui fut moult grant
bruslerent les maisons jusques au
palays de lempereur et tandis se re//
trairent les peleri
hors de la ville en faisant grande oc
cision des grecz. Tant fut la chose
pourparlee q
pereur et le duc/ et luy fist godefroy
ho
dons de lempereur/ puis fist ses ge
appareiller pour passer le bras saint
george a quoy lempereur leur ordo
na plusieurs nefz/ et derechief do
au duc godefroy tant de riches dons
que merveilles seroit de tous les ra//
conter. Quant ilz furent oultre ilz
se logerent tous entour la cite de cal
cedone ou ilz fure
en constantinoble
duc godefroy fist hommage a lempe
reur et des grans dons quil en eut.
TAndis que le duc godefroy se
journoit oultre le bras sainct
george au pres de calcedone attenda
les pelerins de france vint buyemo
a tout grant noblesse devant consta
tinoble apres plusieurs dures renco
tres et moult doubtif des agaitz et
tricheries de lempereur ne scavoit co
ment passer leaue/ toutesfois par le
sens du duc godefroy il sapoi
pereur/ et luy fist hommage dont il
receut de moult riches do
amistiez/ pareillement fist le conte
de flandres. Cestuy hommage ne
voulut faire le conte de thoulouse
dont moult dencombrier luy avint
a ceulx de sa compagnie moult de do
mages/ pourquoy lempereur fist ta
par les princes tant du duc godefroy
comme de buyemont et du conte de
flandres quilz firent lacord de luy et
du conte de thoulouse/ auquel il don
na moult de riches dons et tant que
tous sen esbahirent et aux autres p
cillement. De constatinoble se par
tirent tous les princes et passerent le
bras saint george
compagnie des autres/ puis sen alle
rent devant la cite de nique ou pierre
lermite vint a petite compagnie do
ilz eurent gra
et aux siens de leurs biens pour les
remettre sus car mal en point estoi//
ent/ devant celle cite qui siet en asye
dant les autres princes qui venir de
voient/ cestassavoir le conte estienne
de chartres et de blois/ eustasse frere
au duc godefroy/ le conte daubemar
le et plusieurs autres seigneurs/ les//
quelz a grande compaignie de pele//
rins vindrent en consta
furent receuz moult ho
Et apres quilz eurent fait homma//
ge a lempereur comme les autres et
grans dons receuz/ ilz passerent le
bras saint george et vindrent au sie//
ge deva
blee quant ilz se trouverent tous en//
semble. Celle cite de nique appar
tenoit a ung puissant homme nom//
me solinant. Et estoit si forte quil y
tenoit sa femme et ses enfans/ luy a
tout grant ost se frappoit souvent des
sus noz pelerins/ mais gaires ny ex
ploitoit de son preu/ la cite estoit forte
de sa construction/ car de lun coste es
toit ung estang moult parfont pour
lequel on ne le povoit assegier/ et de
lautre estoient les princes logez/ des
sus le mur estoit ung grant turc qui
deffendoit au coste du duc gode//
froy moult bon archer et moult gre//
voit les crestiens de son trait et de sa
p
une arbalestre et mist ung quarreau
dessus attendant que le turc retour//
nast a sa garde/ et tandis quil se
rit en la bouche et labatit mort. dont
il eut grant los de tous car moult
leur avoit fait dennuy/ plusieurs en
gins et bretesches furent aux murs
drecees dont la ville fut fort adom//
magee/ pour celle doubte se p
nuyt la femme solinant atout ses en
fans/ et par le lac sen voulut embler
mais les gens du duc godefroy la
prindrent et livrerent aux barons q
a en disposer sa voulente/
la ville et les biens luy furent tous
rendus do
mura/ mais pour ce que temps nes//
toit lors den debatre/ les ostz se dep
tirent en plusieurs compagnies/ do
solinant averty/ vint sur lune des
compagnies a tout grant ost/ pour//
quoy il greva fort les pelerins
rent occys plusieurs grans barons/
mais les autres compagnies averti
es vindrent soudainement en layde
des leurs/
si grande destruction des turs que ce
seroit merveilleusement longue cho
se de la raconter. Et la pluspart par
la conduite et prudence du duc gode
froy q
mes/ car ou il se tournoit mal avoi//
ent ceulx quil rencontroit/ les turs
tournerent les dos aux pelerins qui
moult en occirent en la grande fuitte
villons des turs ou ilz trouverent
moult de grans richesses
dont se ayserent
qui navoient nulles armures sadou
berent tout a leur voulente de celles
q
nul ne se partist de lost sans le conge
de son capitaine.
sally dun grant ours en une forest
et fut fort navre en la cuisse do
moult fort malade.
PAr trois jours sejournerent il
lec les crestiens pour eulx bie
ayser et adouber puis furent tromp//
pettes sonnees pour desloger a ung
point du jour passere
en une terre quo
ung pais moult sec
es le temps estoit moult chault et ar
da
quoy les pelerins eure
saise de soif quilz mouroient illec et
les femmes grosses en enfantoient
deva
champs. dont le duc godefroy en es//
toit a grant destresse de douleur en
son courage/ et faisoit chercher envi//
ron de tous costez/ affin de trouver
saisier deaue doulce/ dont les aucu
en prindrent tant quilz en mourure
Et pareilleme
vindrent en une terre moult habon//
dante de tous biens et de belles plai
nes/ et lors quil seoit decoste anthio//
che la minor la maistresse cite de tou
te ceste contree. Quant le duc gode
froy se trouva en celle bonne terre il
departit lost des crestiens en trois p
ties affin de mieulx trouver vivres
pour si grant peuple ayser/ lune par
tie cherga il a baudouin son frere a//
vec plusieurs autres barons. La
seconde mena tancres ung vaillant
chevalier nepveu du conte de thou//
louse. Et la tierce conduisit le duc
mesmes/ mais ilz demeurerent an//
cores aux herbages pour eulx esba//
tre et reffaire des travaulx quilz a//
voient euz en chemin/ si sen allerent
ung jour en la forest q
dillec nestoit pour chasser. chascun se
mist en la voye ou mieulx luy plai//
soit/ le duc sicomme il alloit une sen
te parmy la forest tout seul oyt cryer
ung homme si se trait celle part ha//
stivement/ et veit ung povre hom//
me fuiant criant devant ung ours/
Le duc tira son espee et vint au deva
de la terrible beste/ laquelle laissa a
ler le povre homme et vint assailir
le duc/ son cheval luy navra tresfort
duc saillit en piez et tint lespee laq
loure ne doubta de riens/ ains sadre
ca contre luy et lembracha de ses for//
tes pattes pour le fondre par terre/
mais combien que le duc fust blesche
si estoit fort et royde et ne cheit point.
La beste le contendoit de lavoir ou
col et ou visage/ mais le duc lempoi
gna si roydement et par si grant ayr
par les peulx du col de sa main sene//
stre quil le tenoit arriere de sa teste/
de la dextre luy mist so
le corps tout oultre les deux costez
jusq
le duc qui avoit este fort blesche en la
cuisse telleme
oit de foiblesse du sang que seigne a//
voit sassist decoste la beste le povre
homme quil avoit rescoux de mort es
toit courut en lost
nouvelles dont tous furent si efraez
quilz y coururent a moult grant ha//
ste et le trouverent moult pale et des//
couloure pour le sang q
de sa playe/ si le mirent sur une littie
re moult doulcement
terent en son pavillon a moult gra
pleurs et crys de tous ceulx de lost
cuida
rir. Tantost furent quis les me//
decins et cirurgiens qui moult bien
en penserent. en celle mesmes sai
son pri
do
princes furent si a grant mesaise
douloureux quilz regrettoient lheu
re quilz furent oncques nez pour ve//
oir la mort de deux tant grans hom
mes soubz la prudence et conduitte/
desquelz tout leur voyage pendoit/
Et tant firent de prieres envers no//
streseigneur que tous deux retourne
rent en bonne sante/ et chevauchere
avec lost par plusieurs journees ta
quil parvi
et dillec en la cite de marasse ou ilz se
journerent trois jours en attendant
baudouin le frere du duc qui y vint a
tout son ost: Et illec mourut sa fem//
me qui moult bonne dame estoit / la
quelle ilz ensepvelirent illec a grant
honneur.
cres et plusieurs aventutres par les
barons crestiens en la terre des turs
TAncres le nepveu du conte de
thoulouse qui moult estoit sa
ge homme
tant querant ses aventures quil vi
en la terre de cilice a une cite nommee
et ancienne/ car tharses le filz de ja//
vain filz de noe le fist/ autres dient
que perseus le fonda mais peut estre
Tancres assiega la cite
traint quilz se rendirent a condicion
jusques a la venue du duc godefroy
de buyemont et des autres barons/
baudouin q
de cilice voyant de loingz ceste riche
cite descendit sur lost de tancres cui//
dant que ce fussent turs/ mais qna
ilz congneut que cestoient crestiens
ilz sentrefirent grant chier et emme
na tancres baudouin logier en la vil
le moult aysieme
baudouin ala par la ville et il veit
sur la maistresse tour la baniere de
tancres il en eut grant despit. Et en
dit a tancres moult dorguilleuses p
olles pourquoy tancres par sa pru//
dence reprint sa baniere et secreteme
se partit de tharse et sen ala ailleurs
querre ses aventures/
ra baudouin en tharse avec les siens
Ne demeura gaires ap
print une riche cite nommee nivistre
en laquelle il se tint jusques en la ve//
nue de lost pour lorgueil baudouin
tous les turs habitans en tharse se p
tirent coyement de nuyt et hors des
portes occirent trois cens peleri
estoient illec demeurez par faulte de
logis: Car baudouin leur deffendit
fut demene des crestiens et en mirent
la coulpe sus a baudouin/ dont il en
fut en grant dangier
qui avec luy estoient/ mais par son
beau parler et excusacion ilz furent
contens/ illec luy vint une maniere
de pirates qui estoient passe sept ans
gardant la mer/ dont le capitaine es
toit de boullongne et ses co
estoient flamens hollandois et zella
dois/ lesquelz quant ilz oyrent par//
ler du duc godefroy et de baudouin
son frere. il laissa la roberie
pelerinage avec eulx il estoit moult
riche de cestuy mauvais gai
doui
Puis se partit de tharse/ en laquelle
il laissa cinq cens hommes pour la
garder et se mist en chemin pour cher
cher aventure et tant erra quil par//
vint en la cite de ministre que ta
tenoit et pour ce quil pensa bien que
en la ville ne seroit receu il se loga en
viron les jardins Tancres qui le
cueur avoit ancoires enfle des inju//
res et tort que baudouin luy avoit
fait fist au matin armer ses gens en
viron cincq cens Et ala courre sur
lost de baudouin dont il fist moult
grant murdre/ mais en la fin il fut
moult fort reboute en sa ville. mais
nostreseigneur y ouvra telleme
lendemain ilz fire
cord fut pourparle et dit que tancres
passeroit oultre et puis conquerroit
ce quil pourroit comme il fist moult
vailla
et baudouin se
re godefroy/ car il avoit oy nouvel//
les quil avoit este en peril de mort/ le
grant ost des crestiens estoit ja venu
jusques a marasse
ver baudouin qui tantost vint vers
son frere qui le receut en assez tristre
chiere co
oy plusieurs plaintes et grans mur
mures des seigneurs de lost. Se lap
pella et oyant tous les princes le re//
print assez durement et le blasma de
son orgueil et de sa grande presu
disant en oultre quil desja avoit mis
en aventure de perdre lamour de dieu
et lost de tant de nobles crestiens qui
illec estoient assemblez pour la foy
de la crestiente exaucer/ et q
voit fait quil ne trouveroit mais ho
me qui soubz sa conduite se voulsist
mettre ne a luy obayr.
oyans tous q
retourner que estre cause de telle per
dicion et destruction de si grande en//
treprinse/ baudouin voyant et oya
le couroux et chastoy de so
prya et pareillement a tous les prin//
ces assiste
luy voulsissent pardo
dorese
ains vivroit soubz leur discipline/
et par leur commandement/ et ainsi
prierent les barons pour luy et tout
luy fut pardonne/ il avoit en sa com
paignie ung puissant ho
de nacion nomme pancrace moult a
cointe de luy/ mais tricheur
al estoit. Cestuy lenhorta ung jour
quil print aucuns ses privez et gens
darmes avec luy/
en ung lieu nongaires loingz dillec
ou il avoit moult plentureux pays
Tant de fois en parla a baudouin
quil luy acorda/ si pri
mes de cheval et plusieurs a pie
virent pancrace qui les mena vers
bise en une trop riche terre do
bitans du pays estoient crestiens ex
cepte ung pou de turs q
dessus eulx et en recepvoient les tri//
bus Qua
douin ilz eurent moult grant joye
disans que plus ne seroie
mescreans pourquoy ilz luy baille//
rent toute la seigneurie. De ceste
conqueste fut baudouin moult fort
exauce/ et tellement que ceulx de lan
cienne cite de rages lenvoyerent que
rir pour estre leur seigneur comme il
fut.
les deux fortes citez de marasse
casse et du siege mis devant la forte
cite danthioce.
LE nom de baudouin croissoit
tellement en ces parties pour
ses proesses/ et aussi pour lonneur et
puissa
soubzmist grant pays/ et si acheta
pour
mosatte
te de sororge. Et tandis le duc gode//
froy par le conseil de tous les princes
sen vint mettre le siege deva
sante cite da
rons furent excepte baudouin qui de
meura en rages. Le duc godefroy en
voya devaut le duc de normendie
pour veoir sil pourroit trouver passa
ge oultre une grosse riviere q
tre eulx et la ville. Le duc de nor//
mendie emprint ceste besongne
na avec luy grande baronnie/ sur le
pont trouva une tour bien garnie de
turs/ ausquelz il se combatit et tint
tant que le grant ost y vi
le duc godefroy apperceut le contre//
dict du passage il chercha tant envi//
ron la riviere que ses gens trouvere
une grie par ou ses gens passerent/
nonobstant que cincq cens turs bien
le passage/ laquelle chose voiant les
turs qui deffendoient le pont et sen
fuirent ceulx qui peurent/ et les au//
tres furent tous occys. Et ainsi pas
sa le duc
et sen vindrent loger a ung mil. pres
de la cite qui siet en moult beau lieu
et fertile de champs de fontaines de
laes de pasturages
qui sont necessaires a lhomme/ pour
quoy elle estoit moult fort peuplee de
gens. Elle avoit au premier este
nommee rabbatha/ mais pour an//
thiocus qui y tint son siege il la nom
ma anthioce qui contient en lo
bien de deux a trois mil. toute enchai
te de fors murs et de haultes tours/
De celle forte cite estoit sire ung puis
sant turc nomme anseaux qui avoit
este de la maisnie du souldan belfet/
et estoit oncle de solinant dont nous
avons dessus parle a qui avoit este
ivique et pervers. Quant anseaux
sceut de certain q
la conduite du duc godefroy venoi//
ent assiegir sa noble cite il sen ala par
tous les princes denviron les reque//
rir et pryer quilz luy voulsissent ay//
der et secourir Et solinant y estoit
aussi pour requerre vengance con//
tre les crestiens. Et par ceste ma//
niere il en acquirent plusieurs qui
tous leur promire
de pourveoir a sa cite/ si concueillit
tant de bledz de vins de chairs
tres choses necessaires q
te la ville/ si fist asse
engins et qua
avoir gens q
Et brief tant y vint de turs q
ent plus de
plus de
gneurs leurs chief pour les conduire
Quant le duc godeffroy apperceut
a plain celle forte cite/ il asse
seil tous les pri
et leur dema
besongne/ les aucuns disoient q
seroit de non mettre siege a si puissa
te ville attendu que lyver estoit pro//
chain/ car cestoit ou mois doctobre
quil seroit penible pour les gens dar
mes estre logez liver aux cha
vec ce quilz attendoient plus gra
tant de lempereur de constantinoble
comme doultre les mons/ mais go//
deffroy fut doppinion quon y meist
p
ou les crestie
mis ilz se hasteroie
nir/ a ce conseil se tindrent tous/
si par belle ordonnance les conduisit
le duc et les autres barons en grans
sons
sines de chairs et charettes et autres
engins dont ilz sestoie
main ne fut dedens la ville oye aucu
son ne noise non plus q
vuide de gens.
ventures que les crestiens eurent de//
vant anthioce avec grande famine/
froy les turs furent desconfis a plu//
sieurs saillies et rencontres.
LE nombre des crestiens q
rent a ce siege estoient estimez
a plus de trois cens mil. armez sans
les fe
ilz eurent tantost consu
taille a tout ce quilz peurent trouver
enviro
ser icelle du coste de la mer fire
pont dessus nefz p
vent en fourrage/ mais les turs qui
les agaittoie
grande quantite dont le duc godef//
froy en estoit en gra
il ordonna aucuns q
et par plusieurs fois occirent grant
no
par q
dedens la ville. Les crestiens au co
mencement avoient assez apporte de
vivres/ mais ilz en fire
apres ilz en eurent si grant souffrait
te que ung homme mengoit de pain
a ung repas pour deux soulz quil ne
souloit menger que pour ung denier
une vache coustoit quatre mars dar
gent quilz avoient eu pour
au commencement. Et ainsi de tou//
tes autres vitailles. ung cheval cou
stoit pour jour
mil. quilz en avoient amenez ne leur
en restoit que deux mil. qui tous ne
fussent mors de faim. Et de fait sourdit en lost une si grande famine
que plusieurs moururent de faim et
de souffraitte/ purquoy aucuns sen
partirent et sen alerent en rages de//
vers bauduin et en plusieurs autres
lieux en silice pour avoir leur vie do
les aucuns furent occys en chemin/
En celle male aventure acoucha le
duc godefroy malade au lit ta
les travaulx quil avoit eu comme
pour le desplaisir quil avoit des cre//
stiens qui ainsi perissoient et amoin
drissoient/ pourquoy en son absence
les princes tindrent plusieurs con//
saulx entreulx comment ilz pourroi
ent retenir les crestie
nellelement se departoient/ comme
dobvier aux courses et saillies q
turs faisoient journeleme
et les grevoient
cy/ si conclurent que buyemont et le
gens en fourrage comme ilz firent
ou ilz trouverent deux embuches de
turs ausquelz ilz courure
occirent et mirent a desconfiture do
ilz en raporterent a merveilles gra
butin de chevaulx darmeures
tres vivres/ mais gaires ne durere
pourquoy la famine croissoit de jour
en jour.
gra
fort sans ceulx qui journelement se
departoit et bien saperceurent q
capitaine et duc estoit malade celluy
qui les souloit consoler et couduire/
pour ces causes assemblerent les pri
ces et barons a conseil devers le duc
godefroy/ auquel levesque aymard
du puy qui vicaire du pape estoit re//
moustra plusieurs choses/ et co
que tuotes ces fortunes leur venoie
a cause des pechez qui se faisoient en
lost/ pourquoy il conseilloit que bon
seroit pour impetrer la misericorde
de dieu qui do
qui ses commandemens acomplis//
sent/ de faire la jeune de trois jours
et de corriger les delinquans/ cestas//
savoir les adulteres les fornicateurs
joueurs de dez blaphemateurs
tres enormes pechez. Tous les ba//
rons si assentire
tes les compaignies de lost ceste or//
donnance sur peine capitalle. Qua
lez et ame
voya sa misericorde car leur duc et co
ducteur retourna en plaine sa
si grant joye fut entreulx quilz oubli
erent tous leurs maulx passez/ et di
soient que doresenavant par son se
ilz viendroient a leur entreprinse/ en
ce temps leur e
te grans dons et grans presens leur
promettant son ayde contre les turs
se avoir la vouloient.
defroy le secours qui venoit en anthi
oce fut rue jus et du navire de iennes
qui fut pery et le conte de thoulouse
en dangier.
Pour secourir ceulx danthioce
sassemblere
turs tous a cheval fleur de gens do
godefroy fut averty/ pourquoy il or
donna environ
montez avec grant nombre de gens
de pie/ lesquelz de nuyt il envoya en
e
bien matin que les turs non sachans
dicelle sen venoient vers lost les cre//
stiens leur coururent sus co
leur avoit cherge/ et si radement les
assaillirent quilz les vainquirent et
occirent en grant nombre. puis en pri
drent les testes de cincq cens des plus
terent en signe de victore au duc des//
q
cens et les autres trois ce
au devant de la porte par dehors
de ceste desco
danthioce moult trouble. Quant le
siege avoit dure environ
une maniere de genevois chergez de
vitailles et de peleri
en la bouche ou chiet la riviere du fer
assez loingz de lost/ lesquelz souve
envoyoient en lost affin quon les ve
nist querre. Buyemont le conte de
thoulouse
a grant compaignie de gens de pie/
mais ceulx de la ville appercheva
ceste allee yssire
bien montez/ et assaillirent les cresti
ens en retournant chergez tellement
quilz en occirent grant nombre et fu
rent les barons en grande aventure
Ces nouvelles furent par les fuia
aportees en lost do
dueil au cueur quil cuida forsener. si
co
mer pour aler au secours du peuple
de dieu. Quant ilz furent armez il
les departit en ci
bailla au duc de normendie. la seco
au conte de flandres/ la tierce a hues
le maisne de fra
se son frere/ et il
fure
seigneurs mes freres
jesucrist se la verite est ainsi co
nouvelle se dist que p
chie
ho
estoient/ lesquelz pour nous secourir
co
envoye a la mer. je ny voy que deux
choses/ cest q
eulx co
asseurez de recepvoit le guerdon de
nostre sauveur jesucrist/ pour lequel
service nous so
delaisse noz terres et parens. Ou sil
luy plaist n
prendre la victoire
matins qui ainsi ont empire et affoi
bly la crestie
je vous jure sur mon ame q
aimeroie mourir que de les laisser no
vengez Or entende chascun sil luy
plaist ce que je vous diray/ il me se
ble que ces turs silz ont la victoire de
noz gens co
tez en si grant orgueil q
sen retourneront en leur cite amena
leur proye et leur butin par deva
et verrez que ja ne sen tendront en co
roy ains yront chascun a sa voulen
te sans aucune ordre. car cest une cho
se q
q
pourquoy mon conseil seroit sil vous
der en la misericorde de n
de q
ers en sa vraye foy icy attendre les en
nemis et les recevoir aux pointes de
noz glaves et espees sans espargner
et souvienne a tous des injures et op
probes quilz furent a nostre sauveur
jesucrist/ et du guerdon q
mis se en la foy combatons jusques
en la fin/ de ceste remo
cun si joyeulx
soient le duc co
cieulx/ ainsi que le duc eut fine sa pa
rolle. Et voycy venir les deux ba//
rons le
dont leur joye redoubla/
joyeulx du secours q
leur avoit app
de la cite la co
ta de ses gens quilz neussent affaire
pourquoy il fist armer les plusfors
pour les secourir se mestier en avoie
p
NE demeura gaires q
retournoie
et de prisonniers crestiens sans ordre
co
q
aux secondz et brief a toutes ses com
hirent telleme
rent ralier ne mettre en ordonnance
fors de fuyr/ et il a tout les siens les
mist e
ans recueillir a la pointe des espees
dont il fist grande occision/ anseaux
ce voyant de dessus les murs de sa ci
te co
secourir les siens quil veoit ainsi oc//
cire. et ta
fermer la porte apres eulx/ quil leur
tourna en grant do
qui oncques puis ny re
le fut gra
qui sen retournere
cite godefroy estoit illec avec les sie
qui indiffera
oient/ anseaux fist ouvrir la porte
pour recueillir le demeurant des fui
a
suivant jusques sur le pont fist ung
coup de sa main qui nest a oublier a
memore perpetulle. Car a ung turc
bien monte et bien arme qui fort lem//
peschoit ferit ung coup de son espee p
travers du corps telleme
cha en deux parties/ dont le dessus
cheit a terre/ et lautre demeura sur le
le/ dont les turs eurent gra
les et gra
sagiers du calisse degipte qui ce coup
veirent en eurent grant horreur. En
amiraulx et bien deux mil.
turs dont grant deuil fut en la cite.
Apres ceste victore fist le bon duc go//
defroy rendre graces a nostreseign
puis fist edifier une forte tour de bois
devant le pont de la ville affin de def
fendre les courses des turs laquelle
il bailla a garder au co
se qui moult vailla
voir. Le duc godefroy fist a
re une autre tour devant une autre
porte par laquelle venoie
la cite/ laquelle il bailla a garder a
tancres et a ses gens q
fist son devoir. A quatre mil. pres da
thioce avoit une moult belle plaine
ou ceulx danthioce tenoie
vaulx et mulles en pasturages: Le
duc y envoya par couvertes voyes.
illec fure
vaulx fure
mil. sa
se dont les crestiens avoient le plus//
grant besoing/ en ce point fut toute
la forte
sise et environnee tellement que aucu
nen povoit yssir ne sallir/ pourquoy
les crestiens aloient et venoient par
les terres pres et loi
rage dont ilz avoient a foison et mes
mes jusques a la mer/ car les navi//
res pour le printe
de qua
toit riche et puissa
crestiens avoit disette devant anthi
oce/ pourquoy il envoya au duc son
frere
valiers escuiers/ et mesmes aux ba//
celers envoya il beaux et riches dons
chascun selon son estat et dignite do
il fut fort loe en lost/ et pour lamour
de luy ung hault baron envoya au
duc godefroy ung pavillon le plus
riche que o
il fut en chemin desrobe p
pancrace acointe de buyemont dont
le duc de ce courouce vint devers buie
mont/ et ta
villo
esmerveillere
de chartres q
ho
mont la cite da
Nouvelles sespandoient p
que le souldan envoyoit deux
cens mil. ho
ce soubz ung gra
bagat/ pour laquelle doubte le conte
estienne de chartres fist le malade.
pour soy garir se trait contre la vou
lente du duc godefroy et des barons
en alexandrie la petite q
la mer ou le suivire
bly/ buyemont q
consideroit la maniere co
ville peust estre conquise
main des crestiens. Or avint sico
dieu voulut q
deux freres dont laisne avoit nom
emiserius le hauberger puissant ho
me et discret/ p
fait notaire du palais.
des maistresses tours a gouverner
garder ou il demeuroit/ cestuy avoit
oy moult parler du sens de buyemo
et de sa preudho
voit moult en son courage/ et de fait
luy envoya secreteme
luy prometant livrer celle forte tour
par tel si quil seroit seul seigneur da
thioce sa
Quant buyemo
velles il se tira devers le duc godefroy
auquel il revela tout ce secret. Le duc
moult joyeulx envoya querre les au
tres barons pour avoir sur ce leur ad
nis/ chascun se consentit a ce que buie
mont en fust seul seigneur excepte le
co
nen quitteroit a autre/ et ai
ra la chose en suspe
ouquel corbagat vint mettre siege de
vant rages
qui sires en estoit et y fut
nes ou il fist assez pou de son proffit
plusieurs consaulx se tenoie
turs/ et ne scavoient co
toutesfois par la prudence du duc go
defroy on requist de parfaire lentre//
prinse q
mont/ car autrement ilz ne veoient
maniere de tenir leur siege et aler co
batre si grande puissa
venoit/ a ce conseil sacorderent tous
les princes excepte tousjours le conte
de thoulouse q
il fut chergie a buiemont quil semon
sist son ho
ce quil fist tantost/
ce jour mesmes le filz de emiserius
venant du palays a lostel trouva
ung gra
re dont moult dolent le retourna dire
a son pere/ pourquoy en dissimulant
dist au filz que par temps il en seroit
bien venge. Ceste nuyt ensuivant re
voya emiserius son message dire a
buyemont que il saprestast/ et que
en celle nuyt luy deliveroit la tour et
la ville: Le duc godefroy pour cou//
vrir celle emprinse fist ap
mer tous les gens de cheval ainsi co
me pour eulx departir du siege et les
fist chevaucher devers corbagat pour
le combatre/ mais quant la nuit fut
venue il les fist tout coyement sans
aucun tumulte retourner chascun en
son lieu. Et buyemont le conte de fla
dres ta
attrapees aux creneaux du mur/
mais ny eut celluy q
ter le premier fors buyemont/ lequel
emiserius receut a grant joye/ et luy
monstra son frere gisant en son lit q
ne se vouloit consentir a celle entre//
prinse. Apres buyemont monta le co
te de flandres ta
qui sen alerent soubz la conduite de
emiserius de tour en tour occyre les
gaittes tant quilz en eurent bien
conquises/ puis brisere
et la porte du pont par ou tout lost en
tra/ et lors fut faicte une grande occi
sion de turs indifferamment/ plusi//
eurs turs sen fuyoient ou donjon qui
moult fort estoit/ mais godefroy les
fist tantost enclore de murs affin q
nen peussent yssir pour illec les affa
mer. Ceste conqueste fut faicte ou
danthioce vint corbagat a tout innu
merable peuple devant anthioce/ la
quelle il chaindit tout environ
drent assaillir une fortresse ou quar//
tier q
laquelle ilz destraindirent forment.
pourquoy le duc yssit a tout ses gens
pour secourir icelle tour/ mais si gra
de multitude de turs luy vindrent a
lenco
si sagement faire quil ne perdist bien
deux cens de ses hommes/ dont les
turs eurent moult grant joye quant
ilz sceurent q
des crestiens avoient ainsi reboute/
pourquoy ilz sesleverent en grant or
gueil et sen allerent vers le donjon/
affin de resbondir ceulx qui dedens
estoient.
de famine que les crestiens eurent en
anthioce de ce que lempereur de con//
stantinoble qui les venoit secourir
sen estoient retournez/ Et comment
la lance dont notreseigneur fut per
che fut trouvee.
En ce point que vous oyez en//
cloit corbagar la cite danthio
ce de siege tout environ tellement que
nulz vivres ny povoient entrer do
la famine et la mortalite fut si gran
de quilz mengoient leurs chevaulx
et depuis chiens et rattes qui en pov//
oit trouver. Ces nouvelles vindre
a lempereur de consta
les secourir assembla
mes et en hastif co
min vers anthioce Et avoit ja tant
exploitie q
chartres a tout sa compagnie fugi//
tif luy vint au devant/ Et tant luy
dist dunes et dautres quil les fist re//
tourner De cestuy retour furent noz
crestiens en si grant desespoir q
cun queroit la mort que plus vivre/
et ne vouloie
servir ne obayr aux barons/ Pour//
quoy ilz conclurent de eulx partir de
nuyt et laisser illec le peuple en leur a
venture. Ceste chose parvint a la co
gnoissance du duc godefroy/ lequel
tantost manda levesq
les princes et baro
aux piez les mains jointes leur req
rant que pour la passion de nostresei
gneur pour laquelle venger ilz ses//
toient partis de leur pays ilz ne voul
sissent avoir ceste pe
et habandonner illec le peuple de no
streseigneur. car se ce faisoient il leur
seroit repute a grant desloyaulte
leurs successeurs en honte et lachete
perpetuelle/ et si en seroient leurs a
mes en dannacion eternelle/ par les
parolles du duc et par les sains ad//
monesteme
barons changerent leur propos et at
tendirent la misericorde de dieu telle
quil luy plairoit eulx envoyer/ plu//
sieurs barons fure
me famine que se neust este le duc ilz
fusse
ses biens/ en ces tribulatio
povre clerc des parties de prouvence
a levesque du puy
louse/ ausquelz il dist que par trois
fois en une nuit sestoit apparu saint
andrieu a luy quil venist vers eulx
et leur dist que en ung lieu dedens les
glise saint pierre danthioce bien par//
font en terre estoit enfouy la la
jesucrist fut perche: Ceste chose leves
que revela au duc et aux autres prin
ces qui tous en grande devocion ap
la jeune faicte allerent au dit lieu ou
le clerc avoit dit ouquel ilz trouvere
le fust de la lance co
dit/ dont ilz furent si resjouis
confortez q
souvenoit/ toutesfois croissoit la fa
mine de plus en plus/ car desja estoi
ent passez
leur estoit venu dont moult estoient
en grant angoisse/ avint lendemain
que tous les crestiens/ ne on ne scait
par quel mouvement co
crier bataille bataille co
mescreans/ dont les princes fort joy
eulx pensere
concluerent de co
par le conseil du duc ilz envoyerent
pierre lermite devers corbagat pour
linthimer quil se departist ou quil co
batist corps a corps ou six contre six.
ou plus ou moi
la terre co
Ceste condicion ne voulut accepter
corbagat/ ains dist par gra
que la ville auroit il quant luy plai
roit/ mais mieulx aymoit de les il//
lec faire mourir de fain que les pren//
dre a force. Ces parolles raporta pier
re lermite au duc godefroy
ces. Et lors fut la bataille decretee q
chascun desiroit dont les barons eu
rent grant joye en leur cueur. A lende
main fut la bataille ordonnee:
tous les crestiens ordonnerent leurs
armures penserent leurs chevaulx
se confesserent et pardonnerent tous
maltalens les ungz aux autres/ et
lendemain au point du jour oyrent
le service de dieu que firent les sains
evesques et prelatz qui leur donnere
absolucion de tous leurs pechez: Et
en ceste creance se mire
le en belle ordonnance et grande vou
lente deulx venger de tous leurs me
saises.
fist le duc godefroy
garde des turs fut desconfite et tour
nee en fuitte.
Le tiers jour deva
let que la bataille devoit estre
et les mist en
re bataille ordonna a hues le maisne
frere du roy philippe de france La
seconde mena le conte de flandres sur
no
bert duc de normendie. La quarte co
duisit levesque du puy qui portoit la
lance de nostreseigneur et conduisoit
les gens du conte de thoulouse q
lade estoit. Le conte renard de col co
duisoit la
ge. La
la
La
pol. La
La
de dye avec luy gerard de roussillon
et la
faisoit larriere garde pour secourir
ceulx ou il verroit besoing. Et le
conte de thoulouse q
de demeura en la ville avec aucuns
pour garder la saillie de ceulx q
donjon estoient. Ceulx du donjon fi
rent signe a ceulx de lost corbagat q
on les aloit combatre/ pourquoy vi
drent deux mil. archiers pour garder
le pont que les crestiens nississent sur
eulx/ mais hues qui la premiere ba//
taille
par tel vigueur q
cist grant nombre/
rent sen fuire
stiens furent en grant mesaise. mais
par la grace de dieu il leur vint une
doulce pluye du ciel qui tous les raf
freschist et remist ho
leurs vertus/ les turs voya
de multitude venir sur eulx attendu
q
partie furent moult effraez/ toutes//
fois corbagat ordonna ses gens do
il avoit largement/ puis vindrent
assemblerent les batailles toutes ex
cepte celle q
secourir se besoing estoit. Le duc gode
froy choisit de loingz venir une flot
te de turs auq
radeur quil les fist tourner en defroy
Et puis vint au secours de buyemo
que solinant avoit assally/ illec vi
tancres en layde de son oncle et telle//
ment se porterent q
tourner le dos/ mais ava
teme
gois q
niere q
povoie
de pie q
a grant mesaise et moult en y eut oc//
cys des turs. Qua
oyrent les crys des crestiens a pie que
les turs demenoient ainsi maleme
ilz perceurent la fumee
vindrent secourir/ q
de occisinn des turs que tous les tour
rassembler dessus une petite monta
gne oultre ung fleuve/ mais les cre
stiens soubs la conduite du duc go//
defroy et de tancres les allere
lir p
et departirent sans oncques puis ra
lier/ corbagat q
amis sestoit retrait dessus une haul
te tertre et qui avoit ses messages al
lans et venans de la desconfiture. se
mist a la voye. et tant changa de che
vaulx q
frate sans arester/ tancres qui estoit
le mieulx monte de tous les princes
le suivit bien quatre mil. en occiant
tous ceulx quil rencontroit.
stiens en la bataille devant anthioce
et co
fut le patriarche et buyemo
seigneur danthioce.
Ceste bataille finee les princes
et barons sen retournerent p
les logis des turs ou ilz trouverent
tant de biens
chose ennuyeuse de lescripre/ entre les
quelz ilz sesmerveillerent de la tente
de corbagat/ laquelle estoit si su
euse que en lune des sales pouvoie
seoir deux mil. chevaliers/ tours et
ses infinies
les/ de vivres dont grant besoing a
voie
moutons vins oeilles bledz farines
moulues chevaulx en grant no
dont les crestiens se mirent sus
mures a foison Les princes qui po
vres et mal en point yssirent au ma//
tin danthioce y retournerent bien ar
mez et bien montez. Car mesmes le
bon duc godefroy quant ce vint au de
partir de la ville il navoit point de
cheval/
res requerre a prester celluy du conte
de thoulouse qui envis luy presta ai
si pourvoit nostreseign
pou dheure qua
main par le conseil de levesq
et du duc godefroy fut co
toier les esglises affin de rendre loue
ges a celluy q
ricorde les avoit secourus/ ceste chose
p
avoit este dechasse en son siege
faire le divin service fure
nees pour le clerge/ puis ordo
buyemont prince danthioce pour la
temporalite. Le duc godefroy tint es
troit conseil pour scavoir des baro
linte
fut co
pelerinage
hierusale
denvoyer devers lempereur de co
tinoble affin de le so
en perso
message fure
rons hues le maisne de fra
duin le co
age ilz fure
perdu on ne sceut oncques co
hues vi
sen retourna en france sans sen raler
devers ceulx qui illec lavoient en//
voye/ et ainsi perdit tout lonneur q
avoit acquis et la grace de nostresei
gneur Tandis fut la mortalite si
grande en anthioce que en pou de te
y mourut plus de
tre lesquelz y mourut aymars le bon
evesque du puy qui fut e
mes lieu ou la lance fut trouvee en
lesglise saint pierre Henry disque y
mourut q
fais en la terre saincte/
nard de melat qui estoit moult vail
lant ho
fort aux barons de les mener en hie//
rusalem/ mais pour le grant ardeur
du soleil ilz continuerent jusques en
octobre quilz promire
te
ho
oce pour changer air/ et sen alloient
aux terres voisines: nagaires loi
dillec avoit ung chasteau no
me et puissant de p
le chasteau estre sien Celluy assiege
par le conseil dun crestien q
estoit envoya son message devers le
duc godefroy pour secours et luy en
voya so
son ho
courtois estoit sacorda a ceste beson//
gne fournir et ma
duin en rages quil luy venist ayder
a leur siege de hasart co
ta
defroy il leva son siege et desp
gens en plusieurs e
aucuns crestiens suivroie
ilz fire
che des turs ilz fure
aucuns occis
e
il les poursuivit si radement
ardeur de courage q
occist tous/ puis desloya les crestie
priso
steau du hart ou le seign
deva
ciant de la grace q
puis lemmena rafreschir dedens la
place ou il luy donna de beaux do
et riches et aux autres barons par//
eilleme
la pestillence qui ancores estoit gra
de en anthioce sen voulut aler tenir
aupres de son frere bauduin. Et en
plaindre de deux puissans hommes
qui freres
maulx et tirannies quilz faisoie
la terre especialement aux esglises/
lun diceulx freres avoit nom pa
tes.
lon que son frere bauduin luy envoy
oit/ Et lautre avoit nom conasiles.
ceulx avoient deux bons chasteaulx
ou ilz se retraioie
layde des paisans fist abatre jusq
aux fondemens iceulx chasteaulx
a leur voulente en rages sa
doubte/ pourquoy il en vi
les biens que bauduin leur faisoit q
ceulx de la ville se
co
la terre de corbosel ou il se raffreschis
soit tant que la mortalite danthioce
fust cessee.
le duc godefroy et le conte de fla
en retourna
Quant la cite de matran fut pri
se ou le duc godefroy avoit se
journe par
de flandres se mire
retourner en anthioce pour leurs af//
faires
trouvere
une belle plaine/ pourquoy les au//
cuns des chevaliers dire
seroit dillec repaistre/ si sassirent au
disner/ mais daucuns roseaux qui
illec au pres estoient sourdirent au//
cuns turs bien montez
les sourprendre. Quant le duc les
apperceut ilz prindrent leurs armes
saillirent sur leurs chevaulx et leur
vindre
moult fiere et mortelle/ car le duc ne
donnoit coup a faulte q
tast a terre mort/ les turs voyant la
vailla
te/ et ainsi demeura godefroy victori
en sans perte/ dont joyeulx sen vin//
dre
se tenoit en anthioce avec buyemont
le co
tres barons sestoient mis en chemin
vers hierusalem ou ilz avoie
fait plusieurs conquestes/ pourquoy
le menu peuple vint devers le duc et
luy pria q
faire leurs veux. ceste requeste pleut
moult au duc/ si fist atourner son ar
roy et se mist en chemin ta
surie ou buiemo
retourna a garder sa cite da
le duc passa oultre q
routte
cite de lische ou estoit tenu prisonnier
boullongne dont dessus a este parle
mais a la requeste du duc il fut deli//
vre et tous ceulx de sa co
se
en mer pour costoier lost jusques en
hierusale
et sen ala a
no
vost que le calisse degypte y avoit co
mis vint devers le duc et luy prese
le siege/ ceste chose ne voulut faire le
loyal duc/ ains dist q
tiroit sans aco
seigneur/ le baillif e
au conte de thoulouse q
faulses lettres quil rescript au duc il
luy fist lever le sieger et venir deva
arches ou il sejournoit a pou deffect
et en la perte de ses meilleurs chevali
ers do
de desplaisir. Le duc quant il sceut le
tour q
louse il en eut grant deuil en son cou//
rage mais il le dissimula co
affin de non mettre debat entreulx.
Lempereur de constantinoble e
lors ses messagiers se co
de buiemo
cite danthioce co
aussi prioit quon latte
en hierusalem et quil y ve
de puissance/ mais les barons dire
et pour detrier le saint voyage/
ne sacordoit a ceste attente fors le con
te de thoulouse affin de tenir le siege
devant archis ou il avoit sis plus de
deux mois. Le roy de triple co
coit a avoir en despit les crestie
ce quil les veoit discordables en leurs
affaires/ et de fait fist ses amas de
gens darmes affi
le duc godefroy le sceut si print une p
tie de lost et des barons
droit a triple ou il trouva le roy
gens en belle ordonnance pour eulx
quilz mirent leurs ennemis en desa
roy et en fuitte et ou rentrer de leur ci
tey eut si grant presse quil en y eut il//
lec de mors
crestiens nen y eut que quatre/
firent le jour de pasques qui fut le
davril.
rusalem et des ave
ou chemin.
APres ceste belle victoire sen re
tournerent les barons a tout
leur gra
dont grande joye en fut faicte/ mais
le
quon alast en hierusalem Le duc go
defroy. le conte de flandres/ le duc de
leur requeste et leur dire
quilz les y merroient/ si firent trous
ser tentes et pavillons et firent bou//
ter le feu en leur logis. le co
louse se pena fort de les retenir tant
q
ilz nen voulurent riens faire/ dillec
se partirent et sen allerent droit a tri//
ples ou en chemin le baillif du calisse
leur envoya
non arrester en sa terre/ et si leur ren//
dit tous les priso
ent des crestiens Et par dessus ce il
leur envoya grans dons et richesses
habillemens boeufz vaches et mou
tons chevaulx et mulles/ et par ain
si sen retournerent en paix sans tou//
cher son pays en fourrage ne pillage
Illec vindrent devers lost aucuns
nobles hommes suriens qui habitoi
ent ou mont de liban bons crestiens
rent au meilleur chemin de hierusale
cestassavoir sur la marine pour tous
jours avoir des nefz secours
les se besoing estoit/ au tiers jour vi
drent devant la cite de baruth dont
le p
dons
en fut refait. Dillec se partirent et vi
drent devant la cite de sayere et la se
logerent sur ung fleuve qui court as
sez pres/ aucuns de la ville saillire
ilz furent tellement poursuivis que
pou en eschapa q
mors ou prins/ lendemain allerent
ceulx de lost courre par le pays dont
ilz en amenereut tant grans proyes
do
jour fist le duc godefroy desloger lost
et tirer vers lancienne cite de sarept/
dont fut le prophete helye/ puis pas//
serent oultre et vindrent a la noble ci
te de sur ou ilz trouvere
delictables jardins et fontaines qui
soient en tout orient/ illec dormirent
une nuyt et lendemain passere
destroit qui est entre la mer et les mo
taignes
dacre/ et la leur envoya le seign
vitailles et dons assez/
le duc auquel il fist convenances da
mistie telles que si povoit conquester
hierusalem et ap
jours sa
te ou sil povoit desco
le povoir degipte/ il luy rendroit pres
tement la cite dacres sans aucune co
tradicion/ de devant acres se partit
lost et tant erra quil vint au pres de
lancie
le conte de flandres a tout
vaucheurs pour scavoir quelle con//
tenance ceulx de la ville tiendroient
le conte le fist/ mais il ne trouva onc
ques p
ny avoit creature/ car la nuyt deva
sestoient partis et avec leurs fe
et enfans sestoient retrais aux mon
taignes. le conte rema
menast lost loger en la ville car des
biens y avoit assez. ilz y vindre
joyeulx.
chevesque et luy donnerent les deux
citez lide et rame pour le service de no
streseigneur:
se garnirent contre la venue des cre//
stiens et bouterent hors tous ceulx q
biens:
BIen avoient oy les turs de hie
rusalem les nouvelles de la
venue de noz pelerins/
cion de venir en celle cite et pour la
gaigner ilz estoie
pays/ pourquoy ilz la garnirent bie
de toutes choses necessaires de vivres
darmures de fer et dautres choses/
car le calisse degipte qui nouvellem
lavoit conquise a grans depens y a
voit e
et autres fortificacions/ et si y avoit
envoye bonnes gens en garnison/ et
si manda aux habita
loyaulx envers luy et il les affran//
chissoit a toujours de leur tribut/
vant le temple/ et deviserent q
destourber la venue des crestiens ilz
occiroie
en la cite et fonderoie
sepulcre de nostreseigneur/ affin du
tout anichiler le pelerinage et la ve//
nue des crestie
que silz faisoient ceste chose ilz encou
rageroient les crestiens de prendre de
eulx vengance et plusaigrement les
assauldroient et plus les auroie
hayne/ ilz mirent leur conseil
rent au patriarche
ens tout ce quilz avoient q
plus de
ce q
une fois il convint que le patriarche
alast en egypte pour lexiger par au//
mosnes des crestiens/ car sil y avoit
faulte du jour de payer. les turs aba
troient les riches esglises et occiroie
les crestiens q
demeurez hostages/
contens ilz debouterent le demeura
des crestie
lesterent inhumaineme
se departit lost des crestiens et se mist
a chemin vers hierusale
nuyt ou ilz se reposoient vindrent au
cuns de bethleem devers le duc gode
froy/ luy pryer que de sa grace il leur
voulsist envoyer aucuns vaillans
chevaliers pour deffe
venans par compagnies en hierusa
lem ne les voulsissent brusler co
autreffois avoient fait. Le duc en
eut pitie si y envoya cent hardis che//
valiers soubz la co
et arivere
le ou a grant honneur furent receuz
de tout le peuple et le clerge: Et tan//
tost fure
ge marie enfanta nostreseigneur et
autres plusieurs sains lieux qui il//
lec sont dont ilz furent si resjouis q
oublierent tous leurs travaulx q
avoient euz en chemin. Lendemain
bien matin ala la nouvelle parmy
lost co
leem si se fiancerent les crestiens de
pie quilz yroient apres vers hierusa
lem affin de veoir celle cite qui par
tant gra
et de fait sa
ordonnance se mirent a chemin. Ga
sces de bediers ung gentil homme ai
ant pitie de ces menues gens print a
vec luy
et les suivit pour les deffendre se be//
soing en estoit/ et aussi il pensa daler
courre deva
cune aventure comme il fist/ car il a
cueillit grant troppeau de bestail q
trouva sans grande garde/ et le
noit vers lost quant les turs sallire
en grant nombre pour le deffendre co
mes darmes constrains deulx retrai
re dessus ung tertre/ dont ilz veire
venir tancres a tout ses cent lances
qui retournoient de bethleem en lost
auquel ilz envoierent hastivement
pour avoir son secours. Et ai
mis ensemble poursuivirent les turs
quilz occirent et mirent en desroy.
remenere
furent moult louez de tous/ mais
quant les gens de pie veirent dune
petite montaigne la saincte cite que
ilz avoient tant desire/ ilz se gettere
tous en genoulx baiserent la terre
deschausserent leurs souliers/ crya
misericorde au dieu souverain/ en le
remerciant de ce quil les avoit con//
duit tellement quilz povoient veoir
le lieu ou il avoit voulu faire la re//
dempcion deulx tous/ et en ceste foy
sen allerent franchement loger deva
la cite ou presteme
les barons qui a chascun ordonnere
son lieu selon la vocacion:
faire a hierusalem et de la destresse de
soif que les crestiens eurent au siege.
DEdens ne environ la cite de
hierusalem ne court aucune ri
viere/ ains ne usent que de eaues de
fontaines qui au dehors de la ville
estoient/ estouperent les turs affin q
les pelerins ne les trouvassent dont
depuis ilz eurent maintes mesaises.
nonobstant le
quatre vintgz
les barons crestiens qui estoient en//
tour environ
femmes que enfans/ mais de deffen
sables nen avoit point la moitie/
navoie
Dedens la cite estoient plus de
mil. bons hommes darmes et gens
de deffensse. Le duc godefroy assem
bla a conseil tous les barons.
eulx aucuns de la terre pour deulx
scavoir
de perte assieger la cite. Et ceulx
luy dirent et monstrere
fitable quilz peurent pourquoy chas
cun se loga et print place
lordonnance de leur duc godefroy/
Au
chascun saprestast a le
lir la ville/ a quoy chascun sapresta
de si grant cueur quilz ne leur sem//
bloit autre chose quelle estoit desja a
eulx. Et lendemai
vindrent si efforceement
courage quilz gaignerent les barba
canes et bolouvers et firent par force
les turs retraire en leurs| murs quilz
furent si effraez de la proesse deulx
fra
le. Godefroy qui considera quelle ne
estoit possible davoir sans engi
cherger bois a les faire convenables
et en fist amener grant foison en pou
dheure car chascun si e
le soif les destraingnoit tellement q
grant nombre des crestiens en mou//
roit/ et ainsi amoindrissoit lost jour
nellement et si sailloient les turs de
hors qui les occioient vagues et foi//
bles de la grant soif quilz avoient/
Toutesfois a quelque peine que ce
fust les engins furent fais/ les cresti
ens qui dedens la cite demeuroient
estoient a trop gra
stures et autres oeuvres servilles
pour ayder a ceulx qui la cite avoi//
ent a deffendre: En ces affaires
vint nouvelles en lost que les ga//
lees des jennevois estoie
jaffe et prioient quon les venist quer
re pour conduire les vivres et eulx
au siege. De ces nouvelles furent
les crestiens moult resjouys/ et pour
y envoyer prya le duc godefroy le co
te de thoulouse que de ses gens y en//
voyast. Le conte le fist voulentiers
et y envoya
quante pietons/ mais godefroy y en
re
quarante chevaucheurs et cent pie//
tons qui grant secours firent aux
sallis de quatre cens turs qui mal
les menoit/ mais quant ilz furent
tous ensemble les mescreans ne peu
rent resister/ ains en y eut de mors
cens et les autres sen fuirent/
parvindrent joieusement aux nefz
quilz deschergerent
lost ou ilz furent receus courtoisem
en leur compagnie avoit de bons et
ingenieulx charpentiers/ parquoy
furent tantost les engins dreches de
toutes pars par la dilligence des jen
nevois. En lost avoit plusieurs ran
cunes entre les baro
evesques et prelatz conseillerent affi
que nostreseigneur leur fust en ayde
et aussi pour plus sainctement mou
rir se cestoit lave
ne fussent en peril/ pourquoy par le
conseil du duc godefroy on intima la
jeune a lendemain et processions au
mont doliuct a tous les reliques qui
estoient en lost ceste chose pleut a to
Et fut la procession moult devote//
ment celebree/ et pierre lermite et au//
tres clers firent sermons/ par lesq
ilz firent tant que toutes rancunes
haynes furent pardonnees/ puis des
cendirent du mont et en belle ordon//
nance vindrent en une esglise no
monte syon qui nest gaires loi
murs de la ville/ pourquoy les turs
eulx esmerveillez qui ce povoit estre
aucuns de blans habis et les autres
de chapes commencerent a traire sur
eux et en blescherent aucuns/ puis
mettoient des croix dessus les murs
et crassoient dessus et ruoient ordu//
res dont les crestiens avoient grant
despit tellement quilz requeroie
sault. Le duc leur assigna jour de ce
faire pourquoy chascun se tira en so
quartier parfaire ses engins.
na que lost fust en une nuit remue et
transporte a lautre coste de la ville
des assaulx que firent les crestiens:
Quant le jour aprocha que on a
voit denomme pour assaillir
La nuyt devant le duc godefroy con
siderant que ceste partie ou ilz tenoi//
ent leur siege estoit la plus forte de la
ville et avec ce la mieulx garnie de
toutes choses deffe
seroit dommagable de lassaillir par
illec. De ceste chose tint conseil avec
les barons qui moult louerent ce co
seil/ si commanderent secretement q
chascun se traveillast de tout son pov
oir pour ceste besongne achever et ta
firent grans et petis que ains que le
chasteaulx
ces chascun en son endroit/ du matin
regarderent les turs a quoy les cresti
ens avoient celle nuyt tant traveille
Si les veirent tous de lautre coste
de la ville ou lieu le plus foible/ do
ilz eurent grant merveilles que en si
pou de te
de beso
assaillir/ et adonc veisses les pelleri
de si grant courage assaillir les enne
mis de dieu quil se
estre confondu/ les turs se deffendoi
ent vigoreusement car moult estoie
de gens dedens la ville. Plusieurs
fais et appertises darmes y fure
ctes qui ne pevent ycy estre toutes es//
criptes. mais cest assault dura depuis
le matin jusq
les departit/ les pelerins retournez
a leurs herberges se devisoient ense
ble de leurs fais et moult desiroient
q
toient pour la hardiesse quilz avoie
veue en noz crestie
grant gait. Le jour retourne chas
cun sen retourna a son ordre du jour
devant/ en nostre ost avoit ung en//
gin qui gettoit trop grosses pierres q
moult ado
quoy ilz firent venir deux vielles et
trois pucelles dessus les murs pour
getter une pierre q
tes cincq dont les turs furent moult
dolans. Et en getterent les nostres
ung grant cry de joye/ en ce point du
ra lassault jusques a no
petit de gaigne/ pourquoy noz gens
descouragez se commencere
re et laisser leurs stacions vuides/
dont les turs les injurioie
soient plusieurs obprobres: Le bon
duc godefroy de celle chose estoit si des
plaisant que les larmes luy cheoient
des yeulx/ et commenca a regarder
vers le mont dolivet faisant sa prie//
re a nostreseigneur quil voulsist a ces
te heure secourir a son peuple/ il neut
pas acheve son oraison que dessus
le mont apparut ung homme arme
de toutes pieces qui tenoit ung escu
reluisant de fin or qui le venteloit et
monstroit aux crestiens quilz retour
nassent a lassault: Tous ceulx de lost le veire
si hardy de mettre teste au cresteau/
mesmes les navrez des nostres repri
drent leurs armes et comme silz fus//
sent tous sains sen alloie
Les viellars oublioient leur vielles
se et faisoient loffice des josnes. Les
femmes portoient grandes cruces
deaues pour raffreschir les assailla
amont les engins: Ceste chose les
encouragoit ancores plus que ung
hermite leur avoit dit q
ilz prendroie
louse faisoit droittes merveilles en
son quartier/ aussi faisoit le conte de
flandres et le vailla
pardessus tous le duc godefroy exce
doit tous autres. Car par sa force et
prudence il fist aprochier so
si pres du mur quil bouta le feu aux
sacz plai
turs y avoie
de fumee sesleva avec le vent de bise
qui ventoit que tous ceulx qui deffe
doient celle part co
bandonner. Godefroy ceste chose ap
percevant fist avaler la p
de son chasteau sur le mur
mier se mist sus avec luy son frere eus
tace avec deux escuiers de tournay
fors et hardis et de grande proesse.
Tantost les suivirent grant foison
de chevaliers et de gens a pie.
fut prinse par le duc godefroy et de la
grande occision des turs.
LEs turs voya
dessus leurs murs
re du duc godefroy porter p
serent leurs ordonnances et sen alle//
rent aux estroittes rues pour eulx
mieulx deffendre. Qua
barons qui combatoient en leurs sta
cions veire
les tours/ adonc sans ordonnance se
getterent dedens la ville et ouvrire
les portes aux autres qui dehors es//
toient. Le duc avanchoit ses gens
et les mettoit par les tourelles et for
terresses tant quil en eut occuppe plu
sieurs. adonc vindrent vers luy le co
te de flandres le duc de normendie ta
cres et le conte de saint pol/ ausquelz
il eut conseil des choses qui restoient
a faire Ceste saincte cite fut prinse en
ung jour de vendredy environ lheu//
re que nostre benoit sauveur y rendit
lame a son pere pour nostre rede
A ce conseil fut conclud daller p
les rues et docire tous ceulx des en//
nemis quilz re
firent/ ancores ne scavoit le conte de
thoulouse que la ville fust prinse car
il combatoit loi
duc entra premier/ mais quant les
turs qui les deffendoient oyrent der
riere eulx le cry et loccision des leurs
et veirent lenseigne du duc godefroy
ilz abando
sen fuire
loingz dillec nestoit. Loccision y fut
si grande et si horrible que toutes les
gnes et ne povoit on passer si non par
dessus les corps illec gesans/ grant
nombre de turs sen fuirent a reffuge
en latre du temple qui estoit une for//
te place/ tancres y alla et tant fist q
avoir dor dargent et de drap de soye.
mais apres rendit tout et raporta en
cun se mist a chercher hostel. Car le
duc avoit ordo
la maison avec les ute
droit/ il fut ordo
ne venist ne yssist dehors sans conge
tandis que les princes auroient esleu
roy de la cite q
le pelerinage/ pour lequel faire ilz se
nettoierent piez
devocion et larmes sen allerent| au
saint sepulcre ou les crestiens qui il//
lec estoient demeurez les receurent
moult humblement remerciant dieu
de la grace et misericorde quil leur a
voit en ce jour faicte q
de la chetivoison des mescreans qui
tant de hontes leur avoient faictes/
Les crestiens ne se povoient saouler
denchercher les sains lieux ou nostre
sauveur avoit corporellement este/
Une chose ne veuil taire/ car plusi//
eurs notables et sainctes personnes
tesmoingnerent avoir veu aymars
anthioce tout le premier dessus les
murs de la cite incitant les crestiens
a mo
plusieurs autres qui ou saint voya//
ge trespassez estoient/ moult de gra//
ces rendoient au bon duc godefroy.
especialement a pierre lermite q
delivrance leur avoit si preudho
me
ancores en cypre pour des crestie
ger leyde du tribut par les turs sur
les crestie
cores que la ville fust ainsi delivree/
et sen cuidoit retourner en laventure
de dieu/ car pou ou neant avoit de so
fait exploite. Quant les barons eu
rent acomply leurs veux
par les sains lieux. Godefroy par le
consentement de tous fist nettoier la
cite des charongnes et par aucuns
turs qui prisonniers estoient les fire
porter aux champs/ puis se tira chas
cun en son hostel ou il trouva vivres
assez et a grant plente dor dargent
dautres choses assez. Les turs qui de
dens la tour david sestoient retrais
voyans que aucun remede navoit en
leur delivra
thoulouse deulx en aller avec leurs
femmes et enfans
la tour/ ceulx qui avoient la charge
de nettoyer la ville firent si bien leur
devoir que dede
en lan mil. quatre vingtz
fut esleu roy de hierusalem.
Sicomme vous avez oy les pe//
lerins qui grant mestier avoi
ent de repos sejournerent en la ville
par
au
les barons pour lun deulx eslire que
eulx tous gouvernast sico
estoit/ si firent leurs oraisons en ap//
pelant le saint esperit affin davoir
bon roy. Tandis que les barons es//
toient en co
re vindrent aucuns autres hurter a
lhuys affin de leur dire en pou de p
les leur cherge. Cestoit que ava
procedassent a faire roy quilz esleus//
sent premier le patriarche/ autreme
ilz ne tiendroient rien de leur ellectio
Ceste tricherie vint dun evesque de
calabre/ affin q
rateur
che/ et ainsi lavoient basty entreulx
affin q
De ces parolles ne sesmeurent gai//
res les pri
et vertus/ et ne trouverent plus reli
gieulx homme ne plus preudho
de godefroy duc de lorraine ne plus
p
cte. Cestuy esleurent dont tout le me
nu peuple en fut moult joyeulx/ car
moult laimoient Le conte de thou
louse tenoit ancores la forte tour da//
vid qui estoit le donjon de la ville. le
duc luy prya moult debonairement
quil la luy voulsist rendre/ mais le
conte respondit que sienne estoit
point ue luy rendroit jusques quil se
partiroit pour retourner en sa terre/
Le duc respo
de royaume sans estre maistre de la
tour. Toutesfois tant fut pourpar
le entre les princes q
mains de levesque dallrare qui tan//
tost la delivra au duc/ disant quelle
luy avoit este emblee a force. mais le
conte en fut moult trouble/ mais a//
mender ne le povoit. Cestuy mau
vais et sedicieux levesque de mature
ne ne cessa par son malice tant que p
layde du duc de normendie dont il es
toit moult prive. il eut mis icelluy ar
noul ou siege de patriarche qui fut co
tre la droitture de lesglise En ce te
fut trouve une p
dedens lesglise du sepulcre bien par//
font en terre. car les crestiens lavoie
illec enfouy doubta
rent les crestiens si joyeulx co
eussent veu le corps de jesucrist pe
dessus icelle et en firent processio
lennelles ou le roy alla piez nudz et
plusieurs autres baro
de devocion/ moult estoit le nouveau
roy ayme de son peuple. car il ne cessa
tant quil apaisa tous les debatz qui
entre son peuple estoient/ et ainsi a//
croissoit son povoir de jour en jour
mais il ne regna que ung an dont ce
fut do
car sil eust peu vivre il avoit intencio
de parfaire grans choses a lacroisse//
me
que godefroy fut esleu en roy/ il ne ces
sa de redrecer eglises et y mettre bon//
nes et religieuses personnes a qui il
donna de grans rentes pour eulx vi
vre. Les barons le voulurent ung
jour couronner/ mais il leur respon
dit q
redempteur avoit en sa passion porte
couronne despines et quil en fust roy
et non pas luy qui homme pecheur es
toit. Tandis que noz pelerins estoi
ent devant hierusalem/ le calisse de//
gipte qui de nouveau avoit conquise
la cite eut grant despit que si tost la//
voit perdue/ pourquoy il appella a
soy son connestable qui la luy avoit
acquise.
dont il avoit grant multitude asse
destruire ce pou de gens qui tant luy
avoient meffait que doser ainsi entre
prendre sur soy. Le connestable print
ceste charge voulentiers
ger dentour escalonne. Ces nouvel
les vindrent au roy godefroy qui ta
tost fist commander la jeune
sions au sai
re layde de dieu contre ces payens/
apres ceste chose faicte il ordonna au
cuns a la garde de la cite/ et il a tout
lautre partie se mist aux champs a//
vec le conte de flandres/ et envoya q
rir son frere eustace et tancres qui se//
journoient a naple et une cite dessus"
la mer: Dillec se tira le roy vers ra//
mes attendant la force de ses gens
qui en fin se trouverent
et douze cens a cheval.
ciens
ens firent.
LE roy acompaigne du con//
te de thoulouse du conte de fla
dres et des autres barons/ perceure
a ung vespre grant poudriere et gra
tumulte venir/ si envoyerent leurs
espies illec qui trouverent que cestoit
bestail beufz vaches mouto
vaulx en grant multitude. Le roy
tantost eurent gaigne le butin et le
menerent en leur ost dont grant joye
fut faicte/ car ceulx de pie monterent
a cheval/ puis ordo
en
ne ordonnance sen allerent au deva
de leurs ennemis qui en si grant no
bre estoient que on nen sceut oncques
le nombre/ mais quant il perceurent
les crestiens venir vers eulx si bau//
dement et desi gra
aroy/ ilz eurent si grant paour quilz
se mire
ent sauver/ noz baro
de les non suivir/ ains sen allere
bonne ordonnance aux tentes des
egipciens quilz trouvere
de proyes et si riches quilz en furent
tous chargez et emporterent tout en
la cite de hierusalem ou ilz rendirent
louenges a nostreseigneur qui si no//
ble victoire leur avoit donnee. Tan
tost apres prindrent co
mendie et le conte de flandres pour
retourner en leurs terres/ et le roy en
moult grant larmes leur donna et
les convoya une journee. Le conte de
thoulouse print aussi conge et sen re//
tourna par constantinoble ou lempe
reur luy donna beaux dons/ mais il
fut bien deux ans avant quil retour
nast en france. Quant buyemo
le prince danthioce et bauduin de ra//
rusalem estoit prinse/ ilz a jour nom
me sassemblerent pour aller rendre
leurs veux
ges/ et aussi pour veoir le nouveau
roy et les autres barons qui si bien a
voient milite pour nostreseigneur et
pour sa loy exaucher. Le prince buye
mont meut premier a belle co
de gens a cheval et a pie/ et tantost a
pres le consuivit le conte bauduin a
tout les siens. Illec estoient arivez
deux archevesq
de pise a tout grande compagnie de
pelerins/ lesquelz furent moult joy//
eulx davoir trouve la compagnie de
ces deux haulx hommes/ et ainsi fu
rent bien
pour aller en hierusalem que a pie q
a cheval/ ouquel voyage ilz eurent
moult de mesaises de fain et de froit
tant q
enfin par la grace de nostreseigneur
il parvindrent en la cite de hierusale
ou on les receut a moult gra
visiterent les sains lieux en grande
devocion en larmes et en pleurs. Le
jour de noel venu le roy a tout les pre
latz et barons sen allerent en peleri//
nage en bethleem ou par grande de//
vocion les evesques celebrerent la so//
lennite du jour. Quant le roy se
veit aco
voulut pourveoir a faire ung patri
sis celluy qui digne nen estoit/ En
la chaiere patriarcale et du commun
absentement de tous y fut assis lar//
chevesque de pise qui nouvellement
estoit venu homme de grande religi
on et preudho
roy de grans revenues pour honnes
tement vivre et ses chapelains. Ap
ceste election prindrent buyemont et
bauduin la co
res de patriarches/ et apres sa bene//
diction sen retournere
en anthioche
da gaires q
et rapors cauteleux sesmeurent ung
content entre le patriarche et le roy/
car le patriarche disoit q
seigneur de hierusalem. et de la tour
de david de jaffe et de toute la terre
environ. De ces demandes fut le roy
moult esmerveille co
homme co
ma
le bon roy pour oster la malivolence
et couroux de nostreseigneur/ le jour
de la chandeleur il luy offrit la quar
te partie de la cite/ et le jour de pasq
eusuivant la tour de david dont plu
sieurs des barons sen esmerveillere
estoient eurent moult grant paour
des turs et du siege de arsur.
En ce temps pres que tous les
baro
terres tellement quil ne demeura a
vec le roy q
ho
estoient tous environnez de leurs en
nemis tellement que ancores perdoi
ent ilz des crestiens bien souvent par
les turs qui les prendroient et occioie
pourquoy les plusieurs sembloient
et de nuyt sen partoient et sen retour
noient en lenrs pays. Le roy pour
empescher les crestiens et pour son re
gne eslargir assembla ce quil peut de
gens et sen alla mettre le siege deva
arsur une cite sur la marine/ mais il
la trouva si forte et si bien garnie de
bons deffendeurs quil sen retourna
en hierusalem pensant y retourner
a plusforte main. Il avint une chose
a ce siege qui ne fait a taire: Cest que
aucuns turs de par grans seigneurs
luy vindrent aporter grans et riches
presens/ ces messagiers vindrent ou
pavillon du roy ou ilz le trouverent
assis a la terre apuie a ung sacq plai
de feurre. Et quant ilz luy eurent
baille leurs presens/ ilz se donnerent
homme nestoit en autre conteneme
attendu q
de tant et de si haulx princes. Le
roy demanda quilz disoient/
quon luy eut dit il leur respondit hu
blement Certes seigneurs dist il ce
nest pas honte a lhomme mortel de
seoir sur la terre attendu q
et illec le convient retourner et pour
rir et terre de rechief estre. mais lame
immortelle doit tout homme avoir
en contemplacion haultaine Car
du ciel est descendue et ou ciel doit re//
tourner se par les pechez du corps ne
est empeschee. De ceste responsce fu
rent moult ediffiez les messagiers
dirent bien en leurs courages quil es
toit prince vigoureux et vertueux et
telleme
en fut ancores plus doubte que para
vant. En ce temps fut le prince buye
mont prins prisonnier par ung ami
ral degipte en allant prendre la pos//
session de miletene/ mais quant bau
duin de rages le sceut il courut celle
part pour le rescourre et le suivit par
trois journees/ mais oncques ne le
sceut rataindre ne rescourre. puis sen
retourna a miletene qui luy fut deli//
vree par les mesmes condicions que
le seigneur avoit faictes avec buye//
mont: puis sen retourna bauduin en
sa cite ou il fut en grant melancolie
ainsi estoit perdu. Le roy godefroy
qui sejournoit en hierusalem estoit en
grant anoy de ce quil veoit ainsi sa
cite amoindrir et deffaillir de peuple
et de chevaliers/ et avec ce des mesai
ses et souffrettes du menu peuple/
Pourquoy ung jour luy aporterent
les espies nouvelles que es parties
darabe oultre le fleuve jordain habi
toient gens moult riches qui de rien
ne se doubtoient et qui habitoient le
plat pays et sur q
gaing. Le vaillant homme a qui
riens nestoit impossible pour la tui//
cion et deffense de son peuple. assem//
bla autant de gens de cheval comme
il peult et de pie les plusfors. Et
soudainement se fourra en la terre de
ses ennemis ou il assembla et acueil
lit tant grans proyes de vaches de
beufz et de chevaulx et de riches pri//
sonniers que a pou les povoient ilz
conduire
sen retourna en sa cite de hierusalem ou de tous il fut moult loe/ car gra
mestier avoient de vivres.
froy et de sa mort.
Ung riche
be q
lant homme avoit tant oy parler de
la reno
toutes choses de ce mo
veoir
vaillans estoient reno
orient si fist ta
eut treves de venir vers luy. Qua
il fut devant godefroy il le salua et
senclina selon sa coustume: puis le re
garda moult ententivement/ et ap
luy requist quil voulsist de son espee
ferir ung cheval quil avoit illec ame
ne lun des plus grans quon avoit pie
ca veu car moult grant ho
seroit sil povoit en son pays raconter
davoir veu ung de ses coups/ gode//
froy qui voulut obte
de celluy q
rir tira son espee et assez legierement
coupa le col avec la teste du cheval
dun seul coup/ de ce coup sesmerveil//
la moult le turc et lo
la puissa
il eut une piece pense il dist/ bien voy
que le duc a bonne espee et bien tren//
chant/ mais je ne scay se dune autre
il feroit ung tel coup quil a fait de la
sienne/ godefroy demanda q
Et qua
sourire et luy demanda quil luy bail
last la sienne/ le turc la luy bailla et
le duc trencha a ung autre cheval la
miere. Adonc sesmerveilla le turc
trop plus que devant bien veit que
plus ouvroit la vertu du bras que
lespee. Lors donna a godefroy de
moult riches dons et moult le remer
cia de debonairete et sacointa de luy
en amystye puis sen retourna en son
pays. Tantost apres que le bon duc
godefroy fut retourne de celle course
droit ou mois de juillet/ il acoucha
dune maladie quil avoit eu pour les
grans travaulx quil avoit souffert
en ce saint voyage mais nonobstant
que tous les medeci
sent leur cure a le garir. toutesfois la
maladie engressa tant quil lencon//
vint mourir/ mais aincois manda
il tous les gens desglise et fist ses or//
donnances en leur recommandant
demeurer en amour fraternelle en//
semble/ et tant quilz ce feroient/ no//
streseigneur les exauceroit et multi//
pliroit en toute prosperite. Et ainsi
apres tous ses sacremens receus/ il
trespassa et rendit son ame a dieu le
dixiesme jour de juillet lan mil.
Son corps fut enterre ou mont de
calvaire en lesglise du saint sepulcre
ou lieu ou la vraye croix fut trouvee
De sa mort fist le peuple et les baro
grant deuil et moult le plaindirent
car moult bon pri
avoit este. Son frere bauduin le
rons lenvoierent querir/ et ainsi fut
la cite sans roy bien trois mois.
vision quil eut de bertran de guesclin
connestable de france qui le requist
mettre ses fais et p
preux.
Cuida
triumphe de la promesse que
faicte luy avoie de mettre par ordre
tous les fais
comme jay parfait ou moins mal q
possible ma este et moult joyeulx des
tre absoubz des peines
par ung an
cher en divers volumes leurs hystoi
res/ et icelles de ma main escriptes/
mis ma plume en repos et a mon en
cre et papier donnay conge pour moy
en aller reposer. Je ne fus gaires en
paix q
dist/ et me vint au devant ung bache
ler bien arme de toutes pieces excep//
te la teste qui de nouveau estoit ton//
due en sa main tenant une espee do
le fourreau estoit tout couvert de ve
lours asur seme de fleurs de lis dor/
et en ce point sarresta deva
fraiay et fu aucunement trouble.
Mais mon esperit a entendement re
tourne/ je luy demanday qui il estoit
et quil queroit a ceste heure en mon es
tude et repos. Le chevalier gracieuse
ment me respondit que en nom fut ja
dis appele bertran de guesclin breton
de nacion et
son souverain seign
de ce nom roy de france. auquel en so
temps avoit fait mai
gardant et deffendant son droit
royaume contre les anciens e
quil en avoit p
tez et dechassez/ pourquoy en ce fai//
sant il disoit avoir desservy le nom de
preux/ et pour tel le repputtoient les
fra
vers moy affin de mettre par me//
moire ses fais
que jay escript pour participer au cha
peau de laurier de dame triumphe se
tout entier ne le peut avoir: Car par
aventure les juges quelle eslira pour
visiter ce proces et hystoires/ se ilz ne
me preferent a aucuns/ au moi
laisseront ilz garder lentree du riche
pavillon ou ilz se reposeront. Si te
prie que esveiller te veuilles et anco//
res te mettes ou travail descripre de
mes fais la fleur que tu trouveras
en ung volume ja approprie qui ne te
sera pas si grande peine que daucu
livres. Tu auras honneur se tu
le fais et par les francois et bretons
guerdon et prouffit/ et a dieu demeu
re en voulente daco
Ceste vision me fist esveiller penser
et rapenser que ce povoit estre et me
sembloit que peine sur peine me sour
venoit et que jamais ne troveroie re//
pos ne fin de mon labeur/ et que en fi
vouldroient faire de moy comme les
maleureux firent de jehan bocace/ q
luy en revenoient/ en ce desespoir pas
say une partie de la nuyt ta
tanance je mendormy/ mais gaires
neus prins de repos q
rue a moy me survint de rechief
dit que javoie bien acomply son com
mandement/ mais ancores y restoit
le chevalier q
apparu/ lequel lavoit instamment
requis dy estre mis: Si te prie que
tu reprende ta plume ton papier
rage et te mes a escripre ses fais q
beaux et bien y pevent estre escrips/
Apres lesquelz je promes avoir la p
mission que je te feis au commence//
ment. De ceste vision fuz tellement
reco
passez et men allay devers mon feal
conseiller:
MOy doncques ainsi ab
straint tant par le com
ma
umphe ma conductiere
comme par la requeste du chevalier
bertran qui en son maintien me fut
assez agreable tant par sa reverence
comme pour son beau parler / atten//
du aussi que lescripture tesmoi
aucun nest digne destre couro
celluy qui legierement et virilement
ne sest combatu jusques en fin. Ceste
chose dy je pour moy qui aucuneme
mestoie ja avance cuida
ve la fin de mon labeur / si repri
plume q
pour repos donner a mes artheres
rassemblay mon papier
attrempay avec la refocillacion de
mes esperis ja confus pour
non perdre le loyer
attendu/ et me remis en mon estude
ou je trouvay le volume ouquel estoi
ent au long et bien prolixement acou
trez et narrez les fais et proesses du
vaillant chevalier bertran/ lequel je
ouvry et commencay a lire et mettre
a memoire ses entreprinses qui certes
me semblerent dignes de grande re//
co
se post posee et mise en derriere plus a
greablement me remis au labour.
tran de guesclin.
Lystoire que messire bertran de
guesclin en son viva
table de france duc de moulines
te de longueuille fut de nacion breton
natif du chasteau no
broon a six lieues pres de rennes filz
dun noble chevalier nomme messire
regnault de guesclin / co
tenist gaires grant terre. deux freres
avoit desquelz il estoit aisne / mais
en son josne aage fut moult rude et
malostru et de tresmauvaise jonesse
pourquoy sa mere ne lavoit pas ta
en grace que ses deux autres filz.
fait nestoit appele a la table pour sa
rudesse comme eulx / dont bertran a
voit gra
ung gros baston et assembloit tous
les enfans de son aage aux champs
ou il les mettoit en ordonnance de
combatre / et de fait se combatoient
tellement que bien souve
de fort blescez / dont les plaintes en
venoie
la mere fort le blasmoie
ent / mais de tout ce riens nen prouffi
toient / pourquoy ung jour son pere
le mist en prison et illec le tint p
mois / dont bertran avoit grant des//
plaisance / mais amender ne le pov//
oit. Avint ung jour que la cha
qui luy aportoit a menger quant elle
eut ouvert huys de la prison bertran
qui de laage de
et luy osta les clefz malgre elle et sen
yssit / mais il lenferma en son lieu et
a muchettes sen alla aux cha
il trouva le chareton de son pere / au//
quel il osta lune de ses jeumens
selle ne bride sen alla hastivement
dessus jusques a rennes a la maison
dune sienne tante qui illec estoit ma
riee a ung moult bon chevalier / la//
quelle moult luy blasma ses gra
folies / disant que ses jonesses ne con
cernoient en quelconque maniere
le noble lieu dont il estoit venu / et q
trop couroucoit son pere sa mere
parens / mais son oncle reprint icelle
disant q
seroit ancores ung gentil escuier et q
ainsi co
tesfois bertran se tint illec par lespa
ce de trois mois assez paisiblement
son oncle le faisoit souvent chevau//
cher avec luy / dont il estoit fort joy//
eulx
souvent a lesglise.
tran quil eut
il estoit moult fort et robuste de tous
ses membres / mais lait de visage es
toit. car il avoit le nez court
brun de vyaire / mais a merveilles
bien fait de corps. Ung dime
rent ordonnees certaines luittes par
les jouvenceaux de rennes ou plusi
eurs joyaulx se devoie
mieulx faisans. mais bertran fut co
straint de sa belle ante daller avec el
le au sermon le cuidant illec detenir
jusques en fin / mais il sabsenta des
gens et sen courut veoir les luittans
desquelz il fut fort requis de luitter a
vec eulx / mais il respondit que silz
ne luy prometoient que point ne le di
roie
Ceste chose luy promire
quoy bertran mise sa robe jus / avisa
et choisit ung breton qui par sa vi//
gueur avoit obtenu ce jour les re
tre tous
re.
pourmena par sa force et par engin
quil le rua par terre / mais labatu le
tira sur luy / auq
dun caillou ou genoul telleme
len convint raporter a lostel tout en//
senglante / car soustenir ne se pouoit
De ceste malaventure fut bertran si
dolent quil pria a ses compaignons
quilz le feissent apointer par le syur//
gien affin que sa belle ante ne
rien de ceste fortune comme ilz firent
Et si luy mirent sur le chief ung cha
peau ouvre dor
prement comme victorien de la luitte
Quant sa belle ante fut retournee
du sermon et elle sceut laventure de
son nepveu elle moult couroucee vi
vers luy ou il gisoit en son lit / et luy
dist moult de rudes parolles et quil
ne monstroit estre venu du lieu de no
blesse quant il se mesloit entre les ru
des enfans populaires et q
loit essaier quil suivist joustes
hours avec les nobles de son estat. de
ces p
et promist a sa tante que tantost quil
seroit gary il prendroit le chemin des
nobles et les ensuivroit a son pouoir
Ce temps penda
entre bertran et son pere et luy furent
do
avec ung petit ronchin qui gaires ne
estoit puissant sur lequel il alloit par
tout ou il scavoit joustes
et moult voule
pour son josne aage on ne le vouloit
permettre de ce faire.
a rennes et dont il en eut le pris.
BErtran fut si large et si cour//
tois q
doit et q
cessaire / il nescondissoit chose q
fust cheval or argent et mesmes don
noit sa robe aux gentilz hommes di
seteux dont de plusieurs fut moult
ayme et mesmes son pere luy en sca//
voit bon gre en son courage : Ce te
pe
furent criees unes joustes moult so
le
de joyaulx promis au mieulx faisa
A ce behourt vindrent moult de che//
valiers descuiers et de nobles hom//
mes ensemble les dames et damoi//
selles aux fenestres pour regarder
les avenues des honneurs qui illec
se devoient faire.
mal monte et mal en point dont il es
toit fort marry en courage / car de plu
sieurs estoit eschargny
dames qui de luy se gaboient. disant
quil resembloit mieulx chareton que
gentil homme.
messire regnault son pere / mais rien
nen scavoit. La meslee fut moult roi
de et la jouste moult bien assaillie et
fort deffendue des assaillans et des
deffendans.
sien cousin partir de la jouste auquel
il vint / et luy requist affectueusem
quil luy voulsist prester ses armures
et son cheval / et luy promist len bien
guerdonner en temps avenir / laquel
le chose il fist moult volentiers et
mesmes ladouba
ques aux rens comme dehors. ber
tran choisit de lautre coste ung che//
valier qui la jouste luy demandoit
auquel il fist signe de la main
ce baissee vint vers luy si roidement
quil luy mist le rocet droit en la visie
re par tel vigueur quil abatit cheva
lier et cheval / et cuida on que le che//
valier fust occy. mais le cheval mou
rut / de ce coup sourdit grant hu
par les heraulx:
lier fut revenu a soy il demanda qui
estoit celluy qui si vaillamment la//
voit servy /
ne le congnoissoit / si print nouveau
cheval et voulut de nouveau assaier
le vaissal q
en tandis vint co
regnault son pere qui point ne le con//
gnoissoit et voulut jouster co
pour reve
quant bertran veit les armes que so
pere portoit / il getta sa lance arriere
et passa humbleme
messire regnault cuida q
chy pour paour de luy.
luy vint ung autre chevalier alenco
tre / et bertran le rencontra de si gra
de puissance quil luy porta le heau//
me par terre plus de
de ce coup fut grant cryee par les he//
raulx dont bertran avoit gra
en son courage / et brief il courut
lances quil employa moult honnou
rablement en fin luy vint encontre
ung chevalier de normendie / auquel
bertran sadreca / mais il osta le heau
me a bertran /
de tous ceulx de son lignage qui fort
le festoierent et honnourerent pour
sa proesse et vaillant jonesse / et mes
mes son pere luy promist de jamais
luy faillir et quil luy bailleroit dores
enavant tout ce que a noble homme
appartenoit / ainsi se departit la feste
de laquelle bertran emporta le pris et
lonneur.
fais de bretaigne/ et comment il pri
le fort chasteau de fougerois.
En ce temps sourdit une forte
guerre entre deux puissa
mes pour la duche de bretaigne / assa
voir messire charles de blois qui sen
disoit duc et vray heritier alencontre
de messire jehan de montfort qui luy
empeschoit / pourquoy bertran consi
dera le bon droit dudit messire char//
les de sa propre voule
viron de cinquante a soixante com//
pagnons quil conduisoit en costoia
les anglois q
fort estoient descendus en bretaigne
et desja avoient ocupe plusieurs fors
chasteaulx e
de fougerois / duquel estoit capitai//
ne ung hardy et vaillant chevalier
a
broch avec luy deux cens hommes de
guerre qui journeleme
pays ou ilz faisoient gra
ung jour vint ung messagier a ber//
tran qui luy dist que le capitaine de
fougerois estoit yssu a tout la plus
part de sa garnison / et sen estoit alle
courre vers lost de messire charles de
blois / de ces nouvelles fut moult lie
bertran / si appella a conseil bertran
ses compagnons
au jourdhuy dieu devant et en ayde
nous acquerro
vance se a vous ne tient vous scavez
que nul na bo
che / et en cueurs vailla
riens a achever ou honneur a lieu. je
scay que le capitaine messire robert
brai
ses gens de guerre pour aller grever
lost de monseigneur / je conseille que
nous prendons la bonne fortune que
dieu nous offre / et que nous aviso
la meilleure maniere comme
puissons prendre le chasteau de fou//
gerois et en debouter ces faulx an//
glois ennemis de ce pays et du roy//
aume / et nous y auro
tin / et si y serons logez trop plus ho
nourablement que icy dedens le bois
ou desja avons este une espace Et je
vous diray comment nous ferons/
Nous nous armerons a couvert et
dessus avons juppeaux de toille ru
de a maniere de boquillons et porte//
rons bourrees et autres buches
en ce point nous en yrons par compa
gnies jusques dedens la porte et par
ceste maniere jespoire de recouvrer la
place. A ce conseil se tindre
assistens et commenca chascun a se
pourveoir de tout ce que necessite luy
estoit:
tran se mist tout devant charge dune
buche. et les autres le suivoient ainsi
que pourparle estoit en quatre p
Quant la gaitte qui dessus le don//
jon estoit les veit venir il sonna la
tromppette affin de garder la porte.
laquelle bertra
Le portier avec luy quatre hommes
voyans que ces gens estoie
de juppons de toille et portoient bu//
ches dont ilz avoient laiens besoing
dirent quilz laisseroient entrer. Ber
tran entra le premier avec les siens/
mais tantost il getta jus sa buche en
lentree de la porte telleme
se pouoit fermer / si tira son espee
occist le portier / Puis escria haulte//
ment guesclin. Adonc se hastere
compagnons telleme
rent le pont et la porte.
lirent anglois de tous costez qui as//
saillirent bertran et les siens moult
rudement / mais ilz se deffendoient
comme lyons / et bertran secouroit
les siens frappoit et lanchoit sur ses
ennemis sans espargner / desquelz il
occist assez / mais en fin il fut acueil//
ly des anglois qui estoient plus de
deux cens que ungz que autres / des
quelz lun tenoit une congnie dont il
occist un escuier que bertran moult
aymoit et dont il fut moult dolent/
Pourquoy il arracha a force la con//
gnie et en occist celluy qui la tenoit/
Puis sescria guesclin
cueillit les a
rie ou il fut tellement empressez luy
et les siens que plus nen pouoient/
Car bertra
lieux tant que le sang luy decouroit
parmy le visage.
devant le chasteau une chevauchie de
gens darmes qui estoient a messire
charles de blois qui pareillement ve
noient pour le chasteau sourprendre
mais quant ilz entendirent que ber//
tran estoit dede
ilz luy vindrent a secours ou ilz le
trouvere
lagressoient.
poingz / car sa congnie avoit perdue
et son espee rompue / dont ilz eurent
grant merveilles / et bien dirent en
leurs courages que bon vassal avoit
en bertran
derompirent la presse en occiant an//
glois sans espargner / et prindre
tran qui moult estoit traveille de ses
playes. Quant les anglois furent
tous mors et prins / les bretons vin//
drent a bertran et luy rendire
ce / en disa
lavoit co
deciner ses playes / mais oncques ne
le voulut souffrir quon luy feist au//
cune ayde. Bertran fist serrer la por//
te et puis sen allerent dedens le fort
ou ilz trouverent assez vins et vian
des dont ilz se aiserent chascun selon
sa voulente.
ent en ceste chiere leur vint nouvelles
que le chevalier robert brainbroch re//
tournoit et estoit assez pres de la pla
ce non sachant lexpedicion de bertran
Pourquoy il fist aprester ses ho
et les fist aller contre luy comme ilz
firent et tellement si porterent que le
dit robert y fut occy et ses hommes//
excepte aucun pou qui sen fuirent di
re les nouvelles a messire jeha
fort qui moult en eut grant deuil/
mais amender ne le pouoit.
te de rennes parmy lost du duc de la
castre et des merveilles quil y fist:
Quant messire charles de blois
entendit les proesses que ber//
tran de guesclin faisoit pour son hon
neur il le desira moult veoir affin de
luy faire de grans bie
entrefaictes luy vindrent nouvelles
que le duc de lancastre estoit arive en
bretaigne a grant compagnie dan//
glois pour son aversaire ayder: pour
quoy il garnit les villes et forteres//
ses qui son party tenoient / et mist a
rennes ung vaillant capitaine nom
me le tort boiteux de pantoch. le duc
de lancastre q
et qui en sa compagnie avoit moult
grans barons comme le conte de pen
nebroch jehan chandos robert canol
le james da
en grant nombre vindrent mettre le
siege devant re
jamais dillec ne se partiroit jusques
a ce quil auroit mis son peno
la porte. Bertran nestoit pas lors de
dens la ville ains se tenoit au large
et dedens les bois en costoiant
tant les anglois / desquelz il faisoit
souvent grant occision ou grant des
plaisir du duc. Car il les resveilloit
moult souvent assez radement et ne
les laissoit prendre aucun repos /
fait manda au duc de lancastre que
sil ne le laissoit entrer dedens rennes
paisibleme
qui illec dedens estoient secourir quil
ne le laisseroit ung seul jour prendre
repos.
moult courouche / et dist que a ung
tel garnement ne pensoit il donner
treves.
soubz terre pour pre
le capitaine fist une contre myne qui
fist fondre et occire tous les anglois
et les ouvriers qui dedens estoient/
dont le duc eut grant deuil / adonc
commanda aprocher la ville et get//
ter de gros engi
dont les citoiens furent moult tra//
veillez. Et ancores plus de ce q
avoient de vivres / et parespecial de
chairs. Lle duc qui bien scavoit ceste
chose fist amener bien deux mille
pourceaulx au pres enviro
portes affin de faire saillir les assie//
gis et par ceste maniere les ruer jus/
mais le capitaine qui expert homme
estoit et toutes choses bellicques fist
prendre une truye par les piez de der
riere au dessus de la porte / laquelle
commenca moult fort a braire telle//
ment que les pourceaulx de dehors
loyrent / et tantost tous a une foule
sen vindre
des / et le capitaine fist lors desloyer
la truye et ouvrir la porte/ en laq
entrerent tous les pourceaux a fou//
le que oncq
quil nentrast dedens. De ceste autel
le fut le duc de lancastre et les a
moult courouchez.
dens en furent moult joyeulx.
tost apres assembla le tort boiteux ca
pitaine les bourgois de re
remo
ent et leur dist que expedient estoit q
aucun deulx aventurast sa vie pour
les autres sauver / et quil allast no
cher au duc charles de blois qui a na
tes sejournoit le danger ou ilz estoi//
ent affin davoir son secours / dentre
eulx se leva ung moult noble bour//
gois charge de cincq filz et deux fil//
les. povre estoit / mais saige
et moult eloquent estoit q
de fournir ce message / par telle con//
dicion que tous luy jurerent dentrete
nir ses enfa
roit. Tous luy promirent que ainsi
le feroient. Adonc commanda le ca//
pitaine que lendemain sur le vespre
fussent tous les gens de guerre
cuns des habitans prestz de saillir
dehors pour combatre aux ennemis
en tandis sen yroit le bourgois par//
faire son voyage vers le duc charles
co
faicte comme commandee estoit / en
laquelle il y eut grant escarmuche/
mais les bretons furent reboutez en
leur ville / et le bourgois se mist au
chemin pour aller vers na
gaires neut chemine quil fut rencon
tre dune compagnie danglois q
rudement le menerent devers le duc
de la
a dire aucun secret message Quant
il fut en la presence du duc il se getta
a la terre en faisant signe de grant
douleur / puis luy dist en grant effu
sion de larmes que ceulx de rennes a
voient fait la tresplusgra
te que oncques fust veue / cestoit q
avoient occys tous les petis enfans
qui ayder ne se povoient et des siens
en avoient occys sept. et avec ce tous
les anciens et femmes vielles ense
ble tous ceulx qui impotens estoient
et queroient pour dieu leurs vies / et
mieulx les aymoie
les bouter hors affin quon ne sache le
meschief en quoy ilz sont mais je vo
diray une chose cest que demain doi//
ve
gez de vitailles en gra
que se vous mettiez voz gens aude//
vant que vous les encontreriez / car
ilz viennent en deux parties pour vo
stre ost espier.
bourgois qui moult soif et fai
et tellement se contint que nul neut
souspesson sur luy. Le duc fist ordon
ner ses gens et se desloga de devant
rennes en intencion daler combatre
le secours qui venoit /
tit le bourgois vers la nuyt / et tant
chemina le chemin quil scavoit bien
quil encontra bertran de guesclin a
tout sa co
comme espie / mais il se donna a con
gnoistre a bertran et luy dist la veri
te de son exploit. Qua
que le duc de lancastre avoit leve son
siege de devant rennes / il se hasta et
vint au point du jour en larriere gar
de ou il trouva grant charroy charge
de vivres quil fist mener et conduire
dedens rennes. Et si occist plusieurs
anglois dont ceulx de la ville fure
moult joyeulx et le duc moult trou//
ble. Quant bertran fut dedens ren//
nes il fist venir deva
qui les vivres avoie
fist payer et delivrer largent que cou
ste avoient / et puis leur donna con//
ge par tel si que plus ne retournasse
en lost des a
duc quilz le recommandassent bien
a luy et que sil avoit soif de son vin q
voulentiers len luy envoyroit:
duc fut moult esmerveille de la proes
se et du bon courage de bertran
que de grant ho
et que jamais ne devoit mauvaise//
ment finer / ains devoit exceder tous
les vailla
mais moult luy pesoit que point ne
lavoit veu.
luy dist que sil le mandoit par saulf
conduit quil ne doubtoit point quil
ne le venist veoir / car pour tel le con
gnoissoit.
vers le duc de lancastre par saulf co
duit et fist ung champ de trois coups
de lance contre guillaume brai
LE duc de lancastre qui moult
desiroit veoir bertran de gues
clin p
luy envoya saulfconduit pour luy
quatriesme de gentilz hommes par
son herault / auquel bertran donna
une belle robe quil avoit vestue
flourins dor dont le herault dist de
bertran moult dhonneur / et lequel
monta a cheval
herault en lost a la tente du duc qui
moult le receut honnourableme
le remerciant de ce que tant pour luy
avoit fait de le venir veoir et si preste
ment. Bertran de chiere non effraee
regardoit le duc moult fierement /
luy respondit franchement de tout ce
quil luy demandoit / dont le duc en
avoit gra
soit en son courage / et de fait luy feroit
moult de biens et dhonneur / mais
bertran luy respondit que jamais ne
laisseroit le vray droit de son seign
le duc charles a deffendre contre
vers tous / mais sil povoit venir a
paix devers luy il estoit celluy q
te amour et service luy vouldroit fai
re. Tandis que bertran parloit ain
si devant le duc survint ung cheva//
lier no
parent de robert de brainbroch sur le
quel bertran avoit nagaires gaigne
le chasteau de fougerois comme dit
est qui en la presence du duc luy req
trois courses de lance / par tel si que
sil luy eschappoit le duc laisseroit
raler franchement dedens rennes:
Bertran de visage joyeulx vint pre
dre le chevalier par la main et luy ju
ra que point ne luy fauldroit pour so
poix dargent / et que se de trois nen a
voit assez il en presist six. ou plus se
voule
la responce de bertran et dist que en
son corps avoit ung cueur de lyon.
Lors mist la jouste a lendemain au
matin / adonc savanca le herault et
dist au duc que bertran pour son hon
neur luy avoit donne une bonne ro//
be et cent flourins dor / dont le duc le
prisa moult / et tantost luy fist do
ung coursier de grant pris. Bertran
moult joyeulx de ce don remercia le
duc /
du monde navoit receu tel don sil ne
lavoit conquis a lespee.
jure que se aucun service vous puis
jamais faire sauve mon ho
vous en appercevrez.
dieu plaist essairay se le cheval q
ne mavez est bon a lesperon devant
vous.
duc et sen retourna a rennes avec le
cheval que le herault luy amena Le
capitaine et les nobles hommes vin
drent veoir bertran ausquelz il raco
ta tout par ordre ce quil avoit trouve
au duc et comme
demain fournir trois courses de la
contre guillaume brainbroch dont le
capitaine fut fort dole
ne traiso
ceste jouste / toutesfois il ne peut onc
ques tant faire quil peust convertir
bertran du laisser / ains lendemain
bien matin se leva et sen alla a legli
se oyr la messe moult devotement/
puis sen retourna en son logis print
une souppe en bon vin / et puis se fist
armer tresbien / et ainsi lescu au col
sa lance en son poing monte sur le des
trier que le duc luy avoit donne sen
yssit par la porte et sen vint deva
tente du duc de lancastre qui illec la
tendoit.
de par le duc de lancastre que nul sur
peine de mort ne se meust ne dun coste
ne dautre
champio
tran du premier cours percha lescu
de son aversaire avec le harnas et jus
ques a la chair/ mais autrement ne
le dommaga: Pareillement jouste//
rent la seconde et tierce fois que onc//
ques deulx ny porta dommage / car
tous deux estoient a merveilles bo
hommes darmes.
achevee demanda bertran a son aver
saire se assez en avoit. Car ce quil en
avoit fait ce navoit este que pour lo
neur du duc en lespargnant.
mot eut langlois despit et dist quil
vouloit recomme
lun de lautre et puis retournerent de
si grande radeur que bertra
sa lance ou mesmes trou ou il avoit
assis le premier / et luy embatit le fer
jusques au polmon et ainsi le porta
a demy mort jus du cheval / leq
tran saisist par la bride. Et dist tout
hault au duc de lancastre quil sen re
tournoit en rennes a deux chevaulx
Le duc luy fist dire que de riens ne se
hastast et que voirement luy appar//
tenoit autres choses avec:
tesfois bertran donna au herault le
dit cheval que conqueste avoit / dont
il acquist grant honneur / le conge
pri
il sen retourna en rennes ou il fut ho
nourableme
moult ce siege / car il aprochoit yver
et si ne luy venoie
Pourquoy il eust moult bien voulu
quil neust oncques fait le veu quil a
voit fait de mettre sa baniere dessus
la porte.
parlement dentre les anglois et les
bretons ou il fut conclud par bertran
le capitaine et les nobles de la ville
que le duc de lancastre entreroit de//
dens la ville de rennes luy dixiesme
armez. Et pour son serment sauver
mettroit son penon dessus la porte p
tel si que luy et ses gens laisseroient
le siege et sen departiroie
fut acorde ainsi fut il fait / et ai
leve le siege de devant rennes et par
la prudence
laquelle vint tantost apres messire
charles de blois qui moult honnou//
ra bertra
nomme la roche darien.
chevalier no
Quant le duc de lancastre fut de
party de devant rennes il sen
alla mettre le siege devant dignant
ou estoit bertran olivier son frere
tort boiteux a tout grant nombre de
vailla
de griefz firent aux anglois / toutes
fois par ceulx de la ville fut parle//
mente une treve de
len yroit par devers messire charles
pour secours / et se oudit terme ne ve
noient lever le siege ilz se rendroient
au duc de lancastre pour messire jeha
de montfort: Ceste condicion criee et
acordee entre les deux parties / sen ys
sit ung jour olivier du guesclin frere
de bertran pour aller a lesbat sa
mures ne sans grande compagnie.
ou il fut rencontre dun chevalier an
glois nomme thomas de cantorbiere
fier et moult orgueilleux homme / et
voyant le jouvenceau ainsi seul et le
prinst assez rudement et lamena pri
sonnier en le menachant de mort se re
dre ne se vouloit.
de rencon.
breton a bertran qui avoit veu toute
ceste besongne / auquel il raconta la
chose par ordre / bertra
les fort marry mo
a pointe desperons sen vint a la ten//
te du duc qui jouoit aux eschez a jeha
de chandas leq
tement / puis luy demanda le duc q
lamenoit illec si hastivement / il res//
pondit que en son ost estoit ung trai
tre chevalier q
voit prins et detenoit son frere prison
nier / pourquoy il venoit vers luy
pour avoir droit dicelluy forfait.
donc demanda le duc qui le chevalier
estoit qui la treve avoit enfrainte / ce
a este dist bertran le traitre thomas
de cantorbie / lors envoya le duc que
rir le chevalier / lequel venu luy dist
quil avoit mal fait demprisonner
moult fellement sur bonne treve par
luy acordee le frere de bertran. Et luy
charga de le rendre prestement
mender a sa voulente /
qui fut fel et orgueilleux respo
duc. Sire se bertran qui cy est veult
dire que jaye fait chose que bon cheva
lier ne doie faire. vecy mo
de le combatre corps a corps a oultra
ce. Tantost sans mot sonner bertra
alla prendre le gaige / et puis print le
chevalier par la main destre en disa
faulx et traitre chevalier et tel vous
prouveray deva
qui cy sont ou je mourray a honte /
si ne mengeray jamais q
pes en vin ou nom de la trinite jusq
a ce que je vous auray prouve tel et a
comply vostre gaige.
messire jehan cha
prestroit armures
eust acomply son veu. ces nouvelles
furent tantost sceues en la ville / do
le tort boiteux et tous les autres che//
valiers
blez et voulentiers eussent empesche
ceste bataille / mais cestoit pour nea
Car bertran ne leust laisse pour la//
voir dun pays / si luy prierent puis q
ainsi estoit q
dessus la marche de dignant sil plai
soit au duc dy venir / ilz le recevroie
a grant honneur et bailleroient bo
hostages de son corps de retourner
sain et sauf.
bertran au duc qui voulentiers luy
lottroya et dist que voyrement se fe//
roie
Ainsi vint le duc dedens la ville luy
niere de faire la paix de
bertran jura dieu q
seroit faicte / si seroit lun deulx recre//
ant et vaincu. Adonc se fist bertran
armer moult bien et richement. puis
monta sur son destrier print sa lance
et son escu
trouver son ennemy / mais ancores
luy vindrent prier robert canolle et
messire jehan de chandos pour acor//
der par tel si que on luy rendroit son
frere olivier sain et sauf
Comment respondit bertran mon
frere ne luy doit rien et il la ocupe a
force a tort et a mauvaise cause / bien
est raison quil soit delivre a droit co
me jespoire que je le feray au plaisir
de dieu / ou il me baillera son espee te
nant par la pointe / disant quil se re
a mon commandement. Lors respo
dit robert canolle que ceste chose ne fe
roit il pas / do
folie dattendre son salaire. Ces cho//
ses vindre
de par bertran et quil pensast de son
corps et sa querelle deffendre. Tan
tost sonna le signe et les champions
sen vindrent radement de leurs lan
ces lun contre lautre tellement quilz
les briserent sa
retournerent aux espees destocq
taille dont ilz se donnerent moult de
coups / et tant saprocherent quilz pri
drent lun lautre par le col ou ilz luit//
terent longuement / mais en fin lais
sa la
bertran fut moult joyeulx / et poi
son cheval comme sil voulsist fuir et
luy eslonge mist pie a terre et vint a
lespee de son aversaire quil print et le
getta p
Puis sen vint a pie lespee traicte req
rir son ennemy qui tousjours fuioit
au tour. Et pour ce que bertran estoit
sort arme et quil ne le pouoit suivir/
il sassist a terre et osta son harnas de
jambes / puis sen vint hastivement
apres langlois quil escrya: A filz a
putain et desloyal traitre a ceste heu
re te feray congnoistre ta faulsete/
deffens ton cheval ou tantost sera oc
cy / et lors luy bouta lespee ou coste.
commenca fort a regiber et a ruer tel
lement et si longuement que le che//
valier qui dessus estoit cheit par ter//
re.
sus luy et luy desblouca son bachinet
Puis luy donna de son espee dessus
le nez / et apres des broches de son ga
telet tant que le sang luy couloit par
my le visage / et que point ne le veoit
pour le sang. Adonc se leva en estant
mais point ne veoit bertran qui la//
guillonnoit moult fort.
drent dix chevaliers anglois qui di//
rent a bertran que plus nen fist et que
assez en avoit fait / ausquelz bertran
respondit que riens nen feroit / ains
occiroit le mauvais et desloyal trai//
tre se son capitaine ne len deffendoit
et prioit. Adonc vint le tort boitteux
qui entra en champ et vint prier a ber
tran quil cessast / et que assez grant
honneur avoit pour icelluy jour:
Certes dist le duc de la
a grant honneur et proesse au noble
chevalier bertran.
destre roy / ou duc par sa vaillante
chevalerie et proesse.
bertran y en a autant q
eut en alexandre. Haa seigneurs dit
bertran vous faictes peche de
la mort du traitre chevalier / tantost
entrerent dedens le cha
bretons pour les separer / mais ber//
tran se mist au devant et jura que le
chevalier occiroit ou il sen rendroit a
luy comme il avoit co
re / mais canolle luy pria quil le don
nast au duc qui bien a son ho
ordonneroit et aussi len pria son capi
taine et tant firent que bertran leur a
corda la paix / do
moult bon gre.
desarme il vi
a ung genoul devant luy priant que
desplaire ne luy voulsist de ce que fait
avoit a son chevalier / car se neust es//
te pour lonneur de luy il leust occy et
a bon droit / bertran respondit le duc
autant en avez vous dhonneur que
se fait laviez / si ravrez vostre frere
olivier / et pour ce quil en vouloit a//
voir mil. fra
luy en donra mil. livres que je luy do
ne en pur don / et vous aurez son che
val et ses armures
jamais / car de chevalier traitre oay
quebesoing.
jehan de montfort qui fut laisse par
traicte / et comment bertran saillit de
prison ou il estoit ostager.
Du siege de dignant se partire
les anglois sans rien faire
et sen retournere
sire jehan de montfort alla mettre le
siege devant bescherel ung fort et an
cien chasteau avec luy messire jehan
candos et plusieurs capitaines dan
gleterre. Le capitaine de leans print
jour de rendre ou de combatre / et fist
ceste
son seigneur qui ta
min pour venir lever le siege / mais
ung evesque pourparla tant de lun
coste a lautre q
en telle maniere que chascun se nom//
meroit duc de bretaigne / et seroit la
terre departie a chascu
cion endedens certain brief jour. en ce
traictie assigne / pur lequel traictie te
nir ferme et estable furent baillez ho
stages de lun coste a lautre entre les
quelz bertran fut lun que le conte de
montfort bailla a garder a ung che
valier nomme guillaume de feleton
Et pour ce que ledit traicte ne sortit
effect chascun rendit ses hostages ex
cepte bertran qui demeura prisonnier
par la hayne q
fort avoit a luy / dont bertran fut fort
dolent
a son maistre / disant que on luy fai//
soit tort / et que a luy navoit demeure
le traicte a aco
neant / car le conte le vouloit ainsi
avoir fait / si pensa ung jour bertra
quil mesmes en feroit la raison. Et
appella a conseil ung sien loyal ser//
viteur / auquel il dist quil sen alast
et luy amenast a certaine heure deux
les meilleurs de ses chevaulx en une
place et illec latendist. Le varlet fist
son commandement: Et bertran qui
alloit franchement par tout ou luy
plaisoit dist au filz de guillaume fe
leton quil sen vouloit aler jouer aux
champs.
deviserent ensemble en chemina
parvindrent ou lieu ou le serviteur a
tendoit son maistre / si monta bertra
hastivement dessus son roncin /
au josne escuier quil saluast son pere
de par luy
guement detenu.
ca fort a cryer / mais ce fut pour nea
car bertran et son ho
terent quilz parvindre
gant ou il fut moult joyeusement re
ceu de tous les habitans. Et pour ce
que les anglois qui plusieurs chas//
teaulx tenoient illec environ les in//
festoient journeleme
barrieres / ilz disoient que dieu leur
avoit envoye leur deffenseur / tou//
tesfois navoit bertran intencion de il
lec demeurer / ains sen vouloit aller
a paris ayder le bon duc de normen//
die qui moult avoit daffaires contre
les anglois qui son pere le roy jehan
detenoient prisonnier en angleterre/
mais tant le prierent ceulx de guin//
gant q
despace leur conquist trois fors cha//
steaulx qui prochains deulx estoient
et qui moult de mal leur avoie
Et eulx ainsi affranchis bertran se
departit et sen alla veoir so
messire charles de blois qui moult de
biens et dhonneur luy fist.
donna a femme une gentille dame
de dignant moult noble
toutes les dames de france / la plus
sage dastronomie/ par le conseil de
laquelle bertran acheva plusieurs
haultes besongnes.
ris devers charles regent de normen
die
TAntost apres que bertran fut
marie il se partit de dignant
et sen vi
de noblesse assemblee pour aler met
tre le siege a melun ou estoient la roy
ne bla
bons capitaines anglois et navar//
rois qui tenoient les fors /
griefz et de grans do
fait a ceulx de paris et de corbeuil car
riens ne povoit descendre p
de saine. En ceste co
se mist bertran q
gens co
royne et les capitaines q
sent sa ville
mais pou de conte firent de luy / do
il co
mettant aux bien faisans gra
Lassault fut grant et rude / mais le
basto
qui moult vailla
monter / et moult en abatit et agra//
venta / dont le duc qui ce regardoit es
toit moult marry et dolent
qui veoit les gra
ston faisoit / desiroit moult dassem//
bler a luy / et disoit q
vaivcu q
conquerre / moult estoit angoisseux
de le co
au fons du fosse /
le mur / mais pour neant se traveil//
loit / car cestoit chose i
stant il co
mur / et print une esciele quil apuya
audit mur / et monta dessus couvert
de so
Le duc qui le regardoit faire eut gra
merveilles de lentreprinse du vailla
ho
lamour de luy / et si ne le co
Car bertran estoit malostru gros
robuste de membres / et mal en point
darmures / toutesfois il escrioit au
baston quil venist en bas le co
ou quil le laissast monter sur le mur
et il luy monstreroit quil avoit tort
de occuper le vray heritage du bo
Mais le baston nacontoit rie
se quil dist. ai
peloit porteur daffeutreures de bois
ou autres choses a paris.
luy descharga ung quaque plain de
pierres sur luy qui rompit son eschie
le /
teste en bas dede
sus: Ado
da que tantost fust secouru. Si fut
bertran retire dehors leaue / et tout es
tourdy porte en ung fumier de cheval
chault. et ta
il demanda qui lavoit illec apporte/
et se lassault estoit desja failly. et on
luy dist que nenny / mais il en avoit
eu assez. toutesfois il se leva et y ala
qua
soit len fist retourner. Bertran dist q
a tant ne se tendroit il pas / ains sen
ala a la barriere ou nul ne se osoit te
nir pour la vailla
ennemis qui la deffendoient / mais
quant bertran y fut arrive. il si porta
si vaillamment et y fist tant daperti
ses darmes quil en occist plusieurs/
Et les autres qui ne le peurent sou//
stenir fure
riere et rentrer en la ville leurs pons
et portes fermees: La nuyt vint q
cesser /
a lendemain soleil leve / mais en cel//
le nuyt fut telleme
ne blance rendit au duc la ville
steau de melun dont il eut gra
Si sen retourna a paris ou il ho
ra moult bertran et le fist capitaine
de pontorson. En ce temps avoit plu
sieurs fortresses entre paris
cupees de navarrois
mante roleboise meulenc /
moult faisoie
qui portoient marchandises de lune
bonne ville a lautre / pourquoy ber//
tran assembla une co
lans hommes et sen vint mettre le si
ege deva
de roen bien dix mille y vi
tre coste / mais tandis quilz estoient
illec / bertran envoya ung chevallier
nomme de launoy pour pre
le de mante en guise de vignerons / la
quelle chose il fist / mais la pluspart
des bourgeois se retrairent en une for
te esglise et la tindrent a force ta
bertran y vint a tout le secours auq
ilz se rendirent et promirent quilz se//
roient bons et loyaulx au roy: mais
ilz prierent bertran que meulenc fist
francoise / ou autreme
mauvaisement demeurer en paix. ce
ste chose leur p
eust fait a roleboise. Les serme
des habitans de mante / bertran se re
tourna au siege q
devant roleboise qui ta
fut re
charles Dillec sen ala bertran a tout
son armee deva
forte estoit / mais toutesfois par sa
vaillance et sens il la print p
ne quil fist soubz terre / dont la gros//
se tour tresbuca a terre / et ainsi se ren
dirent le capitaine et ceulx de dedens
que bertran envoya prisonniers a pa
ris.
bertran ou il vainquit les anglois
print le captal de benoch prisonnier et
plusieurs navarrois.
Dillec se partit bertran et se
a roen ou il oyt nouvelles que
les anglois et navarrois faisoient
gra
france / tandis que le duc charles es//
toit ale a son sacre a reins / car le roy
jehan son pere estoit trespasse en a
terre / pourquoy bertran assembla en
viron
bons chevalliers / et se partit de roen
en belle ordonnance en laquelle il che
vaucha tant quil vint a cocherel que
rant ses ennemis / et quant illec les
eut trouvez il se mist en bon arroy en
les amonnestant ses gens q
se mist en bonne disposicion de sa con
science / se confessast et priast a dieu
mercy / et q
fendre eulx leurs femmes
fa
les anciens ennemis du royaume et
du roy / et il leur promettoit davoir
la victoire sans aucune doubte.
anglois se tindrent par deux jours
et auta
et bertran estoit loge en bas dessus la
riviere deure a pou de vitailles / do
luy et ses gens furent moult angois
seux de fai
voyant bertran q
scendoient pas pour do
le / il fist une fai
baguages et sommiers devant pour
eulx partir comme sil voulsist fouyr
mais il avoit fait savoir de main en
main q
te retournast soubz son penon Ceste
chose veue des anglois le captal leur
capitaine dist q
quilz avroie
et de sa compaignie.
desce
francois. Alors fist bertran so
trompette / et chascun sen tourna en
lordonnance commandee. Prestz de
eulx deffe
le commandast. Le captal congnois
sant ceste fainte se commenca a doub
ter. car maintenant ne pourroit fuyr
ses ennemis. Si e
a bertran et a ses co
senter le vin et des vivres par bonne
amour / affin de non combatre / pria
q
sans plus riens faire. Auquel bertra
respondit tout hault et dist. Ge
rault pour vostre sermon / je vous
donne ung gentil coursier / et cent flo
rins dor / affin que vous dictes a vo
stre maistre
que tantost lirons veoir se premier ne
vient a nous / car se dieu plaist je me
geray au jour dhuy du captal ung
quartier / ne je ne pense menger mais
huy dautre chair. Le herault moult
esbahy de ceste magnanime responce
ensemble du riche don que luy avoit
fait bertran / print de luy conge en le
remercia
re son message au captal et aux an//
glois qui furent moult descouragez.
nonobstant savanca le captal et ala
co
vint courageusement a lencontre en
escriant les siens du bien faire co
ilz firent / car ilz si porterent si vail//
lament q
varrois en tel desarroy quilz apres q
ilz en eurent grant no
mes des plusgra
print son prisonnier. Bertran y print
le captal du buech pri
de ceste armee / et plusieurs autres se
rendirent a luy. mais ainsi quilz cui
doient avoir tout acheve et eulx aler
reposer / survint une co
velle da
dudit captal environ
ausquelz bertra
reusement que tantost les mist en des
ordonnance / et furent la pluspart oc
cis et pri
moult devotement.
leur butin et leurs prisonniers et sen
alerent a vernom ou ilz fure
bien repeus de tout ce quil leur faloit
car moult fain avoient. Lendemain
sen alerent a rouen a tout leurs priso
niers / mais bertran envoya son he//
rault a reins devers le roy luy anun
cer ces nouvelles avec les noms des//
dis prisonniers do
grant joye et en loua nostreseigneur
et si co
sonniers.
tourna a paris et puis ala a rouen/
ou il fist decapiter pierre de saquamu
le prisonnier de bertran pour ce quil es
toit du royaume et aversaire du roy
Le roy donna a bertran la conte de lo
gueuille ou il avoit lors plusieurs
navarrois ses e
fist tant quil nen demeura gaires en
brief temps / et si le fist le roy mares//
chal de toute la duchie de normandie
Puis sen retourna le roy a paris / et
bertran demeura a rouen pensant se//
lon sa charge comment il pourroit ex
tirper la duchie des ennemis du roy
aume.
les chasteaulx de valongnes
renten et de douvre en normandie / et
de la prinse de bertran.
De rouen se partit bertran avec
luy le besgue de villaines / le
conte damare / et plusieurs autres
vaillans barons a tout grande com
paignie de gens de guerre / et sen ala
deva
devant lequel il mist le siege
par composicion apres plusieurs as//
saulx. Dillec se partirent et sen ale//
rent devant carenten / mais ava
y venissent ilz furent rencontrez du//
ne compaignie denglois quilz ruere
jus / et et en occirent plus de cent et cin
quante / puis alerent devant carente
q
vre ne se voulurent re
bertran les fist miner et entra dede
p
anglois donna les vies parmy rae
con / et a ceulx quil trouva natifz de
france on de normandie fist trencher
les testes co
pays. Apres ceste execucio
retrait ou chasteau ou il fist bo
ere des vins et des viandes q
verent illec a grant plente. Et lende
main departirent leur butin chascun
selon son estat / cuidant illec aler de//
vant saint sauveur qui est sur la mer
mais il leur vint ung message de p
le conte charles de blois qui leur vi
requerre de ayde pour deffendre son
droit a lencontre de messire jehan de
mont fort qui le chasteau daurroy a
voit assiege / leq
pereroit plus riens en la duchie de bre
taigne. Bertran festoya moult bien
le message / et luy donna ung bo
val / et le renvoya devers son seign
luy promettant son ayde et secours
avec toute sa compaignie. A ce siege
estoient messire jehan chandos / ro//
bert canole / hue de cavrel
chevalliers anglois qui moult des//
traingnoie
tour. Quant bertran fut venu en la
co
ilz furent tous estimez a quatre
bons combata
fort eust voulentiers venu a accord
a messire charles /
dit messire charles / mais sa femme
le timonna tant avec aucuns ses af//
faittez quil voulsist proceder a la ba
taille co
loureuse et mortelle. car il y fut occy/
et la pluspart de sa baronnie morte/
Et mesmes bertran y fut prins p
sire jehan chandos apres plusieurs
proesses et apertises darmes par luy
faictes Ainsi fut le conte de montfort
duc de bretaigne et envoya au roy de
france ses messagiers priant quil le
voulsist recevoir a homme /
viroit tant quil vivroit. La paix fut
faicte par tel sy que bertran et les au//
tres prisonniers de nom seroient deli
vrez de prison parmy gracieuse raen//
con / et le captal de buech fut aussi de
livre de la prison de bertran et devint
ho
conseil / par lequel la paix fut depuis
trouvee et faicte entre le roy de navar
re et de france / do
joyeux / et se voulut croiser pour aler
secourir le roy de cypre qui avoit guer
re contre les sarrasins / Et dillec re
tourner en grenade pour le regne con
quester comme par lo
desire en son courage.
de route de gens qui se nommoient la
gra
en leyde du roy henry contre son fre//
re pietre.
EN ce temps sestoient mis en//
semble plusieurs gens de di//
verses nacions soubz divers capitai
nes qui tous ensemble se nommoie
la grande compaignie / et gastoient
le royaume de france de toutes pars
ou ilz venoie
ler / et a brief dire tous maulx leur es
toient propices / dont le roy charles es
toit moult dolent / et souvent se
plaignoit entre ses barons deman//
dant conseil comme
il en pourroit son royaume affra
Lors dist bertran de guesclin au roy
que sil luy vouloit bailler la charge
quil len feroit bien
quitte et en despescheroit le royaume
Le roy luy en bailla a faire tout a so
bon plaisir / et bertran envoya ta
vers eulx / qui lors se tenoie
chalon sur la sone son herault pour
avoir saufconduit de venir parler a
leurs capitaines / lequel pour lo
de son maistre fut bien et ho
traicte / et lendemain raporta saufco
duit tout a sa voulente. Quant ber
tran leut il chevaucha vers eulx et
ilz vindrent a lencontre de luy et sen//
clinerent en grant reverence. Et ap
boire bertran leur dist quil estoit illec
envoye de par le roy de france son sei//
gneur qui moult estoit dolent des ex
torcio
mais neant moins silz vouloie
dre aucu
avoir du roy et du pape leur absolu//
cion de tous leurs pechez / mais quilz
voulsissent aler avec luy en cypre ou
en grenade contre les infideles. Ta
fist bertran quilz sacorderent a ceste
condicion / dont le roy fut moult joy
eux. Bertran les fist partir
na au pres davignon / dont le pape
fut moult effrae / et envoya vers ber
tran ung cardinal leur so
se departissent / ou se ce non il les ex//
co
venoit q
reme
voyast
autrement point ne se departiroient
sans en faire plus de dommage dix
fois. Pour de ces gens estre quitte / le
pape fist lever une taille en avignon
de cent
par le mesmes cardinal / auquel ber
tran dist. Monseigneur je scay q
deniers sont levez du povre peuple/
pour laquelle cause je nen pre
denier/ mais vueil quilz soient ren//
dus a chascu
le pape les tire de son propre tresor. ou
autrement nous ne departirons di//
cy tant quil en aura couste le double.
De ceste chose fut le pape moult esba
hy / et assembla a son conseil ses pre//
latz qui tous luy co
re pour plusgrant do
laquelle chose il fist. Et incontinent
se mirent ces gens a chemin vers ar//
ragon / ou desja estoit le roy pietre de
espaigne venus a tout gra
et destruisoit le royaume pour ce que
le roy darragon avoit receu henry so
frere qui se disoit roy despaigne/
Quant le roy darragon sceut la ve
nue de bertran et de son armee / il len
voya querir.
honneur / et luy donna cent mille flo
rins pour ses gens souldoier.
vint henry qui fut moult joyeux de
la venue des francois et dist a bertra
co
paigne / et que pietre qui avoit se fe
me murdrie / et q
lavoit voulu murdrir pour ce quil la
voit repri
pria instamment et a tous ses co
gnons quilz le voulsisse
contre de ce traitre juif.
tous ses chevalliers luy accorderent
de bon cueur sa requeste. Le roy pietre
estoit lors en arragon. mais quant il
sceut la venue de bertran / il fut si es//
bahi que hastivement il se departit
sen retourna bien hastivement en es//
paigne /
velles gens. se partirent darragon
vi
no
toit /
bon capitaine
de son party qui moult la deffe
espaigne maglone borge et baruesq
Qua
tran en son armee devant ma//
guelon / il mesmes ala parler au ca//
pitaine / et le somma de luy rendre la
ville / mais riens nen voulut faire/
pourquoy bertran fist so
ou tellement se portere
quilz e
rent / en laq
de biens et foison de vivres / dont ilz
se ayserent a leur plaisir. De mague
lon se partit le roy henry et sen ala so
mer la ville de borge q
dillec estoit. Le capitaine luy respon
dit que poi
roy pietre luy avoit baillee a garder
sur sa vie / pourquoy il ma
quil venist a tout e
pour la ville assaillir.
nouvelles oyes se p
glone / et sen vint devant borge quil
assaillit de si gra
le fut pri
ou furent plusieurs juifz et sarrasi
occis / et moult davoir trouverent
lyens.
a bertran avec la duchie de molines/
dont depuis il fut duc et seigneur.
En icelle ville sejournerent et repose
rent les francois pour refaire leurs
navires. Puis sen alerent devant lar
uesque mettre le siege. Ceste ville es
toit moult forte / car elle estoit enchai
te de doubles murs. Le roy henry les
requist deulx rendre a luy / mais ce
fut pour neant / dont bertran dist q
briefme
Si fist crier lassault qui dura p
sieurs jours / mais en fin fut la ville
prinse et moult de juifz mors et occys
Illec trouverent moult de richesses
dont ilz furent moult enrichis.
roy pietre estoit adonc a burs la cite/
ou les roys despaigne doivent pren//
dre la couro
aume / mais quant il oyt dire que he
ry son frere lapprochoit a tel effort. il
eut conseil daucuns juifz / par le con
seil desquelz il se gouvernoit quil sen
alast a tollette qui moult forte ville
roy pietre /
et joyaulx a toulette. Quant le roy
henry fut acertene que le roy pietre ses
toit parti de la cite de burs / il le dist a
bertran et aux barons de sa compai//
gnie / qui ta
daler devant burs / et que silz le pou
oient conquester / il leur sembloit ex//
pedient que henry se fist illec couron//
ner et prendre la couronne du royau//
me. Ce conseil creut henry / et lende//
main se partirent dillec en bonne or//
donnance tant quilz vindrent a une
lieue pres ou ilz trouverent levesque
de burs avec plusieurs des bourgois
qui luy venoient au deva
clefz / et en toute obeissance luy rendi
rent la ville / dont henry et tous les
seign
Ainsi entra henry dedens burs ou il
fut receu a grant ho
rues des dames et bourgoises q
ques si gra
a roy paravant dont le roy remer//
cia moult bertran. De burs se partit
hastivement ung espie qui sen ala p
chemins desvoyez devers toulette di
re au roy pietre comment henry son
frere estoit couronne roy despaigne.
desquelles nouvelles il fut moult
esbahy et desconforte / mais les juifz
le reconfortoient ce quilz pouoient.
Apres ceste feste acomplie. bertran co
seilla au roy henry que bon seroit de
poursuivir a la haste pietre qui de//
dens toulette sejournoit / affin dillec
le surprendre et assieger. Ceste chose
ottroya le roy henry de joyeux coura
ge.
burs / et sen alerent tant quilz vi
oultre une grande forest en une plai
ne a trois lieues de toulette /
freschirent Ceste chose fut ta
cee au roy pietre qui de ces nouvelles
fut moult angoisseux et jusques au
desespoir.
toulette a tout ses tresors
tite compaignie a civille.
Au roy henry et a bertran qui de
vant toulette sejonrnoie
nonce que le roy pietre sestoit party de
la cite / pourquoy ilz se vindrent lo//
ger au pres de la ville / et firent cour//
re tout le plat pays denviron /
firent sommer la ville de se rendre au
roy henry. De ceste chose eure
hitans conseil avecques leur evesque
qui moult prudent homme estoit / le
quel dist devant tous / attendu que
le roy pietre sestoit deulx parti / et a//
voit e
que ce nestoit pas signe q
secourir se besoing en avoient / et aus
si veu que le roy he
me/ homme vertueux et vaillant de
son corps / il conseilloit quon luy ren
dist la ville comme avoie
de burs. p
anciennes franchises despaigne. A ce
conseil se tindrent tous les notables
hommes de la ville / et baillerent les
clefz et la charge audit evesque / affi
de fournir ceste ambassade. Levesque
doncques acompaigne de plusieurs
notables personnes sen ala a lost du
roy henry / lequel qua
il se mist en ordonnance acompaigne
de ses barons pour oyr leur legacion
car ilz ne cuidoient pas si tost avoir
si puissante cite conquise / mais qua
ilz oyrent levesque parler si humble
ment / ilz le receurent en grant hon//
neur / et luy promirent que tout ce q
avoit requis pour le prouffit et utili
te des habitans de la ville de toulette
il leur accordoit
tenir ferme et estable. Ap
sen retournerent levesque et ses com
paignons en la cite ou ilz furent re//
ceus a gra
velles de paix quilz apportoient.
demain entra en toulette le roy hen//
ry / ou il fut moult honnourableme
receu des bourgoises et de tout le peu
ple. Le roy pietre qui estoit a cordes
oyant que le roy henry estoit dedens
toulette / sen ala hastivement a sebile
a tout ses tresors. Et le roy he
a celle ville de cordes / ou il fut receu
sans contredit. Puis par le conseil de
bertran qui moult desiroit la fin dicel
le guerre / affin de poursuivir son in//
tencion de passer en grenade / dist au
roy henry que bon seroit de poursui//
vir le roy pietre a sebile.
saccorda voulentiers le roy / car tous
jours avoit trouve le conseil de ber//
tran bon et prouffitable. Et tantost
vint ung noble chevallier anglois
qui amena en sa p
luy promettoient de rendre la cite de si
bille au roy henry par leyde des juifz
qui tenoie
dont le roy fut moult joyeux / si fist
cheminer lost vers sebille / et lun des
juifz sen ala de nuyt parleme
autres juifz qui dedens estoient / ou
il fut co
henry / mais une damoiselle juifve
qui dame damours estoit du roy pie
tre oyt ceste conjuraciona / laquelle de
nuyt sen ala hastivement a son amy
et luy dist la chose qui conclute estoit
pourquoy il se partit celle mesmes
nuyt qui fist le plus obscur et le plus
desnature temps que de toute la sai//
son avoit fait / et neust este leschar//
boucle q
sceu trouver le chemin
vint bertran
dant avoir la ville comme promise
leur avoit este / mais la chose avoit
este descouverte / par quoy il convint
assaillir la ville / qui en fin par le se
et proesse de bertran fut prinse / moi//
tie dassault
et ainsi fut henry seigneur de la forte
et puissante cite de sebille ou il se re//
posa et festoya par aucuns jours.
car moult de biens y trouverent.
avoir secours. Et puis vint a borde
aux au pri
son ayde / et de la prinse de bertran par
ledit prince devant nardres en espai//
gne.
DE sebile se partit le roy pietre
et sen ala a lissebonne devers
le roy de portingal qui le receut assez
amiablement / mais son ayde luy es
condist / disant que contre le roy hen
ry ne vouloit avoir contend ne con//
tre les francois. do
rouce / et dist quil se
en a
dist que ja nen estoit besoing / ains se
alast a bordeaux / et illec trouveroit
le prince de gales qui voulentiers lay
deroit. Ce conseil creut le roy pietre
sen vint devers le prince quil trouva
en a
grant reverence / et moult se humi//
lia / dont le prince eut grant pitie / et
jura moult grant serment quil en sa
personne le iroit remettre en son re//
gne malgre que francois en eussent.
Et ainsi se convertit le prince de gal
les comme homme inco
queste dun murdrier contre ses bons
et loyaulx amis qui estoient prestz
de le secourir sil en eust eu besoing.
Quant le roy henry sceut que so
re le roy pietre estoit ale a lissebonne
pour avoir ayde / il se conseilla a ber
tran savoir quil estoit de faire. Ber//
tran lui dist quil estoit besoing den//
voyer devers le roy de porti
luy dire q
tre quilz liroie
re son pays. Pour fournir ce messa//
ge y fut envoye mahieu de gournay
ung gentil
lequel aco
mes sen ala a lissebo
le roy q
nes nopces qui en ce jour se faisoient
en la court dun chevallier et dune no
ble dame. et le fist le roy asseoir deco
ste luy a sa table ou ilz se devisere
plusieurs choses / et principalement
darmes / do
cois / et quil les verroit voulentiers
jouster / et que sil luy plaisoit il don//
neroit lendemain ung riche prix au
mieulx jousta
ne mulle toute enharnacee dor et de
soye /
jouster: leq
sy maintint quil porta par terre plus
de douze chevalliers portingalois/
dont le roy eut grant honte. Toutes
fois en fin il fist jouster ung fort bre//
ton de son hostel contre ledit mahieu
qui le porta p
bras / et ainsi fut le roy content / et do
na le prix a mahieu q
le / et retourna en sebile devers le roy
henry et bertran. Le pri
a bordeaux ou il fist grant amas de
gens darmes ou le roy pietre estoit.
qui luy donna sa riche table dor avec
lecharboucle / do
bon gre / et lenvoya a sa fe
cesse q
luy desplaisoit de ceste q
gneur avoit pri
fait mourir tant noble dame / et qui
estoit renomme si mauvaiseme
tout le monde / et de deuil en plora.
Pourtant ne differa le prince de mar
cher en pays vers espaigne / et man//
da deffier le roy henry ou quil re
a son frere le royaume despaigne qui
tolu luy avoit a tort. Et si fist so
tous les a
sa co
les tenoit pour traistres. De ces nou
velles fut fort trouble le roy henry/
mais bertran len reconfortant disa
quil seroit au devant de sa venue.
dieu ne donnoit pas tousjours a la
multitude la victoire. mais aux droit
turiers.
eut entendu que le prince lavoit man
de et les autres anglois / il sen vint
a bertran et luy dist. Gentil cheval//
lier ouquel tout honneur et courtoi//
sie habonde / il nous co
la bo
avons este a vostre coust et despens.
car oncques de butin ne voulsistes pre
dre part. pourquoy je suys moult te
nu a vous / si vous prie que nous en
comptons e
deveray je vous payeray. Certes re
spondit bertran je nay tenu aucun co
pte ne registre de chose q
eue a faire / et ne scay se je vous doy/
ou se vous me devez. Or soit tout q
te puis que ce vie
se de cy en avant nous acreons lun a
lautre nous en ferons nouvelle deb//
te / il ny a que du bien bien faire. Ray
son donne q
stre / et ainsi le doit faire tout preudo
me. Amour fist lacointance de nous
deux / et aussi fera elle la departie.
Puis quil convient quelle soit dont
il me poise. Lors le baisa bertran et
tous ses co
les autres / Moult fut ceste departie
piteuse / et le roy henry print moult
doulcement congie a eulx / et leur
presenta or
Mais hue de caurelay dist que ja nen
prendroit aucune chose /
arroy se departire
luy le mareschal daidrehen et le bes//
gue de villaines demeurerent avec le
roy henry qui leur demandoit co
co
qui deffie lavoit pour remettre le roy
pietre le desloyal mescreant et mur//
drier de sa noble femme en espaigne.
Bertran disoit combien que le prince
fust le plus orgueilleux homme du
monde nestoit pas tant a craindre/
Mais il estoit a doubter que les espai
gnolz qui couars de nature estoie
tenissent pie avec ceulx de sa compai
gnie / combien quilz fussent en no
plus de
cre
conduisoit le conte dayne. Le prince
de galles qui fort sava
my le royaume de navarre ou il
siens souffrirent grande famine ta
quilz parvindrent en espaigne. Puis
mist sept cens hommes darmes des
mieulx montez pour aler en fourra//
ge / mais bertran qui savoit ceste ve//
nue leur vint a lenco
et occist la pluspart / et mesmes leur
chief nomme guillaume de felleto
bertran hayoit moult y fut occy. De
ceste desconfiture fut le prince moult
dolent / et jura que par temps sen ve
geroit. Toutesfois ilz estoient si foi
bles de la fain quilz avoie
part ne se pouoient ayder. Ceste cho//
se sceut bertran par les prisonniers q
il avoit prins / et le dist au roy henry
retourne a nardre a tout le butin que
anglois emmenoient / tantost vint
le herault du prince de nardres inthi//
mer la bataille a le
prince et le roy pietre. A laquelle ne se
vouloit conse
et mo
ses ennemis sans coup ferir a sa vou
lente sil le vouloit tenir de les comba
tre / car ilz mouroient tous de fain/
Mais adonc le conte dayne arragon
nois reprocha bertran de couardise
de laschete / disant que sa proesse nes//
toit pas pareille a sa renommee qua
il craindoit co
ceste parolle fut bertran courouce / et
jura que puis quil se vouloit comba
tre que lendemain il auroit la batail
le / mais bie
en prendroit comme il fist / car le con//
te dayne qui le conseil avoit donne y
fut occy / et ses gens sen fouyrent / et
tous les espagnolz semblablement.
Bertran en fist partir le roy he
fin deschever la mort / et il mesmes
apres plusieurs proesses par luy fai//
ctes ta
rerent fut prins p
dos / et se rendit prisonnier au prince/
Aussi furent prins le mareschal et le
besgue de villaines.
vaillans chevalliers.
niers furent amenez a bordeaux ou
le roy he
veoir / et comment bertran se mist a
raencon.
Apres ceste victoire se departit le
prince et e
priso
ry qui estoit a trichemaire son pays
se p
rins venans de saint jaques / et sen
vint en tapinage au roy daragon q
le receut moult amiableme
promist ayde de deux cens hommes
darmes payez pour demy an quant
il vouldroit recommencer la guerre.
dont il fut moult joyeux. Darrago
se partit le roy he
lerin et vint a bordeaux pour veoir
bertran / et fist ta
recongneut de la maisnie de bertran
quil luy fist savoir sa venue. dont il
fut moult esmerveille / co
voit ose venir et se mettre en tel dan//
gier / que se le prince le savoit il seroit
du tout destruit. toutesfois p
de ce
tier / le roy henry vint disner avecq
bertran / ou ilz se
rent le mieulx quilz peurent.
ste feste se co
tier / et dist a sa femme quil en vou//
loit aler avertir le prince.
se fist savoir sa femme a bertran. do
il fut moult courouce. et vint au por
tier lequel il batit moult rudement/
et incontinent on vint entre deux
deffendit on / et qui ny fust venu / ber
tra
luy reprochant les florins q
prins de luy / et tant le mastina de pa
rolles quil fut apaise / et tandis se p
tit le roy henry / et sen ala pour trou//
ver le duc danjou a ville neufve deco
ste avignon / auquel apres la revere
ce dentre eulx faicte / le roy he
compta tout son affaire entierement
dont le duc le reco
et pouoir. Puis furent les tables mi
ses et richement chargees de viandes
et de vaisselle dor
roy henry sesmerveilloit moult dont
tant davoir pouoit venir si habonda
ment. Moult fure
disner dist le duc au roy. Sire a vo//
stre bien venue je vous do
vaisselle q
avo
moult joyeux. car moult gra
en avoit pour ceste heure. Ap
sen alerent les deux pri
devers le pape qui moult les honou//
ra. En ce te
son du pri
laines / et le mareschal daudrehen p
finance quilz payerent.
vers le duc danjou qui moult les fe//
stoia et do
renvoya le besgue a tout gra
avec le roy henry en espaigne mettre
le siege devant salemancque qui tan
tost se rendit /
dric / mais la cite de toulette ne se vou
lut rendre / pourquoy le roy henry y
ala mettre le siege Illec e
ne plusieurs soldoiers et chevalliers
en leyde de son seigneur soubz la con//
duite de levesq
loyal et preudo
estoit le prince de gales en sa chambre
entre ses barons en la ville de borde//
aux ou le
ses / especialement des fais darmes
et disoit le prince que puis q
sal est prins en bataille vailla
son seigneur et son droit deffendant:
que on ne le devoit pas tant traveil//
ler de raencon quil ne se peust une au
tre fois armer. Ceste parolle nota le
sire de labreth et dist au prince. Noble
seigneur ne vous vueille desplaire se
je repete voz raysons / car par ma foy
jay oy dire en vostre absence que vo
detenez bertra
te que vous avez de luy. Ceste veri//
te afferma lors olivier de clicho
cuns autres qui illec estoient. Lors le
prince par son orgueil fist tantost ve
nir bertran devant luy / et luy dist q
se mist mesmes a raencon ou despit
de ceulx qui parle en avoient / mais
q
ne sarmer co
pour le roy henry despaigne / et se ce
voulez promettre / nous vous acq
rons par tout voz debtes / et si vous
dourrons
monter. Sire respo
trement ne voulez parler / je suis bie
loings de ma delivrance / car aincois
q
pourriroit plustost en vostre prison/
Car par le dieu qui le monde crea je
serviray ceulx a q
sible est que je soye q
son ou trop mavez detenu a tort
cause / car jestoie party de france en p
pos daler sur les sarrasi
de caurelay pour faire le salut de noz
ames. et pourquoy ny alyes vous
sans arrester dist le prince. Je le vous
diray respondit bertran moult as//
seureement Nous trouvasmes dom
petre qui de dieu soit maudit et confo
du / leq
royne sa femme extraitte de la noble
lignie de bourbon du sang mo
sai
stre sa
gra
Si marrestay illec pour de luy pren
dre vengance et ayder a henry pour
ce que je le scay estre vray heritier des
paigne / et aussi pour destruire
tre a fin juifz et sarrasins / do
do
vous venus p
despaigne par couvoitise dor et dar//
ge
dit pere q
voyage vous avez tout premiereme
greve vostre sa
relle p
sieurs dt voz nobles q
famine y sont mors / et maintenant
vous app
loyal vous a deceus / co
na plain poing de loyaulte. do
scay bon gre p
eut mis fin a sa rayson. le prince leva
la chiere / et ne se peut tenir q
q
dirent tous q
dist le pri
tiens prisonnier pour doubte q
vous / pourquoy je vueil q
alez / mais ce ne sera pas sans payer
bo
vous savez q
vallier de petit estracio
de terres ne de biens / et ce ta
jen ay est engaige pour monteure et
hernois.
de
a rayson
Et ou iries vous beau sire qui vous
laisseroit aler / je men iray respondit
bertran la ou je pourray ta
vrer ma p
vous prie q
vous avisez dist le pri
me dourrez / car je vous fais juge de
vostre cause mesmes. Sire respon//
dit bertran vous ne daigneries aler
contre la parolle que avez proposee/
Et puis que de ma raencon mavez
fait juge / je vous dourray ce
doubles dor.
de prison et sen ala veoir le duc da
a la venue duquel la forte ville de ter
raston se rendit.
Quant le prince oyt bertran ain
si haultement parler / la cou//
leur luy mua / et en regarda
rons dist. Se scait bertran bien ga//
ber de moy qui moffre telle so
je le q
luy dist. Sire bertra
ta
finer / et bien gra
toutesfois si en avrez vous
ja moins nen avrez se pour tant me
voulez q
et jen suys daccord. Ado
tout haultement et dist oyant tous/
Messeign
va
co
couster / il me p
raencon / et le roy de fra
quant je ne pourroie aler devers ces
deux si le gaigneroie
toutes les fillettes q
q
Le pri
sa
ne sesbahissoit. nea
tout lor dengleterre / car disoit le pri
ce il sest mis de primeface a
Or suys je maintenant delivre dist
bertran / et chandos luy demanda ou
il prendroit si grande raencon. Sire
chandos respondit bertran jay de bo
amys / certes dist chandos moult me
plaist / et de ma p
vous en piesteray
dos respondit bertran je vous en re//
mercye/ mais ai
je essairay p
De la delivrance de bertran p
plusieurs diversement / les ungs en
crai
en mal et les autres en bie
q
le veoir / a lencontre de laq
tran auquel elle porta gra
pour sa reno
soit fort et ses damoiselles aussi de ce
q
toit de gracieux p
la dame q
pour aleger sa rae
remercya. Celle nuyt souppa bertra
avec le prince / et le
bordeaulx pour aler q
p
ta
q
au dep
vous ay dit / je me se
Pourquoy a cestuy vostre besoing je
vous allegeray de
pour payer vostre rencon / car auta
ou plus vous puis bien devoir / je ne
scay dist bertran rie
moy si non bo
rien non plus que autresfois / mais
se jay afaire je vous requerray. puis
print le chevalier et le baisa au depar
tir /
escuier trottant a pie qui autresfois
lavoit servy. Et quant il choisit ber
tran il le salua moult haulteme
louant dieu de ce que sur les champs
le veoit / et bertran qui tantost le re//
congneut luy demanda ou il alloit.
Sire dist il je men revoy tenir priso
a bordeaux pour ce que je nay peu fi//
ner de ma rencon /
il dist bertran / il me fault cent fra
Ce nest pas grande so
puis ten fault
autre
son chambellan baille luy deux ce
frans que je luy donne il est bon ho
darmes je le congnoy bien. Et si me
viendra servir qua
dont viens tu dist bertran.
vieus de terrascon devant laq
le le duc danjou tient siege contre la
royne de naples. ta
achemi
il trouva le duc q
pres que bertran luy eut conte tout so
estat
tat du siege et fist faire tre
rosne affin q
plus porter vivres dedens la ville/
puis le fist assaillir jour et nuyt telle
ment quilz se vindre
devant le tiers jour. Et ceulx darle
le bla
enna
stes bertran dist au duc q
ler faire sa rencon affin q
mer
royaulte.
ment luy donroit
luy en feroit do
pape. Et si luy en do
ce
dez le moy et je ne vous fauldray ja
mais tant q
len mercia moult et print de luy co
A son frere olivier et aux autres ba//
tons ses co
prestz qua
en espaigne.
deaux ung seul denier / car to
q
estoient et q
il les rachetoit remo
chascu
va
voie
de bordeaulx pour aler chascun cher
cher sa re
chevaliers lesquelz loste de lea
ce q
avoit logez et do
lamour de luy / et lendemain leur de
voit donner argent pour vivre sur le
chemin: Ceste nuit survint bertra
ger layens do
fure
la debonairete de leur oste quil leur a
voit fait pour lamour de luy / puis
souperent tous ense
da bertran a co
Et ilz respondirent quilz tenoie
pour quatre mil. fra
dargent pour si vailla
vous estes / et puis vous en fault
mil. pour vous remonter mil. pour
despendre et autre mil. pour do
ceulx q
en fault donner a vostre bon oste que
cy est. autre mil pour sa bonne chiere
q
Lors
leur delivrast p
Car largent q
demeurer qui me vouldra racheter si
en envoye du nouveau.
de prison
ry en espaigne qui tenoit siege deva
toullette.
Quant ces prisonniers loyrent
ainsi p
devant luy en le remercia
lheure q
re: Bertran leur co
sent prestz a son
tourner en espaigne ou il les feroit
tous grans seign
co
amis q
ment le seigneur de craon q
na une partie de sa rencon / aussi fist
le seigneur de rohen / mais avant q
retournast en bordeaux il avoit ja
tout donne pour racheter povres pri
sonniers do
servy / et ainsi sans croix ne sans pil
le retourna en bordeaux /
le prince de galles son maistre q
demanda sil luy aportoit sa rencon/
bertran respo
mier denier. Cest mal employe dist
le prince q
que pour v
Et quant serons nous payez: sire en
brief temps respondit bertran.
riez bien valoir ja ne le vous celeray
q
ne ne vous peult chaloir / car je doy
bien faire a ceulx q
demeura gaires q
Et ancores plus quil ne devoit dont
il fist moult de dons et de courtoisies
tellement que le pri
venoit tant de fina
et pour ung tel ho
De bordeaux se partit bertran en bel
arroy et sen alla au chasteau de brest
ou il manda ses gens venir a luy il
lec vindre
lain de ma
valiers
sa co
deslite /
my rainchevaulx tant q
a molines en espaigne ou bertran fut
moult festoie. En ce temps co
est tenoit le roy henry siege deva
lette avec luy le besgue de vilaines
et longuement y avoit este / si avint
que ceulx de la ville saillire
tre la ville et eulx /
deme
et lautre p
ry fist lendemain pendre a fourches
q
mais entre les autres y eut ung riche
bourgois q
ry pour son proffit et honneur / et luy
venu deva
sanver la vie il luy diroit choses hon
nourables pour luy. Ceste requeste
luy ottroya le roy
roy dompietre avoit fait allia
roy de belmarine
de ses filles a mariage en renoya
loy crestie
luy delivroit
de toulette attendoie
secours avoir estoie
saillis hors de la ville car on disoit q
ilz estoient sur leur venir / de ces nou
velles fut le roy henry fort effrae
tost envoya a bertra
prier q
quant il oyt les nouvelles fist ta
trousser et baguer ses harnas. Et se
mist au chemin tant q
lette ou le roy he
joye. Droit a ce te
port lompietre a tout gra
rasins et dautres ses ayda
tre desquelz marcha le roy he
les siens en moult bonne ordonna
mais il laissa sa fe
levesq
fiere bataille dun coste
ment q
este en peril qua
avec les siens q
le roy pietre fut si esperdu q
voit conduire / et a brief dire telleme
si porta bertra
sarrasins en les prosterna
indiffera
en une forest prochaine a pointe despe
rons /
le no
ctore sen alla le roy henry deva
esclaire a baniere desployee laquelle
luy fut rendue /
seign
se partirent le roy henry et bertran et
se mire
estoit fuy vers galice ou il rencontra
ferran de castres et le gra
sai
guerre q
gaires neust este avec eulx q
les luy vindre
mes du roy henry le venoie
desquelz estoit capitaine
gentil ho
Co
le gra
jus. mais caralonet y occist de jouste
ledit gra
devers bertran auquel il no
le fortune / mais bertra
q
fois gaigner lautre fois perdre.
tierce bataille ou il fut de rechief des
confit et tous les sarrasins occis.
Quant bertra
carolanet de sa desco
envoya ta
er la co
furent tantost assaillis de gens de
ferra
re se bertra
vier son frere le besgue de villaines
les freres de ma
rent si tresvailla
rent leurs ennemis en desconfiture:
sen fuit derechief le roy do
la forest aux desers telleme
a ung port no
maintes nefz entre lesq
une preste pour singler en surie.
aux mariniers q
vassent la vie et q
gaigner q
mais qua
cestoit le roy do
avoit fait ilz le voulure
mer / et de fait ilz le prindre
noyer. mais en la nef survi
q
Ap
bertra
toulette q
tousjours nouveau secours q
taine leur prometoit venir de belma
rine
tant devers le juif q
fina par or et sen ala en belmarine de
vers le roy q
crestie
vouloit reno
le a mariage que jamais ne luy faul
droit tant q
aume ou despit de tous les crestiens
Et de fait luy promist
sins tant de son royaume co
luy de grenade do
A ce te
pelerins vena
de gasco
se dep
app
q
noble chastelaine du lignage du roy
henry de p
terent tout ce q
tre / pourquoy la dame ta
et tant q
ry q
ta tout p
du roy pietre son aversaire et de la
grande asse
ne / a ces nouvelles estoit bertra
au roy q
bo
ennemis
destruiroit / ne demeura gaires q
port arivere
noient de grenade / laq
tran sceue il sen ala a tout une co
gnie vers eulx en delaissant au siege
la royne et larchevesq
Et telleme
et occist plus de
ra
sebile ou le roy pietre estoit avec
sarrasins / entre lesq
tous les sarrasins alettaire filz du
roy de belmarine josne chevalier qui
moult estoit de haultai
te chose vi
henry / do
seil respondit. Sire se vous me vou
lez croire je vous certiffie davoir au
jour dhuy la plusbelle victoire q
ques avint en la crestie
laissons icy a n
de noz gens avec aucuns co
pour mo
voz garnisons dicy enviro
dront a nous / et en ce point ou no
dieu et de droitture nous yro
les infideles q
vainq
conseil sacorda le roy le besgue de vil
laines et to
re et mirent les mai
nois
leur estoit en bataille.
le roy dompiertre
Qua
batailles
nisons des chasteaux au roy henry
obeissa
de deva
vint au pres de ses e
aucuus coureurs pour descouvrir et
scavoir la co
une lieue du chasteau de mo
pres ung bois quon apeloit des olivi
ers. Qua
toient de par bertra
du roy do
diceulx dist que pas ne retourneroit
vers son maistre sa
q
ste / si avisa trois sarrasins desevrez
des autres desq
vi
me
corps et cheit a terre mort / puis a lay
de de ses co
et ai
auq
son ave
mis do
te fois il auroit une fin de so
il appela bertra
niere du filz du roy de belmarin auq
il dist q
le prendroit priso
roit recouvrer une gra
ment dist bertran / sire pensez vous a
tel folie / a deleveu je vous p
je puis attrapper le gars jamais de
moy naura respit pour fina
sil ne veult devenir cestie
autres de sa secte aussi / adonc ordo
na bertra
le roy henry et la plusgrosse / la secon
de mena il mesmes /
sit le besgue de villaines / et fure
no
tre part le roy do
de
tailles. Le besgue de villaines
ca lestour sur les sarrasins dont il oc
cyst leur chief ung noble amiral cou
sin de alettaire de belmarin / et le roy
henry sen vi
do
probres et grosses p
bertra
co
turs et infideles / et brief tellement si
porta q
co
fuir en laq
et pour ce q
foy de jesucrist il loccist et ceulx de sa
routte q
pri
vete ou chasteau de mo
les sarrasins q
fuitte fure
vis et occys. Le roy henry cherchoit p
tout le roy pietre / et disoit a bertra
sil eschapoit jamais nen seroit en re//
pos /
le suiviroit il jusques a sebile / mais
ung coureur vint au deva
leur certiffia q
steau de montueil avec
des siens / de ces nouvelles fut le roy
henry fort joyeulx /
suivissent au siege deva
de mo
do
capitaine sil seroit possible deschaper
dillec / leq
dens estoit nestoit poi
se
maulx et traiso
faictes. toutesfois en fin pri
de soy p
tout gra
pour paier souldoiers il charga gra
tresors / mais bertra
toisie
henry /
leme
q
voir sil vouldroit venir a v
et p
duche ou terre pour soy vivre ho
ment / ce
car il co
frere / toutesfois pour ce q
ne vouloit a bertra
envoye ung herault / mais le roy do
pietre fist dire q
estoit alle q
velles ne se remua le siege. Qua
pietre veit q
avec luy
na
a tout grant tresor du chasteau pour
eux en aler / laq
besgue de villaines q
faisoit le gait pour celle nuit q
toit obscure et sen vint en muchettes
costoia
le roy do
yroit sans payer sa bien allee / et les
gens dudit besggue prindre
autres
dague et se voulut mettre a deffence
mais le besgue luy dist q
doit q
do
prie q
roy q
tre q
et petis.
mena en la tente de alain de la hous//
soie / puis ma
roy henry q
il vit pietre il lappella filz / a putain
traitre renoye et ho
tre luy respondit moult de mauvai//
ses p
dune dague ou visage. do
ne fut pas content / ai
roy de
son priso
er / et puis le print a bras
pietre labatit soubz luy / et neust este
bertran q
pas eu le meilleur se pietre eust eu cou
steau ou dague / mais bertran co
da q
offrir plus lo
ry releve en piez q
on luy coupast la teste et q
tee a sebile co
nale faulx roy do
au roy henry
toullette:
LE roy henry envoya la teste
du roy pietre en la cite de sebile
laq
la ville au roy henry en luy do
beaux do
citez
toutes pars a luy / bertran co
roy de tost retourner au siege de toul
lette si fut crye q
min tant q
la royne et le bon archevesq
rent gra
voulu rendre ceulx de la ville / ains
mengoie chevaux chie
tes no
envoye dede
ment les admo
de gra
ry henry dont il fut moult joyeulx
car p
pagne / en ce te
de p
prier q
tre les a
trez ou royaume a gra
telleme
roit asse
marry le roy he
detenu bertra
ro
tra
do
liers chascu
tit bertra
ge deva
gne q
son frere. ses bo
recueil. mais il neut gaires sejourne
qua
q
voit pri
noie
nes / et ainsi le fist car ava
fut dede
au roy he
vi
hen de p
q
luy do
audit mareschal q
nu
avoit le roy e
soit que au p
mais il luy
voit
dist bertra
vous.
tresor q
vi
plaindit a bertra
menoit guerre
mignac do
raison de bie
q
roit desloyal. Sire bertra
le co
querelle je vous donray ung so
charge dor / sire il me fault p
vir celluy q
pour vous feray tant q
acorder a vre
retrairay mo
p
de fra
chasteaulx et places q
chemin.
DE forest se p
mareschal da
ploiterent q
ou il fist bien publier so
mes /
de guerre
la ville et chateau de bra
autre ville no
mon et le chasteau de ma
leme
chasteaux luy apportoie
voulente / lesquelz il les recevoit ou
no
aulx au roy /
q
eut gra
moult faictes a louter vostre renon
proesse ne pourroit nul priser / car vo
avez esbahy pl
q
re en ung an tout entier / et vous soi
ez le tresbien venu / car cestoit gra
soing q
retiendroye / mais il vous co
courir a plusgra
car on dit q
va
desja passe saine au dessus de troye / si
vous atent le roy pour vous don
lespee de co
refuses pas. ains faictes son plaisir.
je reco
et de vous q
pres vous nen sera jamais ung tel/
de ces gracieuses p
tran moult le duc / disa
valerie avoit en luy / mais il avoit
fait so
e
de dieu / et sur ce print conge du duc
le mareschal da
pres de luy / si chevauchere
vindre
leran frere au co
noura / et apres menger bertran mo
ta au donjon / duq
baye tresforte et au dessus de la tour
du clocher avoit une baniere a ung
liepart dor pourquoy il apela ledit
galeran
glois si prochains de luy / oyl respon
dit le capitaine et y ont este malgre
nous plus du
ce pays / si nest possible de les en get
ter ta
dist bertran jen osteray les gars pre//
mier que je dorme / et si soupperay de
de
sa trompette
bler ses gens qui espars estoient par
les villages / puis sen alla vers la//
bbaye
fenestre aisselles et pavois et plusi//
eurs eschelles pour assallir / et il mes
mes ap
p
voyans tous ses barons pourquoy
chascun pri
heures il eut le fort gaigne. no
la grande resistence et deffence q
e
avec labe les moisnes et ses barons.
ausq
glois q
renovya le mareschal devers le roy
a paris pour luy dire sa venue / dont
le roy fut moult resjouy et fort le desi
roit veoir pour lonnourer / mais en//
viron paris estoient plus de
anglois dessoubz robert canolle q
mandoie
roy souffrir q
nonobsta
contes que baro
aume / coar il cremoit fort les hazars
co
voit assez veu / pouruqoy lesdis an//
glois firent e
ilz passere
seroit de les recorder et ainsi passere
la riviere de loire
du mans / bertra
renco
au de gris bien povrement
arme a couvert /
venue il envoya son p
aco
devant de luy q
et ainsi le co
le peuple fut moult refbaudy
cioient dieu de sa venue. Qua
tran fut venu deva
genoulz deva
print par la main
le co
gna
este en espaigne / car par vre
les anglois ont fort gaste lisle de fra
ce dont a
des feux / bertra
vo
mes eureux en bataille / et si avez la
grace du peuple de france.
nous so
vostre loyaulte et preudho
vous voulo
donner loffice de co
dont nous vous livrons lespee pour
garder
bertra
bertran / sire nest pas doncq
ble le seign
valier / bertran dist le roy n
de fiennes nous a bien servy / mais
il est desormais boult viel et faible
Parquoy il ne peut endurer la peine
ne soustenir le travail q
fice / et si nous a rendue lespee en vo
reco
liers de ce royaume. Sire dist bertra
je feray tout a vostre plaisir / mais
dune chose vous suplie. cest q
vous fachez asse
avoir leur avis sur si haulte chose / a
do
signe damour
lespee du co
a caen en normandie et desconfist les
anglois a pont valain.
LEndemain au maitn ap
messe oye le roy fist assembler
son conseil auquel il dist en audience
tous les griefz q
fait au royaume p
en fin dist que le seign
cause de sa viellesse luy avoit rendu
lespee de co
da
la pourroit e
dema
co
clin. Et ainsi le roy luy bailla incon
tinent p
q
meta
neust veu les e
le conge prins du roy a tout seulem
mil.
cite de caen ou il fist son amas de ge
ausquelz il donna ung riche disner:
Et apres leur donna la riche vaissel
le quil avoit aportee despaigne affin
que meilleur courage eusse
vir. De caen se partit bertran et sen a
la ou chasteau de vire ou il oyt dire
que non gaires loingz de la a pont
valain estoient les a
conduisoit thomas de gransson lieu
tenant du connestable dangleterre/
hue de caurelay et plusieurs autres
capitaines qui estoient plus que qua//
tre mil. combatans gens deslite / bie
sceurent les capitaines que bertran
estoit a vire ou il faisoit son amas et
moult le cremoie
envoyerent ung herault pour dema
der jour de bataille / tandis sen al
la hues de caurelay asse
niso
ty / mais quant bertran eut entendu
le herault il luy donna
darge
quil sendormit sans porter sa respo
la nuit q
se. bertra
chevaliers que qui laymoit si le suy//
vist. Car jamais du cheval ne des//
cendroit q
dont tous furent moult esbahis veu
le temps cruel
Toutesfois chascun le suivit
chevaucerent par bois
que au poiunt du jour se trouverent a
demy lieue du pont valain et veire
leurs e
siens. Enfans vela les marchans a
qui nous devons acheter a force de ho
rions leurs chevaulx ou lieu des no
stres qui so
et argent que je vous habandonne
noubliez point vostre honneur a re//
couvrer et de nettoier les fleurs de lis
de ces gars qui ainsi les destruisent.
A ce mot se mist bertran a pie et fist
desploier sa baniere. puis se fourra de
dens ses ennemis qui point ne laten
doient a ceste heure Et ancores moi
pour la forte nuyt quil avoit fait / si
les trouva desarmez et sans accroy/
pourquoy de premiere venue ilz en fi
rent gra
gransson qui chief estoit des anglois
fut fort esbahy
lavoit tray et q
nemis poru le prendre en desarroy / si
neut q
a faire so
gens ralier / desquelz il eut ta
geme
en escriant guesclin / et tellement op//
presssa les anglois quil en occist gra
de quantite / et enfin parvi
a thomas seingeur de gransson et le
combatit par si grande vertu que no
obstant sa vaillance il le print priso
nier / et aussi survint olivier de clicon
qui rencontra gefroy dourcellay aco
pagne de
que le dit thomas avoit envoye pour
enclore bertran / auquel il se comba//
tit par telle vertu quil le prin priso
nier apres que la pluspart de ses ho
mes avoient este occys / puis se haste
rent luy et le mareschal dandrehen
pour ayder bertran q
faisoit grande execucion En fin fu
rent tous vaincus les a
chiefz mors ou prisonniers / dont les
francois furent tous riches / car ilz
trouverent de grans proyes de che//
vaulx dor dargent et dautres buti
a grant plante.
brissiere de saint mor sur loire faicte
par bertran et dautres chsoes.
APres ceste ictore du pont va
lain bertran et les siens se tin
drent aux mons pour eulx aiser raf
freschir / mais au chief de trois jours
bertran se p
vant la ville de vaulx q
estoit. il fist venir le capitaine p
luy et luy dist q
au roy de france son heritage ou se ce
non il la prendroit a force. Le capitai
ne luy respondit que quant il lavroit
assailly p
che les murs en
vroit navre de autant de lieux de son
corps / adonc seroit il te
rir ce q
ne se departoit hastiveme
roit duen pierre p
celle responce fut bertran mal co
et luy dist / haa mauvais gars je con
gnoy a tes p
der / adieuleveu jamais ne buveray
ne mengeray tant q
prins ou mort / de ces p
le capitaine que gaber / mais bertra
q
ung pou ensus / et quant ilz fure
nus il leur dist / seingeurs la table
est la dedens mise pour nous disner
et est le bon vin en la cave pour nous
aiser / mais jay trouve ung felo
tier q
entrer dede
desjuner il co
percher le mur.
mains a la besongne car je veuil pre
mier co
ers souldoiers eulx ap
traire lancher porter eschelles et pa//
vois / et ceulx de dedens se deffendoi//
ent a merveilles fort / et en abatoient
ou fo
q
bertra
gno
vins sont laiens dont p
gra
ne jamais ne mengerons tant que
nous y serons.
breton dessus le mur leq
sieurs fra
q
sen cuida fuyr p
il fut attrape et prins et tous les an//
glois occys / ainsi fut co
ou avoit moult bonne ville et riche
abaye en laquelel les francois se raf
freschirent / car assez y trouvere
et bons vivres / presteme
tra
chains dillec / lun no
tre verdeux pour scavoir se les an//
glois fugitifz si estoie
ilz trouverent et rapportere
q
loire / lesq
co
Vuidez vuidez ou ta
q
rantir contre bertra
sault ont pri
De ces nouvelles fure
mor fort espoventez
portes a lenco
le sceut il se hasta
va
puis appela bertran a co
baro
maniere q
dont plusieurs oppinions fure
tees. les ungz la vouloie
autres la vouloie
tran q
du capitaine no
tresfois avoit este soubz luy en espag
ne dit q
fist escriptre ung saulfco
herault lenvoya au capitaine q
nist parler a luy / laq
presteme
dist q
seroie
le capitaine ou ilz fire
pres disner bertran luy dist et pria q
luy voulsist rendre le chasteau de sai
mor il les laisseroit yssir saulf leur
corps et leurs biens / ont le capitai//
ne fut fort esbahy q
de tel desho
ceste lachete ne feroit il pas pour mou
rir / dont bertra
siege duq
q
ste dont il fut moult esbahy. car il co
gnoissoit que qua
une chose q
pourquoy il tira a part bertra
promist rendre la ville et le chasteau
ung jour no
relata tout ce q
tra
eulx / et les autres si opposerent met
ta
il fist lever tous les biens q
ent et fist ses gens partir /
ta le feu p
chose fut no
estoit dont il fut moult courouche /
fist ta
suivir / car on luy dist q
bressiere / bertra
chemin a pointe despero
mier de sa routte tant q
bressiere ou il trouva les agnlois de
saint mor q
loient laisser dedens entrer / ausq
courut dessus
lis q
rent les fra
ou ilz departire
grant estoit /
de
te en saint mor sur loire. Ta
bertra
le capitaine auq
la place ou luy do
ung jour a ses ge
deux req
jura q
neust le gars pendu a sa coroye. ado
fist sonner lassault q
car la place estoit moult forte
nie de bonnes gens pour bien deffen
dre.
mareschal daidrehen / car par trois
fois monta au mur et par trois fois
en fut abatu jusq
et tellement froisse q
gaires q
aume de france / car cestoit ung des
meilleurs et plusvailla
du royaume apres monterent bertra
et olivier de clichon q
rent abatus ou fons des fossez telle//
ment q
mais quant ledit bertran fut en esta
il co
q
voient souper /
a remo
gra
eurs lieux s/ pourquoy les anglois es
pove
ne / mais le mareschal
poursuivire
avec eulx pesle melle /
bien
les eschielles /
re ou ilz trouverent gra
vivres dont ilz se aiserent ceste nuyt
ge de bertran desconfit les anglois de
robert canolle vers les ras saint ma
thieu qui sen retournoient en angle//
terre a tout grandes proyes et butin.
CEulx du chasteau de berssie//
re firent ung traicte de rendre
la place au jour no
tran et les iens q
veillez sen retournere
eulx aiser / ouq
reschal daidrehen / dont tous les ba//
rons firent moult gra
des co
chevaucheru devers bertra
q
gnie robert sen retournoie
re p
buti
les avoirs veux. Ta
que ai
fist p
montez de sa
de clichon qui mieulx scavoit les che
mins et adresches pria a bertran quil
eust ceste co
troya voulentiers. Olivier pri
luy aucuns baro
et tant chevaucherent jour
trouverent sur le sablon dempres les
ras saint mathieu ou la navire les a
tendoit pour passer / si se mirent bre//
tons a pie et sans garguigner sen vi
drent dedens leurs ennemis en escri//
ant guesclin clichon pour les plus es
bahir. les anglois moult troublez
se mirent a deffence au mieulx quilz
peurent / mais en co
tous mors ou prins / et de
estoient ilz ne se trouverent que deux
cens qui estoient ancores prins / dont
leur capitaine nommme robert de neuf
ville fut prins par clichon et depuis
presente a bertran / illec conquirent
tant de finance dor dargent et de joy
aulx q
estoit retrait le prince de galles en an
gleterre pour certaine maladie quil
avoit ou corps des maleuretez quil a
voit eues aux guerres despagne et
de france / et avoit laisse le duc de clo
cestre en son lieu en france / sur lequel
bertran prenoit chascun jour fortres//
ses et chasteaulx / desquelz les ungz
abatoit et les autres fortiffioit de bo
nes garnisons / et puis retournoit a
samur / en laquelle luy vint ung che
valier de france de par le roy qui fort
haultement le salua. Et bertran luy
demanda ou estoient les sommiers
chargez dor et de finance pour payer
ses gens darmes / le chevalier respo
dit que ceste charge navoit il pas/
mais bien convenoit quil luy en bail
last pour faire ses despe
falloit vendre son cheval / de ces nou
velles fut bertran moult dole
luy bailla le chevalier lettres de par
le roy lesquelles il fist lire /
doit le roy quil cassast ses gens dar//
mes et bien venist a paris devers luy
Quant bertran oyt ce commande//
ment oncques ho
plaisant / si se frapa de son poing par
my la poitrine disant.
quest ce de roy servir : Car aucunes//
fois celluy qui mieulx sert est le pis
guerdonne / je le dis pour ce que jeus//
se conquis toute guyenne se mes ge
eussent este bien payez. Et si co
que du bien que jay preste jamais ne
ravray riens / je men yray a paris co
me le roy le me mande / mais veu a
dieu que sil ne me croit je luy rendray
lespee et men retourneray servir le
roy despaigne et deffendre le pays
quil ma donne.
devisoit ainsi vint a luy ung messa//
gier du roy despaigne a tout deux so
miers chargez dor et dargent et de
joyaulx
de par le roy son seigneur a bertran/
Qui contenoient comment il se re//
commandoit a bertran duc de mou//
lines et connestable de france / et luy
e
finance et joyaulx telz quil pouoit a
voir recouvre en tout espaigne com//
me celluy a qui il se sentoit le plus te
nu du monde / car par luy regnoit
et portoit couronne / mais depuis so
partement sestoient plusieurs rebel//
lez et levez contreluy / et neust este le
vaillant preudhomme le besgue de
villaines que laisse luy avoit il eust
este deffait / luy priant en oultre quil
boulsist telleme
de france quil luy laissast ancores le
dit besgue ta
trois villes qui a luy estoient rebel//
les / il luy e
mer pour guerroier les anglois ses
ennemis. Apres ceste lecture par ber//
tran bien entendue / il festoya moult
le messagier / puis co
barons a ung souper ou moult les
ho
despaigne / do
lerent de la richesse disans / que nul
roy nestoit mieulx pare de riche vais
selle que estoit pour lheure bertran/
mais le souper fait il departist icelle
et avec ce largent aux chevaliers en
leur priant que pascience eussent jus
ques a son retour de paris / puis don
na au messagier despaigne beau don
et luy pria de dire au roy que sil pou
oit avoir conge du roy de france quil
liroit veoir de brief / lendemain ordo
na ses garnisons par tout / a
vaulx tant seuleme
vers paris tous vestus de gros bure
au de frise et ta
en paris / mais le messagier alloit de
vant deux journees q
conte au roy tout le conteneme
tran et des do
departy a ses chevaliers / et comme
il aportoit au roy une nef dor la plus
riche que oncques roy eust / mais il a
voit oy dire q
de france et quil sen retourneroit ou
service du roy despaigne / ouquel il se
sentoit tenu pour les grans bien q
luy avoit fait.
charles touchant les finances levees
en son royaume et co
paigne envoya
der son amy bertra
Quant le roy eut bien e
chevalier q
demain a paris / il ordo
chambella
aller contre luy comme il fist / et ai
vestu de gris bureau le mena devers
le roy luy
va en lostel saint pol seant a table / le
quel se leva ung pou
quil fust le tresbien venu comme cel//
luy quil devoit mieulx aymer du
monde.
men perchois mauvaiseme
mavez oste tout mon ebat et mau//
dit soit largent et ceulx par qui co
vous le tenez ainsi enserre / car trop
mieulx le voulsist departir a ceulx q
journelement guerroient vos enne//
mis.
se vous ne crussiez autre conseil que
le vostre vous auriez toute guye
devant deux ans passez / et pourriez
oultre mer chevaucher en angleterre
a vostre plaisir / mais on vous fait
regner je ne scay co
roy eut ai
rouche estoit il luy respondit assez be
nignement q
delivrer / mais il co
pour le guerdonner des bie
luy avoit / et que ainsi luy convenoit
ung pou reposer atte
temps. Mais de quoy vivront ta
les gens darmes q
pour garder ce qui est de nouveau co
quis / il leur co
ho
honte. Bertran respondit le roy il ne
mest possible de lamender a ceste heu
re / mais dedens ung mois je vous
feray delivrer
partir a vos gens.
ce ne sera que pour ung desjuner pour
que je ne pourroie achever ce que ma
charge porte p
ne faictes ovus saillir ces gra
mes de deniers qui sont levez sur les
povres gens de vostre royaume qui
monte a si gra
q
gnoissance.
finalle co
qui ont les chaperons fourrez ont la
voir / et les povres chevaliers et no//
bles que pour conquerre le royaume
perdu demeurent mors ou povres af
folez a lospital.
quon luy fist avoir assez deniers quil
envoya a ses gens En ce te
le roy despaigne a layde du vaillant
besgue de villaines quil fut paisible
roy de so royaume et pour secourir
bertran son amy il mist sur mer
galees bien furnies de gens de guerre
Et leur co
mer de guyenne pour grever les an//
glois et secourir les fra
rent / car moult de do
aux anglois / ne tarda gaires que le
roy de fra
vire ouquel avoit
mes et trois cens archiers et autres
taine ung noble ho
galles q
ny da
lesquelz sesquipre
acompagner aux espagnolz / mais
aincois sen alla yvon en lisle de gre//
nese en angleterre quil mist toute en
proye et y occist maint a
porta grans butins / puis rentrere
en leurs nefz et singlere
verent la flotte de fla
se
allerent en la mer despaigne ou ilz
trouvere
audit yvain do
ainsi aco
le ou estoie
da
de pe
gregois bruslere
Et y fut prins ledit conte
des anglois mors et nyez ou prins.
et des conquestes q
de son retour a paris.
Quant bertran eut besongne de
vers le roy charles
oy nouvelles des bo
que faisoit yvain de galles avec les
espagnolz il print ocnge de luy et sen
retourna en guye
q
de bennon q
lerent deva
ly / mis pour ce q
sonniere aux a
apres sen alla bertra
avant / et en passa
jehan dangely et xiantes en poituo/
puis sen alla au siege devant cysay/
mais aincois prinst il dassault mo
strueil bonny ouq
les seigneurs de clichon de laval
rohen q
yon quil fust sus sa garde de jour
nuyt car anglois faisoient une asse
blee a nyort bien de
pour aler ilz ne scavoie
ou sur luy/ pourquoy bertra
tost son ost enclore de fossez / affin de
non estre sourprins / p
les seigneurs dessudis /
de beaumont q
gnem / et ainsi tenoient les francois
par lordo
tout a une fois.
do
pou y fist et prese
de finance sil vouloit rendre la place
mais il ne se faisoit que moquer des
francois. Quant les anglois fure
prestz de partir de nyort ilz conclure
de venir sur bertran deva
le co
qui plusieurs estoient disa
pourroit avoir mis bertran a descon
fiture il avroit bo
et par leur orgueil fire
de blanc canevach a une croix rouge
devant et derriere sur leurs harnois
En ce point cheminere
vindrent a ung petit bois non gaires
loi
charettes chargees de bon vin de poi
tou blanc que len menoit au siege de
bertran / lesq
charger et mettre surbout /
osterent les fons et tant en beurent q
le vin qui fort et subtil estoit
trouble les frapa en la teste telleme
q
la bataille a berira
ne
ho
de
nance se mist bertran hors de son fort
qui nestoient en tout q
ce jour dieu leur aideroit a abatre lor
gueil de ces a
soient / mais ai
tran ordonnoit ses gens les anglois
sussire
reposer leur vi
chervelles / laquelle chose veue p
tran il fist arrester ses ge
vindre
demanderent silz le verroient assail
lir et pourquoy il ne venoit en place
pour combatre / ausquelz bertran res
pondit quil navoit pas acoustume
de combatre enfa
A ce mot se leverent les a
bertran les poursuivit si radement q
a pou se savoient ilz mettre en ordon
nance do
Tandis que ceste bataille se faisoit
ceulx du chasteau yssirent / mais le
seign
le vigueur q
occys / et mesmes le capitaine no
robert muton y fut prins / laq
se fut tantost noncee a bertran qui en
loua dieu et le fist scavoir de main en
main a ses gens affin de repre
rage co
ne valut deux ou trois / et bien y p
car a ceste heure avoie
cent piez de terre / mais ilz conquire
dessus leurs ennemis la place
firent perdre leurs lances q
gettees au loingz pour eulx mieulx
ayder de leurs haches
quant ilz seeurent les nouvelles que
le chasteau estoit pri
et les sie
desco
a les enchasser et occire p
quilz nen espargnoie
occioient indiffera
sa grosse voix leur escrioit q
avroient ung noble secours et quilz
tendissent a victore tandis que dieu
leur presentoit.
entre ses e
dont il affoloit ceulx q
mercy / et ta
mist a totale destruction ses e
Les capitaines fure
et plusieurs des ho
les fra
tre et noyser e
tran co
occist son prisonnier / et ainsi fut fait
car ilz ne losere
sen allerent ou chasteau de cysay qui
tantost leur fut rendu.
ma
ort / mais les fra
cautelle / cest q
mens de toille que les anglois avoi//
ent aportez quilz mirent pardessus
leurs armures.
banieres
en hault / et en ce point chevauchere
tant q
mencerent a crier sai
re
sent leurs gens q
quoy ilz ouvrire
cois entrere
ville gaignee a mort. les a
voyans deceus se rendirent a eulx
Dillec sen allerent a tynay q
rent ou ilz trouverent grans tresors
Gensay aussi gaignerent ilz p
ouquel ilz trouvere
ainsi fut affra
des a
seneschal alain de beaumont pour le
pays gouverner.
ment il trespassa de ce mo
devant le chasteau neuf de rendon en
auvergne.
Quant bertra
de beaumont seneschal de poi
tou / il sen vi
de la a paris devers le roy q
festoia et si luy donna du sien large//
me
nance du roy le duc danjou fist une
chevauchee devers pierregorten laq
le estoient moult vailla
co
yvain de galles thiebault du pont et
autres plusieurs bons chevaliers.
Tantost quilz vindre
se disposere
chasteau plain da
q
nomme la bernardiere / mais ta
quilz sceurent ceste venue ilz haban//
donnerent la place et y vouterent le
feu apres q
leures bagues / illec furent ars tous
les meilleurs prisonniers françois q
dedens estoient qui fut grant cruaul
te / dillec allerent francois devant le
chasteau de condes ou ilz souffrirent
moult de peines / mais en fin se ren//
dire
qui sen allerent a bergerac / les fran//
cois les poursuivire
conquirent quatre chasteaulx / tant
chevaucherent quilz vindrent deva
bergerac dont saillirent environ soi//
xante lances que les francois rebou
terent a force dedens / mais non pas
tous / car il en demeura douze / et les
autres furent si oppressez au rentrer
ens que les francois / pou sen faillit
quilz nentrerent avec eulx pesle mel
le / illec leur vindrent nouvelles que
aux a
bien de
ers q
aux
a ung chasteau no
pour ce q
les a
sez. thiebault du po
sen yssire
scavoir se des a
apre
vauche qua
gaires dordo
pas les fra
voisi
a
gaires loi
tre feugieres. si remo
sur son cheval pri
reme
mais les autres luy courure
leme
trois la
me
fort agressere
en venoit sur eulx q
cours q
meurez / a bertra
si y vi
q
se noyere
de bordeaux fut pri
baro
duc da
bon fra
dit bergerarc / aussi fist le fort cha//
steau de sai
gra
se
steau sai
de coussi a tout belle baro
mais ap
caire le duc sen retourna en son pays
da
le roy / bertran ne demeura gaires en
paris q
seuse luy desplaisoit sur toutes choses
bles chevaliers en sa
deva
neuf de ra
lain req
roy ou autreme
siege ta
force / haa bertra
ne pou do
req
tede ce pais sa
co
q
roy da
est v
vassaulx. mais je veuil bie
q
plus q
pas ainsi / bertran q
haulteme
lavoit a sa voule
en so
a le
q
courouce q
griesve do
de piteux regretz entre lesq
doit a dieu le roy luy pria
sist aussi vrayeme
pechez q
de bourgo
sa bo
toit piteuseme
votement ordonner de tous les sacre
me
puis fist venir le mareschal de sa
et luy pria q
du cahsteau et luy dist bien et hardi//
me
no
droit la vie
se
mais on ne la pourroit avoir sa
coust. Illec monstra n
moit bien bertra
ent jure q
tran / et ainsi le respondire
chal q
mais luy aportasse
glois sacordere
vers bertra
clefz / lequel rendit le souppir de la
mort.
tie ne plourast
aime avoir p
lignage. Apres le trespas de messire
bertra
noit ou estoie
pare
porter en bretaigne do
enterrer en certain lieu ou ilz avoient
ordo
decesseurs. Et de fait lavoie
porte bien loingz de la ou il trespas//
sa en desce
mais le roy charles envoya hastive
ment au devant
estre amene a saint denis en france /
affin destre enterre au pie de la sepul
ture ou luy mesmes devoit estre mis
apres son trespasseme
fait / si ne demeura gaires de temps
apres que le bon roy son seigneur ne
le suivist en payant le deu a nature /
dieu ait leurs ames. Amen.
phe des neufs preux / ouquel sont con//
tenus tous les fais et proesses quilz
ont achevez durant leurs vies / avec
lystoire de bertran de guesclin.
a este imprime en la ville dabbeuil//
le par Pierre gerard et finy le penul
time jour de may lan mil. quatre ce
quatrevingtz